Si elle n’existait pas, il serait impérieux de la créer, la structure associative répondant à l’appellation significative de « TRIODARTS » ! Une entité polymorphe dans ses orientations culturelles, multiples et variées, selon les appétences de sa responsable, une Nadia FENNIRI, toujours en quête de talents nouveaux et confirmés pour faire vivre la scène artistique dans ce secteur excentré, coincé entre Canal du Nivernais et Yonne. On s’en est aperçu ce dimanche encore avec le triomphe fait à l’humoriste Alexandre PESLE…
CHATEL-CENSOIR : La salle des fêtes locale ne paie peut-être pas de mine, vue de l’extérieur, mais qu’importe le contenant ! C’est surtout le contenu qui primait en cette très chaude journée dominicale, mettant en vedette la réception sur l’estrade de ce bâtiment un peu daté du comédien et humoriste, Alexandre PESLE (les NULS, les « Guignols de l’Info »), en représentation unique dans l’Yonne pour son « Pesle tacle » !
Le mérite en revient à une structure associative dite de proximité : « TRIODARTS ». Elle ne fut pas seule à accomplir ce prodige, faire venir une pointure de l’humour national en zone rurale. La municipalité a soutenu l’initiative de même que certains acteurs économiques du cru. Grand bien leur fasse ! La salle des fêtes était comble ; les spectateurs de ce one-man-show de bel aloi n’ont nullement regretté leur déplacement ; quant au contact avec l’artiste, il fut généreux et convivial à l’issue de cette prestation scénique d’une performance solide.
Un succès de plus à l'actif de TRIODARTS…
Au terme de ce show (chaud car l’artiste ruisselait à grosses gouttes après plus de cent-vingt minutes sur scène à se démener comme un beau diable et un trublion du verbe !), le public put disserter librement, le verre à la main, avec l’auteur de ces scénettes d’une franche véracité (parfois férocité). Se moquant de situations les plus cocasses qui forgent notre société.
Au four et au moulin, Nadia FENNIRI en profita pour présenter à l’assistance David BONHOMME, président d’honneur de TRIODARTS ; ce dernier prit la parole afin de remercier l’ensemble des spectateurs venus des quatre horizons du département pour assister à cette représentation unique, servant de clôture au Festival de l’Humour en zone rurale, dont on célébrait la seconde édition. La première avait pour parrain l’année dernière SMAIN.
La séquence d’affiches dédicacées par l’artiste s’organisa à l’intérieur de la salle des fêtes : le soleil dardait trop fort de ses rayons ce milieu d’après-midi dominical qui restera dans les annales pour la structure, prête à vivre de nouvelles aventures culturelles…
Thierry BRET
Une minute, à peine. Pas une seconde de plus n’est autorisée pour se rejoindre dans les airs à plus de 4 000 mètres d’altitude afin d’y assurer d’étranges chorégraphies. Des figures précises, maintes fois répétées au sol avant l’embarcation dans l’un des avions aux silhouettes si caractéristique, décollant de l’aérodrome de Chéu. « Paris Jump » a réussi son pari : réunir 150 parachutistes internationaux pour un évènement d’exception qui se joue en deux actes…
CHEU : « Fais comme l’oiseau », interprétait Michel FUGAIN et son BIG BAZAR en 1972. Des paroles porteuses de liberté qui ont sans doute séduit les adeptes de l’une des disciplines sportives les plus perchées, question altitude : le parachutisme en vol relatif.
Une discipline que les Icaunais ont la chance de pouvoir pratiquer et découvrir de manière régulière en saison, notamment avec la complicité experte de « Paris Jump », l’une des structures associatives les plus en vue dans l’Hexagone avec ses figures marquantes : l’excellente Manue NICOLS ou l’inoxydable, Paul GRISONI, notre « Polo » international. Ce dernier est encore à l’origine avec ses comparses de ce superbe rendez-vous concocté lors de ce long week-end de la Pentecôte, gorgé de soleil.
Un rassemblement annuel qui, à l’instar d’une pièce de théâtre classique, se joue en deux actes. Le premier, ce week-end ; le second du 01er au 04 juin au même endroit. Une aubaine pour celles et ceux qui s’adonnent à ce sport nécessitant physique et concentration, une chance pour celles et ceux qui aiment voir évoluer dans le ciel de l’Yonne ces « papillons » de couleur, formant moult figures géométriques en grappe, au-dessus de leurs têtes.
