Le spectacle vivant, c’est son credo à la jeune et souriante artiste, Agathe VIDAL ! D’ailleurs, elle a profité de son arrivée en résidence dans la localité chère à Cyril CHAUVOT pour y fêter son trentième anniversaire ! Jusqu’au 23 février, elle propose à la population du cru, mais pas seulement, de participer à la création d’une œuvre collective, en mode chorégraphie, à l’espace culturel de la commune. Avec une restitution ouverte au public le 22 février prochain !
GURGY : Interprète, mise en scène, proposant des projets transversaux entre danse et musique – elle est également compositrice et instrumentiste ! -, Agathe VIDAL, âgée de trente ans tout pile, vient de poser ses valises dans la localité périphérique d’Auxerre pour un accueil en résidence. Une formule que se plaît à réitérer chaque année la municipalité afin de promouvoir la culture auprès de tous les citoyens (écoles, associations, seniors…), sous toutes ses formes. Pour cette édition 2025, c’est la danse et l’approche collective de celle-ci qui sont mises à l’honneur dans le projet d’Agathe VIDAL, baptisé astucieusement, « Je danse avec ».
Artiste polyvalente, la jeune femme a débuté sa carrière par le biais du cinéma tout en délectant de l’univers théâtral. Complète et couteau suisse, avons-nous dit ! Une passion pour la chorégraphie et le théâtre que la jeune femme a pu développer avec son cursus scolaire, suivant un programme de cours aménagés, ouverts sur l’expression artistique.
Avec une telle carte de visite, il était évident que les choses allaient « matcher » avec le responsable du pôle culturel de la commune, l’ancien édile Jean-Luc LIVERNEAUX, féru de choses culturelles, éclectique et curieux de tout dans ses orientations. Ce qui n’empêchera la jeune Agathe de pousser elle aussi le bouchon des études culturelles et sociales un peu loin, diplômée d’anthropologie – un domaine que l’on connaît bien et que l’on sait apprécier à Gurgy depuis la fameuse exposition réalisée sur les fouilles archéologiques à l’automne 2024 – et de littérature.
Native de la capitale – elle y réside actuellement pour optimiser ses réseaux professionnels -, l’artiste a été subjuguée par l’appel à résidence proposé par la commune icaunaise, répondant ainsi à la demande : « cet appel à résidence était très intéressant car très libre dans sa configuration, explique-t-elle, une carte blanche à la créativité… ».
Fort heureusement, dans sa tête, avait germé depuis un moment le concept qu’elle décline entre danse et photo à l’espace culturel de Gurgy sur le mois de février. Il lui fallait un point de chute providentiel afin de pouvoir l’exprimer : banco, Gurgy faisait donc parti de ses priorités !
Une œuvre de danse contemporaine conçue au fur et à mesure
« Cette salle est géniale, souligne Agathe VIDAL, j’aime beaucoup ce village mais je vais prendre le temps d’explorer les bords de l’Yonne… ». Quant aux gens, elle les a rencontrés lors de la présentation du projet à la mi-janvier. Elle est ravie.
« Mon projet va se dérouler en deux temps, confirme-t-elle, il y a d’abord le temps de la danse avec la mise en place des ateliers de création chorégraphique puis il y aura le temps de l’image et de la prise de vues photographiques… ».
Avec des groupes de participants différents, et sur la base du volontariat, va donc se créer une chorégraphie au fur et à mesure. Un exercice original puisque la chorégraphie est ainsi transmise d’un groupe à l’autre selon l’évolution de ceux-ci, avant d’être apprise et dansée par l’ensemble des participants lors d’une restitution publique, proposée le 22 février prochain dans la commune.
In fine, la chorégraphie représenterait une vingtaine de minutes d’un travail collaboratif mis bout à bout comme un puzzle que l’on assemble. Sachant que les groupes, très hétérogènes, varient de quatre à vingt-cinq personnes, des gens âgés de 7 à 77 ans, selon la formule chère au créateur de « Tintin », HERGE !
Une expression artistique contemporaine qui soit dansable par tous les participants, à l’aide de gestes simples et du quotidien, en les rendant chorégraphiques. « On va esthétiser les gestes, les rendre plus souples, favorisant ainsi les interprétations adéquates à ces mouvements corporels… ».
