Une assemblée générale, même si le titre distinctif paraît parfois un peu désuet sur le papier, n’en revêt pas moins de la plus haute importance pour le tissu associatif ou syndical. C’est le cas de la Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment de l’Yonne (CAPEB). Il y a peu, le syndicat patronal représentant cette filière de l’économie devait se réunir dans l’un des salons de l’hôtel Mercure. Un moment fort, articulé autour d’échanges constructifs, agrémenté d’une rencontre privilégiée avec une représentante politique du terroir : la députée de la deuxième circonscription de l’Yonne, Sophie-Laurence ROY, à l’écoute des doléances de ces professionnels…
APPOIGNY : On y parle des réalisations de 2024. Mais, aussi de l’année suivante, toujours en cours malgré la relative proximité avec la bascule du 31 décembre, de 2025 ! Projections, envies, souhaits...on ne manque pas assurément de sujets de discussions au sein de la CAPEB 89, la Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment de l’Yonne. Réunis en petit nombre dans l’un des salons modulables de l’hôtel Mercure, par une belle matinée de week-end (les artisans du bâtiment n’ont guère le temps de se rencontrer en dehors d’une matinée de samedi !), les entrepreneurs du cru auront pris leur temps pour mettre dans la besace des échanges afin de mieux en discuter entre eux, tout un tas de thématiques liées à l’actualité du moment. Bien sûr, en toile de fond, 2026 pointe déjà le bout de son nez. C’est ce qu’aura confirmé la secrétaire générale du syndicat patronal, Sarah DEGLIAME, arrivée le 02 octobre 2024.
« Je suis dans la dynamique de la communication, explique-t-elle, avec un site web où les artisans vont piocher moult informations utiles, un compte Facebook digne de ce nom, des infos sur la sécurité, mais il y a eu aussi l’embauche d’une salariée en juin afin de renforcer l’équipe. Beaucoup de choses ont été mises en place afin de porter la parole et l’envie du conseil d’administration, constitué des artisans cotisants… ».
Les artisans ne savent plus à quels saints se vouer !
550 adhérents constituent à date les effectifs de cette CAPEB de l’Yonne. Celle de la Bourgogne septentrionale est l’une des 92 entités hexagonales, fonctionnant de la manière identique. Un effectif qui se situe sur une moyenne +++, ajoute avec un zeste humoristique, Sarah DEGLIAME. Toutefois, malgré les départs en retraite, de jeunes artisans entrepreneurs ont rejoint les rangs de la CAPEB. Sans omettre l’accentuation de la féminisation de la structure.
Un secteur du bâtiment en proie à de profondes incertitudes du fait des troubles politiques et conjoncturels. « Les artisans ne savent plus à quels saints se vouer avec « Ma Prime Rénov » (16 000 dossiers de fraude !), on sait que les dossiers déposés aujourd’hui concernent la nouvelle enveloppe de 2026, mais on continue d’accompagner nos artisans sur ces sujets. Quant au concept « Handibat », c’est une réalité de notre territoire en obtenant la certification qui peut apporter une plus-value à nos professionnels... ».
Entre attentisme et espoir, que reste-t-il au juste à ces artisans de la filière bâtiment ?

« La CAPEB exerce un gros lobbying auprès de nos parlementaires, explique la secrétaire générale, arborant une flamboyante tenue rouge vif, notre seule conviction est de faire bouger les lignes dans l’intérêt de nos artisans… ».
Structure apolitique, la CAPEB peut se permettre de rencontrer lors de son assemblée générale par exemple des élus de la Nation qui peuvent ainsi profiter de cette tribune sans filtre pour pouvoir échanger sur différents aspects financiers ou économiques avec les chefs d’entreprise. Ce fut le cas ce jour-là avec la députée de la seconde circonscription de l’Yonne, la députée Sophie-Laurence ROY – d’autres parlementaires avaient été invités mais se sont fait porter pâle du fait de leur emploi du temps – qui prit soin d’écouter les doléances (elles furent nombreuses !) de ces décideurs économiques suspendus aux arbitraires budgétaires de la France, toujours en manque de visibilité au moment où se rédigent ces lignes...
« Je pense qu’il est très important qu’un politique, quel que soit son appartenance, rencontre les acteurs de l’économie afin de vivre la vie de celles et ceux qui travaillent dur pour y arriver… ». Au moins, le temps d’une matinée !

