La date devrait rester longtemps gravée dans sa mémoire. Ce sera le 27 mai 2025. Ce jour-là, marquera donc le terme d’une prise de responsabilités durant quinze ans au sein de l’établissement bancaire mutualiste régional en qualité de président du Conseil d’administration. Le Sénonais Michel GRASS, figure emblématique des milieux économiques et bancaires de la Bourgogne Franche-Comté, tirera un trait définitif sur des décennies d’investissements personnels consacrés à la valorisation sans borne de cette structure entrepreneuriale qui possède un ancrage territorial très prégnant…
AUXERRE : Il a beau dire qu’il a un « chat » dans la gorge, l’enrouement progressif du timbre de sa voix ne trompe pas ! Michel GRASS, seul, debout au pupitre de la vaste scène accueillie dans le parc des expositions auxerrois à l’occasion de l’assemblée générale de la Banque Populaire de Bourgogne Franche-Comté et du Pays de l’Ain, et face à près de 500 sociétaires de l’établissement financier, est gagné petit à petit par l’émotion.
Logique, même si ce professionnel ultra perfectionniste en matière de communication et de gestion en a vu d’autres par le passé, il y a là dans cette atmosphère auxerroise un souffle un brin nostalgique qui nimbe la tribune. Sa solitude n’en est que plus renforcée sur cette vaste scène qui aura mis en scénographie et en lumière l’exercice antérieur écoulé de la banque, première partenaire des milieux économiques du territoire.
Il aura eu un double privilège, le Sénonais de l’étape régionale accueillie dans l’Yonne : ouvrir comme il se doit les travaux de cette session annuelle de l’assemblée générale ordinaire et la fermeture quelques soixante minutes plus tard, respectant ainsi un impeccable timing de métronome qu’a imposé ce personnage que l’on a connu aussi jadis sous les cieux de la capitale de l’Hexagone lorsqu’il siégeait à Paris en qualité de président du Conseil de surveillance de la BPCE, le groupe bancaire mutualiste fédérant la Banque Populaire et la Caisse d’Epargne, deux entités cousines germaines, il ne faut jamais l’omettre de nos esprits !
L’excellence des chiffres clés en point d’orgue des commentaires
Sous les yeux de son ami et édile de Sens, Paul-Antoine de CARVILLE qui avait effectué le déplacement à Auxerre – c’est suffisamment rare pour le signaler -, Michel GRASS aura donc présidé en sa qualité de responsable de ce conseil d’administration au rôle si important au sein de la structure bancaire à sa dernière assemblée générale. Un rôle d’administrateur qui lui allait comme un gant, lui qui était, excusez du peu, administrateur depuis un quart de siècle, dont quinze années passées à la présidence ! Une belle longévité…
« Cela paraît bien long, vingt-cinq ans vécus au sein d’un conseil d’administration, vu de l’extérieur, mais moi, je peux vous dire que je n’ai pas vu s’écouler toutes ces années ! ».
A l’aise derrière le micro, Michel GRASS égrena ensuite quelques chiffres clés qui traduisirent son bilan de fidèle d’entre les fidèles au sein de la Banque Populaire. « Le nombre de collaborateurs est resté stable tout au long de ces quinze ans, aborda-t-il en substance, soit 1 800 personnes sur l’ensemble du territoire régional répartis sur neuf départements. Quant au capital social, il est passé grâce à vous – il s’adresse à une assistance tout ouïe aux propos de l’orateur dans un silence de cathédrale – de 504 millions d’euros à 755 millions d’euros. Ses réserves sont passées de 771 millions d’euros à 1,2 milliard d’euros. Quant aux capitaux propres, ils ont bien évolué, passant de 1,2 milliard d’euros à 2,4 milliards d’euros. On doit ces bons résultats à votre confiance et au travail des collaborateurs… ».
Du côté des emprunts, ce n’est pas mal non plus ! La BPBFC aura consenti durant cette période plus de 40 milliards d’euros de prêts, soit une moyenne de 2,7 milliards d’euros par an. Les encours de prêts sont passés de 7,2 milliards d’euros à 18,1 milliards d’euros dans ce même laps de temps, avec un taux moyen s’élevant à 4,08 % il y a quinze ans à 2,06 % aujourd’hui.
