Dans le jargon journalistique, on appelle cela un marronnier. Une sorte de récurrence informative qui nous ramène à la réalité de notre société, dans le cas présent. Ce prochain week-end sera organisée sur de nombreux points de collecte de l’Hexagone, d’ordinaire près des accès des grandes surfaces commerciales, la traditionnelle collecte de la Banque Alimentaire. Pour nous présenter le fondement de cette structure associative apparue en juin 1984, son président régional, Laurent BRONDEL, de passage à Auxerre ce mardi 19 novembre…
AUXERRE : Le mot tourne plusieurs fois dans sa bouche. « Bénévolat ». Même s’il est aujourd’hui retraité de médecine, à 70 ans, Laurent BRONDEL ne compte toujours pas ses heures. La preuve, il nous présente son agenda grand ouvert avec ses innombrables pages noircies de rendez-vous à honorer aux quatre coins de la Bourgogne. Un sacerdoce ? Non, la foi, la vraie, du service accompli, chevillé au corps de la perfection et de l’engagement, tel un chef d’entreprise téméraire et courageux qui tiendrait le gouvernail de son unité de production devant affronter les tempêtes de la conjoncture économique.
Car, dans son esprit, une entité associative de la dimension de la Banque Alimentaire régionale (la Bourgogne, sans la Franche-Comté) dont il tient les rênes de la destinée depuis plusieurs années, se vit tel un outil professionnel. Pour s’en convaincre, les mots prononcés par ses soins afin de mieux expliquer ce qu’est réellement cette structure ressemblent à s’y méprendre aux termes utilisés de l’autre côté du « tunnel blanc », celui de la vie active.
Transparence, communication, marketing, ouverture sur le monde extérieur, développement, amélioration, fonctionnement…le parfait langage du dirigeant de société, à défaut de celui du cadre supérieur, à la tête de son équipe de commerciaux et de techniciens à animer pour mieux vanter la qualité intrinsèque de l’enseigne « Banque Alimentaire » autour de soi !
Un euro collecté, c’est la distribution de 12 euros de nourriture !
Bref, et cela marche ! En l’espace de quarante ans – cocorico, l’anniversaire de la naissance de la structure était effectif en juin dernier ! -, la vénérable institution portée sur les fonts baptismaux hexagonaux par Bernard DANDREL, recense à date près de quatre-vingts entités similaires en France, soit le premier réseau d’aide alimentaire national. Un chiffre, un seul, est à retenir pour ces « grossistes de l’aide alimentaire », ce sont 2,6 millions de personnes qui bénéficient de leur sens de l’altruisme et de leur générosité.
Pragmatique, Laurent BRONDEL abat ses atouts, carte sur table, pour que l’on comprenne mieux ce qu’est vraiment cette « banque » moins conventionnelle que les autres dans ses faits et gestes ! Disposant d’un effectif de 285 bénévoles sur le territoire bourguignon – onze personnes y interviennent en qualité de salariés -, la Banque Alimentaire régionale distribue chaque année l’équivalent de 3 000 tonnes de denrées alimentaires – soit un total de six millions de repas – aux associations (elles sont au nombre de 191 à en bénéficier) qui subviennent aux besoins alimentaires de 72 000 personnes en situation précaire. Parmi les associations et les partenaires institutionnels de cette générosité puisée dans les collectes et autres dons des citoyens lambda que nous sommes, citons la Croix-Rouge, le Secours Populaire, le Secours Catholique, les Restos du Cœur, les CCAS, les foyers, les épiceries sociales, etc.).
Adepte des formules plutôt réalistes quant à leur interprétation, Laurent BRONDEL ajoute : « Un euro collecté sur le terrain permet de distribuer l’équivalent de douze euros de nourriture ». Ou encore la locution suivante, aux accents plus automobiles, « 3 000 tonnes de produits collectés, c’est un peu comme si on offrait 3 000 Clio puisque ce modèle pèse une tonne ! ».
La multiplicité du nombre des soutiens et partenaires
Grâce à une lorgnette plus significative au niveau des chiffres, il faut savoir que l’Yonne a reçu pour la seule année 2023 305 tonnes d’aide alimentaire qui aura profité à 6 060 bénéficiaires. Soit une hausse de 4 % par rapport à l’exercice antérieur de 2022.
