Une conférence autour des vertus de l’entrepreneuriat et du leadership, face aux représentants du corps notarial de l’Yonne mitonnée aux petits oignons : voilà ce qu’a proposé durant près de deux heures le chef triplement étoilé Pierre GAGNAIRE, jeudi après-midi à AUXERREXPO. Invité d’honneur de l’édition 2024 des fameuses « Universités » concoctées tous les deux ans par la Chambre départementale des Notaires de l’Yonne, l’ancien élève de Paul BOCUSE a livré sa vision du dépassement de soi et du travail en équipe. En parfait humaniste qu’il est…
AUXERRE : Dans le rôle du modérateur, sur la scène éclairée fortement par les projecteurs, et devant un auditoire de plus de 350 personnes attentives, un inhabituel intervieweur : Julien MILLARD. Soit l’actuel président de la Chambre départementale des Notaires de l’Yonne, poste occupé pour une durée de vingt-quatre mois depuis avril dernier, qui devait troquer le temps d’un après-midi sa casquette d’officier public et ministériel pour celle d’animateur-journaliste ! Inhabituel, avons-nous dit. Mais, in fine, le jeune président de la vénérable institution se sera montrer fin analyste et pertinent dans son questionnement face à l’interlocuteur vedette de la journée, l’une des références internationales de la gastronomie hexagonale, j’ai nommé Pierre GAGNAIRE !
En face de lui, celui qui gère la destinée de l’hôtel Balzac, dans le VIIIème arrondissement de Paris, l’un des temples de la gastronomie à la française depuis 1996. Pierre GAGNAIRE. Une figure des arts culinaires, digne héritier de Paul BOCUSE dont il fut jadis l’élève. L’ambassadeur de la cuisine tricolore aux quatre coins de la planète, et surtout en Asie où il possède des établissements tant à Tokyo qu’à Séoul, voire à Hong-Kong ou à Shanghai. Chef aux treize distinctions au Michelin, si créatif et atypique dans la conception de ses mets…
Un jeu de questions/réponses où le chef se raconte…
Membre de l’Académie culinaire de France, ne dédaignant pas de participer à la célèbre émission audiovisuelle « Top Chef » - la transmission et le partage ont toujours été des leitmotivs innés pour ce natif de la Loire -, Pierre GAGNAIRE est venu dans l’Yonne en qualité de chef d’entreprise, afin d’évoquer le leadership, le collectif et le dépassement de soi. Des items bien connus des entrepreneurs. Des thématiques que les représentants de la filière des métiers des chiffres et du droit présents en nombre dans la salle se devaient d’entendre…
Ayant revêtu sa tenue immaculée de chef, se servant régulièrement à la bouteille d’eau minérale effervescente présente sur le petit guéridon placé devant lui afin de d’éclaircir le timbre de sa voix, l’invité du jour se raconte, micro à la main, pesant chacun des mots, au gré d’anecdotes et de pensées. Un parcours professionnel incroyable qui court sur plusieurs décennies.
« Je me suis donné les moyens d’avoir autour de moi et dans mes équipes, des personnes qui sont comme moi, solides, costaudes, relationnelles, éthiques et humaines. Plus que jamais, aujourd’hui, on peut emmener les gens assez loin mais à condition de leur consacrer du temps et de l’attention, explique-t-il face des spectateurs qui n’en perdent pas une miette, c’est capital ! Je ne comprends pas comment certaines personnes qui arrivent dans la vie sont habitées par la méchanceté et l’agressivité… ».
Puis de rajouter en faisant sourire le public, « par contre, je sais ce que je veux et je sais ce que je ne veux pas ! ».
Question de notre « apprenti » journaliste Me Julien MILLLARD : « comment arrivez-vous à déléguer quand on est à la tête de tant d’entreprises ? ».
Réponse de l’orateur : « C’est un système plutôt horizontal que j’ai instauré ; je travaille directement avec les personnes qui sont en charge de certaines responsabilités…il n’y a pas de techniques particulières de management ».
Une vision artistique de la profession
Quelques minutes auparavant, l’homme a pris soin de nous accorder une interview. Tout en dégustant des canapés faisant office de repas, pris sur le pouce avant d’entrer en scène. Un personnage sympathique, disponible et attachant.