Quant au nombre de clients, il a également évolué à la hausse durant cette période faste pour l’établissement régional : de 435 000 à près de 685 000, dont 163 000 sociétaires en 2024.

De chaleureux remerciements envers l’ensemble des collaborateurs
Dans ses propos, Michel GRASS ne manqua pas de saluer l’engagement sans faille des collaborateurs et de leurs encadrants, soucieux d’optimiser la fidélité de la relation clientèle.
Puis, l’orateur icaunais prit soin d’accentuer le trait des innovations technologiques apportées par les services de l’établissement depuis ces deux décennies. En premier lieu, l’application de la BPBFC sur les smartphones !
« Je soulignerai que nos 180 agences ont été entièrement rénovées, rappela Michel GRASS, il a été créé une structure « BFC Accompagnement » pour soutenir les entreprises en difficulté avec un service dédié. Puis, nous avons créé notre filiale de capital investissement, « BFC Croissance ». Sans oublier la mise en place de la banque de la transition énergétique afin de faciliter celle-ci sur notre territoire… ».
La liste n’est pas limitative. La démarche RSE, le rachat des certificats coopératifs permettant à l’établissement de redevenir l’unique propriétaire de ses sociétaires, une opération louable à effet gigogne puisqu’il en découlera que le groupe BPCE est uniquement détenu par ses sociétaires, également.
« Souvenez-vous de la crise de la COVID, reprit Michel GRASS en regardant la salle, nous étions un commerce indispensable pour les Français ! Nos salariés sont restés présents grâce au télétravail… ».
Un blanc, puis l’émotion qui n’est jamais trop éloignée, revient à la surface. La voix s’enraille un peu. Mais, vaille que vaille, le président du Conseil d’administration poursuit sur sa lancée en ravalant les montées émotionnelles qui le gagne.
« Je ne possédais rien et je garderai une éternelle reconnaissance pour tout ce que j’ai fait et appris aux côtés de celles et de ceux qui ont travaillé à mes côtés dans ces instances… ».
Vint le temps pour l’interlocuteur d’exprimer ses chaleureux remerciements à toutes ces personnes ayant œuvré à ses côtés, entre bienveillance et amitié, ainsi que les collaborateurs et les quatre directeurs généraux qui se sont succédé durant ces quinze années.

La relève assurée par la gent féminine !
Avant de conclure, Michel GRASS convia la nouvelle administratrice de l’Yonne, l’industrielle Julia CATTIN (elle préside à la destinée du groupe « FIMM » à Joigny) à le rejoindre sur la scène. Une femme engagée et volontariste ! Elles seront d’ailleurs majoritaires dès le 27 mai prochain au sein du nouveau Conseil d’administration de la banque régionale alors qu’il n’y avait qu’une seule représentante de la gent féminine en 2000 !
« Les femmes dans notre entreprise sont majoritaires, ajouta Michel GRASS, elles doivent croire en elles et poursuivre leur chemin le plus loin possible… ».
Quelques mots bienveillants qui furent longtemps applaudis par la salle…
Ce fut ensuite au tour de Marie SAVIN, nouvelle présidente du Conseil d’administration d’accéder à la tribune. Avant que ne revienne aux côtés du futur ex-président, le directeur général de l’établissement bancaire régional, François de LAPORTALIERE, président du Comité régional des banques de la Fédération Bancaire Française (FBF).
« Aujourd’hui, ce n’est pas un jour normal, précisera-t-il en guise de conclusion, nous sommes tous émus par le départ de Michel GRASS. J’ai passé deux années à ses côtés et je salue son exigence, sa vision de la banque, ce fut des moments précieux… ».
