Il n’y a pas de dichotomie possible ! On peut être une référence quasi séculaire de l’investissement agricole/viticole de sa zone de chalandise préférée – un argument de poids qui en aura forgé sa réputation au fil des décennies – et encourager les initiatives innovantes dans bien des domaines d’activités, à l’instar de l’artisanat, du commerce, de l’industrie et des services ! Les seconds « Talents de l’Innovation » concoctés par le Crédit Agricole Champagne Bourgogne viennent de le rappeler. L’innovation se décline tous azimuts et en toutes circonstances dans le monde professionnel !
TROYES (Aube) : Voilà une initiative très intéressante, au service de l’innovation qui est appliquée dans le milieu économique régional. On la doit au Crédit Agricole Champagne-Bourgogne, et aussi à son concept très spécifique, le « Village by CA ». Un village qui se fait fort d’accueillir en son sein (et cela n’a rien de virtuel) les jeunes pousses de l’entrepreneuriat de demain, soit des responsables de start-up qui n’ont pas peur de pratiquer l’innovation comme d’autres usent de la prose dans leurs modes de communication !
Les meilleures solutions novatrices déclinées au service de l’économie de ces deux régions que sont la Champagne et la Bourgogne, où rayonne l’établissement vert sur sa zone de prédilection, sont plébiscitées depuis deux ans par une remise de distinctions, faisant l’objet d’un évènementiel particulier : « Les Talents de l’Innovation » ! C’est donc à Troyes, dans le département aubois, que s’est tenue il y a quelques jours la seconde édition de ce rendez-vous très attendu permettant de mettre en exergue les plus belles réalisations en la matière. Devant un parterre de deux cents invités, réunis à la « Y Schools ».
« Détecter les futurs talents », le rôle du « Village by CACB » !
Sur la grille du départ, quatre-vingts entreprises avaient répondu favorablement à l’appel à candidatures. La première sélection permit de ne retenir que cinquante-quatre prétendants au Graal afin d’intégrer la liste des dix lauréats récompensés in fine. Chacun aura pu présenter son projet de manière orale aux membres du jury, composé d’entreprises partenaires du « Village by CACB » et de représentants de la Caisse locale de l’innovation du Crédit Agricole de Champagne-Bourgogne.
L’objectif de cette remise de prix est de mettre à l’honneur les agriculteurs/viticulteurs, les artisans, les commerçants, les dirigeants d’entreprises, les start-up, ainsi que les associations du territoire enclins à innover dans leur quotidien. Des stratégies innovantes qui répondent aux besoins économiques, sociaux, environnementaux qui, on le sait, sont en perpétuelle évolution. Une innovation qui fait office de levier de compétitivité, de croissance et de performance, en bout de course.
« Edile » du fameux « Village by CACB », Florence IMBERT en profita pour rappeler les missions de ce concept où l’innovation est partout : « il a pour vocation de soutenir des projets innovants à fort potentiel dans les domaines variés que sont l’énergie, la santé, l’agriculture, etc. Notre volonté est de mettre en avant les femmes et les hommes qui portent ces projets et de détecter les futurs talents de notre territoire… ».
La créativité et le talent des étudiants n’ont pas été oubliés !
En présence d’Emmanuel VEY, directeur général du Crédit Agricole Champagne-Bourgogne, le rituel de la remise des prix put enfin démarrer. Catégorie par catégorie. Pour dix trophées à remettre aux lauréats.
Précisément, la confection de ces trophées 2024 a été confiée à des étudiants de l’Ecole supérieure de Design de Troyes, la fameuse « Y Schools » où était organisée la soirée. Des étudiants de quatrième année ont réalisé à partir de bois et de plastique recyclé l’objet de toutes les convoitises ; l’an passé, le Crédit Agricole Champagne Bourgogne avait sollicité les élèves apprentis de la section taille de pierre du lycée des Marcs d’Or à Dijon. Une belle occasion, là encore, de mettre sous le feu des projecteurs la créativité et le talent de jeunes étudiants de notre contrée.