« Ce qui fait ma force et ma singularité, c’est ma cuisine. Je suis devenu entrepreneur par obligation. Au départ, je n’aimais pas ce métier car c’est ma famille qui me l’a imposé. Mais, j’ai voulu en faire un objet artistique. Y compris à Saint-Etienne où j’ai effectué mes débuts et qui me l’a fait payer cher, on m’aimait bien mais ce n’était pas le lieu idéal pour défendre la cuisine que je proposais… ».
S’interrogeant sur sa vision personnelle de l’entrepreneuriat, il n’hésite pas à évoquer la prise de sages décisions dans sa vie – « une entreprise, c’est aussi du commerce » -, tout en favorisant le rapport humain. Les multiples aventures professionnelles de Pierre GAGNAIRE l’ont conduit à gérer aujourd’hui plus d’une centaine de collaborateurs. Tant à Paris que dans d’autres villes de l’Hexagone ou d’ailleurs.
« Je suis un peu comme un metteur en scène qui crée des choses artistiques dans des lieux différents – il cite Tokyo, Séoul, Shanghai mais aussi La Rochelle ou Nîmes -, j’ai acquis un certain savoir-faire car je n’ai pas de recette particulière pour gérer cela. Je sais que je suis honnête, sincère, j’ai de la passion, de l’empathie et du respect pour les gens. Voilà peut-être ma recette en fait… ».
Entre deux bouchées de petits canapés à base de crevettes, Pierre GAGNAIRE, isolé dans une pièce attenante à la salle de conférence où il interviendra un peu plus tard, parle.
« J’ai en moi l’amour du travail, vraiment. Ce n’est pas du vent, pas du nuageux ! De temps à autre, cela m’arrive d’être invité par des filières professionnelles pour raconter mon parcours et ma carrière. Comme c’est le cas aujourd’hui à Auxerre dans le cadre de ces Universités de la Chambre départementale des Notaires de l’Yonne. Le maître mot de mon intervention demeure toujours le même : c’est le respect de l’autre ! C’est mon delta. En aucun cas, ce que j’ai construit et ce que je continue à défendre ne se fait aux dépens de l’humain… ».
Un humanisme qui est à la base de toute sa carrière. « Dans mon métier, il faut savoir remplir correctement une assiette tout en créant des choses qui soient singulières et le réaliser avec des gens qui m’accompagnent depuis parfois très longtemps. C’est eux qui tiennent les rênes de tout le système ! Nous devons tirer tous dans le même sens… ».
Se réinventer et se construire sans cesse au fil du temps
Pessimiste, Pierre GAGNAIRE, sur la réalité du monde du travail ? « Oui, la situation est grave aujourd’hui, lâche-t-il sans concession, le monde se referme sur lui-même. Et c’est d’ailleurs au cœur de l’actualité de cette semaine. Je rentre de Shanghai où j’ai une affaire depuis huit ans. En l’espace de six mois, la clientèle fréquentant mes établissements ne circule plus aujourd’hui qu’avec des modèles automobiles chinois. Conséquence : les usines ferment en Europe comme c’est le cas ces jours-ci en France avec Michelin, équipementier de la filière automobile… ».
Un protectionnisme forcené qui inquiète l’entrepreneur. « Ce que j’ai fait aura tôt ou tard une fin, affirme-t-il avec lucidité, tout mon travail est basé sur ma personne. Ce n’est pas un empire que j’ai monté ! C’est une petite construction d’un type qui a un peu de talent, qui a su fédérer des hommes et qui a su intéresser des systèmes qui ont eu intérêt à s’accrocher à mes compétences. Mais, le commerce est totalement perturbé par ce renfermement des états sur eux-mêmes. Le commerce, c’est la relation entre les peuples : je te vends et je t’achète des choses ! C’est la paix… ».
Un commerce prétexte dorénavant à la notion de « guerre » commerciale, chose qu’il constate avec amertume.
« En Europe, on demande beaucoup d’efforts (et à juste raison) aux entrepreneurs, poursuit-il, mais sur les autres continents, ne serait-ce que la protection de l’environnement et de l’écologie, ce n’est pas leur problème. Pour bon nombre de pays, ils n’en ont rien à faire… ».