Suivra un ultime court-métrage projeté sur grand écran retraçant en quelques instants le parcours atypique de Michel GRASS, agrémenté de belles iconographies où la vedette de la soirée possédait le plus souvent le sourire sur les clichés. Un sourire qui restera bien présent désormais dans les pensées de toutes celles et tous ceux qui ont côtoyé de près le personnage au fil de ses pérégrinations professionnelles sous l’estampille de la Banque Populaire et de la BPCE…
Thierry BRET
Cadre retenu, le « Club 1905 ». Situé au second étage de l’infrastructure, il offre une vision panoramique de l’Abbé Deschamps et de son stade mythique, antre de moult exploits footballistiques de l’AJA ! Horaire choisi : dès 09h30. Histoire de bien débuter la matinée ! Une première pour le CFA Bâtiment de l’Yonne que de convier partenaires institutionnels et économiques autour d’un petit déjeuner, plutôt convivial ! C’est la résultante d’un désir de mieux communiquer à l’avenir. Une opération réussie avec la présence de nombreux acteurs de la filière bâtiment, intervenant sur le landerneau…
AUXERRE : Les visages sont connus. Les présences en ces murs sont évidentes. On y croise le président de la FFB 89, Cyril CHARETIE, accompagné du secrétaire général de la Fédération française du Bâtiment dans l’Yonne, Christian DUCHET. On y discute le bout de gras avec Jean-Pierre RICHARD, président de la CAPEB 89 et président de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat départementale. Non loin de lui, croissant dans une main et gobelet de café encore fumant dans l’autre, Sarah DEGLIAME, nouvelle responsable de la CAPEB, la Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment 89. Tiens, Benoît BAZEROLLES, clé de voûte du cabinet « ATRIA Architectes » est là aussi, il est en train de disserter avec des entrepreneurs qui ont pris soin de répondre favorablement à cette invitation.
Celle lancée depuis quelques jours par le nouveau directeur du CFA Bâtiment auxerrois, Eric ALATORRE. Le garçon vient de prendre ses fonctions il y a peu, succédant ainsi à Gérald JAFFRE parti sous les cieux nivernais pour relever un défi supplémentaire dans sa carrière à la tête d’un établissement équivalent à Nevers.
Le public arrive. Par petits groupes, entre 09h30 et 10 heures. Il est accueilli par le sourire éclatant de Manuela TEXEIRA, du CFA Bâtiment. Plusieurs représentants du centre de formation discutent avec leurs invités, en attendant la venue du « boss » auxerrois. Mais, Eric ALATORRE, retenu par un impondérable de dernière minute, ne viendra pas. Dommage !
Plus de 2 500 élèves et apprenants répartis sur cinq sites de formation
Ses collègues sauront reprendre la balle au bond, suite à cette défection inattendue en dévoilant les enjeux actuels et les opportunités qui se présentent dans le domaine de l’apprentissage. Tour à tour, leurs explications permettront de mettre en lumière la déontologie et les raisons d’exister de cet organisme de formation régional, plaçant les métiers du BTP sous le feu des projecteurs. On écoute attentivement parmi l’assistance. C’est le cas de Pascal HENRIAT, conseiller départemental et élu communautaire de l’Auxerrois. A ses côtés, Sophie FEVRE, élue de l’opposition de la Ville d’Auxerre.

Le CFA Bâtiment, ce n’est pas rien dans le paysage professionnel de notre territoire. Cinquante années d’expérience au compteur. Une dextérité qui est décliné sur cinq sites de formation situés à Autun, à Auxerre, à Besançon, à Dijon et à Marzy, dans la Nièvre. Le taux d’insertion au sortir des études est probant : 85 % ! Les plaquettes de présentation sont posées çà et là sur les mange-debout du club « 1905 ». Sur l’une d’elles, on peut lire en gras que le CFA Bâtiment est le premier réseau de développeur de compétences en région Bourgogne Franche-Comté, un réseau au service des professionnels du bâtiment. Excusez du peu !
Quant aux formations, elles sont multiples. Du CAP au BTS, dans les métiers de la maçonnerie et du gros œuvre, de la couverture-zinguerie, de la finition – cela englobe la peinture, le carrelage, la plâtrerie -, de la menuiserie, de la serrurerie-métallerie, de l’électricité et domotique, de la plomberie-chauffage, des travaux publics, du génie civil, etc. Soit au total, 2 500 apprentis et stagiaires actuellement accueillis dans les centres de la région. Des centres qui sont désormais en entrée permanente tout au long de l’année.
