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Cap vers Taoyuan pour six représentants de la Jeune Chambre Economique d’Auxerre ! C’était début novembre, à l’occasion du Congrès international de ce mouvement universel ou presque (plus d’une centaine de pays des cinq continents adhèrent à la Junior Chamber International), accueillant en son sein les jeunes incubateurs d’idées sociétales et de projets économiques, âgés de moins de 40 ans. Sur l’île de Taïwan – épicentre d’une actualité géopolitique à fleur de peau depuis un moment ! -, les Icaunais se sont pourtant sentis à l’aise dans leurs baskets, malgré le passage d’un énième typhon !

 

TAOYUAN (Taïwan) : Non, ils n’ont pas eu à subir les foudres guerrières de la puissante Chine, située à quelques encablures de là, et à une nouvelle démonstration de force belliqueuse du régime de Xi JINPING afin d’encercler en pratiquant le blocus aéronaval l’ancienne île de Formose qui cherche désormais à revendiquer sa totale indépendance et son autonomie face à l’ex-Empire du Milieu ! Ni à vivre une alerte rouge à la chute imprévisible d’un missile balistique envoyé en guise d’amuse-bouche par le dictateur de Pyongyang, capitale d’une Corée du Nord de plus en plus hégémonique dans la région. Juste, au niveau des désagréments inhérents à ce séjour exotique, ayant nécessité plus de 13 heures de vol sans escale, le passage d’un énième typhon. Celui-ci, baptisé « Kong Rey », rappelait curieusement au niveau de sa sémantique originale le pourquoi de la présence de ses six Auxerrois dans ce comté occidental de l’île, situé à 50 minutes de la capitale, Taipeh.

« Kong Rey » - le typhon qui aura occasionné de sérieux dégâts au sud de l’île sans pour autant faire des victimes -, pour mieux évoquer le « Congrès » international de la JCE, accueilli cette année en Asie d Sud-Est ?! La belle affaire qui fait sourire Baptiste CHAPUIS, l’un des six membres de la délégation auxerroise, présente sur place.

 

Plus de 7 000 participants réunis sur un congrès !

 

Une JCE Auxerre, bien représentée – la délégation la plus importante de Bourgogne Franche-Comté -, à plus de 9 800 kilomètres de l’Hexagone. Une aventure inoubliable pour ces jeunes gens, accrochés à leur credo de loyauté, de solidarité, d’altruisme et de respect de l’autre. D’ailleurs, signe des temps, cette année, le thème fédérateur de cette convention internationale à l’autre bout de la planète était « la paix dans le monde ». Vaste programme, en vérité, à l’heure où les conflits ressurgissent aux quatre coins du globe comme des champignons poussant après la rosée matinale.

 

 

 

Durant cette période d’immersion dans le pays qui fabrique la bagatelle de 60 % des micropuces au monde servant à alimenter toute la technologie électronique et numérique, les Auxerrois eurent tout le loisir de participer à des sessions de formation en ateliers, déclinées par les organisateurs de ce congrès auquel participaient plus de 7 000 personnes en provenance des 106 pays membres. On aura noté au passage l’absence de la délégation chinoise et celle des Russes. Tiens, tiens, quand la géopolitique rattrape les mouvements associatifs internationaux.

Au total, une trentaine de Français avait effectué le déplacement à Taïwan à l’occasion de ce congrès. On aura noté également la présence sur place de l’ancien président national de la JCE France, l’Auxerrois Jean-Eric FRAY. Ainsi que d’une autre figure locale, toujours très investie dans le mouvement, Laurent DEVELLE, qui dirige aujourd’hui la structure touristique, « Week-end Ludique ».

La JCI représente à date 4 683 clubs dans le monde, elle accueille plus de 148 000 membres.

 

Cap sur la Tunisie en 2025

 

L’an prochain, les Auxerrois mettront le cap sur la Tunisie pour prendre part du 04 au 08 novembre 2025 aux travaux du futur Congrès international. Une belle récompense pour la terre africaine. Des Africains qui faute de visas n’auront pu se rendre dans l’île asiatique.

