C’est le vrai feuilleton de l’été ! Mieux que les séries parfois indigestes et trash proposées à profusion sur les innombrables plateformes. L’adrénaline, en moins. Quoique ! Dans le monde politique, il y a aussi son lot de règlements de compte à « OK Corral ! » qui se vivent au quotidien en faisant des victimes, parfois collatérales.
Pour certains, c’est un véritable drame. Pour d’autres, une tragi-comédie à l’inspiration hellénistique. D’autres, encore, s’en moquent éperdument comme de leur première liquette ! A bientôt cinquante jours après le rendu des urnes par les suffrages, à la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale, voulue soudainement par le Président de la République, la France n’a toujours pas de Premier ministre à la barre ni de gouvernement.
Et si le nom de Gabriel ATTAL revenait en grâce ?
Certes, diront les puristes, nous sommes dirigés à l’heure actuelle par un gouvernement « démissionnaire ». Qui a à sa tête, un Premier ministre tout aussi « démissionnaire » que son équipe, mais dont le patronyme ressort aussi régulièrement pour se succéder, pourquoi pas, à lui-même ! A quand un « Gabriel ATTAL II, le retour » ?!
Pourtant, dixit le chef de l’Etat en personne, « il se consacre nuit et jour à ce dossier et fait son maximum pour trouver la personne idoine en la désignant ». Une vérité de Lapalisse qui rassure, on s’en doute, une grande majorité de nos compatriotes ! Il est vrai que ces derniers avaient peut-être d’autres chats à fouetter depuis le début juillet. Entre la sacro-sainte et très attendue période estivale, synonyme de lâcher prise, d’oubli et congés, et les Jeux olympiques de Paris, voire Paralympiques, que l’on nous a vendus à hautes doses médiatiques. Légitimement, d’ailleurs, le double évènement sportif universel ne revenant dans l’Hexagone, dans sa formulation estivale, qu’une fois par siècle.
Quand la candidate du NFP s’auto-proclame Première ministre !
Donc, si vous avez pris soin comme des millions de Français de couper tous les canaux d’information durant cette période bénie des dieux, autant dire tout de go que vous n’avez rien manqué ou presque de fondamental, qui vous aurait fait perdre le fil de votre feuilleton ! Si tant est qu’il s’inscrive parmi vos favoris, ce dont je ne suis pas certain vu le désintérêt chronique et appuyé que les Français ont pour la chose politique depuis des années…
Dire que le Président de la République n’a pas eu le choix des prétendants sur la grille de départ serait mentir. On ne compte plus les candidats envoyés par le Nouveau Front Populaire (NFP) qui réclame à cri et à corps la nomination de l’un de ses porte-voix à Matignon alors que les partis adverses n’en veulent pas. La dernière proposition en date, une singulière inconnue pour la plupart de nos concitoyens, Lucie CASTETS, en est même arrivée à s’auto-proclamer Première ministre avant l’heure (et surtout la désignation officielle !), en effectuant la tournée des popotes cet été dans de nombreuses collectivités hexagonales afin d’assurer sa promotion ! En termes de pugnacité et de volonté, c’est sûr, cette future quadragénaire a démontré qu’elle avait du tempérament ! Mais, malgré une réception courtoise à l’Elysée, Emmanuel MACRON lui a signifié son refus…catégorique !
Envoyer quelqu’un de droite à Matignon, une suggestion de SARKO !
De CASTETS à CASTEX, il n’y a qu’un pas. Orthographiquement parlant, bien sûr ! Notre ancien Premier ministre, aujourd’hui patron de la RATP où il essaie de remettre le métro sur de bons rails, avait laissé un souvenir plutôt sympathique dans la classe politique, jouissant même d’une côte de popularité assez surprenante à la sortie de son mandat. Etonnamment, il n’intègre pas à date la liste des possibilités ministérielles…
Aujourd’hui, alors que la barre des cinquante jours sans gouvernement officiel se profile à l’horizon, d’autres ténors de la politique sortent du bois pour faire pression sur un président de plus en plus étriqué dans sa vêture élyséenne. Nicolas SARKOZY est sorti de sa réserve et exige que le chef de l’Etat choisisse enfin un représentant de la droite – puisque, selon lui la France est dans ce courant de pensée idéologique -, avec comme référent Xavier BERTRAND, actuel président de la région des Hauts-de-France, et qui fut un candidat malheureux à la primaire des Républicains en 2022. Battu par une Valérie PECRESSE dont aura pu apprécier ensuite le parcours !
