Le résultat est plus que probant. Une trentaine de nouveaux collaborateurs ont ainsi été recrutés à l’issue de l’année 2024. Comment ? Tout simplement en assurant une promotion inhabituelle mais efficiente autour des métiers de la filière, en optant pour un processus novateur, celui de l’itinérance, aux quatre coins du territoire de l’Yonne. De nombreuses communes ont accueilli le mini-bus de l’entreprise AJ SERVICES 89 cette saison ; un mode de locomotion original qui vante les métiers de la filière des aides à la personne, secteur qui dans sa globalité propose du travail à celles et à ceux qui aiment pratiquer la solidarité et l’entraide aux personnes âgées, handicapées, voire très actives…
AUXERRE: Pourquoi changerait-on une formule s’avérant payante au sein de la structure professionnelle de l’Yonne ? Bien au contraire, il s’agira plutôt de la renforcer en 2025 ! Depuis deux ans, date du lancement de ce mini-bus aux caractéristiques si particulières, la société AJ SERVICES 89 assure la promotion de la filière des métiers de services à la personne aux quatre coins de notre territoire, avec le concours des collectivités, majoritairement rurales, qui accueillent le temps d’une matinée ce moyen de communication ambulant en ces murs. Une carte de visite visuelle et efficace pour l’ensemble de la profession, qui n’avantage pas que les intérêts de l’entreprise auxerroise, à travers cet évènement qui parle de…recrutements !
En une demi-journée de présence, le bus et son animateur, Sébastien CAMBUZAT, un ancien spécialiste de la communication, s’ouvrent à tous les publics en privilégiant la pédagogie. D’une part en les renseignant sur les attentes et les besoins de celles et ceux qui montent à bord et d’autre part, en présentant la kyrielle de métiers et opportunités professionnelles offertes par la corporation au sein de ces structures entrepreneuriales qui interviennent dans l’Yonne au service des particuliers, en majorité les seniors et les personnes à mobilité réduite, mais aussi des entreprises.
La promotion de la filière dans un esprit de non-concurrence
Lorsque l’on examine de près ce que peuvent proposer les entreprises de cette filière en matière de diversités de fonction, cela agrandit le cercle des possibilités professionnelles, il est vrai : aide à domicile pour personne âgée, aide à la mobilité, entretien du domicile, garde malade, livraison de courses à domicile, livraison de repas, maintien à domicile, portage de repas à domicile pour personne âgée, préparation de repas à domicile, repassage, entretien de jardins et parcs, etc.
Cette présence sur le terrain dans des localités aussi diverses que variées à l’instar de Champignelles, Charny-Orée-de-Puisaye, Chassy, Sainte-Magnance, Thorigny-sur-Oreuse, Villeneuve-la-Guyard ou Ancy-le-Franc (à titre d’exemple, car la liste n’est pas limitative !) a porté ses fruits depuis deux ans. Rien que cette saison, ce sont plus d’une trentaine de personnes, en recherche d’emploi, qui ont trouvé chaussure à leur pied en intégrant l’une des entreprises icaunaises positionnées sur ce secteur. Un premier bilan plutôt efficace qui pourrait peut-être inspirer France Travail à l’avenir ?
« Les gens que je rencontre se disent intéressés par notre démarche de l’aller vers l’emploi, explique Sébastien CAMBUZAT, qui conduit le bus depuis son intégration au sein de la société auxerroise en juin dernier, bon nombre de collectivités jouent le jeu en proposant de nous accueillir afin de faire la promotion de la filière mais aussi connaître les besoins de leurs administrés. Parfois, nous essuyons malheureusement des refus de certaines municipalités. Mais, nous, nous ne sommes pas là pour exercer une quelconque concurrence. Même s’il existe déjà des entités sur place, nous sommes complémentaires dans notre stratégie qui visent à recruter du personnel par un effet de ruissellement sur l’ensemble des acteurs qui agissent dans cette filière… ».
Et pourquoi pas la journée spéciale de solidarité avec tous les bus ?
Une mission sociétale servie à la sauce de l’intérêt général, en somme. D’ailleurs, la question de la rentabilité pour l’entreprise qui s’est payée le luxe d’investir dans un mini-bus en l’aménageant ne compte pas.