90 000 sauts pour cinq des meilleurs spécialistes de la discipline !
Depuis samedi, sur l’aérodrome proche de Saint-Florentin, Chinois, Russes, Américains, Slovaques, Irlandais, Néerlandais, Britanniques…et Français (cocorico !) organisent des sauts en vol relatif à partir de plusieurs avions. Ces sportifs de haute volée ne sont pas venus seuls : ils sont accompagnés de leurs coaches de référence internationale. Parmi les acteurs de ces adeptes de la chute libre, on notait la présence de l’Anglais Milko HOPKINSON, du Néerlandais Angelo DECLERC, des Français Patrick PASSE, Nicolas DAVID et de notre « Polo » GRISONI, frétillant comme aux plus beaux jours à l’idée de remettre le couvert tout là-haut ! Ces cinq-là possèdent à leur actif un sacré palmarès avec plus de 90 000 sauts !
Côté équipement, deux avions bimoteurs d’une capacité de vingt places chacun assuraient les nombreuses rotations dans un ciel azuréen : ils sont venus renforcer les possibilités d’embarquement offertes par le Pilatus de dix places, basé d’ordinaire sur l’aérodrome icaunais.
Un nouveau rendez-vous du 01er au 04 juin dans l’Yonne…
La sécurité des vols, au top, était assurée par les équipes de Paris Jump en bonne harmonie avec les usagers de l’aérodrome. On notera la présence de quelques élèves du club icaunais ainsi que plusieurs tandems venus profiter du beau temps et des moyens aériens pour progresser et découvrir ainsi les joies incomparables de la chute libre.
La spécificité d'un des deux gros porteurs étant justement, via sa porte arrière, d’offrir l’opportunité aux parachutistes de se lancer dans le vide en courant... Sensations garanties et poussées d’adrénaline évidentes !
On a hâte de découvrir la deuxième étape de ce challenge international de très belle facture. Rendez-vous est donc pris dès la semaine prochaine à Saint-Florentin où un bimoteur et le Pilatus du centre de Chéu seront à disposition pour que les compétiteurs internationaux se livrent dans les airs à leurs étranges et oniriques chorégraphies.
Précisons enfin, afin d’être tout à fait complet, que les champions du monde Martial FERRE, Polo GRISONI et Nicolas DAVID organiseront un autre évènement international un peu plus tard dans la saison, appelé le « Power Flower » - tiens, tiens, presque une réminiscence de la période hippie dans l’appellation ! – qui devrait rassembler une trentaine de représentants de cette fine fleur des parachutistes internationaux qui exercent leurs talents sur le circuit mondial.
Soit au total, plus de 300 personnes qui auront fréquenté ainsi ces deux évènements annuels… « Paris Jump », toujours au firmament, en fait !
Thierry BRET
Une honte. Une de plus, me direz-vous, en ce bas monde, vraiment consternant devant autant d’aberrations et d’absurdités. Pernicieuse, sournoise, moins médiatique que d’autres, presque discrète mais tellement réelle pour près de quinze millions de nos compatriotes qui y sont confrontés dans leur quotidien. Comment croire qu’au XXIème siècle, à l’heure de l’intelligence artificielle, des réseaux sociaux superfétatoires et des mondes virtuels, des femmes, des enfants et des hommes peinent encore à se loger convenablement dans ce pays qu’est la France, la sixième puissance mondiale, selon les spécialistes ?
On ne sait quoi répondre devant cette ignominie, cette injustice de l’existence qui ne concerne pas uniquement les déshérités de la vie, les immigrés, les chômeurs, les SDF, celles et ceux qui sont privés des droits les plus élémentaires, et qui se retrouvent sans le sou dans la rue. A la recherche de leurs illusions perdues et du retour à leur dignité ?
La France des mal-logés est à nos portes. A côté de nous, tout de près nous, peut-être même dans notre voisinage, dans notre quartier, dans notre village : il suffit de toquer par curiosité et on vous ouvrira pour montrer l’insondable, le misérabilisme, l’irrespectueux, l’improbable, la souffrance…Et pourtant, ce n’est pas une fiction : cela existe véritablement !