Seule la confiance et le calme politique agissent positivement sur l’économie
Circonspect sur la conjoncture du moment, le président de la CAPEB 89, Jean-Pierre RICHARD, devait rappeler en préambule que bon nombre de petits artisans faisaient vivre leur entreprise sans, parfois, se prélever de salaire.
« Le Président de la République a agi comme un enfant gâté en procédant à la dissolution de l’Assemblée nationale, le soir-même des Européennes, constate le président de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat départementale, or, on en voit aujourd’hui les conséquences politiques et institutionnelles. Le calme politique est important. C’est la confiance qui doit revenir… ».
Satisfait du maintien des effectifs, Jean-Pierre RICHARD observe qu’il y a un adhérent de la CAPEB dans chaque commune de l’Yonne.
« On sent la joie de rendre service aux adhérents, c’est l’effet Sarah DEGLIAME, plaisante-t-il, on a fait un excellent travail cette saison en créant « CAPEB Avantages », sorte de comité d’entreprise mieux que celui d’EDF, en donnant à chaque adhérent la possibilité de bénéficier de remises importantes avec les partenaires traditionnels qui suivent notre organisme… ».
Une CAPEB qui ne travaille pas toute seule, s’appuyant sur des partenariats avec des poids lourds de la vie économique comme peuvent l’être GROUPAMA ou la MAAF. Une CAPEB qui élargit son cercle d’adhésion avec des PME d’une cinquantaine d’adhérents, désormais.
Quant à 2026, Jean-Pierre RICHARD est très disert. « Nous n’avons pas de réelle visibilité politique avec cette absence de budget ; certains souhaitent l’anarchie mais il faut réfléchir aux problématiques des entreprises qui vivent mal ce genre de situation… ».
Rendre service à ses adhérents, un leitmotiv qui reviendra en boucle dans les propos des deux responsables de l’antenne icaunaise de cette puissance syndicale patronale. Reste l’école des cadres. Huit nouveaux administrateurs ont pu suivre cette formation intéressante cette année afin de se préparer à exercer un jour les pouvoirs au sein de la structure patronale. Une manière de bien préparer la transition de l’après RICHARD d’ici deux ans et de continuer à gouverner avec sérénité la grande famille des artisans du bâtiment…
Thierry BRET
Plus rien ou presque ne fonctionne convenablement dans l’Hexagone ! Voilà une litote qui revient en boucle dans la bouche des Françaises et des Français, qui, excédés par la multiplication des dysfonctionnements à répétition, la lenteur sempiternelle de l’administration et les dépenses abusives réalisées çà et là pour des causes perdues, les rendent de plus en plus perplexes sur le mode opératoire de notre pays, dans son quotidien. Or, il n’y a pas que nos compatriotes qui se posent des interrogations sur l’avenir de la Nation dans la pratique de ses moindres rouages.
Il y a quelques jours, au Sénat, le débat sur l’avenir de la décentralisation a soulevé les passions. Il aura surtout permis à l’un de nos parlementaires, Jean-Baptiste LEMOYNE, de pouvoir s’exprimer sur le sujet dans l’hémicycle du Palais du Luxembourg.
A la tribune de la Haute Assemblée, l'ancien ministre a dressé un bilan, sans détour, des lois décentralisations depuis celles de Pierre MAUROY, de Gaston DEFFERRE, de Jean-Pierre RAFFARIN jusqu'aux lois NOTRE et MAPTAM du quinquennat HOLLANDE.
Des transferts de charges mal compensés
Si le sénateur Jean- Baptiste LEMOYNE a salué « l’acte I de Gaston DEFFERRE car il a permis de libérer les énergies territoriales en mettant fin à la tutelle de l’Etat sur les collectivités », il a été très clair ensuite quant à « la soi-disant « stricte » compensation des charges résultant du transfert de compétences qui s’est révélée une matrice destructrice ».
En séance, le sénateur icaunais a même appelé la ministre des collectivités territoriales de la Décentralisation et ses collègues, à avoir « le courage de regarder ce qui a marché et ce qui n’a pas marché ! ». Avant de poursuivre : « Interrogez un maire, un président d’EPCI, un président de conseil départemental ou de conseil régional, tous vous diront que le système est aujourd’hui au bout du rouleau... ».
Revenant sur les lois Libertés et Responsabilités locales, Jean-Baptiste LEMOYNE a fustigé « des transferts de charges mal compensés".
