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Le nombre d’actes liés à la cybercriminalité ne cesse d’augmenter, visant aussi bien les particuliers que les institutions, les collectivités ou les communes. S’en protéger par des gestes simples est possible. C’est ce qu’ont rappelé les participants à la table ronde organisée sur ce thème dans le cadre de Cité 89, devant un parterre d’élus et d’agents territoriaux.

 

AUXERRE : Dans un rapport publié le 30 juillet dernier, le ministère de l’Intérieur a dévoilé des chiffres alarmants avec plus de 278 000 infractions liées au numérique, enregistrées en 2023. Un chiffre en hausse de 9 % par rapport à l’année précédente, dépassant même les 40 % sur cinq ans. Les institutions ne sont pas épargnées comme le montre une étude du site « Cybermalveillance.gouv.fr », dévoilant qu’une collectivité sur dix a ainsi subi une ou plusieurs cyberattaques au cours des douze derniers mois.

Dans l’Yonne, comme l’a rappelé Françoise MARMOT, déléguée régionale à l’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes (ANSSI), pas moins de dix collectivités ont été touchées depuis le début de l’année, victimes notamment d’une escroquerie au RIB et d’un faux ordre de virement pour des sommes allant de quelques milliers à 40 000 €, voire même 140 000 € comme en 2023. 

« Quand on pense cybercriminalité, on pense aux grandes entreprises, aux administrations, aux hôpitaux mais pas forcément aux collectivités qui doivent aujourd’hui se saisir de ces questions… ».

Conseiller municipal et communautaire en charge du numérique à Joigny, Éric APFFEL a témoigné sur la cyberattaque dont a été victime la ville en novembre dernier, neutralisée à temps mais dont les conséquences restent encore incertaines : « il y a toujours la crainte d’un virus dormant pouvant se réveiller longtemps après, comme à Lille, qui avait contaminé toutes les sauvegardes pendant un an… ». Avec à la clé une addition salée pour la capitale des Flandres, de l’ordre d’un million d’euros !

 

 

Eviter le choix de mots de passe simplistes

 

L’on sait aujourd’hui que 80 % des attaques pourraient être évitées si des mesures simples de sécurité étaient mises en place, à commencer par la sensibilisation du personnel. Ce n’est sans doute pas un hasard si les quatre agents de Joigny, « coupables » d’un clic malencontreux, n’avaient pas encore eu le temps d’être formés comme leurs autres collègues, sur le sujet. Le choix des mots de passe prend toute son importance quand on sait, comme l’a rappelé Jérôme R, expert en risques cyber à la DGSI (Direction Générale de la Sécurité Intérieure), « qu’il suffit d’une heure pour craquer un mot de passe composé de huit chiffres ».

A éviter également, les mots de passe trop simples, a renchéri l’adjudant-chef David GARCIA, enquêteur « Ntech » à la section criminelle de lutte contre la cyber-menace au sein du groupement de gendarmerie de l’Yonne : « l’on constate au travers des plaintes déposées, que le plus souvent, ils sont en relation avec le nom de la commune. C’est très facile à « craquer » pour entrer dans votre boîte mail ! Il faut savoir que 80 % des virus vous infectent par ce biais et une fois à l’intérieur, le pirate peut faire à peu près ce qu’il veut… ».

Un message amplifié par le colonel Nicolas NANNI, à la tête du groupement de gendarmerie de l’Yonne, rappelant toute l’importance d’un travail de sensibilisation en amont : « il est à noter que malheureusement, la brèche cyber le plus souvent, ne vient pas de votre système, n’est pas dans la matrice, mais bien dans l’humain… ».

 

 

Apprendre les règles d’hygiène numérique…

 

Dans le département, huit militaires sont ainsi affectés à plein temps à la section opérationnelle de lutte contre les cyber-menaces. 56 gendarmes, répartis dans les brigades territoriales, ont été sensibilisés et formés pour apporter des éléments de réponse et renseigner sur le dispositif mis en place par la gendarmerie nationale. Entièrement gratuit, il apporte aux communes et collectivités ainsi qu’aux entreprises les plus exposées, un diagnostic cyber destiné à déceler les failles éventuelles, à partir d’une centaine de points de contrôle réalisés in situ. Plusieurs thématiques sont ainsi analysées lors de l’entretien allant des mots de passe aux sauvegardes, en passant par les contrats prestataires, la sécurité physique des lieux ou la protection des données. Le but, rappelle le patron du groupement de gendarmerie de l’Yonne, « étant de former vos agents, que ce soit dans les mairies ou les communautés de communes aux règles d’hygiène numérique… ».

