Exit 2017, place à 2025 ! Il aura fallu tout ce temps pour que se construise patiemment, et à force de pugnacité et de conviction, le projet qui s’est fait jour devant les yeux de très nombreux élus de la Communauté de communes de la Puisaye-Forterre (CCPF) et du public, invités il y a peu à Saint-Fargeau, à l’occasion de l’inauguration du siège de l’intercommunalité. Un projet ayant nécessité près de trois millions d’euros qui aura permis de réhabiliter le bâtiment imposant et de belle facture de l’ancienne mairie…
SAINT-FARGEAU : C’est presque une manifestation vécue en « deux en un ». Sans l’effet « Kiss Cool » mais avec des messages forts, tout aussi prégnants, adressés à la population. Une double inauguration qui aura certes un peu traîné en longueur avec pléthore de discours sous une chaleur naissante mais cela valait la peine de tout écouter pour mieux en appréhender les conséquences. D’un côté, l’officialisation du nouveau siège de l’intercommunalité de Puisaye-Forterre, chère à son président en exercice, Jean-Philippe SAULNIER-ARRIGHI. Un édifice sublimé par tant de créativité au niveau de sa rénovation qui devient une vitrine à part entière de la communication de cette entité décisionnelle. Et l’ouverture d’un nouveau bâtiment public offrant des services administratifs n’est jamais anodin en soi, qu’on se le dise, surtout dans des contrées géographiques un peu reculées de la capitale du département.
De l’autre côté, mais le symbole était en soi ô combien important, c’est une fresque mémorielle composée de plusieurs panneaux réalisés par des scolaires à l’imaginaire fécond encadrés par des staffeurs qui fut également au centre de l’intérêt porté par toutes les personnalités du sérail icaunais présents ce jour-là. Dont les deux sénateurs de l’Yonne venus en symbiose dans la partie occidentale de l’Yonne, Dominique VERIEN – elle était presque dans son pré carré, venue en voisine depuis Saint-Sauveur ! - et Jean-Baptiste LEMOYNE. Mais, le Gâtinais n’est guère éloigné, non plus ! Une fresque commémorant les 80 ans de la Libération, source d’inspiration de collégiens plutôt doués.
C’était également l’opportunité pour la nouvelle sous-préfète de la Nièvre sur l’arrondissement de Cosne-Cours-sur-Loire, Delphine BONNIN, d’effectuer sa première sortie opérationnelle sur le terrain, quelques jours après sa nomination. Bref, autant de symboles observables, avec comme dénominateur commun : la nouveauté !
La centralité géographique de Saint-Fargeau incitait à l’évidence
Saint-Fargeau – on ne présente plus la localité connue et reconnue pour son fameux château et ses spectacles estivaux qui assurent avec brio une évocation réussie de l’histoire de ces derniers siècles en ces lieux – devient donc la « capitale » de cette communauté de communes dont les fonts baptismaux remontent à 2017. La plus importante EPCI de l’Yonne, par le nombre d’habitants (plus de 34 000 personnes) et par son étendue géographique, couvrant 57 communes. Comme aime le rappeler le président de cet exécutif, Jean-Philippe SAULNIER-ARRIGHI.
« Une fusion ce sont évidemment des enjeux économiques, une organisation du travail à mettre en place mais c’est aussi et surtout créer une image, une seule entité dans la diversité. Le siège a donc été, dès la fusion, une question majeure pour regrouper les agents et créer une synergie et ne pas démultiplier les coûts liés au fonctionnement… ».
Du fait de sa centralité, Saint-Fargeau, dont l’édile n’est autre que Dominique CHARPENTIER, fut immédiatement cochée comme la ville devant accueillir le nouveau siège de cette supra-collectivité communale.
Explications de JPSA : « au départ, nous avions envisagé l’école des filles, juste en face mais compte tenu du nombre d’agents, cela n’était pas viable. C’est pourquoi j’avais proposé au conseil municipal précèdent de rénover le bâtiment de la mairie que nous inaugurons aujourd’hui… ».