Une intervention dans l’hémicycle qui ne va d’ailleurs pas en rester là pour le sénateur de l’Yonne ! Invitant ses homologues à réfléchir sur « une révolution territoriale pour que les collectivités retrouvent du pouvoir normatif et du pouvoir fiscal ».
Un changement profond de paradigme
Rappelant que le Sénat était « la vigie de l’autonomie financière des collectivités », sur l'avenir de la décentralisation, Jean-Baptiste LEMOYNE souhaite en définitive « un changement profond de paradigme », l’incitant à tout repenser de la cave au grenier. Dans son propos, il s’appuiera également sur des exemples concrets, notamment ceux vécus dans son territoire de prédilection, l’Yonne.
« Force est de constater que ce texte adopté grâce au 49.3 est mal né et a mal vieilli, a souligné Jean-Baptiste LEMOYNE. Les départements, à qui on a alors attribué la gestion du RMI, sont aujourd’hui asphyxiés par son successeur le RSA. Dans l’Yonne, le RSA c’est 60 millions d’euros que l’Etat ne compense qu’à hauteur de 27 millions ! Je pourrais aussi vous parler en long et en large de l’ASE, des SDIS mais on y serait encore demain matin… ».
Une intervention teintée d’un zeste humoristique qui en aura fait peut-être sourire quelques-uns dans les travées ? Possible !
Le retour à davantage de liberté
L'ancien ministre du Commerce extérieur, de la Francophonie et du Tourisme a profondément regretté que « nos concitoyens ont trop souvent le sentiment que le contrôle de leur vie, de leur pays, leur échappe », avant de marteler qu'il fallait « redonner du pouvoir aux collectivités ».
« C’est redonner aux citoyens une prise sur le cours des choses. Au niveau local, à échelle humaine ».
Ainsi, le sénateur de l'Yonne a plaidé en faveur de plus de liberté : « redonnons la main et la parole au terrain, aux collectivités pour décider elles-mêmes de leur organisation et des compétences qu’elles souhaitent assumer ! Voilà la subsidiarité ! Du bas vers le haut. Et non du haut vers le bas. En commençant par la cellule de base qu’est la commune, premier lieu de solidarités concrètes… ».
In fine, pour Jean-Baptiste LEMOYNE, « le temps n’est donc plus aux ajustements à la marge ni aux rustines, il est à une forme de révolution territoriale ! Pour que les collectivités retrouvent du pouvoir normatif et du pouvoir fiscal… ».
Bref du pouvoir de faire, plutôt que d’être empêchés de faire ! A appliquer dès à présent, non ?!
Thierry BRET
Il a pris sa décision. Longuement mûrie, visiblement. Acteur connu et reconnu de la vie publique auxerroise depuis une quinzaine d’années et très investi dans la sphère de l’emploi – il a été conseiller municipal entre 2014 et 2019 en charge de l’insertion des jeunes -, Mourad YOUBI a finalement choisi de rejoindre la liste « Auxerre avec Vous », portée par l’écologiste Florence LOURY. Une décision dans la pure logique des choses, en vérité. Déjà en 2020, il s’était rapproché de la liste « Auxerre Ecologie », conduite par le binôme Denis ROYCOURT et la double candidate aux élections législatives…
AUXERRE : « Florence LOURY ? C’est une femme de conviction et d’action ! déclare de but en blanc un Mourad YOUBI très enthousiaste à l’idée de rallier la cause (et le programme) porté par l’égérie de l’écologie auxerroise. Séduit par la porte-parole de la préservation de l’environnement et de la biodiversité locale, le nouvel atout de la liste « Auxerre avec Vous » salue l’abnégation de la candidate face à l’adversité, sa capacité de travail et son humanité.
« Pour moi, elle insuffle au sein de l’équipe de campagne une manière sincère et moderne de faire de la politique en étant à l’écoute des gens, avec ce sens du collectif et du bien commun… ».
Très impliqué dans les problématiques sociétales liées à l’emploi, la formation et l’insertion, Mourad YOUBI avait déjà tenté l’expérience des municipales lors de la précédente échéance, en étant tête de liste d’un programme que d’aucun considérait à l’époque comme ambitieux.
