C’est un véritable satisfecit pour les producteurs fermiers icaunais ! Lors du Concours régional des fromages fermiers de Bourgogne, les fabricants de ces excellents produits, concoctés à base de lait de chèvre – en grande majorité -, de vache et de brebis ont ramené pas moins de vingt-six médailles sur les cent huit remises lors de cette édition 2023, accueillie à Charolles.
CHAROLLES (Saône-et-Loire) : Quatorze professionnels arborant les couleurs de l’Yonne prenaient part à ce prestigieux concours régional où les papilles des jurés était mises en exergue, dégustations à l’appui.
Il s’agissait pour ces 85 spécialistes du goût et des saveurs d’évaluer la qualité et la texture des 219 échantillons de fromages présentés lors de ce rendez-vous annuel, accueilli dans la belle ville de Charolles, haut lieu de l’entrecôte et du faux-filet.
Vingt-six de produits fromagers icaunais ont su s’y distinguer en décrochant soit le précieux sésame de la victoire, avec la médaille d’or à la clé, soit d’honorifiques récompenses en s’octroyant au passage l’argent et le bronze. De quoi satisfaire l’ensemble de la filière agricole de l’Yonne !
Au total, on notait la présence de soixante-quatre producteurs bourguignons qui étaient désireux de décrocher une médaille pour la qualité de leurs produits.
L’Yonne dont la sélection de fromages fermiers à tester s’avérait être la deuxième plus importante derrière la Saône-et-Loire avec quarante-six échantillons de fromages a parfaitement réussi son concours. Le bilan est prometteur : sept médailles en or, onze en argent et huit de bronze.
Un résultat des plus encourageants à un an de la future épreuve, ce même concours régional bourguignon qui sera organisé à Auxerre le 25 mai 2024.
Le classement des médailles d’or :
SCEA La Ferme d’Ultéria Vézelay chèvre catégorie 1
GAEC DESMOUTIERS BRETON lactique mi sec chèvre catégorie 3
MERCY Carole Le P’tit Chèvre de Bernouil lactique mi sec chèvre catégorie 3
MERCY Carole Le p’tit Chèvre de Bernouil lactique affiné chèvre catégorie 4
GAEC BOUTAUT lactique frais vache catégorie V3
TRIMOULINARD Pauline cabrache catégorie A1
Ferme LORNE Soumaintrain IGP.
Thierry BRET
Paris-Nice, ce sont 1 088 kilomètres ferroviaires par la voie classique du PLM. C'est aussi une course cycliste renommée, symbole du début de saison. Dans la cité des « maillotins », ce nom évoque un établissement connu de longue date : dès les années 50 dans le guide Michelin. Ses chambres comportaient alors le chauffage central, la salle de bains avec bidet à eau courante ! En 1955, il y avait aussi trois tables étoilées à Joigny : le « Modern'Hôtel » des frères GODART, « L'Escargot », mais aussi la « Rôtisserie jovinienne », sise route de Montargis…
JOIGNY : Notre « Paris-Nice », quant à lui, sera référencé au Michelin jusqu'au milieu des années 80. Plus tard, viendra à sa tête, un jeune couple valeureux Claire (une fille GODART) et David, son mari en cuisine. Comme Serge LAMA qui chantait aimer les ports de l'Atlantique, c'est au bord de l'eau saline qu'ils se sont désormais établis.
En ce début août, on penserait légitimement s'installer en terrasse, jouxtant le pratique stationnement. Las ! Ce jour-là, une sorte de « mousson icaunaise » en décida autrement ! A l'entrée, un panonceau indiquait le changement de propriétaire. En poussant la porte, on aperçut Auguste le jeune chien débonnaire de la maison, qui telle une sorte de maître d'hôtel canin, faisait discrètement le tour des tables !
L’ADN de la maison : des assiettes bien copieuses !
La salle est lumineuse. Elle est aux couleurs du moment (gris et variante) et décorée de diverses cartes des terroirs vineux de France. C'est alors que, fort élégamment, le verre de vin au verre commandé pour l'apéritif est servi à la bouteille (et non point apporté directement depuis l'office... comme trop souvent).
