Le 11 juin 2025, un transformateur de 90 tonnes a quitté le port de Gron en direction de Clermont-Ferrand à bord d’un convoi exceptionnel. Une opération emblématique du développement du transport fluvial en Bourgogne-Franche-Comté, portée par l’entreprise LogiYonne, qui confirme ainsi son intégration au réseau national « Convoi Exceptionnel »…
GRON : Arrivé d’Allemagne, le transformateur avait été déchargé le 19 mai sur le port de Gron, puis positionné sur un camion dès le lendemain. Mis en sécurité durant trois semaines sur le site portuaire, l’équipement lourd attendait le feu vert administratif pour prendre la route. Ce départ tant attendu incarne une avancée logistique majeure pour la région.
Un projet porté par des années d’investissement
« Là on est dans la concrétisation des actions qu’on a menées, nous LogiYonne, depuis trois ans sur le report modal fluvial et sur la concrétisation d’investissements importants qui ont été faits par la Région, l’Europe, la Communauté d’Agglomération, la Chambre de Commerce. Le premier était le port de Gron, livré en 2010 », rappelle David BUQUET, directeur général de LogiYonne. Ce projet, qui mêle transport fluvial et routier, vise à faire du port de Gron un maillon central de la logistique lourde, tout en soutenant des modes de transport plus durables.
Afin de valoriser cette opération exemplaire, un film promotionnel est actuellement en préparation par « Les Films d’Eole » et son partenaire « ALSP Creatives ». L’objectif est le suivant : mettre en lumière le potentiel du transport multimodal dans une perspective à la fois économique et environnementale.
Des infrastructures repensées pour soutenir le développement
Ce succès logistique repose aussi sur des infrastructures modernisées, notamment la récente déviation sud de Sens et les travaux de renforcement sur le pont de la ligne SNCF PLM. Désormais aux normes pour supporter des charges allant jusqu’à 240 tonnes, ce pont devient un axe stratégique pour les transports exceptionnels.
À plus long terme, Voies Navigables de France (VNF) prévoit d’importants chantiers sur le réseau fluvial : automatisation des écluses, élargissement des horaires d’ouverture, et rénovation de barrages. « Deux projets phares » évalués entre 25 et 30 millions d’euros pour les écluses, auxquels s’ajoute un programme de reconstruction de barrages à hauteur de 330 millions d’euros.
Un engagement en faveur de la transition écologique
Au-delà des aspects techniques, cette opération s’inscrit dans une volonté affirmée de promouvoir la capacité de LogiYonne à accueillir des colis lourds. Le transport fluvial, largement soutenu par VNF, bénéficie d’aides financières pouvant atteindre 20 % des projets, dans le cadre du plan national de report modal.
Luc DETANGER, adjoint au chef de l’UTI Nivernais-Yonne, présent au départ du convoi, souligne les gains écologiques : « On divise à peu près par dix des émissions de CO2 pour un transport routier et un transport fluvial à tonnage équivalent ». Il évoque également une réduction des nuisances sonores, appréciée des collectivités locales.
En parallèle, David BUQUET met en avant un autre bénéfice essentiel : la sécurité. En diminuant le volume de camions sur les routes, le transport fluvial participe aussi à la baisse de l’accidentologie.
Ce convoi exceptionnel n’est pas seulement une opération technique réussie ; il témoigne d’une stratégie territoriale ambitieuse en matière de logistique durable. Le port de Gron, par l’action de LogiYonne et de ses partenaires, s’affirme comme une plateforme exemplaire du report modal fluvial en France.
Floriane BOIVIN
Quatrième employeur de l’Yonne, première en termes d’exportation, l’entreprise HMY (autrefois, on l’appelait HERMES METAL !), spécialiste dans le secteur de l’aménagement de surfaces de vente, a reçu une nouvelle distinction plus qu’honorifique il y a quelques jours au Domaine de Roncemay, lors de la soirée « A la table des présidents » de l’UIMM et du MEDEF de l’Yonne. Une remise de charte traduisant la volonté de poursuivre le développement de la RSE au sein de la structure industrielle…
CHASSY : Que de chemin parcouru depuis la naissance de la société HERMES METAL, dans les années 1960 ! Accueillant près de 700 collaborateurs sur le site de Monéteau, le leader mondial de l’aménagement en grandes surfaces, devenu HMY en 2014, s’est progressivement impliqué dans une politique RSE performante au fil des années.
