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En pleine discussion avec le chef d’établissement de la maison d’arrêtd’Auxerre Christian MBEA, le député de la première circonscription de l’Yonne prend le temps de faire le point sur la situation avec son interlocuteur. Mercredi, au premier jour de la mobilisation des personnels pénitentiaires devant l’établissement, c’était l’édile d’Auxerre Crescent MARAULT qui venait tâter le pouls du mouvement revendicatif. Ce jeudi, c’est au tour de Daniel GRENON de s’y coller et de soutenir les manifestants…

 

AUXERRE : D’entrée de jeu, il pointe du doigt le laxisme du Garde des Sceaux, le parlementaire de l’Yonne lors de sa visite aux personnels de l’Administration pénitentiaire, mobilisés depuis vingt-quatre heures devant les portes de la maison d’arrêt auxerroise.

« Il était peut-être bon défenseur lors de ses plaidoiries mais il n’est pas bon souteneur pour accompagner dans leurs intérêts ses personnels administratifs, estime à chaud Daniel GRENON, qui est venu rendre une visite plus que de courtoisie à la cinquantaine de personnes postées sur le piquet de grève qui connaît une effervescence à chaque coup de klaxon des automobilistes, signe ostentatoire d’encouragement à leur cause.

Le député de la première circonscription à l’étiquette Rassemblement National, accompagné de son épouse, est venu ici pour prendre la température. Sociale ? Pourquoi pas ! Surtout que là, en pareille circonstance, sur un sujet aussi brûlant et dramatique que le volet sécuritaire et la protection des Français, c’est un peu sa tasse de thé naturelle, eu égard à son appartenance politique.

 

Une aberration : l’existence de la visioconférence mais sa non-utilisation

 

Durant plus d’une heure, le pensionnaire de l’Assemblée Nationale a pris soin de discuter avec les représentants des deux syndicats présents sur cette manifestation, les délégués de FO et de la CGT, avant de s’entretenir avec les différentes catégories de personnel de l’Administration pénitentiaire, notamment celle du transport, meurtrie dans sa chair après le tragique « faits divers » survenu au péage autoroutier près d’Evreux de ce début de semaine.

« C’est une catégorie qui est vraiment délaissée, insiste Daniel GRENON, ils ont beaucoup de revendications à adresser au gouvernement. Il y a vraiment un gros travail de fond à faire… ».

Quant au sujet de polémique dont les médias se font les choux gras depuis le dramatique incident, la tenue de visioconférence, l’élu du RN a sa propre opinion des choses.

« C’est vrai, la visioconférence existe sauf qu’elle n’est pas utilisée en France ! Ce qui est une grosse aberration à mes yeux. L’administration française met des choses en place mais elle ne les utilise pas… ».

 

Même la question salariale a été évoquée par le parlementaire

 

Prônant une présence solidaire de sa part, le parlementaire de l’Yonne, rentré hier soir de Paris, voulait être sur le terrain dès ce jeudi en fin de matinée aux côtés des personnels en grève.

Pour lui, il serait judicieux que l’Etat optimise le volet sécuritaire de l’Administration pénitentiaire en moyens conséquents afin de sécuriser les transports des détenus. Quant aux rémunérations, Daniel GRENON y a fait aussi allusion : « les indices augmentent plus lentement que le SMIC…c’est impensable ».

C’est la troisième fois que l’élu de Puisaye Forterre et de l’Auxerrois se déplace sur le site carcéral de l’avenue Charles-de-Gaulle où il a déjà visité l’établissement. L’ancien professionnel féru d’électricité – sa formation initiale - avait été sensible aux problématiques inhérentes à ce moyen énergétique du fait d’installations pour le moins vétustes.

Il s’en était suivi une question écrite au gouvernement. Puis, prophétique, l’élu de rajouter avec un sourire en coin : « je pense qu’en 2025, il devrait y avoir des travaux à réaliser en ces murs à ce niveau-là ! ».

Chiche ! On ne demande qu’à voir, monsieur le député !