Précisons qu’à l’issue des élections qui se sont tenues lors de cet évènement, c’est un Japonais Keisuke SHIMOYAMADA qui hérite du poste de président mondial pour l’exercice 2024/2025. Il succède ainsi à l’Indien Kaveen Kumar KUMARAVEL, à la tête encore quelques jours de ce mouvement de jeunes citoyens entreprenants de la planète. Preuve que le continent asiatique joue les premiers rôles dorénavant au sein des grandes institutions mondiales. Peut-on en dire autant des Européens ?

 

Thierry BRET

 

 

 


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A l’issue d’une campagne très violente dans les actes et les propos, Donald TRUMP a largement emporté les élections pour devenir le 47ème Président des Etats-Unis. Désormais, le paysage géopolitique de la planète risque d’être totalement bouleversé. Pour la France, comme pour l’Union européenne, il faut s’attendre à ce que les risques économiques, financiers et militaires s’amplifient.

Les Républicains ont brillamment gagné la présidentielle, c’est un véritable raz-de-marée ! Avec le Sénat qui bascule dans le camp Républicain et le vote populaire, la victoire est totale, et laisse au futur président le pouvoir absolu. Une première remarque : les instituts de sondage se sont lourdement trompés dans leurs estimations. Ils ont d’abord affirmé que les Démocrates avaient toutes les chances de gagner, puis progressivement, que le résultat se situerait dans un « mouchoir de poche ». Depuis quelques années, les instituts de sondage se trompent lourdement. A se demander si les erreurs ne sont pas volontaires, bien orchestrées par les partis politiques eux-mêmes : il n’y a qu’un pas !

Kamala HARRIS avait axé sa campagne électorale autour de courants minoritaires : les féministes, LGBT, « wokistes », transgenres, tout en favorisant l’émigration et le droit à l’avortement. En ce qui concerne l’avortement, dans l’état de New York, où la candidate a fait un carton plein quant au nombre de représentants élus, on peut avorter jusqu’à neuf mois de grossesse.

La somme des courants minoritaires finit par révéler une masse importante d’électeurs. La faillite de Kamala HARRIS devient un drame pour les Démocrates, proches de tous ces courants. C’est également une mauvaise nouvelle pour les partis de gauche de l’Europe et, plus particulièrement en France. Les électeurs américains ont avant tout refusé un modèle de société fondé sur des groupuscules reconnaissant la primauté des femmes sur le système sociétal américain et la reconnaissance d’émigrés venus surtout du Mexique, clandestins ou non ! Le rejet des valeurs prônées par les Démocrates est absolu et devient une lame de fond qui risque de provoquer un tsunami en Occident…

 

L’effet boomerang s’est retourné contre la candidate démocrate

 

La force de Donald TRUMP, c’est d’avoir affirmé ses idées sans s’occuper du système médiatique. Il gagne en restant fidèle à ses idéaux et en ne faisant aucune concession sur ses valeurs, pourtant diamétralement opposées à celles de Kamala HARRIS. Il a refusé la dictature des minorités, non par pur racisme ou antiféminisme mais par simple conviction en martelant que son combat autour des valeurs traditionnelles de l’Amérique était juste.

La violence de la campagne présidentielle fut telle qu’elle a révélé deux Amériques qui n’ont plus envie de vivre ensemble. Donald TRUMP n’est pas un « accident » de l’histoire et une majorité d’Américains veut abolir la guerre des sexes et des races. Les attaques des Démocrates contre TRUMP et ses électeurs ont largement alimenté les votes des Républicains.

Les anathèmes régulièrement éructés sur le sexisme, le racisme, le fascisme… furent autant de boomerangs dévastateurs pour Kamala HARRIS et son équipe. Une raison de plus pour voir d’abord la défaite de la candidate démocrate avant la victoire du leader des républicains.

 

 

Quid des conséquences économiques et financières après cette élection ?

 

Le problème avec le milliardaire américain, c’est qu’il est capable de déclarer la guerre à Vladimir POUTINE le matin, et de l’inviter à une partie de golf, l’après-midi : il est totalement imprévisible ! Cette instabilité chronique qui nous fait osciller entre la névrose et la psychose, ne permet pas d’anticiper les décisions possibles et de bâtir des stratégies pérennes. L’Europe et particulièrement la France doivent quand même se préparer à ce que TRUMP avait annoncer dans sa campagne.

Notons avec humour les propos de François HOLLANDE : « j’ai bien connu Donald TRUMP quand j’étais président. C’est un homme à tenir toutes ses promesses, ce qu’il a dit, il le fera et même en pire… ».