Qu’il s’agisse de son service commercial, du pôle industrialisation, de la production, du service informatique ou de la cellule achat, HMY a multiplié les initiatives pour faire de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) l’une de ses priorités.
En septembre dernier, l’entreprise basée à Monéteau a reçu la visite d’une délégation de l’UIMM (Union des Industries et Métiers de la Métallurgie) de l’Yonne, accueillie à la Maison de l’Entreprise, pour échanger sur ce sujet ô combien important au niveau stratégique et sur lequel l’institution est engagée.
Présente au sein de l’UIMM Yonne depuis le 01er janvier 2025, Laure MINCHENEAU a eu tout le loisir de s’immerger dans l’entité entrepreneuriale icaunaise et d’y découvrir les valeurs fortes qui y étaient partagées au niveau de cette RSE, devenue fondamentale pour les sociétés industrielles.
« Nous avons observé chez HMY cette volonté d’innover différemment, devait-elle expliquer devant l’auditoire présent lors de la manifestation évènementielle baptisée « A la table des présidents », concoctée dans l’un des bâtiments du site golfique de Roncemay.
Davantage d’ouverture vers les Icaunais chez HMY cette année
Indépendamment des offres de service proposées au sein de l’UIMM 89, la responsable développement industriel intervient également dans les domaines de la performance, des transitions écologique, énergétique et numérique et naturellement de la RSE.
C’est elle qui apportera quelques explications complémentaires à celles fournies par Claude VAUCOULOUX, délégué général de l’UIMM et du MEDEF de l’Yonne, sur la remise de charte de RSE dont HMY recevra les fruits, via l’un de ses représentants. C’est le président de l’UIMM de l’Yonne Jean-Dominique DA GREGORIO, dirigeant du groupe NOGUES, qui remettra ladite distinction, sous les applaudissements nourris d’une assistance dans une écoute attentive.
Le porte-parole de HMY ne manquera pas de remercier l’UIMM 89 pour son initiative avant de saluer les salariés du groupe : « ce sont eux également qui doivent être associés à cet effort en faveur du développement durable, devait-il expliquer, nous avons la volonté cette année de nous ouvrir davantage vers les Icaunais qui finalement connaissent assez peu nos activités. J’invite donc les adhérents de l’UIMM 89 à nous contacter pour des collaborations, des rencontres, des visites, puisque nous désirons nous ouvrir aux autres… ».
Une démarche de communication volontariste, totalement dans l’état d’esprit RSE, n’est-il pas ?!
Thierry BRET
Auxerre est-elle déjà à l’heure de la campagne électorale pour les municipales 2026 en ce mois de juin aux températures caniculaires ? Eh oui, c’est une réalité quasi palpable du côté de la gauche locale ! Du moins, pour une certaine frange de cette gauche qui apparaît plus que jamais divisée à dix mois du grand « soir » ! La « primaire », voulue par « Auxerre Ecologie Solidarités » ne réunira in fine le 29 juin que deux candidats pour désigner celle ou celui qui serait susceptible de porter une liste d’union en vue de l’échéance du printemps 2026. On retrouve sur la grille du départ l’écologiste Florence LOURY (quoi de plus naturel, en somme !) et un trublion du militantisme auxerrois, fidèle à LFI mais se présentant en candidature individuelle, Rachid EL IDRISSI…
AUXERRE : Il n’est pas sûr que le scrutin passionne les foules ! Ni ne les attire, véritablement, le jour « J ». Pourtant, si l’idée d’une primaire est tout à fait louable pour départager de manière démocratique une série de candidats à l’amorce d’une échéance électorale importante, comme ce sera le cas en mars 2026 avec les élections municipales, que dire de la division qui s’affiche ouvertement à gauche dans la capitale icaunaise, avec ce futur exercice, proposé le 29 juin prochain, ne réunissant finalement que…deux candidats sur la ligne de départ !
