Il est dans une forme ascendante, l’ancien parlementaire de l’Yonne ! Passage médiatique sur les antennes de LCI, il y a quelques jours, dans l’émission tardive du plus helvète des journalistes exerçant dans l’Hexagone, Darius ROCHEBIN, signature de chroniques régulières publiées dans les colonnes de « L’Opinion », conférence de presse à l’occasion de la parution, sous format livre de poche, de son dernier opus consacré à l’immigration… : bref, c’est un Guillaume LARRIVE tambour battant que l’on voit partout depuis la rentrée. Y compris au sein de l’Office français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII) dont il a pris la présidence cet été.
SENS : Une fois n’est pas coutume, c’est dans la capitale des Sénons que Guillaume LARRIVE avait prévu d’effectuer sa grande rentrée politique à la mi-septembre autour d’un thème majeur à ses yeux, sur lequel il est investi depuis deux décennies : la politique de l’immigration en France. D’une part, la publication en format de poche de son dernier ouvrage, « Immigrations : l’heure de la décision » aux éditions de l’Observatoire dont la préface est signé par le ministre de l’Intérieur de l’époque, Bruno RETAILLEAU, servait de judicieux prétexte pour évoquer cette thématique face à la presse de son territoire de prédilection, le département de l’Yonne ; d’autre part, la présentation d’une étude ultra détaillée émise par l’Observatoire de l’Immigration et de la Démographie en présence de son directeur général, Nicolas POUVREAU-MONTI, apparaissait comme un corollaire complémentaire pour échanger autour de ce sujet de société, l’une des sources de préoccupations fondamentales d’une large frange de la population hexagonale.
Redonner au peuple souverain le pouvoir de décider qui peut être accueilli au sein de notre communauté nationale est l’une des prérogatives essentielles voulues par le représentant Républicain du Conseil d’Etat, en appétence pour se relancer dans la course politique de ces futures semaines.
D’ailleurs, n’écrira-t-il pas sur un post diffusé sur les réseaux sociaux quelques jours après son intervention face aux médias du terroir : « Pour réussir l’intégration, il faut diminuer l’immigration et, surtout, mieux la choisir : continuer à accueillir des milliers de personnes qui ne travaillent pas n’a aucun sens… ». Une évidence, en somme !
La pensée de Guillaume LARRIVE est pourtant, on ne peut plus claire, à la lecture de ces lignes, compulsées dans cet ouvrage de poche, réédité récemment. « Le nouvel âge des migrations ne fait que commencer. Telle qu’elle se déroule à l’heure actuelle, l’immigration n’est plus une chance pour la France. Elle semble même hors de contrôle… ».
Le « grand chambardement » des immigrations, cause du malaise de la France
L’ex-député de la première circonscription de l’Yonne aime analyser les crises et autres soubresauts qui traversent au fil des ans le pouvoir politique. Il n’en est plus à son coup d’essai ! En 2018, il publiait le fameux ouvrage « Le Coup d’Etat de MACRON ». Un opus complété trois ans plus tard par le fameux « La Révolution inachevée ». Son appétence pour la littérature et les belles lettres ne datent pas d’hier pour l’ancien énarque. Il n’hésite pas à se référer aux écrits de Charles PEGUY, l’un de ses auteurs préférés dont il utilise les citations – « je le connais par cœur ! » précise-t-il en souriant - : « il faut toujours dire ce que l’on voit, et surtout il faut, ce qui est plus difficile, voir ce que l’on voit… ».
En clair, il faut regarder la réalité en face, sans être un adepte du déni et ne pas s’arrêter uniquement à des chiffres sans les avoir commentés. Or, pour Guillaume LARRIVE, l’une des nombreuses causes engendrant le malaise actuel qui secoue la société française, c’est l’immigration.
« Cette question m’intéresse beaucoup dans la France de 2025, explique-t-il, elle est au cœur de la crise démocratique, elle est au cœur de cette interrogation presque existentielle qu’à la France sur elle-même. A certains égards, l’immigration, c’est le visage de la France de demain. Selon la nature, selon le volume, des immigrations multiples arrivent vers la France. La communauté nationale en est profondément modifiée. J’appelle cela le « grand chambardement »… ».