« La collecte annuelle de novembre, c’est un peu le seul moment où le public nous voit, souligne le président régional, cette année, nous allons opérer avec nos équipes de bénévoles (2 500) – signalons que bon nombre de clubs service à l’instar du Rotary de Puisaye-Forterre à Toucy et à Saint-Fargeau à titre d’exemple se joindront à elles sur le terrain – dans près de 285 magasins. L’objectif sera de récolter le maximum de denrées alimentaires de type pâtes, riz, pains, etc. ».
Qu’en sera-t-il exactement au soir du 24 novembre, terme de cette édition 2024 ? Avec une conjoncture complexe où les approvisionnements se ralentissent alors que la précarité ne cesse de progresser.
« Ne parlons pas des frais de fonctionnement, s’insurge Laurent BRONDEL, ils explosent ! Heureusement, le soutien de l’Europe, de l’Etat, des institutions et des collectivités locales permettent de compenser. Il y a aussi les mécènes et les industries de l’agroalimentaire qui se prêtent au jeu… ».
Pourtant malgré un contexte de plus en plus difficile, la Banque Alimentaire aura vécu un bon cru au terme de 2023. Avec en substance plusieurs points positifs comme l’augmentation de la collecte de novembre avec le nombre de magasins ramassés à la hausse ; la maîtrise des dépenses malgré l’expansion inflationniste des coûts énergétiques ; l’achat de nouveaux locaux en périphérie de Nevers ; le déménagement de l’entrepôt de Saône-et-Loire sur une zone d’activité près de Chalon-sur-Saône ; le renforcement des liens avec les partenaires institutionnels et économiques ; la création d’un logiciel permettant de fluidifier les relations établies avec les partenaires ; la création d’un atelier cuisine ; le soutien aux déplacés venant d’Ukraine ; sans omettre une présence plus significative dans de nombreuses manifestations publiques.
Des projets en trois ou quatre grands axes à décliner en 2025
Lorsqu’il se projette sur 2025, Laurent BRONDEL n’hésite pas avant d’annoncer sa stratégie ! « Nos projets s’articulent en trois ou quatre points essentiels, explique-t-il, nous souhaitons améliorer nos approvisionnements auprès des producteurs du cru (coopératives, abattoirs, agriculteurs…) par des achats qui deviennent de plus en plus nécessaires. A ce titre, nous avons embauché deux personnes, l’une en Saône-et-Loire et l’autre qui intervient sur la Nièvre et l’Yonne) pour y parvenir. Nous voulons favoriser la transformation des denrées peu distribuables mais parfaitement consommables comme peuvent l’être les fruits et les légumes. Comment ? En proposant des soupes, des compotes ou encore du reconditionnement des gros volumes. Là aussi, différents partenaires entrent dans la danse : les lycées agricoles, les cuisines des collectivités territoriales, les centres de réinsertion sociale… ».
Sur le sujet, il est intarissable, l’ancien praticien de Dijon ! Il déroule sa feuille de route en évoquant les « zones blanches ». Pas celles inhérentes à l’absence de téléphonie ou de numérique mais bel et bien ces zones rurales pauvres, vieillissantes, à l’écart de tout ou presque.
« C’est le cas de certains endroits localisés dans le Morvan, le Nivernais. Là existe la vraie pauvreté ! ».
La Banque Alimentaire veut y assurer la distribution de denrées alimentaires avec ses partenaires mais aussi des vêtements, un accompagnement informatique, voire cerise sur le gâteau une aide sociale et psychologique si besoin…
« On doit aussi travailler entre acteurs sociétaux sur la mutualisation des ramassages et de la distribution, insiste Laurent BRONDEL, être en étroite osmose avec les donateurs, et créer du lien ». Le programme existe : il se nomme « Collect’o ».
L’homme est heureux. Bien conscient que le chantier est loin d’être achevé. « Beaucoup reste à faire pour parfaire nos actions en Bourgogne pour répondre aux plus démunis tant au plan des quantités que de la qualité nutritionnelle des produits ou de l’accompagnement social. Mais, je crois que notre volonté est entière pour y parvenir tous ensemble… ».