Notre brave ex-locataire de l’Elysée semblait effaré à l’idée que l’on puisse appliquer les promesses d’une campagne électorale… Avec le vainqueur du camp républicain, la seule certitude c’est que ce sera « l’Amérique d’abord ». Le vainqueur de la présidentielle a d'ores et déjà annoncé une hausse des droits de douane (10 à 20 %). De quoi inquiéter les vignerons français, qui ont beaucoup souffert de son premier mandat. Il avait alors augmenté les taxes de 25 % sur le vin français, entraînant une baisse de 40 % des exportations vers les Etats-Unis, premier marché du vin hexagonal pour une perte de 500 millions d'euros.

C’est aussi toute l’industrie du luxe qui sera impactée par l’augmentation des droits de douane. Plus largement, le futur locataire de la Maison-Blanche veut le retour du protectionnisme et promet une hausse minimum de 10 % des droits de douane sur les produits importés et de 60 % sur les produits venus de Chine. Outre les spiritueux, ce sont les ventes de voitures qui pourraient être impactées. « Les Européens sont charmants mais ils ne prennent ni nos produits agricoles ni nos voitures, alors qu'ils vendent aux Etats-Unis. Ils vont devoir payer le prix fort », a promis Donald TRUMP au cours d’un meeting, annonçant une loi sur la réciprocité des échanges commerciaux.

 

Aux Européens et aux Français de reprendre leur destin en main !

 

Mais, c'est en termes de diplomatie et de relations internationales que les Européens s'inquiètent le plus. Pourtant, Donald TRUMP promet « la paix en 24 heures » sur le front de l'Ukraine et du Proche-Orient. Certains diplomates reconnaissent aussi de manière peu officielle que sa manière forte et sa "virilité", son éloge de la puissance, auraient le mérite en « realpolitik » d'être respecté et considéré par Vladimir POUTINE.

Ainsi, il pourrait freiner l'aide américaine à l'Ukraine et forcer Kiev à négocier avec Moscou. Alors qu'il est opposé au soutien à l'Ukraine, voir supprimer les aides financières, entraînant une perte de son territoire. Il est écouté aussi par Benjamin NETANYAHU et soutient le droit d'Israël à se défendre. Sur la question de l'OTAN et de la solidarité automatique, le nouveau président a déjà promis que l’article en cause, le 5, serait désormais soumis à conditions, après avoir menacé de se retirer du traité de l'Atlantique-nord si les pays membres ne respectaient pas leurs engagements budgétaires.

Les Européens ne rendent pas 2 % de leur PIB à l'Alliance comme convenu, au contraire des États-Unis qui respectent bien les règles. C’est le moment pour la France et l’Europe de penser toute la stratégie militaire. Et pour la France, d’investir dans son armée, seule capable d’assurer la sécurité en Europe. Il faut penser en français, puisque les Américains veulent rester américains !

Il est temps pour nous les Français de vivre comme des Français, et pour les Européens de se développer en Européens ! On peut ajouter que le fantasque personnage fait fi des accords de Paris sur le climat : il poursuit la construction des véhicules thermiques, relance l’exploitation du pétrole et du gaz de schiste. Les prix de l’essence seront à terme divisés par deux : alors que le litre d’essence aujourd’hui avoisine 0,90 dollar ! Eh, oui, c’est sans taxes !

On se doit désormais d’agir, de penser notre avenir avec l’Europe. Si c’est possible ! Mais, aussi d’affirmer notre volonté d’être capable de se passer des Etats-Unis, de penser par nous-même, sans soumission à la dictature de la norme et de la doxa ambiante.

Je propose à nos parlementaires, qui ne brillent parfois ni par leur culture ni par leur humanisme, une pensée de Voltaire, et la livre à leur méditation : «je ne suis pas d’accord avec vous, mais je me battrai pour que vous ayez le droit de le dire ».