Divers menus sont proposés au déjeuner : l'ardoise du jour (22 euros) et le menu découverte, sans oublier celui intitulé « La Cuisine du Paris-Nice » qui fut mon choix. Le service s'active, il est efficace et sans précipitation.
Un des invariables « ADN » de la maison, ce sont des assiettes copieuses, peut-être un peu trop parfois d'ailleurs ! En entrée, l'original crumble d'escargot est apprécié. Je choisis l'indémodable salade César, un classique des tables du monde entier, créé voici un siècle au Mexique, par le chef Cesare GARDINI. Ce plat est bon. Son assaisonnement douceâtre s'éloigne de la recette originelle. Mais, cette entrée est plaisante et inattendue avec ses lardons fumés.
Un flan de légumes aussi insipide que pâteux…
En plat, le vol au vent de la mer m'a quelque peu déçu. L'assiette me semble un brin trop copieuse (lieu noir, saumon, moule...) et ce, même pour un convive au solide coup de fourchette, suivez mon regard ! Quant au feuilletage, il est tout détrempé, car baignant dans la sauce. Il perd ainsi de sa croustillance, mais aussi de son intérêt. C'est dommage. Car, la sauce est bonne, et un brin plus travaillé, ce plat gagnerait quelques lettres de noblesse !
Quant au flan de légumes, c'est à l'unisson que nous pouvons écrire...qu'il n'est franchement pas terrible. Il est aussi insipide que pâteux. Comme le disait antan fort légitimement, M. PAUL, le général de GAULLE de la gastronomie française, « de temps en temps, les cuisiniers devraient goûter leur cuisine ! ». En effet, ce flan n'a pas sa place dans cet agréable restaurant, me semble-t-il...
La tarte Tatin : un régal qui mérite le détour !
En dessert, la tarte tatin est délicieuse. La pâte beurrée est délicatement croustillante. Les pommes sont compotées, comme il le faut. La boule de glace surmontant ce bon dessert semble aussi superflue qu'inutile, car la vedette gourmande de cette fin de repas, c'est bien elle, cette tarte, une pâtisserie solognote très ancienne, mise à la mode par les sœurs TATIN en leur hôtel-restaurant de Lamotte-Beuvron (Loir-et-Cher), département popularisé aussi par la chanson de l'excellent Michel DELPECH ! ). Voici un siècle, CURNONSKY, prince des gastronomes, contribua à la faire connaître lors de son tour des provinces gastronomiques !
La poursuite du parcours de cet établissement réputé depuis de longues années fait plaisir aux Joviniens, mais aussi à tous les autres ! Sur la route de Paris, Nice (ou d'ailleurs), il fait bon s'y arrêter !
En savoir plus :
Les - : désolé, mais ce flan de légumes, c'est non ! Il n’est pas au niveau de l'ensemble du repas.
Les + : le vin au verre est servi à la bouteille. On a apprécié le service des miettes enlevées avant le dessert !
Contact :
Hôtel-Restaurant Le Paris Nice
8, Rond-point de la Résistance
89300 JOIGNY
Fermé le lundi
Tel : 03.86.62.06.72.
Gauthier PAJONA
Il ne fait pas bon prendre un verre, histoire de se désaltérer à l’heure de l’apéritif, sur le parvis de la basilique Marie-Madeleine, haut-lieu du patrimoine spirituel de la « Colline Eternelle » ! Après le coup de chaleur pour gravir avec peine et à pied l’unique voie d’accès de Vézelay menant au célèbre édifice, fleuron de l’art roman, c’est le coup de bambou, côté tarifs, si l’on désire tremper ses lèvres dans un verre contenant une salvatrice boisson !
VEZELAY : Les voies du Seigneur sont impénétrables, dit-on avec une certaine religiosité. Mais là, dans le cas présent, le coup du sort semble être fatal aux pauvres consommateurs que nous sommes. Celles et ceux qui sont désireux d’étancher leur soif et profiter du point de vue en toute sérénité, permettant de contempler l’immense portail de la magnifique basilique qui renferme dans sa crypte les reliques de la sainte, ayant donné son nom à l’édifice multiséculaire.
