Elles sont au nombre de trois, les grandes orientations nationales inclues dans la nouvelle mouture du Contrat de ville 2024/2030. Elles ont été largement évoquées par la secrétaire générale de la préfecture de l’Yonne, Pauline GIRARDOT, lors de la cérémonie de signature de ces documents par quatre villes de l’Yonne, Auxerre, Joigny, Migennes et Sens. Avec en premier lieu, la transition écologique et la préservation environnementale. Le « plein emploi », formule chère au regretté Louis de FUNES (« La Zizanie » de Claude ZIDI en 1978) constitue le deuxième axe d’application. Quant à la valorisation des services publics, elle est le troisième ingrédient de cette politique de la ville, voulue par l’Etat, qui a comme règle d’or, la cohésion urbaine et citoyenne…
AUXERRE : Elles sont quatre, les communes de l’Yonne signataires du Contrat de Ville, outil issu de la réforme de la Politique de la Ville voulue par l’Etat. Quatre agglomérations à avoir envoyé des représentants lors de la cérémonie protocolaire qui se déroulait au beau milieu de l’après-midi ce lundi dans le salon d’honneur de la préfecture. Bien sûr, il y avait Auxerre et Sens, les cités phares de notre territoire. Mais, aussi Joigny et Migennes. Des localités possédant structurellement des quartiers dits « prioritaires ». Il existe plusieurs acronymes pour les identifier. « QPPV », pour quartier prioritaire de la politique de la ville. Mais aussi « QPV », pour quartier de la politique de la ville. Voire, encore, « QP » pour quartier prioritaire. Au-delà de la sémantique et des abréviations, tous possèdent ce même dénominateur commun : celui d’intégrer le dispositif mis en place par l’Etat, celui de la politique de la ville qui englobe les zones urbaines les plus pauvres et défavorisées, celles qui nécessitent l’impérieuse aide des pouvoirs publics notamment en matière de rénovation urbaine, quand ce n’est pas le coup de pouce à l’emploi. Dans l’Hexagone, ce sont environ 1 500 quartiers prioritaires qui bénéficient de cette « surveillance » généreuse de l’Etat et des strates institutionnelles plus locales, soit une manne de près de six millions d’habitants.
Evaluer de manière régulière les actions
Dans l’Yonne, les premiers Contrats de ville ont été signés en 2015. Une convention de partenariat agrégeant différents acteurs ayant un intérêt à la pérennité et au développement du territoire à l’instar de l’Etat, des Communautés d’agglomération ou de communes, de la Région Bourgogne Franche-Comté, du Conseil départemental et même de la DRAC, la Direction régionale des Affaires Culturelles. Un vrai programme de co-construction institutionnel, mettant en évidence une meilleure coordination entre les différents acteurs et leur complémentarité afin de gagner en efficacité sur le terrain.
Apportant des éléments explicatifs sur ces fameux contrats, le préfet de l’Yonne Pascal JAN devait en redonner une définition.
« En fait, ils remplissent trois objectifs : la simplification et l’accélération de l’action publique, la réponse (si possible de qualité) aux attentes de habitants de ces quartiers et la mobilisation de l’ensemble des acteurs publics et privés, y compris de l’Etat… ».
Puis, il ajouta lors de sa prise de parole liminaire, qu’il souhaitait encore plus de dynamisme et d’actions en faveur de ces quartiers que l’on appelait jadis les « quartiers défavorisés ». Autre argument fort : procéder à des bilans réguliers de ces actions au cours de cette nouvelle période, de 2024 à 2030, via des points d’étape annuels.
« Cette évaluation est indispensable, ajouta le haut fonctionnaire, au-delà des chiffres, cela donnera une photographie précise de tel ou tel type d’action à mettre en place… ».
La vision stratégique à six ans
Puis, invitée à prendre la parole, la secrétaire générale de la préfecture, Pauline GIRARDOT consacra les dix minutes de son intervention au pupitre à expliquer la méthodologie et le ciblage précis des crédits (l’application de la politique de subventions étatiques en phase directe avec des projets portés par les collectivités signataires du fameux contrat), le soutien apporté par l’Etat aux actions structurantes pour le territoire et l’octroi de subventions de fonctionnement, permettant de faire tourner le système.
