Il dit être venu là par « surprise » ! Ayant, sans doute biffé au préalable la date de ce dixième anniversaire sur son agenda ? Le député de la première circonscription Daniel GRENON, accompagné de son nouvel attaché parlementaire qui succède à Corentin GELOT, a rendu plus qu’une visite de courtoisie au marché des producteurs, accueilli sur le parking de la Chambre départementale d’Agriculture de l’Yonne, histoire de prendre le pouls de la filière…
AUXERRE : On ne l’attendait pas au niveau des officiels présents sur la manifestation et pourtant il est bel et bien apparu aux alentours de 18 heures, suivi de son nouvel attaché parlementaire. Il ? Le député de la première circonscription de l’Yonne, Daniel GRENON ! Profitant du dixième anniversaire du drive fermier auxerrois, organisé sous la forme d’un marché des producteurs juste derrière le bâtiment de la chambre consulaire agricole vendredi dernier, le parlementaire de l’Yonne ne voulait pas manquer ce rendez-vous. Histoire de tâter le pouls d’une filière dont le moral n’est pas toujours orienté vers le beau fixe.
« Je suis venu soutenir les producteurs locaux qui veulent mettre en place des opérations de circuits courts, expliqua-t-il, je suis favorable au développement de la sensibilisation autour d’une alimentation saine. Je constate qu’il y a de plus en plus de professionnels du milieu agricole qui s’investissent dans les circuits courts et c’est une très bonne chose… ».
Passant de stand en stand, le parlementaire qui siège désormais parmi les non-inscrits – il n’appartient plus au groupe Rassemblement National dans l’hémicycle du Palais Bourbon depuis la tenue de ses fameux propos largement relayés par la presse -, s’est intéressé au savoir-faire des professionnels, présents sur la manifestation.
Saluant l’initiative portée par la Communauté de communes de Puisaye-Forterre autour du PAT, le Projet Alimentaire Territorial, mis en place dans son fief électoral, Daniel GRENON déplore, a contrario, le manque de transparence et d’information à son égard.
« C’est formidable de sensibiliser la population aux bienfaits de la bonne alimentation à travers ce projet, souligna le député, un peu surpris de ne pas avoir reçu d’éléments informatifs sur la tenue des « Rendez-Vous de l’Alimentation », accueillis deux journées durant à Saints-en-Puisaye !
Puis d’ajouter sur cette sensibilisation utile : « on devrait se rapprocher de plus en plus des citoyens pour leur faire découvrir notre territoire… ».
Avant la pirouette finale qu’il sert comme une offrande en guise de conclusion : « vous savez, c’est simple avec moi ! On m’adresse une invitation par courrier, je viens si je peux et je découvre ce que c’est ! ». A bon entendeur !
Thierry BRET
Il est grand temps de se mettre à table, en Puisaye-Forterre ! Surtout, en valorisant, les filières de proximité, démocratisées par l’émergence des circuits courts qui sont en prise directe avec les producteurs locaux ! « Manger sain » est devenu le leitmotiv préféré des élus de la Communauté de communes, à commencer par son président, Jean-Philippe SAULNIER-ARRIGHI. Lors d’une conférence de presse, explicative des « Rendez-vous de l’Alimentation et de l’Europe », l’élu de l’Yonne et conseiller régional a évoqué les bienfaits du « PAT », le Plan Alimentaire Territorial, concept soutenu par les fonds européens, visant à valoriser les productions alimentaires locales et leur savoir-faire…
SAINTS-EN-PUISAYE : Le bien mangé n’est pas qu’une affaire de goût, visiblement ! C’est devenu une impérieuse nécessité que bon nombre d’élus territoriaux de l’Hexagone souhaitent mettre désormais en avant ! C’est le cas, notamment, en Puisaye-Forterre, un territoire rural de l’Yonne qui possède de très belles ressources nourricières au service de la population.
Surfant sur cette vague positive et fédératrice en faveur de l’adoption d’une alimentation saine au fond de toutes les assiettes (y compris celles qui sont servies par les collectivités !), la CCPF, soit Communauté de communes de Puisaye-Forterre, n’a pas hésité à mettre les petits plats dans les grands, en organisant pour la première fois, une rencontre ad hoc sur la thématique.