L’Yonne décroche trois jolies distinctions
L’Yonne aura finalement su tirer son épingle du jeu, en remportant au passage trois des dix récompenses. Notamment dans la catégorie des associations, grâce à l’ADAVIRS. En effet, l’Association départementale d’Aide aux Victimes d’Infractions et à la Réinsertion Sociale – elle intervient tant sur le pôle victimes en apportant un accompagnement juridique, psychologie et social que sur le pôle socio-judiciaire en réalisant des mesures alternatives aux poursuites et les mesures « présentencielles » à la demande des magistrats des tribunaux judiciaires d’Auxerre et de Sens – propose un dispositif de rencontre entre les victimes et les auteurs d’infractions, ayant comme objectifs de nourrir le dialogue et la réparation, dans un souci d’apaisement. C’est Nicolas CALVAO qui fut appelé à rejoindre la scène pour y recevoir le prix.
Dans la catégorie « Agriculteurs et Viticulteurs », le cocorico départemental revint au tandem Thibault VAN DE CAPPELLE et Mikaël PECHERY, à la tête de la société, une SAS, baptisée « Huiles Eternelles ». Ils ont glané le trophée de la transition. Les deux amis d’enfance ont créé la marque « Beaucharme Cosmétiques » où ils proposent des huiles essentielles et des produits de beauté à base de végétaux qui poussent sur leur ferme, étant tous deux agriculteurs ! Il est question de traçabilité de leurs produits et de techniques agricoles avancées pour arriver à leur fin.
Enfin, signalons l’excellente performance dans la catégorie « industrie » de la société « RD3D » qui à sa simple évocation sémantique rappelle toujours l’un des personnages vedette de « Stars Wars » ! Plus sérieusement, Serge GRYGOROWICZ, le dirigeant de cette très belle structure, est monté sur la scène troyenne pour y recevoir une nouvelle distinction saluant la conception d’une large gamme d’équipements d’assistance aux efforts – les fameux exosquelettes – qui permettent de soulager les lombaires des viticulteurs.
Signalons que le prix du Public revint à Anaïs REMEN, avec son innovation nommée « SimplyLock », une solution pour aider les personnes âgées ou en situation de handicap à insérer avec davantage d’aisance leur clé dans la serrure.
En savoir plus :
Les autres prix sont les suivants :
Artisans et Commerçants (Alexia CHEVALLIER pour la marque O’FARNIENTE en Côte d’Or), Sabrina et Christophe MOUSSY avec C2M Electronic basée à Langres en Haute-Marne.
Associations :
Association AKHILLEUS à La Chapelle-Saint-Luc (Aube) avec Christian MARCELLOT
Agriculteurs et viticulteurs :
Véronique et Vincent GODIER pour la distillerie de SOLIGNY dans l’Aube.
Entreprises :
François-Xavier DESERTOT avec Les EUGENE, une structure basée à Dijon.
Le Trophée Coup de Cœur, toutes catégories confondues, est revenu à Hugo MAZZOCCHI avec la société « le Rémouleur Haut-Marnais ».
Thierry BRET
Le changement de régime vécu ce week-end en Géorgie et ceux qui impactent de nombreux pays européens confortent l’influence des partis populistes de droite, voire des partis nationalistes et toute autre forme de totalitarisme. Dans le cadre de cette approche pour le moins prononcée, n’oublions pas la récente élection du chef de fil de la droite nationaliste américaine, Donald TRUMP.
