Bien ancré dans le paysage de l’œnotourisme départemental, « Fleurs de Vigne » est devenu au fil des années un rendez-vous incontournable de tous les épicuriens, amateurs des vins de Chablis et du Grand Auxerrois. Cette 11ème édition n’a pas failli à la tradition. Les quais de l’Yonne ont affiché complet dimanche, à Auxerre, avec des visiteurs venus parfois de loin, avides de s’affranchir des secrets de la viticulture icaunaise, dégustations à l’appui. L’occasion aussi de belles rencontres avec des femmes et des hommes à la passion chevillée au corps, fiers d’un métier qu’ils n’ont de cesse d’expliquer et raconter… « Veni, vidi, viti » !
AUXERRE : Lancement officiel de la manifestation dominicale : l’image des confréries rejoignant depuis Saint-Germain, les quais de l’Yonne à travers les ruelles pavées du quartier de la Marine est toujours un moment fort du festival « Fleurs de vigne ». Comme un clin d’œil à l’histoire des lieux, lorsque les vins de l’Yonne, chargés sur les coches d’eau remontant la rivière jusqu’à Paris, s’invitaient à la table des rois. Mais le soleil aidant, qu’il devait faire chaud sous ces tuniques chamarrées et multicolores, conçues pour être portées l’hiver lors des Saint-Vincent… ! Une version « allégée » et plus estivale serait sans doute la bienvenue, à entendre les commentaires « transpirants » de certains.
« Le nom de la Bourgogne est connu sur l’ensemble de la planète, grâce à sa production, à ses climats, à son terroir. C’est tout un pan économique qui tire vers le haut notre balance commerciale régionale… ». A l’heure des discours, le vice-président du Conseil régional Nicolas SORET n’a pas manqué de saluer le rôle joué par le monde du vin et ses acteurs. Même tonalité dans les propos de la présidente de l’Office du Tourisme de l’agglomération auxerroise, également viticultrice, Odile MALTOFF, pour qui : « avec les vins de l’Auxerrois et toutes leurs couleurs, mais aussi tous ces paysages magnifiques, nous disposons d’un terrain de jeu outillé, une terre de découverte, que ce soit pour les yeux, le nez, la bouche mais aussi les jambes… ».
Aspirant à ce que « Fleurs de vigne » devienne un peu au printemps, le pendant de la fête montmartroise des vendanges à l’automne à Paris. Un rendez-vous auquel participeront pour la seconde année consécutive des représentants des différentes appellations icaunaises et l’occasion d’une visibilité exceptionnelle, avec un évènement rassemblant chaque année plusieurs centaines de milliers de personnes.
Quand le dieu « Chablis » fait recette !
Il y avait foule sous les barnums des vignerons de l’appellation ! Il fallait parfois jouer des coudes pour approcher et s’exercer à la dégustation « pyramidale » du divin breuvage. Pas de quoi pour autant faire de l’ombre à d’autres appellations au registre plus « intimiste », comme Chitry, Irancy ou Coulanges, qui toute la journée, ont vu défiler un flot continu où se mêlent amateurs avertis et néophytes moins chevronnés.
« Pour certains, on part de loin », s’en amuse Odile MALTOFF, confrontée parfois à des visiteurs s’interrogeant encore sur la signification du mot millésime : « mais un jour comme aujourd’hui, nous sommes précisément là pour expliquer tout ça… ».
Un rôle pédagogique auquel adhère pleinement Hervé EYPERT, propriétaire récoltant à Tharoiseau, à nul autre pareil pour raconter avec passion l’histoire du vignoble de Vézelay, passé en un peu plus de trente ans seulement, de l’appellation « Bourgogne » à celle d’appellation « Village » : « pour un petit vignoble comme nous, c’est sûr qu’une manifestation comme celle-ci, c’est très intéressant. Nous ne sommes pas là pour promouvoir spécifiquement nos vins, mais bien pour faire connaître l’appellation… ».
Entre danses et dégustations, fiers d’être bourguignons !
