C’est un projet phare pour la commune. Son aboutissement après quatre années de réflexion et de travaux a été salué par pléthore de personnalités de l’Yonne, il y a quelques jours, tant auprès du monde institutionnel et politique, que du milieu sportif. Footballistique, devrait-on préciser ! Il est vrai que ce n’est pas tous les jours qu’une localité icaunaise inaugure son terrain de sport synthétique. Un lieu qui s’identifie à l’une des figures emblématiques de ce territoire du nord de la Bourgogne, à savoir Guy ROUX ! Un hommage rendu à l’enfant du pays, en quelque sorte…
APPOIGNY : Voilà un nouvel équipement sportif qui entre déjà dans la postérité ! Il suffit de lire la plaque qui lui permet d’être « baptisé ». Le terrain Guy-Roux ! Rien que cela ! Nul besoin de présenter l’auguste personnage et sa silhouette connue de tous, le célèbre bonnet bleu rivé sur le chef ! Un natif de la commune à qui l’on doit bien cela. C’était le choix de l’édile actuel, Magloire SIOPATHIS. C’était aussi celui de son conseil municipal qui avait déjà en 2020 pressenti l’avenir. Une équipe municipale, renouvelée, qui avait donné quitus à son maire pour construire un terrain synthétique en lieu et place d’une des trois infrastructures existantes à l’époque. Un projet intégrant le programme de réhabilitation, rénovation et modernisation des équipements communaux. Dont celui du stade Maurice LAGUILLAUMIE.
Un projet de « ouf » sur le papier, certes ! Mais, un concept novateur où les demandes de subventions auront été multipliées vers le plus grand des financeurs potentiels. Surtout que le projet était estimé à plus de 775 000 euros.
C’est là que Magloire SIOPATHIS entre en jeu. Le maire, du fait de son passé professionnel exercé entre autres au Conseil départemental de l’Yonne, connaît bien les ficelles administratives et financières des collectivités. Il se fait le porte-fort de ce projet innovant auprès des financeurs et de leurs organismes, en multipliant rencontres, tractations et réunions. La participation au financement de ce terrain synthétique – une surface de plus en plus usitée dans la conception moderniste des stades de football – est d’ailleurs sans équivoque, à la lecture du communiqué de presse expliquant les arcanes budgétaires de ce dossier, savamment réalisé.
Une belle brochette de partenaires financeurs !
L’Etat a été sollicité à hauteur de 140 000 euros par le biais de la DETR, la fameuse Dotation d’Equipements des Territoires Ruraux ; de son côté, la Région Bourgogne Franche-Comté a injecté 110 000 euros à la réalisation de cette pelouse à la surface plus rapide ; que dire du Conseil départemental de l’Yonne, puisque l’organisme icaunais a subventionné à hauteur de 232 000 euros le complexe sportif ; idem pour la Communauté d’Agglomération de l’Auxerrois avec son enveloppe de 100 000 euros et même la Fédération Française de Football y a été de son obole, avec un geste financier de 30 000 euros !
On notera également, afin d’être tout à fait complet sur ce sujet, que le District Yonne Football et le club local, l’Etoile Sportive d’Appoigny, apporteront eux aussi leur contribution budgétaire, en les modulant, en fonction du montant restant à verser pour atteindre les 80 % de subventions sur le montant total du concept, s’élevant à 775 416 euros hors taxes. Bien évidemment, la commune n’est pas en reste au niveau de sa contribution participative. Elle est intervenue à hauteur de 20 %, engageant ses fonds propres, conformément à la réglementation en vigueur.
Une infrastructure reconnue par la Fédération Française de Football
Validé dès le mois d’octobre 2022, le marché est revenu après appel d’offres à la société « ID VERDE », un spécialiste européen de la création et l’entretien d’espaces verts. L’objectif était clair : produire un équipement de qualité, au rayonnement départemental et à la hauteur du dynamisme que représente l’Etoile Sportive d’Appoigny, une entité présidée par Dominique AMARAL. Elle s’enorgueillit d’être le troisième plus grand club de l’Yonne, en termes d’effectif. Pas moins de 440 licenciés et la priorité de développer le football féminin et adapté ! Sachant que ce nouvel équipement sera également utilisé par le Centre de Loisirs de la localité et tous les amateurs de ballon rond…
D’ailleurs, le jour J de l’inauguration en présence de l’inoxydable Guy ROUX et d’un aréopage de personnalités, de jeunes joueuses et joueurs du club, âgés de 5 à 13 ans, ont assuré le spectacle, démonstration footballistique à l’appui.