 

 

En savoir plus :

En cas de doute sur l’origine d’un RIB ou d’un ordre de virement, toujours effectuer un contre appel auprès de l’organisme ou du prestataire concerné.

En cas d’attaque, isoler physiquement l’élément affecté du réseau pour en limiter l’impact, sans oublier de vérifier s’il reste ou non connecté en Wi-Fi.

Pour les collectivités, PME, ETI ou associations nationales, contacter le Centre régional de cyber-sécurité de Bourgogne Franche-Comté (CSIRT) pour connaître les démarches à effectuer. Tél : 0 970 609 609.

Pour les particuliers, TPE ou associations locales : site cybermalveillance.gouv.fr

Faire des sauvegardes avec la règle des 3, 2, 1 : trois sauvegardes sur deux supports dont une est externalisée.

Mettre à jour ses logiciels, des correctifs de protection étant mis en place au fur et à mesure de leur évolution.

Mots de passe différenciés selon usage personnel ou professionnel.

S’assurer de toute clé USB avant de la connecter à son ordinateur.

Eviter de recharger téléphones et cigarettes électroniques à partir de son ordinateur professionnel, sources bien souvent, de malwares pouvant affecter le réseau.

Et bien sûr, ne JAMAIS payer la somme demandée en cas de « rançongiciel », mais en avertir au plus vite les services appropriés et déposer plainte.

 

Dominique BERNERD

 

 

 


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Le succès est toujours au rendez-vous. Et ce, depuis 34 ans. Un sacré bail, en vérité ! Il s’est mué en une véritable institution dans le landerneau. Plus exactement, du côté de la Puisaye-Forterre. Là, dans une commune qui a su jouer de la prise d’initiative. Champignelles, la bien-nommée ! Elle a donné sa caution référentielle et son appellation à un évènement qui nous revient à chaque automne, une session de formation des maires et des élus de la contrée occidentale de notre territoire.

 

CHAMPIGNELLES : Ah, ces « Entretiens de Champignelles » ! S’ils n’existaient pas, il serait indispensable de les inventer. Le concept se veut aussi simple que de l’eau de roche. Un thème aquatique sur sa gestion qui a déjà eu par le passé les faveurs des participants. Imaginez des élus, maires ou conseillers municipaux, parfois accompagnés de secrétaires générales de mairie, qui se retrouvent en session de travail multipliée par deux rendez-vous échelonnés à un mois d’intervalle afin de réfléchir sur toutes les problématiques de l’élu municipal. Et par les temps qui courent, les problèmes pesant sur les épaules des édiles volent en escadrille, comme le narrait si bien le regretté Michel AUDIARD dans ses pensées cinématographiques !

Pour cette édition 2024, la trente-quatrième du nom, le maître de cérémonie, Jacques GILET, a su concocter un menu de choix qui ne manquait pas de piquant. Via deux thèmes phare qui préoccupent les édiles : « la gestion du quotidien », vaste programme en effet, et la « cyber-sécurité », qui est devenue la priorité pour la protection des citoyens. Des items agrémentés de la présence d’intervenants du cru (Jean-Pierre GERARDIN, président du Centre de Gestion 89, Myriam GORIN, directrice du même établissement, Mahfoud AOMAR, président de l’AMF 89 (Association des Maires de France Yonne) ou encore Nicolas SORET, le vice-président du Conseil régional de Bourgogne Franche-Comté).

 

La taxe d’habitation ? On n’aurait jamais dû la supprimer !

 

Prenons la gestion du quotidien des élus. Un sujet qui ne pouvait pas mieux tomber en vérité pour mettre sous le feu des projecteurs la réalité de la fonction et les responsabilités qui incombent à leurs acteurs.

