Bienvenue dans la quiétude campagnarde du nord-ouest icaunais ! Antan, ce village d'environ 600 habitants était desservi par le tacot ferroviaire assurant la liaison entre Sens et Egreville jusqu'au début des années cinquante. Il fut victime ensuite de la concurrence automobile naissante. En 2025, demeure ici un unique commerce villageois, « Aux Sangliers ». Il fait un peu de tout : bistrot, menu du jour, dépôt de pain, tabac, épicerie, dépôt de colis. Le principe multiservices de commerce villageois en ce début de XXIe siècle. Franck, le patron reconverti et Sami, le jeune cuisinier, y sont à la manoeuvre.
SAINT-SEROTIN : Ces commerces se font hélas de plus en plus rares dans nos communes. L'Etat, non sans raison, a lancé des programmes de renaissance bistrotière dans les villages (café de pays, mille cafés.org), gérés par des fonctionnaires n'ayant sûrement jamais la plupart du temps mis les pieds dans un bistrot, ces citadins préfectoraux lui préférant sûrement l'usage de leur smartphone dernier cri et de leur application dans l'air du temps, mais passons !
« Aux Sangliers » est au centre de ce petit village, face à l'église en pleine réfection. Devant son entrée, trône un panneau-ardoise sans inscription aucune, dommage. On y entre côté bistrot, et la salle à manger donne sur la paisible cour intérieure, sorte de terrasse d'été. Le chien de la maison s'y repose nonchalamment ! Il fait chaud dans cette petite salle d'une trentaine de couverts (c'est agréable en février !), les murs y sont ornés de vieilles photos villageoises. Quant aux tables nappées (eh oui !), elles sont plutôt bien dressées.
Une honnête entrée avec le jambon de Bayonne
En ce début de repas, je suis l'unique convive, et commande un kir. Il est servi dans un verre alsacien ! Le patron annonce le menu du jour sans choix, et à 18 euros, il ne faudrait pas plus. On peut se demander si plutôt qu'un menu sans choix, changeant quotidiennement, ne faudrait-il pas mieux un menu de la semaine avec deux choix possibles, ce qui est toujours plaisant pour la clientèle.
Va pour l'assiette de jambon de Bayonne, plutôt copieuse. Au Pays basque, force est de reconnaître que j'en ai goûté du meilleur, mais qu'avec cette bonne baguette et une lichette de beurre, c'est une honnête entrée.
La papillote aurait pu être plus « musclée » en quantité !
Entre-temps, arrive un aimable couple, voisin de l'estaminet. C'est gentiment que tous deux prodiguent force encouragements au patron qui leur évoque ses projets de fleurissement printanier. Trois convives ! On se sent un peu esseulé dans ce lieu qui n'aspirerait qu'à accueillir cinq à six convives en plus. Le plat arrive. Il est bien chaud. C'est une truite en papillote. Elle est accompagnée de pommes vapeur. C'est bon, même si la papillote pourrait être un peu plus « musclée » : une rondelle de citron, une lichette de curry, une goutte de « Noilly Prat », ce vermouth français bicentenaire souvent injustement délaissé désormais par nos cuisiniers ou d'un blanc sec. Mais, cette assiette poissonnière se complète bien.
Et si les bistrots à la française venaient à disparaître ?
En dessert, la crème aux œufs aurait mérité un caramel. Ce n’est ni coûteux, ni compliqué à faire. Le fort bon café pris au comptoir me permit d'acheter un pot de miel de l'agriculteur local Martial DUMANT (pensons à réserver nos achats aux apiculteurs producteurs hexagonaux, plutôt qu'aux produits improbables des grandes surfaces, sorte de sirops trop sucrés en provenance de Chine, une nouvelle fois hélas…).
Il faut à la fois du cœur à l'ouvrage et un courage certain pour tenir ces petites échoppes, tenantes du lien social villageois. Ce dont Franck et le jeune Sami auraient aussi besoin, c'est d'un peu plus de clients ! C’est le modique prix à payer pour continuer dans un futur proche, à pousser la porte de ces commerces qui se raréfient. Il serait dommage demain, que cette image tenace du bistrot français si symbolique disparaisse de nos paysages. Alors, tous « Aux Sangliers » et à la vôtre !