Débuta alors une longue période d’atermoiement et de difficultés ! L’équipe municipale précédente avait décliné la proposition du président de la CCPF car elle souhaitait conserver ce bâtiment pour son administration municipale qui comptait alors trois agents administratifs pour 1 200 mètres carrés ! Chercher l’erreur !
Puis, les idées fusèrent. Et pourquoi pas la construction d’un bâtiment neuf mais hors du centre bourg, en lieu et place des anciens HLM ?!
Il faudra attendre l’arrivée d’une nouvelle équipe à la tête de la municipalité, avec Dominique CHARPENTIER à la manœuvre en qualité d’édile, pour que le projet initial souhaité par Jean-Philippe SAULNIER-ARRIGHI ressurgisse tel un Phénix renaissant de ses cendres !
Un budget de près de trois millions d’euros d’investissement
L’opération prend réellement son envol en 2021. Avec en substance, la réhabilitation d’un ancien bâtiment, devenu la vitrine du patrimoine du village. Soit plus de 1 200 mètres carrés rénovés du sous-sol aux combles.
Désormais, le nouveau siège de la CCPF accueille en ses murs quarante agents sur les 120 collaborateurs que compte la Communauté de communes de Puisaye-Forterre.
Trait d’humour, apporté par un JPSA jovial en ce jour inaugural, « il ne faut pas oublier les chauves-souris qui disposent de l’équivalent de deux bureaux ! ».
Quant à l’investissement, il aura été conséquent avec près de 3 millions d’euros nécessaires au relookage de cette ancienne mairie reconditionnée. Il était temps pour le président de la CCPF de remercier les « généreux » partenaires ayant contribué au succès de cette opération immobilière.
« Je remercie l’État qui a contribué via la DETR, la DSIL et le Fonds vert, à hauteur de 1 646 225,84 euros soit 55 % du coût total du projet. Mais, il y aussi pour les 1 346 991,29 euros la Communauté de communes de Puisaye-Forterre… ».
Les économies réalisées auront été pointées du doigt par l’orateur. « Avant ce siège, au-delà des locaux qui étaient inadaptés et vétustes, les agents étaient éparpillés sur quatre sites. Nous allons donc réduire, évidemment, nos coûts de fonctionnement… ».
Capital par les temps qui courent où toutes les collectivités sont invitées à réduire leur budget. Saluant le travail collectif qui a permis d’obtenir ce brillant résultat, Jean-Philippe SAULNIER-ARRIGHI souhaita que la population s’approprie les lieux.
Puis, il dit quelques mots sur la seconde inauguration de la journée, celle proposée par le comité départemental du Souvenir Français de Puisaye-Forterre, représenté par Philippe BLOT.
« Plusieurs collégiens et quelques membres des équipes pédagogiques sont présents pour témoigner de ce travail qui a été réalisé sur le 80ème anniversaire de la Libération, ajouta JPSA, cette fresque mémorielle a été réalisée par les six collèges de Puisaye-Forterre : Charny, Courson-les-Carrières, Saint-Amand-en-Puisaye, Saint-Fargeau, Saint-Sauveur-en-Puisaye et Toucy. Elle compte six panneaux distincts comme les six collèges avec chacun une partie de notre Histoire locale… ».
Une double inauguration qui restera dans les annales de la CCPF. Le public, venu en nombre, pourra toujours le confirmer…
Thierry BRET
La loi des séries s’achève pour le préfet de l’Yonne Pascal JAN. Depuis sa nomination en terre icaunaise, en avril 2022, l’ancien recteur de l’Education nationale n’avait travaillé qu’aux côtés de directrices de cabinet – elles furent deux à se succéder à ce poste ô combien stratégique dont Clémence CHOUTET partie récemment sous les cieux parisiens - pour relayer sur notre territoire la politique de l’Etat. Depuis le 07 juillet 2025, il en va tout autrement avec l’arrivée à Auxerre du nouveau sous-préfet de 38 ans, originaire du Morbihan, Hugo LE FLOC’H.
