« On se moque des agriculteurs ! ». C’est en synthèse la seule explication qui vaille pour justifier l’action revendicatrice menée par les adhérents de la Fédération départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FDSEA) et des Jeunes Agriculteurs (JA) de l’Yonne, jeudi dernier, devant les grilles du bâtiment préfectoral à Auxerre. Une soixantaine de représentants de la filière, dans un esprit bon enfant, sont venus déverser avant de les étaler des ballots de paille sur la place, lui donnant un air de comice agricole ! Avec en sus, l’accrochage sur le fronton de l’édifice d’une grande banderole noire au message tellement révélateur de l’ambiance actuelle…
AUXERRE : Le manque de respect. La trahison des députés (et en l’occurrence plutôt ceux teintés de vert et de rouge), autant de raisons qui ont fait descendre dans la rue les professionnels de la filière agricole en colère, jeudi en début de soirée, aux alentours de 20 heures, place de la préfecture. Plusieurs tracteurs et engins de chantier, des remorques chargées de ballots de paille, des pick-up garnis de matériel pour pouvoir les répandre aux quatre coins du site choisi par les manifestants, des banderoles de belle dimension aux inscriptions colorisées et explicites (« Stop aux trahisons ! »), et des femmes et des hommes, courroucés par ce nouveau tour de passe-passe de la sphère politique hexagonale, convergent en cette fin d’après-midi vers le point névralgique de la capitale de l’Yonne.
A côté de la cathédrale Saint-Etienne et face à la grille ouvrant vers la préfecture et les bureaux du Conseil départemental, les protestataires eurent tout le loisir « d’aménager » consciencieusement l’endroit à leur guise sous le regard scrutateur des forces de l’ordre, rassemblées dans un angle de la place. Discrète mais présente en cas de débordements qui n’arrivèrent jamais, fort heureusement.
De son côté, Damien BRAYOTEL, président de la FDSEA 89, donne, les pieds dans la paille qui recouvre déjà l’asphalte de la place, des explications aux journalistes, venus l’interroger sur la nature de cette manifestation : « C’est insupportable ! Déjà l’an dernier, notre mouvement avait bloqué les autoroutes pendant un long moment de manière assez sage. Mais, là, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase, avec l’accumulation de normes et de contraintes, sans jamais en enlever. Il y a même des réglementations qui se contredisent : c’est du grand n’importe quoi ! ».
« Nous, autres, dans l’agriculture, on a des valeurs et on s’y tient ! »
En arrière-plan, c’est du pain bénit pour les équipes de nos camarades de France 3, plusieurs agriculteurs façon pack de rugby poussent ensemble et de manière coordonnée un énorme ballot de paille d’une remorque, avant de l’éclater à l’aide de fourches juste au pied de la grille préfectorale. L’atmosphère est joyeuse et chacun visiblement y prend un réel plaisir. Pour autant, il n’y a aucune casse à déplorer.
« On dit stop ! Il faut arrêter tout cela, continue Damien BRAYOTEL, il faut redonner du revenu aux agriculteurs et simplifier les choses au lieu d’empiler les normes à répétition ! ».
En 2024, les agriculteurs avaient eu l’impression d’être entendus. Obtenant des avancées positives sur certains points fondamentaux et des promesses du Premier ministre de l’époque, Gabriel ATTAL qui s’était engagé à les tenir. On connaît la suite entre son départ soudain de Matignon et la fameuse dissolution décidée par le Président de la République, au sortir des européennes.
Au moment où la loi DUPLOMB se discute dans l’hémicycle du Palais Bourbon, les deux fédérations agricoles (FDSEA et JA) exigent que l’Etat respecte sa parole et que les amendements déposés par les députés de l’extrême gauche et de l’écologie ne viennent pas tout remettre en question. « Ils veulent tout casser et revenir en arrière, on ne peut pas supporter ça ! ».
A ce sujet, Damien BRAYOTEL est très clair : « nous dans l’agriculture, on a des valeurs quand des engagements sont pris ! Un engagement, ça se respecte et on le tient ! ».
Les manifestants ont profité de cette tribune visuelle et publique sur l’une des places du chef-lieu départemental pour exiger « la levée immédiate des entraves ».