Nonobstant, Pierre GAGNAIRE se veut encore optimiste. Il s’explique : « En France, on a toujours des règles sociales qui protègent les personnes. En cas de licenciement, on accompagne les gens ; ce n’est pas comme en Espagne… ».
Un Pierre GAGNAIRE qui tire des enseignements sur sa façon de faire au fil des ans – « j’ai toujours su me reconstruire et me réinventer » -, qui aura délivré quelques messages importants aux professionnels du droit et des chiffres.
« Je voudrais dire merci à ces personnes. Un notaire, c’est un juge de paix dans les familles, les entreprises. Pour gérer une transmission, une succession. Avec de la sagesse. Un notaire, ce n’est pas un avocat qui se doit de défendre son client parfois en racontant n’importe quoi ! Un notaire, il a la loi pour lui et il l’interprète avec bienveillance, intelligence et finesse pour dénouer l’écheveau de la vie courante… ».
Quant aux projets de Pierre GAGNAIRE en 2025, on n’en saura pas davantage ! Il restera disert sans en évoquer la moindre miette ! Se contenant juste de formuler la réponse suivante, avec un zeste d’humour, « mon projet quotidien est que l’assiette de demain soit bonne ! ». En quoi vu l’exceptionnel parcours de notre interviewé, on peut lui faire confiance, les yeux fermés !
Thierry BRET
« Faire mieux que l’an passé… ». Une formule qui a elle seule peut apporter son lot de motivation pour celles et ceux qui contribueront au succès de l’opération automnale, nous revenant depuis plusieurs saisons maintenant, avec la régularité d’un métronome. Sixième édition, déjà, pour cette animation de la « Soupe des Chefs », qui mêle astucieusement et de manière gustative à souhait, le plaisir des sens et celui de l’âme. Quand la locution « joindre l’utile à l’agréable » prend ici toute sa dimension ; on en redemande chaque année avec le Lions Club Auxerre Phoenix et ses partenaires…
AUXERRE : Le rendez-vous ne s’adresse pas uniquement aux épicuriens. Ni aux gourmets ! Il est, a contrario, devenu une habitude consumériste très prisé des Auxerrois qui profitent de cette journée dominicale, agrémentée de la Foire Saint-Martin, pour s’y adonner avec altruisme et volupté gourmande.
La « Soupe des Chefs » ! Voilà une manière fort sympathique de se faire plaisir, au niveau gustatif s’entend, en découvrant les nouvelles recettes de potages, veloutés, consommés et autres bouillons concoctés savamment et sans arrière-pensée à base de légumes de saison puisque le principe repose sur de la pure générosité par les toques de notre territoire réputé pour sa gastronomie au service d’une œuvre sociale.
De quoi titiller les papilles des amateurs de bonne chère, tout en leur donnant un peu de baume au cœur grâce à leur achat, servant à une cause juste et noble.
Deux sites de vente au lieu d’un seul, cette année !
En l’occurrence cette année, l’association « Mission Sourire ». L’an dernier, ce fut la structure « Enfants Cancers Santé » qui reçut les oboles généreuses de ces Icaunais qui avaient acheté le jour de la manifestation de la Saint-Martin les récipients contenant les fameuses soupes aux goûts et textures si exquis au palais.
Pour cette nouvelle édition, la volonté du Lions Club Auxerre Phoenix est différente. D’une part, choisir une nouvelle cible structurelle à soutenir. D’autre part, se fixer de nouveaux objectifs financiers à atteindre. En 2023, le club service composé d’une douzaine de membres avait reversé une enveloppe de 4 500 euros à l’association bénéficiaire de ce don. Cette année, les ambitions nourrissent encore davantage d’espoir en plaçant la barre un peu plus haut en termes d’objectifs. Afin de pulvériser le record numéraire de l’automne dernier.