Une drôle d’histoire belge…
« Il faut laisser du temps au temps » ne cessait de répéter jadis le « sage » président socialiste François MITTERRAND, passé maître en fin renard qu’il était dans l’art de l’entourloupe et de la combinaison stratégique ! Là où les choses commencent à se gâter sérieusement, c’est que face à la problématique de la mondialisation et son contexte géopolitique incertain avec ses conflits à l’appui, face aux nécessités impérieuses de relancer notre industrialisation et notre économie, face aux soucis humains engendrés par la crise sanitaire et sociale qui sévit en France depuis tant d’années, face à ce besoin qu’expriment nos compatriotes à vivre mieux et en sécurité en se voyant doté d’un pouvoir d’achat convenable; il y a urgence à agir très vite ! Sinon, gare à l’explosion sociale ! Inquiets, les milieux entrepreneuriaux sont également suspendus aux décisions de ce choix ministériel d’où il découlera ensuite la mise en place du budget, de la fiscalité, de la relance économique.
Emmanuel MACRON a eu le temps de réfléchir, lui qui possède des neurones en parfait état, pour trancher ce nœud gordien qui finit par paralyser la France. Il est donc grand temps de faire fi des multiples trêves olympiques/paralympiques/estivales et de remettre la France en marche. Pour un ancien « marcheur », cela semble naturel. Sinon, nous pourrions continuer à vivre une drôle d’histoire belge, eu égard à nos voisins qui se sont vus privés d’un gouvernement et d’un Premier ministre durant deux ans, faute de cohésion…
Thierry BRET
Alain DELON a rejoint le ciel des artistes. Le dernier d’un immortel carré d’as, composé de Jean-Paul BELMONDO, Lino VENTURA, Jean GABIN et lui-même. Sa mort a aussi déchaîné les commentaires acerbes de l’extrême gauche. Un tweet de Gabriel ATTAL laisse songeur : « DELON et BELMONDO nous ont laissé Omar SY, là-haut, ils doivent bien se marrer….». Le décès d’Alain DELON, c’est aussi la mort d’une époque.
Nous pouvons saluer la vie de cet artiste. Plus de 62 ans de carrière, une reconnaissance internationale dans le monde entier : de la Chine à l’Espagne, en passant par la Russie et le Japon, presque tous les pays d’Europe, aussi. Des prix et des médailles dans tous ces pays. Et si on n’apprécie pas l’acteur, on peut saluer l’homme. Il a toujours revendiqué son patriotisme, en précisant qu’il devait tout à l’armée. Il a rejoint la guerre du Vietnam, juste après Den-Bien-Phu. Il a risqué sa vie pour le drapeau français et une « Marseillaise ». A Saigon, après avoir volé une « Jeep » pour vadrouiller avec des amis, il fait quatre mois de prison, puis quitte l’armée, et rencontre, sans le vouloir, les caméras de l’industrie du cinéma…
Le traumatisme de toute sa vie : ses parents divorcent quand il avait quatre ans ! Cet épisode dramatique reviendra dans sa mémoire et son inconscient, toute sa vie… Pas de lycée, pas d’études, pas d’école de théâtre… Il jouait par instinct… Il aura fallu qu’il attende 62 ans de carrière, pour avoir enfin la reconnaissance de ses pairs, avec un César d’honneur ! Lors de la remise de ce prix, il déclara : « Je le prends comme un hommage posthume, de mon vivant… Il paraît que je suis une star, et ça je le dois au public…je dis merci au public et qu’au public… ».