Puis, Damien BRAYOTEL renchérit : « nous subissons déjà de plein fouet les effets du changement climatique, les fluctuations des marchés, des importations de marchandises qui ne respectent aucune réglementation européenne et que nous autres nous devons appliquer, sans compter les conséquences d’une guerre commerciale voulue par les Etats-Unis, désireux de casser les prix. On nous empêche de nous adapter en nous ôtant les outils nécessaires à notre évolution… ».
Il cite à titre d’exemple le stockage de l’eau, au centre des préoccupations actuelles. « On sait très bien que le stockage de l’eau est un sujet délicat, car il y a des moments, il y en a de trop et d’autres, pas assez. Il faut gérer cela de manière collective et raisonnée. Il n’y a pas d’agriculture sans eau ni de biodiversité sans eau. On garde de l’eau, on évite qu’elle se jette trop vite dans la mer, c’est forcément bénéfique pour tout le monde… ».
Un échange nourri avec le préfet Pascal JAN
Est-ce le début d’un nouveau mouvement contestataire qui pourrait gagner dans les prochains jours l’ensemble du pays ? Le président de la FDSEA 89 reste circonspect. « Nous avons besoin de cette loi DUPLOMB et nous en dénonçons les modifications importantes apportées par une frange des députés, explique-t-il, ce texte est la résultante des manifestations organisées partout dans le pays en 2024. C’est donc la parole de l’Etat, derrière. Si la parole de l’Etat n’a plus de valeur, notre façon de faire du syndicalisme qui est de négocier avec les gouvernements, ne serait plus possible : comment fera-t-on à l’avenir ? ».
Un fil qui est fort heureusement maintenu avec la préfecture de l’Yonne. Si la secrétaire générale et sous-préfète d’Auxerre Pauline GIRADOT a assisté l’après-midi même à l’assemblée générale de la FDSEA et à ses travaux, le préfet Pascal JAN, quant à lui, a pu discuter longuement (plus de soixante minutes aux alentours de 21 heures) avec les représentants de la FDSEA et des JA, sur une place qui prenait des allures de champ de foire, avec cette paille omniprésente.
Toutefois, Damien BRAYOTEL prévient : « on est toujours ouverts à la discussion mais en l’état, ce sont les députés et le gouvernement qui doivent se reprendre sur ce dossier. Nous ne sommes pas des extrémistes et on ne demande pas la Lune : nous demandons juste d’avoir les mêmes moyens de production que nos voisins européens. On a une politique agricole commune et nous devons avoir les mêmes droits que les autres… ».
Pas d’autres actions de ce type ne sont prévues dans l’Yonne dans l’immédiat, sauf la mobilisation des représentants de la FDSEA (FNSEA) et des JA à Paris devant l’Assemblée nationale cette semaine pendant toute la durée des débats sur cette loi DUPLOMB. Une action synonyme de poursuite du combat…
Thierry BRET
Médecine de ville sinistrée, urgences débordées, lits fermés faute de soignants, codification kafkaïenne, temps d’attente mortifères et professionnels de santé à bout de souffle… : le constat dressé par l’urgentiste Sabrina ALI BENALI, lors d’une réunion publique organisée à Auxerre par LFI Yonne, est sans appel. Le système craque de toute part et notre département n’est pas épargné. Dans un cri d’alerte à la fois lucide et révolté, la praticienne de terrain a évoqué les mesures d’urgence à mettre en place pour enrayer sa déliquescence…
AUXERRE : Dans l’Yonne, comme l’a rappelé en préambule Adrien PROVENCE, la situation sanitaire est devenue critique. A l’hôpital notamment, les alertes sociales se multiplient et le personnel épuisé doit faire face à un afflux de patients sans précédent. En parallèle, le territoire se vide de ses médecins. En 2023, l’Agence Régionale de Santé (ARS) dénombrait à peine 180 généralistes dans l’Yonne, soit 5,5 médecins pour 10 000 habitants, bien en deçà de la moyenne nationale qui, à population égale, est de neuf médecins : « dans l’Yonne, en gros depuis 2012, c’est une centaine de médecins spécialistes qui ont disparu. Et nous sommes un territoire vieillissant avec 70 % de médecins ayant aujourd’hui plus de 55 ans, mais nous n’attirons personne… ».