 

Jean-Paul ALLOU

 


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Une conférence autour des vertus de l’entrepreneuriat et du leadership, face aux représentants du corps notarial de l’Yonne mitonnée aux petits oignons : voilà ce qu’a proposé durant près de deux heures le chef triplement étoilé Pierre GAGNAIRE, jeudi après-midi à AUXERREXPO. Invité d’honneur de l’édition 2024 des fameuses « Universités » concoctées tous les deux ans par la Chambre départementale des Notaires de l’Yonne, l’ancien élève de Paul BOCUSE a livré sa vision du dépassement de soi et du travail en équipe. En parfait humaniste qu’il est…

 

AUXERRE : Dans le rôle du modérateur, sur la scène éclairée fortement par les projecteurs, et devant un auditoire de plus de 350 personnes attentives, un inhabituel intervieweur : Julien MILLARD. Soit l’actuel président de la Chambre départementale des Notaires de l’Yonne, poste occupé pour une durée de vingt-quatre mois depuis avril dernier, qui devait troquer le temps d’un après-midi sa casquette d’officier public et ministériel pour celle d’animateur-journaliste ! Inhabituel, avons-nous dit. Mais, in fine, le jeune président de la vénérable institution se sera montrer fin analyste et pertinent dans son questionnement face à l’interlocuteur vedette de la journée, l’une des références internationales de la gastronomie hexagonale, j’ai nommé Pierre GAGNAIRE !

En face de lui, celui qui gère la destinée de l’hôtel Balzac, dans le VIIIème arrondissement de Paris, l’un des temples de la gastronomie à la française depuis 1996. Pierre GAGNAIRE. Une figure des arts culinaires, digne héritier de Paul BOCUSE dont il fut jadis l’élève. L’ambassadeur de la cuisine tricolore aux quatre coins de la planète, et surtout en Asie où il possède des établissements tant à Tokyo qu’à Séoul, voire à Hong-Kong ou à Shanghai. Chef aux treize distinctions au Michelin, si créatif et atypique dans la conception de ses mets…

 

Un jeu de questions/réponses où le chef se raconte…

 

Membre de l’Académie culinaire de France, ne dédaignant pas de participer à la célèbre émission audiovisuelle « Top Chef » - la transmission et le partage ont toujours été des leitmotivs innés pour ce natif de la Loire -, Pierre GAGNAIRE est venu dans l’Yonne en qualité de chef d’entreprise, afin d’évoquer le leadership, le collectif et le dépassement de soi. Des items bien connus des entrepreneurs. Des thématiques que les représentants de la filière des métiers des chiffres et du droit présents en nombre dans la salle se devaient d’entendre…

Ayant revêtu sa tenue immaculée de chef, se servant régulièrement à la bouteille d’eau minérale effervescente présente sur le petit guéridon placé devant lui afin de d’éclaircir le timbre de sa voix, l’invité du jour se raconte, micro à la main, pesant chacun des mots, au gré d’anecdotes et de pensées. Un parcours professionnel incroyable qui court sur plusieurs décennies.

« Je me suis donné les moyens d’avoir autour de moi et dans mes équipes, des personnes qui sont comme moi, solides, costaudes, relationnelles, éthiques et humaines. Plus que jamais, aujourd’hui, on peut emmener les gens assez loin mais à condition de leur consacrer du temps et de l’attention, explique-t-il face des spectateurs qui n’en perdent pas une miette, c’est capital ! Je ne comprends pas comment certaines personnes qui arrivent dans la vie sont habitées par la méchanceté et l’agressivité… ».

Puis de rajouter en faisant sourire le public, « par contre, je sais ce que je veux et je sais ce que je ne veux pas ! ».

Question de notre « apprenti » journaliste Me Julien MILLLARD : « comment arrivez-vous à déléguer quand on est à la tête de tant d’entreprises ? ».
Réponse de l’orateur : « C’est un système plutôt horizontal que j’ai instauré ; je travaille directement avec les personnes qui sont en charge de certaines responsabilités…il n’y a pas de techniques particulières de management ».

 

 

Une vision artistique de la profession

 

Quelques minutes auparavant, l’homme a pris soin de nous accorder une interview. Tout en dégustant des canapés faisant office de repas, pris sur le pouce avant d’entrer en scène. Un personnage sympathique, disponible et attachant.

« Ce qui fait ma force et ma singularité, c’est ma cuisine. Je suis devenu entrepreneur par obligation. Au départ, je n’aimais pas ce métier car c’est ma famille qui me l’a imposé. Mais, j’ai voulu en faire un objet artistique. Y compris à Saint-Etienne où j’ai effectué mes débuts et qui me l’a fait payer cher, on m’aimait bien mais ce n’était pas le lieu idéal pour défendre la cuisine que je proposais… ».