Néanmoins, tout sera opérationnel ce dimanche-là au marché de l’Arquebuse pour faire de ce scrutin une opération visant à valider l’une ou l’un des candidats ayant recueilli le maximum de suffrages dans son rôle de leader de l’opposition à la droite municipale en poste depuis six ans.
Une fin de non-recevoir de la part de certaines formations politiques
On doit cette initiative citoyenne à « Auxerre Ecologie Solidarités », structure associative présidée par Denis MARTIN, apparue en 2021. Sa composante est large : des citoyens ne possédant pas d’appartenance politique ainsi que des représentants du Parti Socialiste, du Parti Communiste, des Ecologistes et de La France Insoumise. Bref, une gauche unifiée en théorie sur le papier et dans les faits, avec les épisodes antérieurs de la NUPES et du NFP, mais ça, c’était avant comme l’aurait si bien dit le regretté Alain DELON !
« Tout était prêt pour lancer les élections, précise dans un communiqué Denis MARTIN, nous avons écrit aux partis politiques ainsi qu’à l’association « Vivre l’Auxerrois » pour bien les préparer. Or, la réponse qui nous a été faite, malgré plusieurs relances de notre part, était qu’il fallait attendre que les négociations entre partis politiques aboutissent… ».
Un exercice préliminaire de pure démocratie
Las, de cette inertie politicienne, et s’appuyant sur le postulat que les partis politiques n’arrivaient pas à s’entendre sur le choix de la tête de liste, ni sur le mode de désignation de cette dernière, « Auxerre Ecologie Solidarités » a donc décidé d’embrayer à la vitesse supérieure à dix mois des municipales en organisant cette primaire ouverte, afin de sortir de l’entre-soi et de mettre d’ores et déjà la discussion sur la place publique.
Une sage initiative, au demeurant, où chaque prétendant à la tête de liste pouvait faire acte de candidature, se soumettant ainsi au choix de l’électorat. Un exercice de pure démocratie dans un monde qui en a bien besoin !
Sur un plan éthique, le processus de cette primaire dite « ouverte » se voudrait presque consensuelle. Comme le précise le communiqué de presse de Denis MARTIN : « Nous voulons une liste citoyenne sans étiquetage politique, composée de personnes expérimentées et décidées à faire bouger les choses. Nous voulons que cette liste citoyenne soit menée par une personnalité choisie par les électeurs eux-mêmes, bien identifiée et capable de gagner les élections… ».
Une liste qui reposerait sur des idées fortes comme la mise en place de solutions adaptables pour lutter contre le réchauffement climatique, en faveur des services publics. « Une liste qui saura donner à tous les Auxerrois, et ce quelle que soit leur classe sociale, un cadre de vie agréable dans une ville rénovée… ».
Seulement deux candidats dans la course
Problématique importante en bout de course dans ce schéma organisationnel qui aurait pu titiller les esprits en cette période estivale : deux candidats seulement se sont lancés dans la bataille de cette investiture citoyenne locale, la cheffe de file de l’écologie auxerroise, Florence LOURY, que l’on ne présente plus – elle est déjà l’une des opposantes officielles à la municipalité actuelle – et une figure connue des milieux associatifs et citoyens auxerrois, Rachid EL IDRISSI, militant de LFI mais qui joue ici sa propre partition en présentant librement sa candidature. Un garçon qui était lors de la précédente campagne électorale l’un des colistiers du maire socialiste sortant, Guy FEREZ. Le PS, le PC, le PRG et La France Insoumise n’ont pas donné suite à ce rendez-vous qui aurait pu faire figure d’excellent test pour les forces de gauche…
Qu’à cela ne tienne, et partant sur le principe que les absents ont toujours tort, la campagne électorale entre les deux prétendants a débuté et se poursuivra jusqu’au 28 juin minuit. Le scrutin devant se dérouler, dès le lendemain, au marché de l’Arquebuse entre 10 h et 18 h, et ce de manière physique.
