Il fallait y penser, c’est fait ! Pourquoi, effectivement, ne pas s’intéresser d’un peu plus près, en y mettant les moyens et les formes, à l’un des secteurs touristiques qui séduit toujours autant les vacanciers de l’Hexagone, comme ceux des pays limitrophes, en transit dans l’Yonne : le camping ! En partenariat avec la Fédération de l’Hôtellerie de Plein Air – apprécions l’élégance du terme en matière de sémantique ! -, l’agence de développement territoriale, Yonne Tourisme, a su porter un évènement important pour les professionnels de la filière, les « Premières Rencontres », accueillies au « 89 », riche en échanges et en partage d’expérience…
AUXERRE: Comment se positionne l’ensemble des campings sur le territoire de l’Yonne, au terme de cette saison touristique qui s’est doucement achevée avec le retour des premiers frimas ? Ce fut la phrase introductive à ce rendez-vous novateur (et nécessaire) décliné il y a peu dans la capitale départementale par la vice-présidente du Département, Isabelle FROMENT-MEURICE, à la tête en sa qualité de présidente, de l’agence de développement touristique, Yonne Tourisme, structure organisatrice de cet évènement devant réunir spécialistes et professionnels de la question.
Certes, la grande salle de l’amphithéâtre du « 89 », le bâtiment occupé désormais par les services directionnels et administratifs du Conseil départemental, ne débordait pas de spectateurs mais qu’importe ! La qualité des débats et des échanges furent bien présents tout au long de cette journée de réflexion et de travail pour tenter d’apporter des réponses clairvoyantes et précises aux représentants de cette filière touristique, appréciée des Français et de nos voisins européens. D’ailleurs, à ce titre, il est de bon ton de rappeler que les Néerlandais, Allemands, Belges, Britanniques ou Suisses aiment particulièrement se poser et se détendre sur les terrains de camping de l’Yonne, les beaux jours revenus. Même si la baisse de la clientèle étrangère s’est amorcée depuis quelques années alors que le reste de la Bourgogne Franche-Comté continue de progresser et sans que l’on sache l’origine de ce petit recul de fréquentation.
L’Yonne, un département de transit pour les adeptes du camping
Quoi qu’il en soit, la présidente de l’agence icaunaise qui devait ouvrir le bal de ce rendez-vous attendu des professionnels en résuma parfaitement les enjeux.
« Notre territoire possède cette problématique d’être un lieu de transit par rapport à d’autres départements de l’Hexagone, observa l’élue de Puisaye-Forterre, l’Yonne ne capte pas aussi bien qu’elle le devrait une certaine typologie de clientèle pour les campings… ».
Juriste de formation, Isabelle FROMENT-MEURICE ne manqua pas de souligner l’un des volets juridiques devant être abordé lors de cette manifestation.
« Il est important en effet pour celles et ceux qui animent des campings publics d’aborder les modes de gestion de ces établissements. Avec en ricochet, tous les aspects informatifs se rapportant aux investissements en sachant comment et par qui ils sont portés dans la réalité… ».
Des différences évidentes à analyser selon les propriétaires desdits campings qu’il s’agisse d’une intercommunalité ou d’une collectivité locale. Dans le prolongement de ces réflexions, la présidente de l’agence Yonne Tourisme voulut également aborder le volet marketing et campagne de communication, indispensables à la pérennité stratégique d’un site touristique.
Mieux s’orienter vers les grandes tendances de demain
Prendre conscience de l’état des lieux de la physionomie structurelle et financière des activités de l’hôtellerie de plein air était en fait le but suprême de cette journée de session, qui devrait en appeler d’autres par la suite afin d’en tirer toute la substantifique moelle analytique et ses effets à terme pour les spécialistes.
Côté perspective, un autre item sera longuement consacré aux tendances évolutives de la filière dans les années à venir. Cela permettant aux professionnels de ce tourisme nature et environnement toujours populaire auprès d’une large franche de nos compatriotes et de nos voisins européens de se projeter en matière d’innovations et de positionnement marketing.