Une œuvre où l’histoire s’écrit selon les dynamiques des groupes, au jour le jour, en faisant circuler l’esprit festif et collectif autour de la danse.
« La danse a un pouvoir immense de cohésion, il y aura aussi à travers cette œuvre l’envie de transmission de choses… ».
Un concept participatif plein de poésie et de convivialité
La musique est planante, voire rythmée selon les séquences. Entre deux et quatre possibilités propres à la chorégraphie. « Il n’y a pas de musique prédéfinie, je ne veux pas que les groupes soient influencés… ».
Quant à la restitution, elle pourrait avoir lieu en extérieur en cas de conditions météo favorables. Sinon, elle sera accueillie au sein de l’espace culturel. En parallèle, le projet photographique prendra corps durant les ateliers chorégraphiques auprès des participants ayant donné leur accord. Agathe VIDAL, munie de son appareil photo, immortalisera les séances.
« Ces photos vont être traitées et imprimées sur des surfaces résistantes à l’extérieur afin d’être exposées aux abords de l’Yonne, souligne la jeune artiste de Paris, je vais utiliser de l’alu brossé et du plexiglass afin de jouer sur la transparence en jouant sur la balance des blancs, pour faire des superpositions d’images ce qui donnera une connotation de mouvements… ».
Une façon de mettre sous le feu des projecteurs toutes celles et ceux qui le désirent, ayant participé aux ateliers, en les restituant de manière onirique et poétique dans leur approche de la danse. Beaucoup de transparence et de floutés traduiront la perception de ses images encore inconnues pour l’artiste. Il faudra patienter à partir du mois de mai pour admirer cette exposition qui sera visible jusqu’à l’automne dans la commune.
Un contrepoint moins éphémère de cette expérience entre le mouvement et la fixité de l’image. Une expérience insolite pour la jeune femme qui se lance en solo après une multitude de projets collectifs. « J’avais envie de trouver ma propre identité et de voler de mes propres ailes, affirme Agathe VIDAL, il y avait un vrai intérêt artistique avec ce concept plein de poésie… ».
Quant à la suite, la jeune femme y pense avec des projets de mise en scène, voire peut-être la déclinaison de ce projet de Gurgy pouvant se traduire par le biais de la vidéo. L’idéal pour une native du verseau, tout à fait dans son élément autour des arts !
Thierry BRET
L’une des œuvres se nomme « Lagon ». Un titre évocateur des mers du Sud et des tropiques. Là, on y voit un assemblage de fils aux différents coloris (bleu outremer, bleu plus clair, beige – une note de fantaisie pour rappeler le sable fin -, noir…), de taille plus ou moins différente. La pièce est plutôt volumineuse et est accrochée à l’une des cimaises de la galerie. Elle est née de l’imaginaire fertile d’un artiste natif de l’Yonne, Guy LEHMANN, qui entame sa seconde semaine d’exposition dans l’antre très agréable du « Théâtre des Arts », qui l’accueille encore jusqu’à mardi…
AUXERRE : Originale vision artistique que celle-ci ! Qui nous renvoie à l’une des spécialités artisanales tombées quelque peu en désuétude au fil du temps, le tissage. Des tentures et des fibres ! Tout est dit ou presque dans cette inattendue présentation – celle de l’artiste auxerrois Guy LEHMANN - accueillie dans la sympathique petite galerie, sise juste en face du théâtre et qui se nomme « Au Théâtre des Arts » !
Là où s’active une Claire EVIEUX, toujours bon pied bon œil, qui a su associer avec la création de ce concept insolite et cosy, le mélange entre l’art de la table – l’endroit fait office de salon de thé et propose des pâtisseries et tartes maison des plus appétissantes à déguster en sirotant son chocolat chaud ou son café -, et la présence de toiles et autres sculptures, qui décorent l’ensemble. Un enchantement des sens, entre gustatif et visuel ! On en redemande, bien évidemment…
Il ne reste plus que quelques jours pour y admirer les pièces uniques de Guy LEHMANN. Un garçon influencé par un artiste venu à Auxerre jadis, Thomas GLEVE qui avait présenté une exposition de tentures. Avec son épouse, Micheline – elle présente également des œuvres lors de cette exposition -, l’artiste se passionne pour le tissage, construisant à partir de plan son propre métier à tisser, en y découvrant les fondamentaux de la technique.