 

Thierry BRET

 


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La silhouette dessinée sur le drap blanc comporte deux taches rouges, très significatives. L’une à la tête, l’autre dans le cœur. Les automobiles circulant sur l’avenue Charles-de-Gaulle ne peuvent la manquer. Tout comme les autres banderoles. Aux côtés de ce curieux fétiche, pose, les bras croisés mais le regard très déterminé, un jeune homme. Il se nomme Maël MAIRE. Il n’est autre que le secrétaire adjoint du bureau local de la CGT de la Maison d’arrêt d’Auxerre. Il évoque le pourquoi de la mobilisation de ses collègues devant les portes de l’établissement, entre tristesse et colère…

 

AUXERRE : Un coup de klaxon bref. Peut-être un peu trop rapide pour certains. Avant que d’autres sonorités ne viennent s’ajouter à la première marque de sympathie musicale lorsque plusieurs véhicules passent devant les portes de la maison d’arrêt d’Auxerre. Satisfait, le personnel de l’Administration pénitentiaire salue de la main les automobilistes qui manifestent leur soutien à cette initiative pour le moins insolite, entamée depuis vingt-quatre heures. Les banderoles placées tout autour de l’axe routier affichent le motif de cette présence. Calme et ordonnée.

La tristesse se lit dans les regards de ces personnes. Celles qui exercent leur savoir-faire au sein de la Maison d’arrêt, sise dans la capitale de l’Yonne, ou au centre de détention de Joux-la-Ville. La mort tragique de deux de leurs collègues au péage autoroutier situé près d’Evreux dans l’Eure les affecte. Logique. Cela aurait pu leur arriver à eux aussi. Une attaque cruelle et montée de sang-froid que nul ne digère.

« Cette action nous permet de rendre hommage aux victimes et à leurs familles, explique Maël MAIRE, un jeune homme élancé qui cache ses yeux derrière des lunettes de soleil. Peut-être pour ne pas trop montrer le chagrin qui le touche ?

Il poursuit, « on est également présents pour voir ce que l’administration va nous proposer en termes de sécurité à l’avenir… ».

Le secrétaire adjoint du bureau local de la CGT de la Maison d’arrêt auxerroise l’admet bien volontiers : « nul ne peut prédire ce genre de situation ». Pour lui, « privilégier les visioconférences plutôt que de multiplier le transfèrement de ces individus d’un lieu à un autre est la meilleure chose ».

 

 

Puis, évoquant la dangerosité du métier, le jeune homme n’en oublie pas dans ses commentaires l’apport d’une formation initiale. Une formation, qui toutefois, ne prépare absolument pas à vivre le pire comme ce fut il y a peu sur cette bretelle d’autoroute.

Aujourd’hui, la priorité des priorités pour le personnel de l’Administration pénitentiaire est d’obtenir des réponses concrètes de la part de l’Etat, quant à leur sécurité.

« On ne peut pas rester comme ça, assis ici devant les portes de la maison d’arrêt sans qu’il n’y ait une évolution de manière positive. Aujourd’hui, nous sommes en attente d’un tract de l’intersyndicale pour savoir quelle est la marche à suivre et ce qui s’est dit pendant les discussions entre le Garde des Sceaux et nos représentants nationaux… ».

Mais, déçu, Maël MAIRE confirmera quelques instants après que les premiers éléments de réponse filtrant de cette rencontre à Paris ne porteraient guère leurs fruits en matière de modifications positives. Le laissant perplexe, le représentant de la CGT précisa in fine que le mouvement de contestation allait se poursuivre sur le territoire, et par ricochet dans l’Yonne.

« Tant qu’il n’y aura pas de choses concrètes et favorables sur le papier, nous maintiendrons la pression sur l’Etat… ».

Un service minium est cependant assuré dans les murs de la maison d’arrêt ou du centre de détention. La sécurité des collègues travaillant dans un contexte d’effectifs réduits est primordiale. Une escalade de la violence qui fait mal au cœur de ces professionnels de l’ombre, placés sous la lumière de l’actualité de la manière la plus tragique qu’il soit.

 

Thierry BRET

 


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Il n’aura pas fallu attendre trop longtemps, assis sur les chaises moelleuses de l’agréable salon d’honneur de la sous-préfecture avallonnaise. Quelques minutes, à peine, avant que ne vienne répondre aux interrogations de la presse locale, le nouvel hôte des lieux, le sous-préfet Sébastien HENNON. Nommé par décret présidentiel le 17 avril, le représentant de l’Etat et ce, pour une durée de deux ans, a pris ses fonctions dans la partie méridionale du département.