TRIBUNE : Les dernières élections européennes ont vu le Parlement de notre continent s’ancrer encore plus à droite. Deux pays de l’Union sont actuellement dirigés par l’extrême droite : la Hongrie et l’Italie. En Finlande, aux Pays-Bas et en Slovaquie, celle-ci participe à un gouvernement de coalition. De plus, en juin 2024, quelle qu’en soit la version considérée, l’ « éco-socialisme » semble avoir déjà perdu son statut éphémère de ressource politique. Le trait remarquable de la situation de la gauche européenne est la tentation du basculement vers le populisme, ce qui ouvre un boulevard pour la droite traditionnelle et l’extrême droite. On constate que ces partis s’attaquent directement à l’état de droit ! Viktor ORBAN, le Premier ministre hongrois, s’est attaqué à la justice et a nommé des juges proches du pouvoir, au Tribunal Constitutionnel. Dans les pays où le totalitarisme est aux manettes, on a noté le recul systématique des droits civils. La Hongrie a voté une loi interdisant d’évoquer l’homosexualité ou le changement de genre pour les mineurs. La gauche fait hélas pire en Chine, en Russie, en Corée du Nord…
Une dédiabolisation des partis de la droite dure et nationaliste
La montée de l’extrême droite en Europe possède également des répercussions en termes de politique étrangère. Par exemple, ces partis affichent une étiquette pro-Russe éhontée, fragilisant les positions de soutien à l’Ukraine, adoptées par l’actuelle gouvernance européenne.
Historiquement, tous ces partis ont une culture originelle antisémite, voire néonazie. Ce fut le cas du Front National qui donnera naissance au RN, annonçant fort et clair qu’il a abandonné toutes ces références controversées. Tous ces partis œuvrent pour leur dédiabolisation. Cette volonté de redorer un blason écorné par l’histoire, passe par certains médias, TV et journaux, et surtout les réseaux sociaux. Le recul progressif des partis de gauche tend à expliquer pourquoi les partis de droite semblent plus respectables, afin d’offrir des solutions simples (ou simplistes), aux problèmes socio-économiques de la société.
Le journal allemand « Der Spiegel » présente sur sa photo de couverture, en août 2024, trois personnalités politiques de premier plan : Donald TRUMP, Marine LE PEN et Björn HOCKE (ténor du parti « Alternatif » pour l’Allemagne). Ces trois personnages sont présentés comme étant d’extrême droite. « Der Spiegel » de poursuivre : « L’éventualité d’un retour au fascisme fait l’objet d’un débat sérieux ».
Pourquoi une telle progression du vote populiste ?
Pour Hannah ARENDT, célèbre politologue, philosophe et journaliste allemande, naturalisée américaine, le système totalitaire est d’abord un mouvement, une dynamique pour détruire la réalité et les structures sociales. Pour elle, c’est un mouvement « international dans son organisation, universel dans sa visée, idéologique et planétaire dans ses aspirations politiques… ». Elle écrivit cela au début des années 1970 ! Nous ne cherchons pas à décrypter les différences entre totalitarisme, fascisme, dictature, phalange, despotisme… Tous ces termes se retrouvent sur des similitudes, qui dans l’histoire, ont vu naître des tyrans comme HITLER, STALINE ou MAO et tant d’autres. Le propos n’est certes pas d’amalgamer les dirigeants d’extrême droite d’aujourd’hui avec les despotes d’hier, mais d’apporter un rappel historique qui doit éclairer notre réflexion.
Pour l’extrême droite, le déclin de l’Europe, la menace que représenteraient les transgenres, les wokistes, et une immigration incontrôlée, serait mère de toutes nos crises. Une question légitime se pose : qu'est-ce qui explique cette montée en puissance ?
Pierre VERCAUTEREN, politologue, précise : « On assiste depuis une dizaine d’années à une crise de la démocratie de manière générale ». Plusieurs points expliquent donc cette montée des partis extrêmes au sein des pays européens. « Déjà, la forte alternance de voix du spectre politique, ensuite la poussée de l'abstention lors des élections, et enfin la lassitude et la défiance grandissante de la population à l’égard des décideurs politiques ».
