Ce dimanche à 17 heures, les protégés du coach auxerrois auront à cœur de montrer aux suiveurs de la Ligue 1 que le champion de la division inférieure à l’élite n’est pas là par hasard cette saison. L’idée est de réitérer ce qui s’est fait la semaine dernière face à l’OGC Nice en prenant les trois points à la surprise générale…
AUXERRE : Bon, c’est vrai, remporter le premier match de la compétition dans les arrêts de jeu, à la 93ème minute pourrait ressembler à s’y méprendre à un petit miracle ! C’était, on s’en souvient face aux Aiglons niçois, le week-end dernier. Pour son déplacement de la saison, loin de ses bases arrière, les footballeurs de l’AJA aimeraient bien ramener les trois points de la victoire en faisant la nique aux Nantais, un club qui pourrait bien être un concurrent direct dans la lutte au maintien au printemps 2025.
Même si l’entraîneur auxerrois Christophe PELISSIER rappelait en conférence de presse que les dix-sept clubs qui composent l’élite hexagonale sont en concurrence pour ne pas descendre à l’échelon du dessous. Pour autant, alors qu’il a en tête la succession de Gauthier HEIN, parti sous les cieux de Metz, le coach sait que la partie sera rude du côté de la Beaujoire dimanche en fin d’après-midi.
« A nous de démontrer notre capacité à s’exporter, explique-t-il, montrer à tous la belle image de notre équipe… ».
Remettre les compteurs à zéro à chaque rencontre du championnat semble être également la logique des choses pour Christophe PELISSIER, prudent et humble face aux enjeux qui attendent le team.
Seule certitude positive, au moment où se rédigent ces lignes, Angers et Saint-Etienne ont tous les deux chuté pour la seconde fois consécutive, de bon augure pour les Auxerrois qui peuvent ainsi se sublimer pour prendre le large sur les anciens pensionnaires de Ligue 2, dès ce soir…
Thierry BRET
Alain DELON a rejoint le ciel des artistes. Le dernier d’un immortel carré d’as, composé de Jean-Paul BELMONDO, Lino VENTURA, Jean GABIN et lui-même. Sa mort a aussi déchaîné les commentaires acerbes de l’extrême gauche. Un tweet de Gabriel ATTAL laisse songeur : « DELON et BELMONDO nous ont laissé Omar SY, là-haut, ils doivent bien se marrer….». Le décès d’Alain DELON, c’est aussi la mort d’une époque.
Nous pouvons saluer la vie de cet artiste. Plus de 62 ans de carrière, une reconnaissance internationale dans le monde entier : de la Chine à l’Espagne, en passant par la Russie et le Japon, presque tous les pays d’Europe, aussi. Des prix et des médailles dans tous ces pays. Et si on n’apprécie pas l’acteur, on peut saluer l’homme. Il a toujours revendiqué son patriotisme, en précisant qu’il devait tout à l’armée. Il a rejoint la guerre du Vietnam, juste après Den-Bien-Phu. Il a risqué sa vie pour le drapeau français et une « Marseillaise ». A Saigon, après avoir volé une « Jeep » pour vadrouiller avec des amis, il fait quatre mois de prison, puis quitte l’armée, et rencontre, sans le vouloir, les caméras de l’industrie du cinéma…
Le traumatisme de toute sa vie : ses parents divorcent quand il avait quatre ans ! Cet épisode dramatique reviendra dans sa mémoire et son inconscient, toute sa vie… Pas de lycée, pas d’études, pas d’école de théâtre… Il jouait par instinct… Il aura fallu qu’il attende 62 ans de carrière, pour avoir enfin la reconnaissance de ses pairs, avec un César d’honneur ! Lors de la remise de ce prix, il déclara : « Je le prends comme un hommage posthume, de mon vivant… Il paraît que je suis une star, et ça je le dois au public…je dis merci au public et qu’au public… ».
Un ego surdimensionné, clé de la réussite ?
Il commence sa vie dans la rue : il aurait pu devenir un voyou. Le hasard des petits boulots, comme garçon de café, lui a permis de réaliser des rencontres déterminantes. Puis, la chance sera au rendez-vous : ses premiers films, avec de grands metteurs en scènes, et de sublimes actrices et acteurs, le feront connaître très vite au grand public… Il enchaîne des films qui laisseront une empreinte indélébile dans l’histoire du septième art.