Même les anciens apprentis ne sont pas oubliés !
Bref, cela méritait bien un joli coup de projecteur sur cette voie de l’apprentissage qui conduit à ces métiers dont les collectivités et leurs habitants ont tellement besoin. Côté nouveautés, on signalera au passage l’ouverture dès la rentrée prochaine de la formation BTS Bâtiment à Auxerre, un cursus qui devrait connaître le succès grâce à l’implication des partenaires. Tous les mercredis, des portes ouvertes sont organisées dans les centres de formation de la région ; c’est toujours bon à savoir pour les jeunes issus de la classe de troisième qui serait dans le doute côté avenir.
Enfin, les anciens élèves ne sont pas oubliés avec la création récente du réseau ALUMNI, fédérant plus de 800 anciens apprentis ayant fréquenté les différents sites, soucieux de faire partager leurs expériences…
Thierry BRET

Sur le papier, c’est du costaud ! La création de la structure, tout d’abord, qui remonte à 1998 (eh, oui, l’année de la première Coupe du Monde de football obtenue par nos Tricolores emmenés à l’époque par Aimé JACQUET !). La présence sur l’Hexagone de ce spécialiste de l’enseignement supérieur équivaut à date à 70 complexes. Enfin, le nombre d’entreprises partenaires de ladite enseigne s’élève à plus de dix mille ! Rien d’étonnant donc qu’entre le groupe ALTERNANCE et la Mission Locale de l’Auxerrois, l’hymen se présente sous ses meilleurs auspices. Surtout après la journée « Mission Insertion » qui a réuni une huitaine de BTS ayant concocté cette initiative découverte dans le cadre de leur projet citoyen…
AUXERRE : Le principe reposait sur une action « portes ouvertes ». Un grand classique, certes. Mais, là, le cadre était un peu différent. D’une part, cette journée « Mission Insertion » - plutôt engageante et implicative cette terminologie ! – offrait l’opportunité aux jeunes gens âgés de 16 à 25 ans de découvrir les formations proposées en alternance afin de les aider à booster leur intégration dans la vie active. Mais, d’autre part, le concept permettait à ses participants de pouvoir rencontrer des acteurs de la vie professionnelle, voire d’établir des échanges avec les partenaires de la manifestation, en premier lieu la Mission Locale de l’Auxerrois. Un organisme que l’on ne présente plus dans le landerneau…
On doit la genèse de ce projet au groupe ALTERNANCE et à sa déclinaison auxerroise. De qui parle-t-on précisément ? D’une école d’enseignement supérieur qui a fait sienne de proposer l’alternance (d’où son appellation significative) une véritable expérience formatrice, son cheval de bataille en vérité facilitant ainsi l’intégration des jeunes pousses dans le monde âpre du travail. Fort de ce constat, on comprend l’intérêt de la Mission Locale de l’Auxerrois pour cette structure dans le souci de l’optimisation des jeunes vers l’emploi.
ALTERNANCE possède un maillage appréciable au niveau de l’Hexagone, avec ses 70 antennes relais dont celle de Côte d’Or et de l’Yonne, à titre d’exemple. Aujourd’hui, le groupe dispense ses interventions en proposant multiples BTS, Bachelors et Masters (MBA) visant à préparer de la meilleure façon les jeunes générations aux besoins du monde professionnel, via des cycles de formation adaptés à la réalité du marché. Côté secteurs, ils sont éclectiques : commerce, marketing et communication, management, administration,…des formules apprenantes toutes reconnues par l’Etat.
Des jeunes BTS qui parlent à d’autres jeunes
En collaboration avec l’Ecole de la Deuxième Chance, le GRETA 89, la MLDS et la Mission Locale de l’Auxerrois, ALTERNANCE s’est donc fendu de ce projet porté dans ses locaux auxerrois. Huit étudiants en première année de BTS sont passés de la théorie à la pratique dans le cadre de leur projet citoyen pour assurer l’organisation de cette journée découverte.