« Cette rentabilité n’est pas numéraire, ajoute Jérôme ATTIAVE, le dirigeant fondateur d’AJ SERVICES 89, elle nous apporte de la visibilité sur nos missions et nos métiers, et se traduit par cette possibilité d’embaucher de nouveaux collaborateurs dont nous avons besoin pour faire progresser nos opérations de services envers autrui… ».
La rentabilité se développe autrement pour l’entreprise qui possède aujourd’hui six vitrines commerciales implantées dans le département nord-bourguignon. Parallèlement à sa vitrine mobile, AJ SERVICES 89 n’hésite jamais à prendre part, comme bon nombre de ses confrères, à des évènementiels collectifs tout au long de l’année. Il y a eu Cité 89 à Auxerre à l’automne mais aussi le Salon des Seniors, porté par le Conseil départemental de l’Yonne, ou plus récemment la Nuit de l’Orientation, évènementiel adoubé par la Chambre de Commerce et d’Industrie. Même au sein de l’IFSI d’Auxerre (Institut Français de Soins Infirmiers), AJ SERVICES 89 a accueilli une trentaine de jeunes filles en formation lors de stages qualifiants entre juillet et octobre.
Les projets ne manquent pas. Le premier d’entre eux serait de créer une manifestation départementale à la manière d’une « Journée des Bus » dans l’optique d’une opération solidaire où tous les organismes disposant d’un mini-bus équipé viendraient présenter les spécificités de leur outil mobile (on pense au Conseil départemental avec son Family Bus, l’UDAF 89, le SDIS, France Services, mais aussi le Secours Populaire ou d’autres…). Mais, il y a aussi dans les tiroirs à idées d’un évènementiel destiné aux aidants familiaux.
Bref, le concepteur de « l’AJ Bus », Jérôme ATTIAVE n’est jamais à court d’idées pour assurer le développement promotionnel de sa filière corporatiste dont les Icaunais auront nécessairement besoin de plus en plus à l’avenir du fait du vieillissement de la population. Prometteur pour 2025 !
Thierry BRET
Le bâtiment est connu de tous à Auxerre. Un point de repère bien identifié dans le milieu de l’emploi comme un phare éclairant la boussole des jeunes générations se projetant dans le milieu du travail, une fois les études terminées pour celles et ceux qui ont eu la chance d’en faire. Autrefois, Foyer des Jeunes Travailleurs, la structure est devenue – elle est d’ailleurs la seule et unique sur notre territoire à se prévaloir de ce titre – une « Résidence Sociale pour Jeunes ». Si l’établissement fonctionne de manière correcte, dixit son directeur Marc PICOT, avec son taux d’occupation qui tutoie les 95 % à l’année, l’entité, en revanche, s’inquiète de l’avenir, au niveau de ses finances très incertaines. Surtout après les coupes sombres dans le budget, imputables aux décisions du Conseil départemental, à hauteur de 70 000 euros, et de la Ville d’Auxerre…
AUXERRE : Ce serait presque la rançon du succès au sein de la Résidence Sociale pour les Jeunes auxerroise, la RSJ, comme il sera de bon ton de la nommer désormais, en lieu et place de FJT, pour « Foyer des Jeunes Travailleurs ». Parfois, les responsables de ce complexe ayant pour vocation d’accueillir en son sein les jeunes gens âgés de 16 à 25 ans dans l’emploi ou en phase de l’être selon leurs statuts, sont dans l’obligation de refuser des demandes d’hébergement, faute de chambres libres. Pourtant, le site idéalement bien placé non loin de la salle Vaulabelle et de son positionnement central à Auxerre près des axes commerçants propose une offre de services composée de 143 chambres. Ce qui lui permet de recevoir plus de quatre cents jeunes à l’année.
Le cadre, décoré aux couleurs de Noël, est plutôt sympathique. Aux côtés de son président, Rémi PROU-MELINE, le directeur de la structure, Marc PICOT, justifie l’invitation faite à la presse de ce jour. « Nous souhaitons dorénavant effectuer des rencontres régulières avec les médias afin de faire un état des lieux de notre feuille de route opérationnelle, explique-t-il en substance, remettant aux journalistes une pochette jaune contenant des tableaux de courbes et de statistiques. Sur l’une de ces feuilles, le bilan 2024 de la restauration, assurée sur place par une équipe de professionnels.
