Altruisme et générosité seront au programme de la future conférence-débat, portée le 14 novembre prochain par l’association régionale qui soutient depuis bientôt une décennie les professionnels du milieu agricole en proie à de sérieuses difficultés morales et financières. « Entraide et collaborations en agriculture » ne sont donc pas de vains mots sur ce segment vital de l’indépendance alimentaire de l’Hexagone…
AUXERRE : Rendre plus visible l’action de la structure, Solidarité Paysans des Pays de Bourgogne, va donc se traduire le mardi 14 novembre par une journée de sensibilisation, accueillie à l’amphithéâtre du lycée agricole Auxerre-La Brosse, dès le début de la matinée. Un rendez-vous qui s’adressera, certes, en priorité aux agriculteurs de l’Yonne. Mais, pas seulement !
Sont également visés par les instigateurs de cette animation informative : les organismes professionnels, les institutions de la filière mais aussi tous les citoyens interpelés par le milieu agricole et rural. Un écosystème en totale évolution !
Il est vrai que les agriculteurs souffrent. Ne serait-ce que sur la seule année 2022, 48 personnes ont été accompagnées de manière salvatrice par les bénévoles de Solidarité Paysans des Pays de Bourgogne. Dont sept familles de l’Yonne…
Animateur et coordinateur de l’entité, Jean DUCLAUX le précise en substance : « L’association accompagne les agriculteurs de notre territoire en situations de fragilités qui éprouvent des difficultés sur leur exploitation… ».
Louable, donc. Aussi, dans un souci de lisibilité de leurs actions, ces bénévoles, constitués d’une large majorité d’agriculteurs à la retraite mais aussi de personnes vivant dans le milieu rural, ont décidé d’organiser une thématique sur la journée, permettant de démontrer que des solutions existent bel et bien pour soulager ces professionnels de leurs tracas journaliers.
Dans un contexte économique de plus en plus complexe à appréhender, face à des réalités économiques ultra inflationnistes, être à l’écoute de l’autre semble devenu une évidence dans cette corporation confrontée à de sérieuses difficultés. Entre 2022 et 2023, Solidarité Paysans Bourgogne a accompagné une quinzaine d’agricultrices et agriculteurs supplémentaires. Preuve que faire appel à de l’aide extérieure afin de résoudre ses problématiques n’est pas une mauvaise idée, en l’occurrence ! Si tous les gars du monde pouvait se donner la main, en somme…
En savoir plus :
Conférence débat sur l’entraide et les formes de collaborations en agriculture de Solidarité Paysans des Pays de Bourgogne
Mardi 14 novembre 2023 au lycée agricole Auxerre-La Brosse à partir de 09h30.
Avec plusieurs intervenants…
Thierry BRET
La D905, c'est l'ancienne route dite de Dijon qui continue en direction des monts jurassiens. De mémoire, sur d'antiques cartes Michelin, il me semble qu'elle était identifiée « RN5 bis » ! Cet axe paisible et plutôt campagnard longe en partie la voie ferrée, mais aussi le canal de Bourgogne entre Migennes et Saint-Jean-de-Losne.
LEZINNES : Entre Tonnerre et Ancy-le-Franc, nous voici à Lézinnes, 650 habitants. Antan, on connut « Le Grignotin » au centre du village. Depuis quelques années, cette table s'est excentrée à l'entrée sud de la bourgade, le long de la D905. On peut y stationner paisiblement. Le potager n'est pas loin, et aux beaux jours, la terrasse y est des plus accueillantes.
En poussant la porte, on y aperçoit l'imposant comptoir, repère des habitués. La salle est munie de panneaux isolants phoniques. Ils peuvent s'avérer utiles, lorsque c'est complet.
Au déjeuner, le menu (entrée, plat et dessert) est servi à 15 euros. C’est bien moins cher que la pitance d'une médiocre chaîne industrielle d'entrée de ville. Profitons-en pour remercier ces valeureuses petites tables icaunaises, souvent villageoises, qui offrent à ce type de tarif, un menu cuisiné maison. Dans « L'Aile ou la Cuisse », nous vous y emmenons régulièrement d'ailleurs et c'est tant mieux !
La justesse des assaisonnements !
Ce jour-là, le vin au verre est du Madiran. La jeune serveuse précise alors qu'il s'agit d'un bordeaux. Disons que pour être sûr d'en trouver, mieux vaut aller dans le Gers ou la région pyrénéenne que du côté de Saint-Emilion ! Le buffet d'entrées est un modèle du genre et paraît intégralement fait maison.
Salade de riz, champignons frais, poireaux, et la mayonnaise, histoire de napper l'œuf : sincèrement, tout est bon. Et, l'on se régale.