En savoir plus :
Les - : la formule du menu qui change au quotidien ne semble pas de mise dans une petite structure villageoise. Ne vaudrait-il pas mieux un menu de la semaine avec deux choix ? Les conseilleurs n'étant pas les payeurs, comme de bien entendu !
Les + : le service est aimable. L’atmosphère y est plaisante.
Contact :
Café Aux Sangliers
Place de l'église
89140 SAINT-SEROTIN
Tel : 03.86.95.16.49.
Ouverture tous les jours sauf le lundi. Stationnement aisé.
Gauthier PAJONA
Il a fière allure sur son superbe cycle électrique, le président du Grand Sénonais, Marc BOTIN ! Un vrai profil de sportif ! Pourtant, en cette fin de matinée du lundi 03 février, la température, nettement plus proche du – 1 degré que de la chaleur, n’autorisait guère les prouesses physiques à l’extérieur ! Mais, cérémonie oblige, celle de l’inauguration des « Brennus à vélo » - soit la mise à disposition des vélos à assistance électrique en libre-service sur le Grand Sénonais -, le président de l’EPCI y a été de son petit tour, depuis la place des Héros jusqu’à la salle de la Poterne, terme de son périple cycliste…Au nom de l’exemplarité !
SENS : Des conditions météo à ne pas mettre un cycliste dehors ! Entre la grisaille humide du brouillard et le froid pénétrant de ce lundi très hivernal, il y avait néanmoins des quelques courageux, Place des Héros, prêts à braver les rigueurs de cette forte baisse des températures observée en l’espace de quelques jours, afin de tester le nouveau matériel mis à la disposition des habitants de l’intercommunalité. Une centaine de cycles à assistance électrique qui sont répartis dans dix-huit stations d’entreposage sur le Sénonais. Des vélos aux couleurs très agréables, rappelant celles choisies évidemment pour identifier le nouveau logo de la communauté d’agglomération de ce secteur géographique de l’Yonne. On y retrouvera aussi la figurine du Brennus, apposée sur le garde-boue arrière de l’engin électrique. Un sympathique et esthétique clin d’œil à l’une des armoiries de l’ancienne capitale des Sénons.
Aux côtés de Marc BOTIN, président de l’EPCI, de nombreux élus communautaires qui ne voulaient manquer pour rien au monde cette inauguration, mettant en exergue dans sa fonctionnalité ce mode de locomotion très prisé de nos concitoyens, le cycle à assistance électrique. Même l’édile de Sens, Paul-Antoine de CARVILLE, se prêtera au jeu de la photographie souvenir, juché sur la selle de l’un de ces cycles, fourni par la société FIFTEEN.
Une société FIFTEEN que l’on connaît bien dans l’Yonne
La société hexagonale représentée ce jour par Amira HABERAH, coordinatrice, a pour objectif de généraliser le déploiement des services de location de cycles sur tous les territoires. En ville, comme dans les zones les moins denses. Des locations qui sont assurées selon différentes possibilités, en courte, moyenne et longue durée. A ce titre, depuis 2008, ce sont plus de 50 000 vélos qui ont déjà été déployés en France en collaboration avec les partenaires de la société, qu’ils soient publics ou privés. Pour mémoire, c’est la même structure qui a installé le service « AuxR_M Le Vélo », opérationnel dans la capitale de l’Yonne depuis dix-huit mois.
Il revenait à Gilles SABATTIER, vice-président en charge des Mobilités et des Intermodalités, de retracer la genèse du projet. Malgré le froid, il prit quelques instants pour prendre la parole, à proximité du monument aux morts de Sens.
D’ici le terme de 2025, devait-il argumenter, ce sont près de cent kilomètres de pistes cyclables qui seront aménagés pour le plus grand plaisir des utilisateurs de ces vélos. « Il y aura également un service de location de moyenne et longue durée qui sera assuré par notre service intercom… ».