Il est vrai que le secteur du camping a subi de plein fouet les aléas de la crise sanitaire durant la pandémie de la COVID-19.
« Bien connaître ces tendances et ces défis permettra de mieux y faire face tous ensemble, rassure Isabelle FRROMENT-MEURICE du haut de l’estrade où elle s’exprime, on va capitaliser sur un certain nombre de connaissances pour en faire état et nous orienter ensuite vers le tourisme de plein air le plus accueillant possible, avec des durées de séjour plus long, une fidélisation renforcée et des campeurs qui dépensent davantage sur notre territoire. Des enjeux économiques importants pour la filière… ».
Une journée chargée en contenus mais qui fut profitable à l’ensemble des participants, devant y puiser moult explications. D’ailleurs, un questionnaire fut remis aux participants au terme des débats afin d’identifier les points devant être approfondis lors d’une future session en 2025.
« On doit tous grandir ensemble avec des retours d’expériences de l’extérieur pour mieux s’orienter vers les grandes tendances à venir… ».
In fine, c’est bien de viabilité optimale dont on parlait là, afin que les professionnels de ce secteur touristique toujours dans le vent, le reste le plus longtemps possible. Nous reviendrons sur les résultats pertinents d’une étude commandée par Yonne Tourisme et qui offre une photographie précise de ce pan de l’activité économique de notre territoire.
Thierry BRET
Les visages sont graves tout autant que la noirceur des costumes portés par les orateurs. Tendus, empreints de perplexité. Pas de quoi sourire, en effet, au vu des sombres perspectives. L’exercice, lui-même, n’est pas commun. Clin d’œil un brin ironique à la conjoncture ambiante, le choix de la salle n’est peut-être pas si anodin que cela. Un espace exigu, situé au troisième étage du « 89 », l’emblématique bâtiment, jadis occupé par le siège social du Crédit Agricole de l’Yonne, désormais poumon névralgique du Département, baptisé en référence au regretté William LEMAIRE. Antan, le président de la Commission d’appel d’offres. Une locution qui n’aura peut-être plus sa raison d’être d’ici quelques années au sein de l’institution départementale…
AUXERRE : L’heure n’est plus aux atermoiements ni aux interrogations pour les élus du Conseil départemental de l’Yonne. Mais, à la mobilisation générale, à la prise de responsabilité assumée, à la communication tous azimuts envers les citoyens du territoire en faisant montre d’une totale transparence avant d’appliquer des coupes drastiques dans les budgets et surtout au…combat pour apporter très vite de judicieuses préconisations, utiles à la survie financière de la collectivité.
Réunis au « 89 » à l’occasion d’une conférence de presse plutôt insolite quant à la thématique retenue, plusieurs élus et cadres techniques ont donc fait part de la situation fort complexe qui frappe de plein fouet une institution départementale, tributaire des errances abyssales d’un Etat tricolore trop gourmand au niveau de ses dépenses annuelles. Des dépenses qui culminent avec des records pharaoniques puisque la dette de l’Hexagone s’établit à plus de 3 000 milliards d’euros, soit plus de 110 % du PIB ! Une étrange perception du « quoi qu’il en coûte », avec le recul ! Sauf que l’actuel Président de la République en poste à l’Elysée depuis 2017 n’est pas le seul à porter le chapeau version haut de forme de ce grand naufrage arithmétique qui positionne notre pays à la lisière de la banqueroute et de la rétrogradation par les multiples agences de notation internationales à la manière de la Grèce ; ce qui aura pour effets induits de faire fuir les investisseurs étrangers dont l’économie a tant besoin pour la relance industrielle et de faire grimper les taux d’intérêts à la vitesse grand « V » ! Avec en bout de course des consommateurs que nous sommes tous, pris la tête dans un étau à la limite du supportable en termes de fiscalité.