« A fin novembre, souligne Marc PICOT, nous avons déjà servi vingt mille repas, ce qui est à peu près équivalent à l’année antérieure. On la considérait déjà comme une année de haute fréquentation. Donc, on peut dire que notre service restauration fonctionne très correctement… ».
Un AMI en attente pour le mois de janvier
Toutefois, un bémol existe : la baisse importante du nombre de repas servis au cours de l’été. Marc PICOT, pédagogue, apporte des explications fouillées : « Nous étions liés avec l’Etat à un AMI (Appel à Manifestation d’Intérêt) qui s’appelait « Jeunes en rupture » où un certain nombre de repas était prévu. Cet appel s’est achevé en juin et par conséquence les repas n’ont plus été comptabilisés dans nos données, fort logiquement… ».
Mais, très vite, le directeur de la résidence aborda la faiblesse économique qui perturbe les gestionnaires de l’établissement. Notamment en s’appuyant en le démontrant sur l’aspect très aléatoire des sources de financement des AMI, ces Appels à Manifestation d’Intérêt, à condition qu’ils soient retenus.
« Nous sommes dans l’attente d’une réponse à candidature d’un AMI qui, je le rappelle, est limitée dans le temps à trois ans… ».
Un bonus supplémentaire pour mettre du beurre dans les épinards budgétaires de la structure, certes, mais beaucoup trop focalisé sur l’aspect aléatoire du système, selon Marc PICOT.
Quant aux locations de salle, entre 2023 et 2024, permises sur le site, elles auront engendré des revenus complémentaires.
« Globalement, ajoute l’interlocuteur, le site fonctionne bien. Il offre l’opportunité avec des conventions d’Etat de proposer de l’hébergement d’urgence, soit un total de huit places, occupées à 100 % toute l’année… ».
Des indicateurs positifs sur quasiment toutes les lignes du mode opérationnel, ce qui satisfait amplement le duo de responsables aux manettes de la fameuse maison depuis plusieurs mois.
L’étiolement des subventions et la recherche de solutions
Alors, la mariée est-elle trop belle dans cette histoire qui flirterait presque avec une romance idyllique entre ce système d’accueil et ses occupants ?
« Malheureusement, précise un brin amer, Marc PICOT, il y a un sérieux point négatif dans cette photographie ! Ce sont les subventions qui s’étiolent et de manière plus générale, le modèle économique... ».
Une problématique observée par les instances nationales et régionales qui régissent l’existence et le devenir des Résidences Sociales pour Jeunes en France.
« On est obligé désormais de s’appuyer sur les Appels à manifestation d’intérêt (AMI) et de compter sur les collectivités territoriales, celles de proximité en l’occurrence. Or, c’est là que le bât blesse en ce qui nous concerne, insiste Marc PICOT.
En effet, en octobre 2024, a été annoncée la suppression de la subvention annuelle de 70 000 euros du Conseil départemental de l’Yonne, subvention attribuée pour l’année en cours.
« Cette somme correspond à 5 % de notre budget de fonctionnement, stipule le directeur du site, mais en deux ans, on a perdu près de 80 000 euros de subventions avec la Ville d’Auxerre qui a également supprimé son enveloppe de 8 000 euros. Fort de cela, il va nous falloir repenser notre modèle économique pour retrouver un vrai équilibre… ».
Un blanc lors de cet échange. Histoire de faire reposer les sédiments de cette information dure à digérer quand on se projette vers l’avenir.
Pourtant, Marc PICOT se veut pragmatique mais déterminé : « L’un de nos partenaires, la CAF (Caisse des Allocations Familiales) a décidé de manière exceptionnelle de nous octroyer une subvention de 45 500 euros en 2024 dans le cadre du partenariat que nous avons avec elle… ».
Des partenaires qui poussent la Résidence et ses décideurs vers l’exigence en manifestant leurs soutiens.
La non-reconduction d’un contrat à durée déterminée à l’automne
Deuxième intervention, celle de l’Etat. « L’appareil étatique nous soutient dans ses financements notamment avec l’hébergement d’urgence, rappelle Marc PICOT, en outre, la réponse attendue de l’AMI en janvier s’avère très importante car elle sécuriserait notre budget pour l’année prochaine… ».
Partant sur l’adage, jamais deux sans trois, un autre partenaire suit avec beaucoup d’intérêt la feuille de route stratégique de l’établissement : il s’agit de la Caisse d’Epargne de Bourgogne Franche-Comté.