Petits et grands tissages sont à découvrir
Du pur plaisir à l’époque, en parallèle de ses activités professionnelles. Puis vint le temps des premières expositions, au « Coche d’eau » en 1976. En 2011, à la galerie « Expression », tenue par la Banque Populaire locale, Guy LEHMANN réalisa une présentation plus conséquente, permettant de montrer au public l’étendue de ses possibilités dans cette discipline.
Ce n’est pas une surprise de retrouver ses œuvres sur les cimaises de la nouvelle galerie d’Auxerre, ouverte il y a quelques mois.
A base de fibres végétales qui sont incorporées dans l’ensemble, Guy LEHMANN dévoile sa touche artistique, en mettant en exergue les volumes via différentes textures de fils, de laine, de laine acrylique, de corde, de coton, voire de ces fameux végétaux (des écorces de palmier !). On y appréciera aussi les petits tissages, réalisés parfois sans métier à tisser.
Quant au message véhiculé par ces œuvres, il est simple. Guy LEHMANN en fournit l’explication : « le tissage et la tenture ne sont pas encore rentrés dans l’esprit des gens, dans cette approche artistique, souligne-t-il, à l’inverse de la peinture. Mon épouse pousse même la démarche beaucoup plus loin en y ajoutant des éléments de crochet et de tricot. Toujours en volume… ».
C’est aux Arts décoratifs de Nice que le natif de l’Yonne a rencontré son épouse, avec une passion commune pour le tissage que cet ancien collaborateur architecte a su partager durant tout ce temps comme un fil d’Ariane…
En savoir plus :
Exposition Guy LEHMANN
Galerie « Au Théâtre des Arts »
45 Rue Joubert à Auxerre
Jusqu’au 11 février 2025
Entrée libre.
Salon de thé
Thierry BRET
Et une séance de dédicaces de plus pour l’infatigable Gérard MAITRE ! L’écrivain auxerrois, auteur du double volume « Auxerre Confidentiel » publié à l’automne 2024 - les deux tomes, « Les Rois » et « Inachevés et Incomplets », se dégustent avec grand plaisir -, se retrouve de nouveau sur le devant de la scène, ce samedi 08 février, à Auxerre. Cette fois-ci, c’est la librairie « Oblique » qui lui ouvre ses portes, pour un rendez-vous matinal avec ses lecteurs…
AUXERRE : Il aime aller à la rencontre de son public, Gérard MAITRE. Le sourire aux lèvres, et peut-être avec un petit soupçon de timidité par excès de modestie, l’auteur de la mini-saga « Auxerre Confidentiel » enchaîne les rencontres avec les amateurs de livres régionaux, et ils sont légion, lors de séances de dédicaces vécus au cours de ces dernières semaines, à Toucy, à Saint-Sauveur-en-Puisaye ou plus récemment en terre nivernaise, du côté de Clamecy. Les amateurs de ce genre littéraire auront le plaisir de le rencontrer, samedi en matinée entre 10 h et 12h30, à la librairie « Oblique », du centre-ville, pour y faire signer leurs livres et discuter avec un garçon qui a connu moult activités professionnelles dans son existence, tant dans le secteur du bâtiment que celui du conseil à l’emploi. Ex-conseiller municipal au sein de la municipalité auxerroise, Gérard MAITRE est féru d’œuvres d’art qu’elles soient scripturales ou musicales. Ses auteurs préférés répondent aux noms de Camille SAINT-SAENS, CHOSTAKOVITCH – un mélodiste remarquable ! -, ou encore le compositeur hexagonal Olivier GREIF.
C’est dans la vêture d’un écrivain au style agréable que l’on retrouve notre homme - il fut président durant près de deux décennies d’un chantier d’insertion de travailleurs handicapés -, en cette année 2025 ! L’art contemporain ne possède plus de secrets pour lui. Quant à ses lecteurs, ils essayeront d’en savoir davantage sur ceux de ce roman policier de belle facture qui n’a peut-être pas encore livré tous les siens puisque le troisième tome de la saga est en préparation !