AUXERRE : Sa très récente prise de fonction dans le département de l’Yonne suscite déjà de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux. Entre félicitations et contentement. Des messages de courtoisie, aussi, qui souhaitent au nouvel arrivant la bienvenue sur sa nouvelle terre de prédilection comme une formule de politesse républicaine. Certains de ces commentaires proviennent de Saint-Etienne où le nouveau sous-préfet et directeur de cabinet du préfet exerçait il y a encore quelques jours ses activités professionnelles. Et visiblement, en terre ligérienne, du côté du Forez et dans une contrée toute auréolée du souvenir des « Verts » du football, on regrettera longtemps le passage remarqué de ce jeune haut fonctionnaire qui occupait le poste de secrétaire général adjoint de la préfecture de la Loire depuis deux années. Là-bas, il avait en charge deux grandes thématiques particulières : la cohésion sociale – elle intègre la politique de la ville – et le développement économique.
Un premier contact officiel avec la presse
Conformément à la tradition, Hugo LE FLOC’H n’aura pas attendu très longtemps avant de se présenter à la presse départementale. Logique, en somme, le positionnement d’un directeur de cabinet de l’appareil préfectoral se veut stratégique et capital, en véritable courroie de transmission qu’il est, entre le préfet et les nombreuses prérogatives intégrant son domaine de compétence. C’est dans la petite cour extérieure de la résidence dédiée à accueillir les directeurs ou directrices de cabinet que les médias furent invités à la première conférence de presse d’un jeune homme, souriant et affable. Détendu et très à l’aise, également face aux journalistes…
Tout fut rondement mené grâce au professionnalisme du chef de cabinet adjoint du préfet de l’Yonne, Clément CARREZ. Comme à l’accoutumée, aurions-nous pu dire !
D’entrée de jeu, l’orateur débuta ses propos par des références à l’ASSE (allez les Verts de la grande époque, celle de 1976 et de la finale perdue pour cause de poteaux carrés lors d’une rencontre mémorable à Glasgow !), et la comparaison territoriale existante entre la Loire et l’Yonne.
Deux grandes missions à appliquer : la sécurité du quotidien et l’ordre public
Créer un lien ténu avec la presse représente l’une des priorités du nouveau directeur de cabinet de la préfecture de l’Yonne. Comme son nom l’indique, Hugo LE FLOC’H n’a rien d’un Stéphanois. Natif de Lorient dans le Morbihan, le jeune homme semble être attiré pour la poursuite de son évolution de carrière dans des villes faisant partie de l’élite footballistique, en Ligue 1 !
« Je ne vis que dans des villes de Ligue 1, plaisante-t-il, et la future rencontre de championnat de France devant opposer l’AJ Auxerre au FC Lorient (les Merlus ont retrouvé la division supérieure à l’issue d’une excellente saison 2024/2025) à la mi-août m’offre un défi de loyauté entre ma ville natale et ma nouvelle ville de résidence ! ». L’heure des choix, visiblement !
Pas simple, en effet ! Nonobstant, le football pour ses nombreux aspects sécuritaires qu’il engrange, fait partie des enjeux saillants du poste de directeur de cabinet du préfet de l’Yonne. Nul doute, qu’à Saint-Etienne, le nouvel Icaunais a eu le temps de se roder à l’ensemble de ces problématiques sécuritaires où le civisme doit être respecté dans le stade et à ses abords.
Revenant sur ses deux grandes missions que lui a confiées le préfet Pascal JAN, le représentant de l’Etat évoqua dans un premier temps la sécurité du quotidien déclinée avec un plan de restauration ad hoc applicable depuis 2025. Analysant l’existant, Hugo LE FLOC’H considère que le « territoire de l’Yonne est déjà bien armé pour faire face aux problèmes qui en découlent ».
L’application de ce plan sécuritaire sera l’un de ses rôles, en s’appuyant sur la gendarmerie et la police. Quant à l’ordre public, il correspond au second sujet majeur sur lequel interviendra le nouveau sous-préfet.
« Cela se rapporte à la gestion et à la sécurisation de tous les grands évènements, devait-il souligner, dont les matches de l’AJA, les gens du voyage, la gestion de crises et la sécurité routière. Sans omettre les autres missions inhérentes à ce poste… ».