 

AVALLON : Sourire aux lèvres, la démarche dynamique et assurée, la poignée de main franche, c’est d’un pas décidé que le jeune sous-préfet d’arrondissement d’Avallon et de Tonnerre a fait son apparition dans le cossu salon « vieille France » de la sous-préfecture de l’Yonne aux alentours de 14 heures tapantes. Prenant place dans l’un des fauteuils jouxtant une cheminée surmontée d’un impressionnant miroir, celui-ci pouvant refléter les flashes des appareils photographiques, l’hôte de ces lieux invite les représentants de la presse à s’asseoir face à lui afin de débuter cet entretien de bienvenue et de présentation.

Un cérémonial observé à chaque fois par les autorités de la préfectorale lorsqu’ils prennent leur nouvelle fonction. Un rituel, en somme, fort utile pour les médias pour en connaître davantage sur le nouvel impétrant, symbole de l’Etat, sa marque de fabrique, sa stratégie, et surtout ses centres d’intérêt.

D’emblée, le jeune trentenaire – il est âgé de 37 ans mais ne les fait pas ! – avoue être très content d’être parmi nous. « Je mesure le poids et la chance que j’ai d’accéder à cette fonction, concède-t-il, une fonction qui va me permettre de servir mes concitoyens… ».

Quand on lui parle de « griffe » personnelle pour marquer de son empreinte le poste – il succède à Naïma RAMALINGOM qui a rejoint depuis le ministère de la Culture à Paris -, l’orateur répond tout de go, « la proximité ».

En immersion observatoire depuis une semaine sur l’Avallonnais, le nouvel « élu » a pu se rendre dans plusieurs villages de sa zone de prédilection afin d’y découvrir les particularismes.

« J’ai été à la rencontre, un peu anonyme, des gens, explique-t-il, mais aujourd’hui, je suis entré dans le costume de sous-préfet et dans la fonction avec la cérémonie protocolaire au monument aux morts d’Avallon… ».

 

Un parcours atypique pour un sous-préfet autodidacte !

 

Une manière de démontrer à sa manière que l’Etat est déjà présent partout dans le territoire. Et pas uniquement avec « France Services » ou la gendarmerie !

« Dans les endroits ruraux, la population est en attente de la présence de l’Etat, ajoute Sébastien HENNON, je suis là pour l’incarner… ».

Le jeune homme a eu une précédente vie, bien évidemment. Notamment au cabinet de la présidence de la Région des Hauts-de-France, dirigée par…Xavier BERTRAND, l’un des poids lourds des Républicains et potentiellement présidentiable en 2027. Là, depuis ses bureaux de Lille, il gravira tous les échelons ou presque depuis son arrivée en qualité de collaborateur de cabinet en janvier 2016 jusqu’au poste de directeur adjoint, poste qu’il quittera courant avril après son affectation dans l’Yonne.

 « Ne cherchez pas mon cursus scolaire, souligne-t-il avec franchise, je n’en ai pas ! J’ai toujours fonctionné à la manière d’un autodidacte. Après l’obtention de mon baccalauréat, je suis entré en gendarmerie car je voulais travailler tout de suite. Puis, j’ai intégré les services de la municipalité de Tourcoing avant de rejoindre la Région Hauts-de-France… ».

Parcours atypique que celui-ci, mais avec le même dénominateur commun à chaque nouvelle expérience, servir le pays et ses habitants ! Une preuve manifeste que par le biais du travail et de la volonté – et la confiance de personnes bienveillantes dans son sillage -, on pouvait réussir sa vie et sa carrière professionnelle de surcroît !

Un sous-préfet pas très formaté en somme ! Mais, parfaitement à l’aise dans sa nouvelle vêture !

 

Deux axes prioritaires, « France Ruralité » et le plan « loup »…

 

Quant à l’Avallonnais, s’il en a déjà découvert quelques bribes (lui qui vient du département du Nord) en s’accordant des visites la semaine dernière, il en possède une vision positive, avec des atouts.

Ses missions, côté professionnelles, seront à l’identique les mêmes que celles portées pendant le laps de temps où elle était opérante dans l’Yonne, Naïma RAMALINGOM. A savoir la poursuite du concept « France Ruralité » et le plan « loup ».

« En ce qui concerne « France Ruralité », affirme-t-il, j’irai prochainement à la rencontre de la présidente de l’Association des Maires Ruraux de l’Yonne, Dominique CHAPPUIT, et du président de l’Association des Maires de l’Yonne, Mahfoud AOMAR. L’objectif sera de rentrer véritablement dans le dossier. Le principal travail est d’accompagner les élus dans leurs projets. Et de suivre l’ingénierie au niveau du département. Il faut que n’importe quelle politique publique de l’Etat puisse s’inscrire dans les projets ruraux… ».

