Les Etats-Unis où une équation à plusieurs inconnues, histoire, culture, traditions, mentalité…au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le Général de GAULLE avait déclaré : « ne nous y trompons pas, à la première occasion, les Etats-Unis nous laisserons tomber ! ». Prophétique ou terriblement réaliste ?! Le clairvoyant général avait donc vu juste quelques cinquante ans après sa disparition : avec l’Amérique de Donald TRUMP, c’est l’avènement d’un nouveau paradigme…et de changement d’alliance ?
TRIBUNE : Le premier peuplement de l'Amérique fait l'objet de débats au sein de la communauté scientifique. Selon la génétique, la plupart des populations amérindiennes actuelles sont issues d'une population souche, les Paléo-Indiens, qui auraient traversé la Béringie il y a environ 24 000 ans. De leur côté, les archéologues ont mis au jour des sites préhistoriques plus anciens de plus en plus nombreux, datés entre 16 000 et 40 000 ans avant notre ère. En tout état de cause, une vieille histoire qui prend racine bien avant les civilisations antiques (Sumer, Egypte…). Lorsque les Européens commencèrent à s'installer en Amérique du Nord, au XVIIe siècle, les Amérindiens étaient dispersés sur le continent et parlaient des centaines de langues différentes. La diversité ethnique et culturelle des premiers peuples était relativement forte à l'aube de la colonisation européenne, selon qu'ils se trouvaient en Alaska, dans l'Est, au sud des Grands Lacs, dans le Sud-Ouest ou près du Pacifique. Des tribus devenues célèbres grâce aux westerns : Iroquois, Cheyennes, Sioux, Apache… des dizaines de groupes ethniques et autant de langues. Environ 12 millions d'autochtones furent massacrés aux États-Unis entre 1492 et 1900, selon Russell THORNTON, professeur d'anthropologie à l'université de Californie à Los Angeles.
L’histoire moderne des Etats-Unis commence par un génocide, encore plus important, si l’on intègre l’esclavage des noirs venus du continent africain, enjeu majeur d’une guerre de Sécession, qui à elle seule fera près de 360 000 morts. Le nouveau monde est peuplé d’Européens, souvent des voyous en rupture de ban… Un peuple violent, sans scrupules et avide de gloire et d’or ! Ajoutons que de 1874 à 1878, les Américains, « Buffalo Bill » (Bill CODY), massacrent la quasi-totalité des bisons : condamnant du même coup les indiens à la misère.
Il faudra attendre les années 1970 pour que le cinéma américain fasse amende honorable et arrête de présenter les indiens comme des sauvages, des barbares, justifiant ainsi leur massacre.
L’argent devient le nerf de l’action
Les Américains vouent dès le départ leur intérêt pour l’or et les manipulations financières. Quelques exemples significatifs avec les fameux accords de Bretton Woods, conclus le 22 juillet 1944 entre les Etats-Unis et 44 pays, qui instaurèrent un système monétaire basé sur la libre convertibilité des monnaies et la fixité des taux de change. L’Amérique détenait à elle seule les deux tiers des réserves d’or mondiales. L'hégémonie du dollar, dont la valeur était définie par rapport à l'or, y fut consacrée. De ces accords sont nés aussi le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque internationale de reconstruction et de développement (BIRD), plus connue sous le nom de Banque mondiale. Soulignons la date : 22 juillet 1944. Le débarquement n’est pas encore terminé, la guerre n’est pas encore gagnée et les Américains présentent déjà l’addition. Les accords de la Jamaïque mettront fin à Bretton Woods : l’or ne garantit plus le billet vert, la facture de la guerre du Vietnam est trop lourde.
