Un pied sur l'Yonne et la Nièvre, un autre du côté de Las Vegas en traversant l'Atlantique : tel est le chef Jean-David GROFF, la soixantaine dynamique qui après un quart de siècle passé aux Etats-Unis et avoir quitté Auxerre - il tenait antan un restaurant - revient au berceau familial. Non sans un petit pincement au cœur peut-être, en évoquant les Etats-Unis...
AUXERRE : « Le Dix » est un peu atypique : il est ouvert toute la journée, de midi à 21h30, sauf le mercredi. Permettant ainsi d'y déjeuner tardivement ou de s'offrir un milk-shake aux fruits frais pour le goûter. La rénovation intérieure de l'endroit est des plus réussies, et ce, de la cave à vin au grenier ! Point de formule-déjeuner, pour un classique menu trois plats, comptez environ 32 euros par personne étant entendu que désormais nombre de convives plébiscitent une formule deux plats (entrée/plat ou plat/dessert). Au service, c'est avec plaisir que l'on retrouve la souriante Nelly, que l'on connut jadis au « Marmiton » du chef Manu DELANNOY.
En entrée, le « crab roll » a très nettement un petit parfum US : la fraîcheur du crabe est ostensible sur ces petits pains « bun », s'assimilant quelque peu au pain au lait. L'assaisonnement est plaisant, et complète cette entrée fraîche ! L'œuf mimosa « Kimchi » est bon aussi, marquant un léger clin d'œil aux produits nippons.
Frites et ketchup sont réalisés maison !
Ensuite, impossible d'y couper - même si votre serviteur préfère le bœuf, façon entrecôte béarnaise !... - le « smash burger » (16 euros) est l'incontournable des lieux ! C'est un classique du genre. Il n’est pas trop cuit et accompagné de bons produits, dont le fromage cheddar. Les saveurs sont nettes. La sauce ketchup maison, accompagnante des frites, est plutôt bonne. Un mot sur l'excellent Irancy « Les Mazelots » du domaine VERRET qui tint toute sa place au déjeuner. Un fort joli vin qui honore ce joli vignoble !
Un dessert qui rend baba les épicuriens !
En dessert, le baba au rhum, ananas rôti à la vanille (9 euros), tient toutes ses promesses. Le biscuit en étant joliment imbibé ! C'est un bon dessert, agrémenté d'une crème à la vergeoise, peut-être un rien trop sucrée. « Le Dix » ou « The Ten » possède des effluves « voyageuses » pour notre plus grand plaisir. Bienvenue à bord ou « welcome on board » : c'est vous qui voyez !
En savoir plus :
Les - : les serviettes en papier mériteraient une qualité supérieure en intissé, par exemple.
Les + : le cadre est joli pour une cuisine atypique !
Contact :
Le Dix
Au 10 rue Fécauderie
89000 AUXERRE
Tel : 03.86.34.36.42.
Fermeture le mercredi
Gauthier PAJONA
Entre Napoléon Bonaparte et la capitale de l’Yonne, c’est une histoire d’amour à l’infini ! Mieux qu’à Ajaccio, visiblement, pourtant terre natale du personnage qui repose désormais sous la coupole des Invalides ! Avec la quatrième manifestation organisée à Auxerre en l’espace de deux saisons, sur les commémorations de personnalités militaires qui se situaient dans le pré carré de l’Empereur, Auxerre fait son maximum pour être reconnue enfin « Ville Impériale ». Le tourisme « napoléonien » est-il en bonne voie dans l’Yonne ?