Encourager la mobilité douce et la transition énergétique
Pourquoi ce réseau de mobilité douce, in fine ? Réponse de l’intéressé : « cette opportunité en libre-service permettra de faciliter les déplacements urbains et inciter les habitants à changer leur manière de se mouvoir en ville, tout en douceur… ».
Puis, l’orateur remercia le maire de Troyes et président de Champagne Métropole, François BAROIN – il n’assistait nullement à la cérémonie - : « il nous a prodigué de précieux conseils avec ses équipes lors de nos échanges et visites à Troyes… ». Ce sont les services mis en place dans la capitale auboise qui ont inspiré les représentants institutionnels du Sénonais.
Quant à Jean-Luc KLEIN, président de MOBIL’ECO, il ne fut pas oublié lui non plus dans la liste des remerciements. « Nous engageons aujourd’hui un beau partenariat avec vos équipes, lui dit-il, au service de nos habitants et de l’attractivité du Grand Sénonais… ».
Moderne et dans l’air du temps, ce service supplémentaire proposé dans le Grand Sénonais répond aux besoins concrets des populations qui ne peuvent se passer de la mobilité. Qu’elle soit douce, ou pas…Des « Brennus à vélo » désormais parés pour prendre leur envol. A la manière des premiers tours de roue, donnés par le président BOTIN et de ses équipes, désireuses d’accélérer pour se rendre salle de la Poterne afin de s’y réchauffer et se sustenter !
Thierry BRET
Elle court, elle court, la présidente de la Région Bourgogne Franche-Comté ! Et la semaine qui vient de s’écouler fut particulièrement animée ! Il suffit de consulter son agenda officiel, transmis de manière hebdomadaire par le service communication de l’institution. Mardi, Marie-Guite DUFAY était à Paris afin d’y inaugurer le stand de la contrée HYVOLUTION. Deux jours plus tard, c’est à Besançon – son fief de cœur ! – qu’elle lancera le projet SAMI autour du capteur intelligent. On la retrouve finalement vendredi soir dans le Sénonais, lors des vœux du président de l’EPCI, Marc BOTIN !
PARON : On connaît la célèbre formule de MONTAIGNE : « les voyages forment la jeunesse ! ». Une citation que s’applique peut-être à elle-même la présidente de la Région Bourgogne Franche-Comté, la socialiste Marie-Guite DUFAY, qui aura multiplié les déplacements cette semaine avec quelques allers-retours effectués entre la capitale de l’Hexagone, Besançon, Dijon et la Bourgogne septentrionale puisque le public assistant à l’ultime cérémonie de vœux institutionnels de ce mois de janvier, ceux du Grand Sénonais, aura l’opportunité de la croiser et de discuter avec la patronne de l’exécutif régional, vendredi soir à Paron !
Accompagné du vice-président de l’organe régional et édile de Joigny, Nicolas SORET, Marie-Guite DUFAY a pu s’entretenir avec les élus du nord de l’Yonne, dont le maire de Sens Paul-Antoine de CARVILLE, saluer le président du Grand Sénonais Marc BOTIN, toujours souriant et affable, disserter quelques instants avec le sénateur Jean-Baptiste LEMOYNE ou discuter avec le nouveau président du Conseil départemental de l’Yonne, Grégory DORTE, fraîchement élu de la matinée.
Une cérémonie de vœux qui fut particulièrement réussie avec en guise de mise en bouche, avant la longue intervention du président de l’EPCI, le spectacle de très belle facture sur la scène, assuré par les élèves, enfants et adultes, du Conservatoire de danse du Grand Sénonais. Entre instants classiques et modernes sur des airs d’Antonio VIVALDI ou de…Jacques BREL (« Vesoul ») !
Elégamment vêtue avec un ensemble de couleur mauve, la présidente de la Région précisa qu’elle ne devait pas rentrer dans la capitale du Doubs à l’issue de cette soirée – heureusement pour elle, vu la distance ! -, mais s’attarder la journée du lendemain près de Chablis (avec la Saint-Vincent tournante) ou à Tonnerre, sans doute pour y rencontrer son maire, Cédric CLECH…Une prolongation dans l’Yonne qui n’était pas en revanche inscrite dans le programme officiel de ses déplacements. Quand la présidente de la Région fait du « rab » dans l’Yonne !