Une « croisée des chemins » pouvant ressembler à un cul-de-sac au niveau des investissements
Vu de l’Yonne et de sa première collectivité, le Département, ce n’est guère mieux. Le territoire se situe donc à « la croisée des chemins ». Une expression que le premier vice-président, chargé d’expliciter aux journalistes le réalisme de la situation, Grégory DORTE martèlera à maintes reprises lors de ses propos liminaires. Une « croisée des chemins » qui pourrait presque se terminer en cul-de-sac pour d’autres territoires de l’Hexagone – 75 départements français sont embarqués dans la même galère que le nôtre – à savoir renflouer de manière impérieuse les excès parfois trop généreux et totalement « décalés » de l’Etat ; certains envisageant déjà des plans de licenciements sine die pour sortir de leurs effectifs les contractuels collaborant à la bonne fonctionnalité de l’appareil départemental.
Les syndicats poussant déjà des cris d’orfraie à l’annonce des premières mesures de rétorsion au niveau de l’emploi qui devraient s’accumuler au cours de ces prochaines semaines comme à Gravelottes !
« Nous sommes dans un moment douloureux, constate l’édile de Pont-sur-Yonne, qui assure avec la verve qui est la sienne l’intérim du président Patrick GENDRAUD toujours éloigné de la sphère publique en raison de son état de santé. Malheureusement, devant la situation financière catastrophique qui nous est imposée par l’Etat, nous devons faire des choix… ».
Pointant au passage la loi de finances 2025 voulue par le gouvernement – elle peine vraiment à s’imposer au sein de l’hémicycle du Palais Bourbon où bon nombre de députés brandissent en vitupérant la menace de la motion de censure -, Grégory DORTE évoque le caractère d’urgence de l’enjeu à l’échelle de l’Yonne. D’ailleurs lui, il le précise en substance, de motion de censure contre le gouvernement, il n’en veut pas !
Encore dix millions d’euros à trouver pour équilibrer le budget 2025
Le modèle opérationnel de l’institution départementale est en train de disparaître, selon l’orateur de l’instant. A son grand dam ! « Nous avons aujourd’hui bon nombre de départements qui sont en quasi faillite, ajoute un brin dépité Grégory DORTE, rien qu’en 2024, c’est une quarantaine de territoires qui vivent cette situation en France ! ». Et de citer dans la foulée, à la manière d’un inventaire à la Prévert, les départements du Rhône proche de l’asphyxie, ou encore celui de la Gironde. Un chiffre fait mal à entendre : les deux tiers des départements hexagonaux seront en 2025 dans une situation complexe telle qu’ils ne pourront pas boucler leur budget. Une paille !
Aujourd’hui, l’institution icaunaise travaille à l’élaboration de ce budget 2025 avec l’ensemble des élus et des responsables de service dans un contexte national incertain. Avec la tête sur le billot puisque l’Etat impose aux Départements des financements qu’ils ne peuvent plus supporter !
« Pour boucler le budget de l’année prochaine, souligne Grégory DORTE, il nous a fallu 18 millions d’euros à trouver, or, nous avons trouvé 12 millions d’euros avec les implications de la direction générale, des élus et des services. Il en manquait donc six ! Ensuite, le projet de loi de finance est arrivé. Il impose à certaines collectivités, et notamment celles qui sont bien gérées – c’est le cas de l’Yonne ! – une nouvelle ponction de 12 millions d’euros et qui s’ajoutent aux dix-huit millions initiaux à trouver donc in fine, il nous faut désormais trouver 30 millions ! ».
Toutefois, sur ces douze millions à ponctionner, Michel BARNIER a fait un certain nombre d’annonces positives au congrès des maires de France en réduisant quelque peu la voilure des propositions. Conséquence : le département de l’Yonne doit seulement récupérer dix millions pour équilibrer le budget de 2025 !
Un effet « ciseau » ? Que nenni, c’est un effet « cisaille » !
Pourquoi une telle situation dans les faits ? Grégory DORTE n’est pas avare en explications : « les recettes du département se retrouvent en position baissière vertigineuse car cette institution ne possède plus de levier fiscal. Contrairement aux collectivités locales, le Conseil départemental ne peut plus lever d’impôts ! ».
