Une nouvelle édition des « Bouchons de Joigny » aura lieu les samedi 31 août et dimanche 01er septembre 2024. En 2023, rappelons que 30 000 visiteurs s’étaient rassemblés dans la cité maillotine au cours du week-end ! Un record. Pourrait-il être battu d’ici quelques jours ?
JOIGNY : Cette année encore, 130 bénévoles sont mobilisés. Joigny est située sur l’ex-RN6. Avant la construction de l’autoroute du Soleil, chaque week-end de départs en vacances, un bouchon se formait inévitablement sur le pont Saint-Nicolas, dans les deux sens de circulation.
Le club « Les Vieilles Coquilles Icaunaises » organise, en collaboration avec l’Office de Tourisme de Joigny et du Jovinie et la Ville de Joigny, cette reconstitution dans l’authenticité de l’époque avec tous les véhicules d’avant 1969. Un habillement correspondant est très souhaité !
Pour ce week-end exceptionnel, Joigny replonge dans les années 1960 avec un programme des plus copieux.
Le voici : samedi 31 août 2024, à partir de 18h et jusqu’à 22h, au Marché couvert le salon « Rétro & mode pin-up » avec de nombreux stands.
A 19h, initiation et démonstration de « lindy up » (danse). A 20h30, blind-test sur le thème des années 1980 ;
A partir de 20h au parc du Chapeau (rue des Sœurs Lecoq) : soirée sixties avec le Dj El FOURBOS et les groupes « The Mermaids » et « Monokini ». Buvette et restauration sur place. Venez fouler la piste de danse au son des années 1950 et 1960 ! Sur un air salvateur de nostalgie !
Communiqué de presse de la Ville de Joigny
Les arts de la rue étaient en fête ce week-end à Auxerre. Un évènement artistique dont le succès va grandissant au fil des années. Il est désormais bien ancré dans le calendrier des festivités estivales de la ville. L’édition 2024 aura enchanté une nouvelle fois les festivaliers trois jours durant, avec la présence de vingt compagnies différentes pour une cinquantaine de représentations, mêlant arts du cirque, poésie, fantastique et comédie. Autant d’étoiles sur la piste que dans les yeux des spectateurs, petits ou grands…
AUXERRE : En ce début de samedi après-midi, une étrange machine remonte la rue de Paris, mi chauve-souris, mi bateau à voile, entrainant dans son sillage passants et curieux. A son bord, cinq intrépides navigateurs à la fois jongleurs, clowns et acrobates, pour un hommage burlesque et fantastique aux frères WRIGHT, célèbres pionniers américains de l’aviation, qui en 1903, réussirent pour la première fois à faire s’envoler un aéronef motorisé.
De très curieuses religieuses…
Malgré tous leurs efforts, leur « Objet Non Volant Identifié », baptisé « Station 1903 » ne décollera pas. Mais qu’importe, l’imagination fera le reste ! Tout juste le temps de rejoindre le parking Saint-Pierre où, à l’ombre de l’église éponyme, débute un concert de charité avec en guest-stars, « John et les Nonnes », excusez du peu !
Alias Père Jean, accompagné de Sœur Marie-Bergamote et de la Mère supérieure, venus récupérer des fonds pour restaurer la statue emblème de leur couvent Sainte-Marjolaine. Un récital caritatif qui s’éloigne bien vite du sacré pour virer au burlesque dans un registre des plus humoristiques : « donnez tout mon Père, ça vous soulagera, on a toujours du mal à se vider la bourse ! », laissant bien vite la place à l’imprévu.
Avec, pour recueillir les précieux deniers, le premier tronc sans contact de l’histoire, on n’arrête pas le progrès ! Dons versés directement à partir de son smartphone via l’application « Donnez, Dieu vous le rendra ». Comme un petit air de « Télétronc » !