Un combat mené par ce bénévole de l’âme et ses équipes qui n’est pas prêt de se tarir…
Thierry BRET
Une nouvelle ère commence. Celle d’une transition mûrie entre deux équipes directionnelles. Mais, un même et unique but. Le renforcement des actions de la structure associative sur sa zone de prédilection, la Nièvre et l’Yonne, afin d’atteindre ses objectifs. Optimiser ses partenariats favorables au développement de l’accompagnement des porteurs de projets et des créateurs/repreneurs d’entreprises. Sans omettre le volet de la formation et l’essor des services post-création. Un nouveau millésime qui s’avère plutôt prometteur pour une BGE en plein renouveau…
JOIGNY : Le temps du renouveau chez BGE ? Celui-ci s’est greffé initialement en avril dernier, avec la nomination le 15 de ce même mois, de Cyril AUBRY, en qualité de directeur de la structure associative, à cheval sur deux des départements du nord de la Bourgogne, la Nièvre et l’Yonne. La tendance s’est complétée quelque temps plus tard avec le départ du président Arnauld MERIC de la présidence de la vénérable institution, remplacé par une personnalité icaunaise que l’on connaît bien dans le sérail de la vie associative, Jean-Luc KLEIN. Paradoxe curieux : c’est ce dernier qui avait fait connaître BGE au président sortant il y a longtemps de cela ; aujourd’hui, par le truchement d’un changement de poste à la tête de la structure, Jean-Luc KLEIN, membre depuis des années de l’ancienne boutique de gestion, en prend donc enfin les rênes ! Un nouveau président très investi puisqu’il officie toujours en qualité de responsable de « Mobil Eco ».
Présent à ses côtés, lors de ce point presse organisé à la pépinière d’entreprises du Jovinien, Cyril AUBRY, le nouveau directeur du réseau associatif encourageant la création d’entreprise. A 52 ans, notre homme a choisi après un parcours professionnel vécu dans le domaine de la bio de se relancer en acceptant le challenge qui lui tendait les bras : celui de BGE Nièvre Yonne.
Un bilan flatteur, côté chiffres…
Une réelle opportunité pour lui de se positionner à travers cette structure qui a fait ses preuves depuis deux décennies dans le landerneau. « J’aime l’entrepreneuriat, confie-t-il, j’ai longtemps accompagné des créateurs de magasins bio en France. Même si j’ai eu une parenthèse dans l’humanitaire durant quelques années au sein d’une ONG… ».
Son atome crochu avec le président KLEIN se nomme…le Pérou ! Tous deux échangent d’ailleurs des souvenirs sur leurs expériences humanitaires du côté de Lima ou de l’Altiplano. Redescendant de leurs hauteurs andines, nos deux interlocuteurs savourent cet instant où ils peuvent évoquer l’ensemble des chantiers mis en exergue au sein de la BGE. Un organisme qui franchement se porte plutôt bien. Ne serait-ce qu’à l’énoncé des chiffres égrenés et commentés par le nouveau directeur.
« En 2023, nous avons accompagné 1 350 personnes dont certaines d’entre elles ont généré de la création d’entreprises (230) dont 70 % dans la micro activité, précise Cyril AUBRY, ajoutons à cela que 450 structures ont été immatriculées avant même leur création… ».
Un bilan plus que flatteur pour BGE Nièvre Yonne qui ne cesse de se faire connaître d’année en année dans les arcanes de l’entrepreneuriat régional. Pour être tout à fait complet sur ce tableau statistique, soulignons que 65 % de ces néo-entrepreneurs possèdent le niveau bac et plus, que 40 % sont issus de la gent féminine, 70 % étaient jusque-là des demandeurs d’emploi, 12 % sont localisés dans les quartiers prioritaires des villes, 15 % intègrent la catégorie des travailleurs handicapés, et que 28 % de ces néophytes de l’entrepreneuriat sont âgés de moins de trente ans.
La valeur ajoutée d’une dizaine de collaborateurs
Toutefois, BGE ne s’intéresse pas uniquement aux jeunes désireux de prendre des responsabilités patronales. Les seniors intègrent ses objectifs.
« De plus en plus, confirme Cyril AUBRY, les seniors expriment le besoin de changer d’orientation professionnelle en basculant vers la reconversion. Parfois, avec des parcours existentiels insolites comme le cas de cette personne qui était ingénieur dans le nucléaire et qui a tout lâché pour ouvrir une société de conserverie bio ! ».
Quant aux secteurs d’activité choisis par les porteurs de projets poussant la porte de BGE, ils sont éclectiques. On notera une prolifération de structures qui se positionnent dans les services, le bâtiment, l’artisanat, le commerce, l’automobile via la réparation mécanique ou le…cycle ! Un phénomène observable dans la partie atelier qui est accueillie au siège social de l’association à Nevers, où bon nombre de concepts favorables à la mécanique y ont élu domicile.