Pour une fois qu’une structure se plaint de ne pas pouvoir agiter le drapeau noir de la fiscalité ! Une chute des recettes inhérentes également aux droits de mutation, liés étroitement à la dynamique immobilière du territoire – le marché est atone depuis plusieurs années dans l’Yonne -, mais aussi celles propres à la TVA qui sont impactées à l’activité économique.
« C’est sûr, insiste l’élu de Pont-sur-Yonne, quand on conjugue les droits de mutation qui sont en berne du fait de la faiblesse de l’activité immobilière, l’absence de leviers fiscaux et une activité économique qui n’est guère florissante, c’est la chute des recettes assurée. A contrario, les charges à caractère social sont en très nette hausse, sans compter les dépenses subies, liées aux mesures prises par l’Etat… ».
A cela, il faut ajouter les dépenses et revalorisations des personnels, bénéfiques pour les agents mais qui impactent les caisses de la collectivité.
« Tout ce qui concerne les dépenses à effectuer dans les domaines de l’autonomie, de l’enfance, du handicap, explose, poursuit le premier vice-président de l’exécutif du nord de la Bourgogne, la protection de l’enfance équivaut à 26 millions d’euros annuels, c’est l’une des compétences premières du Département… ».
Le déséquilibre entre recettes et dépenses est tel que le contexte ne peut plus s’apparenter à « un simple effet ciseau » mais bel et bien à un effet « cisaille » comme le suggérera avec malice Marie-Laure CAPITAIN, vice-présidente en charge des Finances ! Voire, un effet de « tronçonneuse » selon le qualificatif de Grégory DORTE lui-même. Engendrant la non-viabilité du modèle de fonctionnement du département qui est aujourd’hui sous perfusion. Un modèle à repenser pour les années futures, selon l’élu.
Les élus départementaux de l’Yonne s’engagent au nom de leur responsabilité à poursuivre leurs efforts, à l’instar de ce qui a déjà été fait par le passé puisque l’institution a déjà réduit son endettement de manière importante. « Il nous faut sortir de cette mauvaise passe, devait conclure Grégory DORTE, et rassurer les habitants sur les missions essentielles menées par le Département que sont les collèges, la culture, le sport, la voirie ou les pompiers ».
Un sacré challenge à relever digne d’une épreuve des Jeux Olympiques…sans filet !
Thierry BRET
Vingt-quatre heures avant le grand soir ! Celui de la phase inaugurale. L’effervescence monte donc d’un cran, légitimement, dans la jolie galerie, sise au cœur de la ville, située presque en face du théâtre auxerrois qui se pare sur ses murs de toiles aux couleurs bigarrées. Les cimaises reçoivent les œuvres de plusieurs artistes du cru. Des signatures connues. D’autres qui le sont moins, mais en devenir de notoriété. Vendredi 29 novembre aux alentours de 18 heures, Claire EVIEUX donnera aux côtés de son fils, Florent, le top départ de la toute jeune existence de cet endroit propice et original à la présentation d’œuvres artistiques…
AUXERRE : Le lieu se nomme « Au Théâtre des Arts » ! Une expression qui lève toute ambiguïté sur la situation géographique de ce site, ayant pour objectif une fois qu’il sera ouvert de la manière officielle appropriée à mettre en exergue les talents des créateurs picturaux ou des sculpteurs de génie. Il n’est donc pas compliqué de trouver cette galerie à la nouveauté naissante dans le cœur de ville. Qui dit « théâtre », suppose nécessairement proximité avec le lieu culturel emblématique de la capitale de l’Yonne, où Pierre KECHKEGUIAN et ses équipes proposent une programmation de qualité au fil de la saison…