Un ego surdimensionné, clé de la réussite ?
Il commence sa vie dans la rue : il aurait pu devenir un voyou. Le hasard des petits boulots, comme garçon de café, lui a permis de réaliser des rencontres déterminantes. Puis, la chance sera au rendez-vous : ses premiers films, avec de grands metteurs en scènes, et de sublimes actrices et acteurs, le feront connaître très vite au grand public… Il enchaîne des films qui laisseront une empreinte indélébile dans l’histoire du septième art.
Une vie sentimentale tumultueuse, et un ego surdimensionné, façonneront sa légende. On peut se poser la question : l’ego n’est-il pas une clef pour réussir ?
Taquiné par un journaliste, un jour il s’expliqua sur le fait qu’il parle de lui à la troisième personne du singulier. Il a répondu : « dans un film où j’étais à la fois acteur et producteur, afin de différencier mon rôle spécifique dans chacune de mes missions, quand je parlais de l’acteur, je disais, Alain DELON… et j’ai gardé cette habitude… ». Bon, une histoire réaliste mais opportune pour satisfaire…l’ego !
Quelques propos mal intentionnés
Le décès d’Alain DELON déchaîne les passions et aura fait naître des commentaires démentiels du côté de l’extrême gauche, surtout des persifleurs de LFI. Ils se sont presque réjouis de sa mort, sans aucun respect pour sa famille et tous ceux qui ont aimé l’acteur. Pire encore, c’était un homme de droite : « je suis de droite, même d’extrême droite, mais tout ça c’est pareil… ». Impardonnable pour les intégristes du discours inclusif et de la doxa gauchiste. Pire encore, il avait pour amis, Brigitte BARDOT, Jean-Marie LE PEN, Philippe de VILLIERS… De toute façon, si comme DELON, vous êtes contre le mariage pour tous, vous êtes taxés d’homophobie ! Si vous êtes de droite, vous êtes costumés façon raciste, patriarcal, blanc, colonisateur, hétéro genre macho…Bref, être de droite pour les extrémistes ne donne plus droit à la parole, et on ne vous serrera pas la main. J’en veux pour preuve, les scènes ahurissantes observées à l’Assemblée nationale…
Maintenant, il est peut-être en paix, et il est mort si souvent dans ses films (plus de 25 fois), qu’il a le droit aujourd’hui d’entrer dans l’éternité…
Laissons-lui la parole
Bernard PIVOT a fait subir à Alain DELON, lors d’une célèbre émission, le fameux questionnaire de Proust. Les questions lui donneront l’occasion d’affirmer que sa drogue favorite, c’est l’amour. Qu’il privilégie l’honneur et abhorre le virtuel. Il voudrait bien être réincarné en malinois…Mais enfin et surtout, quand l’animateur lui demande : « et quand vous arriverez là-haut, que voudriez-vous que Dieu vous dise ? ». Alain Delon répondra : « Puisque tel est ton plus grand désir et ton plus profond regret, viens, je te mène à ton père et à ta mère, afin que pour la première fois, enfin tu les vois ensemble… ».
Laissons-lui le dernier mot
Il écrivit un jour ce texte : « Je vais quitter ce monde sans me sentir triste. J’ai tout vu et tout vécu. Je déteste l’époque actuelle, j’en suis malade ! Je vois tout le temps des créatures vraiment détestables. Tout est faux, tout est remplacé, tout le monde se moque de l’autre sans se regarder. Il n’y a même pas de respect pour la parole donnée. Seul l’argent compte. On entend parler de crimes à longueur de journée. Je sais que je quitterai ce monde sans en être triste ! ». Salut l’artiste !
Jean-Paul ALLOU
L’idée fait d’année en année son petit bonhomme de chemin. En Bourgogne Franche-Comté, entre autres, où l’initiative n’a pas encore été adoptée de manière formelle même si l’on y pense fortement. Pas comme dans la région des Hauts-de-France où les instances de la FRTP (Fédération régionale des Travaux Publics) distribuent les bons et mauvais points depuis plusieurs saisons en rendant publique la liste des payeurs indélicats qui prennent leurs aises côté timing avant d’honorer leurs traites !
