Dès le premier coup d’œil, cela met l’épicurien en appétit ! Oui, oui, même s’il ne s’agit in fine que de simples pains, proposés dans toutes leurs formes et configurations, s’étalant sur la table de présentation ! Du pain de campagne à la croûte épaisse et croustillante à la fameuse baguette tradition, sans omettre les pains à caractère nutritionnel, la création boulangère se sera bel et bien revêtue de ses habits d’apparat, au CIFA de l’Yonne, lors du concours du « Meilleur Jeune Boulanger » du département. Une édition 2024 à laquelle participaient trois candidats…
AUXERRE : Le pain dans tous ses états ou presque ! Ce fut une vision qui aura été particulièrement subtile et gourmande pour les observateurs, amenés à suivre le déroulé et l’annonce du verdict de ce énième concours du Meilleur Jeune Boulanger de l’Yonne, accueilli comme à l’accoutumée au centre de formation interprofessionnel du CIFA auxerrois.
Devant laisser parler leur créativité et technicité en suivant rigoureusement la feuille de route de ce copieux sujet conçu par les formateurs de la section boulangerie de l’établissement icaunais, le trio de candidats ayant émargé sur la grille de départ dès potron-minet (07 heures du matin) savait qu’il s’attelait à du lourd, voire du très lourd, afin de rester dans les clous de l’objectif fixé. Concevoir dans un laps de temps de huit heures, un pain de tradition française, un pain de campagne, un pain à caractère nutritionnel, mais aussi, cerise sur le gâteau, tout un panel de viennoiseries (levées feuilletés, en pâte levée briochée), mais également des créations boulangères salée – à ce propos, les candidats avaient la possibilité de les réaliser selon leur choix -, et même une pièce artistique ! Tout cela se complétant par un QCM sur la technologie, l’organisation et l’hygiène, en saupoudrant l’ensemble d’un zeste de valorisation commerciale !
Deux Icaunais en finale régionale à Longvic le 11 octobre
Diantre ! Il en fallait donc de la patience, de l’obstination et du courage pour ces trois jeunes gens, une demoiselle, Floriane JAGET (elle est apprentie chez Alexis PEUZIN à Auxerre, un garçon que l’on ne présente plus), Clément ETERNOT – il effectue ses gammes boulangères chez Sébastien POULET à Appoigny – et Hugo FEBVRE, un Icaunais qui s’est « expatrié » de l’autre côté de la frontière méridionale du territoire, pour parfaire ses connaissances via la voie de l’apprentissage au sein de la boulangerie Buffon, dans la capitale de la Bourgogne (et de la Franche-Comté par essence si l’on y ajoute le territoire frère), Dijon !
Point commun de ces trois-là, outre la passion du métier, être titulaires d’un CAP, un précieux sésame qui ouvre de nombreuses portes dans la filière. Au moment du verdict, on les sentait inquiets, nos prétendants au Graal départemental, qualificatif à la finale régionale devant se dérouler le 11 octobre à Longvic, à la périphérie dijonnaise.
Un concours utile pour apprendre à progresser
Particularisme important pour deux d’entre eux : ce n’est pas un mais bien deux meilleurs apprentis de l’Yonne qui iront disputer le rendez-vous régional à l’automne en Côte d’Or. Et à ce petit jeu-là, ce sont les deux garçons, Clément ETERNOT et Hugo FEBVRE qui prirent respectivement les deux premières places de ce concours de belle intensité.
Président de l’Union des Boulangers de l’Yonne, Laurent BISSON prit la parole pour rappeler les règles de ce concours départemental. Président du CIFA de l’Yonne, Didier CHAPUIS était satisfait de ce rendez-vous, favorisant l’artisanat et sa pratique. « Aujourd’hui, vous avez appris et progressé en participant à ce concours départemental, devait-il souligner en guise de conclusion.
On notait également la présence parmi les membres du jury de Xavier HERVY, responsable du département des métiers de bouche du CIFA, Romain BOUDIN, formateur en boulangerie et Nicolas PHILIPPE, formateur en boulangerie.
Thierry BRET
Sa finalisation est prévue pour l’automne 2024. Cela mettra donc un terme à une période de travaux très importants, soit sa rénovation complète, entamée depuis plus d’un an à cet édifice que les Auxerrois connaissent bien. Elus et techniciens de la Ville ont profité de la grande revue de « casernement » organisé en ce début de semaine dans la capitale de l’Yonne pour se poser quelques instants au cœur de la salle des fêtes, totalement méconnaissable et qui a livré quelques secrets architecturaux.