Thierry BRET
De l’émotion. A fleur de peau. Il s’agace quelque peu en tapotant sur les micros, placés devant lui durant plusieurs secondes. La pendule de l’hémicycle du Conseil départemental de l’Yonne indique l’heure, il est 10h22. Obtenant 34 voix contre 7 à son adversaire, le représentant de l’opposition, Yves VECTEN, le président par intérim de la vénérable institution Grégory DORTE valide de manière élective son mandat, succédant ainsi au regretté Patrick GENDRAUD, dont il était très proche, dans le fauteuil de président de l’exécutif. Son seul mot d’ordre : se mettre au travail en se relevant les manches…
AUXERRE : C’est fait ! Le Conseil départemental de l’Yonne a désigné son nouveau président, lors de la session accueillie en cette matinée du vendredi 31 janvier à la Pyramide, siège de l’assemblée représentative. Les quarante-deux élus en présence – seulement deux manquaient à l’appel mais avaient donné procuration - ont pu exprimer leur choix dans cette joute électorale interne qui opposait in fine seulement deux candidats : le représentant de la majorité de la droite, du centre et des indépendants, le maire de Pont-sur-Yonne, Grégory DORTE – il officiait depuis le retrait aux affaires de Patrick GENDRAUD en qualité de président par intérim – et celui du groupe de l’opposition, Yves VECTEN, maire d’Escamps.
Une pirouette de dernière minute mit fin au suspense annoncé par voie de presse ces jours derniers avec la possible candidature de l’ancien député de la deuxième circonscription et ex-président du Département, André VILLIERS. Celui-ci finalement expliqua dans une brève intervention sa décision de ne pas affronter un autre candidat de la majorité départementale, faisant preuve de sagesse de l’avis des autres élus de l’Yonne, en se retirant et en soutenant l’initiative logique du maire de Pont-sur-Yonne.
Un score net et clair, sans appel !
Quant à la candidature d’Yves VECTEN – il devait in fine récolter les six voix habituelles de l’opposition plus une, ce que ne manqua pas de saluer la conseillère Frédérique COLAS avec un zeste d’humour ! -, elle se justifiait par principe démocratique afin de faire entendre la voix de l’opposition. Sans autre prétention, visiblement puisque Yves VECTEN ne se lança nullement dans un discours programmatique pour l’avenir du territoire.
En l’espace de deux heures à peine, la chose fut donc entendue au terme de ce scrutin sans réelle surprise. Il fut conforté par l’implacable décompte monocorde des bulletins tirés de l’urne par le tandem Frédérique COLAS et Michel DUCROUX, à la manœuvre en qualité d’assesseurs, un décompte évidemment favorable à Grégory DORTE après vérification du pointage. Le score est sans appel : 34 voix pour le premier vice-président de l’exécutif, devenu président intérimaire, contre sept obtenus par le candidat de l’opposition. On notera un bulletin blanc, tombé là par hasard ?!
Entre émotion et remerciements, les premiers mots du président élu
Appelé par Colette LERMAN qui procédait au bon déroulé de cette élection « présidentielle » départementale, Grégory DORTE se rendit sur l’estrade pour y siéger à sa place de président. Il devait y prononcer ses premiers mots de nouvel élu. Non sans émotivité…
« J’ai une pensée pour plusieurs personnes, dit-il après les remerciements d’usage à l’ensemble de ces collègues votants. Un blanc. Et des larmes qui embuent petit à petit les yeux du nouveau président. « J’ai une pensée pour mon père. C’était un être extraordinaire… ». Les sanglots s’étouffent à peine dans la voix avant que l’orateur ne reprenne le fil de ses commentaires : « il m’a apporté les valeurs de la loyauté et de la droiture… ». Puis, un silence lourd qui s’en suivit. « Il est parti trop tôt… ». Puis, ce sera le souvenir de son oncle et de sa mère. « Elle m’a inculquée la patience… ». La famille, ensuite. Avant que le président n’évoque son épouse. « Elle est la bonté incarnée, elle m’a appris la bienveillance et la tempérance… ». Enfin, Grégory DORTE ne put conclure ce préambule personnel, à chaud, sans évoquer la mémoire de son mentor en politique, le regretté Patrick GENDRAUD, son prédécesseur disparu le 01er janvier dernier.