Une vie sentimentale tumultueuse, et un ego surdimensionné, façonneront sa légende. On peut se poser la question : l’ego n’est-il pas une clef pour réussir ?
Taquiné par un journaliste, un jour il s’expliqua sur le fait qu’il parle de lui à la troisième personne du singulier. Il a répondu : « dans un film où j’étais à la fois acteur et producteur, afin de différencier mon rôle spécifique dans chacune de mes missions, quand je parlais de l’acteur, je disais, Alain DELON… et j’ai gardé cette habitude… ». Bon, une histoire réaliste mais opportune pour satisfaire…l’ego !
Quelques propos mal intentionnés
Le décès d’Alain DELON déchaîne les passions et aura fait naître des commentaires démentiels du côté de l’extrême gauche, surtout des persifleurs de LFI. Ils se sont presque réjouis de sa mort, sans aucun respect pour sa famille et tous ceux qui ont aimé l’acteur. Pire encore, c’était un homme de droite : « je suis de droite, même d’extrême droite, mais tout ça c’est pareil… ». Impardonnable pour les intégristes du discours inclusif et de la doxa gauchiste. Pire encore, il avait pour amis, Brigitte BARDOT, Jean-Marie LE PEN, Philippe de VILLIERS… De toute façon, si comme DELON, vous êtes contre le mariage pour tous, vous êtes taxés d’homophobie ! Si vous êtes de droite, vous êtes costumés façon raciste, patriarcal, blanc, colonisateur, hétéro genre macho…Bref, être de droite pour les extrémistes ne donne plus droit à la parole, et on ne vous serrera pas la main. J’en veux pour preuve, les scènes ahurissantes observées à l’Assemblée nationale…
Maintenant, il est peut-être en paix, et il est mort si souvent dans ses films (plus de 25 fois), qu’il a le droit aujourd’hui d’entrer dans l’éternité…
Laissons-lui la parole
Bernard PIVOT a fait subir à Alain DELON, lors d’une célèbre émission, le fameux questionnaire de Proust. Les questions lui donneront l’occasion d’affirmer que sa drogue favorite, c’est l’amour. Qu’il privilégie l’honneur et abhorre le virtuel. Il voudrait bien être réincarné en malinois…Mais enfin et surtout, quand l’animateur lui demande : « et quand vous arriverez là-haut, que voudriez-vous que Dieu vous dise ? ». Alain Delon répondra : « Puisque tel est ton plus grand désir et ton plus profond regret, viens, je te mène à ton père et à ta mère, afin que pour la première fois, enfin tu les vois ensemble… ».
Laissons-lui le dernier mot
Il écrivit un jour ce texte : « Je vais quitter ce monde sans me sentir triste. J’ai tout vu et tout vécu. Je déteste l’époque actuelle, j’en suis malade ! Je vois tout le temps des créatures vraiment détestables. Tout est faux, tout est remplacé, tout le monde se moque de l’autre sans se regarder. Il n’y a même pas de respect pour la parole donnée. Seul l’argent compte. On entend parler de crimes à longueur de journée. Je sais que je quitterai ce monde sans en être triste ! ». Salut l’artiste !
Jean-Paul ALLOU
Ultime exercice médiatique d’avant les vacances pour le porte-étendard, toujours très prolixe et jamais avare en analyses contextuelles, de la fédération régionale des travaux publics de Bourgogne Franche-Comté, Vincent MARTIN. Conviant les représentants de la presse lors d’une conférence explicative dans l’un des salons climatisés (un peu trop !) d’une chaîne hôtelière de Dijon, le président de la FRTP BFC a brossé un tableau réaliste et peu enclin à l’optimisme béat à l’amorce de la nouvelle saison.
DIJON (Côte d’Or) : On l’a connu beaucoup plus jovial par le passé, le président de la Fédération Régionale des Travaux Publics de Bourgogne Franche-Comté ! Et même si ses premiers mots se veulent un tantinet rassurants – « il n’y a pas encore de situation de gravité » -, qu’à cela ne tienne, Vincent MARTIN demeure avant tout autre chose très lucide et réaliste, quant à l’analyse de l’exercice écoulé, perturbé par la double configuration électorale, entre européennes et législatives. Un mot d’ordre revient en boucle dans ses pensées comme un incessant leitmotiv à s’appliquer à soi-même : la vigilance. Un choix étymologique qu’il assortit volontiers à un autre terme : la prudence.