Et pour ce faire, Pierre-Nicolas JOLIOT, président du Lions Club Auxerre Phoenix, et son équipe, n’ont pas hésité à mettre les petits plats dans les grands ! Normal quand on prépare depuis plusieurs mois une opération caritative et solidaire qui se doit de réussir autour des arts de vivre alimentaires ! Primo, parmi les innovations intéressantes de cet exercice 2024, il n’y aura pas un mais deux lieux envisageables pour pouvoir acheter les précieux breuvages réalisés par ces chefs de l’Yonne, breuvages qui n’ont rien de magique si l’on se réfère à la célèbre potion d’un certain druide gaulois (!) si ce n’est leur subtile délicatesse en bouche lors de la consommation !
Ce n’est donc pas un mais bien deux stands de la « Soupe des Chefs » que trouveront sur leur chemin dominical les habitants de la capitale de l’Yonne ce 10 novembre prochain ! Usuellement et c’est une habitude inhérente liée à la tenue de la Foire Saint-Martin, l’un des deux points de vente sera situé sous le marché couvert, place de l’Arquebuse, où il proposera uniquement des soupes à emporter, agrémentés de leurs croutons – une nouveauté culinaire pour parfaire les recettes – ainsi que la traditionnelle tombola, permettant de gagner des lots d’inspiration arts de vivre, il va de soi !
« Mission Sourire » : améliorer le quotidien des enfants hospitalisés
L’autre site sera implanté juste devant l’hôtel de ville. Là, les équipes bénévoles du Lions Club Auxerre Phoenix et leurs amis assureront la vente de soupes chaudes à déguster sur place – une idée qui séduit d’ordinaire bon nombre de chalands soucieux de se réchauffer -, des mets concoctés par l’association GOURMAND’YONNE (une entité qui fédère près d’une centaine d’épicuriens de tout poil dont ses responsables Jérôme JOUBERT, son président et toque du « Rive Gauche » à Joigny, François HENNARD, le maître de la pédagogie gastronomique au lycée hôtelier Vauban ou l’inénarrable chroniqueur culinaire, adepte des bons coups de fourchette et de large soif, notre chroniqueur Gauthier PAJONA !). Membre de la structure, Nadège SAMPERS, gérante du restaurant de produits savoyards « L’Alpinette » y sera également associée.
Bien sûr, les visiteurs pourront acheter des soupes à emporter, toujours accompagnées de leurs croutons – idée pour l’année prochaine, et si on y ajoutait du fromage râpé ?! – produits par la Maison ROY, tout en ayant l’opportunité de pouvoir remplir les grilles de la tombola, offrant des repas à gagner chez les restaurateurs partenaires. Pour mémoire, les sept établissements qui ont joué le jeu cette saison en proposant des soupes de leur imagination sont « A la Maison », « Festins », « Le Maison Fort », « La Pause gourmande », « L'Illohjo », « Le Mitigana » et « Le Soleil d'Or ».
Parmi les autres partenaires associés au projet, citons « FESTINS » qui assure en le finançant la phase délicate de l’embouteillage et la pasteurisation des soupes au sein de son unité de production de Chemilly-sur-Yonne en mobilisant plusieurs collaborateurs, la société « METRO » qui assure la logistique, ainsi que la boulangerie/pâtisserie ROY, le CIFA de l’Yonne et SOLAE, partenaires publicitaires qui prennent à leur charge le financement des impressions (brochures, étiquettes…), afin de reverser l’intégralité des sommes perçues lors des ventes à l’association soutenue. Une grosse artillerie en somme pour aboutir à la réussite du projet.
Quant à « Mission Sourire », présidée par Catherine POTIER, elle agit au profit du bien-être des enfants et adolescents du centre hospitalier auxerrois depuis mars 2018 en améliorant leur quotidien. Un quotidien que connaissent très bien les membres de la structure puisque la plupart sont issus du service pédiatrique de l’établissement de soins d’Auxerre. Joindre l’utile à l’agréable, en somme…
En savoir plus :
La 6ème édition de la Soupe des Chefs se déroulera le dimanche 10 novembre de 9h30 à 17h sur la Foire Saint-Martin d'Auxerre et place de l’hôtel de ville. Cet événement convivial et solidaire mettra à l’honneur les talents culinaires de notre région tout en soutenant une noble cause.