La cavalerie financière, prompte à sauver la veuve et l’orphelin, arrive : le fameux plan Marshall, un programme de reconstruction de l'Europe après la Seconde Guerre mondiale. Il est proposé en 1947 par le secrétaire d'Etat américain aux Affaires étrangères George MARSHALL, accepté par l'ensemble des pays occidentaux, refusé par les pays de la zone d'influence soviétique. Les Etats-Unis consacrent plus de 15 milliards de dollars à la reconstruction de l’Europe. Ce plan est un programme américain de prêts accordés aux états d'Europe pour aider à la reconstruction des villes et des installations bombardées lors de la Seconde Guerre mondiale. Ces prêts sont assortis de la condition d'importer pour un montant équivalent d'équipements et de produits américains. En 1962, la France a apuré toute sa dette. La messe est dite : l’intérêt financier des Américains est en première ligne ! Ce plan fut certes important pour l’Europe mais avec en filigrane la volonté américaine de gagner de l’argent !
Evincer à tout prix de GAULLE du pouvoir
Charles de GAULLE campe le décor de la Seconde Guerre mondiale : « jamais les Anglo-Saxons ne consentirent à nous traiter comme des alliés véritables. Jamais ils ne nous consultèrent, de gouvernement à gouvernement, sur aucune de leurs dispositions. Par politique ou commodité, ils cherchaient à utiliser les forces françaises pour les buts qu’eux-mêmes avaient fixés, comme si ces forces leur appartenaient et en alléguant qu’ils contribuaient à les armer ».
Des Français d’hier, fraîchement naturalisés Yankees, fournissaient leur appui aux intentions de ROOSEVELT, qui apparaissaient à de GAULLE, du même ordre que « les rêves d’Alice au pays des merveilles », mais que rendaient redoutables la puissance économique et militaire des États-Unis. Pour le président américain et le premier ministre britannique, la France était un domaine où leurs choix devaient s’imposer. ROOSEVELT exige que les Français libres soient exclus du débarquement de novembre 1942 en Afrique du Nord ; il traite avec DARLAN, pousse GIRAUD, envoie à Djibouti son consul à Aden pour détourner la population de se rallier à de GAULLE, intrigue pour empêcher le ralliement de la Martinique et de la Guyane… Le président ROOSEVET, sous le couvert de proclamations qui publiaient le contraire, entendait que la question française appartînt à son propre domaine, que les fils de nos divisions aboutissent entre ses mains, que les pouvoirs publics qui sortiraient un jour de ce désordre naissent de son arbitrage.
C’est pour cela qu’il avait d’abord misé à la fois sur de GAULLE et sur PETAIN, puis lancé GIRAUD dans la carrière quand il fallut prévoir la rupture avec le maréchal, abaissé ensuite la barrière devant DARLAN et en dernier lieu, remis GIRAUD en piste. Evincer de GAULLE et l’écarter du pouvoir, tel était l’objectif des Alliés.
La détestation des Anglo-Américains envers de GAULLE
Winston CHURCHILL montrait du doigt « l'intolérable impolitesse » de ce de GAULLE, personnalité « vaine et malfaisante » selon lui, et souhaitait que Londres lui retire son soutien. C’est ce que montre les documents confidentiels dévoilés par le Bureau des archives publiques de Grande-Bretagne. Le « Vieux Lion », qui a sans doute un peu trop écouté la propagande antigaulliste alors concoctée à Washington, invite son gouvernement à couper les vivres au « connétable » avant d'envoyer un second câble, dans lequel il dénonce les « tendances fascisantes » du Français et l'accuse, sur la foi de « renseignements américains, d'être prêt à s'allier avec la Russie, voire à s'arranger « avec l'Allemagne ». Les archives confirment que CHURCHILL voulait promouvoir à la place de de GAULLE le général GIRAUD, basé en Afrique du Nord et proche des Américains. ROOSEVELT avait lui aussi une dent contre le Général dont il jugeait que la conduite frôlait « l'intolérable ». Il suggéra, pour s'en débarrasser, de l'expédier en exil, comme « gouverneur à Madagascar ». La France fut ainsi écartée de Yalta ! Des archives déclassifiées à Londres révèlent que Winston CHURCHILL voulait ainsi « éliminer » le général de GAULLE du pouvoir.