Les censures systématiques du Conseil constitutionnel
Toutefois, Guillaume LARRIVE aborde cela avec nuance et sans caricature aucune. « Mais, il ne faut pas s’excuser de ce que l’on voit ». De nouveau, le retour référentiel à Charles PEGUY ?
L’augmentation très forte des flux, l’accélération exponentielle de ce phénomène migratoire depuis le début des années 2000, mais également, en parallèle une absence de politique durable à ce propos sont observés à l’état brut par l’ancien parlementaire icaunais.
« C’est un phénomène qui a bien des égards n’a pas été décidé de manière démocratique et choisie, ajoute en substance l’orateur, mais aussi de manière raisonnée par la puissance politique. Les Français n’ont jamais été sollicités par référendum pour choisir la politique migratoire du pays… ».
Un inventaire d’un demi-siècle de prises de décision qui laissent pantois le vice-président des Républicains. Parfois par simple tabou idéologique, parfois par trop de convictions axées ouvertement vers les théories véhiculées par l’extrême droite. Un « stop and go » permanent de la part des gouvernances successives et une saisie par le droit ont petit à petit dépossédé le pouvoir public du peuple via ses représentants élus de choisir ou pas la politique migratoire de notre pays.
Sur la question du regroupement familial, Guillaume LARRIVE est encore plus catégorique : « il y a eu une rupture dans les années 70 mais celle-ci n’a pas été décidée par le pouvoir démocratique. N’oublions jamais que le décret de 1976 qui suspend l’immigration familiale a été signé par Valéry GISCARD D’ESTAING, Raymond BARRE et Simone VEIL ! ». Un décret qui sera annulé un peu plus tard par l’une des cours suprêmes de l’Hexagone à l’identique des lois PASQUA dans les années 90 avec les censures systématiques du Conseil constitutionnel.
Un organisme (Etat dans l’Etat) qui aura censuré une loi votée par les deux tiers des parlementaires français sur le sujet migratoire si épineux dans notre société. « Pourtant, c’était une mesure de bon sens absolue, insiste le représentant des Républicains, on prolonge la durée de placement dans les centres de rétention fermée d’étrangers OQTF dangereux ayant déjà commis des délits graves sur notre sol suffisamment longtemps afin de pouvoir obtenir le laisser passer des pays d’origine dans le cas d’une extradition. Ce texte est en phase avec les directives européennes, de surcroît ! Malgré cela, on a un Conseil constitutionnel qui trouve encore les moyens de censurer ce texte ! ».
Une rupture entamée sous l’ère ministérielle de Bruno RETAILLEAU
Une spécificité 100 % hexagonale de savoir finalement en bout de course de qui décide réellement dans ce pays ! Ce qui fait dire à Guillaume LARRIVE un brin amusé et ironique à propos de cet exemple très explicite : « il serait grand temps de décider démocratiquement et faire entendre la voix de la majorité nationale, longtemps restée silencieuse pour reprendre le contrôle de ce pays, et ce n’est pas un gros mot en soi de parler de « principe démocratique » ! ».
Des propos largement commentés par son auteur à travers les lignes de ce bouquin en format de poche qui représente à s’y méprendre à un programme de campagne de la droite républicaine pour 2027 ! Rien d’étonnant à cela que le président des Républicains, Bruno RETAILLEAU, ait lui-même rédigé la préface en y développant ses grandes idées sur le sujet. Une préface qui a été également publiée dans la revue « Commentaires », un média fondé jadis par Raymond ARON et aujourd’hui toujours placé sous la houlette de Jean-Claude CASANOVA, l’économiste et libéral qui à 91 ans n’a rien perdu de sa superbe pour en assurer la destinée. « L’heure de la décision » pourrait se muer en « heures des décisions » dès que la droite républicaine reprendrait les rênes du pouvoir étatique d’ici deux ans, selon le parlementaire icaunais.
Constatant que la France fait montre de « grande générosité » envers les personnes issues de l’immigration, Guillaume LARRIVE aura salué le travail aujourd’hui écourté de l’ancien occupant de la place Beauvau lors de son passage de quelques mois au sein du gouvernement : « la baisse du nombre de régularisation a été de 34 %, c’est-à-dire l’acte souverain du gouvernement qui dit à une personne en situation illégale pour des causes humanitaires qu’elle sera régularisée… ».