Lundi 26
Comme dans nombre d’autres pays européens, les récentes élections législatives au Portugal se sont soldées par une forte progression de l’extrême droite et son parti, « Chega », propulsé au rang de troisième force politique, après un discours populiste fortement marqué par les questions migratoires. Un résultat démontrant s’il en était besoin, l’extrême volatilité de la mémoire… Oubliant au passage que l’émigration a toujours été au fil des siècles, un processus majeur au sein de la société portugaise, notamment à la fin des années 50, lorsque par centaines de milliers, des familles entières franchissaient clandestinement les Pyrénées, pour fuir la dictature de SALAZAR et trouver en France un avenir meilleur. Une main d’œuvre corvéable à merci et sujette au racisme, dont le souvenir est là pour rappeler que l’on est toujours le « migrant » de quelqu’un…
Mardi 27
Et toc ! C’est avec des trémolos dans la voix, que le plus Brésilien des joueurs de l’AJA avait laissé entendre qu’il pourrait peut-être quitter l’Abbé Deschamps et aller voir ailleurs si l’herbe y était plus verte… Arrivé en fin de contrat après cinq saisons passées à Auxerre et à 31 ans, rien de plus normal, quand on sait combien une carrière footballistique est courte. La promesse d’un salaire multiplié par quatre a sans doute pesé dans son choix et conduit JUBAL à s’envoler pour Krasnodar en Russie. Une ville à l’ouest du pays, non loin de la Crimée et de l’Ukraine… Difficile de résister au chant des sirènes, surtout quand il s’accompagne des notes de la balalaïka. Et toc ! Ethique… ?
Mercredi 28
Quartier des Boussicats à Auxerre, les places de parking se font rares depuis le début des travaux d’extension du réseau de chaleur urbain. Une entreprise qui travaillait chez un particulier, avenue Hoche a trouvé la solution pour manœuvrer plus aisément en « privatisant » une place handicapée située en face du chantier où elle œuvrait, au moyen de rubalise… C’est bien connu, « Les c…, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît ! » Tristes « Tontons flingueurs » !
Jeudi 29
Campé entre le jubilé de Djibril CISSÉ et la finale de la Ligue des champions de dimanche prochain, ce triste anniversaire n’a rencontré que peu d’échos dans les médias : il y a quarante ans jour pour jour, 39 personnes trouvaient la mort au stade du Heysel à Bruxelles lors de la finale de la Coupe des clubs champions entre Liverpool et Turin. Pour la plupart transalpines, victimes à la fois de la folle violence des supporters anglais, de l’inefficacité du service de sécurité, notamment de la gendarmerie belge et de la vétusté des lieux. Une tragédie annonciatrice du drame qui allait se jouer moins de quatre ans plus tard, le 15 avril 1989, à Sheffield lors de la demi-finale de Cup opposant cette même équipe de Liverpool à Nottingham Forest. Ce jour-là, 95 supporters des « Reds » périrent écrasés contre des grilles, suite à un mouvement de foule. Ou quand le foot rend fou…
Vendredi 30
Lors de sa venue à Auxerre, le 30 avril dernier, Jean-Luc MELENCHON l’avait affirmé haut et fort : « Oui, c'est nous aujourd'hui qui représentons cette part d'humain attentive à la souffrance des autres, quelle que soit la situation ou le lieu dans le monde… ». Alors que penser du refus des élus de La France Insoumise à l’Assemblée de voter en faveur d’une résolution appelant à la libération de l’écrivain franco-algérien Boualem SANSAL… ? Une résolution jugée « instrumentaliser » le cas de celui qui, après six mois de détention, malade et affaibli, a été condamné à cinq ans de prison à l’issue d’un simulacre de procès à Alger. Au-delà de La France Insoumise, c’est une large part de la gauche dans son ensemble qui semble avoir des « pudeurs de rosière » à évoquer le sort d’un homme accusé de propager dans ses écrits « le fantasme réactionnaire du grand remplacement ». Quand l’indignation se fait sélective et paravent politique, pas certain que la démocratie en sorte grandie…
Samedi 31
L’affaire n’a pas semblé émouvoir plus que cela Pascal PRAUD, pourtant natif de Nantes et « CNews » s’est pour une fois montrée bien discrète sur un drame sordide mettant en cause un quadragénaire mis en examen pour viol et agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans… Il est vrai que ce père de famille était policier, affecté depuis six mois à la brigade de protection de la famille, chargée des violences commises dans la cellule familiale au sein du service nantais de police judiciaire. Selon le quotidien Ouest-France, il avait même récemment demandé son transfert vers une unité s’occupant exclusivement de mineurs. Demande rejetée en raison de « gestes indélicats » envers une collègue ! N’est pas Emile LOUIS qui veut !