La France d’aujourd’hui doit beaucoup à l’homme de Colombey-les-Deux-Eglises. D’abord écarté du Débarquement du 6 juin 1944 (l’information lui sera donnée la veille), il doit faire face à la volonté anglo-américaine de faire de la France une colonie. De GAULLE entend mettre les Alliés devant le fait accompli et éviter leur ingérence. Son gouvernement, dont tous les ministres sont encore à Alger, doit donc administrer, maintenir l’ordre, assurer le ravitaillement, commencer et encadrer l’épuration. Tâche immense ! De plus, il évitera que les Américains inondent la France d’une « fausse monnaie » afin d’éliminer le franc et asservir l’économie française. À l'approche du Débarquement du 6 juin 1944 sur les côtes françaises, le gouvernement américain, qui a jusqu'ici refusé de reconnaître le CFLN (Comité Français de Libération Nationale) présidé par le Général comme le gouvernement français, décide d'émettre des billets de banque pour remplacer les billets français, émis durant l'Occupation. Les billets français seront échangés contre les billets drapeau. Cet échange de billets doit au passage permettre d'éliminer les billets accumulés en quantité importante par les trafiquants du marché noir. Ces projets monétaires accompagnent celui plus politique des Alliés, qui est l'instauration d'une administration militaire de la France libérée, l'AMGOT.
Le général de GAULLE obtiendra que les Alliés finissent par accepter la libération de Paris en août 1944 par le Général LECLERC. Finalement, au grand dam des Allemands, la France sera bien représentée lors de la capitulation allemande du 08 mai 1945 !
Fin de la première partie
Jean-Paul ALLOU
Le temps d’une pause photographique, plusieurs personnalités de l’Auxerrois ont privilégié l’échange direct et l’immortalisation de l’instant avec l’ancien Président de la République François HOLLANDE lors de sa récente visite dans la capitale de l’Yonne à l’occasion de sa séance de dédicaces et d’une conférence accueillie dans le cadre des travaux du Cercle Condorcet Auxerrois…
BREVE : Quel succès ! Quelle popularité ! Et surtout quel beau souvenir pour les intéressés d’avoir pu poser le temps d’une prise de vue photographique un jour avec l’ancien Président de la République, François HOLLANDE !
Entre photos souvenir de circonstance en lien avec ses orientations politiques ou pause quasi obligatoire aux accents républicains au vu du statut du visiteur, plusieurs personnalités du sérail icaunais n’auront pas manqué ce rendez-vous pour la postérité devant la focale d’un appareil photographique ou d’un smartphone ! Ainsi, on aura pu voir la poignée de mains chaleureuse avec l’ancien maire d’Auxerre, Guy FEREZ, qui avait accueilli l’ancien secrétaire national du Parti Socialiste à l’abbaye Saint-Germain, il y a tout juste treize ans, lors de la campagne présidentielle.
Le temps du cliché avec l’actuel Premier secrétaire fédéral du Parti socialiste dans l'Yonne, Mani CAMBEFORT, avant que l’actuel locataire de l’Hôtel de ville auxerrois, Crescent MARAULT (plutôt centre droit dans ses choix politiques) ne fasse de même lors d’une courte apparition de courtoisie aux accents républicains. Même le secrétaire général de la FFB 89 et suiveur de la vie politique locale, Christian DUCHET, aura pris soin de se plier avec plaisir au même exercice. Ainsi va la démocratie !