S’interrogeant sur sa vision personnelle de l’entrepreneuriat, il n’hésite pas à évoquer la prise de sages décisions dans sa vie – « une entreprise, c’est aussi du commerce » -, tout en favorisant le rapport humain. Les multiples aventures professionnelles de Pierre GAGNAIRE l’ont conduit à gérer aujourd’hui plus d’une centaine de collaborateurs. Tant à Paris que dans d’autres villes de l’Hexagone ou d’ailleurs.

« Je suis un peu comme un metteur en scène qui crée des choses artistiques dans des lieux différents – il cite Tokyo, Séoul, Shanghai mais aussi La Rochelle ou Nîmes -, j’ai acquis un certain savoir-faire car je n’ai pas de recette particulière pour gérer cela. Je sais que je suis honnête, sincère, j’ai de la passion, de l’empathie et du respect pour les gens. Voilà peut-être ma recette en fait… ».

 

 

Entre deux bouchées de petits canapés à base de crevettes, Pierre GAGNAIRE, isolé dans une pièce attenante à la salle de conférence où il interviendra un peu plus tard, parle.

« J’ai en moi l’amour du travail, vraiment. Ce n’est pas du vent, pas du nuageux ! De temps à autre, cela m’arrive d’être invité par des filières professionnelles pour raconter mon parcours et ma carrière. Comme c’est le cas aujourd’hui à Auxerre dans le cadre de ces Universités de la Chambre départementale des Notaires de l’Yonne. Le maître mot de mon intervention demeure toujours le même : c’est le respect de l’autre ! C’est mon delta. En aucun cas, ce que j’ai construit et ce que je continue à défendre ne se fait aux dépens de l’humain… ».

Un humanisme qui est à la base de toute sa carrière. « Dans mon métier, il faut savoir remplir correctement une assiette tout en créant des choses qui soient singulières et le réaliser avec des gens qui m’accompagnent depuis parfois très longtemps. C’est eux qui tiennent les rênes de tout le système ! Nous devons tirer tous dans le même sens… ».

 

 

Se réinventer et se construire sans cesse au fil du temps

 

Pessimiste, Pierre GAGNAIRE, sur la réalité du monde du travail ? « Oui, la situation est grave aujourd’hui, lâche-t-il sans concession, le monde se referme sur lui-même. Et c’est d’ailleurs au cœur de l’actualité de cette semaine. Je rentre de Shanghai où j’ai une affaire depuis huit ans. En l’espace de six mois, la clientèle fréquentant mes établissements ne circule plus aujourd’hui qu’avec des modèles automobiles chinois. Conséquence : les usines ferment en Europe comme c’est le cas ces jours-ci en France avec Michelin, équipementier de la filière automobile… ».

Un protectionnisme forcené qui inquiète l’entrepreneur. « Ce que j’ai fait aura tôt ou tard une fin, affirme-t-il avec lucidité, tout mon travail est basé sur ma personne. Ce n’est pas un empire que j’ai monté ! C’est une petite construction d’un type qui a un peu de talent, qui a su fédérer des hommes et qui a su intéresser des systèmes qui ont eu intérêt à s’accrocher à mes compétences. Mais, le commerce est totalement perturbé par ce renfermement des états sur eux-mêmes. Le commerce, c’est la relation entre les peuples : je te vends et je t’achète des choses ! C’est la paix… ».

Un commerce prétexte dorénavant à la notion de « guerre » commerciale, chose qu’il constate avec amertume.

« En Europe, on demande beaucoup d’efforts (et à juste raison) aux entrepreneurs, poursuit-il, mais sur les autres continents, ne serait-ce que la protection de l’environnement et de l’écologie, ce n’est pas leur problème. Pour bon nombre de pays, ils n’en ont rien à faire… ».

Nonobstant, Pierre GAGNAIRE se veut encore optimiste. Il s’explique : « En France, on a toujours des règles sociales qui protègent les personnes. En cas de licenciement, on accompagne les gens ; ce n’est pas comme en Espagne… ».

Un Pierre GAGNAIRE qui tire des enseignements sur sa façon de faire au fil des ans – « j’ai toujours su me reconstruire et me réinventer » -, qui aura délivré quelques messages importants aux professionnels du droit et des chiffres.