Il faudra, en effet, débourser pas moins de 9 euros (fichtre !) chez l’unique établissement ayant pignon sur rue sur le parvis de la basilique, accueillant touristes et pèlerins, pour la dégustation, à titre d’exemple, du fameux apéritif, « sanctifié » régulièrement dans nos colonnes par notre chroniqueur gastronomique Gauthier PAJONA – le célèbre « Américano », breuvage à l’amertume délicatement prononcée -, et encore, au vue de la quantité servie du précieux liquide dans sa version minimaliste avec moult glaçons et zestes d’orange, le mot dégustation prend ici une dimension presque « quasi mystique » !
Qui parle de baisse des prix et d’inflation maîtrisée dans ce pays à l’heure où le tourisme est à son paroxysme estival !?
Et si en plus de cela, la dose proposée à la consommation par l’estaminet se résume à la portion congrue au fond du verre, pas si sûr que les gogos que nous sommes tous se laisseront piéger deux fois de suite dans le même endroit !
A moins que les prières adressées à Marie-Madeleine ne viennent changer les règles du jeu de ce commerce d’attrape-touriste, exagérément inflationniste qui se répand comme de la mauvaise herbe dans les sites réputés par leur fréquentation…
Thierry BRET
Huit cents. Pas un de plus, pas un moins. Mais, au bout du compte, c’est une collection d’objets hétéroclites et insolites de par leur diversité et leur provenance qui est présentée là. Phileas peut donc endosser le titre honorifique de « sauveur » - le Messie dans le langage divin ! – de ces innombrables cadenas, accrochés çà et là sur le Pont des Arts de la capitale hexagonale, arborant autant de messages d’amour éternels, entrelacés et gravés dans le métal. Une exposition à découvrir au Musée Romain Rolland de Clamecy jusqu’au 13 août prochain…
CLAMECY (Nièvre) : Phileas FIQUEMONT est un « sauveur ». Presque au sens « biblique » de l’expression ! Un « Messie » des temps nouveaux qui est venu au secours de ces centaines de cadenas – objets ô combien ordinaires – accrochés sur les grilles du Pont des Arts de Paris par une myriade de touristes venus des quatre coins de la planète pour y clamer leur amour. Amour de l’autre, l’être aimé(e) dont la pose de ce petit objet si familier qui aide à protéger des secrets et son territoire en obstruant toute tentative de pénétration dans la vie intime.
Lors de ses diverses pérégrinations sur le fameux pont parisien, Phileas s’est ému de la situation d’alors : enlever tous ces objets mémoriels le plus vite possible qui garnissaient le Pont des Arts ; c’était le choix de l’équipe municipale. En juin 2015, le garçon, originaire de l’Yonne, coach et artiste dans sa tête et son cœur, a pu en prélever huit cents exemplaires. Une paille alors que la fameuse construction enjambant la Seine en accueillait plus d’un million de ces cadenas.
Aujourd’hui, il écrit la suite de l’histoire, si pittoresque et atypique qui fit la une des médias de la planète, en exposant ses « trophées ». Ces cadenas de l’amour, sauvés par Maître Phileas – le prénom idoine pour vivre de pareilles aventures qui n’auraient pas déplu à Jules VERNES – sont dévoilés pour la première fois sous les projecteurs médiatiques dans des compositions que l’artiste, vivant depuis peu à Armes, souhaite partager.
Ils sont accueillis au Centre culturel du Musée Romain Rolland de Clamecy jusqu’au 13 août. Le public y découvrira des œuvres présentant des fragments de grilles, identiques à celles d’origines, proposant un flash-back sur le Pont des Arts à l’époque. Nous aurons l’opportunité d’en reparler…
En savoir plus :
Exposition Les Cadenas d’Amour de Paris sauvés par Phileas
Du 01er au 13 août
Musée Romain Rolland de Clamecy
De 15h à 19 h
Renseignements : www.cadenasdamour.paris
Instagram @cadenasdamourparis
Facebook @cadenasdamourparis
Thierry BRET
Pour nombre d’Auxerrois, le maréchal DAVOUT n’évoque tout au plus qu’un boulevard, souvent engorgé aux heures de pointe. Sans même imaginer que depuis plus d’un siècle, un musée illustre la mémoire du natif d’Annoux, non loin d’Avallon. Lui qui fut l’un des plus fidèles de l’Empereur. Située dans l’ancien Palais des comtes d’Auxerre, juste derrière la mairie, la salle d’Eckmühl regroupe depuis 1882 un ensemble de collections léguées à la ville par sa fille, Louise-Adélaïde de BLOCQUEVILLE.