Ensuite, elle insista sur les futures orientations nationales du Contrat de Ville, période 2024/2030. Trois de ces grandes orientations furent commentées au micro : la transition écologique, le plein emploi et l’accès aux services publics.
A propos du premier volet, la liste des quartiers prioritaires s’est allongée de vingt-quatre nouveaux sites dont ceux de la ville d’Auxerre. On notera aussi comme fait marquant le doublement du Fonds vert investi dans les quartiers et le plan de réhabilitation des copropriétés dégradées.
Le déploiement du programme « Entrepreneuriat Quartiers 2030 » fait figure de boussole importante pour garder le cap, sur le domaine du plein emploi. Un programme soutenu par BPI France mais aussi la Banque des Territoires avec des dotations budgétaires s’élevant à 500 millions d’euros distribués sur une période de quatre ans et 300 millions d’euros réservés à l’insertion via le milieu associatif. Il y sera assorti le développement d’une politique de tests.
Enfin, des mesures intéressantes seront prises en faveur de l’accès et l’optimisation au service public, notamment dans le monde de l’Education nationale avec la possibilité d’élargir les amplitudes horaires de 08h à 18h afin d’y accueillir, dans les collèges, tous les élèves qui le souhaitent mais aussi d’ouvrir les écoles dès la seconde quinzaine du mois d’août à l’avenir. La sécurité au cœur des quartiers et le volet sanitaire réaffirmé dans ces lieux de vie complèteront ce panel de propositions.
Un Etat de plus en plus présent dans le domaine de la proximité
Côté bilan 2023/2024, ce sont 118 actions qui ont été menées sur le territoire de la Bourgogne septentrionale. Pour environ un montant d’un million d’euros ! Dont 200 000 euros ont été employés à créer des postes en équivalent temps plein (ETP) ces dernières années dans le cadre de la Cité éducative de Joigny (68) – nous en reparlerons – et le dédoublement des classes dans les quartiers prioritaires de notre département. Une aide aux postes qui s’est avérée très précieuse de la part de l’Etat qui réaffirme ainsi sa présence au plus près du terrain.
Pascal JAN le confirmera par ailleurs sur un post publié sur les réseaux sociaux à l’issue de cette cérémonie : « L’Etat est plus que jamais présent dans ces quartiers prioritaires, l’abandon de ces territoires n’est pas une réalité… ».
Il était grand temps, ensuite, pour les différents élus des quatre villes concernées de parapher lesdits contrats leur permettant de continuer une politique de la ville en conformité avec leurs ambitions et dans l’intérêt de leurs habitants…
Thierry BRET
De l’enthousiasme ! Et surtout de l’huile de coude pour multiplier les paraphes qui se présentaient devant les signataires au terme d’une longue cérémonie explicative ! Tout sourire, le préfet de l’Yonne Pascal JAN a salué depuis le salon d’honneur de la préfecture les élus et les représentants des quatre villes, concernées par la signature des contrats de ville « Engagements quartiers 2030 », Auxerre, Joigny, Migennes et Sens, bénéficiaires de ce dispositif important. Un engagement immortalisé par une séance photographique, comme il se doit…
AUXERRE : Il n’avait qu’un seul mot à la bouche, Pascal JAN, à l’issue de la cérémonie protocolaire visant à valider les contrats de ville « Engagements Quartiers 2030 », accueillie en fin d’après-midi, ce lundi, sous les ors du magnifique salon d’honneur de ce bâtiment à la richesse patrimoniale appréciable : enthousiasme ! Félicitant l’ensemble des acteurs présents à cette manifestation, suivie par un aréopage très représentatif de la vie institutionnelle de notre territoire, le préfet de l’Yonne Pascal JAN prit soin aux alentours de 16 heures tapantes – il aime la ponctualité ! – d’ouvrir la séance en rappelant les fondements de ce dispositif essentiel voulu par l’Etat pour optimiser les quartiers des villes hexagonales et de la clôturer presqu’une heure et demie plus tard, une fois que toutes les prises paroles étaient passées.
« L’engagement de ce jour traduit la volonté de réussite, précisait-il en guise de conclusion, une ultime intervention après ce flot de paroles très intéressantes qui permettaient de mieux comprendre la portée de cet évènement et ses conséquences, tous les projets portés par les quatre villes s’inscrivent dans cette dynamique-là, c’est pourquoi, je parlerai de réussites mais au pluriel ! ».