En savoir plus :
Séance de dédicaces de l’écrivain Gérard MAITRE
Librairie « Oblique »
Samedi 08 février 2025
De 10h à 12h30.
Thierry BRET
D’Olympe de GOUGES à Louise MICHEL, en passant par Néfertiti, nous savons depuis des lustres que si les hommes gouvernent, les femmes règnent ! Les historiens ont été amenés à constater l'importance de la présence des femmes lors des mouvements de révoltes populaires de la période moderne (fin XVème-début XIXème siècle), en France et dans l’Antiquité. Dans son étude sur les soulèvements populaires en France de 1623 à 1648, l'historien soviétique Boris PORCHNEV soulignait « le rôle extraordinairement important des femmes, non seulement comme participantes aux mouvements, mais encore en tant que dirigeantes et meneuses, appelant à la révolte… ».
TRIBUNE : Aujourd'hui, il est bien établi que, de la Renaissance à la Révolution, les femmes sont présentes dans les émotions populaires, qui, régulièrement secouent la communauté villageoise ou urbaine. On sait, grâce à la vaste enquête de Jean NICOLAS, qu'entre 1661 et 1789, il se serait produit au moins 8 528 actes de rébellion en France. Cependant, malgré l'important développement de l’histoire des femmes et celle du genre depuis la fin du XXème siècle, malgré l'essor plus récent de la recherche sur l'histoire de la violence féminine, ou encore le renouveau des études sur les révoltes populaires, de nombreuses femmes remarquables ont été activement engagées dans la guerre.
Déjà à l'époque antique (du XVIIe siècle av. J.-C. au IVe siècle), Lâhhotep I a une stèle érigée à Karnak pour avoir rassemblé l'Égypte, pris soin de son armée, l'avoir gardée, ramené ceux qui avaient fui, rassemblé ses déserteurs, après avoir apaisé le sud, soumis ceux qui l'ont défié. Quant à Lâhhotep II, elle est enterrée avec un poignard et une hache, ainsi que trois pendentifs en forme de mouche en or, une récompense militaire.
Dame Fu Hao, épouse de l'empereur chinois Wu Ding, mène 3 000 hommes au combat sous la dynastie Shang. Yaël assassine Siséra, un général en retraite ennemi des Israélites, selon le Livre des Juges. Quant à la reine Tomyris des Massagètes, elle dirige des combattants qui battent une armée perse sous Cyrus le Grand. Tomyris est connue pour toujours comme « la tueuse de Cyrus ». La reine de Palmyre, Zénobie, mène les armées au combat contre l'Empire romain…et tant d’autres combattantes, révoltées, insoumises qui ont grandement participé à l’histoire du monde !
Ces héroïnes qui luttent pour la reconnaissance des femmes
Des femmes le plus souvent méconnues mais qui méritent la reconnaissance de la nation, surtout si leurs combats ont souvent déplu aux hommes…On peut citer les références suivantes.
Madeleine PELLETIER (1874 – 1939) : vous connaissez (peut-être) « Docteur Quinn », mais connaissez-vous Madeleine PELLETIER ? Cette parisienne est la première femme médecin diplômée en psychiatrie de l'histoire de France. Au tout début du XXe siècle, cette femme de sciences rejoint effectivement les internes des asiles du pays. Médecin, donc, mais aussi femme de lettres antimilitariste, militante suffragante, anarchiste, pionnière du féminisme moderne.
Tee CORINNE (1943-2006) : grande figure de l'activisme lesbien de la seconde moitié du XXe siècle. Les sourires solaires et esprit en constante ébullition définissaient cette artiste underground qui a aussi bien investi le champ de la photographie que celui de l'édition.
SOLITUDE (1772-1802) : sous ce nom mélancolique, un drame historique. Née en Guadeloupe en 1772, Rosalie est réduite en esclavage aux Antilles. Vingt ans plus tard, l'esclavagisme est aboli en Guadeloupe, avant d'être rétabli en 1802 par l'empereur Napoléon Bonaparte. Rosalie va alors rejoindre un groupe d'anciens esclaves qui clament leur révolte et luttent pour leur liberté. Rosalie n'est plus. La jeune femme se fait alors appeler « Solitude ».