Les citoyens recherchent alors une alternative politique, « et c'est l'extrême droite qui bénéficie de cela depuis sept à huit ans ». Généralement, les partis de la droite dure profitent d’une crise pour prospérer. Et ces dernières années, des crises, il y en a eu beaucoup : financière, sanitaire et migratoire notamment. Et c’est précisément la crise migratoire de 2015 en Allemagne, où un million de réfugiés sont arrivés dans le pays, qui a permis le boum de l’AFD, le parti d’extrême droite de l’autre côté du Rhin. La migration, c’est aussi ce qui a poussé l’extrême droite en Italie. Il y a aussi une méfiance grandissante envers le fonctionnement de la démocratie. Enfin, ces partis changent de stratégie aujourd’hui, notamment avec Tom VAN GRIEKEN en Belgique ou Jordan BARDELLA pour le Rassemblement National en France, qui ont des têtes de « gendre idéal » et appâtent un nouvel électorat.
L’avenir est incertain mais aussi plein de promesses, restons optimistes mais vigilants, un vote ne se conduit pas sur une émotion, sur une idéologie qui pourrait nous aveugler !
« Quand tout le monde vous ment en permanence, le résultat n'est pas que vous croyez ces mensonges, mais que plus personne ne croit plus rien. Un peuple qui ne peut plus rien croire ne peut se faire une opinion. Il est privé non seulement de sa capacité d'agir mais aussi de sa capacité de penser et de juger. Et, avec un tel peuple, vous pouvez faire ce qu'il vous plaît. » Hannah ARENDT.
Paul GUILLON
Lors de la cérémonie de réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris, le président de la République Emmanuel MACRON, en tenant son discours à l’intérieur de l’édifice, a dérogé au principe de séparation des églises et de l’Etat. Il semble que ce discours devait se tenir sur les parvis et que ce n’est que le mauvais temps qui en a modifié le déroulement.
TRIBUNE: Tout était donc prévu pour que tout le monde soit satisfait, les républicains pour le respect des principes et l’Eglise catholique pour rester maître chez elle.
Le fait que quelques gouttes de pluie modifient la donne montre à quel point nos principes tiennent à peu de chose.
Reconnaissons que la cérémonie telle qu’elle s’est déroulée, semblait tout à fait naturelle et dans le cas présent quasi logique.
En effet, par cette cérémonie, l’Etat, propriétaire, redonnait accès de l’édifice restauré, à l’Eglise catholique, locataire et ce en vertu des dispositions de la loi de 1905.
L’Etat propriétaire avait le devoir de restaurer l’édifice, en tant que monument historique, à cet effet il aurait pu se contenter de reconstruire le clôt et couvert dans un programme global de restauration des nombreux édifices ayant besoin que l’on s’occupe de leur cas et cela aurait pu dépasser la décennie.
Il ne l’a pas fait car par cette même loi de 1905, la République garantit le libre exercice des cultes, il y avait donc urgence à rétablir cette disposition.
Cette urgence a été effective et remarquablement réussie par une conjonction de volontés et de capacités qui font la force d’une nation.
A cette occasion, c’est bien l’Etat et non l’Eglise qui a dirigé la reconstruction, dans le cadre particulièrement adapté de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat.
Pour toutes ces réalités et les symboles qui vont avec, Notre-Dame méritait bien un discours…
Michel CANET
A croire que les Français ne veulent plus travailler le jour dominical ! Et dans la restauration de surcroît, où ce jour-là, c’est l’un des rares instants de la semaine où l’on peut se retrouver en famille ou avec des amis, quand ce n’est pas en tête-à-tête avec sa moitié(e), devant une belle assiette, copieusement garnie ! Oui, Mesdames, Messieurs, ce n’est plus un simple constat mais bel et bien une certitude avérée : en France, dans ce cher Hexagone, pays réputé depuis des lustres pour sa gastronomie très agréable au palais aux quatre coins de la planète, il est quasiment impossible de poser son séant sur une chaise confortable derrière une table à l’approche appétissante un…dimanche à midi ! A de rares exceptions, près…
Ne parlons pas des grandes métropoles et encore que ! Pas plus tard que la semaine dernière, l’occasion m’aura été donnée d’observer que ce nouveau phénomène de société, la raréfaction de l’offre commerciale en matière de restauration, gagne également les villes de belle importance, comme à Dijon, par exemple où pourtant l’offre de restauration est plutôt conséquente.