Naissance de vocations pour la peinture
A deux pas de là, dans la cour de l’école Jean-Zay, rue du Pont, place aux arts circassiens autour de « 128 kilos de mélèze », ou comment, en un subtil équilibre, s’affranchir du poids des poutres pour bâtir une pyramide éphémère autorisant toutes les figures acrobatiques. Ça tangue un peu parfois, ça tremble, mais ça tient !
Dans son costume immaculé, visage impénétrable, « Blanco » attend sur les quais, assis sur la scène improvisée. Autour de lui, des peintures de toutes les couleurs. Un premier coup de pinceau furtif et timide et c’est parti !
Les enfants se sont emparés du matériel mis à disposition et profitant de la passivité complice de l’artiste, mettront peu de temps pour transformer le clown blanc en un Arlequin multicolore, repeint de la tête aux pieds ! Un happening haut en couleurs qui a peut-être fait naître des vocations ? Picasso ou Ripolin ? C’est au choix !
Une parenthèse lumineuse pour finir…
Désir de tout raconter, de tout écrire, mais la place est limitée et il faut faire un choix… Comment ne pas évoquer ce « Voyage au bout du lit », qualifié de « plus lent au monde » où la vitesse se mesurerait en secondes par mètre ?
Un lit de plus de 430 kg fait de bois et de musique servant à la fois de scène et de perchoir aux trois troubadours musiciens déambulant dans les ruelles du centre-ville en une bulle de douceur propice à l’apaisement. Sur un tempo que n’aurait pas renié le regretté Pierre BAROUH ou l’ami Pierre VASSILIU, le voyage se fait rêve et les paroles transportent, « laissez glisser, laissez couler, laissez tomber… ».
Comment ne pas parler de Mariano et de son univers « bullaire », italien d’origine, passé maître depuis 27 ans dans la création et le « domptage » de bulles de savon géantes ? Moment de magie au pied de la cathédrale, où sur un air de tango, s’envolent dans les cieux auxerrois des œuvres éphémères aux couleurs irisées. « Voulez-vous encore…? ».
Oh que oui ! Le public est conquis et en redemande, réservant un triomphe au maestro. Comment ne pas terminer ce petit florilège par un hommage à « l’underclouds Compagnie » ? Né de l’imaginaire du sculpteur Ulysse LACOSTE, un anneau de métal géant tourne sur son axe en une ronde aux accents d’infini. Se jouant de la gravité en une chorégraphie mêlant rotation, équilibre et figures acrobatiques, un couple de funambules y danse un ballet tout en sérénité. Une parenthèse lumineuse en cette fin d’après-midi dominicale, amplifiée par la majesté du parvis de l’abbaye Saint-Germain… Bravissimo, merci et clap de fin !
Dominique BERNERD
La grâce. Dans l’attitude. L’incarnation. La gestuelle. La voix. Celle-ci est bien posée. Elle est forte, avec des intonations puissantes par moment, afin d’amplifier les instants de solennité et d’émotion qui découlent de la lecture de ces textes. Ils sont d’une grande richesse historique. L’œuvre de la poétesse auxerroise, Marie NOEL. Pas qu’une plume de poète d’ailleurs, quand elle narre avec parfois un humour pertinent les temps troublés de l’Occupation et l’espérance des Auxerrois, impatients de voir leur ville libérée du joug allemand. Pour en faire lecture et les interpréter avec le vibrato nécessaire : une comédienne hors pair ! Une Marie-Christine BARRAULT, heureuse d’être là…
AUXERRE : Ils en ont de la chance, les membres de la respectueuse et vénérable Société des Sciences Historiques et Naturelles de l’Yonne ! La SSHNY, selon l’acronyme qui prévaut. Une véritable référence intellectuelle et culturelle de la vie associative auxerroise qui a pris ses racines…en 1847 ! Rien que ça !
A travers les âges, au-delà du temps, ces férus de belles lettres et de savoirs historiques distillés sous ses plus beaux atours culturels et artistiques savent mettre en lumière les sujets qui les passionnent. Dans ce cadre qui leur sied à merveille : le théâtre de Verdure de la Maison Marie Noël. Ils ont pour marraine via la Maison de Marie NOEL l’excellente Marie-Christine BARRAULT ! Oui, oui, vous avez bien lu ! La comédienne qui entama la carrière qu’on lui connaît, au sortir du Conservatoire en 1965…
Déclamer de la poésie ou lire des textes ?!