« Aujourd’hui, les élus sont un peu perdus, explique Jacques GILET, face aux normes et aux nouvelles mesures mises en place par les ministères. Je vous cite un exemple : la loi 3DS, texte qui a été présenté ici aux « Entretiens » en 2022 ayant trait à la simplification administrative (Différenciation, Décentralisation et Déconcentration), est arrivée en même temps que la suppression de la taxe d’habitation ce qui a créé un trouble au niveau de la gestion des communes. La perte de la taxe d’habitation a été énorme pour les maires, car elle permettait de compenser une partie des frais de personnels, et d’entretenir les voiries et les routes… ».

Une taxe d’habitation qui tel un serpent de mer refait surface ces jours-ci dans l’esprit des technocrates parisiens qui pensent précisément la remettre au goût du jour dans cette quête effrénée pour combler par la fiscalité les dettes abyssales de l’Etat.  

Réaction de Jacques GILET : « On n’aurait jamais dû la supprimer ! C’est logique. Tout habitant d’une commune utilise chaque jour ses services, ses trottoirs, ses écoles et se doit de participer au financement de la commune. Personne n’y trouvait rien à redire et la taxe d’habitation payée par les citoyens était sans aucun doute la taxe la plus populaire dans sa justification… ».

 

 

Une fonction de maire beaucoup trop idéalisée

 

Cela n’empêche nullement les maires de communes rurales de se poser bon nombre de questions aujourd’hui, des interrogations qui poussent parfois certains élus vers la démission.

« Je pense qu’on a trop idéalisé la fonction du maire, confie le responsable des « Entretiens de Champignelles », et puis le maire est avant tout un être humain qui a ses propres problèmes, sa famille, un métier, une vie privée. Il doit gérer tout cela. Il reste un facilitateur auprès de tous les habitants… ».

L’après-midi de ce premier rendez-vous fut consacré à la sempiternelle problématique de la cyber-sécurité. Une priorité pour les élus qui se doivent aussi de protéger leurs administrés face à ces dangers du numérique.

« C’est vrai que cet aspect de « cyber criminalité » a beaucoup évolué, souligne Jacques GILET, ceux qui la pratiquent utilisent des supports technologiques qui sont en apparence des outils officiels, deux témoignages de maire « cyber attaqués » serviront justement de base de discussion à nos travaux… ».

Des arnaques sur des travaux assurés par ces collectivités. Un fléau qui touche de plus en plus les communes rurales.

 

 

Cap sur la Bretagne et les avantages du littoral

 

Au-delà de ces sujets, la convivialité reste de mise lors de ces retrouvailles entre élus territoriaux qui se connaissent bien. On aura pu le constater lors des pauses café, indispensables pour créer du lien et faciliter les échanges.

Quant au voyage thématique annuel, il ne se fera pas, une fois n’est pas coutume, en terre étrangère dans l’un des autres états européens cette année. Les congressistes mettront le cap du 03 au 06 novembre vers la Bretagne, et plus spécifiquement, dans la région de Rennes, capitale régionale, avant de pousser un peu plus vers le littoral du côté de Saint-Malo et pour conclure au Mont-Saint-Michel, qui comme chacun le sait se situe à cheval entre Bretagne et Normandie !

« Le choix de la Bretagne s’explique, précise Jacques GILET, de temps en temps, les maires ont envie de s’immerger aussi dans l’une des contrées de l’Hexagone. On a déjà visité une vingtaine de pays. Il y a trois ans, c’était l’Occitanie. Là, ce sera le littoral qui servira de point d’ancrage lors de ce séjour qui s’annonce riche et passionnant… ».

Il restera alors une ultime journée de travail, accueillie au même endroit le 22 novembre. Il sera alors temps de parler de la maîtrise de l’énergie, un enjeu majeur pour les communes.