Que serait la célébration de « Fleurs de vigne » sans les « Peulons »… ? Le soleil tape dur dans les allées, mais pas de quoi pour autant décourager le célèbre groupe folklorique auxerrois, qui n’en finit pas de saboter, danser et guincher sous les notes de la vielle à roue jumelée à l’accordéon. Entrez dans la danse morvandelle et « bichez » qui vous voulez, « fiers d’être bourguignons » ! Assurément pour le moins « Bourguignons de cœur », Mado et Hervé sont venus spécialement de leur lointaine Bretagne participer à la fête. Rencontrés en cours de rattrapage sur les vins de Chitry en compagnie d’une figure des lieux, Christian MORIN, au verbe gourmand et didactique : « le cépage, c’est du chardonnay, présentant des similitudes avec certains chablis mais on n’est pas dans la zone d’appellation, faut bien que ça s’arrête quelque part… ».
On ne sait s’ils seront reçus à l’épreuve théorique, mais nos deux Costarmoricains semblent exceller dans l’exercice pratique ! S’adonnant verre en main, à quelques confidences, après avoir participés la veille à un atelier d’initiation à la dégustation : « les rondeurs, je ne savais pas que c’était aussi lié au vin », explique dans un sourire Mado. « J’ai découvert un terroir très riche, que je ne soupçonnais même pas… renchérit Hervé, son époux, fier d’appliquer à la lettre désormais la recommandation de consommer au moins cinq fruits et légumes par jour : « avec tous ces arômes fruités découverts dans les vins d’ici, je devrais y arriver… ! ».
Pour l’heure, il va falloir penser à remonter en centre-ville via les ruelles escarpées du quartier. Pas certain que les « arômes fruités » aident à la grimpette… Ou alors en parodiant un refrain cher à Hervé VILARD : « Chitry, c’est fini » !
Dominique BERNERD
Si elle n’existait pas, il serait impérieux de la créer, la structure associative répondant à l’appellation significative de « TRIODARTS » ! Une entité polymorphe dans ses orientations culturelles, multiples et variées, selon les appétences de sa responsable, une Nadia FENNIRI, toujours en quête de talents nouveaux et confirmés pour faire vivre la scène artistique dans ce secteur excentré, coincé entre Canal du Nivernais et Yonne. On s’en est aperçu ce dimanche encore avec le triomphe fait à l’humoriste Alexandre PESLE…
CHATEL-CENSOIR : La salle des fêtes locale ne paie peut-être pas de mine, vue de l’extérieur, mais qu’importe le contenant ! C’est surtout le contenu qui primait en cette très chaude journée dominicale, mettant en vedette la réception sur l’estrade de ce bâtiment un peu daté du comédien et humoriste, Alexandre PESLE (les NULS, les « Guignols de l’Info »), en représentation unique dans l’Yonne pour son « Pesle tacle » !
Le mérite en revient à une structure associative dite de proximité : « TRIODARTS ». Elle ne fut pas seule à accomplir ce prodige, faire venir une pointure de l’humour national en zone rurale. La municipalité a soutenu l’initiative de même que certains acteurs économiques du cru. Grand bien leur fasse ! La salle des fêtes était comble ; les spectateurs de ce one-man-show de bel aloi n’ont nullement regretté leur déplacement ; quant au contact avec l’artiste, il fut généreux et convivial à l’issue de cette prestation scénique d’une performance solide.
Un succès de plus à l'actif de TRIODARTS…
Au terme de ce show (chaud car l’artiste ruisselait à grosses gouttes après plus de cent-vingt minutes sur scène à se démener comme un beau diable et un trublion du verbe !), le public put disserter librement, le verre à la main, avec l’auteur de ces scénettes d’une franche véracité (parfois férocité). Se moquant de situations les plus cocasses qui forgent notre société.
Au four et au moulin, Nadia FENNIRI en profita pour présenter à l’assistance David BONHOMME, président d’honneur de TRIODARTS ; ce dernier prit la parole afin de remercier l’ensemble des spectateurs venus des quatre horizons du département pour assister à cette représentation unique, servant de clôture au Festival de l’Humour en zone rurale, dont on célébrait la seconde édition. La première avait pour parrain l’année dernière SMAIN.