« Je voudrais dire merci à ces personnes. Un notaire, c’est un juge de paix dans les familles, les entreprises. Pour gérer une transmission, une succession. Avec de la sagesse. Un notaire, ce n’est pas un avocat qui se doit de défendre son client parfois en racontant n’importe quoi ! Un notaire, il a la loi pour lui et il l’interprète avec bienveillance, intelligence et finesse pour dénouer l’écheveau de la vie courante… ».

Quant aux projets de Pierre GAGNAIRE en 2025, on n’en saura pas davantage ! Il restera disert sans en évoquer la moindre miette ! Se contenant juste de formuler la réponse suivante, avec un zeste d’humour, « mon projet quotidien est que l’assiette de demain soit bonne ! ». En quoi vu l’exceptionnel parcours de notre interviewé, on peut lui faire confiance, les yeux fermés !

 

Thierry BRET

 

 


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A moins de 48 heures d’une élection pouvant changer la face du monde, impossible de savoir qui sortira vainqueur du duel opposant Kamala HARRIS à Donald TRUMP. Jamais élections américaines n’auront été aussi incertaines, tant les sondages sont serrés et grandes les marges d’erreur. La démocratie retient son souffle, comme tétanisée à l’idée que le milliardaire new-yorkais rempile pour un second mandat à la Maison-Blanche…

 

TRIBUNE : Et si c’est lui qui gagnait… ? La peur monte. Une peur viscérale qui remue les tripes et contre laquelle on ne peut rien, sinon espérer encore en un sursaut du peuple américain pour éviter l’indicible. Mais quel que soit le résultat, ce sera un peu comme choisir entre la peste et le choléra, avec d’un côté l’assurance d’un chaos mondial en cas de victoire de Donald TRUMP et de l’autre, le risque d’une guerre civile, dans le cas où HARRIS l’emporterait, dans un pays plus polarisé que jamais. Avec un candidat qui a d’ores et déjà annoncé refuser sa défaite, appelant ses soutiens à combattre « l’ennemi de l’intérieur ». Le spectre d’un nouveau 06 janvier 2021 est dans tous les esprits. Il a fait vaciller la démocratie américaine après que Donald TRUMP ait envoyé ses partisans à l’assaut du Capitole. Les milices paramilitaires, conspirationnistes et pour beaucoup, suprémacistes constituant le socle de l’électorat trumpiste, se disent déjà prêtes. La mouvance « alt-right » regroupant toutes les droites extrêmes de ce côté de l’Atlantique est en marche et il sera difficile de l’arrêter…

 

Le candidat proclamé de la gent féminine, « qu’elles le veuillent ou non ! »

 

Rien ne semble aujourd’hui pouvoir entamer la popularité de Donald TRUMP auprès d’un public conquis par ses tirades racistes ou ses outrances verbales, quand ce n’est pas par ses mensonges. Antiféministe notoire entendant bien restaurer la « suprématie masculine », accusé par plus d’une vingtaine de femmes d’abus sexuels ou viols, partisan de l’abrogation du droit fédéral à l’avortement, l’homme qui a déclaré un jour qu’en sa qualité de « star », il lui était facile « d’attraper les femmes par la chatte ! », entend bien se positionner en « protecteur » de la gent féminine !

C’est du moins ce qu’il a déclaré mercredi dernier, en campagne dans le Wisconsin, ponctuant ses propos d’un inquiétant « qu’elles le veuillent ou non ! ». Mais peut-on attendre autre chose d’un candidat dont la dérive fascisante se fait chaque jour de plus en plus prégnante et inquiète même jusque dans son ancien entourage, à l’image de John KELLY qui fut son directeur de cabinet à la Maison-Blanche deux ans durant et dont le discours est sans appel : « il est certain que l’ancien président se situe à l’extrême droite, qu’il est autoritaire et admire les dictateurs, il l’a dit et répond à la définition générale du fascisme… ». Fermez le ban ! Ou du très conservateur Dick CHENEY et ancien vice-président de Georges W. BUSH, appelant à voter pour la candidate démocrate.

 

 

Un candidat xénophobe aux origines allemandes et écossaises !

