Le risque de mise sous tutelle de la France par la Commission Européenne est prégnant. Les entreprises, les petites comme les multinationales, doivent faire face à des risques sans précédent dans notre histoire. Après avoir « balancé une grenade dégoupillée » à l’Assemblée Nationale, il aura fallu trouver un nouveau Premier Ministre. Le consensus n’est pas dans nos gènes ni inscrit dans notre histoire.
TRIBUNE : Après la tempête économique, place à la tempête sociale. Mais là, on est plus proche du tsunami que du cyclone…Ici encore, la contestation sociale est conditionnée par le problème politique national. Des manifestations, dès le 07 septembre, sont prévues. Le NFP, avec LFI en tête veulent mobiliser les syndicats étudiants et lycéens ainsi que les associations. La CGT, défilera aussi, reprenant ainsi ses anciennes marques, à savoir la contestation politique, plutôt que de défendre des valeurs traditionnelles, comme le pouvoir d’achat et les salaires. Un problème politique majeur, qui implique le locataire de l’Elysée. Une dissolution, irresponsable, au regard de beaucoup !
Nous constatons, que lorsque la gauche remporte une quelconque élection, elle chante « vive la démocratie » ! Dès qu’elle perd, elle pousse des cris d’orfraie, hurlant au totalitarisme, contestant les résultats ou les manipulant, et enfin, prendre l’Elysée et Matignon en force. Jean-Luc MELENCHON reste le maître du jeu pour un coup d’état ! Avec une bonne partie du NFP, il manipule les foules pour descendre dans la rue et créer le chaos !
Des manœuvres de destitution présidentielle pour pousser la gauche à manifester
La gauche veut imposer Lucie CASTET comme Première Ministre, oubliant au passage, que seul le Président de la République nomme le chef du gouvernement. Il est clair, que grâce au mari de Brigitte, nous apprenons les articles de notre constitution ! Après le 49-3, qui n’a plus de secret pour les Français, nous apprenons à identifier l’article 16. Celui-ci autorise le Président de la République à exercer une « dictature temporaire » en cas de nécessité. Il offre au président des pouvoirs exceptionnels qui lui permettent de prendre toutes les mesures nécessaires à la préservation de l’Etat en cas de péril national. La probabilité de ce recours est relativement faible.
Vient ensuite l’article 68 : il prévoit ainsi une procédure de destitution du Président de la République, « en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatibles avec l’exercice de son mandat ». Cette destitution est prononcée par le Parlement, constitué en Haute Cour, à la majorité des deux tiers de ses membres. En réaction à l’annonce d’Emmanuel MACRON, qui a écarté, le lundi 26 août, l’ « option » d’un premier ministre issu du Nouveau Front populaire (NFP), La France Insoumise (LFI) a déclaré qu’elle présenterait une motion de destitution à l’encontre du chef de l’Etat. Cette procédure (déjà tentée à l’encontre du Président François HOLLANDE), n’a aucune chance d’aboutir. Il faut qu’une commission définisse les manquements aux devoirs du Président, qu’un vote de la Haute Cour autorise la procédure, et qu’enfin, les deux tiers des députés et des sénateurs votent la destitution. La destitution n’a donc aucune chance d’aboutir, elle est maintenue pour pousser les contestataires à aller dans la rue.