Ne pas pouvoir se loger, les promesses de l’an 2000 ?
Se plonger dans le très volumineux rapport de la Fondation Abbé-Pierre, publié le 01er février dernier comme à chaque rendez-vous annuel, est en soi très révélateur de la situation exacte sur le terrain.
Alors que l’homme envoie des télescopes géants photographier aux confins de l’espace afin de mieux les percevoir les origines de la vie via des nébuleuses ; alors que des milliards de dollars et d’euros sont dépensés chaque jour aux quatre coins de la planète pour financer on ne sait quels projets pharaoniques clinquants et surfaits, dans des domaines parfois sans aucun intérêt au niveau vital ; alors que l’humanité toute entière se réarme à grands renforts d’enveloppes budgétaires en très nette progression, – malheureusement ô combien nécessaire – pour contrecarrer pendant qu’il en est encore temps les velléités expansionnistes et belliqueuses irréfléchies d’autocrates sans foi ni loi ; des femmes, des enfants, des hommes ne possèdent même pas de toit pour se loger dans un soupçon de confort.
C’est donc cela le monde moderne et le progrès que l’on nous promettait tant, jadis avant de vivre le cap du « sublime » an 2000 ?!
Une honte, vous dis-je. Renforcer depuis bientôt trois ans avec la série de vagues successives de crises en tout genre qui est venue s’abattre sur le globe, et plus particulièrement sur les rivages de l’Europe, vieux continent à la dérive sur bien des sujets, risée des autocraties.
De sanitaire, la crise est devenue économique, de confiance, de poussée inflationniste, de spéculation à outrance – c’est bien connu tous les maux qui nous frappent à l’heure actuelle sont imputables à l’Ukraine !-, financière, dans l’emploi – demandez aux seniors de ce pays, âgés de 50 à 65 ans s’ils sont encore désirés par les entreprises et employables sur le marché ! -, éducative, civique, sociale, de « dé-civilisation » !
15 millions d’exclus des logements confortables et viables…
La crise, elle l’est aussi dans l’immobilier. Le 28ème rapport de la docte fondation faisant référence à l’homme de l’hiver 54 – le saint homme ! - est accablant et pointe du doigt toutes les carences de ce pays, noyé dans la paperasserie administrative – mais où est donc cette politique de dématérialisation assouplie dont on nous vantait tant les mérites puisque le moindre dossier à constituer requiert toujours autant de documents inutiles à remplir et davantage de lenteur dans leur traitement ! – et le laxisme à tous les étages qui caractérise tant la technocratie franchouillarde de certains « ronds de cuir », représentant le service public que nos impôts financent !
Aujourd’hui, ce sont au bas mot pas moins de 15 millions de personnes qui sont directement touchées par les problématiques du mal-logement dans l’Hexagone ! Dont 4,1 millions vivent une situation épouvantable, un million d’entre elles étant même privées de logement personnel.
Les chiffres sont vérifiables : ils émanent de la Fondation elle-même et de l’INSEE qui réalise chaque année une enquête nationale sur le logement.
Des chiffres, vous en voulez ? En voici d’autres, tous aussi indigestes pour nos bonnes consciences de nantis que nous sommes.
Cent mille personnes vivent en habitation dite de fortune en France. 643 000 individus sont même hébergés chez des tierces personnes de manière très contrainte. Sans oublier que 25 000 autres logent dans des hôtels à la classification parfois douteuse.
Et parmi, ces exclus d’un logement viable – se loger reste l’un des sacro-saints fondements de l’analyse économique d’un pays avec se nourrir et se vêtir -, il y a énormément de femmes, isolées, en situation monoparentale, au bord de la rupture…
3,5 millions de personnes sans chauffage et eau chaude !
Si les mal-logés sont de plus en plus nombreux en France – rien ne semble stopper le phénomène -, 4,2 millions de personnes vivent en situation de surpeuplement dans les habitats qui les accueillent. C’est-à-dire qu’il manque significativement une pièce à vivre par rapport à la norme d’occupation. Ce qui, outre l’inconfort, peut entraîner une recrudescence de tensions familiales dans bien des cas.