Pas la peine de la présenter ! Un parcours professionnel jalonné de pièces de théâtre, de longs-métrages réalisés pour le cinéma aux côtés de réalisateurs de prestige qui ont pour noms Woody ALLEN, Andrzej WAJDA ou André DELVAUX. Sans omettre des apparitions éclatantes sur le petit écran, sous la direction là-aussi des plus grands, de Roger VADIM à Claude SANTELLI…
Simple en élégance, accessible – la soixantaine de spectateurs eut tout le loisir de pouvoir échanger avec elle à l’issue de l’heure et quart de représentation passée bien trop vite -, lumineuse et enjouée, Marie-Christine BARRAULT ne se fait pas prier pour rejoindre, juste avant de gravir les quelques marches lui permettant d’accéder à la scène de ce magnifique théâtre de verdure, le président de la Société des Sciences Historiques et Naturelles de l’Yonne, un Alain CATTAGNI très en verve au niveau de ses explications.
Démarre alors entre les deux orateurs un échange impromptu, teinté d’humour et de réparties mordantes. Lui, introduisant la narratrice de la soirée, « elle va déclamer la poésie de l’autrice auxerroise… ». Elle, malicieuse, « je ne vais pas la déclamer mais lire des textes ! ». Le public se réjouit de cette phase introductive, succulente à bien des égards, pleine de promesse pour la suite de la soirée.
On s’en réjouit parmi les premiers rangs des spectateurs qui n’en perdent pas une miette. Les explications de cette séance publique de lecture de textes et de poèmes (ils ne seront que trois in fine) de l’auguste référence littéraire de la capitale de l’Yonne à la plume parfois mutine se dévoilent à l’auditoire où l’on reconnaitra l’adjointe de la Ville en charge de la Culture et conseillère régionale, Céline BAHR. Elle est assise aux côtés du couple d’anciens praticiens, bien connus des Auxerrois, les docteurs Françoise et Serge TCHERAKIAN. Une autre figure de la vie culturelle du landerneau est là, Espérance HERVE…
Pas une simple lecture mais une émouvante interprétation…
La scène est épurée au possible. Un fauteuil stylisé, moelleux et cosy. Il ne servira qu’au décorum en fin de compte ! Une table basse où la liseuse pose ses documents, le tout agrémenté d’une carafe d’eau et d’un verre. Histoire de se désaltérer un peu entre deux lectures. Nécessaire, il fait encore chaud à cette heure de la journée. Un pupitre. Là, accrochée à celui-ci, Marie-Christine BARRAULT nous propose une plongée vertigineuse et épistolaire dans l’Histoire. Une remontée dans le temps, avec à chaque lecture, une date ponctuant l’époque. De 1941 à 1944. Les heures sombres de la France. Les heures tragiques et pourtant, emplies d’espoir…
Commémorer le 80ème anniversaire de la Libération de la capitale de l’Yonne par ce biais est remarquable. Nous voilà embarquer, nous autres spectateurs, dans ces épisodes précis et très bien documentés qui ont pour appellations littéraires, « Prophétie », « Adieu la France », « L’Espoir », « Trois Femmes » ou encore « Alerte ».
On n’écoute pas des textes lus par une comédienne, on se jette tout entier dans ces histoires qui prennent corps et vie grâce au talent de l’interprète. Le moindre soupir, la plus haletante des respirations, la plus subtile inflexion dans la voix font vibrer ce parterre de privilégiés qui n’en demandaient pas tant !
Tour à tour, des personnages anonymes, voire des noms connus, envahissent l’espace, tels des revenants qui viendraient se rappeler à notre bon souvenir : l’abbé DESCHAMPS, l’ancien édile d’Auxerre Jean MOREAU, le Général de GAULLE, Winston CHURCHILL, André MALRAUX… L’Histoire avec un grand « H » !