Tous les atouts sont dans le jeu du Président
La gauche joue un jeu dangereux, en prenant le risque d’une possible guerre civile. Lucie CASTET et l’ensemble du NFP ont une vision tronquée des résultats des dernières législatives. Le premier parti en nombre de voix, c’est le Rassemblement National. Le NFP n’est pas un parti. Il est vrai que sous l’étiquette NFP, nous avons le groupe de pensée le plus important. CASTET en profite pour claironner qu’une majorité a voté pour le programme du NFP. Absolument faux : le « barrage républicain », lui, a bien fonctionné. De nombreux français, à la demande du NFP, ont voté pour des Républicains ou Ensemble pour la France en Marche, aux seuls fins de barrer la route au RN, en faisant élire, par exemple Elisabeth BORNE ! C’est ainsi qu’aujourd’hui, 79 % des Français souhaitent la disparition de LFI, plus de la moitié du PS veut quitter LFI et clarifier la position du parti à l’égard de Jean-Luc MELENCHON. Le NFP n’aura duré que le temps des élections afin d’aider les « copains » à conserver ou conquérir des postes. En conclusion, rappelons que selon la Constitution, seul le Président est habilité à nommer son Premier Ministre, que la Constitution est floue quant à des délais imposés pour nommer un gouvernement, et qu’en conséquence, notre Président unique et préféré (?!), est dans son droit quand il procrastine, même outrageusement, pour nommer son chef de gouvernement !
N’oublions pas que lors des dernières présidentielles, les partis de gauche et la CGT en tête, ont appelé à voter MACRON. Les implications d’une telle mascarade politique, d’un tel imbroglio des alliances engendrent de la frustration chez nos compatriotes. Les risques de conflagrations sociales sont importants. Quand nos politiques boivent du champagne ou du thé, ce sont les français qui trinquent…
La montée des actes antisémites, la mort de nos policiers dans le cadre des refus d’obtempérer, une insécurité grandissante, une immigration non maîtrisée, une école en souffrance, une justice et une police sans moyens, un système de santé au bord de l’asphyxie, vont aggraver le risque d’explosion sociale, allant de manifestations en contre-manifestations, et pouvant mener à des violences urbaines entre français. Si on ajoute à cela ce qui se passe en Nouvelle-Calédonie, en Seine-Saint-Denis, dans toutes les zones de « non-droit » particulièrement à Lyon ou à Marseille, alors, oui comme certains l’affirment nous sommes peut-être proches du risque de « guerre civile ».
Quid de la tempête financière ?
Les entreprises doivent faire face à cinq risques importants, et particulièrement celles du CAC 40 : la dégradation du taux de marge (l’inflation n’a pas dit son dernier mot), l’augmentation du chômage (conséquences des dépôts de bilan et coups de frein sur les investissements), l’arrêt de deux industries motrices de notre économie (immobilier-construction et automobile), le contexte extérieur géopolitique avec ses guerres et une Europe en récession. Enfin, il y a le décrochage des marchés financiers.
Le krach de la Bourse de début août n’est probablement qu’un avant-goût de ce qui attend les investisseurs en actions, avertit JPMorgan, qui redoute notamment de nouvelles craintes sur l’économie des Etats-Unis. Le CAC 40 et Wall Street vont-ils lourdement rechuter ? Début août, la communauté financière s’était alarmée de l’envolée surprise du taux de chômage aux Etats-Unis en juillet, qui pourrait augurer une prochaine tombée en récession de la principale puissance économique mondiale, à même de peser sur les perspectives de profits des sociétés cotées en Bourse. Les autres places financières sont aussi impactées par les problèmes économiques des Etats-Unis, et l’incertitude concernant le nom du prochain locataire de la Maison Blanche !
Lors des récentes élections législatives en France, le fait qu’aucun parti extrême n’ait obtenu la majorité absolue a été interprété comme un signe de continuité politique, ce qui est généralement perçu comme positif par les marchés financiers. En effet, les extrêmes politiques sont souvent associés à des politiques économiques radicales ou imprévisibles, susceptibles d’introduire des risques et des incertitudes supplémentaires.
Cependant, l’absence d’une majorité claire peut également entraîner une incertitude. Sans un accord solide au sein du gouvernement, la mise en œuvre de réformes économiques nécessaires pourrait être retardée ou bloquée, ce qui pourrait freiner la croissance économique et, par conséquent, affecter négativement le CAC 40. Les investisseurs préfèrent un environnement où les politiques économiques peuvent être anticipées et où les réformes peuvent être mises en place de manière efficace.