Un plan qui n’est pas figé. « On pourra le modifier et le réadapter en permanence, justifie-t-il, ce sera un plan vivant… ».

 

 

Quant au plan « loup », il est à croire que les actions de Sébastien HENNON suivent déjà (ce qui est de très bon augure !) le fil de l’actualité, suite aux différentes attaques survenues la semaine dernier sur le secteur.

« Nous ne partons pas d’une page blanche car depuis 2018 un certain nombre d’initiatives ont été prises par l’Etat pour soutenir les éleveurs, mais ce n’est pas satisfaisant. Il s’agira aujourd’hui d’aller à la rencontre des agriculteurs et de pouvoir les accompagner avec ce plan « loup » dévoilé le 20 février dernier. De nouvelles mesures de revalorisation des indemnités des éleveurs intègrent ce dispositif. La chaîne d’alerte a été améliorée. Mais, j’ai conscience qu’il y a un vrai travail à mener… ».

 

 

En matière de ballon, la préférence est pour l’ovale !

 

Quant aux récents changements d’interlocuteurs à la mairie d’Avallon, cela ne semble nullement gêné le représentant de l’Etat. « Nous sommes dans un accompagnement dans le travail de la première adjointe, résume-t-il, et les affaires communales continuent… ».

Le volet économique interpelle au plus haut point le jeune sous-préfet. A l’instar du préfet de l’Yonne Pascal JAN.

« L’aspect économique de notre territoire et l’emploi sont importants, dit-il, on sait que nos villages se vident par ce manque d’emplois. Ici, il y a de très belles entreprises qui vont très bien : j’irai les voir. Mais, d’autres qui connaissent des difficultés méritent notre attention. Il sera nécessaire de les accompagner car l’Etat se doit d’être présent… ».

Un volet économique qui, dans l’esprit de Sébastien HENNON, comprend aussi le monde agricole et viticole.

« Vous savez, j’aime la ruralité, s’enthousiasme-t-il, je viens d’une famille d’agriculteurs de la région de Saint-Omer où je suis né. Je connais leurs difficultés. Mais, ce sont avant tout des chefs d’entreprise… ».

Pratiquant le running et la bicyclette, Sébastien HENNON est un sportif dans l’âme. Même si sa préférence de cœur ne va pas vraiment pour le LOSC ni pour l’AJA : lui, côté ballon, c’est l’ovalie qu’il adore ! Des réminiscences de ces vacances estivales dans le Sud-Ouest, du côté du pays basque et des Pyrénées.

Enfin, parmi ses violons d’Ingres, on peut citer aussi le cinéma, la littérature, la découverte du patrimoine. « Je suis allé à Ancy-le-Franc, à Tonnerre et à Vézelay… ». Autant dire que le voyage en terre avallonnaise et tonnerroise ne fait que débuter !

 

Thierry BRET

 


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Il est fier d’être bourguignon. Même s’il vante désormais les arts culinaires et la gastronomie du Bugey, du côté de Poncin, à quelques encablures de Pont d’Ain et d’Ambérieu-en-Bugey, Jérôme BUSSET n’en oublie pas ses racines originelles de… Joigny ! Et cette grand-mère, qui jadis lui donna dès sa prime jeunesse le goût des saveurs exquises au fond de l’assiette et du « bien manger » en lui mitonnant de savoureux petits plats ! Jeune quadragénaire talentueux qui a fait ses gammes derrière les pianos du lycée Vauban à Auxerre, le garçon vient d’obtenir sa première étoile au Michelin, confirmant ainsi ses qualités de toque experte à « l’AinTimiste »…

 

PONCIN (Ain) : Son plat signature évoque à lui seul son patrimoine géographique originel. Des escargots délicatement poêlés au jus de bœuf dégraissé avec de la crème fouettée. Symbole séculaire de cette Bourgogne gastronomique que nous envient bon nombre d’épicuriens et de férus de bonne chère de la planète.

La Bourgogne, sa mère patrie ! Et plus particulièrement, Joigny. Là où il vit le jour en juillet 1984. Il le dit fort bien : « cette ville de l’Yonne me prédestinait à la restauration gastronomique car mon enfance fut baignée de gourmandises dans la cuisine de ma grand-mère… ».