Dimanche 01
Eh bien si avec tout ça, Auxerre ne décroche pas son bâton de « Ville impériale » ! Pour la quatrième fois en moins de deux ans, une déambulation aux accents napoléoniens s’est élancée ce dimanche matin dans les rues de la cité. Après le maréchal NEY en mars dernier, place au maréchal DAVOUT pour le 202e anniversaire de sa mort. A ce rythme-là, on ne va pas tarder à frôler la crise de «napoléonite aiguë» ! Un défilé dominical tristounet, sans fifres ni tambours, sous l’œil interloqué des quelques touristes présents, s’apparentant plus à la retraite de Russie qu’au soleil d’Austerlitz !
Dominique BERNERD
La pose est lascive. Un brin étrange. Mais, très sensuelle. On dirait presque le corps d’une sirène ou une naïade sortant de l’eau. Dévoilant au grand jour, toute sa féminité. Le socle représente peut-être la tête et sa chevelure. Longue et gracieuse. Une petite merveille de créativité faite de bronze que l’on doit à l’artiste sénonaise, Valérie FAGEOT, venue le temps d’une exposition présentée ses œuvres aux lignes si féminines et dénudées dans la capitale de l’Yonne…
AUXERRE: Il ne reste plus que quelques jours pour se rendre à la galerie auxerroise « Au Théâtre des Arts » (soit le dimanche 08 juin inclus) pour y découvrir l’univers fascinant de la photographe de paysages et sculptrice icaunaise, Valérie FAGEOT. Une artiste qui a fait de la féminité son grand sujet de prédilection au fil du temps et qui présente en ce mois de juin une trentaine de pièces de bronze, réparties dans la galerie tenue par Claire EVIEUX.
« Féminité et sensualité ». Le titre de ce rendez-vous que ne manqueront pas d’apprécier les puristes de ces lignes épurées, de ces bronzes magnifiés par la créativité experte d’une artiste passionnée et fière de l’être. Plus de vingt ans après ses débuts artistiques, l’ancienne professionnelle de la communication – elle officiait au sein du quotidien régional « L’Yonne Républicaine » dans une vie antérieure – a bien négocié le virage de sa reconversion professionnelle, elle qui possède depuis dans sa besace un diplôme de mouleur noyauteur en fonderie d’art !
Sacrée Valérie ! La voilà devenue une artiste à la renommée régionale dont les sculptures séduisent les férus d’art contemporain et d’art tout court. Comme quoi : il y a toujours une vie après…la vie !
Elle s’est donc installée dans la galerie auxerroise, ouverte depuis quelques mois, située juste en face du théâtre d’Auxerre d’où son appellation si significative, pour montrer son travail, fait de dextérité et de patience.
« De la féminité à la sensualité » nous réserve quelques belles surprises au niveau de ces pièces formant une série évolutive, à base de corps réalistes, de courbes et de lignes de belle facture.
Présente au marché couvert à Sens au mois de mai, enchaînant en juin à Auxerre, la blonde Valérie n’arrête pas de garnir de rendez-vous son agenda artistique ; l’an passé, son travail avait été admiré par les férus de l’espace culturel de Gurgy lors d’une exposition collective. Chouette : la saison ne fait que commencer !