Si l’objectif initial de cette primaire, voulue par « Auxerre Ecologie Solidarités » était de « sortir de l’impasse » en désignant d’ores et déjà le chef de file de la future campagne des municipales à gauche, il est certain qu’avec autant de défections sur le plot de départ, les électeurs n’y verront pas plus clair à dix mois de l’échéance…
Thierry BRET
La langue de bois ? Une discipline pourtant si usitée dans la sphère politique qu’il ne pratique pas, l’ancien ministre de l’Education nationale et professeur de philosophie, Luc FERRY ! L’essayiste et écrivain très médiatisé – il a son actif la rédaction et traduction de plus de 220 ouvrages ! – a régalé par sa verve pertinente le public auxerrois, féru des « Conversations de l’Abbaye », sur une thématique qui le passionne : l’intelligence artificielle. Une causerie calibrée en trois quarts d’heure lui permettant d’évoquer pêle-mêle ses performances, ses conséquences sur l’emploi et le retard coutumier pris par les Européens sur le sujet…
AUXERRE : Il n’est pas tendre avec les représentants du monde politique. « C’est normal, je les connais de très près ! », précise-t-il avec un brin d’ironie. Il les invite même à se réveiller (ainsi que nous tous, d’ailleurs) avant qu’il ne soit trop tard. Si ce n’est pas déjà trop tard ! Thématique de la soirée nécessitant un vrai débat : l’intelligence artificielle. Logique, en somme, pour le conférencier, invité de la énième « Conversation de l’Abbaye » auxerroise, une animation introduite par la cheffe d’orchestre de ces rencontres intellectuelles (Céline BAHR) où il est bon de se mettre des choses sensées et réfléchies entre les oreilles, qui vient de consacrer un ouvrage complet sur ce sujet : « IA : grand remplacement ou complémentarité ? ».
« Le tsunami va être dingue de chez dingue, c’est sûr ! ». Ecouter le professeur de philosophie, essayiste, écrivain et homme politique, habitué des plateaux télévisés depuis des lustres – il faut le savourer lors de ces joutes orales avec Daniel COHN-BENDIT chaque dimanche en fin de journée sur LCI ! - lors d’une conférence sur un item aussi capital comme peut l’être l’IA n’est pas synonyme d’assoupissement, d’ennui et de désintérêt pour le public, même de profanes !
Une IA au top des connaissances
Une salle de conférence, pleine comme un œuf avec plus de deux cents spectateurs dont bon nombre au cheveux d’argent où il aura fallu ajouter des chaises supplémentaires coûte que coûte jusqu’à la dernière minute afin de permettre à chacun de profiter d’une place assise, au grand dam de Luc FERRY, devant couper par deux fois son élan introductif lui servant de préambule ! Il suffisait que les retardataires arrivent à l’heure, non ?!
Il persiste et signe, l’ancien ministre de l’Education nationale, sous l’ère de…Jacques CHIRAC ! « Il faut vraiment que les hommes politiques se réveillent sur ce sujet ! On est encore en train de discuter de conclave sur les retraites à prendre à 62 ans ou pas ! Franchement, c’est affligeant, voire dramatique ! Il faut s’intéresser à l’IA, y réfléchir sérieusement en pensant aux futurs métiers de nos enfants et petits-enfants pour qu’ils ne soient pas bouffés par l’IA à l’avenir… ».
Il ajoute que les métiers qui associeront la technologie, le cœur et la main sont ceux qui disparaîtront le moins vite. « Mais, un très bon vendeur, c’est difficile à remplacer car c’est un métier de relations humaines. Il faut que l’Education nationale oriente nos enfants vers des métiers qui ne seront pas des voies sans issue… ».
Est-ce vraiment le cas aujourd’hui ? Pas certain !
A l’aise dans l’exercice oratoire, additionnant son cocktail d’informations de plaisanteries, de remarques personnelles, de chiffres à faire peur lorsqu’il s’agit du retard abyssal de l’Europe et de la France sur ce dossier, Luc FERRY déroule en consultant de temps à autre ses quelques feuilles noircies de notes un plan qu’il a savamment rodé au fil de ses conférences hexagonales. Ici, distillées auprès de grands pontes des corps militaires, là auprès des dirigeants chez ORANGE !