 

Si depuis sa victoire en 2016, l’homme à la cravate rouge n’a guère changé, il n’en est pas de même de l’environnement mondial dans lequel nous vivons aujourd’hui. Guerre en Ukraine, conflit israélo-palestinien, expansionnisme chinois, tensions en Corée, dérèglement climatique…, autant de sujets brûlants que le milliardaire fanfaron entend bien résoudre à sa manière, comme sa promesse de « résoudre la guerre en Ukraine en 24 heures » !

Affirmant en cas de retour à la Maison-Blanche, d’appliquer une politique protectionniste encore plus draconienne, avec un accroissement de 10 % des frais de douane sur toutes les importations en provenance de pays tiers, la Chine pour sa part, se voyant gratifiée d’une hausse de 60 % des taxes douanières ! Un scénario qui ne sera pas sans conséquence sur le fragile équilibre du commerce mondial. La surenchère xénophobe et les propos outranciers de Donald TRUMP concernant les immigrés, loin de le desservir, semblent au contraire avoir fait mouche auprès d’une grande partie de son électorat et ses promesses de campagne sont au diapason, comme l’expulsion programmée de 20 millions de personnes du territoire américain et l’abrogation du droit du sol.

Avec de telles mesures, pas certain que le candidat « himself » ait pu se présenter un jour à l’élection suprême, avec un grand père, Friedrich TRUMP, né en Bavière, qui partit tenter sa chance en Amérique à l’âge de 16 ans et une mère, Mary Ann Mac LEOD, débarquée en 1929, fuyant la misère de son Ecosse natale !

 

 

Un candidat quais « miraculé », prêchant la parole de Dieu !

 

A quelques heures de l’ouverture des bureaux de vote, que « pèseront » dans la balance les soutiens respectifs des deux candidats ? Si la candidate démocrate a déjà reçu l’appui d’une pléiade de figures de la scène internationale, comme Taylor SWIFT, Georges CLOONEY, Harrison FORD ou MADONNA, son adversaire, bénéficie d’un soutien de poids en la personne la plus riche du monde, le sulfureux Elon MUSK, lancé depuis quelques mois dans une campagne effrénée en faveur de son poulain républicain, à coûts de millions de dollars et de loteries miraculeuses.

Et dire que le patron de « X » et de Testa, il y a seulement deux ans, appelait Donald TRUMP à « renoncer à la Maison-Blanche et à raccrocher son chapeau… » ! Aurait-il depuis quelques velléités à briguer un poste ministériel… ? Considéré dans les milieux évangéliques américains comme un « miraculé » depuis sa tentative d’assassinat le 13 juillet dernier, qui y voient « la main de Dieu », l’ancien président est même élevé par ces mêmes soutiens au rang de « guerrier de la parole de Dieu »

Faut-il en rire ou en pleurer ? Assurément, il y a urgence à ce que, plus que jamais, « God bless America » !

 

Dominique BERNERD

 

 

 


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Et encore un sujet chaud brûlant pour l’actuel gouvernement ! Il n’en n’avait pas besoin, tant les difficultés s’amoncellent au fil des jours avec l’examen du budget qui permettra, peut-être à grand renfort de 49.3 de donner enfin la feuille de route de ce que sera l’année 2025 ! Et de rassurer quelque peu les agences de notations internationales qui ne nous louperont pas à la prochaine estimation en nous dégradant ?

Et s’il y a bien un domaine où nos fieffés technocrates et politiciens de tout poil se donnent beaucoup de fil à retordre au Palais Bourbon ces jours-ci, c’est bien celui de la revalorisation des retraites pour l’exercice suivant !

Bon, on connaît l’énoncé du problème. La France, exsangue au niveau de la dette publique depuis tant d’années, doit coûte que coûte réaliser des économies qui n’ont rien de minimes tant le gouffre financier qui se présente à nous est immense. Un chiffre a été lancé par le nouvel occupant de Matignon : 60 milliards d’euros. Une paille, en vérité, quand on sait que l’endettement de l’Hexagone avoisine les 4 000 milliards d’euros à date !

Mais, soyons philosophe, il faut bien démarrer par un bout de la lorgnette si l’on veut obtenir enfin des résultats qui soient favorables et probants à la convalescence nécessaire de notre pays.

 

Un système de double peine pour les retraités !