La séquence d’affiches dédicacées par l’artiste s’organisa à l’intérieur de la salle des fêtes : le soleil dardait trop fort de ses rayons ce milieu d’après-midi dominical qui restera dans les annales pour la structure, prête à vivre de nouvelles aventures culturelles…
Thierry BRET
Deux cents grands patrons de multinationales étaient réunis il y a quelques jours au château de Versailles pour la sixième édition de « Choose France », marquée par un montant record de 13 milliards d'euros d'investissements annoncés. Un sommet ayant pour thème : «investir pour un avenir durable». C’était l’occasion de nouvelles annonces d’investissements et de création d’emplois sur l’ensemble du territoire», avait fait savoir le palais présidentiel.
TRIBUNE : Après avoir accueilli 400 acteurs du monde de l'industrie à l'Elysée pour détailler les grandes lignes de la loi « industrie verte » et une visite à Dunkerque pour indiquer l'implantation d'usines dans la région, Emmanuel MACRON a poursuivi sa séquence « ré-industrialisation » avec la sixième édition du sommet « Choose France » le 15 mai à Versailles. Objectif: décrocher de nouveaux investissements étrangers dans l'Hexagone.
La France compte 16 800 entreprises étrangères sur son sol. Elle est le pays le plus attractif d’Europe avec 1 259 nouveaux projets d’investissements recensés en 2022 (+ 3 % par rapport à 2021). Ce record historique est significatif d’une politique économique volontariste d’attractivité et de ré-industrialisation menée par le président de la République depuis 2017.
Une brochette d’acteurs économiques reconnus était donc présente au château de Versailles. On cite Robert IGER, directeur général du Walt Disney Company, Nicolas DUFOURCQ, directeur général de Bpifrance, Yasir Al-RUMAYYAN, gouverneur du Fonds public d’investissement d’Arabie Saoudite, ou encore Mansoor bin EBRAHIM AL-MAHMOUD, directeur général du Qatar Investment Authority. On note au passage, des investisseurs reconnus uniquement pour leur puissance financière et non pour leur qualité dans l’industrie et les services… Va-t-on encore se soumettre aux dictats des grands argentiers ?
Un florilège de projets importants annoncé…
Ces investissements doivent redonner une indépendance industrielle à la France. Une parfaite illustration : l’implantation d’une usine de production de panneaux photovoltaïques à Sarreguemines, en Moselle. Pour le ministre de l’Industrie Roland LESCURE, cet investissement d’une valeur de 700 millions d’euros doit représenter 1 700 emplois : « Pendant des années, on a subventionné des panneaux photovoltaïques qui étaient faits au bout du monde, là on va avoir des produits made in France». L'usine de production de cellules photovoltaïques doit entrer en service en 2025 et disposer d'une capacité de cinq gigawatts à terme.
Le plus gros des projets annoncés cette année a d'ores et déjà été dévoilé par Emmanuel MACRON lors d'un récent déplacement à Dunkerque : 5,2 milliards d'euros pour une gigafactory de batteries de nouvelle génération du taïwanais Prologium, avec 3 000 emplois à la clé. Dans la même ville, le chinois XTC construira avec le français Orano une usine de composants et de recyclage de batteries pour 1,5 milliard d'euros. Mais, où est l’indépendance industrielle ?
L'exécutif mettra aussi en exergue des mesures contenues dans le projet de loi « Industrie verte » qui sera présenté en conseil des ministres, comme l'accélération des procédures d'autorisation pour les implantations de sites industriels ou la préparation de cinquante sites clés en main pré-aménagés. Nos généreux investisseurs sont-ils intéressés par le coûteux tapis rouge déroulé par nos gouvernants ?
Parmi les autres projets, le géant suédois de l'ameublement Ikea annonce 906 millions d'euros d'investissements en France d'ici 2026, dont la création d'un centre logistique près de Toulouse. Dans le secteur pharmaceutique, Pfizer injecte, comme l'an passé, 500 millions d'euros supplémentaires. L'américain explique dans un communiqué que grâce à ce nouvel investissement, il va « renforcer les capacités en matière d'essais cliniques en oncologie et de recherche traditionnelle ». A qui va profiter les découvertes ?
De son côté, le britannique GSK annonce 240 millions d’investissements sur trois sites de production à Évreux, Mayenne et Saint-Amand-les-Eaux, et plus de 150 millions pour la R & D (Recherche & Développement). Au total, les 28 projets annoncés devraient permettre la création de 8 000 emplois.