Thierry BRET
Et dire que toute l’année, les vignerons ont dû batailler contre l’excès d’humidité ! Le soleil et la chaleur étaient au rendez-vous de l’édition 2024 de la Fête des vins de Chablis, pour le plus grand bonheur des milliers de visiteurs présents, en lice pour un marathon sans pareil, au fil des stands, à la découverte des trésors du cru.
CHABLIS : A voir ces milliers de visiteurs déambuler un verre à la main de part et d’autre du boulevard Tacussel, comment imaginer que l’appellation faillit disparaître dans les années 50, faute d’un manque de notoriété et d’une surface dépassant à peine les 500 ha pour dix fois plus aujourd’hui ! Le travail des viticulteurs a payé et forgé une identité à un vin qui a depuis longtemps franchi les frontières hexagonales pour partir à la conquête du monde. Pour preuve, toutes ces voitures aperçues aux quatre coins de la commune, affichant des plaques étrangères originaires de toute l’Europe ! L’occasion pour le président de l’Office du Chablis, Patrice VOCORET, de saluer à l’heure des discours, la mémoire de Jean-Claude SIMONNET, disparu cette année à la veille de ses cent ans, figure emblématique des « Piliers Chablisiens », qui sa vie durant œuvra pour la promotion des vins et du tourisme localement.
« Que calor » ! De mémoire de gens du cru, jamais présidente, marraine et parrain de la fête n’eurent dans le passé à se protéger du soleil avec un parapluie en guise d’ombrelle ! Erreur de casting pour le préfet de l’Yonne, Pascal JAN, présent sur le perron du Domaine Long-Depaquit, en pull à col roulé et gabardine ! D’ici à ce qu’après celle du sous-préfet de Sens, il prononce une mise à pied de son conseiller météo, il n’y a pas loin…
Mais que ce soleil dominical faisait du bien dans les cœurs et les esprits, après « l’annus horribilis » vécue par la profession viticole tout au long de l’année en cours, comme l’a rappelé malicieusement Patrice VOCORET : « la météo n’a pas fait de cadeaux aux viticulteurs ni aux agriculteurs. Seuls les cueilleurs de champignons se réjouissent cette année… ».
Une marraine sous le charme des spécialités locales
C’est avec des étoiles plein les yeux que le « Grand Architrave » de la confrérie des « Piliers », Yvon VOCORET a salué la présidente de cette 76e Fête des vins, l’actrice Michèle BERNIER : « une personne qu’on résume en trois mots : générosité, gentillesse, avec un cœur gros comme ça ! Une personne comme toi est inoubliable… ».
Bigre ! Une véritable déclaration d’amour ! La fille du professeur CHORON semblant elle aussi être tombée sous le charme des « spécialités locales », après ce week-end passé en terre icaunaise : « cela aura été deux jours mémorables et incroyables ! Quel talent vous avez à Chablis, ne lâchez rien ! Continuez, c’est un bonheur… ».
Bien décidée à rester présidente ad vitam aeternam, « puisque j’ai déjà un faux homonyme pour Premier ministre » ! Pas certain pour autant que sinistrose et rigueur budgétaire riment avec bonhomie, rire et joie de vivre !
Ils ont dit… :
Patrice VOCORET, président de l’Office du Chablis
« La Bourgogne se porte plutôt bien sur le marché domestique comme à l’export, là où les Pyrénées-Orientales s’apprêtent à arracher 8 000 ha par manque d’eau et que le Bordelais, comme les Côtes-du-Rhône, souffrent de la baisse de consommation de vin rouge… ».
Marie-José VAILLANT, maire de Chablis
« Ce chablis qui rassemble, qui unit, ce chablis reconnu comme vin de cœur, mais aussi de garde, de force, de stabilité, d’équilibre, d’alliance et d’harmonie, toutes qualités qu’on aimerait tellement reconnaître à ceux qui nous gouvernent… ».
Dominique VERRIEN, sénatrice de l’Yonne
« L’année prochaine n’aura pas treize lunes donc normalement, elle devrait être meilleure… Espérons qu’elle le soit aussi bien en politique qu’en vins ! ».
Jean-Baptiste LEMOYNE sénateur de l’Yonne
« Ici à Chablis, dans le Chablisien et dans l’Yonne, on ne baisse pas les bras et surtout, on va lever le coude ! ».