Mention plus pour la salade de riz ! En plat, je choisis la tête de veau. L'assiette arrive bien chaude, et ce mets tripier est bien servi, avec une certaine attention : persil sur les carottes et pommes de terre vapeur. Quant à la sauce gribiche, elle est bien assaisonnée. Un régal simple pour les amateurs d'abats dont je suis.
Un flan aux raisins un rien pâteux…
En dessert, mon choix se porte sur le flan aux raisins. Las ! Il n'est pas à l'unisson de l'entrée et du délicieux plat puisque la pâte manque de cuisson. Et, que cela donne une consistance et un goût, un rien pâteux à l'ensemble. Rien à voir avec le délicieux flan dégusté voici quelques semaines « Chez Lucie » à Dicy.
Cela arrive, même chez de vrais pros, ce qui est le cas ici.
Les habitués se servent directement au buffet avant de s'assoir dans cette salle lumineuse et plaisante.
Pour nous, un café et l'addition à moins de 20 euros : merci « patron » !
En savoir plus :
Les - : le dessert du jour est plutôt raté lors de notre visite.
Les + : le très bon rapport qualité-prix. Quant à l’établissement, il est agréable et bien situé.
Contact :
Le Grignotin
1, Route nationale
89160 Lézinnes
Tel : 03.86.75.61.76.
Ouverture tous les jours sauf le dimanche.
Stationnement facile.
Gauthier PAJONA
Nul doute que le baptême du millésime chablis 2023 à Fyé restera dans les annales. Dans son rôle de parrain, le comédien Antoine DULÉRY a « fait le show », multipliant bons mots, anecdotes et imitations, pour le plus grand bonheur du public présent. Si l’humour était à l’honneur, le sport n’était pas en reste à moins d’un an des Jeux Olympiques de Paris 2024 avec la présence en qualité de marraine, de la journaliste sportive et ancienne championne de judo Céline GÉRAUD. Tous deux ont été élevés au rang de stylobate au sein de la Confrérie des Piliers Chablisiens, après avoir passé avec succès la redoutable épreuve dite « bouchage d’une bouteille à l’ancienne ». Une discipline malheureusement pas encore reconnue par les instances olympiques !
CHABLIS : Comme il est de tradition, c’est par un tour d’horizon de la dernière campagne viticole que Patrice VOCORET, président de l’Office du Chablis, a débuté les festivités du baptême du millésime, samedi matin à Fyé, hameau qui aura le privilège d’accueillir la prochaine Saint-Vincent tournante de l’appellation, les 03 et 04 février prochains. Comme elle fait du bien au moral cette cuvée 2023 qui, en dépit d’une sécheresse prégnante, a vu les grappes atteindre une maturité optimale et de volumes généreux être au rendez-vous : « les vins en devenir sont expressifs, avec dès à présent, de jolies notes fruitées. Avec ce millésime, les amateurs vont pouvoir se faire plaisir rapidement … ».
De quoi reconstituer les stocks et satisfaire la demande des clients, ce qui ne fut pas le cas toutes ces dernières années, comme en 2016, où la collecte chuta de moitié, conséquence d’un gel de printemps qui fit des ravages et d’averses de grêle dévastatrices. Cette année-là, le parrain du millésime avait pour nom Marwan BERRENI, acteur français connu notamment pour son rôle dans la série phare de France 3, « Plus belle la vie », resté depuis, fidèle au rendez-vous annuel de la Fête des vins de Chablis et dont la mort tragique a été confirmée il y a quelques jours. Dans son discours, Patrice VOCORET n’a pas manqué de saluer sa mémoire, adressant une pensée à ses parents et à ses proches…
Un bout en train aux multiples talents : Antoine DULERY !
C’est en allant voir le film d’Alain RESNAIS, « Providence », avec au générique, le comédien anglais John GIELGUD, que le jeune Antoine DULÉRY, alors adolescent, fit la découverte du chablis : « comme on le voyait en boire pendant tout le film, je me suis dit que cela avait l’air rudement bon ! Sorti de la salle, je suis allé m’en acheter une bouteille et depuis n’ai jamais quitté votre vin merveilleux… ».