Des « Rendez-vous de l’Alimentation » qui à défaut de nous mettre véritablement l’eau à bouche en dégustant des spécialités locales, auront surtout nourri les neurones des participants et intervenants autour de deux dispositifs portés par l’institution communautaire, le PAT, pour Projet Alimentaire Territorial, et le programme LEADER, faisant allusion à la promotion européenne sur le sujet.
Viser l’optimisation de la qualité de vie !
Deux jours durant, les visiteurs auront pu s’immerger parmi les méandres un peu techniques du programme LEADER, concept qui encourage la sensibilisation, l’achat et la consommation en bout de course de produits locaux.
Commentaires de Jean-Philippe SAULNIER-ARRIGHI à ce propos : « ce programme stimule ainsi notre économie en soutenant nos agriculteurs, nos artisans, nos petites entreprises, et nos associations… ».
Une dynamique vertueuse à plus d’un titre, donc, car créatrice et on l’imagine aisément de nouveaux emplois. En sus, en renforçant le poids des circuits courts alimentaires, la dépendance aux importations est moindre. Une évidence digne d’une vérité de monsieur de LA PALICE !
Rappelons que le mot « LEADER » employé dans sa formulation européenne est un acronyme qui signifie « Liaison entre Actions de Développement de l’Economie rurale ». La recherche du bien-être des habitants des territoires où il s’applique, aussi !
Proposer une offre alimentaire mieux structurée
Cela tombe bien : c’est ce que recherche également (il l’aura annoncé dès sa prise de parole lors de la conférence de presse), le président de la CCPF ! « La qualité de vie des habitants de notre contrée et son amélioration sont nos objectifs premiers, devait-il rappeler.
Puis, il y eut des détails sur le PAT, le Projet Alimentaire Territorial. « Il vise à encourager une agriculture respectueuse de l’environnement, explique l’orateur, tout en promouvant la consommation de produits locaux… ».
Naturellement, au-delà des mots, il y aussi un pendant économique et sociétal à cette prise de double initiative. « Un développement territorial équilibré, et ce sont des dimensions économiques, culturelles, sociales et environnementales qui en découlent, ajoute l’élu de l’Yonne, notre offre alimentaire en sera ainsi mieux structurée… ».
Des initiatives novatrices devant apporter in fine du grain à moudre aux actions menées par les professionnels de la filière agricole et agro-alimentaire, au nom de la compétitivité et de l’attractivité. Du pain bénit en somme pour la Puisaye-Forterre !
Pléthore d’initiatives au concept ambitieux
Dans le concret, la Puisaye-Forterre constitue un écosystème dense, vivant et inventif qui s’appuie sur la présence de nombreuses associations et entreprises agissant dans ce domaine. Celui de l’alimentaire, toujours en foisonnement ! Aujourd’hui, l’objectif de la CCPF est triple. D’une part, la réduction du gaspillage alimentaire, un véritable fléau en France ! D’autre part, la montée en compétence des acteurs de la restauration collective. En toile de fond, les bénéficiaires de cette restauration doivent pouvoir se sustenter d’une alimentation de qualité et locale, en accord avec les principes de la loi EGAlim. Reste, enfin, le maintien de la production et des terres agricoles, en favorisant l’installation de la relève – bon nombre d’exploitations changeront de main dans les cinq années à venir – et soutenir les transmissions des exploitations.
Pour l’heure, le bilan du PAT précédent s’avère plus que positif. On ne compte pas le nombre d’initiatives existantes qui agissent en faveur de cette alimentation saine, ce qui en fait une feuille de route extrêmement ambitieuse. Citons quelques exemples : le magasin de producteurs sis à Toucy, « Le Déjeuner sur l’herbe » qui a fêté ses vingt ans de fonctionnement, les marchés hebdomadaires dont celui très prisé de Toucy (il a été désigné le plus beau de Bourgogne en 2019 !), le drive des fermes de Puisaye avec ses 18 points de retrait où les produits frais et secs locaux abondent, l’association le P.A.R.C. qui accompagne la création d’espaces nourriciers collectifs et pédagogiques, le bus itinérant des 7 Lieux, « La Bocoterie » fournissant ainsi via la transformation des produits en bocaux de nouveaux débouchés aux producteurs, un groupement d’achat très investi sur les questions de l’alimentation durable, « Les Sillons de Ravan », etc.