Et de décliner ensuite le pourquoi de ce pluralisme autour du mot. « Derrière cet engagement, il y a en effet les réussites éducatives, les réussites humaines, avec le lien social qui est remis dans les quartiers bénéficiaires de ces aides de l’Etat, mais c’est aussi une réussite sociale avec l’accès aux droits et à l’emploi, et je ne peux que me féliciter de cet ensemble de réussites véhiculés par tous les projets qui ont été présentés ce soir… ».
La suite ? Pascal JAN trouvera la formule adéquate (et non sans humour !) pour la résumer : « ce sera au prochain numéro avec une étape bilan de tous vos projets ! ».
Le représentant de l’Etat profitera de la circonstance avant de clore le chapitre de ce mois de septembre pour présenter le nouvel acteur clé de ce dossier, un certain Mathieu SOURY (!) qui prendra prochainement ses fonctions de délégué à la politique de la Ville en laissant de côté le poste qu’il occupait depuis bientôt six ans, en qualité de chef de bureau, la représentation de l’Etat et de la communication interministérielle…
Thierry BRET
« TMC ». L’acronyme ressemblerait presque à s’y méprendre à l’enseigne d’une chaîne audiovisuelle à découvrir sur un bouquet satellite un soir de semaine par temps de pluie ! Avec un côté rétro, il va de soi ! Là, dans le cas présent, on fait fi de la référence télévisuelle pour ne s’intéresser qu’au domaine du sport dans la traduction littérale, pour « Tournoi Multi Chance » ! Une sacrée aubaine, d’ailleurs, quand on évolue dans une discipline sportive où les Français ne brillent malheureusement pas depuis longtemps parmi les hautes sphères internationales, le tennis…
JOIGNY : « Franchement, l’initiative est bonne ! Je ne fais que l’encourager ! Non seulement, elle offre la possibilité de pratiquer notre sport même à cette période de l’année – un laps de temps de quelques jours à peine faisant la jonction avec les ultimes semaines de juillet – et de créer une dynamique auprès de ces jeunes qui ont choisi comme discipline le tennis… ». Frédéric GRANSEIGNE, président du Tennis Club de Joigny, ne tarit pas d’éloges sur le concept proposé par l’un de ses pairs, un adepte de la raquette depuis son plus jeune âge, Sébastien JEAN. Il poursuit, volubile et enthousiaste, « depuis deux ans, ce projet attire du monde. La preuve, nous avons accueilli la bagatelle de 90 rencontres durant ce tournoi alors que d’ordinaire, c’est une période creuse… ».
Son seul désir, que ce « TMC » ouvert aux jeunes pousses, aux adolescents et jeunes pratiquants de ce sport offrant du suspense se pérennise avec la même intensité. « C’est une vitrine idéale pour assurer la découverte de notre sport… ».
Jean-Charles POTTIER, son homologue à la tête du club de tennis de Migennes, se situe sur la même ligne de pensées. Concocté depuis deux ans, ce rendez-vous porté et imaginé par le coach de tennis, Sébastien JEAN, séduit dans le microcosme local de la petite balle jaune. « Cela permet de faire vivre le club, concède-t-il, ce rendez-vous a trouvé son public. On attend avec impatience la troisième édition à l’été 2025… ».
Y associer d’autres clubs de l’Yonne
D’autant que certaines subtilités dans l’organisation logistique de ce rendez-vous 100 % estival plaisent aux suiveurs.
« Quelques jeunes du Sud de la France où Sébastien a déjà testé cette formule, du côté de Carry-le-Rouet, gagnent le nord de l’Hexagone pour venir participer à la fête, dans l’Yonne ! ».
Une approche originale dans la mise en place d’un tournoi ? Toujours est-il, et après deux rendez-vous saisonniers, le principe fonctionne bien et ravi les présidents de clubs locaux. Il en va de même pour Laurent PETIOT, vice-président du club de Sens.
Ayant plus d’une idée dans sa besace, l’initiateur de ce concept, Sébastien JEAN, souhaite monter en gamme la saison prochaine avec ce fameux « TMC » qui aura offert en juillet dernier de belles sensations. Et pourquoi ne pas lancer l’idée d’élargir ce tournoi, en y associant d’autres clubs, afin de créer, une sorte de tournée des « tournois multi chance » à travers le département de l’Yonne à terme ?