Or, aujourd’hui et cela ne date pas d’hier mais depuis quatre à cinq années après le funeste épisode de la COVID 19, trouver un restaurant digne de ce nom un dimanche midi pour s’y régaler fait figure de parcours du combattant pour celles et ceux qui veulent bien s’adonner à ce défi, pouvant devenir un véritable casse-tête chinois !
Des lignes rouges à ne pas franchir au niveau de l’offre clientèle
Il y a quelques années dans la capitale de l’Yonne, à Auxerre, le test avait été réalisé de manière physique et sans réservation sur les établissements, en nombre paradoxalement, sur les quais de l’Yonne où l’un après l’autre les restaurants, pourtant ouverts un dimanche midi, refusaient tout client venant en salle à partir de 13 heures, sous prétexte qu’ils étaient complets. Le signalement de cette information désagréable se faisait grâce à de petites pancartes posées sur le pas de porte des établissements. Une fois ouverte lesdites portes, force avait été de constater que quelques couverts seulement étaient occupés par une clientèle plutôt éparse et que bon nombre de tables auraient pu accueillir sans aucune difficulté la clientèle affamée du jour dominical !
On veut bien admettre qu’il y ait des difficultés à recruter le personnel idoine pour servir en salle ou donner un coup de main au chef derrière le piano – il est vrai que les rapports des Françaises et des Français avec le monde du travail ont quelque peu évolué négativement depuis la même période que cette fameuse crise sanitaire survenue il y a quatre ans ! -, mais il y a tout de même des limites à ne pas franchir ! Des lignes rouges à ne pas dépasser dans la manière d’appréhender et de recevoir en les satisfaisant convenablement celles et ceux qui font vivre tout le système économique de la restauration (et des commerces en particulier) : à savoir la clientèle ! Celle qui paie cash et parfois très cher pour se sustenter !
Des méthodes à faire fuir la clientèle
Dans un autre établissement que je qualifierai d’exotique dans le bon sens du terme par la qualité de sa cuisine proposée aux saveurs de l’Orient, apéritifs, entrées et plats ont été servis quasi en même temps sur la table pour une fois nappée, afin d’accélérer le processus d’ingurgitation à la limite des oies du Périgord au moment du gavage, histoire de gagner du temps et que tout soit bouclé avant 13h30, horaire présumé et probable de la fermeture définitive de l’estaminet, une fois l’addition payée !
Mais de qui se moque-t-on à la fin ?! Bon nombre de restaurants ont déjà disparu du paysage depuis le début des années 2020 avec les crises sanitaires et économiques à répétition que l’on connaît. Et ce cycle infernal, avec une inflation exponentielle et un pouvoir d’achat qui s’amenuise ne semble pas terminé, loin s’en faut. Les restaurateurs veulent-ils faire fuir les adeptes de la bonne chère une bonne fois pour toute avec leurs méthodes actuelles, bien éloignées de ce qu’ils ont appris dans leurs centres de formation promouvant l’excellence dans les métiers de bouche et des arts de la table ?
Ne parlons pas de la sempiternelle journée du lundi !
Mais, de grâce, Mesdames et Messieurs les restaurateurs, il serait peut-être grand temps de revoir votre copie stratégique et commerciale pour celles et ceux des épicuriens qui vous restent fidèles et ne souhaitent pas se contenter d’un snack-bar ordinaire, d’un simple kebab ou d’une énième boutique asiatique pour passer un agréable moment un dimanche midi autour d’une table !
Dans le pays reconnu pour la qualité de sa gastronomie à l’international, ne plus disposer de ces opportunités le seul jour de repos de la semaine pour certaines corporations, cela la fout mal !