AUXERRE : Une immersion instructive au cœur de l’un des grands chantiers programmé dans la ville cette année. Voilà ce que retiendront les élus et leurs accompagnateurs des services techniques, ainsi que les journalistes conviés à pareille fête, à la découverte de cette salle aux origines séculaires, Vaulabelle, quasi « déshabillée » de l’intérieur et remodelée à la sauce moderniste avec des matériaux qui favoriseront son embellissement, son isolation et son acoustique, notamment, qui faisait tant défaut à ce bâtiment qui a accueilli pléthore de réunions publiques et politiques par le passé.
On se souvient des récurrentes et insupportables problématiques sonores de l’endroit, et des conditions parfois calamiteuses pour y suivre un conseil communautaire en essayant de ne pas perdre une miette des propos tenus entre les représentants de la majorité et ceux de l’opposition, malgré des micros mal réglés du fait de l’endroit peu propice à ce type de réception politique ! Malentendants s’abstenir !
Une salle qui était en piteux état
Voici douze mois, et selon la volonté de la gouvernance actuelle, en s’appuyant sur les aides de l’Etat via le DSIL (Dotation de Soutien à l’Investissement Local), de la Région Bourgogne Franche-Comté et du Conseil départemental de l’Yonne, la Ville d’Auxerre décidait d’enclencher la première, côté travaux, en effectuant un relooking total de cette salle qui faisait froid dans le dos dès qu’une manifestation publique y était organisée ! Soit un budget de 3,5 millions, version TTC !
Depuis, il y a eu du chemin parcouru sur ce gros « vaisseau », limite délabré, qui fleurait bon la Mer des Sargasses ! La toiture a été refaite ; quant aux travaux d’isolation, ils sont également achevés, permettant désormais aux entrepreneurs spécialisés dans le BTP d’intervenir dedans pour tout ce qui concerne la phase de finition et du second œuvre.
Une capacité d’accueil de 700 personnes
Les visiteurs du jour auront donc apprécié le plafond de l’immense nef, doublement perforé et aux caractéristiques propres à l’optimisation de l’acoustique. Les cloisons latérales, à l’instar des murs, ont été entièrement isolées, à l’aide de matériaux bio-sourcés, grâce à la laine de bois. La ventilation des lieux a été améliorée avec un soufflage d’air pour le chauffage. Des écrans de rappel seront installés à terme pour accentuer la visibilité de la future scène. Des leds vont éclairer la totalité de la salle en plus des luminaires. Sauf les sanitaires sont restés à l’état d’origine ainsi que le vestiaire. Un appareil élévateur sera également fonctionnel afin de favoriser l’accessibilité. Des rideaux occultant seront posés sur les fenêtres qui ne s’ouvriront pas.
Quant à la capacité de la future configuration, elle sera de 700 personnes, avec possibilité de monter à 1 200 personnes avec une dérogation.
Conserver l’esprit « vintage » de la pièce bar
La partie scène sera par ailleurs équipée des technologies d’usage.
Quant à la petite salle du fond, elle sera également bien sonorisée afin de maîtriser l’acoustique. Si le plafond demeure intact hormis une bonne couche de peinture et l’enlèvement des bardages en bois afin de la rajeunir, la salle retrouve ses fenêtres originelles qui avaient été occultées jusqu’alors. Effet garanti au niveau luminosité, dorénavant !
La pièce, à l’étage, conserve son bar en version « vintage » avec ses coloris vert d’origine. Le sol sera de bois. L’âme du site est ainsi préservée.
Une visite qui aura séduit notamment les élues féminines de ce petit cortège municipal, à l’instar d’Isabelle JOAQUINA qui n’a pas manqué d’immortaliser l’endroit, via son smartphone, ou encore Marie-Ange BAULU et Patricia VOYE en grande conversation dans l’une des pièces, afin de mieux y tester l’acoustique ?!
Thierry BRET
Est-ce en référence aux Jeux olympiques dont le site touristique et culturel aura fait la part belle cette année grâce à de multiples expositions et autres animations en tout genre en lien direct avec l’évènement planétaire mais le MuséoParc Alésia ne cesse d’année en année d’enchaîner les records de fréquentation ! Se permettant à chaque fois d’effacer des tablettes les chiffres qui avaient été arrêtés au terme de la saison précédente. Ce fut le cas en 2022 et en 2023. Ce le sera peut être encore cette année quand viendra l’heure des bilans d’une année 2024 décidément pas comme les autres pour le plus « gallo-romain » des musées de l’Hexagone !