Chargée des relations entreprises et du recrutement, Mandy MESSADIA explique la raison d’être de cette initiative : « Notre engagement dans le projet "Mission Insertion" naît d'une profonde conviction que chaque individu mérite une chance équitable de réussir et de s'épanouir. Nous avons voulu organiser une journée ludique et enrichissante qui aura allié l’amusement grâce à nos activités et un projet d’avenir. La compétition a été intense, avec des cadeaux à gagner à la clé pour les participants… ».
De quoi joindre l’utile à l’agréable, en somme ! Il y aura même une collation en mode « goûter » qui sera servie au terme de la journée ! On sait recevoir chez ALTERNANCE !
Ce concept « Mission Insertion » s’est décliné via quatre jeux animés par les jeunes étudiants de BTS autour de thèmes liés à l’alternance, répartis dans quatre salles. Un projet inclusif des plus satisfaisants pour les visiteurs intéressés par ce projet. Une manière ludique pour donner envie aux jeunes en quête d’un emploi (une quinzaine environ) de se remotiver pour l’avenir. Et peut-être de reprendre l’école grâce à l’immersion en entreprise et l’alternance…
A noter que le groupe ALTERNANCE accueillera le grand public lors de ses portes ouvertes, proposées le 14 juin prochain sur son site à Auxerre.
Thierry BRET
Il n’y a pas à dire mais les « Kylian » ont du succès en France ! On peut se référer au célèbre footballeur dont le prénom est parfois plus usité que le patronyme auprès des spécialistes du ballon rond. Dans le domaine moins exposé médiatiquement que peut l’être la boulangerie, celui de « Kilian » avec un « i » cette fois-ci pourrait être glorifié dans l’Yonne et en Bourgogne Franche-Comté par les férus de la boulange et de la viennoiserie ! Lauréat du MAF régional et médaille d’or autour du cou, Kilian NAUDIN obtient son billet pour la finale hexagonale de la discipline. Une finale accueillie du 15 au 18 septembre en son jardin du CIFA auxerrois !
AUXERRE: Face à la vingtaine de candidats en provenance des quatre coins de l’Hexagone, il aura nécessairement les faveurs des pronostics, le jeune Kilian NAUDIN, déjà double médaillé d’or du concours Un des Meilleurs Apprentis de France ! En effet, le vainqueur des sélections départementales et régionales de la catégorie aura le privilège de concourir chez lui, dans son jardin, au mois de septembre prochain, à l’occasion de la finale nationale de ce MAF des plus prometteurs.
D’ailleurs, le président départemental des MOF (Meilleurs Ouvriers de France) et président du jury, Marc LABARDE – l’homme à l’éternelle écharpe rouge portée en toute saison ! – ne s’y est point trompé dans ses commentaires, à l’issue de la remise des prix du MAF régional, ce lundi, au CIFA de l’Yonne.
« Nous espérons tous l’obtention du titre et du ruban bleu, blanc, rouge autour du cou au soir du 18 septembre 2025 ! ».
Le garçon, un tantinet timide et peu disert quant à ses commentaires, en profitera pour remercier les apprentis et le jury à l’occasion de ce concours régional où il n’était in fine l’unique et seul concurrent dans les starting-blocks ! Cela ne voulait pas dire pour autant que le jeune apprenti du CIFA de l’Yonne avait la qualification en poche, malgré ce constat. Bien au contraire, il aura accompli avec abnégation son travail comme si de rien et seul face à lui-même ce qui peut être humainement pire, côté motivation.
Apprenti dans l’une des plus boulangeries les plus réputées de Clamecy dans la Nièvre (chez Christian MEIGNEN en règle générale très bondée le samedi matin, le jour du marché), le jeune homme a démontré aux membres du jury dont le MOF et champion du monde 2023 Alexandre LAUMAIN et Laurent BISSON, président régional du Syndicat des Boulangers, toute sa dextérité et son imagination féconde.