En guise de longue introduction, celui qui déplore que « le système éducatif français fabrique de l’échec sans parvenir à y porter remède » énumèrera des exemples de performance concrets de cette technologie maîtrisée par les Américains et les Chinois. Via l’outil « Chat GPT ».
Dans la traduction de textes (désormais, le métier de traducteur est condamné à finir aux oubliettes !), dans la réalisation artistique (œuvres d’art dupliquées et plagiées en toute impunité malgré les innombrables procès des auteurs et artistes ), dans la résolution de problèmes mathématiques (l’une des variantes de l’intelligence artificielle, « IA Alpha Géométrie » a obtenu la médaille d’or aux récentes olympiades mathématiques, reléguant le scientifique Cédric VILLANI à ses chères équations !), dans le domaine juridique, de l’édition, de la presse, et de l’éducation.
« L’IA peut obtenir aisément le baccalauréat et même les agrégations ! Elle est même plus intelligente que moi qui possède doctorat et agrégations ! », plaisante Luc FERRY. Une IA qui peut faire de la mécanique, de la maçonnerie, de l’électricité, de la plomberie. La seule différence avec l’humain ? C’est que l’IA n’a pas besoin d’arrêt de travail, ne milite pas à la CGT et n’emmerde personne ! ». Rires garantis parmi l’assistance qui apprécie la démonstration, visiblement !
Gare aux usages dévastateurs des « deep fake »
Puis, l’orateur bifurqua sur l’une des craintes majeures de l’intelligence artificielle son impact dans le monde du travail. Sans omettre de balancer quelques saillies acidulées contre les représentants politiques !
« Quels sera l’impact de ces IA génératives sur l’emploi de demain ?, s’interroge Luc FERRY, Bill GATES qui est tout sauf idiot estime que l’IA est capable de remplacer les pilotes dans tous les jobs ! L’IA est capable de fournir tous les services de soins dont nous avons besoin ! A quoi va ressembler ce monde de demain ? On doit y réfléchir très vite, y compris nos politiques qui eux sont à côté de la plaque ! Pas comme le Premier ministre qui veut interdire la vente de couteaux de cuisine aux mineurs alors qu’il suffit d’en récupérer un exemplaire dans la cuisine familiale ! Ou comme les deux autres députés (un écologiste et un socialiste) qui veulent interdire la vente des portables au moins de 15 ans ! C’est complément idiot ! Idem d’interdire l’usage des réseaux sociaux aux moins de 15 ans alors que l’on peut contourner très facilement le problème, c’est totalement débile… ».
Du Luc FERRY dans la quintessence de son art oratoire ! L’IA est-elle peu créative ? « C’est faux ! L’argument est idiot ! Il y a des réussites artistiques issues de l’IA qui sont exceptionnelles…Il y a des œuvres proposées par l’IA qui sont plus créatives qu’un tableau de Pierre SOULAGES ! ».
Sur le sujet de la régulation de l’IA, l’intervenant en rajoute une couche : « je ne suis pas poujadiste, mais prenons l’exemple des « deep fake », ces fausses vidéos qui sont fabriquées en quelques minutes et peuvent faire croire des tas de choses totalement inexactes – il s’amuse à en partager quelques-unes, sonores, où les fausses voix d’Emmanuel MACRON et de Barack OBAMA, tressent des louanges à l’écrivain philosophe et à son dernier ouvrage ! -, j’alerte sur les effets dévastateurs et malveillants de ces messages… ».
L’UE se situe à des années-lumière de la galaxie IA !
Autre point évoqué : « l’IA force ». Ce serait une machine qui posséderait la conscience de soi, créant ainsi une nouvelle ère, celle de la post-humanité. Un cerveau artificiel qui serait tellement performant que la conscience de soi se traduirait par des émotions.
« Personnellement, je n’y crois pas du tout ! Ceux qui y pensent sont des matérialistes au sens philosophique du terme. Je n’y crois pas pour des raisons scientifiques et philosophiques, en vérité. Il y a deux différences entre l’IA et l’humain : l’IA ne possède pas de corps ni d’organisme, donc elle n’a pas de libido ni de projets personnels. Même si elle peut imiter les émotions. Quant aux codes éthiques, ils sont introduits par les programmateurs qui peuvent être de multiples origines et orientations diverses au niveau de la pensée… ».