Quand le verbe et la poésie deviennent des armes contre l’occupant
De temps à autre, le bruit caractéristique d’un moteur automobile ou le pépiement des oiseaux nous ramènent subrepticement à la réalité. Ce ne sont que des bruits furtifs qui n’altèrent en rien l’avancée de cette découverte ou non pour les puristes des écrits de Marie NOEL. Des textes tirés de son ouvrage, « Notes intimes », publié en 1959. Quant aux poésies, elles proviennent du recueil « Chants d’arrière-saison », édité en 1961, à mettre entre toutes les mains.
Douleur, héroïsme, peur, joie, drame, foi – les références à Sainte Jeanne d’Arc sont légion dans les textes de la poétesse icaunaise -, espérance… : l’Occupation décrite par l’auteur de l’Yonne prend ici toute sa dimension. Une dimension de pureté, de sentiments, et de vérité, au firmament de la compréhension, avec l’intervention orale de Marie-Christine BARRAULT, toute en beauté et en supplément d’âme dans sa lecture. Sublime !
« La poésie est une arme chargée de futur », écrivait le poète espagnol Gabriel CELAYA, un instrument parmi d’autres pour transformer le monde… ».
Marie NOEL, grâce à ses textes, et Marie-Christine BARRAULT, du fait de son interprétation, en ont signé une bouleversante partition…
Thierry BRET
On court, on trépigne, on gesticule, on occupe l’espace en faisant participer le public (très nombreux pour cette phase inaugurale) avant de le rejoindre à bord d’une drôle de machine, faisant office de vaisseau spatial ! Comme entrée en matière, le festival des Rues Barrées en mode 2024 restera dans les annales ! Grâce à quatre cosmonautes des plus loufoques mais surdoués en acrobatie et en équilibrisme, un hommage décalé à la conquête spatiale revue et corrigée par les Compagnies Les Sanglés et En Corps en l’Air !
AUXERRE : Youri GAGARINE aurait-il trouvé ses dignes successeurs en les personnes de Lolita MORALES, Mélodie BUFFARD, Hugues DELFORGE et Guillaume LOCONTE ? De toute évidence, le célèbre cosmonaute soviétique, pionner de la conquête spatiale au tout début des années 60 et mort à 34 ans en pilotant un avion, a su inspirer à bon escient les quatre artistes des Compagnies Les Sanglés et En Corps en l’Air. D’ailleurs, c’est bien de la non-mort de l’illustre personnalité de l’espace dont il est question dans ce spectacle grandiloquent et loufoque à plus d’un titre, servi en amuse-bouche (réussi et savoureux) au public auxerrois qui ne demandait qu’à se distraire, vendredi en début de soirée, sous un chaud soleil estival. Une belle entrée en matière pour vivre le nouvel épisode des « Rues Barrées » !
Deux filles et deux garçons, habillés de combinaisons vertes, vont organiser un pas de tir sur le parking de la Tournelle afin de propulser dans le ciel une urne contenant les cendres de Youri GAGARINE. Un juste retour aux choses, non ?! Le public apprécie, rigole, applaudit aux acrobaties les plus ardues, rêve en s’imaginant à la place de ce cosmonaute tout de blanc vêtu qui fend l’air au-dessus de leur tête dans un ballet aérien incroyable…
Dans la foule importante en nombre, on aperçoit des têtes connues et reconnues. Des artistes aux yeux rivés sur l’étrange appareillage faisant office de fusée à l’instar de Catherine RYMARSKI ou Agathe VANDERLAAN. Des représentants de la presse, n’est-ce pas Jean-Luc TABOUREAU qui semble plus être là en variation détente que l’appareil photo en bandoulière pour chroniquer l’un de ses articles pour le média local !
Renversant spectacle que celui-là : il nous aura donné dès le premier soir l’envie de revenir et de découvrir la vingtaine de compagnies présentes à ce festival…Sous la féerie et le charme.