Autre chiffre à retenir dans la bouche de l’ex-député de l’Yonne : les interpellations des personnes étrangères en situation irrégulière ont, quant à elles, augmenté de 15 % grâce aux opérations menées par les forces de l’ordre. Les éloignements forcés, soit les expulsions dans le jargon usuel, ont progressé de 16 % pendant le mandat du potentiel candidat à la présidence.
« Quant aux naturalisations par décret, c’est un acte mutuel de reconnaissance, stipule l’intervenant, devenir Français ne se limite pas de posséder des papiers ! C’est rejoindre notre histoire, notre héritage, notre patrimoine. Les chiffres sont de moins 24 % dans la période où Bruno RETAILLEAU était aux manettes. Il y a bien des efforts qui ont été réalisés, et j’ose le dire une rupture avec ce qui existait jusque-là… ».
Les leviers des visas doivent être mieux gérés !
Toutefois, et de l’avis de Guillaume LARRIVE, tout cela semble encore insuffisant. « Des verrous devront être nécessairement sautés ! Cela passe forcément par un référendum… Ce n’est pas juste d’être pour ou contre l’immigration, nous ne sommes pas dans le cadre d’un sondage d’opinion ! Non, un référendum, c’est répondre à la question êtes-vous pour ou contre adopter le texte de loi qui permet de reprendre le contrôle de l’immigration en France ? Selon des plafonds de nationalité, par exemple… ».
Quant à la maîtrise assumée des allocations familiales, elle refait surface dans les propos énoncés par le membre du Conseil d’Etat.
« Il faut aussi plafonner dans ce texte soumis à référendum l’idée de la limitation, voire la non-perception des allocations familiales par des étrangers avant cinq ans de présence régulière et de cotisations sociales en France. Outre le contrôle juridique devant être renforcé, il faudra réaliser des efforts opérationnels de gestion sur les choix budgétaires de l’Etat avec davantage de centres de rétention administratifs à créer pour gérer les personnes en attente d’expulsion. Il faudra travailler davantage avec l’agence FRONTEX pour muscler le renforcement de nos frontières extérieures terrestres mais également maritimes. Des frontières européennes et nationales, il va de soi. Il faudra négocier surtout avec les pays d’origine de ces immigrés car depuis un an la situation n’a pas beaucoup évolué, notamment avec l’Algérie… ».
Une feuille de route programmatique largement consignée dans le livre que présente Guillaume LARRIVE devant les journalistes. Il reprend sur sa lancée, intarissable sur le sujet : « les visas de long séjour ont baissé de 5,2 % en octobre mais la relation bilatérale avec ces pays dont l’Algérie doit être basée sur les solutions à apporter sur les sujets de l’immigration au même titre que la coopération ou la coopération économique…Les leviers des visas doivent être mieux gérés ! ».
Une politique migratoire très attendue par 70 % des Français, notamment avant les échéances des présidentielles 2027. Un sujet important qui devrait préoccuper aussi l’ensemble des obédiences politiques de notre territoire.
« Aussi bien les Français qui votent à droite ou à la droite de la droite que celles et ceux qui votent en faveur de la gauche républicaine, héritière de Georges CLEMENCEAU, et même si ces électeurs ne viennent pas de ma famille politique, ils partagent les mêmes opinions que moi sur ce sujet…, souligne fédérateur et convaincant un Guillaume LARRIVE qui a fait de cette thématique l’un de ses chevaux de bataille du moment. Un aspect fédérateur qui gagne progressivement l’intégralité de l’Europe ou presque du fait de la pression populaire et des problématiques sécuritaires, occasionnées par trop d’immigrations.
Citant un texte de 1934 signé de la plume d’André TARDIEU, ancien président du Conseil avant-guerre, Guillaume LARRIVE conclura son intervention par ces quelques mots : « je ne crois pas que la France pour se libérer des troubles qu’elle subit ait besoin de se faire ni bolchéviste ni nazie dans sa propre tradition, elle trouvera les remèdes par elle-même… ».
Cela signifie qu’il y a « nul besoin d’aller chercher les extrêmes pour trouver des solutions à ses problèmes actuels : on a le droit de décider et d’être ce que l’on est ! », justifie le président des Républicains de l’Yonne. En résumé, c’est la nouvelle maxime préférée de l’ex-parlementaire qui souhaite voir son programme migratoire, publié en plus de 200 pages dans cet intéressant ouvrage, être applicable dès le printemps 2027 en France, si la droite républicaine et modérée arrive au pouvoir !