Les jeunes conducteurs, la cible privilégiée de la communication routière
Sur ce dernier point, celui de la sécurité routière, Hugo LE FLOC’H insista sur le double volet de la stratégie à renforcer, à la fois sur le plan de la répression mais également sur celle de la prévention.
« Il faut retravailler la communication car chaque année, nous avons des jeunes conducteurs qui arrivent sur les routes, notamment les premiers mineurs de 17 ans qui pourront dès cette année obtenir leur permis de conduire. S’adapter à de nouveaux outils de communication du fait de ce rajeunissement des conducteurs est primordial… ».
Sachant que là aussi, le nouveau directeur de cabinet du préfet pourra s’appuyer sur ce qui a été mis en place dans le département de la Loire qu’il connaît bien, puisque le préfet en poste, Alexandre ROCHATTE, fut autrefois le numéro deux de la délégation de la Sécurité routière. De là à dire que la préfecture communiquera davantage sur « TikTok » et les réseaux sociaux spécifiques à la jeunesse, il n’y a qu’un pas !
Un féru de lecture et de patrimoine
Ces prochains jours, Hugo LE FLOC’H fera fi des vacances estivales ! Se concentrant d’abord sur des rendez-vous importants avec l’ensemble des acteurs de la sphère institutionnelle, associative et économique de notre territoire. Une manière de prendre le pouls de cette contrée, dans un souci d’optimisation de la performance et de l’innovation dans les actions à décliner. Un axe coopératif qui plaît beaucoup au nouveau sous-préfet en poste, l’ayant déjà pratiqué dans la Loire au niveau de la cohésion sociale et de l’activité économique.
Ce jeudi, le directeur de cabinet de Pascal JAN entrait déjà en relation avec les associations cultuelles de l’Yonne, notamment les structures accueillant les musulmans. Aux côtés des forces de l’ordre – celles du commissariat de police auxerroises notamment -, Hugo LE FLOC’H partira d’ici peu en patrouille afin de découvrir la capitale de l’Yonne à travers le prisme sécuritaire.
Passionné de lecture – il a déjà passé commande dans une librairie auxerroise de l’un des ouvrages de référence sur l’Yonne pour mieux en assimiler tous ses subtilités politico-sociétales ! -, le proche collaborateur de Pascal JAN profitera de son passage dans l’Yonne d’une durée estimative de deux ans pour visiter le territoire de manière touristique et en apprécier avec intérêt son riche patrimoine historique et culturel.
Des moments de pures aérations nécessaires qui seront profitables à ce serviteur de l’Etat, né sous le signe des gémeaux, à l’ouverture d’esprit aiguisée et possédant le sens de la communication…Comme nous avons pu le constater à l’issue de ce premier entretien très cordial avec la presse !
En savoir plus :
Hugo LE FLOC’H est diplômé de l’ESSEC, de l’Ecole normale supérieure et a été rattaché au cabinet de la ministre déléguée en charge des Collectivités territoriales et de la Ruralité à Paris.
Il a également occupé les fonctions de conseiller budgétaire et affaires régaliennes du ministre des Outre-mer.
Thierry BRET
Les entreprises de travaux publics de Bourgogne Franche-Comté sont engagées pour la santé et la sécurité des femmes et des hommes qui exercent leurs métiers sur les chantiers, y compris en cette période estivale, synonyme de chaleur parfois caniculaire. Le président régional de la FRTP Vincent MARTIN a souhaité réagir dans les médias après le premier épisode de canicule de l’été, qui malheureusement en appelle d’autres…
TRIBUNE : « Nous avons appris, avec stupeur, le décès d’un homme de 35 ans, à Besançon, à la suite d’une journée de travail sur chantier. Notre première pensée va à sa famille, ses proches et ses collègues, à qui l’ensemble de la profession des Travaux Publics de Bourgogne Franche-Comté, présente ses sincères condoléances. Nous tenons cependant à ajouter, que cet homme ne travaillait pas dans une entreprise de Travaux Publics, comme cela est relayé dans l’ensemble des médias.