Dans la nouvelle configuration stratégique qui se présente à lui, Mourad YOUBI entend apporter sa pierre à l’édifice « écologiste et social » en s’appuyant sur son expérience technique et relationnelle, sans omettre une énergie à revendre. « Comme un citoyen engagé, incarné dans le réel forgé au contact des habitants, des entreprises, des associations et des institutions…tel que le définit les responsables de la liste verte.
Il est vrai que l’ancien salarié du groupe FULMEN à fait du chemin. Cadre de la fonction publique d’Etat, Mourad YOUBI a toujours mis son expérience au service de la construction de passerelles entre le monde du travail, de l’éducation et les quartiers populaires.
Thierry BRET
Sans doute, se posaient-ils déjà plein de questions avant d’embarquer sur le tarmac de l’aéroport de Paris-Roissy-Charles-de-Gaulle, prélude d’un voyage de quatre jours bien garnis au niveau de l’emploi du temps ? Un vol devant transiter par Dublin, avant que le groupe ne rallie la capitale de l’Irlande du Nord, Belfast, par la voie terrestre, via l’autoroute M1 qui longe le littoral oriental de l’île si verdoyante, arrosée d’averses régulières. Les 45 élus de Puisaye-Forterre effectuant ce déplacement dans le cadre des « Entretiens de Champignelles », 35ème du nom, auront-ils eu in fine toutes les réponses à leurs interrogations ? Pas si sûr ! Mais, une chose est certaine : la plupart conserveront de beaux souvenirs de ce peuple ayant développé depuis vingt ans et le terme des troubles, le sens du compromis et de l’accueil…
CHAMPIGNELLES : Combien parmi les voyageurs venus de Puisaye-Forterre constituant ce petit groupe prêt à grimper à bord de l’A 320 de la compagnie « Air Lingus » connaissaient la partie la plus septentrionale de la « verte » Irlande ? L’Ulster, comme on la nommait il y a quelques années encore. Avec en guise d’opposition géographique et pas que, l’Eire, située dans la partie sud.
Très peu de participants de ce voyage d’étude, concocté dans le cadre des fameux « Entretiens de Champignelles », dont le trente-cinquième épisode se vit actuellement en cette période du mois de novembre, n'avaient foulé jusque-là le sol de cette grande île qui limite la partie occidentale de l’Europe. La terre la plus proche de l’Amérique du Nord, en vérité…
Et pourtant, que de richesses à découvrir et de dépaysements garantis, si cela ne se traduisait pas véritablement à la vue de la verdoyante campagne alentour des agglomérations principales – par endroit, cela ressemble à s’y méprendre au bocage normand ou à certaines visions de la Puisaye ! -, et de contacts chaleureux avec un peuple, communicatif, ouvert et fier de son appartenance à cette identité celtique aux origines si lointaines mais aussi communes avec nos Bretons !
Vécue de l’intérieur, l’expérience est unique. L’expérience ? Celle qui est proposée chaque année, dès l’automne revenu, par l’Association de formation des élus de Puisaye-Forterre avec ces rendez-vous, ces fameux « Entretiens », beaucoup plus intenses intellectuellement qu’il n’y paraît sur le papier.

Découvrir le système institutionnel du pays visité
L’actuel maître de cérémonie n’est autre que l’ancien édile de Champignelles, Jacques GILET. Un vaillant organisateur qui en chef de troupe assure le tempo et pilote la partie logistique de ces déplacements annuels aux quatre coins de l’Europe. Une année en Bulgarie, une autre en Lettonie. Un voyage immersif à Rome (ce fut le cas l’année dernière) ou la découverte de la vie institutionnelle et organisationnelle du Portugal, comme ce fut proposé il y a déjà 35 années de cela avec le séjour inaugural de cette série de rencontres avec des élus d’ailleurs. Des femmes et des hommes qui s’engagent à améliorer les choses de leurs collectivités territoriales au service de leurs administrés.
Le principe de ces déplacements à l’estampille « Entretiens de Champignelles » ne s’adosse pas uniquement à des notions de simples découvertes touristiques, culinaires ou culturelles. Bien sûr, la visite d’un musée – notons au passage le remarquable travail assuré par les muséographes de Belfast qui possèdent là un vaisseau amiral de la diversité culturelle et populaire avec ce musée consacré au « Titanic », imaginé et conçu dans la zone portuaire de la ville d’où est parti le célèbre paquebot en 1912 -, aura constitué une succulente cerise sur un gâteau à la pomme bio nord-irlandaise au vu de sa qualité esthétique et scénographique.