Thierry BRET
Dans un rapport publié le 30 septembre dernier, l’association AUBE dresse un état des lieux sans concession de la vie étudiante dans l’Auxerrois. Reposant sur une enquête menée auprès de 200 étudiants, ce document souligne des lacunes criantes en matière de logement, de restauration, d’inégalités sociales et appelle à une mobilisation urgente des acteurs publics.
AUXERRE : Créée en septembre 2024, l’association AUBE (Auxerre Unis pour nos Besoins et nos Envies) s’est imposée en moins d’un an comme un acteur majeur de la solidarité jeunesse dans l’Auxerrois, avec à son actif, plus de 800 jeunes bénéficiaires depuis l’automne dernier. Mais l’association présidée par Emmanuel BRONDEL ne se limite pas à l’aide d’urgence, s’engageant dans le même temps sur le terrain de la réflexion et du plaidoyer. Révélé le 30 septembre dernier à la Maison du Bâtiment, devant un large parterre, parmi lesquels de nombreux élus ou représentants de formations politiques, son « Rapport 2025 sur la vie étudiante à Auxerre » en est un premier jalon : une enquête menée auprès de 200 étudiants de l’Université de Bourgogne Europe à Auxerre, soit près de 19 % de ses effectifs et environ 6 % des étudiants auxerrois. Une base modeste mais révélatrice, selon l’association, des besoins structurels auxquels il est urgent de répondre.
Une jeunesse nombreuse mais sous-considérée et oubliée
Souvent qualifiée de « belle endormie » à la population vieillissante, on oublie souvent qu’Auxerre est une ville jeune, rappelle Emmanuel BRONDEL dans ses propos introductifs : « saviez-vous que plus de 30 % de la population auxerroise a moins de 30 ans ? Qu’il y a plus de 12 000 jeunes de 16 à 25 ans dans toute l’agglomération, soit 37 % de cette tranche d’âge pour le département ? ».
Une vitalité qui peine malgré tout à se traduire dans les politiques locales, alors que la ville préfecture, avec 3 300 étudiants, pour 71 formations sur dix sites différents, concentre pourtant l’essentiel de l’enseignement supérieur du territoire icaunais. Auxerre étant de fait l’épicentre de la vie étudiante dans l’Yonne, mais sans toutes les infrastructures qui devraient accompagner ce statut. L’un des principaux constats concerne la pénurie de logements étudiants. Même en tenant compte des étudiants habitant chez leurs parents (85 % selon l’INSEE), 322 logements manqueraient pour couvrir les besoins des étudiants restants. Si un projet de résidence étudiante avec 150 chambres est à l’étude, porté par la municipalité et l’OAH (Office Auxerrois de l’Habitat), son directeur général, Éric CAMPOY, qui intervenait lors de la seconde table ronde de la soirée, se veut réaliste : « on a aujourd’hui environ quarante étudiants en recherche d’un logement, pour lesquels il n’y a pas de solution alors qu’en tant que bailleur social, on a vocation à loger toutes les personnes ayant besoin de trouver un toit. Le problème étant que nous avons très peu de logements qui se libèrent et très peu de typologie correspondant aux besoins des étudiants… ».

Le délicat problème de la restauration étudiante à Auxerre
Logement, restauration, aides sociales : le compte n’y est pas. Pointé du doigt également, le désengagement du CROUS qui, en 2009, sous-louait 112 logements à Auxerre, contre 62 seulement aujourd’hui, malgré un taux d’occupation de 100 %. Aucun hébergement d’urgence n’étant prévu pour les jeunes en situation de grande précarité, alerte Emmanuel BRONDEL, citant le cas de deux étudiantes qui, l’an dernier, faute de toit et de moyens de s’alimenter, étaient hébergées et nourries par les équipes éducatives.
Principal acteur de la vie et de la solidarité étudiante, le CROUS est également accusé d’engendrer des disparités entre les étudiants à l’université ou en BTS. Ces derniers, bien que soumis à « ParcourSup », « ont un statut bâtard entre Education nationale et enseignement supérieur, qui ne leur permet pas de bénéficier des mêmes services ni des mêmes droits… ».