Les investissements présentés dans le cadre de « Choose France » ne représentent toutefois qu'une petite part des investissements directs étrangers (IDE) réalisés chaque année dans l'Hexagone. Selon l'agence Business France, 1 725 projets à capitaux majoritairement étrangers se sont implantés sur le territoire l'an dernier.
L’arbre « effet d’annonces » cache- t-il la forêt des « effets pervers » ?
La France est très attractive, en témoigne cette pluie de milliards investis et ces milliers de créations d’emploi à la clef ! Bien entendu, il faut attendre la réalisation concrète de tous ces projets mais l’histoire montre que depuis de nombreuses années les projets aboutissent.
Cependant, on est en droit de se demander pourquoi nos grandes entreprises continuent à se développer prioritairement hors de France, pourquoi elles n’interviennent pas dans les projets de ré-industrialisation nationale, pourquoi l’Etat Français ne favorise-t-il pas nos entreprises en jouant la carte d’un protectionnisme à l’américaine ? Les 5 285 multinationales françaises représentent plus de 45 200 filiales hors de France pour 2 368 milliards de chiffre d’affaires consolidé ! De facto, la double peine : moins de PIB pour la France et aggravation du déficit commercial par les importations provoquées !
Les multinationales françaises privilégient clairement l’implantation dans les pays étrangers aux dépens de la production en France et des exportations, à l’inverse des multinationales allemandes. Les implantations à l’étranger ont démontré l’amélioration de la productivité et conforté les actionnaires dans la perception des dividendes. Les coûts salariaux, les tentions sociales, un « Droit du travail » hypertrophié, les contraintes technocratiques imposés par l’Europe et surtout une fiscalité assez lourde ont irrémédiablement scellé le divorce entre nos grandes entreprises et l’Etat Français.
Mais, d’autres questions légitimes se posent : nos « gentils » investisseurs étrangers vont-ils rapatrier l’essentiel des bénéfices hors de France ? Quid des transferts technologiques de la France vers l’étranger ? Quid de la nationalité des équipes dirigeantes ? En cas de problème, quel avenir pour les sociétés françaises devenues des filiales étrangères ? En cas de liquidation des sociétés, exigeons-nous le remboursement de toutes les aides financières accordées ?
Si nous étions « mauvaise langue », nous pourrions nous demander si cette politique ne couvre pas une stratégie plus manichéenne. En effet, les intérêts financiers des multinationales profitent directement aux grands stratèges de la haute finance, comme la Banque Rothschild. N’existe-t-il pas une corrélation qui permettrait de supposer que notre Président ne prépare pas son avenir ? Mais nous ne le dirons pas…
A Versailles, la fête a eu lieu ! On peut aussi légitimement penser que ces grands patrons ne paieront pas les 2 700 euros requis pour assister à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de 2024, puisqu’ils seront nécessairement invités…
Jean-Paul ALLOU
C’était un peu le clou de la soirée. Le bouquet final d’une présentation, finement ciselée avec moult détails techniques et références historiques, avant d’officialiser de manière concrète ce projet de souscription. Deux paraphes couchés au bas de documents qui symbolisent le partenariat de la Ville d’Auxerre avec la Fondation du Patrimoine. Le coup d’envoi d’un chantier d’une décennie afin de rendre son éclat à un pur joyau de l’histoire auxerroise, l’Abbaye Saint-Germain…
AUXERRE : Cela ne pouvait pas se finir autrement. Après les anecdotes historiques, architecturales, financières, patrimoniales, économiques…il fallait bien concrétiser le projet, en le gravant d’une manière ou d’une autre dans le marbre. Sur le papier, plus exactement !
C’est vrai que le parapheur contenant la convention de partenariat devant lier au moins pour une décennie la Fondation du Patrimoine et la Ville d’Auxerre était posé là, sur la table accueillie sur l’estrade, bien avant même que ne démarre la série de discours. Placé dans l’ombre et un peu à la discrétion des regards de la nombreuse assistance, il se révéla enfin sous la lumière, objet fondamental de ce projet de restauration tentaculaire, au terme de cette cérémonie où l’Abbaye Saint-Germain tint la vedette. Chose qu’elle sait faire depuis seize siècles d’histoire, en vérité !