« Il y a beaucoup de constance dans leur intervention, signale l’orateur, l’établissement bancaire comprend notre situation dans une logique bienveillante… ».
Nonobstant, afin de surfer au-dessus de la vague de ce contexte financier délicat à appréhender, la Résidence Sociale pour Jeunes de l’Yonne a dû prendre deux décisions essentielles en cours d’année afin de préserver l’équilibre de son budget.
« Il y a eu en effet la non-reconduction d’un CDD fin novembre 2024 afin de réduire la masse salariale, observe Marc PICOT, mais on a joué également sur notre trésorerie pour essayer de passer 2024 et 2025 du mieux possible financièrement… ».
La présence de partenaires experts pour valider la feuille de route
Toutefois, la question de l’avenir à long terme reste posée dans les esprits de Rémi PROU-MELINE et de Marc PICOT dans une logique d’égalité des chances des jeunes générations à pouvoir réaliser leurs stages de formation ou leurs parcours d’intégration dans la vie active en bénéficiant de logements qui leur soient faciles à l’accès. Deux organismes confortent les choix stratégiques du binôme qui pilote l’entité de l’Yonne : la Fédération départementale des Foyers Ruraux de l’Yonne avec laquelle il existe un dispositif local d’accompagnement des associations et Bourgogne Active, structure financée par la Région, qui offre une expertise financière poussée. Ces deux partenaires sont également susceptibles de pouvoir apporter des réponses appropriées avec des prêts à taux zéro ou des garanties d’emprunt. En janvier, Bourgogne Active et la Fédération départementale des Foyers Ruraux livreront leurs préconisations, à l’aube de l’exercice 2025.
Un véritable écosystème qui va donc œuvrer dans l’intérêt de l’établissement d’Auxerre afin de lui garantir sa pérennité budgétaire. En serrant les boulons, il s’agira d’adopter toute une série de mesures qui pourrait être profitable aux décisionnaires de la Résidence auxerroise pour équilibrer un budget 2025 établi à 1,3 million d’euros. Un équilibre certes précaire mais ô combien nécessaire pour que vivent les missions quasi régaliennes de cet établissement au service des jeunes gens en devenir dans la vie active. Parce que l’égalité des chances le vaut bien !
Thierry BRET
Décidément, la célébration des années impaires possède d’étranges similitudes dans l’Auxerrois. Prévue à l’origine le jeudi 16 janvier 2025 au Parc des expositions, la traditionnelle cérémonie des vœux de la collectivité territoriale vient d’être purement et simplement annulée par le Président-Maire, Crescent MARAULT. Ce dernier en a donné la raison dans un communiqué, adressé à la presse, dimanche 22 décembre, en fin d’après-midi. Après 2023, ce sera donc « bis repetita » pour accueillir 2025 !
AUXERRE : Ils devaient être placés sous le signe de l’innovation. Avec en toile de fond, son corollaire inhérent à l’attractivité du territoire. Celle-ci étant confortée par une poussée démographique, plutôt positive, sur l’Auxerrois. Eh bien, il faudra donc s’armer de patience en attendant des jours économiques meilleurs (peut-être ceux du mois de janvier 2026 ?) avant de se souhaiter les vœux, dans la plus pure tradition républicaine autour de la gougère et du verre de vin blanc, sur le bassin de l’Auxerrois en compagnie des élus de la collectivité.
Les vœux 2025 viennent d’être annulés à la suite d’une décision prise par le Président-Maire du secteur géographique, confirmée par la publication d’un communiqué officiel, daté de ce dimanche. A l’instar de ce que Crescent MARAULT avait décidé en…2023 ! Preuve que si les années se suivent et ne se ressemblent pas forcément, sur l’Auxerrois, en revanche, les années impaires ne sont pas synonymes de célébration officielle de ce passage temporel parfois attendu et espéré par les administrés !
Des raisons « énergétiques » en 2023, des raisons économiques en 2025
Entre 2023 et 2025, seules les raisons de cette suppression divergent. Il y a deux ans, la motivation d’annuler et de reporter à l’année suivante l’évènement traditionnel permettant de remettre les compteurs à zéro au niveau du calendrier reposait sur des considérations « énergétiques ». Cette fois-ci, ce sont des raisons économiques qui poussent la collectivité territoriale à revoir sa copie ! Il est même question d’incongruité, voire de décence, à maintenir ces vœux programmés le 16 janvier prochain eu égard à la situation actuelle.