Huit heures durant, le jeune apprenti a préparé minutieusement des pains de tradition française et de campagne, une gamme succulente à vue d’œil de viennoiseries et une pièce décorative, s’inspirant d’un monument de notre patrimoine. En l’occurrence, une Tour Eiffel, l’Arc de Triomphe et le Sacré-Cœur, emblèmes de Paris ! Des pièces réussies…
Thierry BRET

Dans quel état d’esprit se trouve le ministre de l’Intérieur ? Prenant le public de la salle des Joinchères de Venoy à témoin – ils étaient près de quatre cents spectateurs militants et autres puisque des visages connus de Reconquête et d’Horizons étaient bien présents parmi l’assistance ! -, Bruno RETAILLEAU a joué avec subtilité et humour la carte de la confidentialité avec le public. Voire de l’intimité en livrant ses ressentis du moment, en sa qualité de candidat à la présidence des Républicains pour l’élection du 17 mai. Et peut-être futur présidentiable pour l’échéance de 2027…
VENOY : La gratitude. Voilà le sentiment qui habite en permanence le locataire de la place Beauvau. Il le dira humblement au fil de ses pensées lors de sa longue intervention de plus d’une heure lundi soir dans ce meeting de campagne interne qu’il réserve aux adhérents des Républicains de l’Yonne : « j’ai beaucoup reçu des miens et de mon pays, il est grand temps de redonner aux autres… ».
Les autres ? Il y a naturellement toutes ces personnes qui composent sa famille politique (Les Républicains) dont l’ancien président du Conseil régional des Pays de Loire et sénateur de Vendée est devenu au fil des ans une indiscutable figure de proue. Au point qu’il brigue désormais la présidence du parti gaulliste qui révèlera son dénouement le 17 avril prochain, face à l’autre poids lourd de la droite présidentiable pour 2027, Laurent WAUQUIEZ, venu en campagne lui aussi dans l’Yonne il y a quelques semaines de cela.
Deux invitations que l’on doit au président des Républicains de notre territoire, un Guillaume LARRIVE très en verve (on l’aura vu sur scène et de retour comme aux plus beaux jours de ses campagnes législatives !) et qui n’a rien perdu de son influence dans les hautes sphères du mouvement gaulliste.
Les autres ? Ce sont les Français dans leur entièreté. Car, au-delà de l’enjeu de la compétition interne qui suscite de l’intérêt parmi les adhérents des Républicains, le ministre du gouvernement BAYROU – cela ne le privera pas de tacler le président de la République avec ironie sur la dissolution (« personne ne l’attendait, peut-être même pas celui qui l’a décidée… ») - se voit bien jouer un rôle de dimension hexagonale et rassembleur au printemps 2027. A la conquête du Graal, symbolisé par l’Elysée.

« Ce sont les autres qui vous font ! »
Alors, Bruno RETAILLEAU éprouve ce besoin d’aller à la rencontre des Français. « Finalement, vous ne me connaissez pas trop, vous m’apercevez dans la lucarne (l’écran de télévision) et je peux vous l’avouer : on ne se fait jamais tout seul, ce sont les autres qui vous font ! ».
D’une part, il y a sa communauté vendéenne dont il revendique les racines profondes. « Elle connaît mes qualités et mes défauts, elle connaît mes échecs et mes succès, je ne peux pas la tromper, ni tricher. Le « petit » RETAILLEAU, elle le connaît ! Cette communauté m’a vu grandir. C’est ça la gratitude…».
Un ministre de l’Intérieur qui se rend redevable auprès des militants du mouvement gaulliste qui ont connu des échecs par le passé et non des moindres lors de la dernière présidentielle. Un argument de poids suffisant pour accepter de jouer les premiers rôles dans l’actuel gouvernement. « C’est pourquoi je n’ai pas envie de vous décevoir… ».
Décevoir ? Il ne les a pas déçu les quatre cents spectateurs réunis bien sagement dans la salle des fêtes locale. Félicitant au passage dès le préambule de son discours, « l’un des atouts pour la France » en sa qualité de juriste, l’ancien député de la première circonscription, Guillaume LARRIVE. Ni les « combattant du devoir » que sont les militants. « Ils doivent devenir des combattants de l’espoir ! Les enjeux de cette élection interne des Républicains peuvent changer le destin de la France. Cette élection peut reconfigurer le paysage politique de la droite… ».