Des programmes soutenus par de belles enveloppes financières : à l’instar de celle de plus de 83 000 euros pour aider au développement des seize projets de valorisation des ressources locales dans six sites différents, incluant les cantines scolaires de Saints-en-Puisaye, Diges, Treigny-Perreuse-Sainte-Colombe ainsi que les EHPAD de Saint-Sauveur-en-Puisaye et Saint-Fargeau. Ou des aides des fonds européens (FEADER) engagés depuis le 01er janvier 2023 via le GAL, le Groupe d’action locale de Puisaye-Forterre, comportant 57 localités réparties entre la Nièvre et l’Yonne, pour un montant d’1,3 million d’euros.
Bref, préserver le cadre et la qualité de vie sur ce territoire n’a pas de prix. Encourager l’alimentation plus saine et de meilleure qualité, tout en soutenant l’économie locale, non plus !
Thierry BRET
C’est devenu un vrai rituel. Surtout pour celles et ceux qui n’ont guère le temps de fréquenter les marchés, du fait de leurs occupations professionnelles excessives et qui se rendent là, sur le parking attenant à la Chambre départementale de l’Agriculture, pour y acheter de bons produits issus de la ferme. Des légumes ayant le goût de céleris et de navets ! Des fruits qui possèdent l’agréable texture d’une pomme juteuse à l’envie ! Le drive fermier poursuit sur sa lancée. Il a célébré sa décennie d’existence en proposant aux habitués un marché de producteurs, vendredi soir…
AUXERRE : Certes, il n’y a que quelques étals qui forment un « U », mais les produits proposés dans les cagettes sont appétissants ! Des légumes et des fruits de saison à volonté ! Carottes, choux, courges, haricots verts… : de quoi se sustenter aisément avec à l’appui de belles recettes concoctées dans sa cuisine si l’imaginaire suit ! Un peu plus loin, on se régale de charcuteries et de cochonnailles servis à l’assiette, histoire de titiller les papilles ! Des fromages bien faits font tirer la langue des plus gourmands. A moins qu’une bonne glace ne vienne encore nous rafraîchir le palais, malgré l’heure passablement tardive. Une glace 100 % made in Yonne et avec du lait maison avec « L’Amour est dans le lait » !
L’initiative a le mérite d’exister. Un drive fermier qui, ce soir, se présente sous la forme d’un marché de producteurs, prétexte à un anniversaire à ne pas négliger, et fête ses dix ans ! Pile poil, un vendredi 13 ! Un chiffre porte-bonheur, il est vrai ! Tous les producteurs (ils sont au nombre de vingt-quatre) ne sont pas là, ce soir. Peu importe, l’ambiance est là, avec des visiteurs qui viennent en famille, accompagnés de leurs enfants, sans doute pour les initier aux plaisirs des courses en lien direct avec les agriculteurs.
La FDSEA et la Chambre agricole à l’origine du concept
D’ordinaire, on passe sa commande en ligne. Simple comme bonjour et l’on vient récupérer ses emplettes (viande, œufs, fromages, légumes et fruits, vins, bières locales, confitures…) sur l’un des deux points de retrait, soit derrière l’édifice de la Chambre départementale d’Agriculture, sur le parking vidé chaque vendredi de ses véhicules ; soit au lycée professionnel de Champs-sur-Yonne, partenaire de cette initiative qu’il aurait fallu inventer si elle n’existait pas !
Président de la section départementale de la FDSEA, Damien BRAYOTEL, visite le lieu, l’air réjoui. Il est rejoint quelques instants plus tard, après la sortie du bureau, par Arnaud DELESTRE, le président de la chambre consulaire agricole. Que pense-t-il de cette animation, le porte-parole institutionnel de la filière ?
« C’est une belle opportunité et réussite pour les producteurs, et il faut rappeler qu’initialement, c’est la Chambre et la FDSEA qui ont mis en place ce concept qui perdure aujourd’hui. Cet outil traduit l’implication de l’ensemble des producteurs sur le territoire et c’est très important pour le département… ».
Si la fréquentation du drive fut en très nette hausse lors de l’épisode sanitaire lié à la COVID-19, la présence des consommateurs est moindre désormais. La raison en est simple : le retour à la vie normale faite de ses contraintes organisationnelles et du retour consumériste facile vers la grande distribution.
« Toutefois, insiste Arnaud DELESTRE, les gens reviennent petit à petit sur de la consommation locale, et des produits issus de nos fermes. S’ils veulent du local, les consommateurs, on peut leur en proposer très facilement ! ».