Thierry BRET et Dominique BERNERD
Fichtre, à la lecture de la dernière enquête publiée cette semaine par l’UNEDIC, cela fait froid dans le dos ! Trouver un emploi durable en France après l’âge fatidique de 56 ans est plus qu’une sinécure : c’est devenu une véritable utopie. Que malheureusement, bon nombre de nos concitoyens ayant passé le cap de la cinquantaine vivent au quotidien aux quatre coins de l’Hexagone, entre amertume, incertitude et désillusion…Pauvres seniors à la recherche du temps glorieux quand ils étaient encore jeunes jadis au sommet de l’employabilité…
Pourtant, le Premier ministre François BAYROU l’a encore claironné mardi à Paris lors de sa conférence très pédagogique sur le surendettement de la France : « Les Français ne travaillent pas assez et surtout pas assez longtemps ! ».
Une vérité de Lapalisse, coulant de source évidemment surtout après l’application des 35 heures et des RTT à répétition, dans le pays européen qui demeure l’unique nation continentale et mondiale à avoir adopté cette mesure tellement révolutionnaire qu’elle ne s’est jamais dupliquée ailleurs !
Allonger l’âge de la retraite, oui, mais quid de l’emploi des seniors ?
Sur ce registre, la France persiste et signe au fil des années : la remise en cause avec leur abrogation des 35 heures n’a jamais figuré ou presque parmi les programmes des différents présidentiables qui se sont succédé depuis plusieurs élections. Hormis Alain MADELIN qui sous les couleurs de Démocratie Libérale en 2002 présenta sa candidature pour accéder à l’Elysée avec l’objectif prioritaire d’éradiquer les 35 heures et qui n’obtint in fine qu’à peine… 4 % des suffrages !
Alors, c’est sûr : François BAYROU a raison sur un point : travailler plus longtemps en France permettrait de collecter plus d’argent afin de remplir les caisses d’un Etat poussif en pleine sinistrose, au niveau de ses finances !
En 2022, l’ancienne locataire de Matignon, Elisabeth BORNE, avait à grands coups de 49.3 modifié les règles du jeu et surtout l’existence de nos compatriotes en allongeant la retraite de 62 ans à 64 ans. Dans l’optique de récupérer davantage de recettes, il va sans dire !
Pourtant, une question élémentaire – elle demeure toujours sans réponse deux ans plus tard - devait se poser à cette époque à l’ensemble des représentants de la classe politique hexagonale et aux zélés technocrates de tout poil ayant œuvré sur cette réforme si divine et providentielle ayant fait descendre dans les rues des millions de Français mécontents : comment faire perdurer l’emploi pour les seniors, ces personnes âgées de 50 ans et plus, qui progressivement ne sont plus bon qu’à jeter aux oubliettes de l’employabilité en France ?
Un salarié sur dix ayant plus de 60 ans possède un CDI
Les organismes institutionnels, acteurs de l’employabilité dans le pays, à l’instar de France Travail ou de l’UNEDIC, le savent très bien. Malgré toute leur bonne volonté, ils le disent volontiers lors de conférences de presse ou entre deux portes avant une réunion : en France, on ne sait pas vraiment traiter la très sérieuse problématique de l’emploi des seniors. Un comble quand on sait que les politiques poussent le bouchon de la retraite toujours un peu plus loin d’année en année, garnissant les rangs des seniors précaires qui craignent de ne pas joindre les deux bouts financièrement jusqu’au départ définitif du monde de l’emploi ! Pour certaines corporations, au-delà de 70 ans !
A ce titre, l’analyse de l’UNEDIC est plus que clairvoyante : elle salue la réalité du terrain que les politiques semblent ignorer, peut-être ? Décrocher un job durable après l’âge de 56 ans est quasiment impossible dans l’Hexagone, aujourd’hui. Un autre chiffre ne trompe pas sur la réalité du contexte : à 50 ans, quatre personnes sur dix travaillent avec un CDI (contrat à durée indéterminée) dans leur besace. Ce n’est pas du tout le cas à plus de 60 ans où une personne sur dix seulement bénéficie de ce sésame très rassurant qui permet de garantir normalement l’emploi. Préoccupant, non ?