Sa présence dans le gouvernement ? « Si les Républicains n’avaient pas accepté d’intégrer le gouvernement, vous auriez peut-être eu ce soir à ma place face à vous…Mathilde PANO ! (rires de la salle). Vous auriez peut-être eu des gens qui prônent le droit à la paresse comme Sandrine ROUSSEAU ! Vous auriez pu avoir comme ministre des Affaires étrangères Rima HASSAN ! Je le dis avec humour et gravité : vous auriez eu les représentants de l’extrême-gauche au gouvernement… Alors, quand on a l’amour de la France chevillé au corps, on ne se planque pas…».
Une entrée au sein de l’équipe gouvernementale que Bruno RETAILLEAU explique aussi par des promesses faites à lui-même. « La première, vis-à-vis de moi, est de ne pas me trahir. L’autre est vis-à-vis de vous : pour ne pas vous tromper. Pas comme toutes ces femmes et hommes politiques qui une fois installés ministres ont oublié leurs convictions… ».

Les « bobos de la gauche caviar » dans le viseur !
Chantre de la méthode du « parler vrai », le représentant de la Vendée ne veut pas se priver de cela : « c’est être sincère que de dire la vérité aux Français ! C’est pour cela qu’il y a une crise démocratique, on ne dit rien aux Français. On leur cache des choses… ».
Justifiant les polémiques dont il revendique la paternité en disant la vérité (sa vérité), le ministre de l’Intérieur explique que cela lui permet d’alerter ses compatriotes en dépassant le petit microcosme parisien. Celui de la bien-pensance et de l’entre soi.
Comme exemple, Bruno RETAILLEAU cite l’immigration. « J’ai osé dire que l’immigration n’était pas une chance pour la France ! J’ai eu toutes les bonnes consciences sur le dos. Mais, quand vous accueillez 500 000 étrangers par an et que les capacités de la France en termes d’accueil sont totalement saturées, cela n’est pas tenable. Un tiers de ces immigrés vivent sous le seuil de pauvreté, est-ce que l’on peut être fier de ça ? ».
Visant directement la « gauche caviar » et les « bobos » parisiens, l’orateur envoie une nouvelle banderille sous l’écoute attentive d’un public inféodé à sa cause. « Ils disent qu’il faut en accueillir plus : mais eux, avec l’argent, ils ont bâti des frontières invisibles, celles des beaux quartiers, très loin des désordres migratoires. Mais, ce sont les mêmes qui subissent, ceux d’en bas… ».
Le voile arriva ensuite sur le tapis. « J’ai co-signé une proposition de loi pour interdire le port du voile dans les compétitions sportives. Révolte des bonnes consciences ! Mais, pour moi, le voile ce n’est pas la marque de la liberté, mais c’est la marque de la soumission et de l’infériorisation de la femme par rapport aux hommes… ».
S’en référant aux figures historiques de la gauche (Elisabeth BADINTER, Gisèle HALIMI) qui poussaient des cris d’orfraie sur le port du voile, Bruno RETAILLAU s’interroge : « mais qu’est devenue la gauche ? Elle portait à l’époque très haute les valeurs de la laïcité. Nous sommes désormais les seuls défenseurs de la laïcité… ».
Visant l’islamisme radical qui veut imposer la charia dans l’Hexagone, le ministre de l’Intérieur fustige cette idéologie qui place le Coran au-dessus de la constitution. « Pour nous, c’est la loi républicaine qui se situe au-dessus de tout ! C’est ce modèle-là qu’il nous faut préserver. Nous ne voulons pas de l’idéologie du tchador et du voile… ».
Du voile à l’Algérie, il n’y avait qu’un pas, allègrement franchi par le candidat des Républicains. « J’ai assumé que l’on devait imposer un rapport de force. On tend la main à Alger mais pour quel résultat. Mon obsession, c’est la sécurité des Français et je ne veux pas d’un deuxième Mulhouse… ». Il fait allusion à un tragique fait divers ayant la coûté la vie à un ressortissant portugais.
« A 14 reprises, on a essayé de le faire partir vers l’Algérie, cela a toujours été refusé : si l’Algérie avait respecté le droit, notre compatriote serait encore en vie… ».