Côté effectif, BGE Nièvre Yonne s’appuie sur les compétences et le savoir-faire d’une dizaine de conseillers. Six évoluent dans l’Yonne, le département qui a pris depuis plusieurs années l’ascendance sur le berceau originel de la Nièvre.
« Il n’y a pas de turn-over au sein de notre structure, remarque Jean-Luc KLEIN, chacun des collaborateurs apporte sa valeur ajoutée… ».
Pour l’heure, aucun recrutement supplémentaire n’est envisageable même si à l’avenir le président a conscience qu’il sera nécessaire d’étoffer un peu les équipes.
Un « BGE Club » proposant la régularité informative
Tissant des liens étroits avec les acteurs consulaires (CCI, CMA), BGE Nièvre Yonne exerce ses attributions également avec France Travail et toutes les parties inhérentes à la création/reprise d’entreprise du secteur. La formation est devenue aussi au fil des ans un auxiliaire précieux qu’il faudra promouvoir, selon Jean-Luc KLEIN. Des formations portant sur différents items tels que la communication, la digitalisation, les réseaux, les aspects juridiques, le recrutement, les statuts. L’organe est par ailleurs labellisé QUALIOPI.
Grâce à l’émergence de l’outil « BGE Club », la structure a su également ratisser plus large au niveau de son potentiel d’accompagnants, une douzaine de réunions sont ainsi proposées dans la saison avec des thèmes portant sur l’actualité de l’entrepreneuriat. La prochaine session, en date du 12 novembre, à l’hôtel d’entreprises de Joigny, aura comme point d’ancrage informatif, l’IA. Une intelligence artificielle, dont on ne cesse de vanter les bienfaits dans l’entreprise…
Aujourd’hui, à l’instar de la Nièvre et de l’Yonne, il y a une quarantaine de structures qui sont opérationnelles à travers l’Hexagone. Soit un panel de 1 400 collaborateurs, ce qui fait de BGE une belle PME en termes d’employabilité. L’idéal pour mieux comprendre les problématiques des créateurs/repreneurs actuels ?
Thierry BRET
L’économiste Marc TOUATI vient de révéler que « l’agence de notation FITCH a bel et bien dégradé la note de la France ». Notre économie est marquée par un projet de loi de finances 2025 très contesté et par une défaillance d’entreprises atteignant des niveaux alarmants. Cette semaine, débutera dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale la session parlementaire devant entériner le budget 2025. Un budget qui ne convainc personne ou presque, y compris parmi certains représentants du gouvernement, ayant déjà menacé de rendre leurs tabliers…
TRIBUNE: Précisons tout de suite que l’affirmation de Marc TOUATI est bien réelle. FITCH passe sa note de la France de AA- à A+. La seule nuance, c’est que l’agence de notation américaine annonce que « c’est ce que vaut à date la France sur les marchés financiers, mais attend encore avant de la rendre opérationnelle ». La tradition gouvernementale semble maintenue : on ne parle pas de FITCH, on a occulté les révoltes récentes en Martinique, on refuse d’évoquer le retour des « Gilets jaunes », les barrages routiers de nos agriculteurs qui sont toujours en révolte…
Quant aux défaillances d’entreprises, elles sont en hausse : sur douze mois glissants, leur nombre atteint 73 741. En septembre 2024, 19 % de hausse en un an aura été constaté. Parmi les secteurs les plus touchés, on relève la construction (+ 33 %), l’immobilier (+ 47 %) et le commerce, pour une croissance des faillites de plus de 21 %.
Des statistiques promues par l’Etat qui sont trompeuses…
Les partis politiques ont tracé des lignes rouges au-delà desquelles le budget ne sera pas voté. A l’Assemblée nationale, on n’est plus dans les bandes rouges, mais c’est la mer Rouge ! Le Premier Ministre devra prendre le bâton de Moïse pour passer sans encombre tous les dangers d’un budget contesté et éviter la motion de censure ! Michel BARNIER a franchi une ligne rendant impossible un vote favorable : l’augmentation des impôts.