Non, les élus de Puisaye-Forterre ont eu l’opportunité de pouvoir tutoyer au plus près le fonctionnement (ou les dysfonctionnements !) des institutions locales, au travers de leurs projets existants ou expérimentaux comme cette futuriste ferme pédagogique à l’essence « développement durable », permettant à terme d’éduquer la population aux vertus de la diversité fruitière tout en les rapprochant du bien-vivre ensemble au niveau de la cohésion sociale – une vertu importante entre protestants et catholiques - si l’on se remémore les épisodes douloureux ayant marqué au fer blanc les rivalités communautaires de ce pays durant d’interminables années de luttes fratricides et de combats dont on perçoit encore les stigmates colorés par graffitis interposés sur les pans des maisons de Londonderry, rebaptisée depuis Derry.

Et si les milieux économiques étaient représentés ?
Ici, dans ce type de voyage à la planification millimétrée, les élus parlent aux élus. Du moins, ceux qui le peuvent malgré la non-maîtrise de la langue locale, un anglais idéalement pratiqué par quelques adeptes de la langue de Shakespeare au sein du groupe et la présence de traducteurs bien nécessaires à l’heure de l’IA et de Google ! Mais, quid du gaélique, sabir incompréhensible pour le commun des mortels que sont les Européens du continent si ce n’est pour les puristes !
Voyage d’étude utile que bon nombre de communautés de communes de l’Yonne devraient instaurer à l’avenir afin que leurs représentants puissent posséder un tout autre regard sur l’Union européenne et ses diversités fonctionnelles – rattaché au Royaume-Uni, l’Irlande du Nord est pourtant profondément ancrée à l’identité européenne qui fait défaut désormais à la Grande-Bretagne depuis le Brexit voulu par Boris JOHNSON -, ces déplacements ne sont pas vains, bien au contraire.
En interne, ils permettent aux élus de la même EPCI de se connaître, à défaut de se découvrir pleinement, mais ils offrent aussi la possibilité de pouvoir échanger avec des représentants de la société civile, des férus de sciences et d’histoire, des représentants de la sphère médiatique : seul bémol, il serait peut-être judicieux d’élargir le cercle aux représentants des milieux économiques et aux investisseurs qui pourraient pourquoi pas ramener de ces séjours de courte durée dans leurs besaces quelques belles pierres à ajouter à la construction de l’édifice des échanges internationaux en termes de business.

Des maires nord-irlandais renouvelés tous les ans !
A l’image de la vice-présidente de la Communauté d’Agglomération de l’Auxerrois, et maire de Coulanges-la-Vineuse, Odile MALTOFF qui aura joué les ambassadrices de la viticulture icaunaise en offrant quelques bouteilles de ses excellents nectars aux personnalités nord-irlandaises qui n’en espéraient pas tant ! Il en sera fait de même également pour les fromages du Jura (n’oublions pas notre appartenance à la Bourgogne Franche-Comté) avec de succulents morceaux de comté !
Quant à la « voix de la France », elle sera incarnée par la sénatrice de l’Yonne, Dominique VERIEN, qui entre deux sessions au Palais du Luxembourg en pleins travaux sur le budget, s’autorisa une petite escapade du côté de Belfast pour y saluer les officiels ainsi que ceux de Derry le lendemain, s’essayant au passage à la prise de parole en anglais qui lui valut de sincères applaudissements.
On retiendra aussi le mécanisme électoral atypique de ces élus de proximité que sont les lord majors nord-irlandais. Si les élections municipales ont lieu tous les cinq ans, l’édile est, quant à lui, changé chaque année par le conseil municipal. Un processus novateur, participatif et plein d’allant conférant une véritable dynamique à la fonction et au mandat. Un système à appliquer en France pour faire bouger les lignes devant tant d’inertie ? A méditer, non ? Ce que ne manqueront pas de faire les élus de Puisaye-Forterre qui se retrouveront le 21 novembre prochain à l’occasion de l’ultime volet de ces Entretiens 2025 à Champignelles !
Thierry BRET

On appelle cela une volte-face. Une sacrée pirouette, aussi ! Une contradiction flagrante de la part de son auteur, un certain pensionnaire de l’Elysée qui n’en n’est plus à une divergence près, côté expression orale ! Il suffit de se remémorer sa propre interprétation sémantique, faite lors de son déplacement en Slovénie, sur la suspension de la réforme de la retraite, devenue dans la bouche du Président de la République, un simple « report » jusqu’en 2027, pour en convenir !