Le CAC 40 a connu une performance remarquable jusqu’au mois de mai 2024, atteignant des sommets historiques à deux reprises en mars et en mai 2024. Le 10 mai 2024, l’indice CAC 40 a en effet enregistré un pic à 8 256,71 points, marquant à la fois un record historique et le plus haut de l’année 2024. Pour les investisseurs, entrer sur le marché à ces niveaux élevés n’était pas l’idéal, car acheter sur des niveaux historiquement hauts comporte toujours un risque significatif de correction à la baisse. Aujourd’hui, le CAC 40 oscille autour 6 700 points, pour le cours le plus bas et 7 600 aujourd’hui (28 août 2024). Pour ceux qui veulent suivre l’indice boursier de la Bourse de Paris, retenons qu’il est côté tous les jours ouvrés de 09 h à 17 h 30, et qu’il est mis à jour toutes les 15 secondes.
Pour les inconditionnels de la Bourse, il est prudent de se désengager progressivement en vendant les valeurs qui peuvent générer un bénéfice. Racheter à la baisse en attendant un rebond, un classique dans la gestion d’un portefeuille boursier : il est plus sage de ne rien faire. En ce qui concerne l’immobilier, vendre les investissements immobiliers réalisés : ce conseil est proposé par les notaires. Pour les placements collectifs du secteur immobilier, comme les SCPI, là aussi, s’abstenir. Les Bitcoins : le yoyo des cours montre qu’il s’agit d’un marché à très haut risque. En ce qui concerne les livrets d’épargne, aucun conseil à donner, depuis longtemps les Français développent leur épargne de précaution vers ces produits, et cela continue de progresser : incertitudes politiques et économiques obligent…
Jean-Paul ALLOU
Sa finalisation est prévue pour l’automne 2024. Cela mettra donc un terme à une période de travaux très importants, soit sa rénovation complète, entamée depuis plus d’un an à cet édifice que les Auxerrois connaissent bien. Elus et techniciens de la Ville ont profité de la grande revue de « casernement » organisé en ce début de semaine dans la capitale de l’Yonne pour se poser quelques instants au cœur de la salle des fêtes, totalement méconnaissable et qui a livré quelques secrets architecturaux.
AUXERRE : Une immersion instructive au cœur de l’un des grands chantiers programmé dans la ville cette année. Voilà ce que retiendront les élus et leurs accompagnateurs des services techniques, ainsi que les journalistes conviés à pareille fête, à la découverte de cette salle aux origines séculaires, Vaulabelle, quasi « déshabillée » de l’intérieur et remodelée à la sauce moderniste avec des matériaux qui favoriseront son embellissement, son isolation et son acoustique, notamment, qui faisait tant défaut à ce bâtiment qui a accueilli pléthore de réunions publiques et politiques par le passé.
On se souvient des récurrentes et insupportables problématiques sonores de l’endroit, et des conditions parfois calamiteuses pour y suivre un conseil communautaire en essayant de ne pas perdre une miette des propos tenus entre les représentants de la majorité et ceux de l’opposition, malgré des micros mal réglés du fait de l’endroit peu propice à ce type de réception politique ! Malentendants s’abstenir !
Une salle qui était en piteux état
Voici douze mois, et selon la volonté de la gouvernance actuelle, en s’appuyant sur les aides de l’Etat via le DSIL (Dotation de Soutien à l’Investissement Local), de la Région Bourgogne Franche-Comté et du Conseil départemental de l’Yonne, la Ville d’Auxerre décidait d’enclencher la première, côté travaux, en effectuant un relooking total de cette salle qui faisait froid dans le dos dès qu’une manifestation publique y était organisée ! Soit un budget de 3,5 millions, version TTC !