Pascal JAN, préfet de l’Yonne
« Il est important d’être en prévention et dans la prévision. Je viens d’une région plus au Sud-Ouest, le Bordelais où dans trente ans, le bordeaux, ce sera du porto ! Il faut quand même le savoir, le changement climatique change la donne… ».
Yvon VOCORET, grand architrave de la confrérie des « Piliers Chablisiens »
« Notre ami Guy ROUX pendant cinquante ans nous a fait de la pub pour Chablis ! Assis aujourd’hui sur cette fontaine, peut-être pour faire la promotion de la « Cristalline » ? Merci Guy d’être là… ».
Dominique BERNERD
Il souffle actuellement sur la cité de Brennus, comme une sorte de renouveau gourmand ! On ne va pas s'en plaindre, loin s'en faut. Ainsi, « Le Crieur de vin » vient-il de faire peau neuve dans des locaux rénovés. L'hôtel-restaurant « EPONA » - en lieu et place de « L'hôtel de Paris et la Poste » - vient d'ouvrir. Quant au réputé « Clos des Jacobins », il a été repris par un professionnel, tout droit venu de « L'Auberge des Moulins Banaux », sis à Villeneuve L'Archevêque, commune proche de l'Aube.
SENS : Un mot sur cette discrète table réputée de Sens, créée par le chef Pascal BOMPAY et son épouse, Odile, dans les années 80. Fils d’aubergistes (« Le Bon Abri » à Rosoy), Pascal fut un valeureux second de cuisine de l'emblématique « Relais de Villeroy » - hélas disparu - auprès d'un vrai chef à l'ancienne, Michel CLEMENT.
Je me souviens de mon premier repas pris au « Clos des Jacobins » voici, quelques années. Odile était enceinte et j'avais dégusté un fort gourmand feuilleté d'escargots au poivre vert, assaisonnement à la mode de ces « années-là ». Le temps passa et au début du siècle, dans la force de l'âge, Pascal fut terrassé par un horrible cancer. Sa courageuse veuve, avec leurs trois enfants, continua de tenir l'affaire, efficacement épaulée en cuisine, par Jean-Marie, ancien second de son défunt mari. Voici quelques années qu'Odile souhaitait transmettre cette bonne petite affaire, c'est chose faite désormais…
Un nouveau chef, déjà à l’aise…
Côté grande rue, l'enseigne est quelque peu défraîchie, ayant subi l'épreuve du temps. L'accueil demeure aimable pour ce nouveau patron, semblant à l'aise dans son tout nouveau costume sénonais !
Peu à peu, la carte va évoluer, nous explique-t-il alors, car c'est « petit à petit que l'oiseau fait son nid » !
Pour nombre de convives, le « Clos des Jacobins » fut synonyme de cuisine sérieuse et soignée, servie dans des assiettes bien chaudes ! On y retrouve quelques plats type, parmi lesquels l'emblématique tête de veau !
Un grand classique à déguster sans modération : la tête de veau !
Ce midi-là, la terrine chaude de la mer, sauce chablis, ne dérogea point à la règle de ces mets sérieusement exécutés, et que l'on sauce avec plaisir une fois dégusté. Ensuite, ce fut un classique de la maison, un mets prisé des convives icaunais qui arrive sur table : une tête de veau aux impeccables légumes tournés avec une délicieuse sauce gribiche. Le tout est bien exécuté et l'on se régale forcément.
Le déjeuner se conclut avec un intéressant dessert : une « pavlova » à la poire chocolatée, un fruit de saison. Nous souhaitons bon vent au « Clos des Jacobins » et sa nouvelle donne, en attendant le plaisir de s'y attabler de nouveau !
En savoir plus :
Les - : Paris ne s'étant pas fait en un jour, la carte des vins pourrait mériter comme......un « p'tit » coup de renouveau !
Les + : l’accueil et le service sont aimables. L'esprit de la maison perdure…
Contact :
Le Clos des Jacobins
07, Grande Rue
89100 SENS
Tel : 03.86.95.29.70.
Menu à partir de 38 euros.
Parking facile.
Fermeture : dimanche soir, mardi et mercredi.