Quant au choix de la pelouse synthétique, il s’explique ainsi. Les baisses du temps et des coûts d’entretien imputables à cette typologie de surface, mais aussi la praticabilité d’un terrain qui n’est aucunement altéré par des dégradations selon les conditions de jeu, tant en été qu’en hiver, ce qui facilitera, en outre, l’accueil des activités sportives du Centre de loisirs local.
Il n’aura fallu in fine que quelques mois, depuis janvier 2024, pour réaliser cet ouvrage, une fois les accords de subventions obtenus. Livrée en septembre, cette infrastructure classée de niveau 4 par la FFF (Fédération Française de Football) peut ainsi accueillir toutes activités sportives locales mais également des matchs de championnats de France amateurs 2, ceux de France féminin élite, ainsi que les compétitions seniors masculines des divisions d’honneur des ligues régionales.
De bel augure en termes de perspectives pour le développement du sport et du football dans la commune, située au nord d’Auxerre, et son rayonnement…
Thierry BRET
Il fallait y penser ! Mais, c’est l’endroit le plus propice pour positionner un stand d’information, se rapportant à la fonction d’assistant maternel. « Assistante maternelle », devrait-on dire, tant le métier est féminisé à plus de 95 % dans l’Hexagone ! C’est donc la bibliothèque-médiathèque de Bléneau qui accueille depuis ce vendredi ce pôle informatif. Il a été inauguré ce matin par les autorités représentatives de la Communauté de communes de Puisaye-Forterre et de la ville. Histoire de valoriser sous le sceau de la communication, la filière dont ont besoin les familles…
BLENEAU : C’est facile à lire et à…transporter ! Voilà un stand informatif sur le métier d’assistant maternel qui devrait pas mal voyager au cours de ces prochaines semaines. C’est clair, comme devait le rappeler en substance et en aparté de la cérémonie inaugurale, le président de la Communauté de communes de Puisaye-Forterre, Jean-Philippe SAULNIER-ARRIGHI, ce module d’information a pour vocation à se déplacer sur l’ensemble du territoire occidental de l’Yonne. Cette contrée à la typicité unique dans notre département, puisque située à cheval entre une infime partie de la Nièvre orientale et une autre, nettement plus importante, côté icaunaise !
Une offre individuelle qui décroît sur le territoire
A sa lecture, rapide, simple, concrète et très explicative, ce stand bien ficelé visuellement permet de mieux appréhender les arcanes pragmatiques de ce métier d’assistant maternel, ô combien vital dans les zones rurales de nos jours. Un métier qui connaît un net recul sur notre territoire. Créant ainsi un profond déséquilibre entre l’offre collective proposée au niveau des modes d’accueil des enfants en Puisaye-Forterre – paradoxalement l’offre est plutôt bien pourvue en EAJE (Etablissement d’Accueil du Jeune Enfant) – et l’offre individuelle qui décroît. Un constat observé depuis plusieurs années, comme le souligne le président de la CCPF.
« En effet, l’offre collective est assez importante sur notre secteur géographique, explique-t-il, ce qui fait que le territoire n’est pas prioritaire en matière de développement dans le département de l’Yonne. A contrario, l’offre individuelle voit le nombre de places disponibles chez les assistants maternels se réduire de façon drastique… ».
L’assistant maternel ? Un rôle préparatoire important avant l’école
Le chiffre est lancé : - 28 % en l’espace de cinq années, comprises entre 2018 et 2023 ! Un job qui ne ferait plus vraiment recette en France ? Rappelons-en les fondements : il s’agit pour la personne qui l’exerce de s’occuper d’enfants, âgés de deux mois et demi jusqu’à leur entrée en maternelle, de prendre soin d’eux, de les éveiller, de les préparer à l’entrée dans le cycle de la scolarité, de les rendre – et c’est un facteur extrêmement important – autonomes. Pas si simple, non ?