Les délais de paiement, à géométrie variable. Une plaie ouverte qui parfois ne se cicatrise jamais pour les entreprises qui en subissent les effets néfastes et dévastateurs pour leur trésorerie. Un phénomène désormais récurrent qui agite certaines filières corporatistes comme le bâtiment et les travaux publics. Des filières qui ont un réel besoin de trésorerie pour faire tourner tout l’édifice. Et qui s’écroule de plus en plus, à cause de cette pratique qui est malheureusement entrée dans les mœurs de la vie entrepreneuriale. Autre temps, autre conception du respect et des engagements…
Les adhérents de la FRTP (Fédération régionale des Travaux Publics) y sont confrontés dans leur quotidien. « Nous vivons des retards de règlement de plus en plus insupportables, confie le président de la FRTP Bourgogne Franche-Comté, Vincent MARTIN. Des retards qui peuvent conduire à des situations catastrophiques pour les boîtes qui évoluent sur ce secteur d’activité… ».
De trente à quarante-cinq jours de délai par le passé, la périodicité des paiements pour honorer les services et prestations des professionnels des TP est passée dorénavant à 80, voire une centaine de jours !
Proprement scandaleux ! Inadmissible pour les dirigeants de la FRTP de France et de Navarre qui dénoncent régulièrement en haut lieu ces principes de mauvais payeurs qui mettent à mal la survie de toute une noria d’acteurs économiques, et non des moindres. Des entreprises qui interviennent au quotidien dans les projets d’aménagement du territoire…
Diffuser la liste des mauvais payeurs : les Hauts-de-France en précurseur !
Conséquence funeste : le nombre de défaillances d’entreprises a augmenté du fait de ces retards de trésorerie qui s’accumulent au fil du temps car à l’autre bout du spectre, les factures à payer aux fournisseurs n’attendent pas ! Matériels, matières premières, salaires, amortissements bancaires : la liste est loin d’être exhaustive.
Quant aux délais « cachés », ils existent bel et bien entre maîtres d’œuvre et maîtres d’ouvrage sur les chantiers de l’Hexagone : de quoi rendre plus obscur et cornélien encore le dilemme !
« On n’est pas la banque de nos clients, clame Vincent MARTIN, qui fustige sur une situation qui pénalise et fragilise l’ensemble de la profession. Il pointe de l’index les organismes parapublics très connus qui usent et qui abusent à satiété de cette « liberté » contraire à la loi ! D’ailleurs, ces entités qui mettent en péril l’existence des entreprises pourraient bien trembler à l’avenir. La récente initiative de la FRTP des Hauts-de-France devrait faire florès et s’étendre telle une traînée de poudre dans le reste de l’Hexagone : la publication d’une liste noire des mauvais payeurs publics ! En juin dernier, la fédération régionale des Hauts-de-France n’a pas hésité à diffuser le top 20 des acheteurs non-respectueux des textes législatifs qui confondent les délais de paiements avec les calendes grecques !
Un drôle de hit-parade au succès garanti ! Naturellement, l’organisme ne s’est pas fait prier pour faire circuler en parallèle la liste des bons élèves, c’est-à-dire ceux qui s’acquittent de leurs factures dans les meilleurs délais !
En Bourgogne Franche-Comté, Vincent MARTIN, le sémillant responsable de la FRTP, promet de faire la même chose à l’avenir !