Dans le cas présent, c’est donc un son de cloche bien différent de ce qui avait été annoncé il y encore quelques jours de cela et qui aura pour conséquence de profondément modifier la donne de nombreux corporatismes économiques. Celle de nos agriculteurs, en particulier si les choses étaient appliquées en l’état.
Mais pas seulement, puisque sur ce volet de l’adoption du nouveau contrat de libre-échange à la mode depuis un moment, entre l’Europe et une poignée de nations de l’Amérique du sud, le fameux « MERCOSUR », les consommateurs que nous sommes tous en bout de ligne, Européens et Français, en subiront évidemment des impacts bien réels.
Tant au fond des assiettes en ce qui concerne la qualité des produits alimentaires à ingurgiter, que pour l’aspect sanitaire avec déjà des bémols évidents quand on sait comment sont élevés les cheptels de la filière élevage de bovins ou de volailles dans ces pays sud-américains, nettement moins précautionneux que les nôtres, et sans l’application des contraintes normatives et sanitaires de l’Union, il va de soi !
Les « combats » reprendront sur le terrain dès mercredi !
Certes, depuis que ce revirement de position du président Emmanuel MACRON s’est fait publiquement connaître lors de son récent déplacement du côté de Mexico – il est devenu favorable à l’application du MERCOSUR alors qu’il disait tout l’inverse il y a encore quelques jours ! -, le monde de l’agriculture hexagonal est en total émoi. Et encore, les mots sont tempérés !
En l’espace de quelques heures, tout ce qui compte comme fédérations et syndicats agricoles tricolores sont montés comme un seul homme au fronton de la contestation, pour le moment verbale, avant sans aucun doute de passer à l’action, nettement plus visuelle et moins docile sur le terrain, dès ce…mercredi 12 novembre où après les commémorations liées à l’Armistice de la veille, synonymes de trêves et de sérénité, les « combats » reprendront de plus belle devant les parvis des hôtels de la préfecture !
La FNSEA a déjà réagi promptement par la voix de son numéro un, Arnaud ROUSSEAU – il ne pratique pas l’art de la langue de bois ! -, qui a sans doute avalé de travers lorsque les propos d’Emmanuel MACRON ont dû lui être rapportés !
Pas un reniement présidentiel, un affront pour le monde agricole…
Face à la presse, le président de la Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants agricoles a fait part de sa colère profonde et du lâchage en règle du Président de la République se défaussant sur un sujet crucial, susceptible de jeter de l’huile sur le feu d’une filière déjà à cran dans bien des domaines économiques et qui n’avait nullement besoin de ce discours présidentiel rappelant les girouettes s’érigeant sur les églises.
Les relais départementaux que sont la FDSEA (mais aussi les Jeunes Agriculteurs) et l’ensemble des autres mouvements agricoles à l’instar de la Coordination Rurale ou de la Confédération Paysanne n’ont pas manqué de réagir vertement après ce qu’ils considèrent comme un « affront » présidentiel et le signal d’une rupture consommée avec leur secteur par le locataire de l’Elysée.
Un accord incompatible avec la souveraineté alimentaire
Lors de la Foire Saint-Martin, animation agricole accueillie dans la capitale de l’Yonne à Auxerre, en cette journée dominicale, le président de la FDSEA 89 Damien BRAYOTEL a profité de la vitrine médiatique et institutionnelle qui lui était donnée en qualité de structure organisatrice de la fameuse manifestation populaire pour montrer son immense déception contre le chef de l’Etat après ce qu’il considère à ses yeux comme une « trahison ».
« Les accords du MERCOSUR sont très éloignés de ce que souhaitent les consommateurs dans leurs assiettes, a déclaré le représentant du syndicat agricole au micro devant un copieux parterre d’officiels dont le préfet de l’Yonne, Pascal JAN, et d’élus du territoire.
Des représentants de la, classe politique, ciblés également par les dires de Damien BRAYOTEL : « j’aimerais entendre beaucoup plus d’opposition de leur part sur cet accord… ».
Et de conclure sur ces mots : « on ne peut pas défendre décemment notre souveraineté alimentaire et signer cet accord… ».
Une totale incohérence, en somme ? Une de plus qui s’ajoute dans la besace élyséenne déjà bien alourdie !
Thierry BRET