Il est vrai que Joigny pourrait être l’épicentre de cette cuisine haut de gamme du territoire le plus septentrional de la Bourgogne. « La Côte Saint-Jacques » de Jean-Michel LORAIN, « Le Rive Gauche » de Jérôme JOUBERT : autant de références gustatives qui ont largement dépassé les frontières de l’Yonne, quand ce n’est pas le « Paris Nice ». Bref, il est dit qu’à Joigny quand on est jeune, on aime prendre du plaisir à cuisiner et à élaborer de nouvelles recettes, même celles transmises par sa grand-mère !

 

 

Un parcours incroyable au cœur de la piste aux étoiles !

 

« Mon nez furetait toujours au niveau du plan de travail quand j’étais môme, explique le nouvel étoilé Michelin 2024, le seul et unique du département de l’Ain à avoir gagné un galon cette année, un terroir qui revendique pourtant un lourd apport qualitatif par le passé à cette cuisine traditionnelle que ne renient pas les adeptes de l’art d’ESCOFFIER, du côté de Bourg-en-Bresse et de ses célèbres et goûteuses volailles, de Vonnas avec l’illustre Georges BLANC ou encore à Nantua, ville étape indiscutable pour s’y sustenter des sublimes quenelles de poisson (ou de volaille) nappées de cette remarquable sauce à la couleur orangée.

Entre les effluves des bons petits plats réalisés de main de maître par la parente et le désir de s’y coller aussi en apprenant toutes les subtilités et techniques permettant de s’épanouir derrière les fourneaux, il n’y a qu’un pas unique que le jeune Jérôme saura vite franchir.

De Joigny, le garçon se déplacera de quelques kilomètres, une trentaine, pour se rendre à Auxerre, dans l’un des saints des saints de ces établissements favorisant l’apprentissage d’un métier de la filière hôtellerie/restauration. Le lycée Vauban et sa curieuse topographie, d’ancienne enceinte militaire. C’est là qu’il apprendra tous les rudiments et un peu plus de cet art culinaire, fleuron de notre Hexagone, afin d’y obtenir un bac technologique hôtelier. Il complétera d’ailleurs cet accessit par un BTS option Art de la table, obtenu à Thonon-les-Bains, sur les bords du Léman, une autre région de Savoie où les recettes régalent les habitants.

D’ailleurs, Jérôme est un peu touche à tout très inspiré. De maître d’hôtel, il devient directeur d’établissement, où il travaille en étroite osmose avec des chefs de cuisine renommés. Ses pérégrinations le conduisent à Lyon, temple de la gastronomie hexagonale si ce n’est mondiale ! L’y accueillent de très belles maisons : Léon de Lyon (double étoilé au Michelin), Mathieu VIANNAY (une étoile), Guy LASSAUSAIE (deux étoiles) et La Rotonde (doublement étoilé également). Une vraie piste aux étoiles qui le conforte encore et encore à gravir les échelons ! L’énergie ? Le garçon en a à revendre ! La volonté, elle accompagne sa vie.

 

 

« Ici, à Poncin, j’ai vraiment lâché les chevaux ! »

 

A l’été 2008, il quitte la capitale des Gaules pour s’installer à quelques encablures de là, de l’autre côté de la frontière départementale, dans ce territoire de l’Ain, propice aux belles sollicitations professionnelles.

« Je voulais vivre un projet à dimension humaine, confie-t-il. Et de manière sous-entendue, ne plus être un « pion » quelconque dans une structuration même bien huilée mais reprendre les rênes de son destin, en devenant un véritable acteur. Bref, vivre enfin pour sa cuisine ?

Là, se plait-il à commenter « tous nos efforts et nos exigences de qualité sont récompensés par l’obtention d’une étoile au Guide Michelin... ». Mais, la COVID changera bientôt la donne.

Cette fois-ci, Jérôme BUSSET (et son épouse, Isabelle) décident de franchir un autre cap en prenant leur envol définitivement sur leur propre patronyme. Ils investissent le joli village médiéval de Poncin, non loin du vignoble de Cerdon, en reprenant à cœur la destinée de « L’AinTimiste ».

« J’étais enfin libre d’exercer ma passion de la cuisine, souligne-t-il, accomplir vraiment mon rêve de gosse… ».