Plus de 80 000 lits supprimés en vingt-cinq ans !
Les jeunes praticiens se montrant peu enclins à s’installer dans des secteurs où les écoles ferment, les transports déclinent et où la désertification gagne du terrain. La défaillance de l’Etat est également pointée du doigt, comme l’illustre la mobilisation sans précédent autour de la fermeture annoncée de l’EHPAD de Coulanges-sur-Yonne. Les causes sont systémiques. Depuis plusieurs décennies, les gouvernements successifs ont réduit l’offre de soins, supprimant dans le même temps le nombre de lits dans les hôpitaux. L’animateur du groupe des Insoumis auxerrois a fait les comptes : « depuis Emmanuel MACRON, ce sont 21 000 lits supprimés, mais il y en a eu aussi 15 000 sous François HOLLANDE et 37 000 sous Nicolas SARKOZY. Au total, plus de 80 000 lits depuis l’année 2000… ».
Le numerus clausus instauré en 1971 a tari le vivier médical et les récentes réformes ne suffisent pas à inverser la tendance, rappelle Sabrina ALI BENALI, qui se refuse à toute forme de naïveté en la matière : « certains lobbies de médecins ultra-libéraux ont largement contribué à la mise en place de ce système, pensant ramasser la mise du fait d’une moindre concurrence. Ce sont les mêmes aujourd’hui qui lèvent les boucliers contre la loi de régulation, n’hésitant pas pour cela à propager des « fake news » sur le sujet… ».
La médecine de ville est à bout, les généralistes croulent sous les consultations rémunérées à l’acte, qu’ils passent quelques minutes ou trois quarts d’heure avec un patient : « on a de plus en plus de patients vieillissants, plutôt un bon signe par rapport à l’espérance de vie, mais du coup, ils sont souvent poly-pathologiques… ».
La France est un pays très « médico-centré » mais la médecine a changé : « on n’est plus dans « La Petite maison dans la prairie » avec le docteur BAKER qui part avec sa petite malle faire les visites de jour comme de nuit ! ».
Revoir tout le système éducatif et préventif de la santé
Des solutions existent pour désengorger les cabinets, comme de renforcer le rôle des infirmiers libéraux au travers de la formation d’Infirmier de Pratique Avancée (IPA) : « il faut vraiment qu'on sorte du système « tout médecin » et qu'on redonne une vraie place de soignants aux paramédicaux ».
Renforcer le système, c’est aussi revoir tout l’éventail préventif, que ce soit la médecine du travail ou dans les établissements scolaires, « des secteurs massacrés par les politiques à l’œuvre depuis quarante ans ! Combien finissent chez le médecin traitant ou aux urgences car jamais dépistés sur leur lieu de travail ? ». Quid de l’éducation à la santé quasiment inexistante elle aussi ? « Il faut apprendre aux parents ce qu’il faut faire quand leur gamin a une température de 38 degrés de fièvre ou savoir quoi mettre en place en cas de plaie, autant d’exemples de situations arrivant aujourd’hui aux urgences… ». Autre impératif : intégrer la médecine générale dès l’internat de sorte de mieux former les futurs carabins à la médecine de ville et ne plus penser la santé en îlots mais en privilégiant une vision globale, sociale et territoriale : « très souvent, les étudiants hospitaliers ne mettent pas une seule fois le pied dans un cabinet de médecine générale durant leurs études. Comment au final choisir quelque chose dont ils n’ont strictement aucune connaissance ! ».
L’ambulatoire et ses « patients boomerang » qui y retournent faute de soins !
Trois minutes ! C’est le temps imparti pour réguler un appel au SAMU. Trois minutes pour comprendre, poser un diagnostic, orienter. Mais comment faire lorsque la barrière de la langue, la surdité ou la peur entravent la compréhension ?
« Comme toute bonne « insoumise », je faisais exploser les compteurs ! (Rires) Mais quand vous avez quelqu’un qui a compris ce qu’on allait faire et dans quel délai, pourquoi il devait ou non voir un médecin, et bien derrière, il ne va pas venir engorger un service d’urgence ou une maison médicale de garde… ».