De plus, contrairement aux promesses de rigueur budgétaire, les dépenses publiques continuent d’augmenter et représentent près de 57 % du PIB ! Pointons les 1 800 agences de l’Etat qui coûtent 93 milliards d’euros. Ces agences, mandatées par des ministères, échappent à tout contrôle. Des structures autonomes et opérationnelles qui mettent en place une politique publique pour le compte de l’Etat…
De nouvelles taxes voient le jour en 2025. Elles concernent l’électricité, le gaz et les transports. Ces taxes vont grever le pouvoir d’achat de tous les Français. Les statistiques promues par l’Etat sont trompeuses. L’inflation diminue quelque peu, oui mais les prix augmentent dans l’alimentaire : on ne parle pas de la même chose. Autre subtilité, les prix de l’énergie diminuent, mais les taxes augmentent considérablement. En fait, si le prix de l’énergie augmente moins vite que ce qui était prévu, c’est donc qu’il est en diminution ! Courage, fuyons ! De là à penser qu’on nous prend pour des imbéciles, il n’y a qu’un pas… Synthétisons : plus on avance moins vite moins on recule plus rapidement !
Une dette publique qui inquiète de plus en plus
La dette publique française devrait atteindre 114,7 % du PIB en 2025. Les économistes s’accordent sur un point : le niveau de la dette est insoutenable. La crédibilité de la France sur les marchés financiers est remise en cause, et les taux d’intérêt vont fortement augmenter dans les prochains mois. Cette situation accentue la faillite de l’Etat et obère gravement notre avenir de tout projet d’investissement dynamique.
Les réformes structurelles semblent passées à la trappe. Il est impérieux de diminuer le nombre de fonctionnaires, surtout à la territoriale, de supprimer les aides de l’Etat aux communes qui soutiennent des associations illicites, de réformer la politique d’immigration, de réorienter les emplois dans la fonction publique, dans les secteurs de la Santé, de la Justice, de l’Education Nationale ou de la Police…
Les risques pour l’avenir de la France : un inventaire à la Prévert
Le budget 2025 risque de diviser par deux la croissance, alerte l’OFCE. En l’état, selon l’Observatoire français des conjonctures économiques, le projet de loi de finances pèserait beaucoup plus lourdement sur l’économie que ce que prévoit le gouvernement.
La France bascule peu à peu en récession. Et encore, si la réforme des retraites devait être abrogée par le gouvernement, une spirale dévastatrice de hausse des taux, de récession et de chômage achèverait d’assombrir le tableau. Et ce, d’autant que tous les secteurs sont concernés par cette débâcle, autant dans l’industrie que dans les services, le bâtiment, le commerce de détail et le commerce de gros. Pour ceux qui osent encore annoncer que les Jeux Olympiques de Paris vont doper la croissance française, il serait bon de se réveiller !
Une hausse des taux trop importante et la France peut basculer dans le « défaut de paiement ».
La fiscalisation, même temporaire, des grandes entreprises, peut entraîner la chute du PIB, la progression du chômage donc l’augmentation des contributions sociales de l’Etat, la diminution de la productivité pour les entreprises… Quant à la taxation des particuliers les plus riches, c’est une mesure démagogique qui rapportera une goutte d’eau et accentuera la fuite des capitaux à l’étranger ! N’oublions surtout pas les conflits sociaux qui finiront tôt ou tard par éclater dans la rue.
Qui découvre que l’Etat est en faillite ?
Les marges de manœuvre du gouvernement BARNIER sont quasiment nulles. Le Premier ministre doit faire face à tous « … ces serpents qui sifflent sur sa tête… » : les partis politiques à l’Assemblée nationale, le Sénat, le Conseil d’Etat, le Conseil Constitutionnel, le Conseil européen, la rue… Il ne peut agir qu’avec une pince à épiler et faire de la communication sans trop agir…
Tous les spécialistes de l’économie et de la finance, les dirigeants politiques, les grands patrons nous racontent qu’ils avaient annoncé la catastrophe financière de la France depuis des lustres. Tout le monde semblait savoir, mais personne n’a rien dit, nous présentant une France en difficulté mais avec les moyens de continuer de prospérer. Même les médias semblent découvrir le problème depuis quelques mois. Maintenant, il est temps de sortir les parapluies, Bruno LE MAIRE a déclaré récemment dans une phrase sibylline : « la vérité finira par éclater ».
Il est temps de suggérer à nos élus de fréquenter les « cafés du commerce » ; les discussions de comptoir qui nous offrent, depuis de nombreuses années, la réalité du quotidien de la France et des Français. Au menu des palabres populaires : l’insécurité, la misère, des politiques hors circuit, des finances au plus bas, la faillite de l’Etat… « ça va finir dans la rue car c’est la catastrophe… ».