ALISE-SAINTE-REINE (Côte d'Or) : Tous les indicateurs frisent avec le coloris vert. Celui de l’espérance ? Que nenni ! Celui de la confirmation ! En cette année olympique, le Muséo Parc Alésia a su mettre les bouchées doubles dans sa très riche programmation, proposant avec éclectisme bon nombre de rendez-vous (expositions, spectacles, conférences, ateliers, évènementiels avec le passage du Relais de la Flamme le 12 juillet dernier…) en accointance avec la célébration du moment : les Jeux de Paris !
De quoi doper le nombre de visiteurs, tout au long de la saison ? Affirmatif, devait confirmer le directeur général de l’endroit qui a commémoré ses dix années d’existence en 2022, Laurent BOURDEREAU. Un responsable très heureux de la tournure des évènements, on l’imagine aisément !
Des chiffres en constantes progression au niveau des visiteurs
D’ailleurs, à ce jour, toutes les périodes de vacances scolaires de cette année ont enregistré des pics intéressants de fréquentation de visiteurs. Y compris les week-ends prolongés. A croire que le tourisme familial connaît un bel essor en Bourgogne Franche-Comté ! A mi-juillet, plus de 18 000 personnes inscrits en groupe avaient déjà rendu une visite plus que de courtoisie à cet espace offrant une mémorable plongée dans l’histoire de France, jusqu’à ses plus lointaines origines : la Gaule de Vercingétorix ! Soit 30 % de hausse par rapport à l’exercice antérieur. La comparaison est similaire du côté des groupes de scolaires avec une nette progression, appréciable à plus de 45 % de visites ! Soit un total de 14 000 enfants, à ce jour. Et ce n’est pas fini : la saison est loin d’être terminée. Le centre de loisirs, quant à lui, aura connu de belles performances avec plus de 500 enfants en juillet. Bref, une période estivale marquée par de nouveau record au niveau du public…Sans compter les très nombreux visiteurs individuels, venant des quatre coins de l’Hexagone et des pays frontaliers.
A la fin de l’été 2023, plus de 66 000 visiteurs avaient découvert ce site unique en France. Un chiffre qui avait effacé des tablettes le très bon score obtenu l’année précédente. On en attend davantage à l’issue de cette saison, c’est évident, voire la confirmation des bons chiffres de l'année dernière !
Un site culturo-touristique pour en apprendre plus sur les Gaulois
Dire que le MuséoParc Alésia est devenu une véritable institution dans le milieu muséographique n’est pas un vain mot. Les initiatives artistiques et culturelles se multiplient grâce à l’imaginaire fertile de ses responsables et semblent sortir bien au-delà des frontières de la Côte d’Or en termes de communication ; la presse touristique s’est également emparée du sujet afin de le relayer le plus largement possible auprès de son lectorat, friand d’innovations, de typicité et de choses attractives, y compris au plan hexagonal.
« Le site se veut complet pour celles et ceux qui veulent en apprendre davantage sur la vie des Gaulois et la rivalité avec les Romains, souligne Laurent BOURDEREAU, entre les collections, les planches explicatives, les vestiges, les fouilles, les reconstitutions, les narratifs autour de la fameuse bataille opposant les légions de Jules CESAR aux Gaulois de Vercingétorix, le panorama est très éclectique… ».
Même le restaurant, « Le CARNYX » affiche complet cet été ! Avec ses menus fraîcheurs qui viennent offrir un agréable moment de pause aux visiteurs et à leurs enfants en mode détente sur une durée qui peut excéder plusieurs heures de présence sur le site. Différentes formules y sont proposées, entre crudités et plats évoquant le terroir local, pour les plus affamés !
Un comité de pilotage scientifique pour rayonner davantage en 2025
Le concept touristique apparu en 2012 engendre aussi un phénomène de ruissellement sur les autres acteurs de cette contrée. Ainsi, gîtes, campings, hôtelleries, restaurants, hébergements profitent de cette manne caractéristique qui assure le développement économique du territoire. L’équipement qui se veut à la fois culturel, artistique, historique, touristique mais aussi archéologique et scientifique fait figure, au même titre que Guédelon dans l’Yonne, de locomotive attractive pour le département de Côte d’Or sur un axe auparavant guère fréquenté. Logique que le Conseil départemental apporte son total soutien à l’essor de ce concept qui offre une vision pluridisciplinaire du savoir, sans en occulter les aspects ludiques et récréatifs envers les plus jeunes.