Rajoutant avec un accent gaullien, « Vive le chablis libre ! ». Avec plus de 50 films et 80 séries ou téléfilms au compteur, ainsi que de multiples pièces de théâtre, le comédien est bien connu du grand public. Mais le bougre a aussi d’autres cordes à son arc, à commencer par son talent pour l’imitation. Ce samedi matin, à Fyé, ils étaient nombreux à défiler, à commencer par l’ineffable mais néanmoins regretté Johnny, « J’aime bien Chablis car j’adore le Périgord ! » en passant par Fabrice LUCHINI, « c’est énorme… », ou un ancien président de la République, « alors, j’vais vous dire ! ». N’hésitant pas à lancer une « Marseillaise » reprise par toute l’assemblée, à faire applaudir son grand ami Jean-Paul BELMONDO ou s’improviser maître de cérémonie, en reprenant à sa façon le discours officiel, « Antoine DULERY est probablement le plus grand acteur de sa génération, un homme admirable au physique extraordinaire, sans doute l’un des plus grands personnages français ! ».
Céline GERAUD solide sur ses appuis pour parfaire ses connaissances
Difficile après cela, pour l’ancienne judokate, aujourd’hui journaliste sportive, Céline GÉRAUD, de se faire une place dans le show ! Baptisée à la fois au vin d’Alsace et au Pécharmant de par ses attaches familiales, la désormais rédactrice en chef adjointe d’Europe 1 reconnaît ne pas avoir une réelle culture du chablis, mais l’esprit sportif demeure : « aujourd’hui, je me considère en CM1, mais si je pouvais, à l’issue de ce week-end, passer en 6e, ce serait pas mal ! ».
Déjà intronisée dans la Confrérie des noix du Périgord, « du solide », il lui tardait d’étoffer ses compétences en la matière, « en passant à quelque chose de plus liquide et ça me va très bien ! ».
Usant pour cela d’un vocabulaire des plus sportifs : « en judo, il faut être souple sur les appuis et solide au niveau du corps, c’est ce que l’on va essayer de faire tout le week-end ! ».
Il est dit, dans la charte des Piliers Chablisiens, que les nouveaux impétrants se doivent d’avoir « l’âme chablisienne » et s’engagent à « faire la propagande du chablis ». Comment douter avec de tels ambassadeurs, qu’il en soit autrement !
Dominique BERNERD
De l'Yonne au département du Rhône, il n'y a qu'un pas ou deux ! Celui qu'ont franchi les PECHERY antan à « L’Auberge du Pot d'Etain », sise à l'Isle-sur-Serein (article publié voici quelques semaines estivales). Bienvenue à Marchampt, petit village d'environ 500 habitants, plaisamment entouré de collines arborées ! La vigne n'est jamais très loin et la commune, sur l'aire d'appellation du Beaujolais n'y produit que des « beaujolais-villages ».
MARCHAMPT (Rhône) : Pour arriver ici, on traverse quelques vignobles aux noms évocateurs : Chiroubles, Juliénas, Saint-Amour. Quant à Beaujeu, la « capitale » du Beaujolais, elle n'est pas très loin, après le mont Tournissou (817 mètres), au cœur de cette fort jolie région, à découvrir peut-être. « Une Table dans le Verger » : c'est le nom de ce petit restaurant qui mentionne « cuisine bistronomique ». « Vous allez bien manger », nous dira une villageoise, à laquelle l'on demanda notre chemin.
Le verger est bel et bien là. Avec de magnifiques pommiers, encore chargés de fruits en ce début d'automne. Il est précédé d'une terrasse et de la porte d'entrée que l'on pousse allègrement. Dehors, par tracteur interposé, les gamins jouent paisiblement ! On a un peu l'impression d'entrer dans une maison chez quelqu'un ! Visible depuis notre table, la cuisine n'est guère spacieuse, mais elle semble bien adaptée ! En semaine, le menu de vraie cuisine est à 19,50 euros et le samedi à 28.
L'Yonne demeure un rien présente puisque l'apéritif est accompagné de bonnes gougères ! Deux choix d'entrée, de plat et de dessert sont proposés.
Une excellente recette de truite à la peau croustillante…
En entrée, le velouté de moules au safran est bien assaisonné et goûteux. Le fenouil dans le bouillon est adapté. Même si le goût du safran ne ressort pas particulièrement, cette entrée est bonne. Mentionnons aussi la qualité du pain. Les tables sont occupées d'habitants du coin, heureux de cette opportunité ouverte depuis deux ans dans leur proche environnement.
Le poisson du moment est un filet de truite à la peau croustillante, décliné avec un beurre blanc à la vanille et une impeccable julienne de légumes. Très bonne assiette aux goûts francs. Le plat de viande est une poitrine de veau, duxelles de champignons, et une excellente purée de pommes de terre (bravo !). Cela change de l'écrasé de pommes de terre, tellement à la mode, un peu comme une purée que l'on aurait la flemme de terminer !