Une phrase dite sur le ton de la plaisanterie mais qui résume l’état d’esprit de ce marché des producteurs à réitérer. Avant le vingtième anniversaire, n’est-ce pas ?!
Thierry BRET
La chaleur. Lourde, orageuse, suffocante. A ne pas mettre un agriculteur dehors ?! Habitués à exercer leur métier par tous les temps et dans toutes les conditions météo, ils n’étaient donc pas trop gênés par cette absence d’air frais, ce manque de vent rafraîchissant faisant du bien à la tête, et le peu d’ombre qui protégeait l’immense étendue accueillant la vingt-neuvième édition de la Fête de l’Agriculture, concoctée par les Jeunes Agriculteurs de l’Yonne, aux confins de la Puisaye…
ETAIS-LA-SAUVIN : Un nuage de poussière s’envolant vers l’horizon. Il était très facile de trouver le lieu de la fameuse manifestation agricole, ce week-end, du fait de l’extrême chaleur – surtout le samedi après-midi ! -, chaque véhicule se rapprochant des immenses parkings pouvant accueillir des milliers d’automobiles projetait dans les airs de fines particules de cette poussière ocre rouge qui avait tôt fait d’identifier l’endroit de très loin et de maculer les voitures les plus propres !
En dessous de ce nuage s’élevant haut dans le ciel azuréen à la couleur saharienne, la manifestation ! La traditionnelle Fête de l’Agriculture, accueillie une fois n’est pas coutume, dans les confins de la Puisaye, presque à la limite avec la Nièvre limitrophe. Des champs à perte de vue faisant office de parkings pour recevoir le flot de véhicules amenant ses visiteurs. On vient en famille, entre amis, entre professionnels, aussi, de loin ou de plus près. Bref, on vient ! Même si la torpeur de cette fin d’été freine sans doute les ardeurs des habitués. Et le même constat, il n’y a quasiment pas d’ombre sur le terrain…
Les glaces vedettes de l’après-midi de samedi !
Cela ne nuit nullement à la bonne humeur observée auprès des représentants des JA 89 ! Les Jeunes Agriculteurs, revêtus de t-shirts bleu ciel, assurent les postes de l’entrée. 5 euros pour le week-end, une paille ! De drôles de panneaux, représentant vache et cochon, attendent les visiteurs. En perspective de l’entrée, deux belles allées d’exposants se présentent à la contemplation et à la discussion. On y découvre une multitude de stands regorgeant de fromages, de charcuteries, de miels, de produits locaux. Les glaces en cornet se vendent comme des petits pains ! Quoi de plus naturel avec ces températures qui ne cessent de grimper en ce fol après-midi !
Dans leurs stands, les institutionnels et autres professionnels « cuisent » littéralement. « C’est bien d’être sous ces petits chapiteaux, confie l’un deux, mais au niveau de la chaleur, c’est irrespirable. On tente tout de même de créer un courant d’air en ouvrant les deux pans latéraux du barnum… ».
Qu’importe la chaleur, pourvu qu’il y ait le spectacle !
Le verre d’eau à la main, Walter HURE, président de la coopérative « 110 Bourgogne », se désaltère longuement. Cela ne l’empêche pas de plaisanter avec son voisin. Un peu plus loin, et visiblement peu affecté par la touffeur, le directeur de l’entité, Jean-Marc KREBS, est en grande discussion avec deux personnes ; c’est cela aussi la fête agricole des Jeunes Agriculteurs, offrant des opportunités de rencontres et des espaces de discussion intéressants.
Du côté du Crédit Agricole de Champagne Bourgogne, ça baigne ! Les conseillers commerciaux sont en grande discussion, les litres d’eau posés sur deux tables en fond de stand, prêts à l’emploi. A la FDSEA, les glaces se dégustent allègrement et avec gourmandise. Tandis que chez les amis de CERFRANCE, on essaie de trouver de l’air frais ! En vain !
Non loin de là, quelques îlots de relative fraîcheur car protégé du soleil accueillent autour de tables et de chaises des visiteurs qui profitent de courts moments de repos. Heureusement, les animaux de la ferme (vaches, caprins et coqs) disposent d’un enclos leur permettant de se placer à l’abri des rayons insolents de l’astre diurne.
