En 2019, elle s’investissait déjà dans ARTEM en qualité de trésorière. Depuis peu, elle vient de succéder à Rémy GEMBLE, à la tête de la structure associative culturelle auxerroise. Quoi de plus naturel, en somme, pour cette dynamique personne qui aime les artistes et l’un des lieux les plus emblématiques de la ville où ils peuvent se produire, la fameuse péniche cabaret de « La Scène des Quais ». Mercredi soir, Marie CHIMAY est montée sur l’estrade pour lancer la cinquième édition du festival faisant travailler les zygomatiques, « Rire à flots »…
AUXERRE : Elle est ravie, Marie CHIMAY ! Pour débuter sa présidence à la tête de l’association ARTEM – une locution latine signifiant le talent et le savoir-faire entre autres -, la nouvelle responsable de ce concept encourageant la créativité artistique a pu s’appuyer sur une programmation de très belle facture, mercredi soir, inaugurant la première des quatre soirées du festival « Rire à flots », en compagnie de Mathilde PELEN, gérante de « La Scène des Quais ». Un judicieux préambule marquant la période du cinquième anniversaire de la structure associative qui sera célébré début décembre.
Une entité que les Auxerrois connaissent bien désormais, puisque associée au développement et à la pérennité des projets culturels qui sont accueillis au cours de l’année sur la péniche demeurant à quai, en plein cœur de la capitale de l’Yonne. ARTEM, outre la présentation de spectacles en variante « seul en scène » ou en petite formation, c’est également l’encouragement des jeunes comédiens et artistes non répertoriés dans les réseaux de diffusion structurés en mettant à leur service un espace scénique pour leur permettre de jouer dans des conditions optimale. A l’image de ce festival « Rire à flots » qui arrive à point nommé pour dérider une atmosphère, on ne peut plus lourde et délétère par les temps qui courent.
« Nous souhaitons partager ensemble des émotions, des créations, de la détente, de l’amitié, des rencontres, à travers le rire, explique l’interlocutrice, cela va de l’absurde à la compagnie, à titre d’exemple… ».
« On aime avoir le cœur joyeux à « La Scène des Quais »… »
Un rire qui se sera donc invité dès hier soir pour tous les goûts et tous les âges à l’occasion du lancement de ce cinquième rendez-vous avec des artistes un brin déjanté mais tellement drôles.
« Le rire est un état d’esprit, ajoute Marie CHIMAY, ici, à « La Scène des Quais », on aime bien avoir le cœur joyeux et fêter le rire comme il se doit. Ce sont des spectacles de qualité que la commission spectacle a visionné en Avignon lors du festival. Cette année, elle ne nous a pas déçue en ramenant de belles pépites à apprécier jusqu’à dimanche ».
Fidèle, le public devrait être présent à ce cinquième rendez-vous. Des férus de l’endroit mais aussi de nouveaux spectateurs, parfois extérieurs au département, dont les pas les conduisent aux abords de l’Yonne près de cette singulière embarcation à quai.
La nouvelle responsable apportera-t-elle sa griffe particulière à la structure associative ?
« Je ne l’a vois pas sans le collectif, rétorque Marie CHIMAY, l’association repose vraiment sur une équipe de bénévoles, des personnes qui cooptent de nouvelles recrues, avec son binôme féminin à la tête… ».
Une excellente manière de défendre le spectacle vivant, tout en soutenant Mathilde PELEN, l’âme de cette péniche culturelle qui n’a pas fini de nous épater par l’éclectisme et la qualité de ses programmations, insolites et décalées, mais très réussies…
Thierry BRET
Sept minutes, montre en main. Ni plus, ni moins. Le temps nécessaire pour l’artiste Jean-Pierre BLANCHARD pour réaliser face au public – ils étaient plus de 900 personnes réunies à Auxerre en février dernier, à l’occasion de la traditionnelle « Soirée des adhérents » de la coopérative 110 Bourgogne – à admirer la dextérité esthétique du personnage. Au terme de cette prouesse artistique, un portrait souriant du plus grand des clowns modernes, trop tôt disparu : COLUCHE ! Un tableau de belle taille offert aux « Restos du Cœur », en toute logique…
APPOIGNY : Mais, où sera-t-il accroché ? C’est en substance l’une des premières questions venant à l’esprit des observateurs qui transitent dans les locaux toujours en effervescence de l’association caritative, préparant activement sa prochaine campagne de distribution de repas aux défavorisés. De belle taille, le portrait de COLUCHE, père fondateur des « Restos du Cœur », trône en bonne place, posé sur une table poussée contre le mur dans la grande salle de réunion. Un COLUCHE, plus vrai que nature, souriant pour l’éternité, au crayonné si réussi et si bien exécuté en live devant près de mille spectateurs, lors de la grand-messe annuelle de la coopérative agricole régionale, « 110 Bourgogne », l’hiver dernier.