Quant au dimanche soir, voire le lundi midi et le lundi soir, c’est une autre histoire pour trouver chaussure culinaire à son pied dans le pays des 35 heures où certains ne souhaiteraient en travailler que 32 !
Une sinécure accablante qui peut vite devenir un véritable chemin de croix pour les amoureux du bien-manger. Heureusement que le pape François arrive en Corse ce dimanche : c’est le moment de lui adresser nos prières pour pouvoir se restaurer dignement le Jour du Seigneur, partout en France, à l’avenir ! Quoique ! Il n’est pas sûr que sur l’Ile de Beauté, on soit au diapason de l’ouverture dominicale à outrance ! Et ce n’est peut-être pas une légende urbaine, en vérité !
Thierry BRET
Qu’il s’agisse de nos dirigeants politiques ou de toute autre forme d’autorité, la confiance n’est plus à l’ordre du jour dans nos mentalités. Les citoyens français présentent les caractéristiques d’un pays où la méfiance s’installe et est actuellement la plus forte si l’on en croit l’étude menée par « World Value Survey ». L'enquête mondiale sur les valeurs (WVS) est un projet international d'enquêtes sur l'évolution dédites valeurs et des croyances autour du monde…
TRIBUNE : Le projet a été lancé en 1981 par Ronald INGLEHART qui a réuni avec Christian WELZEL un réseau international de chercheurs en sciences sociales. C'est l'un des plus grands projets d'enquête internationale par sondage, alors réalisé. Depuis, les spécialistes des sciences sociales et des sciences politiques du monde entier mènent cette recherche par des enquêtes nationales représentatives, visant à explorer les valeurs et les opinions, leur évolution dans le temps, et les impacts sur les plans sociaux et politique. Cette enquête est renouvelée tous les cinq ans. La dernière en date a interrogé 130 000 personnes dans 90 pays. Le « WVS » mesure, surveille et analyse le soutien à la démocratie, la tolérance envers les étrangers et les minorités ethniques, le soutien à l'égalité des sexes, le rôle de la religion et les niveaux de religiosité, l’impact de la globalisation, les attitudes à l'égard de l'environnement, l'éducation, le travail, la famille, la politique, l'identité nationale, la culture, la diversité, l'insécurité et le bien-être de l'individu.
Selon une enquête de 2022, même si le taux de pauvreté mondiale est passé de 40 % en 1981 à 8 % en quarante ans, l'écart irait en s'élargissant entre les valeurs occidentales et celles du reste du monde alors que la laïcité a beaucoup progressé dans les pays occidentaux, l'importance accordée à la religion serait restée relativement stable dans les pays orthodoxes, musulmans et d'Amérique latine. En même temps, le degré de confiance envers les étrangers a beaucoup baissé dans le monde musulman et en Amérique latine alors qu'il a augmenté dans certains pays d’Europe. Il a régressé dans d’autres.
Ces résultats pourraient faire douter de l'existence de valeurs universelles et laisser croire que les valeurs laïques et libérales ne sont pas plus universelles que les valeurs religieuses et le culte de l'autorité. Même si les valeurs séculières et de liberté tendent lentement à se répandre. Une autre enquête de 2023 montre d'ailleurs que pour beaucoup de musulmans, la religion est vécue de façon plus personnelle et moins inféodée à la politique. Ces études scientifiques vont à l’encontre du ressenti et montrent que les arguments des uns et des autres ne se fondent pas sur la réalité objective des faits mesurables !
La confiance et le Produit Intérieur Brut
En France, la confiance est structurellement faible. La confiance individuelle, mesurée par la question (« en général, faites-vous confiance aux gens ? ») demeure dans l’Hexagone systématiquement plus limitée que dans les pays comparables. C’est ainsi qu’à niveau de PIB par habitant, et performances démocratiques équivalentes, les Français manifestent un degré de confiance sociale toujours plus faible. La France est marquée par une érosion significative de la confiance politique qui affecte les institutions et les acteurs et le personnel politiques. Durant les dernières années, la France a connu des gouvernements durablement populaires avec Michel ROCARD, Edouard BALLADUR et Lionel JOSPIN. Le destin politique de ces trois premiers ministres laisse sceptique quant à leur destin électoral ! En résumé, la méfiance se développe lorsque la pauvreté augmente.