Autre donnée importante : le nombre de personnes en situation d’impayés de loyers. Locataires de surcroît, elles seraient plus d’1,2 million en France à ne plus pouvoir payer les charges et les loyers – au grand dam des propriétaires, évidemment – s’exposant ainsi à une procédure d’expulsion locative, avec les beaux jours qui reviennent en vertu du respect de la législation.
Le nombre de propriétaires occupants qui vivent dans des copropriétés en sérieuses difficultés s’élève, quant à lui, à 1 123 000 personnes.
Evoquons aussi, les précaires de l’énergie. Celles et ceux de nos compatriotes qui se seront passés volontairement de chauffage, voire d’eau chaude, au cours de l’hiver, afin de pouvoir subsister : 3,558 millions de personnes ! Des foyers en activité professionnelle mais appauvris par la flambée des loyers, notamment dans le parc privé, qualifiée parfois « d’insoutenable » par ceux qui la subissent.
Précisons pour être tout à fait complet sur cette analyse, que 5,7 millions de nos concitoyens consacrent plus de 35 % de leurs revenus à leurs dépenses de logement. Cela leur laisse, dans le meilleur des cas, un revenu inférieur à 65 % du seuil de pauvreté, soit 650 euros par mois et par unité de consommation.
La hausse exponentielle de l’inflation n’arrange rien – soit 6,7 % depuis le début de l’année en moyenne – plaçant ainsi les plus vulnérables dans une position de très grande fragilité.
Changer de cap en impulsant une vraie politique du logement…
Seule note optimiste dans cet édifiant rapport de plusieurs centaines de pages : le confort sanitaire de base qui s’améliore en France – c’est bien le seul ! – puisque se situant à 99 % ! Il correspond au nombre de logements qui disposent désormais d’eau courante, de chauffage et de sanitaires à l’intérieur de l’habitat. Bon, il reste tout de même 1 % de logements dans le pays qui ne possèdent pas tous ces accessoires, synonymes de « grand luxe » il va de soi !
La Fondation Abbé-Pierre est on ne peut plus claire quant à l’action de l’Etat : il est grand temps de changer de cap et impulser une véritable politique du logement en France, à travers une vraie remobilisation générale de tous les acteurs concernés.
Ce qui est loin d’être le cas, aujourd’hui. On peut d’ores et déjà craindre que la lecture du futur rapport édité en 2024 ne soit aussi désolante que celle qui nous a été offerte cette année. Ainsi va la vie et pourvu que cela dure !
Thierry BRET
Quatorze récompenses d’or et d’argent. Ni plus, ni moins ! Suffisamment pour attirer les regards expérimentés des suiveurs du fameux Concours Général Agricole, évènement annuel mettant en scène la fine fleur des producteurs et entrepreneurs du territoire hexagonal côté produits. Qu’ils soient liquides ou solides mais toujours alimentaires ! C’est le nombre de médailles que la fratrie DAMPT – une longue lignée de vignerons que l’on ne présente plus dans le sérail ! – a obtenu lors de la dernière édition accueillie en marge du Salon international de Paris. Mieux qu’un célèbre judoka !
AUXERRE: Et un, et deux, et trois diplômes remis de manière systématique par le président de la Chambre départementale d’Agriculture, Arnaud DELESTRE, à l’heureux récipiendaire, Eric DAMPT. A lui et à sa souriante épouse, devrait-on dire, puisque les deux représentants de cette institution viticole ancestrale dans le paysage bourguignon furent quasiment les premiers à être récompensés lors de la cérémonie du Concours Général Agricole (CGA), concoctée par la préfecture de l’Yonne, le Département et la chambre consulaire.
Machinalement, Arnaud DELESTRE a poursuivi son geste, celui de la distribution de « bons points », ce qui fera esquisser un sourire à Pauline GIRARDOT, secrétaire générale de la préfecture et sous-préfète d’arrondissement de l’Auxerrois. Car, in fine, ce ne sont pas trois récompenses qui sont tombées dans l’escarcelle de la fameuse maison vigneronne, sise à Collan, mais bel et bien quatorze distinctions honorifiques, qui viennent compléter ce glorieux palmarès. Le temps de la photographie, et la suite de cette célébration des meilleurs produits agricoles/viticoles du terroir de continuer dans le cadre très appréciable du cellier de la préfecture, à l’acoustique si particulière.