Depuis cette tragique nouvelle, les entreprises de Travaux Publics locales sont soumises à des remarques et commentaires injustes et injustifiés et le phénomène semble s’amplifier d’heure en heure.
Les chefs d’entreprises sont soucieux de la santé et de la sécurité de leurs collaboratrices et collaborateurs, et adaptent le travail des équipes en cette période de canicule, notamment en décalant les horaires, en fournissant les équipes en eau et dans le respect des règlementations en vigueur.
Pour information, elles n’ont pas attendu le décret du 01er juillet pour prendre les mesures de sécurité nécessaires. Il semble important de rappeler que la profession s’est mobilisée, auprès de la caisse de congés pour que l’état de canicule soit reconnu en intempéries.
C’est bien aussi, tout au long de l’année, que les entreprises s’engagent sur les sujets de santé et de sécurité : une commission santé-sécurité a été ainsi créée par la FRTP BFC depuis de nombreuses années.
Elle est composée de dirigeants et de responsables de la qualité de vie au travail, qui réfléchissent collectivement et proposent des actions pour améliorer encore les conditions de travail. Il convient donc de ne pas ajouter à ce drame, une campagne délétère contre les entreprises de Travaux Publics, qui subissent les conséquences d’informations erronées provenant des médias… ».
Vincent MARTIN
Président de la Fédération Régionale des Travaux Publics de Bourgogne Franche-Comté
Il y a de la sérénité dans l’air. Une manière de se rassurer à l’énoncé des chiffres qui vont être présentés dans les instants suivants à la presse, au cours d’un exercice qui permettra de faire un point régulier sur l’état de santé des Résidences Jeunes de l’Yonne. Des chiffres qui accréditent la capacité de se projeter vers un avenir un peu moins tourmenté tout en diversifiant ses activités, un sérieux plus côté finances, même si le constat se veut amer et impitoyable sur l’absence de soutien de la part des collectivités...
AUXERRE : On le savait avant même qu’il ne prenne la parole pour ouvrir cette traditionnelle conférence de presse, nouvelle étape facilitant la compréhension budgétaire de la structure auxerroise qui accueille plus de 400 personnes en résidence chaque année, Rémi PROU-MELINE, ex-conseiller municipal d’Auxerre et président des Résidences Jeunes de l’Yonne, ne pratique jamais l’art de la langue de bois.
Et sans politiser les débats, ni les rendre volontairement opaques et polémiques sur la perte des subventions accordées jadis par le Conseil départemental de l’Yonne et la Ville d’Auxerre survenues au cours de ces derniers mois (respectivement 70 000 euros et 8 000 euros), le président de l’association des Résidences Jeunes de l’Yonne n’est pas tendre avec les décisions qui ont été prises, décisions dont la structure a du mal à se remettre depuis. Une analyse qu’il veut pertinente et lucide. Limite, accusatrice par ailleurs !
« Visiblement, le Département de l’Yonne n’aime pas la jeunesse. Je ne comprendrais jamais comment l’exécutif départemental a pu nous supprimer la subvention de 70 000 euros annuelle et qu’elle ne soutient pas un établissement tel que le nôtre qui accueille chaque année des jeunes travailleurs ! Il en est de même de la Communauté d’Agglomération de l’Auxerrois et de la Ville d’Auxerre qui avait arrêté de nous verser des aides nécessaires en 2023. Les gens qui sont à la tête de ces institutions ne défendent pas la jeunesse, bien au contraire. C’est vraiment lamentable… ».
L’arrêt des subventions a mis en porte-à-faux les Résidences
Le ton est donné, même si les propos du directeur des établissements – les résidences se conjuguent en plusieurs bâtiments – Marc PICOT se veulent plus rassurants et pragmatiques à l’heure de dévoiler les chiffres clés de l’exercice écoulé.
« Etre prévenu en fin d’année de ces coupes sombres est inadmissible, renchérit le jeune président, aujourd’hui, nous n’avons plus de relations avec l’institution, déplore-t-il, alors que la jeunesse auxerroise a des besoins… ».