Il appelle également à la libération de Boualem SANSAL.
« L’état de droit, beaucoup en parlent, pour qu’on ne fasse rien au niveau du cadre juridique, mais ils le font dans un cadre idéologique, ce qui n’est pas la même chose… ».

Réduire les charges de l’Etat français
Il fustige une fois de plus la gauche qu’il juge « archaïque, voire sectaire ». Il se veut le rassembleur des Français, sur une « politique de bon sens ». « Les demi-mesures en achetant la paix sociale avec des chèques c’est terminé : la fête est terminée, ajoute-t-il, le seul moyen sera la rupture et le courage. En premier lieu, avec les mensonges de la gauche socialiste, notamment que la dépense publique faisait la croissance et la qualité des services publics. Est-ce que nos services publics sont à la hauteur aujourd’hui ?! ».
Un autre « mensonge » concerne le travail. « Travaillez moins et vous vous porterez mieux ! Cela a beaucoup coûté à la France par un appauvrissement collectif et individuel. Nous sommes devenus dépendants des pays étrangers qui gèrent notre dette… ».
Les 35 heures sont ensuite décortiquées à la loupe. « C’est la smicardisation de la France et cela a concerné plus d’un million de nos concitoyens. Nous devons être le parti du travail, le valoriser et nous allons proposer de créer une allocation sociale unique pour que l’assistanat ne domine pas la valeur travail… ».
Une France où les seniors sont au chômage et les jeunes peinent à trouver de l’emploi. « C’est ceux qui bossent en France qui portent tout le système social : il faut alléger les charges et réduire celles de l’Etat ! L’Etat fait un plan vélo, est-ce que l’on a besoin de ça ?! Ce n’est pas normal qu’il y ait des doublons dans l’administration. Il existe 1 200 agences étatiques qui engloutissent près de 80 milliards d’euros annuels pour leur fonctionnement. Il faudra réaliser des économies là-dessus… ».
Un Bruno RETAILLEAU déterminé à revoir la « copy-stratégie » de la France en pratiquant la rupture, y compris dans l’éducation nationale. « La France est une société bloquée : il faut six générations pour s’élever au plus haut de l’échelle. Il faudra refaire des enseignants, non pas avec des masters, mais avec un savoir à transmettre aux élèves. Il faudra des écoles normales professionnelles à l’avenir, avec l’apprentissage… Les moins expérimentés des enseignants sont nommés dans les secteurs éducatifs les plus complexes ! ».
Il y eu aussi un couplet sur l’Europe : « bien sûr, il faut se réarmer contre les menaces de demain en achetant du matériel européen ; mais le réarmement est avant tout mental. Quant à « l’impossibillisme », il faut rompre avec cette doctrine où tout est impossible en France ! Il nous faudra changer l’article 11 pour que les Français puissent trancher grâce au référendum. Quand les Français tranchent, le Conseil constitutionnel se retire ! C’est cela qu’il faudra faire… ».
Pour conclure, Bruno RETAILLEAU évoquera la justice applicable aux mineurs, avec des textes de loi datant de…1945 ! « On considère que les mineurs, il ne faut pas les emprisonner, ils ont un sentiment d’impunité, ce qui explique la hausse des narcotrafiquants. Il faudra des prisons de courte peine pour les mineurs à l’instar des Pays-Bas : il faudra revoir la politique pénale pour tous, y compris celle réservée aux mineurs… ».
Reste au pensionnaire de Beauvau de remporter l’élection interne le 17 mai prochain, chez les Républicains. « Jamais, je ne critiquerai le projet de l’autre candidat (Laurent WAUQUIEZ) et favoriser la guerre des chefs dans les médias : c’est une élection interne que vous seuls, les adhérents, choisirez en reformant un grand parti moderne et populaire où tout le monde pourra se retrouver selon le principe de la démocratie… ».
Un parti patriote, par définition, et provincial, moins inféodé au parisianisme ambiant. Telle est la vision de Bruno RETAILLEAU sur l’avenir des Républicains. Une vision détaillée qui précédera une « Marseillaise » reprise par la salle avec enthousiasme…
Thierry BRET