A l’opposé, les démonstrations de tracteurs « pulling » attirent en nombre le public le long des barrières de protection. Et qu’importe la chaleur, du moment qu’il y ait le spectacle ! Cela vaut le coup d’œil ! Ce n’est pas tous les jours que l’on voit des tracteurs en surpuissance tirés des charges très lourdes tout en étant chronométrés. Esprit de compétition, quand tu nous tiens !
La mise en valeur des métiers de la filière est réussie. Au terme de ce premier jour, beaucoup ont promis de revenir le lendemain, dimanche. Pour rester dans le plaisir de la fête, et le temps de celle-ci, oublier la morosité de l’instant faite de mauvaises récoltes (le blé) et d’incertitudes économiques…
Thierry BRET
Les épicuriens de l’Auxerrois en avaient fait l’une de leur adresse de référence il y a quelques années encore. Du temps de Jean-Paul BAUJARD, un chef atypique et autodidacte qui n’avait pas lésiné sur les moyens pour mettre les petits plats dans les grands pour hisser son établissement parmi les tables incontournables de ce secteur géographique. Et puis, il y eut la désastreuse pandémie inhérente à la COVID-19 qui mit fin à la belle aventure. Engendrant une longue fermeture de ce lieu si caractéristique avec son bâtiment aux couleurs ocres repérables de loin. Aujourd’hui, tel un Phénix, « Le Soleil d’Or » irise les repas des gourmands et gourmets, sous l’impulsion de son nouveau propriétaire et maître des fourneaux, Matthias DIAS GONCALVES…
MONTIGNY-LA-RESLE : Beaucoup se souviennent encore des fameuses et ponctuelles soirées spéciales déclinées autour de thèmes qui ne peuvent laisser un gastronome insensible, à base de foie gras, de truffes, voire de fromages où il était proposé aux convives de se sustenter d’un repas complet autour d’une vingtaine de variétés de fromages, des plus crémeux aux plus affinés, avec en corollaire l’accompagnement des vins du terroir, blanc et rouge, appropriés pour que les saveurs des pâtes molles ou plus élaborées soient les plus subtiles en bouche !
Heureux, Jean-Paul BAUJARD, dont on salue la mémoire pour ces coups de génie imaginatifs, qui permirent aux férus de la bonne chère de vivre d’intenses émotions culinaires en dégustant des recettes issues de sa créativité, très féconde.
Des initiatives payantes qui positionnèrent durant un temps long l’établissement de la petite localité, située entre Auxerre et Saint-Florentin, parmi les bonnes maisons à biffer régulièrement sur son agenda du samedi soir ou du dimanche midi ; mais aussi des autres jours de la semaine, car profitant du flux constant de la circulation sur cette RN 77, très piégeuse avec ses multiples radars à répétition qui empêchent l’automobiliste de rouler sereinement en ne levant jamais ou presque le nez du compteur indiquant la vitesse ! Mais, ceci est une autre histoire qui frise, on l’aura compris, pour les habitués du trajet Auxerre-Troyes, l’aberration…
Une éclipse et de nouveau le zénith !
Ressuscité depuis plusieurs mois – normal quand on représente l’astre diurne et toutes ses valeurs en termes de symboles ! -, « Le Soleil d’Or » a donc rouvert ses portes, après la terrible période de la COVID-19 qui aura vu bon nombre de maisons hôtelières et restaurants déposer le bilan dans l’Hexagone, avec des intentions louables et belles ambitions. On connaissait la réputation de l’endroit, jadis, pour sa cuisine généreuse, goûteuse, originale, intense au niveau gustatif, et la chaleur de son accueil ; on pourrait dire après coup et l’avoir testé il y a une quinzaine de jours que rien, mais absolument rien, n’a changé sur la raison d’être et la philosophie de cet établissement. Un soleil toujours à son zénith qui a oublié cette éclipse passagère où les observateurs s’inquiétèrent qu’il n’y ait pas un jour un repreneur…
On doit ce retour au beau fixe au chef, Matthias DIAS GONCALVES et à sa jeune épouse, en salle, aux côtés de plusieurs personnes. Un chef qui exerce dans la filière depuis un septennat, titulaire des diplômes requis (BEP et Bac pro cuisine) qui a su aussi peaufiner son savoir-faire en agrémentant ce cursus d’une mention complémentaire « dessert » de restaurant et d’un CAP de pâtisserie ! Un pédigrée de bon aloi qui aura permis au garçon – il est l’un des enfants de Fernando DIAS GONCALVES, édile d’Aillant-sur-Tholon et dirigeant de la société de métallerie, TPMS et de son épouse, Nathalie, dirigeante du superbe complexe du Château de Percey, non loin de Saint-Florentin – qui lui aura permis de se perfectionner au travers de multiples expériences professionnelles dans le secteur des métiers de bouche, via la pâtisserie en boutique, en qualité de chef de partie pâtisserie et second de cuisine…
Ici, le burger vaut le détour par son originalité !