Le rapport met également en lumière les limites du système de restauration. Auxerre ne dispose que d’un seul espace conventionné avec le CROUS, situé sur le site de l’IUT. Bien que théoriquement ouvert à tous, il reste inaccessible aux étudiants des autres sites (INSPE, IFSI), en raison des temps de trajet et des horaires inadaptés. Avec pour conséquence, à peine 26 repas CROUS servis par an et par étudiant. La création d’un restaurant universitaire en centre-ville est évoquée, afin de permettre à tous les étudiants, y compris les BTS, d’accéder à une offre de restauration à tarif social.

Un appel à la mobilisation collective
Depuis sa création, AUBE a organisé six distributions sur les campus de l’Université de Bourgogne Europe. Produits alimentaires, d’hygiène, fournitures scolaires ou protections menstruelles ont été remis à plus de 750 jeunes dont 650 étudiants. Malgré cet engagement, l’association déplore le manque de coordination entre acteurs publics et privés, ainsi qu’une faible reconnaissance institutionnelle de ses actions, appelant à la création d’un Pôle jeunesse centralisé à Auxerre, à proximité du centre-ville, afin de regrouper services, information, accompagnement et lieux de vie.
AUBE alerte également sur l’absence de dispositifs de soutien locaux spécifiques, suggérant de s’inspirer de la ville de Chenôve, qui propose une bourse municipale conditionnée à une résidence de deux ans. A Auxerre, un tel dispositif pourrait s’accompagner d’une distribution en « cagnole », la monnaie locale, afin de réinjecter ces aides dans l’économie du territoire, suggère Antoine ROUGER, coordinateur de l’association « SoliCagnole » : « donnant ainsi accès à une alimentation biologique et locale, qui aiderait les producteurs locaux engagés dans des principes vertueux, de sortir eux aussi de la précarité… ».
Bien plus qu’un simple document, ce rapport 2025 se veut cri d’alerte et manifeste pour une jeunesse auxerroise trop souvent oubliée. Auxerre a les moyens de devenir une vraie ville étudiante, à condition d’en faire une priorité politique. Un message que l’association entend bien rappeler le moment venu à l’ensemble des candidats aux municipales 2026. Bien décidée à donner tort à François MAURIAC, lui qui un jour a écrit : « la jeunesse n’a pas d’avenir » !
Dominique BERNERD
Placée sous le signe du partage et de l’inspiration, la manifestation devrait drainer bon nombre de décideurs économiques et de représentants de la sphère institutionnelle (peut-être politique) de notre territoire. Le lancement d’un nouveau réseau, de surcroît positionné sur la pratique des vertus humanistes car venant en aide aux entrepreneurs ayant perdu leur outil de travail, ne laissera sans doute pas indifférents les exégètes de l’économie icaunaise. Entre rencontres enrichissantes et échanges passionnants, la pépinière d’entreprises de la CCI de l’Yonne brillera de mille feux pour accueillir l’ouverture de l’antenne départementale de la structure associative « 60 000 Rebonds » le 15 octobre à Auxerre.
AUXERRE: Depuis quelques jours, les réseaux sociaux s’affolent ! « Nos entrepreneurs ont besoin de soutien et d’aides, c’est chouette que cette association ouvre une antenne sur l’Auxerrois ». « Je veux bien être des vôtres pour participer à cet évènement de partage… ». De quoi s’agit-il exactement ?
De l’émergence d’un nouveau réseau sur le territoire le plus septentrional de la Bourgogne Franche-Comté ! Plutôt de son officialisation visuelle grâce à une localisation physique qui sera accueillie dans le saint des saints de la vie économique de notre département : la Chambre de Commerce et d’Industrie, via son complexe joliment remanié au printemps dernier, le complexe « OCTOPUS ». Pour les puristes, la pépinière d’entreprises auxerroise, tout simplement !
Ce n’est d’ailleurs pas le fruit du hasard si ce soir-là, le 15 octobre aux alentours de 19 heures, le président de la chambre consulaire en personne prendra la parole. Un mot de bienvenue, certes, de la part de Thierry CADEVILLE ; mais une explication de texte qui permettra de bien comprendre le positionnement de la CCI 89 envers cette structure associative altruiste et solidaire des chefs d’entreprises qui laissent des plumes face aux aléas de la conjoncture économique.