Awa THIAM (née en 1950) : « La Parole aux négresses », c'est le titre de l'un des essais majeurs de cette femme. Un ouvrage de référence. L'autrice sénégalaise y narre les nombreuses violences et discriminations dont font l'objet les femmes africaines. De quoi ériger l'intellectuelle en nom majeur de l'afro-féminisme.
Joséphine PENCALET (1886-1972) : ouvrière, syndicaliste, politicienne, révoltée. A une époque où les femmes ne pouvaient encore se faire élire, cette native de Douarnenez parvient tout de même à devenir conseillère municipale au sein de sa chère Bretagne. Comment ? En se jouant d'une faille : l'éligibilité des candidats n'était vérifiée qu'a posteriori. Parmi tant d'autres « têtes de sardines » (les ouvrières des conserveries), Joséphine PENCALET a porté sur elle de vastes mouvements de grève pour exiger de meilleures conditions de travail. Droits des travailleurs (sous-payés), droits des femmes... L'une des premières femmes élues en France est de ces voix qui sont venues bousculer le patronat et le patriarcat.
Louise MICHEL, Olympe de GOUGES : deux pointures de la cause féminine
Il est important d’évoquer deux femmes qui ont marqué l’histoire et emblématiques des combats pour la liberté, pour l’abolition de la peine de mort et de l’esclavage. Louise MICHEL. Elle est née le 29 mai 1830 en Haute-Marne, elle devient servante dans un château. Elle y reçoit une éducation de qualité. Les châtelains sont adeptes des « Lumières » ; ils lui font lire Rousseau, Voltaire, Diderot, et lui inculquent des valeurs humanistes. En 1852, Louise obtient un diplôme d’institutrice. La même année, refusant de prêter serment à Napoléon III, elle crée une école libre en Haute-Marne. Elle publie des textes et des poèmes sous le nom d’Enjolras (un personnage des « Misérables » de Victor HUGO, chef d’une coterie révolutionnaire) et entretient une correspondance avec lui. Après l’épisode de la Commune de Paris, l’écrivain prendra sa défense. En 1870, pendant la guerre franco-prussienne, Louise MICHEL manifeste contre l’arrestation des « blanquistes ». Alors que la famine sévit à Paris, assiégée par les troupes prussiennes, elle crée une cantine pour ses élèves et pour les enfants pauvres. Elle collabore en outre au quotidien d’opposition au gouvernement de Thiers, créé par Jules VALLES et Pierre DENIS, « Le Cri du peuple ». Durant la « Commune », Louise se lance corps et âme dans l’insurrection. Après les sanglants combats qui ont fait des milliers de morts, Louise est condamnée à la déportation, et envoyée en Nouvelle-Calédonie en 1873. Libérée, elle reprendra le combat, et de luttes en arrestations, elle mourut à Marseille en janvier 1905. Une femme de cœur, de révoltes, une anarchiste qui s’est battue pour la liberté, l’égalité et la fraternité !
Quant à Olympe de GOUGES : c’est une figure de la Révolution ! Elle écrit en 1791 la « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne ». Parmi ses défauts majeurs soulignés par les hommes, c’est une intellectuelle qui publiera plus d’une centaine d’ouvrages : poésies, théâtre, écrits politiques… elle défend la condition des femmes, prône l’abolition de l’esclavage et de la peine de mort… Elle suivit DANTON dans les réformes fiscales (imposer les plus riches), dans les soins à apporter aux plus pauvres, mais critiqua ouvertement ROBESPIERRE ! Des écrits farouches et révolutionnaires qui lui coûteront l’échafaud en 1793 ! Oubliée par les républicains et longtemps ignorée par les historiens, Olympe de GOUGES est aujourd’hui reconnue comme une figure majeure de l’engagement des femmes dans la Révolution française. Son nom est régulièrement évoqué pour entrer au Panthéon.
Petite histoire pour les femmes qui souhaitent sourire de la naïveté des hommes et pour tous ceux qui ont de l’humour : « dit maman, qui m’a donné mon intelligence ? Ton père, répliqua la maman. La gamine poursuit : comment tu le sais ? Et la mère de conclure : moi j’ai gardé la mienne… » !