Thierry BRET
Le regard est perçant, parfois un brin mélancolique. Mais, la poignée de main reste, quant à elle, toujours aussi chaleureuse et ferme. Un peu amaigri, une barbe bien taillée qui lui mange le visage, d’apparence dynamique, l’ancien dirigeant du groupe DAVEM (SSITEK, CFPI, PROTEKFLAM) profite des salvateurs rayons du soleil matinal, malgré la présence d’un petit zéphyr frisquet, pour honorer ce rendez-vous. Un banc et une table de bois, installés sur la pelouse faisant face au siège social de son entreprise qu’il vient de céder au 01er août à l’enseigne « IPSI », feront office de lieu d’entretien. Rien de formel dans les faits. Juste une simple discussion pour faire le point sur le parcours du combattant vécu par un chef d’entreprise confronté à un fléau de notre société où l’on se retrouve seul face à la réalité et à soi-même : la maladie…
AUXERRE : Le mot revient sans cesse dans sa bouche. Comme un leitmotiv qui le rend plus fort au fil des minutes qui s’égrènent. Une méthode Coué à répétition qui fait du bien à l’âme et qui rend notre valeureux interlocuteur encore plus guerrier face à la pathologie : « mon combat » !
Sans jamais tomber dans le pathos, David CHOMAT parle. Librement, sans langue de bois, à cœur ouvert. Lui qui fréquente depuis le 22 janvier 2024 les antichambres et les alcôves des centres hospitaliers de la région, quand ce n’est pas l’univers des « chambres stériles » parce que sa maladie, grave, très sérieuse, pouvant être fatale à tout moment, ne lui permet aucune fausse note. Ni aucun compromis dans son mode d’existence. Aujourd’hui, chamboulé, torturé, trituré, modifié…celle-ci est planifiée à l’insu de son plein gré et selon les protocoles sanitaires.
Un destin qui a basculé en janvier 2024
Sacré David, quel tempérament as-tu pour nous prouver que la vie est la plus belle chose qu’il soit et qu’il faut se donner tous les moyens existentiels pour la préserver ! Toi, tu as choisi de lutter au jour le jour et de te battre, jusqu’au bout, bec et ongles, en laissant aucune place à la Camarde qui est pourtant tapis là, sournoise près de toi, prête à te saisir et t’emporter à l’autre bout du tunnel. Mais, ta volonté pour lutter contre le fléau qui te ronge est la plus forte…
Détendu, serein, en son âme et conscience, David CHOMAT, président fondateur du feu groupe « DAVEM », spécialiste reconnu de la sécurité incendie mais aussi du diagnostic, du conseil et de la formation sur les territoires de l’Aube et de l’Yonne, se libère d’un poids. En parlant à livre ouvert, en évoquant les désormais hauts et bas de son existence qui a basculé par un mauvais jour de janvier 2024 alors qu’il se sentait terriblement fatigué. Le coup de mou ordinaire d’un entrepreneur aux multiples casquettes, à la pugnacité reconnue tant à la CPME puis au MEDEF mais aussi auprès de ses concurrents qui apprécient le personnage ? Que nenni !
Ce n’est ni le coup de blues du chef d’entreprise en manque de marché (les trois entités qui forment la holding « DAVEM » se portent comme un charme à la grande satisfaction de la quinzaine de collaborateurs multipliant ventes et contrats), ni la fatigue au sortir de l’hiver avec ses virus grippaux ou les restes de son COVID-19 qui ne cesse de muter en nouvelles variantes.
Non, la réalité est beaucoup plus sérieuse que cela à l’analyse des prises de sang initiales. La leucémie dans sa configuration la plus virulente est là, dans ce corps de sportif aguerri, celui d’un judoka qui n’a jamais cessé de pratiquer dès qu’il en avait le temps. De chimiothérapies en poches de sang à administrer à répétition, de traitements lourds aux perfusions multiples qui injectent des produits nocifs et trop virulents qui lui vrillent la tête et le corps, David CHOMAT traverse la pire période de sa vie, à l’âge de son demi-siècle. Etrange destin que celui-ci.