C’est au numéro 45 de la rue Joubert que se déroulera le rendez-vous inaugural à vocation artistique, ce vendredi. Une vitrine de 40 mètres carrés s’ouvrant sur une grande pièce où pendent des cimaises prêtes à recevoir des tableaux. Pour cette première quinzaine d’exposition, Claire EVIEUX et son garçon, Florent BAUGER, ont opté pour la présentation non pas d’un seul artiste mais bel et bien d’un patchwork de créativité où l’on reconnaitra des signatures. Aline ACART, Jocelyne CORNET, Véro GUET, etc., etc. Des artistes bourrés de talent et jamais à court d’imaginaire que l’on apprécie au détour des expositions réalisées deci-delà via les salles des fêtes ou les espaces culturels de notre territoire. Naturellement, l’hôte de ces lieux a subtilement accroché l’une de ses nouvelles réalisations dont elle a le secret quant à la construction, une représentation animalière qui caractérise son style pictural un brin exotique, un bel hippopotame au regard expressif nageant dans un univers chromatique fortement bleuté…
Le plaisir des goûts qui s’entrecroise
Claire ne cesse de s’activer avant que les trois coups ne soient frappés. Avec son fils, elle positionne les toiles aux formes différentes des artistes icaunais, prenant soin de les mettre en valeur. Auparavant, le lieu était un salon de coiffure. On en voit encore les stigmates avec des glaces murales qui accentuent l’impression de grandeur. L’étage supérieur de ce bâtiment ancien n’est autre que ses appartements. Les escaliers conduisant au sous-sol mènent à son atelier. « Depuis très longtemps, je rêvais de faire cela, explique-t-elle radieuse, un univers personnel ouvert sur le monde artistique… ».
Cerise sur le gâteau, l’artiste icaunaise y a greffé un salon de thé ! Il est placé au centre de la pièce galerie, matérialisé avec une quinzaine de tables qui recevront des contemplateurs de tableaux ! Assis là, en faisant abstraction qui temps qui s’égrène, le public – de dix à quinze personnes au grand maximum – aura tout le loisir de déguster des en-cas concoctés par l’artiste elle-même ! Au menu : des financiers, des pâtisseries aux fruits ou au chocolat, des fruits, des cafés/thés gourmands, de petits plateaux repas proposés à 9 euros, comprenant crudités, tartes ou quiches, du risotto, des desserts…
Côté boissons, c’est le domaine BERSAN qui régalera de ses meilleurs nectars ce concept culturel fait de nourriture bien réelle, immergée au cœur de la nourriture intellectuelle et artistique. Des vins de qualité et goûteux devant satisfaire dès mardi les visiteurs. Bref, on l’aura compris mais cet espace d’une quarantaine de mètres carrés devrait devenir très vite le lieu de passage des artistes du terroir – on annonce déjà la présence d’Aline ACART à la mi-décembre – et de leurs admirateurs, épicuriens ou non !
Une amplitude d’ouverture extra large
Question pratico-pratique que l’on se pose à l’issue de cette visite : le mode de fonctionnement de l’ensemble.
Réponse de Claire EVIEUX : « Le salon de thé est ouvert du mardi au vendredi de midi à vingt heures et la galerie que je vais gérer toute la semaine sauf les week-ends – ce sera au tour des artistes qui loueront le site de le faire – restera fonctionnelle tout le temps ».
Un concept aux multiples plaisirs en somme, celui de l’œil et du palais. Bienvenue au « Théâtre des Arts » qui offre à la ville d’Auxerre une nouvelle vitrine culturelle.
Thierry BRET
Le curseur est placé sur l’année 2030, voire la décennie qui suivra. C’est quasi demain, en vérité, à l’échelle du temps. La question, servant de fil d’Ariane à ce futur rendez-vous de début décembre (le 03), mérite aussi réflexion : « quelles énergies pour demain ? ». Dans l’Yonne, certes, mais sur l’ensemble du territoire. Confrontées aux évolutions énergétiques qui s’imposent, les collectivités locales et leurs représentants auront tout le loisir de s’interroger et d’obtenir des réponses concrètes, lors des 12ème Assises de l’Energie, concoctées par le Syndicat départemental d’Energies de l’Yonne…
AUXERRE : Le mot d’ordre de cette manifestation où seront conviées les collectivités de notre territoire se veut liminaire : « garantir le bien-être aux habitants de l’Yonne en termes de consommation énergétique tout en préservant l’environnement ». Vaste programme sur lequel agit et réfléchit depuis bon nombre d’années le SDEY, le Syndicat départemental d’Energies de l’Yonne. Une institution de référence, précurseur sur bien des sujets, tant au niveau départemental qu’à…l’échelle de l’Hexagone !