Rendre positive la vision de l’échec en France
Rien qu’en 2024, ce fut plus de 1 400 entrepreneurs qui ont ainsi bénéficié des aides salvatrices de ce réseau qui accueille aujourd’hui au niveau hexagonal près de trois mille contributeurs bénévoles. Sachant que selon le site numérique de « 60 000 Rebonds », il existe à date 77 points d’accueil reconnus pour tel dans la France métropolitaine mais aussi aux Antilles, en Guyane et à la Réunion.
En Bourgogne Franche-Comté, l’entité peut se targuer de soutenir en les accompagnent humainement plus de 120 chefs d’entreprise dans le besoin. Coaches, experts, parrains, marraines…interviennent sous le sceau du bénévolat et la passion de l’autre.
Vice-président national de l’association et président régional, Frédéric LIOTARD avait effectué il y a quelques jours un déplacement depuis Dijon jusqu’à Auxerre afin de témoigner lors de la Rentrée économique du MEDEF 89 qui consacrait une table ronde à la santé mentale du dirigeant. Il était par ailleurs accompagné de Vanina COSTES, coache professionnelle et bénévole au sein de cette structure qui a pour ambition de faire changer le regard de l’échec professionnel (et entrepreneurial) en France. L’objectif de « 60 000 Rebonds » BFC est simple : poursuivre son développement sur le territoire régional et rendre accessible le dispositif d’accompagnement à tous les chefs d’entreprise, artisans et commerçants.
Un fil d’Ariane déontologique des plus sympathiques et utiles envers celles et ceux des entrepreneurs dans la souffrance qui est soutenu aujourd’hui par une multitude de mécènes à l’instar du groupe ACTIVE, de la Banque Populaire, de Dijon Métropole, de la Région ou encore de…FESTINS, la société icaunaise fondée par Evelyne et Didier CHAPUIS. Quant aux partenaires, issus du milieu institutionnel et fédérations, ils sont légion : CPME, MEDEF, CCI, URSSAF, etc.
Présente dans l’Yonne depuis un an, l’association accompagne une quinzaine de chefs d’entreprise. Pour accroître sa visibilité, il était important d’ouvrir une antenne officielle sur le département. Ce sera chose faite, le 15 octobre.
« Nous avons deux grandes missions, explique Frédéric LIOTARD, accompagner des dirigeants post-liquidation à rebondir dans la vie à l’aide d’un binôme coach professionnel et parrain bénévole, le plus souvent des anciens cadres dirigeants et dirigeants. Il existe également toute une communauté d’experts. Le deuxième axe de notre mission est de changer le regard de la société sur la notion de l’échec en France. C’est un sujet où nous aurons beaucoup de mal car souvent au sortir du tribunal, les dirigeants qui ont tout perdu se censurent et se jugent. C’est une attitude normale car ils ont en face d’eux des « robes noires », les représentants de la justice… ».
Un maillage qui se renforce en Bourgogne Franche-Comté
Accompagnés sur une période de deux années, les entrepreneurs suivis par les spécialistes de la structure rebondissent à 70 % dans le salariat, le reliquat se destinant à vivre une nouvelle aventure entrepreneuriale. Quant à la curieuse appellation de l’entité, il correspond tout simplement au nombre de liquidations d’entreprises annuelles en France lors de la création de la structure.
Mais derrière les chiffres se rapportant aux liquidations, Frédéric LIOTARD insiste sur le nombre d’arrêts d’activité en France, un chiffre que l’on n’évoque jamais mais en perpétuelle progression. Soit 400 000 par an.
« Si l’on prend le chiffre de 60 000 liquidations à 2,5 emplois en moyenne par an, ajoute l’interlocuteur, cela fait 200 000 emplois perdus chaque année, en dix ans, cela deux millions d’emplois disparus et cela ne fait pas malheureusement la une des médias ! ».
Une vigilance que souhaite mettre en exergue le président régional de « 60 000 Rebonds » en Bourgogne Franche-Comté.
A Auxerre, au soir du 15 octobre, les suiveurs de l’actualité économique auront tout le loisir de découvrir cette nouvelle entité qui permettra de recruter des bénévoles, des parrains et des coaches en s’appuyant sur la proximité. Après la Côte d’Or, la Saône-et-Loire, le Doubs et prochainement le Jura, l’Yonne intègrera très prochainement le maillage représentatif de cette association, désireuse d’aider les oubliés du système : les entrepreneurs eux-mêmes qui ne peuvent prétendre à pas grand-chose au niveau social du fait de leurs statuts.