Paul GUILLON
Il devrait être rempli jusqu’à son trop plein, le « Skénét’eau » ! Logique, en somme, tant l’interprète du soir – elle y proposera d’ailleurs une unique représentation – possède ses aficionados sur son territoire de prédilection depuis douze ans, déjà ! Voir la souriante et rafraîchissante Christelle LOURY sur une scène procure un bien fou. Un antidote efficace contre la morosité et l’inertie ambiantes. Du bien à l’âme qui réchauffe les cœurs en cette période sombre et hivernale…avec des chansons intimes et personnelles nous emmenant dans son « Jardin de soi »…
MONETEAU : Doit-on encore présenter l’égérie de la scène icaunaise ? L’artiste dont le Conseil départemental et feu Patrick GENDRAUD, son regretté président, avaient hissé au rang d’ambassadrice de notre territoire il y a déjà de cela quelques années ? Fidèle à elle-même et à ses sources indélébiles d’inspiration – la grande chanson française dont Edith PIAF ! -, Christelle LOURY nous revient comme une excellente confiserie chocolatée à savourer tranquillement devant un feu de cheminée, un verre de liqueur forte à la main, tout en prenant soin de méditer et de se reposer !
Sa relation avec son public, elle l’a toujours voulue sous le prisme de la convivialité et de l’amitié, chose que l’autrice-interprète de l’Yonne entretient volontiers à travers ses pérégrinations musicales et scéniques. Alors, nous proposer de partager via son nouveau spectacle son « Jardin de soi », sorte d’introspection intimiste dans le fond de ses pensées, n’est pas anodin du tout !
Changement de registre et de cap pour celle qui aimait jusque-là incarner avec sa voix et sa gestuelle les grands noms de la chanson hexagonale, ses références à elle qui ont pour noms, BARBARA, Juliette GRECO ou Edith PIAF, à laquelle elle rendra comme de coutume un hommage appuyé, « elle qui l’accompagne dans tous ses projets et ses défis ». Du moins, c’est le sentiment que la chanteuse icaunaise en a dès qu’elle monte sur une scène, accompagnée de ses musiciens. Que ce soit en France ou ailleurs puisque Christelle LOURY peut s’enorgueillir de posséder un joli palmarès de représentations aux quatre coins de la planète, notamment dans les pays de l’Est ou en Russie.
Un « Jardin de soi » à découvrir entre intimité et drôlerie
Cette fois-ci, pour cet unique récital, qui en appelle nécessairement d’autres, la chanteuse se présentera avec ses propres morceaux, écrits et composés, avec sa guitare acoustique fétiche. Une quinzaine de titres constituant ce « Jardin de soi », dans lequel l’artiste élégante nous invitera à pénétrer. Pour en connaître davantage sur des items qui lui tiennent à cœur comme la condition féminine, la société, l’environnement, les états d’âme, les aléas de la vie et naturellement, l’amour, ce thème intemporel dont les auteurs et les poètes font leurs choux gras dans leurs textes.
Un « Jardin de soi » que Christelle LOURY veut pétillant, coloré, ouvert à chacun, mais aussi drôle et piquant, avec ces textes engageants qu’elle sait mettre en scénographique, étant elle-même comédienne.
On la retrouvera donc sur la scène accompagnée de deux musiciens, les guitaristes Hugues RENAULT et Olivier MESNIER. Un trio tout en acoustique et en arpèges pour nous concocter une ambiance bossa-nova, swing mais aussi ballades ! Bref, un excellent moment pour vibrer à l’unisson à l’écoute d’une très belle voix, incitative à la découverte de son « Jardin de soi ». A la manière de ce que chantait jadis le « Fou Chantant », mettant en valeur son « Jardin extraordinaire ». Monsieur Charles TRENET…
En savoir plus :
Christelle LOURY se produit sur la scène de l'espace culturel Skenét’eau de Monéteau, le vendredi 31 janvier à 20h30, concluant ainsi une résidence artistique de trois jours.
Réservation par téléphone au 03 86 34 96 10 ou directement sur le site internet du Skenét’eau www.skeneteau.fr
Thierry BRET