Histoire de gagner davantage en visibilité sur les structures qui jouent le jeu et en efficacité afin de faire rentrer de la trésorerie. Une idée géniale que d’autres secteurs économiques pourraient bien dupliquer si le cœur leur en dit…
Thierry BRET
Ultime exercice médiatique d’avant les vacances pour le porte-étendard, toujours très prolixe et jamais avare en analyses contextuelles, de la fédération régionale des travaux publics de Bourgogne Franche-Comté, Vincent MARTIN. Conviant les représentants de la presse lors d’une conférence explicative dans l’un des salons climatisés (un peu trop !) d’une chaîne hôtelière de Dijon, le président de la FRTP BFC a brossé un tableau réaliste et peu enclin à l’optimisme béat à l’amorce de la nouvelle saison.
DIJON (Côte d’Or) : On l’a connu beaucoup plus jovial par le passé, le président de la Fédération Régionale des Travaux Publics de Bourgogne Franche-Comté ! Et même si ses premiers mots se veulent un tantinet rassurants – « il n’y a pas encore de situation de gravité » -, qu’à cela ne tienne, Vincent MARTIN demeure avant tout autre chose très lucide et réaliste, quant à l’analyse de l’exercice écoulé, perturbé par la double configuration électorale, entre européennes et législatives. Un mot d’ordre revient en boucle dans ses pensées comme un incessant leitmotiv à s’appliquer à soi-même : la vigilance. Un choix étymologique qu’il assortit volontiers à un autre terme : la prudence.
Ne pratiquant jamais la langue de bois, le président MARTIN aura donc retardé l’échéance jusqu’aux confins de ce mois de juillet « mi-pluie, mi-chaleur » pour donner sa vision personnelle et tirer les enseignements de la conjoncture économique, inhérente à un secteur d’activité ô combien fondamental pour les collectivités. « Quand le bâtiment va, tout va ! », précise l’adage. C’est bien connu. Il en est de même pour l’autre volet de cette filière, les travaux publics.
« On aura toujours besoin d’infrastructures dans la région »
Tempérant volontairement ses propos, Vincent MARTIN ne se veut pas encore trop alarmiste. Pourtant, l’inquiétude est latente. Cela se sent à fleur de peau surtout quand il évoque les difficultés de toutes ces entreprises de la filière qui commencent à subir les contrecoups de la crise économique. L’impact est d’ailleurs immédiat sur la visibilité sur le carnet de commandes. On connaît ensuite le mécanisme, simple comme bonjour, les investissements se réduisent et les recrutements en personnels qualifiés se raréfient…
Le regard un peu plus pétillant et relevant la tête comme pour prendre les journalistes à témoin, l’orateur se dit néanmoins confiant en l’avenir : « on aura toujours besoin d’infrastructures nouvelles sur notre territoire… ».
Une évidence, certes, mais qu’il est bon de se remémorer à voix haute, histoire de se rasséréner. Une forme de méthode Coué ? Peut-être ! Elle semble porter ses fruits car Vincent MARTIN n’a rien perdu de sa superbe et de sa verve pour défendre bec et ongles les intérêts des entrepreneurs de la filière, confrontés à la dure réalité du marché.
S’intéresser au développement des projets plus modestes
Le nœud gordien de ce dossier propre aux professionnels des TP reste la sempiternelle problématique de la commande publique ! Le taux de dépendance des entreprises à son égard s’élève à 70 % ! C’est énorme !
Nonobstant, l’année 2024 n’est pas aussi mauvaise que cela, de l’aveu du président sur ce sujet. Le légitime développement des territoires en est la noble cause, il va de soi.
« Le tort, ajoute-t-il en répondant à l’une des questions d’un confrère, c’est que les collectivités ont trop ciblé nos interventions sur des projets de réalisation de grosses infrastructures par le passé, négligeant ainsi les dossiers de chantiers moins importants, présentés par de plus petites communes… ».
D’où la nécessité à l’avenir de réfléchir différemment sur l’aménagement des territoires. « Il serait même souhaitable de repartir à zéro, lâche tout de go le président de la FRTP BFC, et de travailler avec une autre approche dans le cadre du nouveau CPER (Contrat Plan Etat Région) à initier... ».
