Elle extrait un petit carnet de poche de son sac à main. Tout en écoutant les doléances de ses interlocuteurs - les victimes des violents épisodes orageux qui se sont abattus sur une large bande territoriale du Centre Yonne le week-end dernier -, elle prend en note la somme de ces témoignages. L’objectif de la parlementaire est simple : suivre au plus près la demande de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle qui pourrait être mise en place par les services préfectoraux de l’Yonne envers les communes sinistrées de sa circonscription…
VILLY : Elle a initié les rendez-vous. Prenant attache à chaque fois avec les trois édiles des communes les plus touchées de sa circonscription par la violence des orages, le week-end dernier. Des précipitations monstres, parfois assorties de grêle, qui se sont abattues dans cette partie centrale de l’Yonne, au nord d’Auxerre. Trois localités, bien ciblées. Ce sont celles que les médias hexagonaux ont mis en évidence lors de leurs journaux télévisés. Des images qui ont impressionné ! Et pour cause, au vu de l’ampleur des dégâts et les préjudices subis qui sont considérables. Tant à Ligny-le-Châtel qu’à Montagny-la-Resle, sans omettre Villy, l’étape médiane de ce petit périple ayant mobilisé sur la journée, la députée de la deuxième circonscription de l’Yonne, Sophie-Laurence ROY.
Pour sa première grande sortie sur le terrain depuis son succès aux législatives 2024, c’est par le prisme « d’un scénario catastrophe inattendu » que la néo-parlementaire s’est donc investie d’une mission de « bons offices » auprès de ses administrés.
Celle de veiller scrupuleusement au bon déroulement et à la réussite de la demande de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle envers les localités sinistrées.
Elle s’en explique volontiers au téléphone : « l’objectif est de suivre le dossier dans sa moindre évolution, depuis l’arrêté qui sera pris en préfecture de l’Yonne jusqu’au ministère concerné… ».
Des « rus » qui ne sont pas curés : le problème est amplifié
Une rencontre au contact des élus et de la population de ces trois communes qui lui aura permis de mieux comprendre le contexte, voire les causes de la problématique ayant engendré de tels sinistres.
Première observation : le manque d’entretien de ces petits ruisseaux qui parsèment nos campagnes, les « rus ». Gorgés d’eau, ils ont été les catalyseurs de ces tragiques évènements qui ont suivi en les amplifiant…
« Voilà typiquement, un défaut 100 % français, souligne l’élue du Palais Bourbon, on dépense énormément d’argent dans la vie publique, mais pas dans l’investissement. On s’aperçoit que ces rus ne sont tout bonnement pas entretenus depuis longtemps. Ils ne sont pas curés. Et on voit le résultat en l’absence de nettoyage de leurs abords et de leurs fonds… ».
Avec un zeste d’ironie, Sophie-Laurence ROY pointe de l’index l’attente interminable du passage de la police de l’eau et son autorisation pour que les élus puissent agir en pareille circonstance. Sans omettre la pression des défenseurs de la nature qui auront pris fait et cause pour une espèce de batraciens dont il faudra préserver coûte que coûte l’existence ! Si les grenouilles s’en mêlent dorénavant dans la gestion des crues ?!
Obtenir la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle
L’élue LR, ayant fait alliance avec le Rassemblement National, évoque aussi la problématique des grandes surfaces agricoles. Elles ont engendré la suppression des haies et des taillis, une végétation naturelle qui avait pour office de retenir l’eau. Une politique du remembrement, désormais contestée par beaucoup.
« A l’écoute et à la visite de ces communes touchées par les intempéries, j’ai mis le doigt sur bon nombre de choses que j’ignorais, avoue-t-elle, mais j’espère bien ainsi améliorer ma connaissance de ces problèmes afin de mieux défendre les intérêts de mes concitoyens… ».
Surprise par l’esprit d’altruisme et de solidarité dont les habitants de ces communes auront fait preuve après coup, la députée de l’Yonne doit contacter au plus vite le préfet Pascal JAN afin d’examiner ensemble le contexte et son évolution.
« Je ferai tout mon possible pour aider les victimes de ces sinistres pour qu’elles obtiennent la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle au plus vite, devait-elle conclure.
Les premiers « devoirs de vacances » d’une élue qui n’en prendra peut-être pas, visiblement…
Thierry BRET