Battre le record de titres dès 2024 ?
Heureux de ramener autant de diplômes dans sa besace, le couple DAMPT sera longuement applaudi par une assistance de connaisseurs et de professionnels. Il est vrai que l’on ne présente plus le domaine. Constitué au tout début des années 80 par le père de la fratrie (Eric, Emmanuel, Hervé), Bernard DAMPT. Une famille de vignerons qui en connaît un rayon dans l’art de l’élevage et de la vinification !
Il suffit de tâter sous le palais ce chablis premier cru Fourchaume 2021 – médaille d’or -qui aura subjugué le jury parisien du Concours Général Agricole – un évènement incorporé au programme du Salon international de l’Agriculture de Paris – pour apprécier le travail réalisé depuis des lustres par cette famille qui collectionne les titres de gloire chaque année.
D’ailleurs, en aparté, Eric confie que l’année dernière, onze distinctions furent ramenées de la capitale à l’issue de ce fameux concours, le seul et unique placé sous le contrôle de l’Etat. Et ce, depuis 1870 !
Bref, on ne change donc pas une formule qui gagne chez les DAMPT ! Reste à savoir désormais, s’ils battront le nouveau record de titres et récompenses dès le concours 2024 ! En tout cas, la famille s’y emploiera !
Thierry BRET
Deux cents grands patrons de multinationales étaient réunis il y a quelques jours au château de Versailles pour la sixième édition de « Choose France », marquée par un montant record de 13 milliards d'euros d'investissements annoncés. Un sommet ayant pour thème : «investir pour un avenir durable». C’était l’occasion de nouvelles annonces d’investissements et de création d’emplois sur l’ensemble du territoire», avait fait savoir le palais présidentiel.
TRIBUNE : Après avoir accueilli 400 acteurs du monde de l'industrie à l'Elysée pour détailler les grandes lignes de la loi « industrie verte » et une visite à Dunkerque pour indiquer l'implantation d'usines dans la région, Emmanuel MACRON a poursuivi sa séquence « ré-industrialisation » avec la sixième édition du sommet « Choose France » le 15 mai à Versailles. Objectif: décrocher de nouveaux investissements étrangers dans l'Hexagone.
La France compte 16 800 entreprises étrangères sur son sol. Elle est le pays le plus attractif d’Europe avec 1 259 nouveaux projets d’investissements recensés en 2022 (+ 3 % par rapport à 2021). Ce record historique est significatif d’une politique économique volontariste d’attractivité et de ré-industrialisation menée par le président de la République depuis 2017.
Une brochette d’acteurs économiques reconnus était donc présente au château de Versailles. On cite Robert IGER, directeur général du Walt Disney Company, Nicolas DUFOURCQ, directeur général de Bpifrance, Yasir Al-RUMAYYAN, gouverneur du Fonds public d’investissement d’Arabie Saoudite, ou encore Mansoor bin EBRAHIM AL-MAHMOUD, directeur général du Qatar Investment Authority. On note au passage, des investisseurs reconnus uniquement pour leur puissance financière et non pour leur qualité dans l’industrie et les services… Va-t-on encore se soumettre aux dictats des grands argentiers ?
Un florilège de projets importants annoncé…
Ces investissements doivent redonner une indépendance industrielle à la France. Une parfaite illustration : l’implantation d’une usine de production de panneaux photovoltaïques à Sarreguemines, en Moselle. Pour le ministre de l’Industrie Roland LESCURE, cet investissement d’une valeur de 700 millions d’euros doit représenter 1 700 emplois : « Pendant des années, on a subventionné des panneaux photovoltaïques qui étaient faits au bout du monde, là on va avoir des produits made in France». L'usine de production de cellules photovoltaïques doit entrer en service en 2025 et disposer d'une capacité de cinq gigawatts à terme.
Le plus gros des projets annoncés cette année a d'ores et déjà été dévoilé par Emmanuel MACRON lors d'un récent déplacement à Dunkerque : 5,2 milliards d'euros pour une gigafactory de batteries de nouvelle génération du taïwanais Prologium, avec 3 000 emplois à la clé. Dans la même ville, le chinois XTC construira avec le français Orano une usine de composants et de recyclage de batteries pour 1,5 milliard d'euros. Mais, où est l’indépendance industrielle ?