Certaines collectivités peuvent y trouver leur compte, côté promotion du sport et occupation des plus jeunes, avec à la clé, de nouvelles vocations qui se solderaient par la prise d’une licence dans l’un des clubs de tennis du landerneau, même si globalement, l’Yonne n’est pas à proprement parlé une terre de tennis !
Quant aux chiffres, ils témoignent de la pertinence de ce projet qui ne demande qu’à mûrir et à s’étoffer davantage.
« En 2023, explique Sébastien JEAN, 80 joueurs âgés de 8 à 18 ans – ils étaient répartis dans quatre catégories d’âge – ont participé à ce tournoi « TMC ». Un an plus tard, la progression au niveau des inscrits s’est élevée de + 65 % ! Soit un total de 132 joueurs, jeunes et adultes, lors de cette édition 2024 ! ».
Et si les tournois s’appliquaient à d’autres périodes de congés ?
Une preuve indéniable que la mayonnaise prend ! De quoi satisfaire le professeur de tennis qui croit dur comme fer à la durabilité de son concept et à son élargissement. Tel qu’il l’avait déjà essayé dans le sud de la France, dans les Bouches-du-Rhône il y a quelques saisons. Un lien intéressant au niveau des passerelles géographiques pour que les jeunes d’autres clubs, plus éloignés des nôtres, ne viennent prendre part aux tournois, accueillis en terre de l’Yonne.
L’idée d’étendre la planification de ces tournois aux autres périodes de vacances scolaires (Noël) fait également son petit bonhomme de chemin. Tout cela se ferait avec l’aval du Comité départemental de tennis de l’Yonne, favorable à la mise en exergue de ce procédé des TMC sur son territoire.
Reste la recherche de sponsors. Sébastien JEAN aimerait entraîner dans son sillage des partenaires privés, intéressés par la démarche à la fois sportive mais aussi pédagogique autour de la discipline et de ses valeurs. Bref, le tennis dans l’Yonne possède de beaux jours devant lui, grâce à ces « TMC » porteurs d’espérance et de cohésion sociale…Sachant que le but n’est pas de se substituer aux tournois classiques déjà existants sur le circuit tennistique départemental mais de proposer une tournée de tournois l’été prochain afin d’en augmenter en période creuse les potentialités. D’ailleurs, qu’on se le dise, d’ores et déjà, les inscriptions pour les rendez-vous de l’été 2025 peuvent se prendre sur le référent suivant, le 06.52.57.54.89.
Thierry BRET
Des voitures rutilantes, des souvenirs plein les bagages, une atmosphère « bon enfant », un brin de nostalgie… la recette des « Bouchons de Joigny » est immuable. Elle a fait exploser les compteurs cette année, avec 39 000 visiteurs venus faire la fête et s’engouffrer dans une faille « spatio-temporelle » les ramenant dans les années 60, au mitan de cette époque bénie qu’étaient les « Trente Glorieuses »…
JOIGNY : A l’instar de sa grande sœur célébrée par Charles TRENET, la RN 6 était chaque année, avant l’arrivée de l’autoroute, synonyme de grand exode estival. Une migration conjuguant la popularisation de l’automobile et l’allongement de la durée des congés payés, qui partageait alors la France en deux : juillettistes ou aoûtiens, Peugeot ou Renault… Créant chaque été un long défilé s’étirant entre Paris et Menton, sur une route et des cœurs de ville, peu adaptés à recevoir un tel flux de visiteurs ! Une route mythique faisant la fortune des garages et restaurateurs qui ont fleuri ces années-là, synonyme aussi de bouchons monstres à jamais gravés dans les mémoires. L’été venu, les points noirs se multipliaient à travers l’Hexagone et certaines villes sont restées célèbres pour la patience qu’il fallait alors manifester dans leur traversée, à l’instar de Vierzon, Saint-André de Cubzac, Tournus, Nantua, Montélimar, Nogent-le-Rotrou, sans oublier Joigny bien sûr…
Le pire, c’était le jour de marché, autrefois à Joigny !