Depuis, il y a eu du chemin parcouru sur ce gros « vaisseau », limite délabré, qui fleurait bon la Mer des Sargasses ! La toiture a été refaite ; quant aux travaux d’isolation, ils sont également achevés, permettant désormais aux entrepreneurs spécialisés dans le BTP d’intervenir dedans pour tout ce qui concerne la phase de finition et du second œuvre.
Une capacité d’accueil de 700 personnes
Les visiteurs du jour auront donc apprécié le plafond de l’immense nef, doublement perforé et aux caractéristiques propres à l’optimisation de l’acoustique. Les cloisons latérales, à l’instar des murs, ont été entièrement isolées, à l’aide de matériaux bio-sourcés, grâce à la laine de bois. La ventilation des lieux a été améliorée avec un soufflage d’air pour le chauffage. Des écrans de rappel seront installés à terme pour accentuer la visibilité de la future scène. Des leds vont éclairer la totalité de la salle en plus des luminaires. Sauf les sanitaires sont restés à l’état d’origine ainsi que le vestiaire. Un appareil élévateur sera également fonctionnel afin de favoriser l’accessibilité. Des rideaux occultant seront posés sur les fenêtres qui ne s’ouvriront pas.
Quant à la capacité de la future configuration, elle sera de 700 personnes, avec possibilité de monter à 1 200 personnes avec une dérogation.
Conserver l’esprit « vintage » de la pièce bar
La partie scène sera par ailleurs équipée des technologies d’usage.
Quant à la petite salle du fond, elle sera également bien sonorisée afin de maîtriser l’acoustique. Si le plafond demeure intact hormis une bonne couche de peinture et l’enlèvement des bardages en bois afin de la rajeunir, la salle retrouve ses fenêtres originelles qui avaient été occultées jusqu’alors. Effet garanti au niveau luminosité, dorénavant !
La pièce, à l’étage, conserve son bar en version « vintage » avec ses coloris vert d’origine. Le sol sera de bois. L’âme du site est ainsi préservée.
Une visite qui aura séduit notamment les élues féminines de ce petit cortège municipal, à l’instar d’Isabelle JOAQUINA qui n’a pas manqué d’immortaliser l’endroit, via son smartphone, ou encore Marie-Ange BAULU et Patricia VOYE en grande conversation dans l’une des pièces, afin de mieux y tester l’acoustique ?!
Thierry BRET
Est-ce en référence aux Jeux olympiques dont le site touristique et culturel aura fait la part belle cette année grâce à de multiples expositions et autres animations en tout genre en lien direct avec l’évènement planétaire mais le MuséoParc Alésia ne cesse d’année en année d’enchaîner les records de fréquentation ! Se permettant à chaque fois d’effacer des tablettes les chiffres qui avaient été arrêtés au terme de la saison précédente. Ce fut le cas en 2022 et en 2023. Ce le sera peut être encore cette année quand viendra l’heure des bilans d’une année 2024 décidément pas comme les autres pour le plus « gallo-romain » des musées de l’Hexagone !
ALISE-SAINTE-REINE (Côte d'Or) : Tous les indicateurs frisent avec le coloris vert. Celui de l’espérance ? Que nenni ! Celui de la confirmation ! En cette année olympique, le Muséo Parc Alésia a su mettre les bouchées doubles dans sa très riche programmation, proposant avec éclectisme bon nombre de rendez-vous (expositions, spectacles, conférences, ateliers, évènementiels avec le passage du Relais de la Flamme le 12 juillet dernier…) en accointance avec la célébration du moment : les Jeux de Paris !
De quoi doper le nombre de visiteurs, tout au long de la saison ? Affirmatif, devait confirmer le directeur général de l’endroit qui a commémoré ses dix années d’existence en 2022, Laurent BOURDEREAU. Un responsable très heureux de la tournure des évènements, on l’imagine aisément !