L’édile de l’Yonne s’en explique dans ses écrits : « Nous, élus de terrain, devons restés à l’écoute de nos habitants. Je préfère consacrer ces heures de préparation des vœux à l’accomplissement des projets dont quelques-uns s’achèvent… ».
A l’origine de cette décision, l’évocation des citoyens rencontrés par Crescent MARAULT au gré de récents échanges publics dans les quartiers qui s’inquiètent de la situation inédite vécue dans l’Hexagone. L’absence d’une majorité parlementaire ayant pour conséquence les incertitudes pesantes autour de la constitution d’un gouvernement – il n’est toujours pas nommé par le nouveau Premier Ministre François BAYROU au moment où se rédigent ces lignes – et un budget 2025, loin d’être validé.
« Cette situation confronte les particuliers et le monde économique à une absence de visibilité qui empêche de se projeter et aux entreprises d’investir, argumente Crescent MARAULT. J’ai entendu les entrepreneurs m’avertir que la conjoncture est moins favorable, plus complexe en matière de croissance, même localement… ».
D’autres occasions de se retrouver en 2025…
Des incertitudes qui se transforment obligatoirement en une forme d’anxiété, bien compréhensible, qui perturbe les milieux économiques du centre Yonne et d’ailleurs.
Bref, l’heure est donc à l’austérité et au serrage de ceinture y compris dans les collectivités locales qui devront elles-aussi contribuer à leur manière à l’effort d’épuration de la dette publique de l’Etat qui atteint des sommets vertigineux, pour ne pas dire abyssaux, avec plus de 3 000 milliards d’euros ! On connaît les coupes sombres qui font faire du mal aux budgets de la Région ou du Conseil départemental.
Si l’an passé, l’Auxerrois avait accueilli avec faste la cérémonie des vœux sous le prisme des futurs Jeux Olympiques de Paris, en proposant un show à l’américaine de premier choix en présence de l’impayable Nelson MONFORT et des sympathiques dirigeants du Racing 92, prompts à organiser deux belles rencontres rugbystiques du Top 14 à l’Abbé Deschamps au mois de mai suivant ; en 2025, ce sera donc une année de disette pour les amateurs de bons vœux, de surprises et de joyeuses réceptions, à l’image de la morosité ambiante qui sévit au-dessus des têtes des habitants de ce pays depuis trop longtemps déjà.
Pour autant, Crescent MARAULT et ses équipes se veulent rassurants sur l’avenir à court terme : « Nous aurons d’autres occasions en 2025 de nous retrouver et de continuer à échanger… ». Avec peut-être le verre à la main et la gougère dans l’autre mais sans les grandes résolutions propres à une manifestation festive de début d’année !
Thierry BRET
Le président du Rassemblement National et eurodéputé était en séance de dédicaces, à Sens le 20 décembre, pour la publication de son premier ouvrage « Ce que je cherche », une autobiographie dans laquelle il revient sur son parcours et sa vision de l’univers politique.
SENS : Boycotté par des librairies indépendantes, le premier opus de Jordan BARDELLA a attiré les foules en séance de dédicaces à Sens, vendredi.
« Un livre de confessions », comme le définit l’eurodéputé de 29 ans, où il expose ses réflexions sur la vie politique du pays, en évoquant son parcours.
« J’ai grandi dans une cité HLM de Seine-Saint-Denis ».Il raconte ses origines italiennes, les difficultés de ses parents « à boucler les fins de mois » et son amour pour la France. C’est donc plus de clarté sur ses ambitions et ses convictions que l’élu offre à ses lecteurs.
« La relation que je peux avoir avec Marine LE PEN, la relation que j’ai pu nouer avec les Français, je ne peux l’exprimer qu’au travers d’un livre… Les médias comme les réseaux sociaux ne permettent pas cet exercice de confidence » précise-t-il.
Tout compromis semble difficile à obtenir
La publication de ce livre intervient dans un climat politique tendu et des difficultés à mettre en place un nouveau gouvernement qui ne semblent pas étonner, outre mesure, le président du Rassemblement National.