Parmi les principales contraintes à souligner : les horaires. Une autre spécificité qui peut en faire une difficulté dans le mode de gestion, c’est le manque de séparation entre le lieu de vie personnel et l’endroit où est exercée la profession. A savoir à son domicile…Côté rémunération, une débutante démarre au SMIC. Ensuite, le salaire peut s’élever en gardant de plus en plus d’enfants et en se constituant sa propre clientèle…
Pour Jean-Philippe SAULNIER-ARRIGHI, « le développement de l’offre individuelle devient une obligation car une pression accrue s’exerce sur l’accueil collectif… ».
Et si les hommes s’intéressaient eux-aussi à la filière ?
Fort de cela, l’élu de l’Yonne a décidé de renforcer l’attractivité de ce métier via l’intermédiaire du Relais Petite Enfance (RPE), « Les P’tites Frimousses ». En s’appuyant sur cette structure, est donc apparue cette volonté de communiquer autrement sur la filière, grâce à une stratégie de circonstance.
Ainsi est né ce module informatif. Il favorise une autre perception du métier, tout en le valorisant, afin de créer, c’est le but avec ces aspects attractifs, des vocations.
Quant à Alain DROUHIN – le maire de Bléneau s’est montré ravi d’accueillir ce stand informatif dans son équipement -, il devait rappeler dans ses propos liminaires que « la ville qu’il dirige et la Communauté de communes marchaient du même pas et dans le même esprit. C’est pourquoi l’accueil de ce stand à la bibliothèque-médiathèque est un excellent choix ! ».
Le stand est pour l’heure accueilli à Bléneau. Itinérant, on pourra sans doute le retrouver ultérieurement dans d’autres endroits stratégiques de la communauté (mairies, infrastructures municipales) pour les gens puissent comprendre réellement ce qu’est le métier d’assistant maternel. A noter qu’un homme officie en Puisaye et qu’il est toujours complet au niveau de ses gardes d’enfants ! Qui sait, peut-être que d’autres représentants de la gent masculine peuvent eux-aussi se lancer dans le métier pour répondre aux besoins de la Puisaye-Forterre…
Thierry BRET
Le sourire est radieux. Logique, le président de la chambre consulaire départementale de l’Yonne Jean-Pierre RICHARD vient de réaliser une première. Pile poil, à quelques mois des célébrations qui commémoreront le centenaire de la vénérable institution en 2025. Une signature de convention de partenariat. Mais, attention, pas un de ces accords signés à la va-vite pour faire bonne figure sur la photo de famille au terme d’un protocole suranné et trop dense. Non, un vrai partenariat entre l’Association des Maires Ruraux de l’Yonne et la Chambre de Métiers et de l’Artisanat qui va permettre à cette dernière de retrouver son lustre d’antan en proposant de réaliser des économies !
JOIGNY : « On nous a oubliés depuis trop longtemps mais les choses vont changer grâce à ce genre d’initiatives… ». Le locuteur qui s’exprime au bout du fil – il a interrompu un excellent reportage audiovisuel sur les orpailleurs en quête du métal jaune si précieux par les temps qui courent pour répondre à nos questions - souhaite impulser une vraie dynamique à ses actes, et les faire perdurer au fil des ans.
Les deux signatures, apposées il y a quelques jours au bas des documents contenus dans les fameux parapheurs au coloris rose évoquant les collectivités, sont beaucoup plus importantes qu’il n’y paraît. Elles sont l’œuvre de plusieurs mois de rapprochements et de discussions entre la représentante de l’AMRY 89 (Association des Maires Ruraux de l’Yonne) Dominique CHAPPUIT et le président de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat, Jean-Pierre RICHARD, témoin de cette entente cordiale.
« La Chambre de Métiers et de l’Artisanat souhaite accompagner le développement économique des collectivités rurales, explique-t-il, on nous a un peu oubliés mais notre organisme peut se classer parmi les structures expertes de l’économie en France, et ce depuis sa création survenue en 1925… ».
Agir aux plus près des élus de proximité
D’ailleurs, fort de ces réflexions introductives, notre homme pousse le bouchon un peu plus loin dans ses propos, redonnant toutes ses lettres de noblesse à une institution qui a su faire preuve de rationalisation financière et de réactivité en devenant la seule des trois grandes structures consulaires (CCI et Agriculture en sus) à avoir réalisé sa mue, exigée par l’Etat, soit sa régionalisation.