 

 

 

 

Le cadre est splendide. Chargé d’histoire et de souvenirs : c’est aussi la plus ancienne bâtisse médiévale de l’endroit. Toutefois, l’intérieur est résolument moderne. Mieux pour les regards curieux des convives, la cuisine où excelle le chef Jérôme s’ouvre sur la salle. La terrasse dès que revient le soleil est splendide.

« Ici, j’ai vraiment lâché les chevaux, plaisante le nouvel étoilé Michelin, tout y est ! Le cadre d’exception avec son puits de lumière d’une trentaine de mètres de hauteur, la cave voûtée. Cet établissement me correspond. Il est aussi le reflet de ma cuisine… ».

La clientèle le lui rend bien. Cosmopolite, elle fait une étape logique en provenance de la Suisse, de l’Allemagne, de l’Italie, du Luxembourg. Sans omettre les Français qui, venant de l’Isère, des deux Savoie et de Lyon, voire de plus loin, en connaissent un rayon sur la gastronomie haute en couleurs et excellente en bouche !

Créative, changée très régulièrement, intuitive, élaborée à partir de produits du sérail, la cuisine de Jérôme BUSSET se déguste avec délectation en se concentrant sur le sens ; envoûtante au palais, régalant le plaisir des yeux. Ici, les volailles de Bresse sont magnifiées par la toque de Joigny. A l’instar des gibiers (en saison), des morilles et des poissons de rivière. Ne parlons pas des desserts !

Côté vins, on se satisfait à laper de petites gorgées de ces excellents Seyssel, vins du Bugey ou ce rosé et effervescent Cerdon qui pétille avec grande fraîcheur en bouche ! Même les truffes sont les bienvenues pour aromatiser une cuisine pleine de surprises agréables.

 

 

En savoir plus :

L’AinTimiste

4 Rue de la Pompe

01450 PONCIN

Tel : 04.74.38.06.66.

Menus de 80 euros à 145 euros.

Ouverture du mardi au samedi.

 

Thierry BRET

 

 


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Il aura profité de la tribune qui lui était offerte à l’issue de la découverte du site d’exploitation de TECHNIP Energies pour lancer un appel à manifestation d’intérêt, le ministre délégué en charge de l’Industrie et de l’Energie Roland LESCURE ! L’expérimentation du stockage du carbone (Co2) en France est donc présente dans les tuyaux ! Une opportunité en or, selon le représentant du gouvernement, pour réconcilier enfin économie et écologie…

 

SENS : Tel un coach ambitieux à la tête d’une équipe qui gagne, il souhaite que le team France devienne le champion du monde du stockage sous-terrain de carbone dans les prochaines années, le ministre délégué en charge de l’Industrie et de l’Energie ! Avec la venue de Roland LESCURE sur le territoire de l’Yonne, ce vendredi 26 avril en fin de matinée, c’est bel et bien à l’écologie du possible que le représentant de l’Etat est venu rendre hommage. Mais, attention pas n’importe quelle écologie. Peut-être pensait-il à celle, punitive et coercitive qui exaspère d’ordinaire ses compatriotes avec ses contraintes ?

Non, là, dans le cas présent, prétexte à la visite de l’entreprise TECHNIP Energies qui profita de ce cérémonial pour célébrer son cinquantième anniversaire, Roland LESCURE a vanté les prouesses et qualités d’une écologie devenant conciliante, enfin, avec la réalité économique du pays.

« Je veux porter l’écologie du possible, répètera-t-il plusieurs fois lors de sa prise de parole. Une écologie permettant de montrer les capacités de la France de décarboner les industries traditionnelles et d’inventer l’industrie de la décarbonation… ».

Bref, inventer dans le même temps les outils d’aujourd’hui et de demain. Une gageure ? Non, une réalité, d’après lui.

 

 

Le stockage du carbone, en Norvège mais aussi sur le sol de France

 

La genèse de l’histoire prend ses sources en 2022. Lorsque le président de la République Emmanuel MACRON avait rassemblé à l’Elysée les cinquante entreprises les plus émettrices de Co2 de l’Hexagone.

« A elles seules, rappelle Roland LESCURE, elles représentaient 60 % des émissions de carbone de l’industrie française. L’enjeu de cette rencontre était de travailler avec l’Etat à la décarbonation de l’industrie nationale. Soit une cinquantaine de contrats passés avec des aciéries, des cimenteries, des fabricants d’aluminium… ».