Se projetant déjà vers 2025, la structure devrait accueillir un pôle scientifique qui fonctionnera en synergie avec d’autres entités similaires comme celles déjà établies de Bibracte ou de Man. L’objectif étant d’aller toujours plus haut et plus loin dans la mission essentielle du concept, à savoir la diffusion de la connaissance vers plus le grand nombre…
Thierry BRET
Le verre d’eau est rafraîchissant. La Maison de l’Ecologie, sise au beau milieu de la Rue Joubert, à Auxerre, à quelques encablures du théâtre cher à son directeur Pierre KECHKEGUIAN, ne possède pas de climatisation ! Logique : il faut être développement durable dans l’esprit et respecter l’indispensable couche d’ozone. Mais se désaltérer de ce salvateur liquide sert aussi à mieux appréhender la vingtaine de toiles accrochées aux cimaises de la maison « verte ». Les œuvres, tout en symbole, portent la patte de l’artiste congolais (la République Démocratique, version Kinshasa) Christian BADIBANGA. On aime son travail et on l’encourage !
AUXERRE: Il ne chôme pas cet été, le peintre originaire de l’ancien Zaïre ! Un pays à l’immense étendue de forêts tropicales avec sa faune sauvage et ses richesses en sous-sol qui se fit connaître de cette appellation si pittoresque lors de la Coupe du monde de football de 1974 en Allemagne ! Certains possèdent encore en mémoire le cinglant et brutal 9 à 0 que la Yougoslavie de la grande époque infligea aux pauvres « Eléphants » lors de leur premier match, de quoi décontenancer le premier pays du continent noir à disputer un mondial ! Drôle de manière de rentrer dans l’histoire du sport et d’en sortir sans gloire peu de temps après !
2024, le Zaïre est redevenue depuis longtemps la République démocratique du Congo. La RDC ! Si le football y a gagné au fur et à mesure ses galons en glanant quelques résultats à la CAN, que dire en revanche du délabrement humaniste de ce pays qui se classait à la 164ème place sur 174 états selon l’indice de capital humain en 2020.
Une situation qui ne s’est guère améliorée depuis. Et qui est la conséquence de décennies de conflits ouverts, ayant engendré des milliers de morts dont les médias occidentaux ne parlent jamais. Sauf de temps à autre avec le Kivu, région de l’est de grand pays, qui voient s’affronter factions et rebelles avec les forces armées officielles…
Les couleurs de l’espérance, sources de la vie…
La guerre, il l’a connu, Christian BADIBANGA. Lui qui a dû fuir son pays natal pour rejoindre la France, alors que sa carrière artistique lui avait déjà conféré une notoriété importante. Il en a subi les horreurs, la peur, le dégoût, l’amertume en frôlant la mort de près.
Au lavoir de Saint-Bris-le-Vineux, en juillet, le Jovinien d’adoption – il y possède grâce à la municipalité son atelier où son imaginaire fécond fait le reste – avait surpris les amateurs de toiles expressives par la qualité de son travail. Un travail qui rend un hommage très appuyé aux femmes. Surtout à celles, de tout âge, qui ont été massacrées dans d’atroces conditions lors de ces exactions monstrueuses dont l’humanité a aussi le secret dans ses mauvais jours…
Certes, ces toiles sont le reflet de l’âme. Sombres, tristes, parfois déroutantes de complexité et de construction. Mais, l’espoir est bel et bien présent. Grâce à la présence chromatique de couleurs chatoyantes et vives. Des ocres flamboyants ! Des rouges vifs ! Des oranges virevoltants !
« C’est une manière de rappeler la beauté de ces femmes innocentes, qui sont belles autant de l’intérieur que de l’extérieur, explique le jeune homme dans un français maîtrisé à la perfection, avec ces couleurs, je redonne la vie à ces femmes et à leurs enfants… ».