 

Thierry BRET

 

 


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Candidate écologiste du Nouveau Front Populaire (NFP) lors des élections législatives du 29 juin et 07 juillet 2024 – elle était arrivée par deux fois au second tour de ces échéances -, Florence LOURY n’a pas tardé à réagir à l’exclusion du député de la première circonscription de l’Yonne, Daniel GRENON, de sa famille politique, le Rassemblement National. Une décision, rendue publique il y a quelques jours par les instances nationales du mouvement bleu marine…

 

TRIBUNE : « J’ai appris par voie de presse que Daniel GRENON avait été définitivement exclu du Rassemblement National pour avoir tenu des propos racistes lors du débat qui m’opposait à lui, devant les journalistes de « l’Yonne Républicaine ». Désavoué par son parti, il est maintenant un homme seul.

Daniel GRENON choisit de ne pas répondre à la presse. Pourtant, la question de sa démission doit se poser à lui. Il ne représente pas le RN à l’Assemblée Nationale, il a trompé ses électeurs. Il n’est plus que député de lui-même. Daniel GRENON, reconnu raciste par le Rassemblement National, lui-même, sera très certainement condamné par la justice pour ce délit.

En effet, le procureur de la République d’Auxerre a ordonné une information judiciaire pour ses propos discriminants envers la communauté maghrébine. J’ai été invitée à témoigner en août dernier.

 

 

Les journalistes de « l’Yonne Républicaine » ont transmis à l’enquêteur de la police judiciaire l’enregistrement du débat du deuxième tour des élections législatives. Les faits seront faciles à prouver.

Daniel GRENON a remis en cause les piliers même de notre société : la liberté, l’égalité et la fraternité. Ses propos l’écartent encore plus de l’arc républicain, ils entachent sa crédibilité de représentant de la Nation. Les citoyens en prennent conscience.

En conséquence, le député de la première circonscription de l’Yonne devrait avoir la décence de reconnaître ses propos haineux, prendre acte de la décision de son parti et démissionner pour permettre aux électeurs de se prononcer en toute sincérité au travers de nouvelles élections législatives… ».

 

Florence LOURY

 

Candidate écologiste du Nouveau Front Populaire aux élections Législatives du 29 juin et 7 juillet 2024

 


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L’initiative est audacieuse. Tant sur le papier que dans la réalité. Elle a pour objectif de valoriser des jeunes gens, âgés de 16 à 25 ans, celles et ceux qui intègrent d’ordinaire la catégorie des « décrocheurs » du monde scolaire pour en faire désormais des « héros » ! Une vertu, faite de bravoure et de courage, pour rejoindre, pourquoi pas, des filières professionnelles qui inspirent habituellement la jeunesse. On peut citer les métiers de sapeurs-pompiers, de policiers, d’infirmiers, d’ambulanciers, de gendarmes… Des héros à la sauce de la Mission Locale auxerroise, en quelque sorte !

 

AUXERRE : Dans la catégorie héroïque, au point de vue musical, nous avons le choix à se mettre entre les oreilles. Soit le mythique titre standard, datant de 1977 de l’Ange blanc de la pop britannique, trop tôt disparu, j’ai nommé, David BOWIE ! « Heroes » ! Chacun a dans la mémoire la ligne mélodique et sirupeuse qui s’égrène avec lancinance dans les esprits. Soit, son antidote et son contraire, le fameux « Je ne suis pas un héros » de l’éternel Daniel BALAVOINE ! Autre vision de ce que peut être réellement un héros, en mode ange déchu.

On peut présumer que les responsables de la Mission Locale d’Auxerre, son chargé de communication en tête, Tristan TEORE, optent volontiers pour la vision britannique du thème, mettant en exergue en les glorifiant ces femmes et ces hommes que rien n’arrête pour aller de l’avant. Surtout lorsque l’on échafaude une animation pour la troisième année consécutive dont le nom de code n’est autre que la « Semaine des Héros » !

Débutant ce lundi 21 octobre, la manifestation qui se déroule jusqu’à vendredi, accueille une dizaine de jeunes gens, âgés de 16 à 25 ans, principalement issus des quartiers prioritaires et/ou en décrochage scolaire, pour une expérience enrichissante et formatrice.

Explication de Tristan TEORE : « Les objectifs de la « Semaine des Héros » sont de permettre à ces jeunes de découvrir une variété de métiers liés à la sécurité, la santé, le bien-être citoyen, de les sensibiliser à l'engagement bénévole et également de revaloriser l'image de tous ces corps de métiers, auprès de notre jeune public. Les participants auront également l'opportunité de recevoir une certification en Sauvetage Secourisme du Travail (SST), qui valorisera leur parcours professionnel... ».