L’auteur, Jean-Pierre BLANCHARD, est un esthète dans le genre. Animant les rencontres économiques et professionnelles de France et de Navarre, cet ancien pensionnaire du « Plus Grand Cabaret du monde », émission audiovisuelle phare animée par Patrick SEBASTIEN sur France 2, se distingue par la conception de tableaux façon « portrait » de personnalités en l’espace de quelques minutes, musique à l’appui.
L’œuvre réalisée ce soir-là, d’une valeur estimative de 2 500 euros, a été offerte ce mercredi par le président de la coopérative agricole, Walter HURE, aux « Restos du Cœur » ; ces derniers ayant la possibilité soit de la conserver, soit de la vendre aux enchères au profit de leurs actions altruistes et solidaires.
Déjà des collaborations entre 110 Bourgogne et les Restos par le passé
Explications du représentant de « 110 Bourgogne » : « Parmi le répertoire peint par l’artiste Jean-Pierre BLANCHARD, il y avait COLUCHE, souligne Walter HURE, une figure emblématique de la lutte pour l’accès à une alimentation pour tous, une cause chère à la coopérative. D’où l’idée de procéder à un don de cette œuvre aux « Restos du Cœur » parce que cela nous paraissait légitime… ».
Par le passé, il y a déjà eu des opérations entre les deux entités, notamment dans le cadre de l’opération « Pains du Cœur » mise en place il y a deux décennies. Chaque adhérent avait alors eu la possibilité de livrer un quintal de blé à destination d’une meunerie afin de le transformer en pains, alimentant ensuite les « Restos du Cœur ».
Un projet travaillé en amont le 16 février dernier par les dirigeants de la coopérative. Un tableau de COLUCHE alors que les syndicats agricoles appellent à la mobilisation générale le 15 novembre prochain n’est pas pour déplaire au porte-voix de la coopérative !
Quant à Michel PANNETIER, des « Restos du Cœur », il s’est montré ravi de ce don. « Le bureau prendra la décision de la vente aux enchères ou de conserver cette œuvre en nos murs, devait-il préciser, c’est une belle opération de communication… ».
La quarantième campagne des « Restos du Cœur » va démarrer début novembre dans l’Yonne. Chacun est déjà affairé pour s’y préparer du mieux possible.
Thierry BRET
L’intitulé de l’exposition, présente à l’Espace culturel de Gurgy, a été une source d’inspiration du regretté Alain BASHUNG. « Madame Rêve ». Et ses paroles si envoûtantes, au phrasé érotique qui évoquent dans une sorte de lancinance répétitive l’art du plaisir en solitaire en version féminine. Une ode à la masturbation et à la libération de la femme, datant de 1991, extrait de son album, « Osez Joséphine ». De l’érotisme à peine voilé, il y en a aussi dans le travail original et intense, fruit de longs mois de réflexion, de la plasticienne franco-suédoise, Catherine RYMARSKI. « Des songes de nuits d’été » qui se muent en expériences troublantes et intimes où une quarantaine de femmes racontent sans pudeur par le son, l’image et l’écrit leurs rêves. Des plus étranges aux plus charnels…
GURGY; « Madame rêve d’archipels, de vagues perpétuelles, sismiques et sensuelles… ». Les puristes de la chanson française auront sans nul doute reconnu les paroles de l’un des tubes de ce trublion hexagonal, Alain BASHUNG, en digne héritier d’un certain Serge GAINSBOURG. Le rêve et son importance. Le rêve et sa signification. Le rêve, dont on n’ose parler parce que parfois trop libidineux. Le rêve, dont l’humain se nourrit toutes les nuits. Et qui le rend plus fort le jour venu…
L’intime, le désir, l’amour, mais aussi la peur, les doutes, le cauchemar, la mort. Autant de sujets disparates mais effleurés de la même manière dans la nouvelle création originale de l’artiste plasticienne Catherine RYMARSKI. Une exposition se situant aux antipodes de ce qu’elle a pu nous présenter à date. Comme une aurore boréale, signe distinctif de ses origines scandinaves, qui serait visible (et c’est de plus en plus le cas à présent) dans notre ciel étoilé.