Il est tout juste 10 heures quand les premiers véhicules s’emparent du pont Saint-Nicolas, précédés d’une envolée de bécanes chevauchées par des vacanciers en partance, habillés pour certains, façon été 1936 ou à la mode sixties : « Vive les congés payés ! ». Un cri de ralliement qui à défaut de faire sauter les premiers bouchons, réchauffe les cœurs. « DS » en livrée bleue, Renault 10 au toit débordant de valises et malles en osier, Simca « Chambord » couleurs vanille fraise, Peugeot 403 break et sa remorque, Dauphine de la régie nationale, Aronde, Ami 8…, elles sont toutes là !
Briquées avec soin par leurs propriétaires, scintillantes sous le soleil, même si certaines ne peuvent masquer leur âge : ça crache, ça souffle, ça fume, mais ça roule ! Au croisement de l’avenue Gambetta, quelques gendarmes que n’aurait pas désavoué l’adjudant CRUCHOT, moustache, képi et sifflet réglementaires en bandoulière, tentent vainement de réguler la circulation dans un concert de klaxons. De quoi réveiller les souvenirs chez Dominique, qui avait une dizaine d’années à son arrivée à Joigny : « le pire, c’était le samedi, jour de marché, quand tu avais le chassé-croisé entre ceux qui partaient et les autres qui remontaient ! Fallait bien compter une demi-heure pour traverser le pont. Même après l’arrivée de l’autoroute, le « bordel » a continué longtemps car beaucoup de gens ne la prenaient pas, trop cher pour eux… ».
Ancien salarié du garage Fiat, aujourd’hui disparu, il se souvient : « les mecs, ils prenaient la route à Paris, le pied dedans, ils arrivaient à Joigny, la température qui montait et le joint de culasse qui pétait ! On les récupérait toutes… ».
Le périple d’un Nivernais roulant en Simca 1000 !
Poste radio, cage à canaris, bouées, cannes à pêche, valises en nombre…, la galerie de cette Peugeot 404 croule sous le poids des bagages, « une chance pour la belle-mère, il n’y avait plus de place pour elle », lance un rigolard de service. Même marque, même véhicule, mais en livrée noire officielle et pour cause : la voiture faisait partie du parc automobile élyséen à l’époque d’un certain Général, comme en témoigne la cocarde trônant sur la calandre. A l’arrière, un équipage insolite saluant la foule de façon très républicaine, composé des élus d’opposition auxerrois Sophie FEVRE et Mani CAMBEFORT ! De quoi peut-être faire naître des vocations et se forger un destin… ?
DALIDA serine à tout va « Bambino », certains roulent portières grandes ouvertes ou se rafraîchissent d’un coup d’éventail… Pour la climatisation embarquée, il faudra encore attendre quelques décennies ! « Dans Joigny à vélo, on dépasse les autos… » : le refrain de Joe DASSIN est de mise, mais revisité façon Maillotins ! Comme égaré, ce bus à plateforme de la RATP des années 50, avec à son bord tout un lot de joyeux voyageurs, s’est affranchi de son trajet habituel. Les habitués de la ligne 115 reliant la Porte des Lilas à Vincennes patienteront ! Parti à 6 heures du matin de Nevers, Alain POMMIER a mis trois heures pour relier la cité jovinienne à bord de sa vénérable Simca 1300. Vitesse de croisière : 50 km/h ! Habitué de ce type de manifestations et bien connu du milieu, il revient d’un périple de 1 800 km l’ayant conduit avec sa monture jusqu’à Biarritz en passant par la Normandie : « en retraite depuis huit ans, j’ai plaisir à revenir et rouler sur toutes ces petites routes empruntées alors… ». Une voiture « fiable » aux dires de son propriétaire, qui vient seulement de passer aux phares blancs après avoir remisé au placard les jaunes d’origine. Avec pour devise, « une voiture qui ne roule pas s’abime, une voiture qui roule, elle s’use mais ça lui fait le plus grand bien », le Nivernais n’a qu’un seul regret : « l’inconvénient avec le manque de ceintures, c’est que mon épouse ne veut jamais sortir avec moi ! » Insistant bien sur le terme employé, là où d’autres auraient évoqué le mot « avantage » !
Que de souvenirs et de nostalgie !