Ne pratiquant jamais la langue de bois, le président MARTIN aura donc retardé l’échéance jusqu’aux confins de ce mois de juillet « mi-pluie, mi-chaleur » pour donner sa vision personnelle et tirer les enseignements de la conjoncture économique, inhérente à un secteur d’activité ô combien fondamental pour les collectivités. « Quand le bâtiment va, tout va ! », précise l’adage. C’est bien connu. Il en est de même pour l’autre volet de cette filière, les travaux publics.
« On aura toujours besoin d’infrastructures dans la région »
Tempérant volontairement ses propos, Vincent MARTIN ne se veut pas encore trop alarmiste. Pourtant, l’inquiétude est latente. Cela se sent à fleur de peau surtout quand il évoque les difficultés de toutes ces entreprises de la filière qui commencent à subir les contrecoups de la crise économique. L’impact est d’ailleurs immédiat sur la visibilité sur le carnet de commandes. On connaît ensuite le mécanisme, simple comme bonjour, les investissements se réduisent et les recrutements en personnels qualifiés se raréfient…
Le regard un peu plus pétillant et relevant la tête comme pour prendre les journalistes à témoin, l’orateur se dit néanmoins confiant en l’avenir : « on aura toujours besoin d’infrastructures nouvelles sur notre territoire… ».
Une évidence, certes, mais qu’il est bon de se remémorer à voix haute, histoire de se rasséréner. Une forme de méthode Coué ? Peut-être ! Elle semble porter ses fruits car Vincent MARTIN n’a rien perdu de sa superbe et de sa verve pour défendre bec et ongles les intérêts des entrepreneurs de la filière, confrontés à la dure réalité du marché.
S’intéresser au développement des projets plus modestes
Le nœud gordien de ce dossier propre aux professionnels des TP reste la sempiternelle problématique de la commande publique ! Le taux de dépendance des entreprises à son égard s’élève à 70 % ! C’est énorme !
Nonobstant, l’année 2024 n’est pas aussi mauvaise que cela, de l’aveu du président sur ce sujet. Le légitime développement des territoires en est la noble cause, il va de soi.
« Le tort, ajoute-t-il en répondant à l’une des questions d’un confrère, c’est que les collectivités ont trop ciblé nos interventions sur des projets de réalisation de grosses infrastructures par le passé, négligeant ainsi les dossiers de chantiers moins importants, présentés par de plus petites communes… ».
D’où la nécessité à l’avenir de réfléchir différemment sur l’aménagement des territoires. « Il serait même souhaitable de repartir à zéro, lâche tout de go le président de la FRTP BFC, et de travailler avec une autre approche dans le cadre du nouveau CPER (Contrat Plan Etat Région) à initier... ».
D’ailleurs, Vincent MARTIN esquisse la possibilité de développer des rapprochements forts avec les collectivités locales et les départements. Où l’on ne s’interdirait pas, bien au contraire, de soutenir le développement de projets liés à des infrastructures plus modestes, en parallèle des habituels méga-chantiers.
Une idée est soutenue par le patron des travaux publics de la région : la création d’un « pacte d’aménagement du territoire ». Il pourrait se décliner dans le cadre du Contrat Plan Etat Région, le fameux CPER.
« On pourrait y intégrer des co-financements à l’échelle des départements, souligne Vincent MARTIN, et sortir ainsi de leur ignorance coutumière les zones rurales… ».
Une suggestion qui pourrait être très bénéfique à terme sur des territoires ruraux à l’instar de la Nièvre, de la Haute-Saône ou de l’Yonne…
Remettre l’église au centre du village !
Dès septembre, Vincent MARTIN va donc prendre son bâton de pèlerin, non pas pour rejoindre Saint-Jacques-de-Compostelle, mais bel et bien pour dévoiler et expliquer la nouvelle feuille de route de la fédération professionnelle auprès des parlementaires de la région. Et leur glisser, au préalable, à l’oreille quelques bonnes idées utiles et pratico-pratiques qui s’amoncellent dans sa besace !