Mais, on ne peut pas toujours tout reprocher aux employeurs. Si une large majorité d’entre eux sont plus que réticents à conserver des seniors au sein de leur entreprise (salaires trop importants au vu des charges sociales exorbitantes qui pèsent sur le patronat, personnels moins malléables que des juniors, absence de connaissances numériques et digitales, moins de mobilité…) une fois la barre des 55 ans révolus (y compris chez les encadrants), certains ont à souffrir d’expériences plus que douteuses de la part de leurs collaborateurs les plus âgés.
Des seniors qui multiplient arrêts de travail sur arrêts de travail parfois non-fondés avec une bienveillance relative de certains praticiens qui n’hésitent pas à ajouter des journées aux journées d’arrêt !
Vers la précarisation d’une frange importante de la population
Au-delà des discriminations à l’âge qui existent dans le milieu entrepreneurial français – contrairement à bien d’autres pays européens ou asiatiques qui profitent de l’expérience et des acquis de leurs anciens collaborateurs pour créer du tutorat avec les jeunes recrues comme dans les pays scandinaves -, il est vrai que la dégradation de l’état de santé (psychique, physique, mentale) des salariés seniors, voire dans certains cas d’une absence de remise en question en termes de qualifications et de formations aux nouvelles technologies sont considérés comme des freins à l’embauche à l’heure actuelle. C’est le revers de la médaille d’un système hexagonal qui ne forme pas assez les personnes tout au long de leurs parcours professionnels. Combien de Françaises et de Français n’ont jamais bénéficié de la moindre formation durant leurs années de labeur ? Un très grand nombre en vérité !
Le retour à l’emploi des seniors (surtout celles et ceux qui sont âgés de plus de 55 ans) s’avère presque impossible en France, à date. Notamment sur des missions de longue durée. La précarisation de cette frange de la population s’accentue inexorablement : elle saura certainement s’en souvenir en 2027 lorsqu’il s’agira de glisser un bulletin de vote dans les urnes de la présidentielle !
Thierry BRET
L’eau est un enjeu majeur des politiques locales. Dans l’Auxerrois, le choix d’en déléguer sa gestion à la société SUEZ pour vingt ans a depuis deux ans, suscité la colère des élus d’opposition, qui rejettent l’idée d’en confier la gouvernance au privé. Le collectif « Notr’Eau », qui rassemble des usagers de la Communauté d’agglomération privilégiant eux aussi une gestion publique de « l’or bleu », a organisé une réunion publique sur le sujet, avec comme invité, le député LFI Gabriel AMARD. Spécialiste en la matière qui, fort de son expérience, a multiplié les exemples pour démontrer les atouts que pourraient représenter pour le territoire un tel choix.
AUXERRE : Auxerre aura été la neuvième étape d’une tournée nationale entreprise par le député LFI du Rhône Gabriel AMARD pour défendre la gestion publique de l’eau. Un sujet qui est loin d’être anodin quand on sait qu’en métropole, plus de 430 000 personnes n’ont toujours pas accès à une eau potable sécurisée, qu’elle est aujourd’hui rationnée quasi quotidiennement, dans des départements d’Outre-mer comme Mayotte ou la Guadeloupe et que près d’un million de nos concitoyens n’ont pas accès à des sanitaires de qualité. Droit fondamental pour les uns, marchandise pour les autres, l’eau, ce « commun du vivant », comme l’appelle l’ancien maire de Viry-Châtillon, est au fil des années devenue l’objet de toutes les convoitises et par sa raréfaction, le défi majeur des générations futures.