Alors pour conclure, laissons le soin à Raymond DEVOS de nous faire méditer sur un sketch écrit en 1968 : « Je dis au gouvernement actuel, attention, à quoi ça sert de remettre au lendemain la catastrophe que l’on pourrait faire le jour même, d’autant que l’opposition risque de s’en emparer » !
Jean-Paul ALLOU
D’année en année, l’évènement porté par la Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Yonne prend de l’ampleur, accueillant en ces murs – ceux du « Skénét’eau » qui s’y prêtent très bien en termes de fonctionnalité – l’ensemble des acteurs de la création/reprise d’entreprises du territoire icaunais. Un rendez-vous 2024 qui aura aussi fait la part belle à la franchise, illustré par une conférence sur cette thématique qui passionne de plus en plus les porteurs de projets…
MONETEAU : Il arbore le sourire des grands jours, Thierry CADEVILLE ! Logique : plus de cent vingt-personnes ont répondu par l’affirmative à l’invitation de la Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Yonne à l’occasion de cette nouvelle édition de la manifestation « Monte ta Boîte », cinquième du nom, se déroulant ce jour dans la salle vedette de la bourgade proche d’Auxerre, le « Skénét’eau ».
Un lieu d’accueil coutumier pour cet évènementiel qui draine chaque année la plupart des acteurs de la création/reprise d’entreprises, des entités institutionnelles possédant suffisamment de pistes informatives pouvant satisfaire celles et ceux qui rêvent d’entreprendre. Ou de reprendre une structure puisque la thématique de la reprise figure en bonne position sur le champ des possibles aujourd’hui.
A ce propos, le président de la CCI 89 rappela que la reprise d’entreprises représente un vrai challenge pour le département de l’Yonne. « On s’attend sur le territoire régional qu’il y ait 1 500 entreprises à reprendre par an sur les dix prochaines années – au bas mot, 15 000 entreprises in fine ! -, c’est-à-dire 200 entreprises dans l’Yonne, grosso modo une par jour ! ».
70 % des créations ne passent pas le cap des trois ans !
De réelles perspectives encourageantes pour les porteurs de projets icaunais qui se doivent d’intégrer cette donnée statistique importante dans leur mode opératoire. Un sacré challenge à relever pour les futurs entrepreneurs mais également pour celles et ceux qui sont en recherche d’emploi, car il y aura de l’avis de Thierry CADEVILLE, de nombreux jobs à pourvoir à la clé.
La reprise, une solution à privilégier ? A coup sûr quand on sait que 70 % des néo-sociétés apparues avec la création ne passent pas le cap des trois premières années d’existence. Un chiffre qui ne s’applique pas à la reprise d’entreprise, bénéficiant de davantage de sécurité avec le chiffre d’affaires déjà connu, la clientèle toute faite à développer, la notoriété de l’enseigne, le personnel déjà présent et formé…
Ici et là, les visiteurs prennent le temps de chercher de l’information si précieuse à leur feuille de route organisationnelle. S’installant à l’un des stands placés sur le pourtour de la grande salle, méconnaissable de sa configuration habituelle lorsqu’elle accueille le public venant applaudir un spectacle.
Un panel éclectique d’acteurs de la création/reprise…
Dans un environnement divisé en différents pôles, le public aura eu le choix de découvrir les informations fournies par les spécialistes du juridique et du social (URSSAF, Ordre des Experts-Comptables, France Travail…), de la banque et de l’assurance (Banque Populaire, Crédit Agricole, MAIF, Harmonie Mutuelle…), des spécialistes de l’emploi, à l’instar d’ « Initiactive 89 » ou d’AuxR_Lab/Factory, du monde consulaire (Chambre d’Agriculture, Chambre Economique de l’Avallonnais, Centre de Développement du Tonnerrois…). Un excellent panorama pour en savoir plus sur les us et coutumes propres à la création/reprise de sociétés !
Des acteurs de la communication étaient également présents (BRAINYTECH ou LOOK PUB), on notera enfin la présence importante du réseau des franchiseurs, item dont on parlera beaucoup dans les travées.
Un nichoir offert mais pas de trajectoire de vol !
Parallèlement, il est judicieux de rappeler que la CCI de l’Yonne a mis en place un certain nombre de formations utiles aux porteurs de projets, notamment dans le domaine de la gestion. Indispensables avant de se lancer dans l’entrepreneuriat.