En savoir plus :
Exposition Valérie FAGEOT
A la galerie « Au Théâtre des Arts »
45 Rue Joubert
89000 Auxerre
Jusqu’à dimanche 08 juin 2025
Thierry BRET
C’est le goût de l’exotisme et du voyage garanti ! Un décor sobre, à l’intérieur de la petite salle totalement relookée par rapport à l’ancienne maison qui jadis proposait une cuisine aux saveurs résolument savoyardes ! On y voit sur les murs de vieilles photographies en noir et blanc évoquant des scènes vécues dans le pays d’origine de ce couple de restaurateurs qui, avec le sourire et la qualité au fond de l’assiette, satisfont les consommateurs présents. Ici, la cuisine se veut gourmande : c’est celle du Kosovo…
AUXERRE : Un restaurant kosovar dans la capitale de l’Yonne ? Pourquoi pas, après tout puisque au niveau des curiosités gastronomiques exotiques on peut déjà y manger italien, vietnamien, libanais, thaï, indien, pakistanais, maghrébin, turc, kurde, etc. Il y eut même une époque bénie des dieux (ceux de l’Olympe sans doute !) où en effectuant quelques kilomètres du côté de Champs-sur-Yonne, les épicuriens pouvaient se régaler de cuisine grecque d’une excellence absolue ! D’ailleurs, l’Afrique était également représentée avec une échoppe aux allures atypiques tant dans les assiettes que dans le décorum, près de la gare auxerroise avec un établissement qui aura duré aussi longtemps que le putsch d’un général prenant le pouvoir en Afrique équatoriale débouté au bout de 48 heures de gouvernance !
Ici, au beau milieu de la rue Fécauderie, c’est différent. Dans la rue, des tables constituent une terrasse où se retrouvent en ce milieu de journée dominicale, des ressortissants de ce pays des Balkans, sirotant le fameux café noir bien serré. Un breuvage qui n’est pas fait pour les « fillettes » aux dires de la charmante personne qui accueille la clientèle sur le pas de porte.
On déguste les plats avec gourmandise
L’intérieur est sobre. Des paysages photographiés. Un drapeau à deux aigles qui ressemble à celui de l’Albanie. Des scènes de vie de ce pays méditerranéen dont finalement on ne sait que peu de choses, vue de France. Un pays qui est toujours dans l’impasse politique trois semaines après la tenue des élections législatives, coincé entre son désir de rejoindre l’Union européenne et son besoin d’indépendance pour faire face à ses puissants voisins, la Serbie et la Croatie.
Arrive l’entrée sur la table. Une galette à base de farine de maïs et d’épinards. Ce mets onctueux au palais s’agrémente d’une sauce blanche typique de la gastronomie des Balkans et d’un assortiment de petits légumes en guise d’accompagnement. Rien à redire ! Avec une petite cuillère, le petit bol de sauce blanche s’avale avec gourmandise, en y trempant ou pas les morceaux de cette galette tiède.
Le plat principal se compose de deux filets de poulet délicieusement marinés au préalable ce qui leur confère un goût légèrement sucré, et de deux boulettes de viande traditionnelles, peut-être un peu trop grillées. La salade de crudités, un mix de tomates, poivrons et courgettes, est agréable au goût. L’assaisonnement est parfait. Le tout est présenté sur une planchette de bois où une crème à base de poivrons fait office de condiment.
Le sens de l’accueil et de l’hospitalité !
Côté boissons, le « Balkan Sofra » puisque telle est son appellation, ne propose pour l’heure que des nectars du terroir icaunais, entre Coulanges, Irancy et Chablis. Mention spéciale pour le rosé de Provence ! Mais, la patronne du lieu nous promet des vins du Kosovo d’ici quelques jours pour être tout à fait raccord avec l’esprit de la cuisine de « chez nous » !
Le dessert – il est offert par la maison signe de l’hospitalité agréable qui est toujours une vertu des peuples de l’Est – est excellent : il s’agit d’un gâteau moelleux imbibé de trois sortes de lait, lui donnant ainsi une texture des plus délicieuses en bouche. Quant au rapport qualité/prix, il est des plus corrects avec ce menu testé qui n’excède pas les 18 euros !
Les restaurateurs sont charmants et accueillants : ils n’hésitent pas à faire la causette et à parler de leur pays. Une pointe de découverte supplémentaire qui nourrit les neurones pour des tarifs modiques, compris entre 15 et 20 euros pour les menus.