Les ambiguïtés de la confiance et de la méfiance
Depuis quelques années, nous marquons notre confiance vis-à-vis du personnel médical mais une défiance vis-à-vis des structures médicales : les structures capables de nous accueillir efficacement, les hôpitaux. Nous sommes confiants envers la police mais pas dans les structures capables de nous assurer la sécurité et nous protéger. Confiants aussi vers le personnel enseignant mais pas dans les institutions qui les encadrent. Nous assistons aussi à la méfiance des personnels de la police, du personnel médical et enseignant, de la justice, qui se plaignent du manque de moyens et de l’abandon de leur ministre de tutelle.
Précisément, tous se retrouvent sur la méfiance envers les « politiques » et le gouvernement. Ce sentiment de méfiance vis-à-vis du monde politique est aujourd’hui prégnant. Une exception : trois Français sur quatre font confiance à leur maire. Le maire n’est pas élu directement par les citoyens. On vote pour une liste qui va l’élire ensuite. On vote pour des femmes et des hommes qui inspirent la confiance, non pour la couleur politique ou l’étiquette (le plus souvent) et non pour un parti ! Beaucoup de maires se présentent « sans étiquette ». Les politiques publiques portent aujourd’hui atteinte aux intérêts des citoyens (réforme de la retraite, Mercosur, immigration…). La relation de confiance politique est prioritairement fonction du rapport entre performance de l’action publique et exigences politiques des citoyens. Le gouvernement semble incapable de résoudre les problèmes qu’il est supposé traiter et génère un sentiment de déception. Une défiance grandissante alimentée par une vie parlementaire instable et désordonnée, soumise aux partis politiques et sans majorité !
Aujourd’hui 70 % des Français ne font plus confiance à la politique. Notre perception des politiques publiques est nécessairement subjective et organisée autour du clivage extrême gauche et extrême droite. Les 50 % de Français qui ne bouclent pas leur fin de mois, restent en dehors de la subjectivité. Le clivage sert de ferment pour nourrir l’espoir de trouver les meilleures solutions.
Personne n’échappe plus au manque de confiance : les médias, les structures religieuses, les fournisseurs… Une déstabilisation permanente du citoyen est trop souvent ouverte à toutes les manipulations venant des extrémistes religieux et politiques…
Finalement, les Français sont peut-être inconsciemment royalistes
Avant la République, le roi devait solutionner tous les maux du peuple, même si nous n’attendons pas que le président guérisse les écrouelles, nous voulons qu’il solutionne tous nos problèmes. Les énarques et autres hauts fonctionnaires sont aussi inutiles que les aristocrates qui entouraient le roi et voulaient surtout préserver leurs privilèges. Avant la Révolution, le clergé pouvait influencer le roi, jouer les « bouffons du roi », rôle qui appartient aux médias aujourd’hui… Les mentalités évoluent difficilement et nous voulons toujours que nos problèmes soient réglés par un président omnipotent et omniprésent avec l’illusion de la démocratie.
Je sais que ces propos peuvent paraître outranciers mais ils ont juste l’ambition de faire réfléchir. Juste pour enfoncer le clou, de nombreux citoyens lisent la revue « Jour de France », qui fait plus rêver que « Le Monde » ou « L’Humanité », en nous parlant de la vie des rois, des princesses et des princes de ce monde…
« Quoique la royauté actuelle ne semble pas viable, je crains toujours qu'elle ne vive au-delà du terme qu'on pourrait lui assigner...». Extrait de « Mémoire d’outre-tombe » de Chateaubriand.
Paul GUILLON