D’ailleurs, Vincent MARTIN esquisse la possibilité de développer des rapprochements forts avec les collectivités locales et les départements. Où l’on ne s’interdirait pas, bien au contraire, de soutenir le développement de projets liés à des infrastructures plus modestes, en parallèle des habituels méga-chantiers.
Une idée est soutenue par le patron des travaux publics de la région : la création d’un « pacte d’aménagement du territoire ». Il pourrait se décliner dans le cadre du Contrat Plan Etat Région, le fameux CPER.
« On pourrait y intégrer des co-financements à l’échelle des départements, souligne Vincent MARTIN, et sortir ainsi de leur ignorance coutumière les zones rurales… ».
Une suggestion qui pourrait être très bénéfique à terme sur des territoires ruraux à l’instar de la Nièvre, de la Haute-Saône ou de l’Yonne…
Remettre l’église au centre du village !
Dès septembre, Vincent MARTIN va donc prendre son bâton de pèlerin, non pas pour rejoindre Saint-Jacques-de-Compostelle, mais bel et bien pour dévoiler et expliquer la nouvelle feuille de route de la fédération professionnelle auprès des parlementaires de la région. Et leur glisser, au préalable, à l’oreille quelques bonnes idées utiles et pratico-pratiques qui s’amoncellent dans sa besace !
« Après les législatives, précise le président de la FRTP régionale, nous avons déjà pris attache via un courrier avec les députés de Bourgogne Franche-Comté. Des rencontres en direct vont s’organiser à partir du mois de septembre dans les huit départements avec les parlementaires, permettant ainsi de présenter la filière, ses activités et nos problématiques… ».
Une position très claire de la part de la FRTP qui veut être plus que jamais force de propositions auprès des élus en aidant aux décisions à l’investissement des collectivités locales et territoriales. Histoire de rappeler si le besoin s’en faisait sentir que le développement et l’aménagement d’un territoire ne peuvent s’envisager autrement que par le biais d’une osmose collaborative parfaite et réussie entre les décisionnaires politiques et les acteurs de la filière économique.
Pour couronner le tout et corroborer cette prise de décision, les instances de la FRTP ne manqueront pas de rencontrer, aussi, les principaux représentants des associations de maires ruraux et de maires de France dans les semaines à venir. Une stratégie de communication novatrice et décomplexée qui pourrait peut-être juguler la réduction des dépenses publiques sur les infrastructures.
Pertinent, Vincent MARTIN le conçoit volontiers : « comment développer un territoire et se placer au service de ses habitants en optimisant leur confort, si les infrastructures ne sont pas encouragées par les décisions politiques et subissent des coupes sombres dans leurs budgets ?! ».
Immanquablement, on pense aux bienfaits apportés dans les communes par des réalisations requérant l’apport et l’intervention de professionnels des travaux publics comme l’eau, la fibre, les voiries, le ferroviaire, etc.
Il est donc grand temps pour le numéro un de la Fédération corporatiste régionale de replacer l’église au centre du village en termes de communication et de propositions. Une église que naturellement les adhérents de la FRTP auront pris soin de construire ensemble et virtuellement en amont !
Thierry BRET
Le manichéisme fait partie des qualités ou des défauts des hommes politiques et de ceux qui œuvrent dans les coulisses du pouvoir. Il permet la mise en place de stratégies plus ou moins élaborées. Ce trait de caractère s’exerce consciemment ou inconsciemment pour celles et ceux qui en sont dotés naturellement.
Nous parlons d’un dualisme et d’une conception du bien et du mal comme deux forces égales et antagonistes. Une personne affublée du caractère de manichéen, se caractérise par un esprit tortueux dont le but est d’arriver à ses propres fins par n’importe quel moyen, sans impliquer cependant sa responsabilité directe. C’est une religion devenue l’adjectif qui caractérise celui qui associe le bien et le mal dans une même fonction : aboutir au résultat escompté. Bien entendu, il laisse croire qu’il combat le mal… Une attitude consistant à simplifier les rapports du monde, ramenés à une simple opposition entre le bien et le mal.