Une initiative heureuse à réitérer dès l’année prochaine, on l’imagine, pour un quatrième rendez-vous, tout aussi bien ficelé. Quant au programme de réjouissances qui attendent ces jeunes gens, on le découvre dans son intégralité, ci-dessous. Un programme riche et éclectique, digne des « héros » !

 

Le programme de la semaine :

 

Lundi 21 octobre 2024 - En matinée : table Ronde La semaine a débuté par une table ronde le matin, où les jeunes ont eu l'occasion de dialoguer avec des professionnels expérimentés. Cette session a permis aux participants de poser des questions, de partager leurs aspirations et de créer des liens dans une ambiance conviviale. L'après-midi sera consacré à une visite instructive de la caserne des pompiers à Auxerre, où les jeunes pourront découvrir l'équipement, les procédures et la vie quotidienne de ces véritables héros du quotidien.

Mardi 22 octobre 2024 : collecte produits d’hygiène en grande surface. L’équipe de jeunes sera présente en grande surface pour collecter des produits d’hygiène. Ces produits serviront à créer des paniers garnis destinés aux personnes démunies de la région. Cette initiative bénévole offrira aux participants la satisfaction d'apporter leur aide à la communauté.

Le tantôt, confection de repas en collaboration avec l’EAA des Hauts d’Auxerre. Par la suite, les jeunes adultes auront l'occasion de participer aux maraudes accompagnés d'un groupe d'adultes. Ces repas seront distribués aux personnes dans le besoin lors de maraudes, en partenariat avec l'association « Auxerrevice des Démunis ».

Mercredi 23 octobre et jeudi 24 octobre 2024 : ces deux journées seront consacrées à l'obtention du diplôme SST, qui renforcera la crédibilité des participants sur le marché de l'emploi et les préparera à intervenir efficacement en cas d'urgence. La semaine se clôturera par une session de restitution, où les jeunes partageront leurs expériences et les leçons apprises au cours de cette semaine si spécifique.

Vendredi 25 octobre 2024 : journée de coaching et bilan de la semaine avec la restitution des expériences acquises.

 

Thierry BRET

 

 


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C’est un vent de colère qui a soufflé sur la 16ème édition de « Cité 89 ». Si le thème retenu cette année, « l’Yonne de demain » se voulait résolument tourner vers l’avenir, les visiteurs habituels du salon, que sont les maires, élus et autres responsables des collectivités territoriales, avaient surtout en tête l’actualité présente, à savoir, la baisse annoncée de 16 millions d’euros dans l’enveloppe budgétaire départementale. Conséquence des sept milliards d’euros d’économies envisagés dans le cadre du projet de loi de finances 2025 proposé par le gouvernement BARNIER. Une décision qui en a fait « tousser » plus d’un, à commencer par le premier vice-président du Conseil départemental, Grégory DORTE, dont les propos virulents ont résonné à la manière d’un signal d’alarme…    

 

AUXERRE : « L’heure est grave Grégory, la maison France brûle… ». Des propos du président Patrick GENDRAUD, absent pour raison de santé, dont le premier vice-président de l’instance départementale, Grégory DORTE, s’est largement fait l’écho à l’heure des discours inauguraux : « après nous avoir tondu à blanc, l’Etat nous cherche encore de la laine sur le dos mais de la laine, nous n’en avons plus du tout ! ».

Peu amène dans son intervention à l’égard du gouvernement en place, le maire de Pont-sur-Yonne a ironisé sur le montant des économies demandées : « trente, quarante, soixante milliards… ? Nous avons l’impression qu’on joue avec des milliards comme avec des cacahuètes ! ».

 

Les départements ne sont pas responsables de ce naufrage

 

Rhabillant au passage, (mais il est vrai qu’à Lausanne, les hivers sont rudes !), l’ancien ministre de l’Economie et des Finances, Bruno LE MAIRE, recordman de longévité à un tel poste : « à quel moment, en sept ans d’exercice, est-on arrivé à un tel naufrage ? L’iceberg, puisqu’il est question de gel, n’est pas apparu soudainement ni même après une dissolution désastreuse pour notre pays. Et ce serait à nous, collectivités trompées, de payer la chambre ! ».