 

Et sur ce registre-là, les retraités sont dans le collimateur de la nouvelle équipe pilotée par Michel BARNIER. Logique, dirons-nous, que tous les citoyens de ce pays participent et contribuent à leur manière à l’effort national qui est demandé à chacun. Hormis, quelques exceptions.

Jusque-là, tout va bien, dans le meilleur des mondes sur le plan de la rhétorique ! Mais, là, où cela va se gâter très sérieusement pour les cheveux d’argent et les seniors de la nation, c’est le tour de passe-passe avec lequel le gouvernement est en train de leur faire avaler le potage. Une soupe, pas digne des grands chefs avec un profond goût d’amertume dans la bouche !

Primo, il n’y aura pas de revalorisation de leur retraite au 01 janvier 2025 comme il était de coutume depuis tant d’années. Secundo, le double effet « Kiss cool » arrive juste derrière avec le prétendu effort temporaire limité à la seule année 2025, qui devrait s’inscrire de facto et de manière définitive en ce qui concerne l’indexation au 01er juillet de chaque année ! Moyennant quoi, c’est la double peine pour nos anciens, dont une large frange ne roule pas sur l’or, qu’on se le dise ! A croire que les retraités ne subissent pas au quotidien les contre-coups prohibitifs de l’inflation et les coups de boutoir consuméristes des profiteurs du système, ceux qui spéculent à tout va en période de crise, c’est bien connu. Mais, que l’on se rassure, il paraît que sur les étiquettes affichées dans certains magasins, c’est le beau fixe avec une baisse mirifique d’un centime d’euro sur certains produits alimentaires ! Tout va donc très bien, Madame la marquise…

 

 

Des pertes importantes selon les retraites

 

Rompant avec l’usage d’appliquer la revalorisation des retraites dès le premier jour de janvier – mine de rien, cela met un peu de baume au cœur et un morceau de beurre dans les épinards pour les vieux qui se sentent de plus en plus exclus de la société -, le gouvernement de droite et de centre droit issu de l’après dissolution a donc choisi initialement dans les faits de décaler d’un semestre le réajustement des pensions de retraite de nos compatriotes. Une mesure positive pour l’Etat puisqu’elle représente une des principales sources d’économies du projet de loi de finances 2025. Avec à la clé, la récupération de 4 milliards d’euros, excusez du peu !

Mais, nos gouvernants ont-ils bien mesuré les conséquences concrètes chez bon nombre de retraités ayant de petites pensions ?

A titre d’exemple – c’est celui sur lequel s’est appuyée la députée de Côte d’Or socialiste Océane GODARD aux origines familiales icaunaises dans un communiqué adressé à la presse ces jours-ci -, « pour un retraité au SMIC (1 380 euros), ce report de six mois représente une perte d’environ 218 euros ! Pour un retraité percevant une pension moyenne de 1 530 euros, le manque à gagner équivaut à 239 euros… ».

 

 

La commission des affaires sociales se prononce contre le gel des retraites

 

Elle, et les autres députés du groupe socialiste, proposent une alternative plus juste, solidaire et soucieuse d’une « participation équitable aux fruits du progrès ». Un principe qui a été défini dans la déclaration de Philadelphie, de l’OIT, l’Organisation internationale du Travail…

Un projet qui a été porté en commission des affaires sociales, puis en séance plénière dans l’hémicycle du Palais Bourbon. Objectif : la suppression de cette mesure qualifiée d’inique par les opposants au gouvernement.

Ce vendredi, les membres de cette commission se sont donc prononcés contre le gel des pensions de retraites. De manière très nette, apparemment, en recueillant les voix des élus de gauche, du Rassemblement National, de la droite républicaine et même de fidèles « macronistes » ! Comme quoi : quand un projet est bancal, l’unanimité prévaut pour y faire barrage !

La députée de Côte d’Or a d’ailleurs renchéri : « si une majorité ne peut être trouvée pour faire adopter cet amendement, je défendrai alors un amendement de compromis visant à limiter cette injustice à l’année 2025 afin de protéger les retraités des conséquences de cette décision inique ».

Bref, encore à l’état embryonnaire, la revalorisation des pensions de retraite sur l’inflation au 01er juillet 2025 ne faisant pas l’unanimité parmi bon nombre de parlementaires pourrait bien être remisée aux calendes grecques…De manière définitive ?

 

Thierry BRET

 

 


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