En savoir plus :
Les - : pas grand-chose à critiquer dans cet établissement ouvert depuis seulement quelques jours et qui apprend à faire ses gammes au niveau du service.
Les + : l’aspect insolite de cette cuisine que les papilles hexagonales ne connaissent pas très bien, et qui mérite d’être découverte. L’accent de la patronne qui maîtrise de mieux en mieux la langue de Molière !
Contact :
Balkan Sofra
17 Rue Fécauderie
89000 AUXERRE
Ouverture tous les jours midi et soir, et en journée pour le salon de thé
Fermeture le lundi.
Thierry BRET
Paire de ciseaux en main, sourire aux lèvres, la directrice territoriale adjointe Centre-Yonne de VNF (Voies Navigables de France) joue ostensiblement avec les nerfs des photographes, pressés d’immortaliser la scène de la découpe du ruban tricolore, devant clore la cérémonie inaugurale des haltes nautiques de l’Auxerrois, ce mardi en milieu de journée. C’est à quelques encablures du hameau de Bailly – il est rattaché à la commune de Saint-Bris-le-Vineux, on l’oublie parfois – qu’a eu lieu cet instant solennel, servant à la promotion du tourisme fluvial en pleine expansion dans l’Yonne…et dans l’Hexagone.
BAILLY : Micro en main, elle se confond en excuses, Lucile LEVEQUE ! La souriante directrice territoriale adjointe Centre-Yonne de VNF (Voies Navigables de France), première personnalité à prendre la parole à l’occasion de la cérémonie inaugurale des haltes nautiques de l’Auxerrois, accueillie sur le ponton fluvial à Bailly, reconnaît être arrivée sur site avec un léger retard au compteur, ce qui aura permis aux nombreux convives institutionnels et politiques de l’Auxerrois présents de profiter du splendide soleil tout en papotant au bord de l’eau ! Et d’apprécier, sans aucun doute, le cadre idyllique et champêtre dont vont bénéficier désormais les amateurs de plaisance faisant une halte sympathique et reposante en ces lieux. Un site positionné juste au pied de la colline menant aux Caves de Bailly-Lapierre, de belle réputation vineuse soit dit en passant ! De quoi joindre l’utile à l’agréable…
Du printemps à l’automne, nombreux sont les adeptes du slow tourisme (le tourisme lent) à naviguer à bord de pénichettes ou de petites embarcations à la forme si caractéristique proposées à la location afin de flâner tranquille au fil de l’eau et du courant.
L’Auxerrois dispose à date de neuf de ces haltes nautiques, des endroits stratégiques pour le développement du tourisme fluvial, fleuron de notre département. En France, plus de 11 millions de pratiquants s’adonnent chaque année à cette discipline touristique permettant de découvrir au rythme du temps les contrées traversées, à pied, à bicyclette, en bateau, parfois également de manière équestre. 57 % de ces touristes désireux de prendre le temps de vivre sont originaires de l’étranger. Une présence qui va en grossissant d’année en année et qui possède de belles perspectives économiques pour l’Hexagone, avec près de 955 millions d’euros de retombées côté chiffre d’affaires et surtout l’opportunité heureuse d’y créer des emplois, estimés à plus de 6 000 sur ce seul secteur d’activité. Sans compter les emplois indirects…
Des haltes nautiques qui proposent de multiples services
Bénéficiant de son port de plaisance, situé non loin du cœur de ville, la capitale de l’Yonne est le passage obligatoire des plaisanciers qui souhaitent ensuite poursuivre leur cheminement tranquille vers le Canal du Nivernais. Il était donc logique que tous les acteurs institutionnels de poids s’intéressent de très près au projet porté par la Communauté de l’Auxerrois : que ce soit l’Etat, représenté par la secrétaire générale de la préfecture et sous-préfète d’arrondissement d’Auxerre, Pauline GIRARDOT, la Région Bourgogne Franche-Comté – c’est Nathalie LABOSSE venue quasiment en voisine depuis Noyers-sur-Serein qui devait s’exprimer au nom de Marie-Guite DUFAY sa présidente excusée -, le département avec comme porte-voix Isabelle JOAQUINA et Yves VECTEN. De quoi réjouir, surtout pour la multiplication des financements dont les précieux fonds européens ayant ruisselé sur le projet, le président de l’Auxerrois et édile d’Auxerre, un Crescent MARAULT plutôt volubile lors de sa prise de parole (voir dans l’article à suivre) !