« Après les législatives, précise le président de la FRTP régionale, nous avons déjà pris attache via un courrier avec les députés de Bourgogne Franche-Comté. Des rencontres en direct vont s’organiser à partir du mois de septembre dans les huit départements avec les parlementaires, permettant ainsi de présenter la filière, ses activités et nos problématiques… ».
Une position très claire de la part de la FRTP qui veut être plus que jamais force de propositions auprès des élus en aidant aux décisions à l’investissement des collectivités locales et territoriales. Histoire de rappeler si le besoin s’en faisait sentir que le développement et l’aménagement d’un territoire ne peuvent s’envisager autrement que par le biais d’une osmose collaborative parfaite et réussie entre les décisionnaires politiques et les acteurs de la filière économique.
Pour couronner le tout et corroborer cette prise de décision, les instances de la FRTP ne manqueront pas de rencontrer, aussi, les principaux représentants des associations de maires ruraux et de maires de France dans les semaines à venir. Une stratégie de communication novatrice et décomplexée qui pourrait peut-être juguler la réduction des dépenses publiques sur les infrastructures.
Pertinent, Vincent MARTIN le conçoit volontiers : « comment développer un territoire et se placer au service de ses habitants en optimisant leur confort, si les infrastructures ne sont pas encouragées par les décisions politiques et subissent des coupes sombres dans leurs budgets ?! ».
Immanquablement, on pense aux bienfaits apportés dans les communes par des réalisations requérant l’apport et l’intervention de professionnels des travaux publics comme l’eau, la fibre, les voiries, le ferroviaire, etc.
Il est donc grand temps pour le numéro un de la Fédération corporatiste régionale de replacer l’église au centre du village en termes de communication et de propositions. Une église que naturellement les adhérents de la FRTP auront pris soin de construire ensemble et virtuellement en amont !
Thierry BRET
Le manichéisme fait partie des qualités ou des défauts des hommes politiques et de ceux qui œuvrent dans les coulisses du pouvoir. Il permet la mise en place de stratégies plus ou moins élaborées. Ce trait de caractère s’exerce consciemment ou inconsciemment pour celles et ceux qui en sont dotés naturellement.
Nous parlons d’un dualisme et d’une conception du bien et du mal comme deux forces égales et antagonistes. Une personne affublée du caractère de manichéen, se caractérise par un esprit tortueux dont le but est d’arriver à ses propres fins par n’importe quel moyen, sans impliquer cependant sa responsabilité directe. C’est une religion devenue l’adjectif qui caractérise celui qui associe le bien et le mal dans une même fonction : aboutir au résultat escompté. Bien entendu, il laisse croire qu’il combat le mal… Une attitude consistant à simplifier les rapports du monde, ramenés à une simple opposition entre le bien et le mal.
Un peu de référence historique
Si le terme « manichéen » désigne de nos jours une pensée sans nuances, son origine remonte au IIIe siècle de l’ère chrétienne. Le message du prophète iranien Mani donnera naissance à une religion, le manichéisme, qui se diffusera largement du Moyen-Orient à l’Europe et jusqu’en Chine. Avant d’être combattu et d’agoniser lentement. Cependant, la doctrine se disperse depuis longtemps dans l’esprit de nombreux dirigeants politiques. Notons tout de suite que le manichéisme fait partie de la culture iranienne, ce qui nous aide à comprendre l’attitude des mollahs de ce grand pays.
Saint-Augustin étudia le manichéisme et l’embrassa un temps. Il se désolidarisera de cette religion qu’il juge païenne ! Napoléon avait caractérisé Talleyrand (« Le Diable boiteux ») de manichéen, en déclarant : « Talleyrand, c’est de la m… dans un bas de soie… » ! L’ombre et la lumière dans une même personne.