C’est certain, au moment où il prit la parole, on ressentit bien une once d’émotion dans la voix de Jean-Christophe BONNARD, délégué régional de la Fondation du Patrimoine. Très honoré d’être associé à ce projet – il le qualifiera de « « projet majeur pour la Bourgogne Franche-Comté », par ailleurs -, le responsable de la Fondation aborda les modalités pratiques de la souscription, lancée dans la foulée de cette signature.
« L’objectif de la collecte pour cette première tranche de travaux – ils concerneront la couverture du cloître dans un premier temps – s’élève à 100 000 euros, exposera l’orateur, qui ajoutera dans la continuité de son propos qu’un premier geste, un don de 18 000 euros, venait d’être réalisé ! ».
Un geste anonyme de bon augure pour la suite des opérations puisque à date, 376 euros supplémentaires se sont déjà ajoutés à la cagnotte, ouverte depuis ce mardi 23 mai. Un premier pas qui en appelle d’autres, forcément…
La couverture du cloître, première priorité des travaux à l’automne…
De l’aveu du délégué régional, plusieurs mécènes de poids ont déjà été contactés par les services de la Ville afin de boucler au plus vite cette opération liminaire de 100 000 euros qui en suppose d’autres : sachant que ce projet de restauration comportera au total six tranches distinctes, à répartir sur la prochaine décennie. Un véritable « Projet de Territoire », cher à la déontologie pragmatique de Crescent MARAULT, le président-maire de l’Agglomération auxerroise.
Quant aux visiteurs de ce site emblématique de la richesse patrimoniale de la capitale de l’Yonne, ils devraient être mis à contribution indirecte avec des systèmes de borne électronique ou des urnes où ils pourraient glisser leur généreuse obole. D’autant plus que le coût global de ce premier chantier – la remise en état de la couverture - est évalué à plus de 850 000 euros. Les commerçants eux-aussi pourraient servir de relais support au niveau informatif à l’opération de sauvegarde de ce patrimoine qui a pour vocation à tripler le nombre de ses visiteurs dans les années futures.
Jean-Christophe BONNARD rappela très brièvement ce que représentait la vénérable institution, une Fondation du Patrimoine qui depuis 1966, date de sa création, n’a de cesse de tisser des liens privilégiés avec les différents acteurs locaux dont les collectivités qui agissent favorablement dans la sauvegarde et la valorisation du patrimoine.
Comme il est désormais urgent d’intervenir sur la couverture du cloître dont l’état de santé est très préoccupant – il suffit de la regarder quelques instants pour s’en apercevoir même depuis la cour centrale de l’édifice -, la mobilisation est totale avec le lancement de cette souscription inédite. Sont concernés par la démarche altruiste : les particuliers mais aussi le tissu économique, sachant, en outre, que chaque don subodore l’émission d’un reçu ouvrant droit à des déductions fiscales.
L’ouverture d’un quartier attractif, culturel, aux débouchés économiques…
Puis, citant Victor HUGO lors de son préambule - « l’architecture est le grand livre de l’humanité, l’expression principale de l’homme à ses diverses étapes de développement, soit comme force, soit comme intelligence » - l’édile d’Auxerre Crescent MARAULT prononça quelques mots justifiant une telle initiative, avant de se rendre au pupitre afin d’y apposer sa griffe.
Evoquant la finalité de ce projet – il le qualifiera à maintes reprises d’ambitieux -, le président de l’Agglomération de l’Auxerrois parla de respect et de méticulosité que tous devaient avoir envers cette « vielle dame », un écrin médiéval fondé au Vème siècle. « Un écrin qui a accueilli le tombeau de Saint-Germain, l’un des premiers intellectuels d’Europe… ».
Un projet de transformation de l’abbaye s’intègre, on l’aura compris, à 100 % au cœur du « Projet de Territoire », la grande feuille de route stratégique que Crescent MARAULT suit à la lettre et avait dévoilé aux Auxerrois peu de temps après son élection.