Un peu de référence historique
Si le terme « manichéen » désigne de nos jours une pensée sans nuances, son origine remonte au IIIe siècle de l’ère chrétienne. Le message du prophète iranien Mani donnera naissance à une religion, le manichéisme, qui se diffusera largement du Moyen-Orient à l’Europe et jusqu’en Chine. Avant d’être combattu et d’agoniser lentement. Cependant, la doctrine se disperse depuis longtemps dans l’esprit de nombreux dirigeants politiques. Notons tout de suite que le manichéisme fait partie de la culture iranienne, ce qui nous aide à comprendre l’attitude des mollahs de ce grand pays.
Saint-Augustin étudia le manichéisme et l’embrassa un temps. Il se désolidarisera de cette religion qu’il juge païenne ! Napoléon avait caractérisé Talleyrand (« Le Diable boiteux ») de manichéen, en déclarant : « Talleyrand, c’est de la m… dans un bas de soie… » ! L’ombre et la lumière dans une même personne.
Talleyrand a tout de même réussi à épouser toutes les causes de son époque : la royauté, la révolution, la république, l’empire et encore la royauté. Il gagne ses galons de grand stratège, en tant que prince, lors du congrès de Vienne, en évitant, après Waterloo, l’occupation de la France. Son plan, lors de ce congrès, est dans tous les manuels de stratégie ! Il a contribué à l’avènement de l’empereur Napoléon 1er, pour ensuite le trahir ! Cela laisse à penser que de nombreux dirigeants ont pris en compte cette citation de Talleyrand : « La politique, ce n'est qu'une certaine façon d'agiter le peuple avant de s'en servir »…
Le manichéisme au cœur de la vie politique hexagonale
Après avoir fidèlement servi Georges POMPIDOU à l'Élysée, Pierre JUILLET et Marie-France GARAUD contribuent largement à la carrière de Jacques CHIRAC avant de se brouiller avec lui. Ils vont œuvrer dans l’ombre pour « détruire » l’image de CHABAN-DELMAS afin qu’il soit écarté de la course à l’Elysée, permettre l’élection de GISCARD d’ESTAING avec le soutien de Jacques CHIRAC. Au moment de la grave maladie de POMPIDOU, tout le monde pense à sa succession. Deux camps vont alors s’opposer : JUILLET et GARAUD d’un côté, et BALLADUR et JOBERT de l’autre. Les premiers cités, surnommés « les diaboliques » l’emporteront. En 68, ils choisiront le camp de la matraque, face aux étudiants. Ils pensent et disent, à juste titre, que le peuple finit toujours par préférer l’ordre au chaos ! Marie-France GARAUD écrit dans ses mémoires, qu’il lui était impossible de choisir entre François MITTERRAND et Valéry GISCARD d’ESTAING. Raison pour laquelle elle décida de se présenter aux dites élections ! Sa plus grande force : être inconnue du grand public.
Jacques CHIRAC a contre lui un certain nombre d’affaires qui ne l’ont jamais affaibli : les marchés publics des lycées d'Ile-de-France et le financement occulte de partis politiques, irrégularités dans la passation des marchés entre l'OPAC de Paris et des entreprises entre 1991 et 1994, les « frais de douche » du couple CHIRAC (plusieurs millions de francs), à la ville de Paris… Le président sortira triomphalement de toutes ces tracasseries. Robert BOULIN, un gaulliste historique, meurt dans des conditions non encore élucidées. BOULIN : suicide ou assassinat ?
Dans les deux cas, l’ombre de CHIRAC plane sur cette triste affaire… Rien n’empêchera ce dernier de réaliser deux mandats à la présidence de la République. En 1981, entre les deux tours de la présidentielle, quand on appelle au téléphone, le QG de Jacques CHIRAC, la réponse est sans appel : « Votez MITTERRAND ! »… L’ombre de la dissidence sans perdre de vue une position officielle se révèle alors : s’apitoyer sur le résultat du 10 mai 1981 ! Manichéisme, quand tu nous tiens !