« C’est la conséquence d’un pays qui n’a pas de majorité » estime Jordan BARDELLA. On ne peut nier qu’après les élections législatives de 2022, le président de la République ait perdu sa majorité parlementaire et le paysage politique est aujourd’hui éclaté entre les différents partis. Cette dispersion ainsi que les divergences d’opinion des partis, y compris sur des questions majeures, rend difficile la formation d'une coalition stable et tout compromis… ».
L’ombre de la censure plane toujours
Jordan BARDELLA réaffirme aussi le souhait du Rassemblement National que « les urgences quotidiennes des Français soient traitées » par le gouvernement, à savoir « le pouvoir d’achat, le soutien à nos entreprises, le rétablissement de la sécurité, la lutte contre l’immigration et évidemment l’instauration d’un scrutin proportionnel ».
Il a également indiqué que le parti censurera toute mesure qu’il jugera contraire aux intérêts des Français.
Floriane BOIVIN
Et de seize ! Malgré son plus court séjour à la tête du gouvernement – un total de 90 jours passés à Matignon ! -, Michel BARNIER à l’instar de Manuel VALLS et de quatorze autres ex-Premiers ministres va donc rejoindre le club très restreint des personnalités politiques hexagonales bénéficiant des appréciables avantages à vie offerts par la République. Soit une protection policière, un secrétaire particulier, un véhicule de fonction et son chauffeur. L’idéal pour réduire le train de vie de l’Etat, non ?!
Lundi 09
Il est des nouvelles dans la grisaille de l’actualité qui font lumière et illuminent un début de semaine morose : le « boucher de Damas » a enfin fermé boutique après quasiment un quart de siècle de règne sanguinaire et un bilan dépassant les 500 000 morts et des millions de déplacés. Qu’il semble loin ce 14 juillet 2008, lorsque le dictateur, invité officiel des cérémonies de la fête nationale, paradait place de la Concorde aux côtés du président d’alors, Nicolas SARKOZY… Le futur qui se dessine pour la Syrie est bien sur jalonné de nombreuses interrogations au premier rang desquelles la crainte de voir le pays sombrer demain dans un fondamentalisme rigoureux. Mais pour l’heure, savourons la chute de Bachar El-ASSAD à sa juste mesure. Un nom qui en arabe signifie « le lion », mais désormais comme le chantait naguère Henri SALVADOR, « le lion est mort ce soir »…
Mardi 10
Il aura fallu après le funeste incendie du 15 avril 2019, quatre ans, onze mois et sept jours pour voir la cathédrale Notre-Dame de Paris renaître de ses cendres et accueillir de nouveau le public. Une collecte sans précédent de 846 millions d’euros a permis aux artisans d’art les plus chevronnés de témoigner d’un savoir-faire sans pareil pour sa reconstruction. Nul doute que si 12 millions de visiteurs se pressaient chaque année dans les travées avant l’incendie, ils seront encore plus nombreux demain à venir saluer la vieille « Dame ». Deux jours après la réouverture, beaucoup de visiteurs occupaient déjà le parvis, sans garantie aucune de pénétrer à l’intérieur, mais avec la certitude d’un selfie avec une cathédrale qui appartient depuis longtemps à l’Histoire et au monde entier. Ainsi qu’à Esmeralda et à son Quasimodo, bien sûr !
Mercredi 11
Y aurait-il deux poids et deux mesures en matière de poursuites engagées vis-à-vis des syndicats agricoles et de leurs troupes, suite aux manifestations de colère enregistrées ces dernières semaines dans tout l’Hexagone, en réponse à l’accord de libre échange signé entre l’Union européenne et les pays du Mercosur ? D’un côté, des actions revendiquées par le syndicat majoritaire FNSEA, que ce soient des permanences de parlementaires murées, des locaux de l’OFB envahis et dégradés, des radars bâchés, des panneaux d’entrées de ville disparus ou des centaines de tonnes de fumier et autres détritus déversés, comme à Dijon, le 11 décembre dernier (coût estimé par la Ville, entre 130 et 150 000 euros), parfois même sous l’œil bienveillant de la maréchaussée, sans conséquences judiciaires aucunes. De l’autre, un syndicat plus marqué à gauche, la Confédération Paysanne, qui a vu quelques jours plus tôt cinq de ses militants interpellés et déférés au tribunal après une tentative de blocage du Grand-Palais à Paris, lors de la 64ème Bourse du Commerce. Il est vrai que les attaches liant le parti présidé par Arnaud ROUSSEAU et le pouvoir sont notoires. Ceci expliquant peut-être cela… On dit même que la puissante FNSEA fait et défait les ministres de l’Agriculture !