Voilà plus d’une décennie, sous la houlette de son dynamique et novateur président, Jean-Noël LOURY, ont été portées sur les fonts baptismaux de la création évènementielle, les « Assises de l’Energie », animation annuelle, permettant d’accueillir la fine fleur des spécialistes des questions énergétiques de France et de Navarre. Un rendez-vous que les élus de proximité de l’Yonne se sont accaparés afin d’y glaner de précieux renseignements pratico-pratiques pouvant répondre à leurs besoins stratégiques en matière de maîtrise des coûts de l’énergie et de réduction des consommations de celle-ci.
Cette année, est le douzième de ces rendez-vous importants par la qualité de leurs contenus qui nous reviennent à l’automne tel un marronnier. Près de 300 élus y viennent pour y piocher quelque chose. S’informer aussi lors de tables rondes généreuses en volubilité orale et en arguments vulgarisés avec des intervenants plutôt catalogués comme de belles pointures !
Quid du développement du solaire sur notre territoire ?
2024 ne déroge donc pas à la règle, à la lecture du copieux programme où l’on retrouvera avec plaisir la philosophe Laurence VANIN – elle était intervenue l’an passé à la tribune du « Skénét’eau » en évoquant les smart city – qui s’épanchera sur l’acceptabilité au cœur des transformations et des territoires. Son intervention aura le mérite d’ouvrir la séance informative avant les débats, générés par les deux tables rondes. L’une portera sur le développement du solaire dans nos territoires. L’autre se posera la question essentielle se rapportant à la saturation du réseau électrique, grandement sollicité en France.
Parmi les personnalités appelées à venir témoigner selon leurs expériences et expertises, citons notamment Philippe BOURGUIGNON, consultant spécialisé sur la mobilité et le solaire, le président de la Chambre départementale d’Agriculture Arnaud DELESTRE – il se fera montre de pédagogie avec l’auditoire en évoquant les nouvelles opportunités offertes par l’agri-voltaïsme -, ou les élus Christophe BONNEFOND témoin d’un retour d’expérience local vécu sur l’autoconsommation à Venoy ou Dominique BOURREAU, édile de Villeneuve-la-Guyard qui parlera du projet d’ombrières dans sa localité. Conseillère départementale et directrice de la SEM Yonne Energie, Irène EULRIET ne manquera pas d’apporter son regard personnel sur le développement du solaire dans l’Yonne.
L’hydrogène et ses perspectives s’invitent à la grand-messe
On ne manquera pas de s’intéresser aux aspects de la saturation du réseau électrique, la grande crainte de nos concitoyens. Parmi les items abordés lors de la deuxième table ronde où seront invités le directeur régional d’ENEDIS Bourgogne Thomas FRAIOLI, Hélène GASSIN, de la structure « NEGAWATT GP CONSEIL » ou Régis LE DREZEN, délégué général de « THINK SMARTGRIDS », on notera la sobriété électrique – un axe consumériste très tendance à l’heure actuelle -, les solutions de stockage de l’énergie, l’optimisation des flux de production et consommation d’électricité, les nouvelles générations de bornes de rechargement des véhicules électriques, etc.
Naturellement, une large place sera donnée à une autre potentialité en matière énergétique : l’hydrogène. C’est le consultant Hervé RANNOU qui se chargera de poser les jalons de ce débat avec la place de l’hydrogène dans la chaîne énergétique. Une ressource indispensable pour atteindre les objectifs de la transition énergétique que l’Yonne, via la ville d’Auxerre, tente de mettre en avant dans sa version la plus propre possible…
On comprend mieux l’intérêt de ces « Assises de l’Energie », qui offriront à tous ces participants de partager des expériences de terrain et de bénéficier des acquis des spécialistes afin que la feuille de route de cette inexorable mutation soit la plus réussie possible. Il en va de l’avenir de l’Yonne à horizon 2030 !