« Ces haltes nautiques vont offrir de nombreux services à la fois pour les personnes navigantes mais aussi pour les usagers des dépendances du domaine public fluvial à l’instar des cyclistes ou des promeneurs, expliqua Lucile LEVEQUE fine pédagogue, quant à l’intégration de la diversité d’activités installée sur la rive gauche de l’Yonne, elle est remarquable tant au niveau de l’offre culturelle, de la restauration, de loisirs aussi bien pour le touriste que la population locale… ».
L’un des atouts offert par ces haltes nautiques des plus accueillantes est la multiplicité des services, ces derniers s’inscrivant dans une démarche de transition écologique du tourisme fluvial. Lieu de promenade qui séduit les touristes, la surface aquatique représente une valeur sûre de ce slow tourisme en plein développement en France. Un potentiel énorme pour 34 % des communes hexagonales qui sont traversées par un cours d’eau.
Créer de la valeur économique au territoire de l’Yonne
Sur la rivière Yonne, 46 barrages facilitant cette navigation fluviale et permettant de maintenir le niveau d’eau ont été aménagés. Leur gestion incombe au service technique de VNF Centre Yonne. Des infrastructures pour la plupart anciennes et le plus souvent méconnues du grand public, même si leurs usages sont multiples à l’instar de l’alimentation en eau pour les besoins de la population, la préservation des milieux aquatiques, les prélèvements agricoles et industriels ainsi que les activités nautiques et de loisirs. Au cours de ces dernières années, des investissements conséquents ont été réalisés par Voies Navigables de France sur les barrages du Batardeau à Auxerre et de Vaux, soit une enveloppe copieuse de 13 millions d’euros investis depuis cinq ans avec l’aide de ses partenaires, à savoir la Région, l’Etat dans le cadre du programme France Relance ou encore l’agence de l’eau pour moderniser et réhabiliter ces ouvrages. Des investissements à réitérer dans les prochaines années pour améliorer ces ouvrages vétustes, en particulier vingt-cinq barrages manuels sur l’Yonne et le Canal du Nivernais : un ambitieux programme de construction devant nécessité un budget de 330 millions d’euros jusqu’en 2040.
Quant au projet des haltes nautiques, Lucile LEVEQUE devait en dévoiler la substance. Il s’inscrit en complémentarité avec l’action menée par VNF sur le secteur, c’est-à-dire en assurer la gestion hydraulique, son entretien, son exploitation, tout en promouvant le verdissement des bateaux y circulant. Un projet pensé de manière globale comme un fil rouge du développement territorial pour la responsable de la structure. Une chance pour le développement local qui devrait nécessairement créer de la valeur économique dont bénéficiera le territoire de l’Yonne.
Le programme d’aménagement permettant de valoriser les neuf haltes nautiques des six communes de l’Auxerrois concernées (Gurgy, Auxerre/Vaux, Saint-Bris-le-Vineux avec le hameau de Bailly, Monéteau, Champs-sur-Yonne, Vincelles) a coûté 946 733 euros TTC. Ces améliorations ont porté concrètement sur l’installation de bornes de recharge électrique et en eau pour les bateaux, la pose de nouvelles toilettes publiques ou de mobilier de détente facilitant le repos des touristes. La répartition est la suivante : l’Etat a pris sa charge 143 516 euros, la Région BFC via les fonds européens FEDER 215 274 euros, le Département de l’Yonne 215 274 euros, la Communauté de l’Auxerrois à hauteur de 355 2027 euros. Quant à VNF, elle aura injecté 17 462 euros dans cette réhabilitation.
Thierry BRET