Se profile en filigrane un mal profond, avec un système de santé piloté par des logiques comptables. Tout est affaire désormais de codage, de tarification à l’acte, de DMS (Durée Moyenne de Séjour). Un financement à l’acte qui déshumanise le soin : l’hôpital ne reçoit plus un malade, il traite un code. Et pour optimiser encore plus les recettes, certains établissements embauchent… des codeurs plutôt que des médecins ! KAFKA n’aurait pas fait mieux. Chaque soir, des patients s’entassent aux urgences faute de lits disponibles. Le flux tendu est devenu la norme, avec la disparition des lits « tampons », un personnel moindre et une attente faisant grimper la morbidité : « nous ne sommes pas cardiologues ou gériatres », rappelle l’urgentiste, soulignant les risques quand les patients séjournent dans le service sans prise en charge spécialisée. Le virage de l’ambulatoire ? « Un peu le « MacDrive » de la médecine ! ». Louable pour de jeunes patients bien entourés, mais virant à la catastrophe pour des personnes âgées isolées : « on les appelle les « patients boomerang » ! Ils rentrent le matin, sortent le soir et une ambulance les ramène aux urgences, parce qu’ils sont tombés, surinfectés, ou n’ont pas réussi à faire passer un infirmier à domicile… ».
Pour rompre ce cercle vicieux, des solutions existent affirme l’ancienne candidate NFP aux dernières législatives en Seine-Saint-Denis, à commencer par une revalorisation salariale immédiate de 400 euros net pour tous, l’ouverture de lits, la fin de la tarification à l’acte et une embauche massive…
C’est aujourd’hui toute une vision de la santé qui est à reconstruire, passant par une décentralisation des soins, la fin d’un modèle « hospitalo-centré », l’arrêt de la logique mortifère des flux et surtout, rompre avec cette logique néo-libérale sacrifiant la santé sur l’autel de la rentabilité. Refaire de l’hôpital un lieu où l’on soigne des humains, pas des lignes de codes !
Dominique BERNERD
Les options « prépa » ont la cote au sein du groupe scolaire privé de la capitale de l’Yonne. Le plus souvent déclinées les mercredis après-midi, ces séances préparatoires aux concours d’entrée dans les grandes écoles se vivent dans un esprit bon enfant par ces lycéens qui possèdent sans aucun doute la bosse des études comme d’autres la possèdent au niveau de l’enseignement des mathématiques !
AUXERRE : « J’ai commencé la prépa pour une école d’ingénieur cette année, afin de pouvoir passer les concours. Je suis prête et motivée ! ». « Moi, je fais prépa médecine pour avoir des débuts de notion sur les matières enseignées et apprendre pas mal de choses : cela correspond bien à mes attentes… ». La troisième intervenante, moins timide que les deux jeunes filles précédentes, est catégorique dans ses commentaires livrés à brûle-pourpoint : « Moi, je ne passe pas de concours cette saison, mais cette préparation m’est très utile pour travailler la vitesse lorsqu’il faut répondre à des questions précises et puis, le mercredi après-midi, partager cela avec les amies, c’est très sympa ! ».
Convaincu ? Un autre témoignage d’une jeune fille qui désire mettre toutes les chances de son côté : « Je me suis inscrit parce que j’ai décidé de passer un concours pour une école d’ingénieur dès la semaine prochaine ! ».
Ici, c’est certain, c’est le mental qui compte ! Les lycéens le savent très bien et derrière leurs réponses positives, justifiant leur choix de suivre une option préparatoire aux concours des écoles spécialisées qu’elles soient positionnées dans le commerce, l’ingénierie, la médecine ou les sciences politiques, ils souhaitent se donner le maximum de cartes maîtresses dans leur jeu, les préparant à leur avenir professionnel.
Tester ses choix d’orientation
D’ailleurs, à ce petit jeu, les garçons interrogés sont tout aussi sereins ! « J’effectue une prépa médecine pour mieux connaître la biochimie, l’anatomie ou l’étiologie. Cela serait à refaire, je le referai volontiers ! ».
Une prépa médecine qui a la cote, visiblement. Pour autant, l’un des jeunes hommes questionné s’est dit gêné par le suivi de ces cours en sus du programme habituel, le mercredi après-midi. Mais, le garçon n’en dira pas davantage sur cet aspect contradictoire au niveau de son emploi du temps qui n’enlève en rien son désir de poursuivre l’aventure !