Grégory DORTE a rappelé également qu’en matière d’économies, le département avait depuis longtemps fait sa part en matière de redressement des finances publiques, avec un désendettement de 115 millions d’euros sur sept ans, alors même qu’il devait faire face à une hausse explosive des dépenses sociales liées à l’autonomie, l’insertion, le handicap ou à la politique de l’enfance. Face à cette dette abyssale annoncée, de 3 200 milliards d’euros, soit 114 % du PIB, à chacun de prendre ses responsabilités : « la dette, c’est l’Etat qui la porte, c’est sa gestion ! Nous tous, communes, collectivités, ne cumulons « que » 150 milliards d’endettement, dont une part ne nous appartient même pas. Que l’on ne vienne pas nous dire que nous sommes seuls responsables de ce naufrage ! ».

 

 

 

Différer les travaux dans les communes en attendant mieux ?

 

Maire de Gron, Stéphane PERENNES est un familier du rendez-vous biennal qu’est « Cité 89 ». L’ancien directeur de MFR, aujourd’hui responsable de l’association « Mobil’éco », apprécie notamment les valeurs de solidarité que l’on peut y trouver, face aux difficultés voire parfois, à la solitude qu’un élu peut rencontrer le temps de son mandat : « l’on y rencontre une véritable notion de cohésion et d’unité des maires présents. On se croise parfois sur le territoire, que ce soit à la Communauté de communes ou d’agglo, mais sans cet effet de groupe comme ici. Une notion de solidarité d’autant plus importante face à l’inquiétude partagée et l’on se dit qu’il va peut-être falloir se serrer les coudes… ».

Lui aussi se refuse à voir les maires porter le chapeau : « on ne peut pas tout nous mettre sur le dos et surtout pas, sur le dos des gens qui essaient de faire tourner le territoire et en sont les acteurs de terrain, tout ça pour sauver la mise… ».

Inquiet du climat anxiogène et des interrogations portées par les citoyens, « on est à la croisée de quelque chose et l’on a intérêt à ne pas oublier les personnes qui souffrent aussi… ».

Avec l’obligation, compte tenu du contexte économique, à remiser à plus tard certains travaux : « on a des projets de territoire qui sont différés sur 2026, 2027 si ça va mieux, ce qui veut dire aussi que les entreprises devront attendre pour avoir les marchés… ».

 

 

Des présences insolites sur les stands mais ô combien nécessaires

 

Le temps d’une journée, « Cité 89 » est aussi l’occasion pour nombre d’élus ou d’agents territoriaux de trouver réponse à leurs diverses problématiques. Une centaine d’exposants étaient présents à cet effet, parmi lesquels nombre d’acteurs économiques ou institutionnels, que ce soit en matière de finance, d’environnement, de travaux urbains, d’établissement public ou encore, de culture et de santé.

Pour sa première participation, Agathe DEILLER a bien du mal à faire s’arrêter sur son stand les visiteurs, peut-être interloqués par la présence d’un atelier optique en pareil lieu… Forte d’un parcours professionnel d’une dizaine d’années, la jeune opticienne a pourtant créé un concept pouvant intéresser les maires de communes souvent bien isolées dans leur désert médical : « je leur propose des animations gratuites de sensibilisation à la santé visuelle à l’attention de leurs administrés. J’ai pu constater que nombre de personnes arrivant en établissement, n’ont pas vu d’ophtalmologiste depuis dix ans, parfois quinze ans, faute d’un manque de professionnels sur le territoire. Des pathologies jamais traitées ou trop tard, pouvant conduire à la cécité… ».

Un travail en amont prenant toute son importance quand on sait qu’une mauvaise vue engendre deux fois plus de chutes, favorise l’isolement, la perte d’appétit avec le risque, à terme, d’une arrivée en EHPAD plus rapide. Un sujet ô combien sensible pour le département, baisse des financements oblige… !

 

Dominique BERNERD

 

 

 

 

 


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