Un « bed-in » comme à la grande époque…
Le décor est pour le moins curieux. Les fidèles de l’espace culturel local n’ont guère l’habitude de voir des matelas posés à même le sol à cet endroit, placés sous des mobiles qui bougent avec lenteur et qui représentent des étoiles. On dirait l’un de ses fameux « bed-in » comme à la grande époque où Yoko ONO et John LENNON s’allongeaient en pyjamas rayés ou dans leur plus simple appareil pour protester contre les ravages de la guerre dans le monde, et plus particulièrement celle du Vietnam à la fin des années 60, dans les palaces de Toronto ou d’Amsterdam.
« War is over » et « Peace and love ». Mais, point de rock-stars allongés sur les matelas à Gurgy. Seules, deux dames d’un certain âge viennent tenter l’aventure si particulière. Ecouter dans la posture la plus optimale sur le sol et de manière confortable les histoires oniriques d’une quarantaine de femmes, toutes rencontrées par l’artiste, et qui se sont livrées sans fard et sans pudeur pour permettre ce narratif de leur intimité nocturne. Des rêves uniques, incroyables, troublants, vivants. Plein de fraîcheur et de richesses émotionnelles.
Un procédé datant de 1842 comme source d’expression
Cette exposition se dévoile sous forme de triptyque. Il y a les tableaux où le regard se pose instantanément. Des clichés aux coloris si étrange, façon sépia mais d’un bleu à la douceur extrême. Des femmes, jeunes et plus âgées, en phase de sommeil profond qui se sont prêtées au jeu de la prise de vue photographique. L’artiste a su les convaincre de les immortaliser dans ces moments bienfaiteurs, le repos de la « guerrière ». Les clichés ont ensuite été travaillés par Catherine RYMASRKI selon les principes de la procédure « cyanotype ». Explication de la créatrice.
« C’est un procédé photographique en monochrome négatif ancien, souligne-t-elle, par ce biais, on obtient un tirage photographique bleu de cyan, d’où cette appellation technique… ».
Un procédé qui ne date pas d’hier puisque imaginé en 1842 par un scientifique britannique, John Frédéric HERSCHEL, qui avait aussi le particularisme d’être un fervent pratiquant de l’astronomie. Une histoire de ciel qui se conjugue à merveille avec le monde de l’onirisme.
Deuxième temps fort, la lecture. Sous chaque pièce soumise à la sagacité des observateurs, est accrochée une enveloppe. A l’intérieur, le songe du portrait dédié dont on peut lire la moindre signification à travers les mots. Le texte est court, parfois poétique, mais livre des ressentis. Puis, et ce sera le troisième axe sensoriel qui nous est proposés là, l’écoute du rêve par écouteurs interposés. La bande-son peut être susurrée, chuchotée, parlée. On peut ainsi déambuler à travers la salle, avec son casque rivé sur les oreilles et s’imprégner de chacun des mots qui peuvent soigner les nôtres. Curieuses sensations qui permettent le lâcher-prise intégral.
Un sacré voyage anthropologique dont on ne sort pas indemne aux côtés de ces « Dormeuses du val » que n’auraient nullement renié Arthur RIMBAUD…
En savoir plus
Exposition « Madame Rêve » de Catherine RYMARSKI
Espace culturel de Gurgy
Jusqu’au 27 octobre 2024
Entrée libre
Ouverture du le mercredi, samedi et dimanche de 14 à 18 heures.
Thierry BRET
La grande chanson française n’a plus de secrets pour elle. Et quand il s’agit de l’interpréter en digne ambassadrice de la culture hexagonale aux quatre coins du globe comme elle sait si bien le faire depuis plus d’une décennie, la native de l’Yonne, chanteuse professionnelle de son état, n’hésite jamais à se mettre en quatre pour sublimer ces airs d’autrefois, passés depuis à la postérité. Logique que la jeune femme ait décroché une distinction. La médaille de la SEP, la Société d’Encouragement au Progrès, c'était en 2019. Un titre honorifique qu'elle partage désormais aux côtés…du prince Albert II de Monaco, lui-même, plébiscité et encouragée par ses soins.
AUXERRE ; L’ambassadrice de l’Yonne s’est donc muée en princesse sur sa carte de visite ? Pour une soirée exceptionnelle vécue dans la capitale où elle est venue soutenir la nouvelle distinction honorifique d'une sacrée personnalité. C’est ce que vient de vivre l’excellente artiste Christelle LOURY que bon nombre d’Icaunais et de Bourguignons suivent depuis plus d’une dizaine d’années, via de nombreux récitals et concerts que la jeune femme propose lors de ses rendez-vous fréquents avec son public de prédilection, celui de sa chère Bourgogne.