« Certes, on a perdu le statut de la fonction publique, ajoute Jean-Pierre RICHARD, mais on a fait le job tel que l’Etat l’a demandé pour répondre aux nécessités économiques et se réformer. Posséder une entité régionale, unissant la force de la Bourgogne et de la Franche-Comté, nous octroie une certaine légitimité pour pouvoir agir au plus près des besoins des élus de proximité, c’est-à-dire les maires ruraux ! ».
Moyennant une contribution financière pour bénéficier de sa palette de services – les analyses économiques territoriales fournies régulièrement par la chambre consulaire sont très fines et pertinentes -, les maires des petites communes pourront ainsi à l’avenir s’appuyer, dans le cadre de ce partenariat, sur le savoir-faire séculaire et les compétences des professionnels exerçant dans la grande maison. Des aides indispensables dès que l’on évoque le poids de l’économie et ses projets…
Un accompagnement des services consulaires à 360 degrés
« La Chambre de Métiers est là pour répondre à ces différentes sollicitations, insiste son président départemental, beaucoup de communautés de communes ont oublié que nous existions alors que les fondements régaliens de la chambre consulaire sont précisément d’intervenir en hyper proximité… ».
Exigeant sur l’efficience des conventions proposées, Jean-Pierre RICHARD a donné rendez-vous à l’autre signataire, Dominique CHAPPUIT, dans un an pour apprécier le chemin parcouru entre les deux structures.
« Nos services sont capables d’assurer un accompagnement à 360° auprès des municipalités. Tel que nous savons le pratiquer depuis notre lointaine création, il y a bientôt un siècle. A quoi bon, créer des comités « Théodule » comme le disait si bien le Général de GAULLE en multipliant le nombre d’entités économiques à l’excès et en embauchant au sein des localités des chargés de développement économique, alors que nous pouvons proposer la même chose et pour moins cher ! ».
Que la Chambre de Métiers reprenne sa dimension historique
Une vérité que l’élu de la chambre de l’Yonne ne s’est pas fait prier de présenter lors de la récente assemblée générale des maires ruraux, accueillie dans les salons d’honneur de la mairie de Joigny, dans un souci d’optimisation économique.
« En ces temps difficiles où les dotations de l’Etat aux communes vont se restreindre comme peau de chagrin, ajoute Jean-Pierre RICHARD, en renard des surfaces aguerri côté stratégique, la Chambre de Métiers et de l’Artisanat peut reprendre sa dimension historique en apportant ses services… ».
Sur un plan mathématique, la formule suggérée par la CMA de l’Yonne pourrait être la suivante en résumé : « CMA = utilité = économies » ! Jean-Pierre RICHARD a donc profité de la tribune qui lui était offerte le jour J de l’assemblée générale des maires ruraux pour jeter un sacré pavé (légitime à ses yeux) dans la mare.
Recevant même l’approbation des élus présents, qui redécouvraient les fondamentaux de cet organisme bientôt centenaire.
Pas si sûr, a contrario, que les chargés de développement économique employés à l’heure actuelle par les municipalités de l’Yonne aient apprécié le discours !
Thierry BRET
En 2019, elle s’investissait déjà dans ARTEM en qualité de trésorière. Depuis peu, elle vient de succéder à Rémy GEMBLE, à la tête de la structure associative culturelle auxerroise. Quoi de plus naturel, en somme, pour cette dynamique personne qui aime les artistes et l’un des lieux les plus emblématiques de la ville où ils peuvent se produire, la fameuse péniche cabaret de « La Scène des Quais ». Mercredi soir, Marie CHIMAY est montée sur l’estrade pour lancer la cinquième édition du festival faisant travailler les zygomatiques, « Rire à flots »…
AUXERRE : Elle est ravie, Marie CHIMAY ! Pour débuter sa présidence à la tête de l’association ARTEM – une locution latine signifiant le talent et le savoir-faire entre autres -, la nouvelle responsable de ce concept encourageant la créativité artistique a pu s’appuyer sur une programmation de très belle facture, mercredi soir, inaugurant la première des quatre soirées du festival « Rire à flots », en compagnie de Mathilde PELEN, gérante de « La Scène des Quais ». Un judicieux préambule marquant la période du cinquième anniversaire de la structure associative qui sera célébré début décembre.