Il y a aussi les professionnels des concours. L’un d’eux en a passé toute une kyrielle et a été pris, in fine !
Pour la responsable de la prépa médecine du groupe scolaire Saint-Joseph-la-Salle, s’inscrire à une option préparatoire permet de donner de l’avance aux étudiants.
« Ils peuvent acquérir déjà quelques notions pédagogiques et tester aussi leur capacité de travail parce qu’ils ont plus de cours que leurs autres camarades. Cela leur offre aussi l’opportunité de valider leur choix d’orientation… ».
Plus de cent lycéens qui s’y collent !
Sachant que ces classes prépa ne rencontrent que rarement des échecs à l’issue de ces cycles. C’est aussi un vecteur intéressant en matière d’intégration dans les futures écoles car des liens se nouent avec d’anciens élèves venant apporter régulièrement leurs précieux témoignages.
Aujourd’hui, le groupe scolaire d’enseignement privé auxerrois propose quatre options préparatoires aux concours des écoles supérieures, destinées aux élèves des classes de première et de terminale. Une cinquième option a vu le jour pour les filières des métiers d’art et de design en 2024. Seule la prépa aux concours des écoles d’ingénieur se vit au niveau des terminales.
Reste que le tiercé préféré dans le choix des lycéens est médecine, ingénieur et commerce.
Près de cent élèves suivent cette saison ces cours particuliers, fort utiles pour envisager l’avenir estudiantin avec davantage de tranquillité. Des options « prépa » qui offrent l’opportunité au lycée dirigé par Gaëlle CARO de stimuler intellectuellement les futurs étudiants !
Thierry BRET
Unique dans l’Yonne, le concept se veut cocardier, ne serait-ce que par son appellation un brin insolite. « Le Bouillon Auxerrois ». Un nom facile à retenir pour un nouvel établissement, idéalement bien placé au cœur du centre-ville. A l’emplacement de feu « Le Schaeffer », qui rappelle de biens jolis souvenirs en se remémorant l’agréable sourire de Marie qui en tenait les rênes. Ici, la politique tarifaire sera volontairement basse sans en dénaturer la qualité des produits, garantis à la fraîcheur optimale. Foi de Cyril PARMENTIER, à la barre de ce nouveau restaurant, qui fera équipe avec son associé, le viticulteur de Chablis Daniel-Etienne DEFAIX…
AUXERRE : Le principe de ce genre d’estaminet est simple. En ces murs, la cuisine doit être bonne, fraîche, peu coûteuse, abondante, abordable même pour celles et ceux qui connaissent des fins de mois difficile, tenant bien au ventre et au cœur ! C’est le précepte même de ce que l’on caractérisait jadis par le vocable très parisianiste de « bouillon ». Un ersatz du fameux « bouchon » lyonnais, mais adapté à la partie septentrionale de la France !
On doit la dénomination de ce type de maison populaire à un boucher parisien qui fit ses choux gras en 1855 en ouvrant dans la capitale de l’Hexagone cette famille de restaurants qui proposaient des plats uniques et peu chers à sa clientèle ouvrière. Une sorte de cantine conviviale, mêlant les classes sociales et les atmosphères festives selon les convives. Sauf qu’ici, au 14 Place Charles Lepère, en plein centre de la capitale de l’Yonne, c’est bien une cuisine bourguignonne des plus traditionnelles qui sera proposée pour garnir les assiettes !
Un régal de spécialités gastronomiques très populaire
Citons pêle-mêle, l’œuf mayonnaise, le filet de hareng pommes à l’huile, les escargots made in Bourgogne (il va de soi !), les terrines maison, les œufs en meurette, la gougère aux escargots et à la persillade, une saucisse au couteau – l’emblématique plat popularisé par les bouillons parisiens de jadis -, le jarret de porc caramélisé, le bœuf bourguignon…
La carte des desserts devrait elle aussi mettre en appétit celles et ceux qui viendront se sustenter dans ce lieu et admirer les fresques de verre, murales et au plafond, qui valent amplement le détour en termes d’attributs décoratifs somptueux.
Les gourmets y retrouveront avec plaisir la traditionnelle mousse au chocolat, le riz au lait à l’ancienne, la crème brûlée, de succulentes profiteroles dégoulinantes de chocolat nappé, etc.