Gauthier PAJONA
C’est à Fontenay-près-Chablis, hôte de la prochaine Saint-Vincent, que s’est déroulé samedi en matinée le baptême du millésime 2024 des vins de Chablis, avec pour marraine la comédienne Ophélia KOLB et pour parrain, le musicien et chanteur Thomas DUTRONC. Un duo de choix ! Il a conquis le public par leur sourire et leur simplicité, pour le plus grand plaisir des chasseurs de « selfies » ...
FONTENAY-PRES-CHABLIS : A voir le nombre de voitures stationnées sur le bas-côté de la route, il y avait déjà comme un petit air de Saint-Vincent, samedi matin, à Fontenay-près-Chablis. Un public de connaisseurs avertis, amoureux de la dive appellation et ils étaient nombreux à arborer le précieux ruban or et vert, signe d’appartenance à la prestigieuse confrérie des « Piliers Chablisiens ».
Pour décor : un soleil radieux et un été indien à faire grimper les températures, ultime pied de nez de « Dame nature » envers des vignerons peu épargnés cette année par les conditions climatiques comme l’a rappelé amèrement le président de l’Office du Chablis, Patrice VOCORET : « nous baptisons aujourd’hui un millésime qui a déjà reçu beaucoup d’eau sur la tête ! ».
Et dire que l’an passé la sécheresse était de toutes les conversations ! Au registre de 2024 : gelées de printemps, grêle, orages, records de pluviométrie, mildiou… Avec à la clé, des rendements très hétérogènes et pour certains, à peine une demi-récolte. Mais que les épicuriens se rassurent, les deux campagnes précédentes ont heureusement permis d’engranger et il y a du stock !
L’élégance et le sourire de la belle Ophélia KOLB
Pas rancuniers, les viticulteurs n’en ont pas moins baptisé le « nouveau-né » de belle manière, comme le veut la tradition. Pas évident de passer des plateaux de cinéma et de théâtre à la redoutable épreuve de bouchage à l’ancienne d’une bouteille de vin ! Mais, la comédienne Ophélia KOLB a « fait le job » avec sourire et élégance, à son image. Seul accroc relevé avec amusement dans sa présentation, le rôle que la lauréate des Molière 2019 tenait dans la célèbre série télévisée « Dix pour cent » : « vous incarniez Colette, une jeune vérificatrice des impôts, un métier qu’on n’aime pas toujours voir par chez nous… ! ».
« Cul vert » ou « cul verre » : l’humour tel père tel fils chez les DUTRONC !
Est-il encore besoin de présenter Thomas DUTRONC ? « Il aurait fallu hiberner pendant cinquante ans pour ne pas savoir qu’il est le fils de François HARDY et Jacques DUTRONC », comme s’en amusait un des membres de la confrérie. On sait moins qu’il est titulaire d’un DEUG en arts plastiques, option cinéma et qu’il s’essaya à la peinture et à la photographie avant de se prendre de passion avec le succès qu’on lui connaît, pour la musique et le jazz manouche en particulier. Sa connaissance des vins de Chablis remonte à loin, « c’était un élément important à la table familiale et j’en bois beaucoup… ».
Des propos valant bien tous les passeports pour se lancer à la découverte des coteaux de la région et se faire ouvrir les portes de toutes les caves ! Un passionné revendiquant haut et fort ses amours bachiques : « j’aime le vin pour la dégustation, j’aime l’apprécier, j’aime en parler, mais j’aime aussi ses effets… ».
Une appétence à déboucher de bonnes bouteilles qui ne l’a pas empêché de sortir à son tour victorieux de son combat de la matinée avec l’antique boucheuse à main !
Elevé comme sa comparse, au rang de « stylobate » au sein de la confrérie des « Piliers Chablisiens », avec pour mission de vanter la renommée du chablis pendant toute une année… Une tâche qui devrait être dans les cordes du nouvel intronisé, déjà ambassadeur des clémentines corses, comme il s’est plu à le rappeler : « et pour savoir si c’est une vraie, il faut s’assurer qu’elle ait le cul vert… (sic) ».
Cul vert…, cul verre… : voilà au moins un premier élément commun avec le chablis !
Dominique BERNERD