Talleyrand a tout de même réussi à épouser toutes les causes de son époque : la royauté, la révolution, la république, l’empire et encore la royauté. Il gagne ses galons de grand stratège, en tant que prince, lors du congrès de Vienne, en évitant, après Waterloo, l’occupation de la France. Son plan, lors de ce congrès, est dans tous les manuels de stratégie ! Il a contribué à l’avènement de l’empereur Napoléon 1er, pour ensuite le trahir ! Cela laisse à penser que de nombreux dirigeants ont pris en compte cette citation de Talleyrand : « La politique, ce n'est qu'une certaine façon d'agiter le peuple avant de s'en servir »…
Le manichéisme au cœur de la vie politique hexagonale
Après avoir fidèlement servi Georges POMPIDOU à l'Élysée, Pierre JUILLET et Marie-France GARAUD contribuent largement à la carrière de Jacques CHIRAC avant de se brouiller avec lui. Ils vont œuvrer dans l’ombre pour « détruire » l’image de CHABAN-DELMAS afin qu’il soit écarté de la course à l’Elysée, permettre l’élection de GISCARD d’ESTAING avec le soutien de Jacques CHIRAC. Au moment de la grave maladie de POMPIDOU, tout le monde pense à sa succession. Deux camps vont alors s’opposer : JUILLET et GARAUD d’un côté, et BALLADUR et JOBERT de l’autre. Les premiers cités, surnommés « les diaboliques » l’emporteront. En 68, ils choisiront le camp de la matraque, face aux étudiants. Ils pensent et disent, à juste titre, que le peuple finit toujours par préférer l’ordre au chaos ! Marie-France GARAUD écrit dans ses mémoires, qu’il lui était impossible de choisir entre François MITTERRAND et Valéry GISCARD d’ESTAING. Raison pour laquelle elle décida de se présenter aux dites élections ! Sa plus grande force : être inconnue du grand public.
Jacques CHIRAC a contre lui un certain nombre d’affaires qui ne l’ont jamais affaibli : les marchés publics des lycées d'Ile-de-France et le financement occulte de partis politiques, irrégularités dans la passation des marchés entre l'OPAC de Paris et des entreprises entre 1991 et 1994, les « frais de douche » du couple CHIRAC (plusieurs millions de francs), à la ville de Paris… Le président sortira triomphalement de toutes ces tracasseries. Robert BOULIN, un gaulliste historique, meurt dans des conditions non encore élucidées. BOULIN : suicide ou assassinat ?
Dans les deux cas, l’ombre de CHIRAC plane sur cette triste affaire… Rien n’empêchera ce dernier de réaliser deux mandats à la présidence de la République. En 1981, entre les deux tours de la présidentielle, quand on appelle au téléphone, le QG de Jacques CHIRAC, la réponse est sans appel : « Votez MITTERRAND ! »… L’ombre de la dissidence sans perdre de vue une position officielle se révèle alors : s’apitoyer sur le résultat du 10 mai 1981 ! Manichéisme, quand tu nous tiens !
Passons sur un esprit plus que manichéen : François MITTERRAND. Ce personnage, de l’histoire de France réussira à se faire élire au plus haut niveau de l’Etat, tout en ayant été décoré de la francisque par le Maréchal PETAIN ! C’est lui qui dira à CHIRAC, à la fin de son deuxième septennat : « Maintenant tu peux y aller, c’est ton heure »…
Emmanuel Macron en parangon du manichéisme
Quand il était ministre des Finances, nommé par François HOLLANDE, Emmanuel MACRON s’est révélé comme un libéral, choquant au passage les gauchistes. A seule fin de faire le buzz, il s’est plu durant des mois à dresser les Français les uns contre les autres, ficelle dont avait en son temps largement usé Nicolas SARKOZY. Un jour, les entrepreneurs contre les fonctionnaires, un autre les «outsiders» contre les «insiders», une autre fois les travailleurs contre les rentiers ou encore les politiques modernes contre les élus d'un ancien temps, étant sous-entendu qu'il y a d'un côté les bons et de l'autre, les mauvais.
Un seul objectif : lâcher le président HOLLANDE pour se présenter aux prochaines élections. Invité de la matinale de BFM TV-RMC, Emmanuel MACRON a mis en scène un nouveau duo infernal, estimant cette fois que: « la vie d'un entrepreneur est souvent bien plus dure que celle d'un salarié». Il aurait pu soutenir l'exact inverse sans plus se tromper, ce qui donne une idée de la profondeur du propos. Qu'importe, les Français qui aiment les combats singuliers, semblent voir dans cette dialectique guerrière une preuve de modernité. Sa popularité ne s'en porte que mieux. Et, plus que de faire avancer des réformes, c'est sans doute bien là l'objectif. Être élu avec la capacité de soutenir n’importe quelle théorie, et son contraire… Le locataire de l’Elysée exerce le pouvoir de manière manichéenne.