Autant de recettes à faire titiller les papilles des épicuriens et autres férus de ces établissements populaires à ambiance festive comme peuvent l’être les bouchons lyonnais et les bouillons parisiens, qui seront proposées à des prix ultra doux et compétitifs.
« Ce seront les prix bouillon, confirme un Cyril PARMENTIER joyeux comme un pape venant d’accéder au Saint-Siège après l’élévation de la fumée blanche et le verre de blanc à la main en cette soirée inaugurale, veille d’ouverture de son nouveau jouet, codirigé avec son ami de longue date, le viticulteur et aussi propriétaire d’établissements épicuriens à Chablis, Daniel-Etienne DEFAIX, habillé pour la circonstance de la célèbre tenue des grandes brasseries parisiennes, chemise blanche, pantalon et tablier noir, le tout agrémenté d’une cravate épousant les mêmes coloris.
Des tarifs ultra doux pour toutes les bourses
Pour les entrées, on devra débourser de trois à neuf euros ! Quant aux plats, ils apparaîtront sur la carte à des prix plutôt sympathiques, compris entre dix et quatorze euros. Les desserts ne coûteront que la bagatelle de cinq à sept euros pour pouvoir se régaler ! Bref : il va falloir réserver pour pouvoir occuper l’une des 65 places accueillies dans cet espace qui aura été relooké après la fermeture du « Schaeffer » dont il ressuscite en partie l’esprit.
Cyril PARMENTIER agrémentera sa carte d’un menu du jour selon la formule usuelle (entrée, plat, dessert). Le vendredi soir sera réservé à la soirée moules/frites à volonté à partir de 20 euros, avec des pommes de terre préparées comme en Belgique à base de graisse de bœuf. Dans sa cible clientèle, le néo-gestionnaire de l’établissement tablera également sur les étudiants qui pourront tous les midis sur simple présentation de la carte ad hoc emporter le plat du jour et une boisson, servis à dix euros !
Les végétariens se rattraperont sur la gamme de salades fraîcheur. Les poissons seront cuisinés également dans cet endroit qui devrait très vite attirer une clientèle d’habitués.
Une création de quatre emplois
Après le « Dilo » à Saint-Florentin, le « Seignelay » et le « Café de la gare » à Auxerre, Cyril PARMENTIER poursuit son aventure culinaire en relevant ce nouveau challenge original, lui permettant de travailler de concert avec Daniel-Etienne DEFAIX. Les puristes auront d’ailleurs l’opportunité de déguster, avec modération tout de même, les nectars issus de sa production vineuse. La plupart des appellations de l’Yonne trouveront ici chaussure à leurs pieds au niveau des amateurs de ces vignobles. Avec là aussi, des prix tirés irrésistiblement vers le bas.
Respectueux du travail réalisé par les anciens occupants de cette maison quand elle se nommait encore le « Schaeffer », Cyril PARMENTIER a pourtant voulu redonner une nouvelle esthétique à ce lieu aux décorations très sympa. Une enveloppe de 25 000 euros aura été consentie pour relooker la maison, telle que la voulait Daniel-Etienne DEFAIX et Cyril PARMENTIER, afin de redonner vie à ce site bien connu des Auxerrois, dont certains éléments patrimoniaux datent du XIVème siècle !
Fermé les mercredis et les dimanches, « Le Bouillon Auxerrois » accueillera selon de larges amplitudes horaires les futurs clients. Ils feront ainsi connaissance avec les quatre personnes en poste au sein de cet établissement dont la jeune femme officiant derrière les fourneaux. Un cordon bleu, dixit Cyril PARMENTIER qui est lui-même un véritable « bec fin » !
Thierry BRET
L’emplacement est unique. Non loin de la place des Cordeliers, dans l’hyper-centre d’Auxerre. Une devanture attrayante qui attire l’œil et interroge sur ce qui se passe derrière la vitrine. « Cuisine MOOD » ! Tiens, tiens, serait-ce la présence commerçante d’une énième référence à la vente et à la pose de cuisines ultra-modernes et équipées des derniers gadgets électroniques dans le vent ? Que nenni ! Sitôt passé le pas de porte, on est là pour y suivre des cours de cuisine et de pâtisserie afin de faire de vous de vraies toques culinaires du dimanche en famille !