« A Auxerre, on vous fait passer des vessies pour des lanternes en vous faisant croire que le sens de l’histoire, c’est d’avoir signé en 2023 un contrat pendant vingt ans avec SUEZ ! Le modèle français historique de notre patrie républicaine, c’est la régie publique communale, cela n’a jamais été SUEZ ou VEOLIA… ». S’appuyant sur des données chiffrées, le commentaire du député LFI est sans appel : « en 2010, la France comptait 34 000 services d’eau et d’assainissements, pour 12 400 contrats de délégation confiés au privé. Aujourd’hui, ils ne représentent plus que 6 380 contrats… ». Un mouvement de fond privilégiant la gestion publique et locale qui s’est accéléré ces quinze dernières années, particulièrement, dans les plus petites communes, mais également dans les grandes métropoles, à l’image de Nice, Lyon, Paris ou Avignon, toutes repassées en régie publique : « c’est pour dire que tout le monde peut y venir pour des raisons différentes. A Nice, Christian ESTROSI a fait une régie publique, il n’y est sans doute pas venu pour les mêmes raisons que moi… ».
Pas besoin de sortir de polytechnique pour comprendre le système !
Pour étayer son discours, Gabriel AMARD a brossé un argumentaire explicite, ironisant au passage sur le choix de la gestion de l’eau par le privé, décidé par la majorité communautaire : « ils prétendent qu’il savent tout et que ce sont de bons gestionnaires, là où vous ne seriez dans le meilleur des cas que des illuminés, voire des « bolcheviks », adeptes de je ne sais quel « gosplan » d’un monde révolu et passé, comme si budgéter les choses, les planifier en annuité budgétaire, c’était du stalinisme ! ». (Sic)
Les exemples cités par l’ancien compagnon de route du Parti socialiste, en faveur d’une régie publique, à ses yeux plus efficace et moins dispendieuse dans sa gestion de l’eau, sont multiples, à commencer par le montant de la masse salariale répercutée sur les factures : « avec le public, vous ne payez que les emplois se consacrant avec compétence pour que vous ayez une eau de qualité, là où dans le privé, sont inclus les salaires de directeurs commerciaux et régionaux… ». Selon les règles de comptabilité publique en vigueur, « il n’y a pas non plus de remontées financières vers une maison mère, pas d’impôts locaux, pas d’impôt sur les sociétés… ».
Chaque centime payé en régie publique et non dépensé, étant affecté au budget de l’année suivante. Dernier argument et pas des moindres, les investissements, dont les opérateurs privés privilégieraient le remboursement en un temps plus rapide que dans le public : « et ce, afin de s’en faire rembourser avant la fin du contrat. Je dis que c’est de la mauvaise gestion, contrairement aux règles de comptabilité publique amorties financièrement sur de longues durées. Si vous faites 10 millions d’investissements, ils coûteront moins cher au mètre cube chaque année si vous les payez en 30 ou 50 ans selon la nature de l’investissement, que si vous devez les rembourser en 10 ou 5 ans, il n’y a pas besoin de sortir de polytechnique pour comprendre ça ! ».
Plus de contrôle pour l’eau au robinet !
Quid du prix de l’eau ? Le député du Rhône milite en faveur de conditions tarifaires différenciées selon l’usage que l’on en fait, ainsi que pour la gratuité des premiers mètres cube indispensables à la survie : « est-ce que l’eau concourant à un chiffre d’affaires permettant à certains de faire du business est l’égale de l’eau dans la cuisine ou la salle de bain du domicile principal, je pense que non… ». Et d’ailleurs, le Conseil d’Etat dans sa grande sagesse, a déjà pris des dispositions en ce sens, différenciant plusieurs catégories de tarifs, à commencer par ceux s’appliquant à une résidence principale ou secondaire.