En savoir plus :
Soirée d’ouverture de l’antenne 60 000 Rebonds à Auxerre
A la pépinière d’entreprise de la CCI 89
Le 15 octobre à 19 heures
Avec une table ronde : « pourquoi s’engager autour du rebond ? ».
Conférence de Benoît DAVID, conseil et entraîneur de dirigeants et de cadres : « comment la pensée des philosophes de l’Antiquité peut-elle nous aider à être plus heureux et vivre mieux aujourd’hui ? ».
Thierry BRET
Changement de décor et de maître de cérémonie pour la traditionnelle remise des diplômes « Cambridge » à Auxerre. C’est en l’église Saint-Pierre que dans une ambiance solennelle et joyeusement britannique, les élèves lauréats de la certification délivrée par l’Université de Cambridge se sont vus remettre leur précieux diplôme, coiffés du pittoresque « mortarboard »…
AUXERRE : La cathédrale d’Auxerre étant exceptionnellement indisponible (pour un concert dans le cadre des Médiévales finalement annulé), c’est l’église Saint-Pierre qui a servi d’écrin, à la cérémonie de remise des diplômes de certification « Cambridge » aux élèves du groupe scolaire Saint-Joseph-La-Salle. Un contretemps logistique, mais une continuité symbolique, l’église du quartier du Pont prolongeant l’esprit de la prestigieuse université anglaise, attachée depuis huit siècles à ce que l’évènement se déroule en des bâtiments chargés d’histoire, parmi lesquels bien sûr, les lieux consacrés.
Emma, Yacine, Enzo, Nathan, Hugo, Cherifa, Jeanne…, ils sont près de 150 élèves, de l’école Sainte-Thérèse au lycée Saint-Joseph, à avoir décroché cette année leur diplôme « Cambridge », du niveau « Starters » pour les plus jeunes au niveau « Advanced C1 » pour les lycéens de seconde, première et terminale, sans oublier les élèves de l’école Sainte-Marie. Autant dire que les bancs de l’église étaient, tout comme le parvis, bien remplis. Parents, familles, professeurs, tous étaient réunis pour célébrer la réussite de ces jeunes qui ont brillamment prouvé leur maîtrise de l’anglais. Parmi eux, Nicolas et Lucas, tous deux élèves de 1ère à Saint-Joseph, qui vouent depuis longtemps une passion pour la langue anglaise. Presque une obligation pour Lucas, à l’horizon professionnel déjà tracé : « en fait, je souhaite devenir contrôleur aérien et pour cela, le niveau est particulièrement élevé… ». Habitué à voyager à travers le monde avec ses parents depuis sa tendre enfance : « on a dû aller une dizaine de fois ensemble aux Etats-Unis et au Canada, je connais Londres pratiquement par cœur et comme mes parents ont un peu de mal à s’exprimer, je joue les interprètes ! » (Rires)

Une certification synonyme de passeport dans la vie
Autre nouveauté cette année, avec un passage de relais à la présidence de la cérémonie. Amy BRACKNALL, formatrice et examinatrice en langue anglaise, originaire du Yorkshire et installée à Dijon, succédant à l’emblématique Philip GOMIS. Dès ses premiers mots, elle a su captiver l’auditoire avec un humour résolument britannique : « Pourquoi passer « Cambridge » quand on sait déjà dire « Brian is in the kitchen » ou « my tailor is rich » ? Parce que c’est la preuve internationale que vous êtes capables de parler anglais sans bugger ! ». Amy BRACKNALL a rappelé avec énergie l’importance de l’anglais au XXIe siècle, dans un monde professionnel où 90 % des métiers exigent un bon niveau de langue : « on ne vous demandera peut-être jamais de conjuguer « to be » au plus-que-parfait du passif, mais on vous demandera sûrement d’écrire un mail en anglais… ». Voire ajoute-t-elle en souriant, « de commander un milkshake avec un super accent, ça aide aussi ! ». Une certification « Cambridge », synonyme de véritable passeport pour l’avenir : « c’est un peu comme apprendre à faire du vélo sans les mains, mais en anglais ! ».