Thierry BRET
Le concept se nomme une boutique pédagogique. Opérationnel depuis une année, il offre la judicieuse opportunité aux nombreux apprenants qui fréquentent avec régularité constante « LADAPT de l’Yonne » de se plonger dans une situation commerciale, mettant en exergue des séquences éducatives inhérentes aux modules de vente et de commerce. Pour couronner le tout, les produits proposés sur les rayonnages proviennent de producteurs et artisans du terroir. Une réussite…
MONETEAU : L’endroit ne possède pas encore d’enseigne commerciale. Peut-être pourrait-il en disposer tôt ou tard ? Histoire de bien ancrer dans le mémoriel local ce lieu qui mérite amplement le détour, à commencer par sa vocation purement pédagogique au départ. Une boutique ne proposant que de la vente privée, qui a le mérite d’exister et se faire sa petite réputation au vue de son originalité au fil des mois qui s’égrènent. Intégrée au sein même des locaux de LADAPT de l’Yonne, dans l’un des bâtiments principaux que compte ce lieu ressource en matière d’évaluation, de qualification et d’insertion professionnelle pour les personnes en situation de handicap, la vitrine commerciale à bas coûts, côté tarifications des produits proposés, de l’établissement ressemble à une bulle d’oxygène, à un espace d’aération dont les occupants du site ont besoin.
Un rapide coup d’œil dans cette pièce sans doute devenue trop étroite au fil du temps offre un panorama exhaustif de ce que les apprenants peuvent acheter à des prix modestes pour redonner du sens à leur vie et à leur quête du retour vers l’emploi grâce à la réinsertion sociale. La première chose qui titille les narines, c’est cette odeur très douce et agréable d’un encens parfumé qui brûle à partir d’une bougie allumée. Il y aurait presque un petit aspect exotique donné à cette vitrine qui regorge de vêtements en tout genre, de produits alimentaires, de pots de terrine ou de gâteaux, parmi lesquels on aura repéré ceux produits sur l’unité de production de Joux-la-Ville de la société icaunaise, la « Biscuiterie de Bourgogne ». Notamment les fameux financiers, succulents en bouche que Geoffrey CHOPARD, dirigeant de l’entreprise, sait mettre en exergue à la moindre des présentations !
Plein de projets pour faire évoluer la boutique en 2025
« Tout ce qui est ici, c’est du local et de l’artisanal, confie Aurélie, la gestionnaire du lieu, sous le regard admiratif de Jean LIBERATORE, le nouveau responsable de l’établissement ayant pris son poste il y a plusieurs mois. L’idée, c’est du dépôt/vente avec les différents fournisseurs. On arrive à négocier des marges avec ces derniers… ».
Les projets ne sont pas en reste pour accroître l’aménagement de cette boutique un peu particulière. Prochainement, ce sera l’installation d’une vitrine réfrigérée afin d’y déposer à la vente des produits frais, vendus sous forme de précommandes. De quoi restreindre un peu plus un espace déjà confiné ! Des paniers maraîchers sont également inscrits parmi les priorités de 2025.
Le site représente un élément du parcours de formation pour les stagiaires qui sont immergés au sein de LADAPT Yonne. A chaque fois que la boutique est ouverte (le vendredi), elle est tenue par des personnes en situation de handicap. Trop heureux de valoriser le fruit du travail des artisans locaux. Une vraie volonté RSE et solidaire, exprimée ainsi par LADAPT de l’Yonne. « C’est très chouette !, précisera ravie Marie-Céline CARRAT, la directrice régionale de LADAPT Bourgogne Franche-Comté, venue visiter le site de Monéteau lors de la journée des Portes Ouvertes.
Une belle initiative, méritante et au profit des apprenants, c’est sûr…
Thierry BRET