Grâce à leurs partenaires, la réactivité ne s’est pas fait attendre pour la structure associative qui gère ces résidences. Le rebond est observé désormais et plutôt de très belle manière comme l’expliquera longuement le directeur de l’entité, Marc PICOT.
« Du fait de leur polyvalence, les salariés ont été très motivés pour redresser la barre, ajoute Rémi PROU-MELINE, je les en remercie… ».
Pourtant, le déficit de l’établissement fin 2024 s’élevait à 80 000 euros. Une situation des plus complexes, pour Marc PICOT, plus tempéré dans ses propos.
« Nous avons pris le taureau par les cornes dès le mois d’octobre 2024, souligne-t-il, date à laquelle nous avons appris que nous ne bénéficierons plus des subventions du Département, de la CA de l’Auxerrois et de la Ville d’Auxerre… ».
Mais, c’était sans compter sur l’obtention d’une aide exceptionnelle de 40 000 euros allouée par la CAF, la Caisse d’Allocations Familiales. Certes, cela ne compensait nullement la perte des subventions mais cela mit du baume au cœur des deux responsables des Résidences Jeunes de l’Yonne. Celle-ci organisa une conférence des financeurs dès septembre, non pas pour quémander quoi que ce soit aux partenaires financiers mais pour mettre à plat une situation qui aurait pu devenir très vite insoutenable.
« Primo, cela était nécessaire de réaliser auprès de nos partenaires cet exercice de communication, fondée sur une totale transparence, insiste Marc PICOT, secundo, cela nous a permis de réaliser une analyse fine de la situation avec France Active et de proposer des pistes menant à des solutions… ».
Création de nouveaux services : les plats à emporter !
Parmi celles-ci, à défaut de se débarrasser de quelques salariés (l’effectif actuel est de 13 collaborateurs) – ce n’est pas du tout dans l’ADN des deux pilotes qui mènent ce bateau à bon port – c’était d’augmenter les recettes de la structure associative dans un système de logement accompagné extrêmement contraint. Sachant que le taux d’occupation à l’année oscille entre 88 et 90 % - un peu les résultats du baccalauréat ! -, cela laissait peu de place à la créativité !
Fort heureusement, des opportunités se sont présentées pour résoudre cette problématique budgétaire.
« La production de plats à emporter a pu s’envisager avec le concours de nos deux partenaires, dans des conditions financières intéressantes. On a également travaillé nos tissus relationnels avec des associations ayant besoin d’une chambre pour leurs résidents… ».
Du fait de travaux de rénovation légitimes à réaliser au sein des édifices, plusieurs logements ne pouvaient être mis à la disposition de la location cette saison. Soit un manque à gagner de 10 000 euros de recettes sur une vingtaine d’appartements !
D’ici le mois de septembre, il n’y aura plus de travaux de réhabilitation des logements dans les résidences. De quoi rassurer pleinement le binôme décisionnel de la maison.
Avec le foyer de l’Enfance, une nouvelle passerelle a ainsi été créée en 2024. « Nous travaillons bien avec eux, affirme Marc PICOT, nous avons déjà accueilli des résidents pour répondre à leurs besoins d’hébergement spécifiques…avec des éducateurs spécialisés ».
Pourvues d’un très bel espace cuisine hautement opérationnel (elle a bénéficié de 36 000 euros de travaux de modernisation), les Résidences Jeunes de l’Yonne proposeront dorénavant un service de plats à emporter. Ils seront préparés sur place et acheminés ensuite vers des clients strictement professionnels. Soit une trentaine de repas par jour, ce qui occasionnera des recettes supplémentaires pour la trésorerie. Parallèlement, une enveloppe de dix mille euros fut consacrée à l’optimisation du réseau informatique.
« Il le fallait le faire, précise Marc PICOT, même si ce n’est pas la NASA ici ! ».
Pour ces investissements, les Résidences ont profité de deux prêts de la part de la Caisse d’Epargne de Bourgogne Franche-Comté et du réseau France Active. « C’est l’imprimatur de la banque et d’une structure spécialisée dans les ESS (Economie Sociale et Solidaire) qui cautionne nos projets… ».