Une différenciation qu’en sa qualité de législateur, il souhaiterait voir appliquée aux industriels et au monde agricole : « je n’accepte pas que la redevance pour prélèvement d’eau dans la nature payée par les agriculteurs, soit à zéro ! Que celle payée par les industriels, le soit à des taux très bas. Aujourd’hui, la pollution non domestique est à 90 % générée par « l’agriculture industrielle », mais qui paie la dépollution ? A 70 ou 80 %, ce sont les usagers domestiques ! Il y a urgence à ce qu’il y ait un rééquilibrage et que grâce à une redevance déplafonnée, on puisse lever des moyens pour cela et c’est à la loi de finances de le prévoir… ». En réponse à une remarque sur le prix de l’eau multiplié par quinze en cinquante ans, là où le salaire médian l’a été par dix, Gabriel AMARD s’est voulu pragmatique, prônant une pédagogie citoyenne : « il faut rappeler que même multiplié par quinze, le prix de l’eau au mètre cube est à cinq, voire deux euros, là où l’achat en bouteille vous coûtera de 300 à 1 000 euros le mètre cube ! Trop de gens pensent que l’eau en bouteille ne comporte pas de polluants. On est tous dans le même jardin planétaire, mais l’eau la plus contrôlée aujourd’hui, c’est celle du robinet, pas celle de l’eau en plastique ! ».
A un an des prochaines municipales, le message de conclusion ne pouvait être bien sûr, que politique : « nous sommes en 2025 et le sujet de l’eau va être au cœur des politiques locales, s’il vous plaît, ne faites pas de ce « commun du vivant » un sujet à la marge ! Je n’ai d’autre conclusion à vous dire que s’il y en a qui ont été à ce point « scélérats » pour signer en 2023 un contrat les faisant repartir pour vingt ans avec SUEZ, je vous abjure, remplacez- les… ! ».
Un message qui à entendre nombre de personnes présentes, en la salle Anna de la Maison Paul-Bert, « coulait de source », il va sans dire !
Dominique BERNERD
Son style est difficile à étiqueter ! C’est le moins que l’on puisse dire après un premier tour d’horizon scrutateur vécu dans l’espace culturel qui accueille cette exposition jusqu’au 27 avril. Entre pop art et surréalisme. Le tout est auréolé de chaudes couleurs chatoyantes, de personnages décalés (quelques rocks stars à la légende éternelle) ou d’un curieux animal du septième art et du dessin animé qui revient sans cesse comme un fil d’Ariane ! La « Panthère Rose » ! Omniprésente et humoristique. Un personnage qu’affectionne tout particulièrement la peintre Sabine CHAPRON…
GURGY : Un hybride de pop art, un soupçon de surréalisme ! C’est le cocktail gagnant de la nouvelle exposition accueillie à l’espace culturel de la localité périphérique de l’Auxerrois à découvrir jusqu’à la fin de ce mois d’avril. On la doit à une artiste de l’Yonne qui s’émancipe à sa manière des animations collectives avec lesquelles elle a précédemment présenté ses travaux.
Accessible à tous, le pop art résonne dans son esprit comme le moyen artistique le plus compréhensible auprès du public. « Je ne veux pas cloisonner l’art à une élite, explique la jeune femme en guise de préambule, je souhaite diffuser mes œuvres auprès d’une large majorité… ».
Bon, il est certain que petits et grands s’y retrouveront à la contemplation de la quarantaine d’œuvres dévoilées à l’initiative de la municipalité et de son adjoint, féru de culture, Jean-Luc LIVERNEAUX. Sur les cimaises, on sera surpris du résultat. Mais, une chose est sûre : la compréhension sera évidente pour tous avec des regards différents selon les sensibilités. Une exposition multi-sens avec beaucoup de liberté qui rejaillit via les couleurs utilisés, les coups de pinceaux apposés sur les toiles, le choix des personnages mis en scène avec sérieux ou humour débridé.
Une « Panthère rose » qui la suit comme un fil d’Ariane
Dès ses débuts – ils remontent à quelques années à peine dans la pratique de l’art pictural -, Sabine CHAPRON se prend de passion pour l’un de ses personnages ayant sillonné notre enfance, « La Panthère Rose ». Originellement une série de huit long-métrages que l’on doit au cinéaste britannique Blake EDWARDS et à son dessinateur afin d’illustrer les génériques, Friz FRELENG, donnera naissance au fameux animal malicieux. Sur grand écran, « La Panthère Rose » n’est autre que le nom d’un magnifique diamant, convoité par les voleurs de la Terre entière. Un diamant qui est protégé tant bien que mal par le célèbre inspecteur français (dans les films), Jacques CLOUSEAU, incarné par l’irrésistible comédien anglais, Peter SELLERS. Au vu du succès rencontré dans les années 60 avec cette production cinématographique, il existera ensuite une déclinaison du fameux personnage animalier en dessin animé, agrémenté des fameuses notes de musique qui tournent toujours en boucle dans nos têtes à la simple évocation de ce standard et que Henry MANCINI a composé.