Passons sur un esprit plus que manichéen : François MITTERRAND. Ce personnage, de l’histoire de France réussira à se faire élire au plus haut niveau de l’Etat, tout en ayant été décoré de la francisque par le Maréchal PETAIN ! C’est lui qui dira à CHIRAC, à la fin de son deuxième septennat : « Maintenant tu peux y aller, c’est ton heure »…
Emmanuel Macron en parangon du manichéisme
Quand il était ministre des Finances, nommé par François HOLLANDE, Emmanuel MACRON s’est révélé comme un libéral, choquant au passage les gauchistes. A seule fin de faire le buzz, il s’est plu durant des mois à dresser les Français les uns contre les autres, ficelle dont avait en son temps largement usé Nicolas SARKOZY. Un jour, les entrepreneurs contre les fonctionnaires, un autre les «outsiders» contre les «insiders», une autre fois les travailleurs contre les rentiers ou encore les politiques modernes contre les élus d'un ancien temps, étant sous-entendu qu'il y a d'un côté les bons et de l'autre, les mauvais.
Un seul objectif : lâcher le président HOLLANDE pour se présenter aux prochaines élections. Invité de la matinale de BFM TV-RMC, Emmanuel MACRON a mis en scène un nouveau duo infernal, estimant cette fois que: « la vie d'un entrepreneur est souvent bien plus dure que celle d'un salarié». Il aurait pu soutenir l'exact inverse sans plus se tromper, ce qui donne une idée de la profondeur du propos. Qu'importe, les Français qui aiment les combats singuliers, semblent voir dans cette dialectique guerrière une preuve de modernité. Sa popularité ne s'en porte que mieux. Et, plus que de faire avancer des réformes, c'est sans doute bien là l'objectif. Être élu avec la capacité de soutenir n’importe quelle théorie, et son contraire… Le locataire de l’Elysée exerce le pouvoir de manière manichéenne.
Tantôt il déclare qu’il faut combattre le RN et « Reconquête ! », qui ne sont pas selon lui, dans « l’arc républicain ». Encore une fois, Emmanuel MACRON a tout dit, tout fait, et son contraire, à ce sujet. Il a tancé en conseil des ministres Élisabeth BORNE qui tenait le même discours, à grand renfort de clairons pour que ça se sache. Notre président souhaite que le RN ne vienne pas à la cérémonie de « Panthéonisation » de MANOUCHIAN mais juste avant, invite Jordan BARDELLA (président du RN), à une rencontre avec les partis politiques.
A ce sujet citons le journal « le Figaro » Anne-Elen CHOMPRET, dans sa tribune du 20 février 2024 : « le président MACRON invite mais Emmanuel « désinvite » ? Voilà bien une lecture originale de la théorie des « deux corps du Roi ». Cette dernière, rappelons-le, invite le chef de l'État à ne pas oublier que ce que dit « Emmanuel » ne nous regarde pas. ». Interrogé au sujet de la loi Immigration et de la situation à Mayotte, Emmanuel MACRON a défendu la suppression du droit du sol, arguant qu'il fallait « casser le phénomène migratoire ». N'est-ce pas ironique dans la mesure où, en France métropolitaine, les camps de migrants se multiplient et les « OQTF » ne sont pas appliquées… ?
Bref, nous sommes en pleine schizophrénie politique ! Le mari de Brigitte est soupçonné de vouloir être en guerre contre la Russie afin de garder le pouvoir après 2027 ! Emmanuel MACRON a lancé un grand débat sur « la fin de vie » juste après la notation de Standard & Poor’s. Il avait usé de la même méthode pour focaliser l’attention sur sa déclaration d’envoi possible de troupes en Ukraine, afin de brouiller l’attention sur la révolte des agriculteurs…Une évidence s’est dessinée depuis que notre président est au pouvoir : c’est un parangon du manichéisme…
Méditons cette pensée de Georges Clémenceau : « En politique, on succède à des imbéciles et on est remplacé par des incapables »…
Paul GUILLON