Puis, s’adressant à André VILLIERS – il le remerciera au passage -, Grégory DORTE eut cette petite phrase énigmatique : « la politique me surprendra toujours, mais je vais faire mes armes… ».
Bien sûr, les premiers mots de l’heureux impétrant se rapportèrent aussi au budget du Conseil départemental dans un contexte conjoncturel et économique complexe à plus d’un titre.
« Il nous faut maintenir notre tissu social, sportif et culturel sans oublier toutes ces associations que nous devons soutenir absolument, elles font le ciment de notre société. Elles permettent de conserver la concorde dans notre pays qui est fortement bousculé et qui en a beaucoup besoin… ».
Grégory DORTE invita ses collègues à relever les manches et à se remettre très vite au travail.
« Les défis à relever sont importants ! ». Avant de redéfinir le rôle de ce département, outil de proximité permettant de lutter contre les extrêmes qui peuvent attirer les sirènes de nos concitoyens. Le tout couronné par un tonnerre d’applaudissements.
Thierry BRET
Président du Conseil de surveillance du centre hospitalier de Sens, l’édile local, Paul-Antoine de CARVILLE, s’est plié au jeu de la traditionnelle cérémonie des vœux aux personnels et aux partenaires de l’établissement, lors d’une rencontre publique, placée également sous le sceau de la convivialité, jeudi au beau milieu de l’après-midi. Un exercice où le maire de capitale septentrionale de l’Yonne a rappelé la nécessité d’avoir une forte connexion entre l’hôpital et la municipalité…
SENS : Avant que la directrice du Centre hospitalier de Sens Véronique ROBIN ne présente avec moult détails et slides à l’appui la rétrospective et les projets de son établissement devant une belle assistance de praticiens et de personnels, c’est Paul-Antoine de CARVILLE, premier élu de la commune, qui ouvrit le bal, au pupitre, de cette traditionnelle cérémonie des vœux, comme en il est de coutume chaque année.
Un exercice que l’élu trentenaire maîtrisa à la perfection, y joignant également quelques notes d’humour alors que le contexte qu’il soit économique et sociétal, comme il devait le rappeler, ne berce pas vraiment dans l’optimisme.
Ses propos en témoignent : « le niveau national est assez inquiétant, puisque nous n’avons toujours pas de Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) voté pour 2025, c’est historique ! Auparavant, on savait que ce serait compliqué, mais là, les gouvernements successifs, les ministres successifs ne viennent pas nous aider à projeter l’hôpital et à imaginer le niveau d’activité que nous devrions avoir… ».
Une petite flèche vers le CHU de Dijon
Puis se tournant vers le représentant départemental de l’Agence Régionale de Santé (ARS) Damien BORGNAT – il est assis au premier rang et écoute très attentivement le discours de l’élu -, Paul-Antoine de CARVILLE y alla de sa petite critique envers le Centre hospitalier universitaire de Dijon.
« Nous avons un CHU qui ne nous regarde pas assez, selon moi, et qui a tendance à beaucoup regarder Dijon et ce qui est autour ! Au niveau régional, d’année en année, nous sommes soumis aux aléas de la venue des internes avec son lot de bonnes et mauvaises surprises… ».
Avec de tels paramètres, difficile en effet de l’avis de l’édile de pouvoir s’appuyer sur cet échelon pour projeter le centre hospitalier vers une direction convenable. Puis, l’analyse du maire de Sens s’attarda sur le niveau départemental.
« On le sait, il y a eu par le passé des tentatives de rapprocher des GHT (Groupement Hospitalier du Territoire), poursuit-il, il y a deux dynamiques qui sont différentes et il est préférable de continuer à travailler sur notre pôle nord, celui-ci s’organise progressivement avec Joigny et Villeneuve-sur-Yonne, plutôt que de parier sur un grand département qui serait éloigné de la réalité de nos territoires… ».