Des chiffres en constantes progression au niveau des visiteurs
D’ailleurs, à ce jour, toutes les périodes de vacances scolaires de cette année ont enregistré des pics intéressants de fréquentation de visiteurs. Y compris les week-ends prolongés. A croire que le tourisme familial connaît un bel essor en Bourgogne Franche-Comté ! A mi-juillet, plus de 18 000 personnes inscrits en groupe avaient déjà rendu une visite plus que de courtoisie à cet espace offrant une mémorable plongée dans l’histoire de France, jusqu’à ses plus lointaines origines : la Gaule de Vercingétorix ! Soit 30 % de hausse par rapport à l’exercice antérieur. La comparaison est similaire du côté des groupes de scolaires avec une nette progression, appréciable à plus de 45 % de visites ! Soit un total de 14 000 enfants, à ce jour. Et ce n’est pas fini : la saison est loin d’être terminée. Le centre de loisirs, quant à lui, aura connu de belles performances avec plus de 500 enfants en juillet. Bref, une période estivale marquée par de nouveau record au niveau du public…Sans compter les très nombreux visiteurs individuels, venant des quatre coins de l’Hexagone et des pays frontaliers.
A la fin de l’été 2023, plus de 66 000 visiteurs avaient découvert ce site unique en France. Un chiffre qui avait effacé des tablettes le très bon score obtenu l’année précédente. On en attend davantage à l’issue de cette saison, c’est évident, voire la confirmation des bons chiffres de l'année dernière !
Un site culturo-touristique pour en apprendre plus sur les Gaulois
Dire que le MuséoParc Alésia est devenu une véritable institution dans le milieu muséographique n’est pas un vain mot. Les initiatives artistiques et culturelles se multiplient grâce à l’imaginaire fertile de ses responsables et semblent sortir bien au-delà des frontières de la Côte d’Or en termes de communication ; la presse touristique s’est également emparée du sujet afin de le relayer le plus largement possible auprès de son lectorat, friand d’innovations, de typicité et de choses attractives, y compris au plan hexagonal.
« Le site se veut complet pour celles et ceux qui veulent en apprendre davantage sur la vie des Gaulois et la rivalité avec les Romains, souligne Laurent BOURDEREAU, entre les collections, les planches explicatives, les vestiges, les fouilles, les reconstitutions, les narratifs autour de la fameuse bataille opposant les légions de Jules CESAR aux Gaulois de Vercingétorix, le panorama est très éclectique… ».
Même le restaurant, « Le CARNYX » affiche complet cet été ! Avec ses menus fraîcheurs qui viennent offrir un agréable moment de pause aux visiteurs et à leurs enfants en mode détente sur une durée qui peut excéder plusieurs heures de présence sur le site. Différentes formules y sont proposées, entre crudités et plats évoquant le terroir local, pour les plus affamés !
Un comité de pilotage scientifique pour rayonner davantage en 2025
Le concept touristique apparu en 2012 engendre aussi un phénomène de ruissellement sur les autres acteurs de cette contrée. Ainsi, gîtes, campings, hôtelleries, restaurants, hébergements profitent de cette manne caractéristique qui assure le développement économique du territoire. L’équipement qui se veut à la fois culturel, artistique, historique, touristique mais aussi archéologique et scientifique fait figure, au même titre que Guédelon dans l’Yonne, de locomotive attractive pour le département de Côte d’Or sur un axe auparavant guère fréquenté. Logique que le Conseil départemental apporte son total soutien à l’essor de ce concept qui offre une vision pluridisciplinaire du savoir, sans en occulter les aspects ludiques et récréatifs envers les plus jeunes.