Rendre justice aux bons crus du Beaujolais
En salle, la patronne nous explique faire régulièrement des dégustations chez les vignerons locaux, qui ainsi tournent sur la carte des vins, plutôt bien achalandée. Là aussi, l'Yonne a encore droit de citer ! Mention spéciale pour notre bon « beaujolais-village », cuvée « Le Désert » du vigneron local Germain SANTAILLER. Dans les années passées, les crus du Beaujolais ont peut-être nui de l'injuste image dominante et éphémère du Beaujolais nouveau de novembre. Il semble que les dix appellations (Juliénas, Chenas, Régnié....) aient repris toute leur place et ce n'est que justice.
Une vraie chance de trouver de telles tables dans les campagnes
L'assiette de fromages comprend notamment un délicieux Saint-Félicien, crémeux à souhait. Juste avant un bon dessert de saison, point trop sucré, soit un crumble aux pêches rôties, glace verveine.
Ce fort bon déjeuner du samedi se termine en terrasse, avec le café, tandis que l'on admire la campagne environnante. C'est une chance de trouver encore pareille table dans un village, songeai-je alors en repartant...
En savoir plus :
Les - : le service est peut-être un brin longuet, mais bon, c'est samedi !
Les + : le bon rapport qualité-prix. Si d'aventure, vous passez par ici, laissez-vous tenter !
Contact :
Une Table dans le Verger
160, Rue du Verger
69430 MARCHAMPT
Tel : 04.69.37.65.79.
Ouverture du mardi au samedi : restaurant et salon de thé, parking à proximité.
Gauthier PAJONA
Une date est à biffer sur les agendas. Des épicuriens, comme des personnes qui apprécient la cuisine traditionnelle et de terroir. Il s’agit du jeudi 19 octobre. La déclinaison départementale du fameux « Grand Repas » - un évènement hexagonal qui a pour vocation de mettre sous le feu des projecteurs les produits locaux et la restauration – se déroulera pour le plus grand plaisir des papilles expertes et gourmandes. Un évènementiel où la barre des 25 000 repas servis constitue l’un des objectifs…
AUXERRE : C’est devenu une habitude automnale depuis trois saisons : la formule intelligente, au titre de la valorisation des produits et de la filière gastronomique, nous revient avec ce « Grand Repas » destiné à éveiller les palais, les estomacs et les consciences de celles et ceux qui apprécient ce qu’il y a dans l’assiette ! Un « Grand Repas » à la sauce icaunaise qui, une fois n’est pas coutume, a été concocté par une toque féminine, en la personne de Nadège SAMPERS, restauratrice émérite au sein de l’établissement « A côté du Saint-Martin » à Auxerre. Le 19 octobre, le menu qu’elle a composé sera servi dans d’autres établissements de notre territoire, qu’ils soient privés ou collectifs.
D’année en année, l’animation prend de l’ampleur. Seize mille repas ont ainsi été proposés lors de la version initiale de la manifestation dans l’Yonne, parrainée alors par Jean-Michel LORAIN. En 2021, le chef étoilé de La Côte Saint-Jacques avait choisi la lentille verte comme produit phare à mettre en exergue. Une lentille produite au niveau de la forêt d’Othe, dont la réputation n’est plus à faire, dépassant désormais les frontières.
Carotte, volaille, chou-fleur et pommes mis en vedette !
Pour cette édition 2023, on fait fi des lentilles ! Nadège SAMPERS a privilégié la carotte, la volaille, le chou-fleur, les pommes ! Un menu typiquement bourguignon qui a fait saliver les papilles de Michèle CROUZET et de François HENNARD. Tous deux membres de l’association épicurienne des « Gourmands Yonne », les deux personnalités – l’ex-députée de la troisième circonscription de l’Yonne et le professeur de cuisine du lycée des métiers de Vauban à Auxerre – se retrouvaient en compagnie des représentants de la restauration collective (école, EHPAD, entreprises…), ceux de API, Elite Restauration, du CIFA de l’Yonne et de Vauban pour déguster ce menu qui devrait faire recette le 19 octobre prochain.
Cette année, le « Grand Repas », décliné dans 44 départements de la France métropolitaine, devrait toucher plus de 400 000 citoyens. La marraine nationale n’est autre que la cheffe Virginie BASSELOT, titulaire du MOF cuisine, gérant les fourneaux du célébrissime « Négresco » à Nice.
Présidente du comité d’organisation, Michèle CROUZET espère dépasser la barre des vingt-cinq mille repas servis au terme de la journée du 19 octobre.
En savoir plus :
Le menu du Grand Repas 2023
Entrée :
Velouté de carottes et sa chantilly de chèvre
Plat :
Volaille en croûte de moutarde et sa sauce au miel patouille et écrasé de chou-fleur
Dessert :
« Flamusse » bourguignonne
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Thierry BRET