Une entité que les Auxerrois connaissent bien désormais, puisque associée au développement et à la pérennité des projets culturels qui sont accueillis au cours de l’année sur la péniche demeurant à quai, en plein cœur de la capitale de l’Yonne. ARTEM, outre la présentation de spectacles en variante « seul en scène » ou en petite formation, c’est également l’encouragement des jeunes comédiens et artistes non répertoriés dans les réseaux de diffusion structurés en mettant à leur service un espace scénique pour leur permettre de jouer dans des conditions optimale. A l’image de ce festival « Rire à flots » qui arrive à point nommé pour dérider une atmosphère, on ne peut plus lourde et délétère par les temps qui courent.
« Nous souhaitons partager ensemble des émotions, des créations, de la détente, de l’amitié, des rencontres, à travers le rire, explique l’interlocutrice, cela va de l’absurde à la compagnie, à titre d’exemple… ».
« On aime avoir le cœur joyeux à « La Scène des Quais »… »
Un rire qui se sera donc invité dès hier soir pour tous les goûts et tous les âges à l’occasion du lancement de ce cinquième rendez-vous avec des artistes un brin déjanté mais tellement drôles.
« Le rire est un état d’esprit, ajoute Marie CHIMAY, ici, à « La Scène des Quais », on aime bien avoir le cœur joyeux et fêter le rire comme il se doit. Ce sont des spectacles de qualité que la commission spectacle a visionné en Avignon lors du festival. Cette année, elle ne nous a pas déçue en ramenant de belles pépites à apprécier jusqu’à dimanche ».
Fidèle, le public devrait être présent à ce cinquième rendez-vous. Des férus de l’endroit mais aussi de nouveaux spectateurs, parfois extérieurs au département, dont les pas les conduisent aux abords de l’Yonne près de cette singulière embarcation à quai.
La nouvelle responsable apportera-t-elle sa griffe particulière à la structure associative ?
« Je ne l’a vois pas sans le collectif, rétorque Marie CHIMAY, l’association repose vraiment sur une équipe de bénévoles, des personnes qui cooptent de nouvelles recrues, avec son binôme féminin à la tête… ».
Une excellente manière de défendre le spectacle vivant, tout en soutenant Mathilde PELEN, l’âme de cette péniche culturelle qui n’a pas fini de nous épater par l’éclectisme et la qualité de ses programmations, insolites et décalées, mais très réussies…
Thierry BRET
Le nombre d’actes liés à la cybercriminalité ne cesse d’augmenter, visant aussi bien les particuliers que les institutions, les collectivités ou les communes. S’en protéger par des gestes simples est possible. C’est ce qu’ont rappelé les participants à la table ronde organisée sur ce thème dans le cadre de Cité 89, devant un parterre d’élus et d’agents territoriaux.
AUXERRE : Dans un rapport publié le 30 juillet dernier, le ministère de l’Intérieur a dévoilé des chiffres alarmants avec plus de 278 000 infractions liées au numérique, enregistrées en 2023. Un chiffre en hausse de 9 % par rapport à l’année précédente, dépassant même les 40 % sur cinq ans. Les institutions ne sont pas épargnées comme le montre une étude du site « Cybermalveillance.gouv.fr », dévoilant qu’une collectivité sur dix a ainsi subi une ou plusieurs cyberattaques au cours des douze derniers mois.
Dans l’Yonne, comme l’a rappelé Françoise MARMOT, déléguée régionale à l’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes (ANSSI), pas moins de dix collectivités ont été touchées depuis le début de l’année, victimes notamment d’une escroquerie au RIB et d’un faux ordre de virement pour des sommes allant de quelques milliers à 40 000 €, voire même 140 000 € comme en 2023.
« Quand on pense cybercriminalité, on pense aux grandes entreprises, aux administrations, aux hôpitaux mais pas forcément aux collectivités qui doivent aujourd’hui se saisir de ces questions… ».