Aujourd’hui, ce sont 37 de ses sociétés industrielles qui ont changé de méthodologie depuis cette entrevue élyséenne. En modifiant leurs techniques et leurs procédés. Louables intentions, certes, mais in fine, le carbone reste toujours omniprésent dans l’environnement industriel. Et ce pour longtemps.

« Ce carbone, ajoute le ministre, on a besoin de le capturer, de le liquéfier, de le transporter, et de le renvoyer là d’où il vient ! En l’occurrence, en mer du Nord ou pourquoi pas en France… ».

La stratégie de capture de carbone fait petit à petit son chemin parmi les stratégies à mettre en place. Lors de son intervention, jeudi à la Sorbonne, Emmanuel MACRON a souligné que « l’Europe pouvait devenir la première économie décarbonée de la planète ». Comment ? En en faisant un levier industriel très fort !

 

 

 

Etre à la pointe de la transition écologique…

 

« Cette capture de carbone, poursuivit l’orateur, on est capable de la mettre en œuvre de manière pratique en France mais aussi dans le monde… ».

Une adaptation concrète de la planification écologique et de ses actions qui ouvrent la voie à un nouveau chapitre pour le pays. Et Roland LESCURE de réaffirmer en insistant que la capture de carbone sera possible en France, à l’identique du stockage de carbone in fine. Une France qui serait alors à la pointe de la transition écologique dans les années à venir.

Dès lors, les entreprises désireuses de capter et stocker le carbone doivent répondre à l’appel à manifestation d’intérêt, lancé de vendredi matin sur les ondes des radios hertziennes.

« Ces entreprises, nous les encourageons à nous contacter pour nous proposer des tests et pour qu’on aille dans les gisements d’hydrocarbure présents en France afin de sonder ces sites pour y stocker du carbone… ».

Concrètement, dès 2025, quatre à cinq gisements d’hydrocarbure français subiront une série de tests et d’analyses pour voir s’il est possible d’y stocker du carbone. L’objectif étant de transformer ces endroits en de véritables zones de stockage du carbone en 2026, voire en 2027. Confirmant de facto que la planification écologique est bien une réalité.

Le ministre prit soin de se référer à TECHNIP Energies, le lieu idéal pour se mettre en action. « Cette entreprise est en train de passer de l’économie du XXème siècle dans laquelle elle est à celle du XXIème siècle. Depuis cinquante ans, cette structure fabrique des bras de chargement ici dans le Sénonais. Elle intervient depuis cinq décennies sur des plateformes pétrolières, sur des plateformes de méthane ; elle invente l’avenir… ».

 

 

Un ministre ému devant tant de prouesses et de volonté…

 

Evoquant un récent voyage en Norvège, Roland LESCURE témoigne de la pertinence du bras de chargement de Co2 de TECHNIP, l’un des trois premiers appareils conçus par l’entreprise de l’Yonne au rayonnement planétaire.

« La France va devenir au fil des années l’un des champions mondiaux de cette filière industrielle que l’on est en train d’inventer, affirma le ministre de l’Industrie, GRT Gaz, TOTALEnergies, AIR LIQUIDE ou TECHNIP Energies intègrent le nouvel écosystème qui se crée et que nous souhaitons développer. ».    

Ayant apprécié la démonstration d’un bras de chargement en mouvement proposée par deux techniciens de la société icaunaise – « franchement, cela a de la gueule ! dira Roland LESCURE – le ministre fit part de son émotion devant les prouesses techniques, automatiques et…silencieuses de l’énorme engin se mouvant dans les airs.

« Ce qui m’a ému le plus, renchérit-il, c’est vous toutes et vous tous ! C’est les femmes et les hommes qui derrière ces usines, derrière ces innovations, continuent à travailler, à prévoir, à produire, à façonner l’avenir. Ce qui me rend plus que jamais optimiste et déterminé ! ».

Une chance en or, en vérité de transformer l’avenir ? Oui, insiste le représentant de l’Etat. « Oui, car avec ce type d’entreprise, on peut créer de la prospérité et de l’emploi dans tout le territoire. On peut redonner espoir à des gens qui n’en ont plus… ».

Un message en forme de clin d’œil adressé aux jeunes générations qui doivent postuler dans les filières industrielles, porteuses d’emplois pérennes. Avis à celles et à ceux qui ont du talent et qui ont envie de le mettre au profit des filières technologiques de demain ! La France veut être championne mondiale !

 

Thierry BRET

 

 


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