A Paris, la digne interprète d’Edith PIAF et de Juliette GRECO – le répertoire est encore plus fourni évidemment – qui s'était vu remettre en 2019 une nouvelle corde à son arc, la médaille de la SEP, la fameuse Société d’Encouragement au Progrès, opérationnelle depuis 1908, n’est plus la seule à recevoir la lumière en ce jour béni des dieux au titre du rayonnement de la langue française et au rapprochement des cultures, puisque le prince Albert II de Monaco est désormais détenteur de la vénérable institution en qualité de de contributeur à la sauvegarde des océans et de la planète.
Rappelons que la SEP est une association reconnue d’utilité publique qui distingue les acteurs les plus créatifs de l’amélioration de la condition humaine et de la sauvegarde de la nature. C’est sous les ors du Sénat que se distribuent annuellement les fameuses distinctions.
Et comme un bonheur ne vient jamais seul, Christelle LOURY a eu l’opportunité de chanter la célèbre chanson de la « môme Piaf », « La Vie en Rose ». Du prince Albert, elle dira, « c’est un homme charmant et nous avons échangé sur nos relations monégasques communes ainsi que sur la francophonie… ».
Une francophonie que Christelle LOURY défend bec et ongles depuis les débuts de sa prestigieuse carrière internationale en redonnant vie aux grands interprètes de jadis, sur d’innombrables scènes du monde…
Thierry BRET
Elle venait d’avoir 28 ans. Installée en Afrique pour y développer un réseau d’échange de savoirs autour de l’alphabétisation, elle n’aura pas eu le temps de voir aboutir son projet. Le destin en a décidé autrement. Une neuro-encéphalite paludique survenue brutalement le 10 octobre 2003 condamnera irrémédiablement la pauvre Marie BIETLOT. Un choc difficile à surmonter pour Andrée DE SMET, sa maman, la muse du troubadour de Puisaye, Gérard-André. Depuis, chaque année, La Closerie se pare des « Couleurs d’Afrique » pour que vive la mémoire éternelle de Marie…
ETAIS-LA-SAUVIN : C’est devenu un rituel au fil des ans. Un rendez-vous que les férus de poésie, de chansons et de culture ne manqueraient pour rien au monde. Une manifestation qui honore la mémoire d’une jeune femme, trop tôt disparue, loin des siens, en terre africaine. Une pathologie fulgurante, survenue il y a un peu plus de vingt ans déjà. Depuis, tous les ans, à la date anniversaire de ce tragique départ ou presque, les amis et les fidèles suiveurs de la vie artistique si riche et si intense proposée par le couple à la tête du théâtre champêtre de La Closerie se retrouvent dans le cadre d’une grande manifestation, articulée autour de deux temps forts : une exposition-vente mettant en scène les produits artisanaux du Burkina-Faso et un temps consacré à la musique. Un concert de kora et de balafon, c’est ce qui est programmé lors de cette édition 2024.
L’artisanat burkinabé mérite amplement le détour. Elle est proposée par le groupe Baobab 89 qui, depuis 2008, fait un important et merveilleux travail dans le village de Zoungou au Burkina Faso. Ses membres se rendent régulièrement sur place pour réaliser avec les habitants d’importants travaux : deux salles de classe, un puits, un centre de santé...
Quant aux deux artistes, Idrissa DIEBATE et BALAKALA, se produiront munis de leurs instruments si typiques. D’abord, il y a la kora dont Idrissa joue depuis l’âge de dix ans. C’est une sorte de harpe faite d’une demi-calebasse tendue d’une peau de chèvre et d’un long manche, comprenant de 21 à 24 cordes. Puis, il y aura le balafon avec BALAKAL. Lui aussi, il a commencé très jeune. Le balafon n’est autre que l’ancêtre du xylophone. Le son est produit en tapant avec des baguettes sur des lames en bois.
Idrissa DIEBATE est originaire du Sénégal. BALAKALA, lui, est natif de Guinée. Ils viennent pour la deuxième fois, ensemble, sur la scène de La Closerie. Ils appartiennent tous deux à une grande famille de griots. Ils sont considérés parmi les plus grands musiciens africains de kora et de balafon, résidant et vivant à Paris. Ils tirent de leurs instruments des sons d’une grande beauté souvent accompagnés d’un chant très doux, très narratif, appris dans la tradition orale qui constitue les racines de leur peuple. Un moment fort pour ne jamais oublier la mémoire de Marie…
En savoir plus :
Couleurs d’Afrique
Concert de kora et de balafon
Chant et musique du monde,
Samedi 05 octobre 20h00 / Dimanche 06 octobre 15h30
Exposition vente d’artisanat burkinabé
Samedi 05 octobre de 15h00 à 18h00, dimanche 06 octobre de 11h00 à 18h00
Thierry BRET