Puis, l’orateur évoqua l’établissement dont il a pu découvrir tous les arcanes depuis sa nomination à la présidence du Conseil de surveillance en saluant le travail pugnace des équipes de soignants et administratives.
« Tant au niveau national que régional, et aussi local, ce sont des couches d’instabilité qu’il faudrait stabiliser. Tant qu’elles ne le seront pas, ce sera très compliqué pour notre hôpital, malgré une très bonne gestion et une activité en progression, de stabiliser l’ensemble… ».
Le symbole fort de la nouvelle maternité à Sens
Une nécessité d’apporter de la confiance et de la stabilité aux équipes professionnelle que ne manqueront pas de relayer les représentants de la presse, venus en nombre sur cet évènement.
Côtés bonnes nouvelles (heureusement il y en avait aussi !), Paul-Antoine de CARVILLE mentionna la remontée de l’activité hospitalière : « nous retrouvons des niveaux d’activité que nous avions connu par le passé malgré le combat de tous les jours des équipes très investies, c’est ce qui contribuera à redresser l’hôpital…. ».
Mais, il y aussi la venue de nouveaux professionnels de santé. Ce qui permet de stabiliser le niveau de services et de les rendre durables.
« Je voudrais également vous féliciter pour la certification, fruit d’un travail collectif, long et intense, ajouta le maire, un résultat qui facilitera l’accueil de nouveaux professionnels à Sens, des cadres, des infirmiers, des médecins, des aides-soignants… ».
Le « Pôle Femme Mère Enfant », inauguré au printemps 2024, fut l’un des évènements majeurs ayant marqué 2024. L’orateur ne put se soustraire à en faire mention lors de sa prise de parole.
« Investir dans une maternité, c’est un symbole extrêmement fort pour une collectivité, dira Paul-Antoine de CARVILLE, notamment avec soixante-dix naissances de plus cette année. Une réelle dynamique au vu du contexte démographique que nous connaissons en France… ».
Une perche tendue pour rappeler la grande campagne fécondation du Président de la République, lancée courant 2024. « Cela n’aura pas trop fonctionné globalement en France, mais chez nous, on a eu pas mal de naissances et même moi, j’y ai contribué personnellement ! ».
Rires de la salle tout en rappelant que le jeune maire de Sens est l’heureux papa depuis deux mois d’un joyeux bambin qui rythme ses nuitées de la prise salvatrice et gourmande de biberons, dès ses premiers cris affamés !
Pas de cannibalisation entre les collectivités pour se piquer les médecins !
Subtil, le maire en profitera au vu de son expérience personnelle de remercier les professionnels de l’hôpital, aux petits soins pour les jeunes mamans !
Avant de conclure, Paul-Antoine de CARVILLE fit un détour du côté de l’hôpital Saint-Jean dont la chapelle est en état de vétusté.
« La directrice de l’établissement, Véronique ROBIN, a fait un travail important avec les services de l’ARS et la Fondation du Patrimoine, afin de sécuriser le site et évacuer les personnes qui y étaient en résidence, et dans un second temps de travailler à un plan de financement pour réussir à sauvegarder l’édifice religieux… ».
La réouverture des chambres de cet hôpital est prévue. « Dès que l’on pourra voter les fonds, précisa le maire, on pourra lancer les travaux au fur et à mesure pour pouvoir sécuriser et réinstaller les personnes… ».
Mais, en toile de fond, l’élu a aussi évoqué la reconversion future de ce bâtiment du fait de son ancienneté.
Quant à la « cannibalisation au nord de l’Yonne » qui verrait à ce que les collectivités se « piquent » entre elles les médecins désireux de s’installer, il n’en est pas question, selon le maire de Sens. Conséquence : un seul groupe travaille entre Villeneuve-sur-Yonne, Joigny et Sens et dans l’intérêt de ses 130 000 habitants. Une étape politique franchie de manière positive, malgré les différences d’opinion ! Le symbole idéal de la réalité politique fonctionnelle, au service des citoyens, uniquement !
Thierry BRET