Trouver un donneur compatible ? Une chance sur un million
Depuis son lit d’hôpital en chambre stérile au CHU de Dijon, transpercé de toute part de tuyaux comme un Christ en croix (huit perfusions en simultanée) et dans un état proche de l’Ohio comme le chantait si bien la belle ADJANI, le grand David (dans tous les sens du terme en matière de grandeur d’âme et de résilience) continue à gérer vaille que vaille et quand il le peut, son « bébé », l’ensemble de ses entreprises. Une entreprise qu’on lui conseille de revendre, malgré tout, vu son état si préoccupant…
« Tout a été mis en place désormais pour que l’activité professionnelle perdure avec des équipes efficaces et le soutien logistique, technique, administratif et commercial du repreneur, le groupe « IPSI » dont le siège social est implanté à Lyon, explique-t-il.
De quoi rassurer les partenaires, les financiers, les fournisseurs, les clients, les collaborateurs…Lui-même, aussi. Même si au fond de son cœur, ça pique beaucoup que de se séparer de sa raison d’être, sa boîte. Le sens du devoir accompli habite ce garçon qui possède un sérieux panache face à l’adversité…Chapeau bas et respect !
D’ici quelques jours, David CHOMAT entamera un autre chapitre de son « combat » acharné. Il se déroulera au CHU de Besançon dès le 28 août. Une greffe. « Sa » greffe ! Tant attendue et espérée après trois mois de recherches menées par le centre hospitalier bisontin pour trouver le donneur compatible. La donneuse est américaine, c’est dire la difficulté…
« La greffe, c’est une chance sur un million pour trouver un donneur qui soit compatible avec vous, quand on est d’origine caucasienne, précise pédagogue un David CHOMAT qui esquisse un léger sourire.
L’extrême solitude de l’entrepreneur face à la maladie
Cela fait froid dans le dos rien que d’y penser. Quant aux chances de réussite après cette lourde, très lourde transfusion intégrale de son sang, elles tiennent en un seul pourcentage sur une échelle de cent. Vingt pour cent ! David élimine vite les pourcentages néfastes en balayant du revers de la main ceux du rejet, des troubles secondaires qui peuvent amener à se créer d’autres cancers, ceux des décès inéluctables…
Optimiste, croyant dur comme fer à la vie et à ses nobles vertus, se raccrochant à la moindre minute d’espérance et surtout à ses innombrables « combats » qui l’attendent d’ici quelques semaines dès la sortie de son hospitalisation franc-comtoise, David est prêt à vivre cette « aventure » avec un grand « A » qui lui procure de l’énergie et surtout de l’espérance.
« Je vais avoir à cœur de travailler ensuite auprès des instances du MEDEF mais aussi de la Ligue départementale contre le Cancer de l’Yonne au service de tous ces chefs d’entreprise, ces artisans, ces commerçants, ces indépendants qui sont contraints par la maladie à vendre dans le meilleur des cas ou à fermer leur outil de travail qu’ils ont parfois créés… ».
Des professionnels qui sont la plupart du temps seuls face à leur destinée. On en aurait presque les larmes aux yeux. Tant le garçon est déjà en totale communion avec ses envies et ses désirs. Celui du témoin qui ne passera pas sous silence, tel un reclus, ce qu’il a enduré et vécu depuis des mois.
Car, il est vrai et il le confirme à maintes reprises, il y a bien peu de réponses tangibles apportées à celles et à ceux qui souffrent dans leur chair quand la maladie est là. Il ne reste alors qu’une seule alliée pour rester dans la dynamique : la solitude. Parfois, porteuse de renouveau, de volonté à tout crin et de résilience.
David CHOMAT, lui, a choisi de redevenir un acteur de sa vie et de ne plus être un simple « spectateur » de son existence devant subir un protocole mois après mois, semaine après semaine, sans réagir. Le propre de la nature humaine. Symbole du courage et de cette folle envie de vivre…
Thierry BRET