Des projets à la pelle : l’automne sera animé pour l’artiste
Poignant de vérité ! Soucieux de la défense de l’environnement et de la sauvegarde de la nature, Christian BADIBANGA avait coché sur son agenda de venir exposer tôt ou tard au sein de la Maison de l’Ecologie, au cœur d’Auxerre.
« Moi, je me bats pour l’environnement, même dans l’approche créative de mon travail, ajoute-t-il, je récupère des boutons, du plastique que j’introduis ensuite sur mes tableaux. L’écologie et ses valeurs, cela me parle et on doit se mobiliser pour cette cause que l’on soit artiste ou pas… ».
Quant aux projets, ils se nourrissent au fil des rencontres, ceux-ci s’avérant très fructueux. Lille ou Washington figurent parmi ses priorités pour les futures présentations publiques de ces œuvres d’ici la fin de l’année.
Mais, le plus Français des Congolais de la RDC vivant dans l’Yonne nous promet d’autres rendez-vous dans la capitale de notre teritoire. Notamment après son tout récent travail collaboratif, réalisé en complicité artistique avec la journaliste/écrivaine et maintenant poète, Anne-Charlotte LAUGIER !
L’Icaunaise a laissé de côté pour le moment les aventures truculentes et irrésistibles en humour de sa « Pétasse » en déclinaison multi-sociétale pour se consacrer à la publication d’un recueil de poésie dont chacun des textes est illustré par le crayonné symbolique du peintre africain. Une prouesse en matière de créativité au vu du rendu sur le papier. « Amour Fauve » et sa conception feront l’objet d’une exposition à l’automne, on parle de l’Abbaye Saint-Germain, lieu intemporel idéal…
Si vous passez à la Maison de l’Ecologie, ce week-end, vous pourrez admirer également les nouvelles toiles du talentueux peintre de l’âme. Dont quatre de ses créations spéciales, toutes en nuances, en rêverie et en messages d’espérance pour ces femmes africaines dont il ne faudra jamais oublier la mémoire.
En savoir plus :
Exposition Christian BADIBANGA
Maison de l’Ecologie
Rue Joubert à Auxerre
Ouvert tous les jours jusqu’à dimanche 01er septembre
Entrée libre.
Thierry BRET
« Les thés meurtriers » ou « l’été meurtrier » ? L’un ne va pas sans l’autre. Avec les Jeux Olympiques, l’été 2024 fut encore plus festif que d’habitude ! Le farniente, les vacances, les JO : un cortège de fêtes en tout genre. Selon les envies et les moyens, le champagne a coulé à flot, la bière aussi, quand pour d’autres le café et le thé sont venus ponctuer le désir de célébrer des victoires ! Le problème, c’est que le miel avait un goût de fiel. Peu de personnes y ont pris garde ! Car, voici le temps de la rentrée, aux couleurs de tempête économique…
TRIBUNE : Alors que nous émergeons à peine des vacances, la rentrée s’annonce brutale. Qu’il s’agisse des difficultés économiques, des finances de l’Etat et du budget, des problèmes sociaux que rencontrent notre pays, tout est conduit par la politique. Le pouvoir, avec son Président, un Premier ministre, des ministres et un parlement avec ses deux chambres ! Cela est vital pour conduire la Nation. La dissolution de l’Assemblée nationale, puis un temps de gestation, qui devient long, pour accoucher d’un Premier Ministre… Chaussons roses ou chausson bleus ?
Des épées de Damoclès s’amoncèlent au-dessus de nos têtes. Un certain laisser-aller politique depuis le début du deuxième quinquennat du Président MACRON a fait croire aux Français qu’on pouvait se passer d’un gouvernement : un Président pour signer à tout va des ordonnances, et un Premier ministre pour jouer du « 49-3 » avec virtuosité…
Finalement, c’est tout de même partiellement vrai. Selon l’adage bien connu, les politiques passent, les fonctionnaires restent. Aujourd’hui, nos ministres démissionnaires (ils tiennent à cette appellation car ils souhaitent cumuler les fonctions, de ministre et de député) gèrent les affaires courantes. Si chez nos amis Belges, l’absence de gouvernement durant presque deux ans n’a pas nui à leur santé économique et financière, il n’en va pas de même pour nous. En effet, l’urgence de la nomination d’un Premier ministre et d’un gouvernement, est dictée par la procédure d’enquête de Bruxelles pour déficit budgétaire excessif, et l’obligation de signer le contrat de garantie pour la conclusion des Jeux Olympiques d’hiver, et ce, en octobre au plus tard !