Des partenaires fiables qui suivent sans renâcler les initiatives des Résidences favorables à leur développement. « L’épisode du Conseil départemental n’est qu’un épiphénomène, constate Marc PICOT.
Puis, le directeur s’épancha sur le poids du DLA, traduisez par Dispositif Local d’Accompagnement, une mesure déclinée par la Fédération des Foyers Ruraux de France et France Active. « Nous avons été heureux de pouvoir compter sur ce dispositif… ».
Pour l’heure, l’établissement ne fait pas encore appel aux partenaires privés. En revanche, une bonne nouvelle fut annoncée lors de cette rencontre médiatique : la revalorisation de la part de l’Etat de l’AGLS, l’aide à la gestion du logement social.
« C’est une contribution de l’Etat pour nous aider dans l’accompagnement, détailla Marc PICOT, il y a eu une négociation entre l’Etat et notre fédération nationale pour majorer cette AGLS. On va passer concrètement de 25 000 à 68 000 euros. C’est une aide exceptionnelle obtenue sur trois ans de la part de l’Etat… ».
Le dossier a été déposé et accepté entre-temps. Seul l’arrêté de validation de ce dispositif manque encore à l’appel, mais cela ne saurait tarder selon le directeur des Résidences Jeunes de l’Yonne.
2025 repart donc sous des auspices favorables. La phase de stabilité étant en cours, les financeurs se montrent plutôt optimistes pour l’exercice 2026. De quoi respirer un peu mieux en cette période de surchauffe et de canicule budgétaires !
Thierry BRET
Depuis le début de cette affaire, elle était déterminée à pousser le bouchon le plus loin possible jusqu’au sommet de l’Etat, la députée de la deuxième circonscription de l’Yonne, Sophie-Laurence ROY. Normal, en somme, pour l’avocate icaunaise, habituée aux plaidoiries. Elle aura sans doute trouvé les mots justes et convaincants auprès du ministère de la Santé sur la nécessité de ne pas condamner définitivement la maison médicale de Tanlay, jusque-là en vacance de praticien généraliste officiel…
TANLAY : Il y a quelques mois, la direction de la Maison de Santé de la commune avait sollicité la parlementaire de la droite souverainiste pour qu’elle intervienne sur un dossier brûlant, concernant la survie de l’établissement, privé de médecin généraliste. Une sorte d’ultime recours que la députée de l’Yonne avait pris à cœur de relever comme un défi, au service de ses administrés. Il y allait de la survie à terme de l’établissement qui aura dû s’appuyer durant plusieurs mois sur la bienveillance d’une professionnelle de santé en retraite pour assurer l’intérim. Un exercice d’opiniâtreté qui aura finalement donné raison à la maison sanitaire face aux méandres de l’administration hexagonale. Un nouveau praticien est en poste au 01er juillet 2025.
De quoi fournir quelques arguments à la parlementaire qui se rendra sur place, ce jeudi 10 juillet, pour visiter le nouveau médecin, le docteur Aymen ABDELLAOUI.
« La Maison de Santé de Tanlay a tenu bon, déclare-t-elle, dès que j’ai été sollicitée par sa direction, j’ai immédiatement pris la mesure de l’urgence et me suis engagée pleinement pour éviter la fermeture de cette structure indispensable à la vie du territoire. Après des mois d’efforts, de démarches ciblées et de détermination partagée, un médecin généraliste s’est donc installé, et une seconde arrivée est aujourd’hui sérieusement envisagée… ».
Avec cette visite des installations médicales ce jeudi à Tanlay, Sophie-Laurence ROY entend bien saluer cette victoire concrète, fruit d’un engagement sans relâche de la Maison de Santé Pluridisciplinaire et d’un appui politique constant.
« Je continuerai à défendre partout dans la circonscription ce que cette maison de santé a rappelé avec force : qu’un territoire peut se relever dès lors qu’il croit encore en lui-même… ».
La mission d’un élu de proximité, en somme…
Thierry BRET