L'exécutif mettra aussi en exergue des mesures contenues dans le projet de loi « Industrie verte » qui sera présenté en conseil des ministres, comme l'accélération des procédures d'autorisation pour les implantations de sites industriels ou la préparation de cinquante sites clés en main pré-aménagés. Nos généreux investisseurs sont-ils intéressés par le coûteux tapis rouge déroulé par nos gouvernants ?
Parmi les autres projets, le géant suédois de l'ameublement Ikea annonce 906 millions d'euros d'investissements en France d'ici 2026, dont la création d'un centre logistique près de Toulouse. Dans le secteur pharmaceutique, Pfizer injecte, comme l'an passé, 500 millions d'euros supplémentaires. L'américain explique dans un communiqué que grâce à ce nouvel investissement, il va « renforcer les capacités en matière d'essais cliniques en oncologie et de recherche traditionnelle ». A qui va profiter les découvertes ?
De son côté, le britannique GSK annonce 240 millions d’investissements sur trois sites de production à Évreux, Mayenne et Saint-Amand-les-Eaux, et plus de 150 millions pour la R & D (Recherche & Développement). Au total, les 28 projets annoncés devraient permettre la création de 8 000 emplois.
Les investissements présentés dans le cadre de « Choose France » ne représentent toutefois qu'une petite part des investissements directs étrangers (IDE) réalisés chaque année dans l'Hexagone. Selon l'agence Business France, 1 725 projets à capitaux majoritairement étrangers se sont implantés sur le territoire l'an dernier.
L’arbre « effet d’annonces » cache- t-il la forêt des « effets pervers » ?
La France est très attractive, en témoigne cette pluie de milliards investis et ces milliers de créations d’emploi à la clef ! Bien entendu, il faut attendre la réalisation concrète de tous ces projets mais l’histoire montre que depuis de nombreuses années les projets aboutissent.
Cependant, on est en droit de se demander pourquoi nos grandes entreprises continuent à se développer prioritairement hors de France, pourquoi elles n’interviennent pas dans les projets de ré-industrialisation nationale, pourquoi l’Etat Français ne favorise-t-il pas nos entreprises en jouant la carte d’un protectionnisme à l’américaine ? Les 5 285 multinationales françaises représentent plus de 45 200 filiales hors de France pour 2 368 milliards de chiffre d’affaires consolidé ! De facto, la double peine : moins de PIB pour la France et aggravation du déficit commercial par les importations provoquées !
Les multinationales françaises privilégient clairement l’implantation dans les pays étrangers aux dépens de la production en France et des exportations, à l’inverse des multinationales allemandes. Les implantations à l’étranger ont démontré l’amélioration de la productivité et conforté les actionnaires dans la perception des dividendes. Les coûts salariaux, les tentions sociales, un « Droit du travail » hypertrophié, les contraintes technocratiques imposés par l’Europe et surtout une fiscalité assez lourde ont irrémédiablement scellé le divorce entre nos grandes entreprises et l’Etat Français.
Mais, d’autres questions légitimes se posent : nos « gentils » investisseurs étrangers vont-ils rapatrier l’essentiel des bénéfices hors de France ? Quid des transferts technologiques de la France vers l’étranger ? Quid de la nationalité des équipes dirigeantes ? En cas de problème, quel avenir pour les sociétés françaises devenues des filiales étrangères ? En cas de liquidation des sociétés, exigeons-nous le remboursement de toutes les aides financières accordées ?
Si nous étions « mauvaise langue », nous pourrions nous demander si cette politique ne couvre pas une stratégie plus manichéenne. En effet, les intérêts financiers des multinationales profitent directement aux grands stratèges de la haute finance, comme la Banque Rothschild. N’existe-t-il pas une corrélation qui permettrait de supposer que notre Président ne prépare pas son avenir ? Mais nous ne le dirons pas…
A Versailles, la fête a eu lieu ! On peut aussi légitimement penser que ces grands patrons ne paieront pas les 2 700 euros requis pour assister à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de 2024, puisqu’ils seront nécessairement invités…
Jean-Paul ALLOU