« Ce personnage m’a beaucoup plus pour son design, ajoute Sabine CHAPRON, je l’a met en scène sur mes tableaux de manière parodique en suivant le fil de mes idées. Avec des variations différentes au niveau des couleurs au moment d’Halloween où la robe de la panthère deviendra orange ou bleu ! Il n’y a pas de limite à ma créativité. C’est un peu mon avatar qui me suit… ».
La preuve, on retrouve sur l’une des toiles cocasses par son humour une « Panthère Rose » flottant en bordure de l’Yonne sur les rives de…Gurgy !
Une autre interprétation dudit félin est remarquable. On voit la bestiole grimée en sapin de Noël avec des caractéristiques de brillance sur la toile grâce à l’utilisation nouvelle de la part de la créatrice de la résine époxy.
« A la base, j’emploie un vernis spécifique acrylique huile pour donner un soupçon de brillance, souligne l’artiste, j’aime accentuer les coups de pinceaux avec deux passages du vernis de protection. Cette résine époxy lisse toutes les aspérités des tableaux et cela donne un effet carte postale, effet miroir et ultra brillant. J’expérimente aussi des toiles en 3D avec des sprays aérosols pour donner des aspects différents dans les volumes… ».
Une drôle de « Scène » avec Jim MORRISON incarné en Christ !
Née à Migennes, Sabine CHAPRON quitte l’Yonne pour rejoindre la capitale où elle y effectuera des études de commerce. Mais, elle bifurque vers le dessin et la comédie. « J’ai laissé mes désirs créatifs exploser ! Il faut croire en soi en s’emparant de ses pinceaux… ».
Membre de l’association des « 4 Arts » à ses débuts, Sabine CHAPRON vient de rejoindre en parallèle une autre structure collective, « Mouv’Art ». Des associations lui permettant d’obtenir davantage de visibilité grâce aux expositions organisées par ces deux entités.
Curieuse et imprégnée par la musique dont elle use et abuse tant pour la créativité que dans la pratique du jogging, l’artiste a rendu hommage à sa manière aux groupes ou chanteurs ayant ses préférences lors de cette exposition.
Il ne sera donc pas surprenant d’admirer les réalisations consacrées à DEPECHE MODE, les portraits très colorés de David BOWIE ou de Mick JAGGER – elle a d’ailleurs été éduquée aux ROLLING STONES par un ami photographe ayant travaillé avec les cinq musiciens originels plutôt que les BEATLES qu’elle trouve moins rock’n’roll selon elle ! -, ou de contempler une insolite fresque rappelant la fameuse « Cène » de Léonard de VINCI, une « Cène » ou l’ancien chanteur des DOORS, l’iconique Jim MORRISON, occupe la place du Christ aux côtés d’autres célébrités de la pop-music aujourd’hui passées de vie à trépas ! Un tableau qui se nomme d’ailleurs la... « Scène ».
Le carton ondulé brut sert aussi de trame pour proposer un portrait très assagi de Kurt COBAIN, le regretté chanteur de NIRVANA ou de l’interprète allemande des heures punk, Nina HAGEN. Du pop art avons-nous dit ! Réalisé avec réussite, talent et humour !
En savoir plus :
Exposition Sabine CHAPRON
Jusqu’au 27 avril 2025 à l’Espace culturel de Gurgy
Ouvert le mercredi, samedi et dimanche de 14h à 18h en présence de l’artiste
Entrée libre.
Thierry BRET