Se projetant déjà vers 2025, la structure devrait accueillir un pôle scientifique qui fonctionnera en synergie avec d’autres entités similaires comme celles déjà établies de Bibracte ou de Man. L’objectif étant d’aller toujours plus haut et plus loin dans la mission essentielle du concept, à savoir la diffusion de la connaissance vers plus le grand nombre…
Thierry BRET
Une lecture. Puis, une à deux chansons. Parfois, trois airs qui s’enchaînent dans un silence de cathédrale, parmi le public, ravi d’être là. On appelle ce concept, le « concert-lectures ». Une complémentarité à l’unisson entre la voix, forte et puissante du narrateur, l’excellent homme de théâtre et en charge de la programmation culturelle de la Société des Sciences Historiques et Naturelles de l’Yonne, Alain GRIVEL et les virtuoses instrumentistes. La SSHNY proposait après la venue de la comédienne Marie-Christine BARRAULT, une seconde soirée à la Maison de Marie NOEL, tout aussi pertinente et réussie que la précédente. Avec en contre-point musical, le Trio « Chimères », impeccable dans la juste interprétation de ses œuvres…
AUXERRE : On ne vantera jamais assez les qualités bucoliques de l’endroit. Ce théâtre de verdure, accueilli dans l’ancien domicile de la poétesse Marie NOEL, en plein cœur de la capitale de l’Yonne. Un site qu’il faut avoir visité au moins une fois dans son existence pour en apprécier son architecture, la beauté de ces fleurs, le calme quasi olympien (c’est plutôt de circonstance) de son jardin et qui habite cet espace, propice aux muses et à la déclamation de poèmes…
Une sérénité troublée de temps à autre et de manière fort appréciable par une manifestation que la SSHNY, la Société des Sciences Historiques et Naturelles de l’Yonne, a le secret dans sa conception. Comme ce concert-lecture, inhérent au niveau de sa thématique à la commémoration du 80ème anniversaire de la Libération d’Auxerre.
L’ombre de Michel BERNSTEIN s’est invitée à la soirée
Lors de ce dernier rendez-vous, s’étalant sur plusieurs jours, la SSHNY ne pouvait ne pas rendre hommage à l’une des figures de la Résistance que fut Michel BERNSTEIN. Un sacré personnage. « Mon ami, dira avec des trémolos dans la voix, un brin ému, le président de la docte structure associative, Alain CATTAGNI, à l’issue de cette deuxième soirée d’exception. La précédente eut lieu la veille avec la venue sur la scène du théâtre de verdure de l’excellente comédienne, Marie-Christine BARRAULT, marraine de la Maison de Marie NOEL.
Michel BERNSTEIN et son courage. Son engagement et sa volonté à lutter à sa manière contre l’occupant, durant les heures sombres de la France. Un pédagogue, aussi, au-delà de ses connaissances intellectuelles. Il publiera avec son épouse Monique ROLLIN, le « Manuel du Faussaire », un opuscule très utile pour que les résistants du nazisme ne puissent tomber dans leurs griffes acérées…
Reclus dans un petit appartement parisien à partir de février 1942, le couple développera un atelier clandestin de fabrication de faux papiers. Douze mille tampons seront ainsi créés !
Une complémentarité parfaite entre le narrateur et les musiciens
Il revenait au responsable de la production artistique de la SSHNY, Alain GRIVEL, de lire des extraits choisis et progressifs dans la compréhension de cette existence passionnante lors de ce récital lecture du plus bel effet. Aux côtés des trois musiciens et interprètes du Trio « Chimères » - la harpiste Chloé DUCRAY – elle collabore régulièrement avec les plus grands orchestres nationaux de l’Hexagone dont l’Orchestre National de France ou l’Opéra national de Paris -, Jean-Lou LOGER, violoncelliste de son état et diplômé du Conservatoire national supérieur de musique et danse de Lyon – un artiste au cursus similaire de sa collègue harpiste-, et de la soprano, Roxane CHALARD – quel timbre de voix ! -, notre lecteur Alain GRIVEL immergea le spectateur dans cette époque lointaine mais tellement vivante à la fois.
Chacun aura pu apprécier la narration parfois théâtrale de l’ancien professeur de lettres et chanteur lyrique qui désormais se consacre pour une passion toute aussi prenante, le théâtre.