AUXERRE : Et dire qu’elle est diplômée en sociologie et en criminologie, masters à l’appui, la jeune trentenaire souriante native de Nantes – une ville de football ! - qui accueille les visiteurs à l’entrée de sa boutique ! D’ailleurs, on peut y lire bien en vue sur le bureau de ce hall une petite phrase pas si anodine que cela et qui résume parfaitement la philosophie de cet espace professionnel des plus accueillants : « la gourmandise est un bien joli défaut ! ».
Nous voilà donc dans l’antre de cet atelier culinaire auxerrois, très joliment décoré et hyper fonctionnel, apparu depuis quelques mois, et qui a déjà réussi à défrayer la chronique médiatique par ses inspirations solidaires en réalisant des actions altruistes en faveur des personnes les plus démunies et les plus précaires de notre société ! « Cuisine MOOD » ! Un nom à bien se caler entre les deux oreilles !
Sans doute, est-ce son attirance – sa gourmandise ? - pour la pâtisserie qui a poussé un jour la jeune Marie GILOT à se lancer dans une folle aventure pédagogique, celle de tenter le CAP de la même discipline à l’âge de 28 ans ! Un cursus suivi à distance par la demoiselle, experte ès activités commerciales, sociologue et criminologue de formation. Une démarche peu commune alors qu’elle exerçait ses activités professionnelles au sein de cabinets conseils réputés siégeant à Paris. Sa passion de l’artisanat la conduira même à enrichir ses connaissances en ajoutant un stage dans le secteur de la boulangerie durant un an et demi !
Un projet initial en ouvrant un salon de thé…
Son rêve initial n’est autre que l’ouverture d’un salon de thé. Car, Marie n’envisage qu’une seule et unique chose dans sa projection de carrière : prendre sa destinée en main et abattre l’atout majeur de l’entrepreneuriat.
Toutefois, l’étude de marché établie sur l’Auxerrois confirmera la présence de trop de commerces de ce style dans une ville de dimension moyenne. D’où un effet concurrentiel évident ! Bref, l’idée de donner des cours de pâtisserie infusera progressivement dans sa tête. Il ne lui restait plus qu’à mettre en musique son concept, en trouvant un local adéquat, ce projet qui a vite pris la forme de… « Cuisine MOOD », dont l’ouverture fut officialisée le 06 décembre 2024.
Une fois les travaux terminés après deux mois de labeur, Marie GILOT a pu ouvrir ce commerce au positionnement un peu décalé. Il est le premier de ce genre dans le département, fonctionnel avec pignon sur rue. Côté juridique, il ne restait plus qu’à finaliser l’EURL qui porte la structure.
Quant au choix du patronyme, il est à double sens. « MOOD », en anglais, signifiant humeur ! Mais, si on francise le terme, on joue sur la connotation modale du lieu. Soit l’on est d’humeur à cuisiner, soit c’est devenue une mode de se mettre derrière les fourneaux en poussant les portes de cet endroit, plus bien conçu au niveau ergonomique.
Tout le monde est le bienvenu !
Plans de table permettant d’accueillir de huit à dix personnes, équipements électro-ménagers de dernier cri, salle de réunion, coin salon pour se détendre…Marie GILOT a su mettre tous les atouts dans sa besace pour faire de ce lieu professionnel un lieu de vie très agréable à fréquenter, que l’on soit particulier, en famille avec des enfants, membres de clubs souhaitant découvrir une atmosphère décalée lors de ses réunions statutaires, professionnels férus de séminaires ! On l’a compris : ici, tout le monde est le bienvenu ! Que l’on soit béotien en cuisine comme esthète des arts de la table !
Pédagogue et à l’écoute, la jeune entrepreneuse élabore avec ses hôtes des recettes (gâteaux mais aussi des plats à faire saliver les papilles) en apportant les explications techniques et le tour de main nécessaire à la réussite des mets. La phase de dégustation ne manque jamais de sel, côté humour et ambiance !
Si l’envie vous prend de tenter votre chance en matière de gastronomie, n’hésitez pas ! Poussez la porte de « Cuisine MOOD » !
Thierry BRET