L’objectif est clair : positionner l’établissement recommandé par le « Gault et Millau » parmi les bistronomiques sympathiques de la région, offrant une carte variée et harmonieuse de belle facture, grâce à des combinaisons culinaires se traduisant par des mets soigneusement élaborés avec des produits locaux, accentuant les saveurs exquises et originales.
Testés le jour de la visite, le carpaccio de tomate du Jardin de Laborde (une référence en termes de production à fréquenter aux abords d’Auxerre) agrémenté de sa burrata de fromages de Thomas fumé maison ou ses délicieux œufs en meurette nageant dans une sauce onctueuse (la star de la cuisine bourguignonne à ne jamais négliger dans l’assiette !) en guise d’entrée offrirent déjà un bon aperçu des réjouissances qui attendaient les convives.
La suite fut du même acabit côté satisfaction avec le choix sur la carte entre un râble de lapin cuisiné aux abricots servi avec son risotto de céleri (il est plutôt rare désormais de manger du lapin dans les restaurants traditionnels), l’omble de fontaine bio de Criesnon (il faut visiter l’endroit que les amateurs de truites connaissent bien pas très loin d’Accolay) avec son tian de légumes de jardin, toujours fournis par l’établissement de Laborde géré par Xavier CHAVEY, mais aussi des burgers !
Cela pourrait surprendre que ce plat aux origines américaines pas nécessairement synonyme de qualité gastronomique et riche en calories soit proposé là à cet instant, mais attention, il y a burgers et burgers !
Tous les goûts et tous les budgets sur la carte des vins
Ici, Matthias DIAS GONCALVES joue dans la nuance. Et les ingrédients qu’il glisse entre les deux tranches de ce pain si caractéristique ! La première mouture est proposée à base de volaille – un suprême mariné au thym et citron, agrémenté d’une crème de curry, avec guacamole et légumes grillés - ; la seconde garantit davantage d’originalité au palais, avec son tataki de thon, sa crème de curry (un tantinet exotique) et sa base de légumes grillés et guacamole identique à la version précédente. Un véritable régal, selon les commentaires satisfaits des clients qui ont dégusté ce plat !
Côté desserts, on n’est pas déçus non plus par ce qui se présente au fond de l’assiette. Après avoir tenté le trio de fromages locaux, affinés et goûteux. Le choix des gourmandises oscille entre la panna cotta aux fruits rouges – décidément, ils proviennent toujours du Jardin de Laborde ! -, les profiteroles mêlant agréablement cassis et chocolat ou la crème brulée vanille accompagnée de sa fève de Tonka. Un classique !
Pour les boissons, la carte des vins est bien fournie avec ses chablis premier cru ou grands crus (très belle gamme représentative de la production vineuse locale), des bourgognes blancs alentours, Pouilly-fumé, Saint-Véran, Viré ou Chassagne-Montrachet ; les rouges n’ont pas à pâlir au niveau du choix avec du Mercurey, Rully, Fixin, Haute Côte de Beaune et naturellement la palette des crus du terroir, entre Irancy et Chitry, Epineuil et Coulanges sans omettre des côtes d’Auxerre et de Saint-Jacques. Bref, il y en pour tous les goûts et les budgets, sans oublier la carte de champagnes !
Bon, redécouvrir « Le Soleil d’Or » avec un chef qui aspire à vous faire voyager à travers ses menus élaborés à base de produits made in Yonne, c’est sans doute la première bonne nouvelle gastronomique de la rentrée ! A fréquenter sans modération, pour les petits et gros appétits !
En savoir plus :
Le Soleil d’Or
3 Route d’Auxerre
89 MONTIGNY-LA-RESLE
Tel : 03.73.53.09.10.
Mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Menus de 28 à 40 euros. Carte.
Ouverture :
Les lundi, mardi, jeudi, vendredi et samedi : 12h00 à 13h30 / 19h30 à 21h00
Le dimanche de 12h00 à 13h30
Thierry BRET