La Résistance se décline aussi en chansons satiriques
Parmi la quinzaine de pièces jouées et chantées par le fameux trio, gracieux et à l’aise dans son interprétation, les puristes de la ritournelle d’avant-guerre auront reconnu des airs de Charles TRENET « La Romance de Paris », revisitée et modifiée par l’autrice Claudette GIRODON en 1942 pour en faire « La Romance de PETAIN » avec des paroles qui évoquent le retour de Pierre LAVAL au gouvernement de manière très satirique. Mais, aussi, « Mon amant de Saint-Jean », chanson datant de 1944, remise au goût du jour par Patrick BRUEL il y a quelques années et qui en cette année de Libération devient « Tempête sur Israël », sous la plume d’un trio de créateurs, Emile CARRARA, FRANCOEUR et AGEL.
On notera aussi la remarquable suite, façon trilogie, de « Chanson des V » sur la musique de la cinquième symphonie de BEETHOVEN, « Boum » de Charles TRENET revue et corrigée à la sauce d’un texte vantant les actions des maquisards de Saint-Paul et « La Chanson du Maquis » sur l’air populaire de « La Madelon ».
Si en ouverture, tout en traversant le jardin à pas lent avant de rejoindre l’estrade, le trio nous avait gratifié d’une sublime version a cappella du « Chant des Partisans » - on revoit toujours Yves MONTAND l’interpréter sur une scène parisienne ou plus récemment Lambert WILSON lors de la cérémonie anniversaire du Débarquement sur les plages normandes -, il conclut son récital sur le très enjoué et dynamique « Ca va très bien » (inspirée de l’air similaire avec « Madame la Marquise »), véritable pamphlet contre Adolf HITLER qui commence à connaître de sérieux revers à partir de juillet 1944. Après les rappels d’usage et amplement mérités pour le trio, celui-ci revint pour une ultime apparition avec le célèbre morceau de Boris VIAN, « Le Déserteur », dont le texte donne toujours la chair de poule…
Autant de paroles à méditer alors que la guerre est revenue depuis deux ans aux portes de l’Europe.
Thierry BRET
Le verre d’eau est rafraîchissant. La Maison de l’Ecologie, sise au beau milieu de la Rue Joubert, à Auxerre, à quelques encablures du théâtre cher à son directeur Pierre KECHKEGUIAN, ne possède pas de climatisation ! Logique : il faut être développement durable dans l’esprit et respecter l’indispensable couche d’ozone. Mais se désaltérer de ce salvateur liquide sert aussi à mieux appréhender la vingtaine de toiles accrochées aux cimaises de la maison « verte ». Les œuvres, tout en symbole, portent la patte de l’artiste congolais (la République Démocratique, version Kinshasa) Christian BADIBANGA. On aime son travail et on l’encourage !
AUXERRE: Il ne chôme pas cet été, le peintre originaire de l’ancien Zaïre ! Un pays à l’immense étendue de forêts tropicales avec sa faune sauvage et ses richesses en sous-sol qui se fit connaître de cette appellation si pittoresque lors de la Coupe du monde de football de 1974 en Allemagne ! Certains possèdent encore en mémoire le cinglant et brutal 9 à 0 que la Yougoslavie de la grande époque infligea aux pauvres « Eléphants » lors de leur premier match, de quoi décontenancer le premier pays du continent noir à disputer un mondial ! Drôle de manière de rentrer dans l’histoire du sport et d’en sortir sans gloire peu de temps après !
2024, le Zaïre est redevenue depuis longtemps la République démocratique du Congo. La RDC ! Si le football y a gagné au fur et à mesure ses galons en glanant quelques résultats à la CAN, que dire en revanche du délabrement humaniste de ce pays qui se classait à la 164ème place sur 174 états selon l’indice de capital humain en 2020.