Tantôt il déclare qu’il faut combattre le RN et « Reconquête ! », qui ne sont pas selon lui, dans « l’arc républicain ». Encore une fois, Emmanuel MACRON a tout dit, tout fait, et son contraire, à ce sujet. Il a tancé en conseil des ministres Élisabeth BORNE qui tenait le même discours, à grand renfort de clairons pour que ça se sache. Notre président souhaite que le RN ne vienne pas à la cérémonie de « Panthéonisation » de MANOUCHIAN mais juste avant, invite Jordan BARDELLA (président du RN), à une rencontre avec les partis politiques.
A ce sujet citons le journal « le Figaro » Anne-Elen CHOMPRET, dans sa tribune du 20 février 2024 : « le président MACRON invite mais Emmanuel « désinvite » ? Voilà bien une lecture originale de la théorie des « deux corps du Roi ». Cette dernière, rappelons-le, invite le chef de l'État à ne pas oublier que ce que dit « Emmanuel » ne nous regarde pas. ». Interrogé au sujet de la loi Immigration et de la situation à Mayotte, Emmanuel MACRON a défendu la suppression du droit du sol, arguant qu'il fallait « casser le phénomène migratoire ». N'est-ce pas ironique dans la mesure où, en France métropolitaine, les camps de migrants se multiplient et les « OQTF » ne sont pas appliquées… ?
Bref, nous sommes en pleine schizophrénie politique ! Le mari de Brigitte est soupçonné de vouloir être en guerre contre la Russie afin de garder le pouvoir après 2027 ! Emmanuel MACRON a lancé un grand débat sur « la fin de vie » juste après la notation de Standard & Poor’s. Il avait usé de la même méthode pour focaliser l’attention sur sa déclaration d’envoi possible de troupes en Ukraine, afin de brouiller l’attention sur la révolte des agriculteurs…Une évidence s’est dessinée depuis que notre président est au pouvoir : c’est un parangon du manichéisme…
Méditons cette pensée de Georges Clémenceau : « En politique, on succède à des imbéciles et on est remplacé par des incapables »…
Paul GUILLON
Tout ça pour ça ! La plupart de nos compatriotes doivent aujourd’hui tirer les mêmes conclusions après les deux tours des élections législatives anticipées, ayant pour vocation première de clarifier le paysage politique dans l’Hexagone. Une clarification en choisissant la voix du peuple que souhaitait de tous ses vœux le Président de la République au lendemain des européennes, lassé de n’avoir que la majorité relative à l’Assemblée nationale depuis 2022 pour gouverner. Et imprimer ainsi, selon des résultats qu’il espérait tout autre sans aucun doute et en restant dans sa zone de confort, le cap de la gouvernance durant les trois dernières années de son second mandat.
Or, il s’avère que désormais sur le papier et surtout dans les faits, la France semble aujourd’hui être dans l’impasse, car devenue ingouvernable ! Près de trois semaines après le verdict du second tour des législatives au soir du 07 juillet, le pays n’est toujours pas doté d’un gouvernement, faute d’avoir pu choisir son Premier ministre qui en prendrait les légitimes commandes.
Le RN, parmi les « cocus » de la République…
Il est vrai que la physionomie politique entre les deux tours aura beaucoup changé. Surfant largement en tête au soir du 30 juin, avec plus de 33 % des suffrages, le Rassemblement National est devenu très vite hors-jeu du fait du front républicain mis en place par ses concurrents, reproduisant ainsi avec succès ce qui avait été déjà réalisé par le passé lors de précédentes échéances importantes pour le pays. Recréant un irrémédiable plafond de verre d’élection en élection sur lequel vient s’échouer à chaque fois le parti bleu marine…
Du fameux « ni, ni » au « ni » tout court contre le RN, il n’y aura eu qu’un unique pas, savamment mené par des tractations de tout poil ! Des tractations renouvelées lors du vote des vice-présidences et des postes clé au Palais Bourbon, où le Rassemblement National restera in fine en rade avec un zéro pointé, affiché au compteur quant aux postes à responsabilité devant lui échoir ! De mémoire, il y en avait plusieurs lors de la mandature précédente.