Difficile de savoir, en revanche, le nombre de projets ayant abouti aux termes des quatre précédentes éditions : Thierry CADEVILLE s’en explique : « on reçoit chaque jour dans nos services une dizaine de porteurs de projets ! Certains aboutissent, d’autre pas. Il faudrait faire un suivi institutionnalisé de l’ensemble pour connaître les tenants et aboutissants du dossier. La CCI offre un nichoir mais l’on ne suit pas forcément la trajectoire de vol… ».
Des entreprises qui une fois portées sur les fonts baptismaux pourront toujours être accueillies au sein des pépinières d’entreprises gérées par l’organisme consulaire – il en existe six dans l’Yonne ; elles représentent 450 emplois et environ 130 structures professionnelles qui sont hébergées – durant plusieurs mois, voire plusieurs années.
Dont le projet « OCTOPUS » qui accueillera sans doute d’ici la fin de l’année, outre les entrepreneurs, les apprenants avec les services du pôle formation de la CCI qui s’y installeront définitivement…
Thierry BRET
C’est un cap n’ayant rien de fatidique fort heureusement qui vient de tomber ces jours-ci ! La barre des 300 000 sociétaires a été franchie, fin mars, au sein de la caisse régionale du Crédit Agricole Champagne-Bourgogne. L’information, divulguée par son président Jean-Yves REMILLET, lui a procuré de la joie. Logique ! « C’est pour nous une très grande fierté ! ». Une belle preuve d’utilité, en tout cas, pour les clients, qui sont ainsi engagés dans le soutien aux actions concrètes menées par la Banque Verte sur le terrain…
DIJON (Côte d’Or) : Trois cents mille ! Bing ! Voilà un chiffre qui résonne dans les oreilles ! Un brin abrupt, il a été annoncé par le président de la caisse régionale du Crédit Agricole Champagne-Bourgogne, Jean-Yves REMILLET, lors d’une rencontre avec la presse il y a quelques jours dans la capitale des ducs de Bourgogne.
Il correspond au nombre de sociétaires qui composent désormais et ce, depuis le mois de mars, l’ossature mutualiste de l’entité bancaire régionale. L’une des premières de sa zone de chalandise puisque finançant 30 % de l’économie locale, à cheval, rappelons-le sur la Champagne avec deux de ses départements (Haute-Marne et Aube) et la Bourgogne, avec la Côte d’Or et l’Yonne.
Toutefois, que l’on ne se méprenne pas ! Trois cents mille sociétaires ne signifient pas systématiquement autant de clients ! Ces derniers sont bien plus élevés encore en nombre, sur les quatre territoires de prédilection travaillés par la structure financière. On en dénombre plus de 605 000 aujourd’hui ! Plutôt révélateur de l’état de bonne santé d’un Crédit Agricole CB en belle progression à l’issue de l’exercice 2023 !
Le Crédit Agricole, première coopérative au monde ? Certes !
D’ailleurs, ce premier palier franchi de 300 000 sociétaires n’est pas une finalité en soi. Comme devait le rappeler le président de la caisse régionale, très satisfait des résultats et ému par cette mobilisation mutualiste. « Tout client a pour vocation d’être un jour sociétaire de notre établissement, justifia-t-il, nous allons donc continuer sur cette voie… ».
Des sociétaires qui jouent un rôle très important dans ce modèle économique solide que représente la banque. S’ils sont plus de 15 000 nouveaux sociétaires à avoir dépassé le Rubicon au terme de l’exercice 2023, il n’en demeure pas moins que les clients (sociétaires ou non) contribuent à faire vivre l’écosystème de leur contrée à leur manière.
« De cela, ajoute Jean-Yves REMILLET, on ne peut que les remercier ! Une banque comme le Crédit Agricole Champagne-Bourgogne qui est détenue par 300 000 sociétaires qui en sont les propriétaires, c’est unique ! ».
Pour mémoire, ils sont aujourd’hui, aux quatre coins de l’Hexagone, près de 12 millions (11,8) à être dans la même position stratégique, ce qui fait du Crédit Agricole la première coopérative au monde !
Du côté du nombre de nouveaux venus à avoir choisi le réseau « vert », la tendance est également à la hausse avec 21 834 contacts certifiés de plus à ajouter dans les registres de la clientèle régionale.