Une situation qui ne s’est guère améliorée depuis. Et qui est la conséquence de décennies de conflits ouverts, ayant engendré des milliers de morts dont les médias occidentaux ne parlent jamais. Sauf de temps à autre avec le Kivu, région de l’est de grand pays, qui voient s’affronter factions et rebelles avec les forces armées officielles…
Les couleurs de l’espérance, sources de la vie…
La guerre, il l’a connu, Christian BADIBANGA. Lui qui a dû fuir son pays natal pour rejoindre la France, alors que sa carrière artistique lui avait déjà conféré une notoriété importante. Il en a subi les horreurs, la peur, le dégoût, l’amertume en frôlant la mort de près.
Au lavoir de Saint-Bris-le-Vineux, en juillet, le Jovinien d’adoption – il y possède grâce à la municipalité son atelier où son imaginaire fécond fait le reste – avait surpris les amateurs de toiles expressives par la qualité de son travail. Un travail qui rend un hommage très appuyé aux femmes. Surtout à celles, de tout âge, qui ont été massacrées dans d’atroces conditions lors de ces exactions monstrueuses dont l’humanité a aussi le secret dans ses mauvais jours…
Certes, ces toiles sont le reflet de l’âme. Sombres, tristes, parfois déroutantes de complexité et de construction. Mais, l’espoir est bel et bien présent. Grâce à la présence chromatique de couleurs chatoyantes et vives. Des ocres flamboyants ! Des rouges vifs ! Des oranges virevoltants !
« C’est une manière de rappeler la beauté de ces femmes innocentes, qui sont belles autant de l’intérieur que de l’extérieur, explique le jeune homme dans un français maîtrisé à la perfection, avec ces couleurs, je redonne la vie à ces femmes et à leurs enfants… ».
Des projets à la pelle : l’automne sera animé pour l’artiste
Poignant de vérité ! Soucieux de la défense de l’environnement et de la sauvegarde de la nature, Christian BADIBANGA avait coché sur son agenda de venir exposer tôt ou tard au sein de la Maison de l’Ecologie, au cœur d’Auxerre.
« Moi, je me bats pour l’environnement, même dans l’approche créative de mon travail, ajoute-t-il, je récupère des boutons, du plastique que j’introduis ensuite sur mes tableaux. L’écologie et ses valeurs, cela me parle et on doit se mobiliser pour cette cause que l’on soit artiste ou pas… ».
Quant aux projets, ils se nourrissent au fil des rencontres, ceux-ci s’avérant très fructueux. Lille ou Washington figurent parmi ses priorités pour les futures présentations publiques de ces œuvres d’ici la fin de l’année.
Mais, le plus Français des Congolais de la RDC vivant dans l’Yonne nous promet d’autres rendez-vous dans la capitale de notre teritoire. Notamment après son tout récent travail collaboratif, réalisé en complicité artistique avec la journaliste/écrivaine et maintenant poète, Anne-Charlotte LAUGIER !
L’Icaunaise a laissé de côté pour le moment les aventures truculentes et irrésistibles en humour de sa « Pétasse » en déclinaison multi-sociétale pour se consacrer à la publication d’un recueil de poésie dont chacun des textes est illustré par le crayonné symbolique du peintre africain. Une prouesse en matière de créativité au vu du rendu sur le papier. « Amour Fauve » et sa conception feront l’objet d’une exposition à l’automne, on parle de l’Abbaye Saint-Germain, lieu intemporel idéal…
Si vous passez à la Maison de l’Ecologie, ce week-end, vous pourrez admirer également les nouvelles toiles du talentueux peintre de l’âme. Dont quatre de ses créations spéciales, toutes en nuances, en rêverie et en messages d’espérance pour ces femmes africaines dont il ne faudra jamais oublier la mémoire.
En savoir plus :
Exposition Christian BADIBANGA
Maison de l’Ecologie
Rue Joubert à Auxerre
Ouvert tous les jours jusqu’à dimanche 01er septembre
Entrée libre.
Thierry BRET