AUXERRE : A ces collections permanentes est venue se greffer cet été une exposition retraçant l’enfance et le parcours militaire de celui qui fut aussi duc d’Auerstaedt et prince d’Eckmühl. Détracteurs de Napoléon et de l’Empire, s’abstenir ! Pour tous les autres, ces deux expositions sont à consommer sans modération.
Est-ce son caractère tempétueux, voire « difficile », qui valut à Louis-Nicolas DAVOUT le surnom élogieux de « Maréchal de fer », ou n’était-ce que le pendant de celui donné à l’ennemi juré, anglais de son état, le duc de WELLINGTON, alias le « Duc de fer »… ? Qu’importe, l’histoire tranchera !
Mais pour le commissaire de l’exposition et président de la Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne, Alain CATTAGNI, une chose est certaine : « ce fut l’un des plus grands soldats de France, pas loin de penser que ce fut même le premier, réunissant toutes les qualités de stratégie et d’organisation militaire, un très grand homme… ». A tel point dit-on, que l’empereur en était un peu jaloux !
L’incroyable parcours d’un jeune homme de 23 ans promu général !
Né « d’AVOUT » en 1770, (une particule envolée prudemment à la Révolution !), issu d’une noblesse d’épée peu fortunée, le jeune Louis-Nicolas fut élève du collège bénédictin d’Auxerre, avant que ses aptitudes ne le fassent intégrer l’Ecole militaire supérieure de Paris. Promu général de brigade à seulement 23 ans, il fut de toutes les campagnes napoléoniennes, avant d’être élevé neuf ans plus tard à la dignité de maréchal d’empire par celui qui, devenu empereur, le considérait comme le meilleur d’entre tous.
Au fil des vitrines de l’ancienne bibliothèque d’Auxerre, restaurée et rouverte pour l’occasion, plus de 150 objets et documents témoignent du parcours du jeune maréchal, en une scénographie mêlant enfance familiale, fastes de l’empire et guerres napoléoniennes. Cahier du jeune écolier DAVOUT, parchemin signé de l’empereur lui octroyant le titre de duc d’Auerstaedt, chocolatière de campagne en vermeil (la guerre oui, mais en première classe !), malle de voiture, correspondances…, autant de vestiges précieux prêtés pour l’occasion.
Sans oublier les souvenirs liés directement à Napoléon comme ce lit portatif utilisé lors de la campagne de Prusse, dont la petite taille rappelle indirectement celle de l’empereur, ou cette assiette siglée « Manufacture de Sèvres », qui accompagna l’Aigle déchu dans son exil de Sainte-Hélène. Nul besoin de partager la chose militaire pour apprécier la visite, il suffit de se laisser guider par le fil de l’Histoire, celle avec un grand « H » !
En savoir plus :
Deux expositions à visiter conjointement :
1ère salle : « Salon de la guerre » dans l’ancienne bibliothèque d’Auxerre, jusqu’au 27 août prochain.
2e salle : « Salon de la paix » (ou « fastes de l’empire »), en la Salle d’Eckmühl (collections permanentes).
Du mardi au dimanche : de 10h à 12h30 et de 14h à 18h.
Entrée libre et gratuite
Place du Maréchal Leclerc à Auxerre.
Les plus :
Plus de 150 objets et documents sont exposés dont nombre d’effets personnels du maréchal DAVOUT.
L’érudition et la grande disponibilité de la guide accueillant le public lors de la visite de la salle d’Eckmühl.
Les moins :
Pas de climatisation adaptée aux collections présentées, que ce soit dans l’ancienne bibliothèque ou la salle d’Eckmühl et par temps de canicule, il fait vite chaud !
Une signalétique extérieure pour le moins discrète et des lieux pas faciles à trouver pour le touriste de passage, d’autant que la porte principale reste fermée et que la sortie est dissociée de l’entrée…
Dominique BERNERD