Une dette européenne globale de 114 milliards d’euros
Le pacte de stabilité budgétaire européen oblige chaque état membre à maintenir son déficit public en dessous des 3 % du PIB. Le déficit de la France atteint 5,5 % en 2023 et la dette publique 110,6 % du PIB. Selon les prévisions européennes, la dette pourrait atteindre 114 % en 2024 !
Les pays européens qui ne respectent pas la règle de stabilité financière font florès : la France,l’Italie, la Belgique, la Hongrie, Malte, la Pologne, la Grèce et la Slovaquie. La dette cumulée de tous les pays de l’Europe pèse pour près de 14 000 milliards d’euros.
Fin juillet, la Commission européenne a mandaté une enquête concernant les finances de la France. Le risque, si rien n’est fait pour corriger le déficit budgétaire et le niveau d’endettement est que notre pays peut se retrouver sous tutelle ! De plus, si le pacte de stabilité n’est pas respecté, la France sera sanctionnée par une amende de 2,7 milliard d’euros, par an. Un budget, c’est une volonté politique voulue par l’Etat et votée par le Parlement. La situation budgétaire est fragilisée par l’incertitude politique que nous vivons. Toute progression des dettes des états, comme en Italie (elle vient de franchir la barre des 3 000 milliards) ou en France (3 100 milliards qui peut hélas augmenter, et sans compter les 4 000 milliards de dettes hors bilan), risque de fragiliser l’euro !
Gare à la dépréciation des agences de notation !
Si la France ne pouvait pas organiser les Jeux d’hiver, certains s’en réjouiraient plutôt. Il ne s’agit pas d’un enjeu majeur ! Par contre, le vote d’un budget va être déterminant pour la suite des finances de l’Etat, des collectivités, des entreprises et des particuliers.
Dès septembre, les agences de notation vont juger notre signature et toute détérioration de la note, ce qui entre dans les probabilités plus que certaines, aggravera nos possibilités d’endettement. Non seulement, nous trouverions de moins en moins de souscripteurs étrangers pour notre dette nationale, mais surtout nos taux d’endettement augmenteraient considérablement : ça commence déjà !
Ce qui veut dire que la dette sera plus coûteuse pour l’Etat, donc un budget « charges financières » ruineux. Il est aujourd’hui à plus de 50 milliards. Demain, il sera le poste budgétaire le plus important ! Ne parlons pas des dettes plus coûteuses pour les collectivités, les entreprises et la raréfaction des prêts immobiliers/consommation pour les particuliers. Encore moins rassurant : il y aura moins d’investissements pour l’Etat, pour les entreprises, moins de consommation, avec un impact négatif sur l’immobilier qui se situe déjà en triste position !
Un contexte politique et économique déjà dramatique
Les conflits au Moyen-Orient et la guerre russo-ukrainienne pèsent aussi sur les finances de l’Occident. La Chine entre en récession avec la diminution de la production industrielle et l’augmentation du chômage. La volonté délibérée des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) est de peser de plus en plus sur l’économie mondiale et de déstabiliser l’Occident.
Pour la France, la récession est à notre porte. Le nombre de faillites d'entreprises s'annonce massif en 2024, notamment dans la construction et l’hôtellerie-restauration. En cause, l’échec des politiques publiques et du fameux « quoiqu'il en coûte ». En 2024, la France devrait connaître une hausse sensible des défaillances d'entreprises, avec un total de 60 700 défaillances, soit une augmentation de 7 % par rapport à l'année précédente. A la clef, il s’agit de dizaines de milliers de chômeurs en plus.
Le manque de lisibilité du budget se traduit par l’incertitude absolue en matière de fiscalité, d’orientations budgétaires qui favorisent tel ou tel type d’investissement. Plus grave encore, un Premier Ministre, issu du NFP, fait craindre le pire pour le patron du MEDEF, Patrick MARTIN. Faisant référence au programme du NFP, il annonce des conséquences dramatiques pour notre pays avec des investissements nuls, des faillites en cascades, des licenciements, la chute du CAC 40 (c’est hélas bien parti !), la fuite d’entreprises et de capitaux à l’étranger…
« Le Président de la République est gardien de la Constitution, et pendant qu’il fait ça, il n’est pas au bistrot » écrivait l’humoriste Pierre DESPROGES ! A méditer !
Fin de la partie 1
Jean-Paul ALLOU