Quant au poids de l’Europe et de la France par rapport à la maîtrise de l’intelligence artificielle, il semble inexistant à date. Un constat que déplore Luc FERRY.
« Nous nous situons à des années-lumière de la réalité, souligne le philosophe, même si la France propose sa propre IA avec « Mistral », mais cela n’a strictement aucun rapport avec le modèle américain. C’est comme si nous devions courir le Grand Prix de Monaco de formule un avec une 2 CV ! ».
Une Union européenne qui est donc totalement dans les choux de l’avis de l’essayiste, qui fit une digression ironique sur les volontés de réarmement du Vieux continent. Démontrant au passage que les drones, nouvelles armes redoutables de la guerre moderne, se pilotent de manière numérique.
Favorable à l’adoption d’un service civique pour les adultes, Luc FERRY y va de son analyse pertinente sur les usages de l’IA et de l’emploi, grand sujet de préoccupation pour les Français, abasourdis par tout ce déferlement technologique.
« Face à l’IA, il ne faut pas arrêter de travailler. Il faut garder l’utilité sociale sinon on perd son estime de soi. Il y aura des gains de productivité grâce à l’IA dans les secteurs industriels. Certains estiment que seuls les emplois automatisables seront impactés par l’intelligence artificielle : c’est complétement faux. Je peux citer les traducteurs, les géomètres, les médecins, les architectes, les comptables…autant d’emplois qui seront remplacés par l’IA. Quant à la théorie que l’IA affectera uniquement les « cols blancs » et non les « cols bleus », là aussi, c’est source d’erreurs ! Les robots permettront tout ! Quant à la destruction massive des emplois, la théorie ne tient pas debout : d’autres emplois seront créés à la place. Le passé industriel nous l’a déjà démontré… ».
Une intelligence artificielle qui aura suscité quelques réactions de la part du public. Réactions à chaud plus ou moins intéressantes où Luc FERRY apportera là aussi des réponses probantes, avant qu’il ne quitte la scène de l’Abbaye pour regagner une petite table où il devait signer quelques ouvrages dans une courte séance de dédicaces, avant de saluer son ami Guillaume LARRIVE, venu en spectateur, et repartir vers de nouvelles aventures épistolaires et sans IA, loin de l’Yonne…
Thierry BRET
C’est une action solidaire des plus vertueuses réalisée envers nos amis les bêtes. Elle est l’œuvre des élèves de la classe de CAP 1 Agent de sécurité, ceux qui fréquentent le groupe scolaire Saint-Joseph-La-Salle à Auxerre. Ce lundi, les dons récoltés à cet effet ont été remis aux bénévoles de la SPA, la Société Protectrice des Animaux, qui en ont bien grandement besoin avant la période estivale. Une période synonyme de surabondance d’abandons de nos amis à quatre pattes, chiens et chats…
AUXERRE : Altruistes et généreux les jeunes gens qui suivent le cursus d’agent de sécurité en section CAP au sein de l’établissement privé auxerrois ? Cela y ressemble, en effet ! Grâce à leur mobilisation, au soutien des équipes pédagogiques et de la communauté scolaire, et surtout avec le concours généreux de la clientèle de plusieurs hypermarchés de la place (Auchan, Carrefour, Leclerc), une belle quantité de nourriture et de matériel a ainsi pu être collectée au profit de la SPA locale.
Les bénévoles de la structure, présents ce matin-là pour la remise de leurs dons, ont exprimé leur gratitude pour cette initiative concrète en faveur du bien-être animal. Un bien-être animal qui risque à la veille de la période estivale de pâtir des grandes vacances et de l’incivilité absurde de certains propriétaires qui abandonnent en nombre leurs animaux de compagnie.
On ne peut que dire bravo à ces élèves et à M. JOLLY, leur encadrant, pour leur bel engagement solidaire, confirmé par le geste de tous les donateurs pour leur précieuse contribution.
Thierry BRET