Conseiller municipal et communautaire en charge du numérique à Joigny, Éric APFFEL a témoigné sur la cyberattaque dont a été victime la ville en novembre dernier, neutralisée à temps mais dont les conséquences restent encore incertaines : « il y a toujours la crainte d’un virus dormant pouvant se réveiller longtemps après, comme à Lille, qui avait contaminé toutes les sauvegardes pendant un an… ». Avec à la clé une addition salée pour la capitale des Flandres, de l’ordre d’un million d’euros !
Eviter le choix de mots de passe simplistes
L’on sait aujourd’hui que 80 % des attaques pourraient être évitées si des mesures simples de sécurité étaient mises en place, à commencer par la sensibilisation du personnel. Ce n’est sans doute pas un hasard si les quatre agents de Joigny, « coupables » d’un clic malencontreux, n’avaient pas encore eu le temps d’être formés comme leurs autres collègues, sur le sujet. Le choix des mots de passe prend toute son importance quand on sait, comme l’a rappelé Jérôme R, expert en risques cyber à la DGSI (Direction Générale de la Sécurité Intérieure), « qu’il suffit d’une heure pour craquer un mot de passe composé de huit chiffres ».
A éviter également, les mots de passe trop simples, a renchéri l’adjudant-chef David GARCIA, enquêteur « Ntech » à la section criminelle de lutte contre la cyber-menace au sein du groupement de gendarmerie de l’Yonne : « l’on constate au travers des plaintes déposées, que le plus souvent, ils sont en relation avec le nom de la commune. C’est très facile à « craquer » pour entrer dans votre boîte mail ! Il faut savoir que 80 % des virus vous infectent par ce biais et une fois à l’intérieur, le pirate peut faire à peu près ce qu’il veut… ».
Un message amplifié par le colonel Nicolas NANNI, à la tête du groupement de gendarmerie de l’Yonne, rappelant toute l’importance d’un travail de sensibilisation en amont : « il est à noter que malheureusement, la brèche cyber le plus souvent, ne vient pas de votre système, n’est pas dans la matrice, mais bien dans l’humain… ».
Apprendre les règles d’hygiène numérique…
Dans le département, huit militaires sont ainsi affectés à plein temps à la section opérationnelle de lutte contre les cyber-menaces. 56 gendarmes, répartis dans les brigades territoriales, ont été sensibilisés et formés pour apporter des éléments de réponse et renseigner sur le dispositif mis en place par la gendarmerie nationale. Entièrement gratuit, il apporte aux communes et collectivités ainsi qu’aux entreprises les plus exposées, un diagnostic cyber destiné à déceler les failles éventuelles, à partir d’une centaine de points de contrôle réalisés in situ. Plusieurs thématiques sont ainsi analysées lors de l’entretien allant des mots de passe aux sauvegardes, en passant par les contrats prestataires, la sécurité physique des lieux ou la protection des données. Le but, rappelle le patron du groupement de gendarmerie de l’Yonne, « étant de former vos agents, que ce soit dans les mairies ou les communautés de communes aux règles d’hygiène numérique… ».
En savoir plus :
En cas de doute sur l’origine d’un RIB ou d’un ordre de virement, toujours effectuer un contre appel auprès de l’organisme ou du prestataire concerné.
En cas d’attaque, isoler physiquement l’élément affecté du réseau pour en limiter l’impact, sans oublier de vérifier s’il reste ou non connecté en Wi-Fi.
Pour les collectivités, PME, ETI ou associations nationales, contacter le Centre régional de cyber-sécurité de Bourgogne Franche-Comté (CSIRT) pour connaître les démarches à effectuer. Tél : 0 970 609 609.
Pour les particuliers, TPE ou associations locales : site cybermalveillance.gouv.fr
Faire des sauvegardes avec la règle des 3, 2, 1 : trois sauvegardes sur deux supports dont une est externalisée.
Mettre à jour ses logiciels, des correctifs de protection étant mis en place au fur et à mesure de leur évolution.
Mots de passe différenciés selon usage personnel ou professionnel.
S’assurer de toute clé USB avant de la connecter à son ordinateur.
Eviter de recharger téléphones et cigarettes électroniques à partir de son ordinateur professionnel, sources bien souvent, de malwares pouvant affecter le réseau.
Et bien sûr, ne JAMAIS payer la somme demandée en cas de « rançongiciel », mais en avertir au plus vite les services appropriés et déposer plainte.
Dominique BERNERD