« C’est grâce à cette manne de clients, anciens et nouveaux, que l’établissement de Champagne-Bourgogne est aujourd’hui une banque solide, dans un environnement soumis à de nombreux chocs, qu’ils soient climatiques, géopolitiques, économiques, sociétaux… ».
Un environnement néfaste qui se répercute par la hausse de l’inflation et la remontée des taux, comme chacun le sait.
Une progression du résultat net de + 4,7 % !
Nonobstant ces aléas, la caisse régionale affiche pourtant un résultat net de 91,1 millions d’euros, soit une progression de 4,7 % sur un an. Son PNB (produit net bancaire) tutoie les 360 millions d’euros (358,6 exactement), fruits de la vente de produits d’assurance (24,9 %), de services bancaires (19,1 %), de collecte et de crédits (34,9 %), de titres (2,1 %) et de revenus financiers (19 %).
Directeur général de la structure, Emmanuel VEY apporte ensuite des compléments d’information, notamment sur les résultats de l’exercice écoulé.
« La caisse montre sa résilience et voit ses chiffres augmenter, souligne-t-il, grâce à la dynamique commerciale du réseau et de ses équipes, nous avons pu maintenir nos parts de marché dans le domaine de l’habitat et de l’immobilier, à 29,02 % tout en enregistrant une belle progression sur la collecte monétaire pour atteindre 28,93 % ».
Mais, ce n’est pas tout ! Les bonnes nouvelles tombent comme à Gravelotte pour l’établissement ! Du côté des nouveaux financements, le CACB a pu réaliser en 2023 et malgré les contours tarabiscotés de la conjoncture, plus de 2,2 milliards d’euros dans des opérations diverses et variées.
Ce qui permet à Emmanuel VEY de renchérir : « même si l’année a été marquée par le ralentissement du marché immobilier, nous avons réalisé 1,1 milliard d’euros de crédits dans le domaine de l’habitat : l’accès à la propriété occupant une place importante dans la vie de nos clients… ».
Dans les faits, ce sont plus de 22 300 foyers qui ont ainsi financé leur projet de vie en bénéficiant des crédits de la « Banque verte ». Quant à la collecte, elle aussi aura profité de cette poussée haussière, avec une progression de 2,1 %, soit 21,3 milliards d’euros.
Etre en soutien de « toutes les agricultures »
Pourvu de 84 caisses locales et de 930 administrateurs, le Crédit Agricole Champagne-Bourgogne décline via des pactes territoriaux un certain nombre d’actions où élus de l’institution et collaborateurs (1 755 salariés) agissent en symbiose en se rendant « utile » au territoire. Ce qui en fait la deuxième plus grande caisse régionale de France. Les exemples se multiplient tant dans le domaine de la santé que du tourisme, que celui de la jeunesse ou de l’environnement.
Evoquant le dixième anniversaire de la Fondation AGIR, Jean-Yves REMILLET parla du succès de la structure à travers les 84 projets financés en 2023, soit une enveloppe budgétaire de 380 000 euros et un total de 675 réalisations depuis les débuts de l’entité. Des opérations qui sont de plus en plus axées vers la jeunesse, grâce à des ateliers pédagogiques sur la tenue d’un budget ; une nouvelle génération devenue le cœur de cible prioritaire de la fondation au fil du temps.
La ligne « mécénat » 2023 se traduit, quant à elle, par un soutien de 1,2 million d’euros de la part de la banque régionale, dispatché sur de « très belles choses » dira en substance le président de la caisse régionale.
Il fit une parenthèse, naturellement, sur le volet de l’agriculture. « Au-delà du sociétariat, je souhaitai conclure mes propos sur ce monde agricole avec cette situation complexe où le mal être s’est installé… ».
Principale banque du milieu agricole, l’établissement « vert » finance à l’installation neuf jeunes sur dix qui désirent embrasser la filière. « Nous sommes très attentifs au renouvellement des générations, observe Jean-Yves REMILLET, c’est pourquoi nous avons lancé le prêt à taux zéro pour les jeunes agriculteurs en phase d’installation… ».
Un accompagnement qui concerne aussi la transition énergétique, il va de soi, de « toutes les agricultures » !
Récemment, les premiers Cafés de l’installation et de la transmission agriculture/viticulture ont été lancés dans deux départements de la zone de chalandise de la banque. Un modèle qui s’inspire des fameux Cafés de la Création/Reprise d’entreprises ayant fait florès, avec succès, au sein du groupe bancaire depuis pas mal d’années déjà.
Thierry BRET