Cette année encore, ils étaient des dizaines de milliers à se presser sur les trottoirs pour admirer le long défilé et les différentes manifestations gravitant autour, deux jours durant. Les « Bouchons de Joigny » font aujourd’hui partie du patrimoine populaire, entraînant avec eux toute une part de nostalgie liée à l’ancienne RN6. Autant de « madeleines » de PROUST où chacun se remémore un voyage interminable vers la Méditerranée ou pour les moins fortunés restés à quai, le souvenir de se donner alors eux aussi l’illusion de « partir » rien qu’à regarder passer le long cortège… « Souvenirs, souvenirs, je vous retrouve en mon cœur et vous faites refleurir tous mes rêves de bonheur », comme le chantait Johnny à l’aube des années 60. C’était hier et ce sera demain…
Dominique BERNERD
Les épicuriens de l’Auxerrois en avaient fait l’une de leur adresse de référence il y a quelques années encore. Du temps de Jean-Paul BAUJARD, un chef atypique et autodidacte qui n’avait pas lésiné sur les moyens pour mettre les petits plats dans les grands pour hisser son établissement parmi les tables incontournables de ce secteur géographique. Et puis, il y eut la désastreuse pandémie inhérente à la COVID-19 qui mit fin à la belle aventure. Engendrant une longue fermeture de ce lieu si caractéristique avec son bâtiment aux couleurs ocres repérables de loin. Aujourd’hui, tel un Phénix, « Le Soleil d’Or » irise les repas des gourmands et gourmets, sous l’impulsion de son nouveau propriétaire et maître des fourneaux, Matthias DIAS GONCALVES…
MONTIGNY-LA-RESLE : Beaucoup se souviennent encore des fameuses et ponctuelles soirées spéciales déclinées autour de thèmes qui ne peuvent laisser un gastronome insensible, à base de foie gras, de truffes, voire de fromages où il était proposé aux convives de se sustenter d’un repas complet autour d’une vingtaine de variétés de fromages, des plus crémeux aux plus affinés, avec en corollaire l’accompagnement des vins du terroir, blanc et rouge, appropriés pour que les saveurs des pâtes molles ou plus élaborées soient les plus subtiles en bouche !
Heureux, Jean-Paul BAUJARD, dont on salue la mémoire pour ces coups de génie imaginatifs, qui permirent aux férus de la bonne chère de vivre d’intenses émotions culinaires en dégustant des recettes issues de sa créativité, très féconde.
Des initiatives payantes qui positionnèrent durant un temps long l’établissement de la petite localité, située entre Auxerre et Saint-Florentin, parmi les bonnes maisons à biffer régulièrement sur son agenda du samedi soir ou du dimanche midi ; mais aussi des autres jours de la semaine, car profitant du flux constant de la circulation sur cette RN 77, très piégeuse avec ses multiples radars à répétition qui empêchent l’automobiliste de rouler sereinement en ne levant jamais ou presque le nez du compteur indiquant la vitesse ! Mais, ceci est une autre histoire qui frise, on l’aura compris, pour les habitués du trajet Auxerre-Troyes, l’aberration…
Une éclipse et de nouveau le zénith !
Ressuscité depuis plusieurs mois – normal quand on représente l’astre diurne et toutes ses valeurs en termes de symboles ! -, « Le Soleil d’Or » a donc rouvert ses portes, après la terrible période de la COVID-19 qui aura vu bon nombre de maisons hôtelières et restaurants déposer le bilan dans l’Hexagone, avec des intentions louables et belles ambitions. On connaissait la réputation de l’endroit, jadis, pour sa cuisine généreuse, goûteuse, originale, intense au niveau gustatif, et la chaleur de son accueil ; on pourrait dire après coup et l’avoir testé il y a une quinzaine de jours que rien, mais absolument rien, n’a changé sur la raison d’être et la philosophie de cet établissement. Un soleil toujours à son zénith qui a oublié cette éclipse passagère où les observateurs s’inquiétèrent qu’il n’y ait pas un jour un repreneur…
On doit ce retour au beau fixe au chef, Matthias DIAS GONCALVES et à sa jeune épouse, en salle, aux côtés de plusieurs personnes. Un chef qui exerce dans la filière depuis un septennat, titulaire des diplômes requis (BEP et Bac pro cuisine) qui a su aussi peaufiner son savoir-faire en agrémentant ce cursus d’une mention complémentaire « dessert » de restaurant et d’un CAP de pâtisserie ! Un pédigrée de bon aloi qui aura permis au garçon – il est l’un des enfants de Fernando DIAS GONCALVES, édile d’Aillant-sur-Tholon et dirigeant de la société de métallerie, TPMS et de son épouse, Nathalie, dirigeante du superbe complexe du Château de Percey, non loin de Saint-Florentin – qui lui aura permis de se perfectionner au travers de multiples expériences professionnelles dans le secteur des métiers de bouche, via la pâtisserie en boutique, en qualité de chef de partie pâtisserie et second de cuisine…
Ici, le burger vaut le détour par son originalité !