Les uns se plaignant de « magouilles » et de « tambouilles » de bas étage pour expliquer leur défaite ; les autres parlant de bon sens et de convergence d’idées et d’intérêt pour faire barrage à l’extrême droite.
In fine, dans le jeu des sept familles des « cocus » de la République, incontestablement, le RN et ses millions de partisans viennent d’étaler tout leur jeu d’un seul tenant sur la table accueillant les cartes ! Ils ont perdu la partie ! Rideau et rendez-vous à la prochaine échéance en…2027 pour un énième recommencement ?!
Le NFP enverra-t-il l’un des siens à Matignon ?
Mais, les représentants du Nouveau Front Populaire (NFP) ne sont pas mieux lotis ! Certes, si LFI a pu sauver les meubles, du moins certains d’entre eux, en obtenant deux vice-présidence à l’Assemblée nationale et la réélection de l’expérimenté Eric COQUEREL à la présidence de la commission des finances, quid de la nomination du nouveau locataire à Matignon au bout de bientôt trois semaines d’âpres négociations, de gesticulations en tout genre et de contradictions ubuesques entre les différentes composantes d’une union de la gauche qui semble se fissurer de toute part chaque jour !
Leurs électeurs, là aussi, en sont à se demander avec colère et découragement si malgré la victoire au soir du deuxième tour via le verdict délivré dans les urnes, ils verront bientôt un des leurs s’installer à Matignon et nommer enfin un gouvernement de cohabitation devant composer avec la ligne présidentielle recluse à l’Elysée !
Dans la seconde famille des « cocus » de la République, le Nouveau Front Populaire à l’heure où se rédigent ces lignes n’a rien à envier à la première des familles issues de la frange souverainiste ! Un partout et la balle au centre comme dirait un célèbre coach au bonnet bleu du côté de l’Yonne !
Des Républicains certes en arbitre mais….
Dire que les Républicains sautent de joie au plafond après la découverte de leurs résultats aux législatives serait là aussi extrapoler dans la béatitude ! Bien sûr, la bande à Laurent WAUQUIEZ a su jouer les pompiers de service à la cause de la majorité présidentielle lors des votes de ces jours derniers au Palais Bourbon moyennant quelques compensations (deux postes à la vice-présidence de la vénérable assemblée) et sans doute quelques accessits de second ordre, mais au bout du compte, quid de leur suprématie à leur hypothétique retour aux affaires à l’horizon (sans jeu de mot d’ailleurs pour la droite modérée résolument présidentielle comme chacun le sait !) de 2027 ?! Eux aussi intégreraient-ils le fameux jeu des sept familles « cocufiées » de la République ? Evidemment !
Rendez-vous en juillet 2025 pour de nouvelles élections ?
Reste la majorité présidentielle ! L’ancienne devrait-on dire en attendant la nouvelle avec les alliances de circonstance qui se font jour ? Avec la confirmation de Yaëlle BRAUN-PIVET au perchoir de l’hémicycle du Palais Bourbon en sa qualité de présidente et la désignation de plusieurs de ses représentants aux postes clé de l’institution, on pourrait presque suggérer que le pensionnaire de l’Elysée ne s’en sort pas si mal que cela, après coup ! Un vrai stratège en somme ou un veinard défiant la chance ? Les deux mon capitaine !
Non seulement, Ensemble a su éviter la fessée historique que beaucoup lui promettaient et surtout l’entre-deux-tours lui a été profitable pour renforcer ses positions qui ne tenaient parfois plus que par un fil avec l’aide de ses précieux soutiens imputables au front républicain.
Et si demain, Emmanuel MACRON reconduisait tout bonnement Gabriel ATTAL dans sa fonction de premier des ministres de son futur gouvernement ?!
Ni vu ni connu et tout ça pour ça, donc ? Et oui ! Comme aurait dit avec humour et sa gouaille légendaire le regretté COLUCHE, « on prend les mêmes et on recommence… ! ».
Françaises, français, rendez-vous en juillet 2025 pour de nouvelles échéances législatives, après dissolution, évidemment !
Thierry BRET