Sous les applaudissements des élèves présents, elle a tenu à rendre hommage aux professeurs « ces héros du quotidien qui arrivent chaque matin à l’école avec la patience d’un moine et le sourire d’un vendeur de glace en hiver… » ainsi qu’aux parents, « ces coaches de vie qui, après que les professeurs nous aient donné les clés du savoir, nous apprennent à ne pas les perdre ! ».

Un pur cérémonial à la sauce anglaise !
La cérémonie s’est poursuivie avec la traditionnelle remise des « mortarboards », ces coiffes noires, symbole de réussite académique. Appelés par groupes de cinq, les élèves se sont inclinés devant leurs enseignants après avoir reçu leur précieux couvre-chef. Une mise en scène codifiée, empreinte de respect, même si l’autorité bienveillante mais ferme de Philip GOMIS a parfois manqué pour canaliser l’enthousiasme débordant des plus jeunes, qu’Amy BRACKNALL a su néanmoins gérer avec tact et humour.
Le final, tout en émotion, a réuni tous les participants à l’extérieur de l’église, au son solennel de la cornemuse et des notes « d’Amazing Grace », l’un des hymnes les plus emblématiques du monde anglophone. Moment venu pour le traditionnel et sonore « hat throwing », coiffes tenues fièrement à bout de bras, face à des familles enthousiastes, portables dressés, pour immortaliser l’instant. On a le « mortarboard » que l’on peut !

En savoir plus :
Répartition des diplômes obtenus :
Ecole Sainte-Marie : 27 lauréats
Starters Sainte Thérèse : 21 lauréats
A1 Movers : 42 lauréats (6e)
A2 Key for schools : 45 lauréats (5e / 4e / 3e)
B1 Preliminary : 31 lauréats (4e /3e / 2e)
B2 First : 6 lauréats
C1 Advanced : 6 lauréats
Dominique BERNERD
Fédératrice et conviviale, la seconde édition de l’opération « Yonne Santé Vous Sport » l’aura été, sur l’ensemble de la journée. Après une précédente manifestation marquée par le succès au même endroit en 2024, le DAC 89 (Dispositif d’appui à la Coordination de l’Yonne) a su réitérer avec brio ce nouveau rendez-vous, en accueillant plus de deux cents professionnels de santé à la salle des fêtes de Venoy.
VENOY: Le programme était pour le moins copieux pour les participants de cette animation conviviale, concoctée par le DAC 89, un évènement qui s’inscrit progressivement dans le marbre, au calendrier des activités icaunaises institutionnelles. Plus d’une vingtaine d’activités sportives et ludiques y étaient proposées in extenso au cours de la journée. Certaines, à l’extérieur, qui n’auront malheureusement pas bénéficié de la même clémence météorologique, à l’instar de celles vécues ici même la saison dernière. Céci-foot, pétanque, karting à pédales, tyrolienne… : autant de disciplines permettant à chacune et à chacun des invités (des professionnels de la sphère sanitaire) de découvrir l’autre en joignant l’utile à l’agréable.
Plusieurs structures associatives avaient confirmé leur présence en ce jour pluvieux. Celles de l’aide à domicile, celles du médico-social et du sanitaire. Organisée en accord avec le Conseil départemental de l’Yonne, soutenue financièrement par l’Agence Régionale de Santé (ARS), la manifestation comportait également des temps d’échanges afin de renforcer les liens entre les différents acteurs de santé du territoire.

Les visiteurs eurent l’opportunité de découvrir une huitaine de stands dont la plupart étaient situés à l’extérieur. Il fallait donc être bien couvert durant ces conversations !
On notait parmi ces ateliers celui de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie qui devait présenter les activités déclinées par le CES, le Centre d’Examens de Santé auxerrois ainsi que leurs différentes prestations de service. Le public s’arrêta aussi aux stands du centre hospitalier auxerrois, avec l’unité de recherche clinique, le Conseil département avec Yonne Attractivité et le pack santé…
Médecins, infirmiers, auxiliaires de vie, aides à la santé…toutes les filières professionnelles étaient représentées lors de cette journée de cohésion et de découverte. Une journée axée autour du ludique et du pédagogique. Une seconde édition qui en appelle nécessairement une troisième, sans doute organisée à Venoy dès 2026.
Thierry BRET