Jeudi 12
En ces périodes de vache maigre pour les finances publiques, il n’est pas inutile de rappeler les avantages réservés aux anciens Premiers ministres. Selon un rapport établi dans le cadre du projet de loi de Finances 2025, les dépenses les concernant se sont élevées à 1,42 million d’euros, un chiffre en hausse de 11 % par rapport à l’année précédente. Outre une protection policière et un secrétaire particulier, l’Etat met ainsi à disposition de ses anciens serviteurs et ad vitam aeternam, un véhicule de fonction et un chauffeur. D’Edith CRESSON à Edouard BALLADUR, en passant par Manuel VALLS ou Jean-Pierre RAFFARIN, ils sont aujourd’hui 16 anciens locataires de Matignon à en bénéficier, auxquels vient se rajouter le petit dernier, Michel BARNIER qui, en dépit du plus court séjour à la tête du gouvernement de toute la Vème République se verra ouvrir lui aussi les mêmes droits. Pas mal pour celui qui, il y a quelques semaines encore, promettait de réduire « le train de vie de l’Etat et d’être plus sobre », dans le cadre des 60 milliards d’euros d’économies à trouver en 2025 !
Vendredi 13
And the winner is…, le tapis rouge de Matignon ! Filmé sous tous les angles faute de mieux par les chaînes d’info en continu, pendant près de deux heures, dans l’attente de la fumée blanche annonciatrice de la nomination du nouveau premier ministre. Une matinée rocambolesque teintée de vaudeville, avec quelques accents de thriller quand fut évoqué un « mystérieux avion de la République » qui, après avoir décollé de Cherbourg faisait route vers Villacoublay… Pour autant, pas de Bernard CAZENEUVE à l’arrivée, mais un François BAYROU, sorti du chapeau présidentiel, après toute une série de rebondissements. Hâte de lire l’édition prochaine du « Canard Enchaîné » pour en connaître toutes les coulisses et le chantage qu’a dû exercer le président du MoDem pour s’imposer alors que la veille au soir, il était annoncé perdant ! Reste à savoir si une nomination à Matignon un vendredi 13 est de bon ou mauvais augure ? L’intéressé a déjà tranché, saluant « son ami Henri IV », né le même jour en 1553. A ses yeux une heureuse coïncidence, voire un sacré « coup de Pau » !
Samedi 14
Endocrinologue et historienne de la médecine, Françoise GUILLON-METZ a régalé par ses anecdotes croustillantes, les visiteurs venus jusqu’au cellier de l’Abbaye Saint-Germain à Auxerre pour l’exposition consacrée à la médecine et à la chirurgie impériale, du temps des guerres napoléoniennes. A l’image du corps de l’amiral NELSON, tué comme chacun sait, à la bataille de Trafalgar le 21 octobre 1805, rapatrié en Angleterre dans un tonneau rempli d’eau de vie, de camphre et de myrrhe pour en assurer la conservation. A boire avec la modération la plus absolue après ouverture !
Dimanche 15
C’est peu de dire que les vêtements liturgiques dessinés par le créateur de mode Jean-Charles de CASTELBAJAC pour la réouverture de Notre-Dame de Paris ont fait jaser dans le landerneau catholique ! Les couleurs choisies pour habiller de rouge, bleu, jaune et vert l’archevêque en ont amusé certains et choqué beaucoup sur les réseaux sociaux, apparentées aux couleurs des cartes du « Monopoly » ou du « Uno », voire du logo de « Google Chrome » ! Bis repetita en ce jour de visite papale sur l’Ile de Beauté, où « Monsieur tout blanc », selon la définition du grand Léo, était tout de rose vêtu, à l’instar des évêques et prêtres l’entourant… Une couleur imposée semble-t-il par le missel romain et le calendrier liturgique, en ce troisième dimanche de l’Avent. Reste que la scène ressemblait plus à un défilé de glaces vanille-fraise ! Mais, il est vrai que depuis le scandale des prêtres pédophiles et le rapport Sauvé, les fidèles sont habitués à en voir de toutes les couleurs !
Dominique BERNERD