L’objectif est clair : positionner l’établissement recommandé par le « Gault et Millau » parmi les bistronomiques sympathiques de la région, offrant une carte variée et harmonieuse de belle facture, grâce à des combinaisons culinaires se traduisant par des mets soigneusement élaborés avec des produits locaux, accentuant les saveurs exquises et originales.
Testés le jour de la visite, le carpaccio de tomate du Jardin de Laborde (une référence en termes de production à fréquenter aux abords d’Auxerre) agrémenté de sa burrata de fromages de Thomas fumé maison ou ses délicieux œufs en meurette nageant dans une sauce onctueuse (la star de la cuisine bourguignonne à ne jamais négliger dans l’assiette !) en guise d’entrée offrirent déjà un bon aperçu des réjouissances qui attendaient les convives.
La suite fut du même acabit côté satisfaction avec le choix sur la carte entre un râble de lapin cuisiné aux abricots servi avec son risotto de céleri (il est plutôt rare désormais de manger du lapin dans les restaurants traditionnels), l’omble de fontaine bio de Criesnon (il faut visiter l’endroit que les amateurs de truites connaissent bien pas très loin d’Accolay) avec son tian de légumes de jardin, toujours fournis par l’établissement de Laborde géré par Xavier CHAVEY, mais aussi des burgers !
Cela pourrait surprendre que ce plat aux origines américaines pas nécessairement synonyme de qualité gastronomique et riche en calories soit proposé là à cet instant, mais attention, il y a burgers et burgers !
Tous les goûts et tous les budgets sur la carte des vins
Ici, Matthias DIAS GONCALVES joue dans la nuance. Et les ingrédients qu’il glisse entre les deux tranches de ce pain si caractéristique ! La première mouture est proposée à base de volaille – un suprême mariné au thym et citron, agrémenté d’une crème de curry, avec guacamole et légumes grillés - ; la seconde garantit davantage d’originalité au palais, avec son tataki de thon, sa crème de curry (un tantinet exotique) et sa base de légumes grillés et guacamole identique à la version précédente. Un véritable régal, selon les commentaires satisfaits des clients qui ont dégusté ce plat !
Côté desserts, on n’est pas déçus non plus par ce qui se présente au fond de l’assiette. Après avoir tenté le trio de fromages locaux, affinés et goûteux. Le choix des gourmandises oscille entre la panna cotta aux fruits rouges – décidément, ils proviennent toujours du Jardin de Laborde ! -, les profiteroles mêlant agréablement cassis et chocolat ou la crème brulée vanille accompagnée de sa fève de Tonka. Un classique !
Pour les boissons, la carte des vins est bien fournie avec ses chablis premier cru ou grands crus (très belle gamme représentative de la production vineuse locale), des bourgognes blancs alentours, Pouilly-fumé, Saint-Véran, Viré ou Chassagne-Montrachet ; les rouges n’ont pas à pâlir au niveau du choix avec du Mercurey, Rully, Fixin, Haute Côte de Beaune et naturellement la palette des crus du terroir, entre Irancy et Chitry, Epineuil et Coulanges sans omettre des côtes d’Auxerre et de Saint-Jacques. Bref, il y en pour tous les goûts et les budgets, sans oublier la carte de champagnes !
Bon, redécouvrir « Le Soleil d’Or » avec un chef qui aspire à vous faire voyager à travers ses menus élaborés à base de produits made in Yonne, c’est sans doute la première bonne nouvelle gastronomique de la rentrée ! A fréquenter sans modération, pour les petits et gros appétits !
En savoir plus :
Le Soleil d’Or
3 Route d’Auxerre
89 MONTIGNY-LA-RESLE
Tel : 03.73.53.09.10.
Mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Menus de 28 à 40 euros. Carte.
Ouverture :
Les lundi, mardi, jeudi, vendredi et samedi : 12h00 à 13h30 / 19h30 à 21h00
Le dimanche de 12h00 à 13h30
Thierry BRET