« Il faut transformer l’Auxerrois pour que cette zone géographique devienne ouverte, attractive. L’ouverture d’un quartier culturel et touristique dans l’Yonne à proximité des vignobles bourguignons et à quelques dizaines de kilomètres de la capitale nationale est notre objectif. C’est aussi une belle opportunité pour nos jeunes apprentis, nos artisans, nos entreprises d’investir dans le développement sur notre territoire… ».
Avec des accents un tantinet gaulliens dans la bouche, le maire évoquera la création « d’un quartier libéré », bâti à proximité d’une offre de transports ferroviaire, fluviale, routière, autoroutière et même aéroportuaire.
« Voilà autant d’éléments qui renvoient aux quatre axes de notre « Projet de Territoire », pensé par les décideurs de l’agglomération… soulignera-t-il en substance.
Redorer le blason de cet édifice séculaire dans une ville qui s’est affranchie depuis huit cents ans méritait donc bien une opération spécifique, avec le montage de ce partenariat aux côtés de la Fondation du Patrimoine.
« Ce projet est un véritable tremplin, concluait le maire, une piste de décollage pour l’Auxerrois… ».
Un comité scientifique et un comité Saint-Germain seront d’ailleurs prochainement constitués afin de veiller à la bonne marche du projet ; ils seront composés de personnes reconnues dans leurs domaines.
« La mémoire n’est-elle pas un voyage dans le temps ? », termina sur une note philosophique un Crescent MARAULT érudit en citant Jacques LACARRIERE. En tout cas, à l’issue de cette cérémonie, bon nombre de participants se délectaient de pouvoir profiter en le redécouvrant – la crypte – de ce cadre riche et ô combien agréable à l’œil, offert par ces seize siècles d’histoire qui va donc se refaire une cure de jouvence dès l’automne prochain…
Thierry BRET
Il a le sens de la formule, c’est sûr, Alexandre PESLE. Adorant jongler avec les mots, juste pour faire rire. Tout en étant un adepte de l’humour corrosif, grinçant, celui qui pique et qui titille l’épiderme. Normal, le garçon s’est émancipé au fil de ses pérégrinations cathodiques, chez Canal +, avec les Nuls. Mais, aussi au service des « Guignols » ou de la série « H ». Présenté au festival off en Avignon, son dernier « pesletâcle » se jouera dimanche 28 mai à Châtel-Censoir à l’invitation de TRIODARTS…
CHATEL-CENSOIR : Il interprétait jadis le personnage de Sylvain le comptable – un être un peu naïf aux entournures – dans la série populaire, « Caméra Café ». Pourtant, Alexandre PESLE a de la jugeote en lui et plus d’un tour malicieux dans son sac pour faire rire à gorge déployée une salle, venue l’applaudir.
Parrain de la seconde édition du festival « L’humour en zone rurale », porté brillamment par l’association TRIODARTS, dirigée par la pétulante Nadia FENNIRI, l’artiste se présentera seul en scène ce dimanche après-midi aux alentours de 16 heures pour un moment exceptionnel, en digne héritier de SMAIN, l’instigateur de ce beau projet culturel concocté depuis deux ans en terre de l’Yonne.
Pour son deuxième one man show, Alexandre PESLE a choisi d’aborder des thèmes délicats et d’actualité pour faire travailler nos zygomatiques. Pas sérieux s’abstenir mais attention toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire !
« Si les thèmes de mon humour piquent et grattent, c’est pour mieux les désinfecter, précise dans sa présentation le comédien, auteur historique des « Guignols de l’Info ».
Le garçon a collaboré avec des pointures de la comédie : Marc JOLIVET, Alex GOUDE et la regrettée Marion GAME, récemment disparue. Depuis 2005, il sillonne l’Hexagone au détour d’un nouveau spectacle – le « pesletâcle » ! – comme il s’en amuse. Une œuvre qu’il a présentée dans le cadre du festival off d’Avignon.
Dimanche, cet amuseur invétéré sera dans l’Yonne. A la salle des fêtes de Châtel-Censoir, pour le plaisir de tous…
En savoir plus :
Alexandre PESLE est en « pesletâcle » au Festival L’Humour en zone rurale
Dimanche 28 mai 2023 à Châtel-Censoir à 16 heures.
Thierry BRET