Souhaitant promouvoir l’ensemble de ses attraits touristiques, économiques et sportifs, notamment au niveau de ses équipements, notre territoire par la voix du Département et du Comité départemental olympique et sportif entame une vaste campagne de séduction auprès du Comité d’organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024. Un exercice de lobbying mobilisateur à enjeux multiples où il ne faudra pas perdre la moindre minute pour convaincre les organisateurs, les délégations sportives et les tours opérateurs des avantages offerts par une immersion des acteurs de l’olympisme et de leurs supporters dans le nord de la Bourgogne Franche-Comté en amont et pendant l’été 2024. Les J.O. qui induiraient des répercussions physiques dans l’Yonne ? D’une improbable utopie, ce rêve pourrait devenir une réalité tangible d’ici quelques mois…
AUXERRE : La référence identitaire de cette opération peu commune se nomme « Club Yonne 2024 ». Avec à sa tête, plusieurs partenaires qui se mobilisent pour porter haut et clair les couleurs de notre territoire auprès des sphères internationales de l’Olympie.
Le Conseil départemental, tout d’abord, très investi sur la défense de ce nouveau dossier aux retombées évidentes aura comme chef de file son président, Patrick GENDRAUD, en personne. Le CDOS, le comité départemental olympique et sportif, piloté par Patrice HENNEQUIN, lui a aussitôt emboîté le pas afin de sélectionner une demi-douzaine de sites d’exception pouvant accueillir les athlètes soucieux de façonner leurs préparatifs et leurs entraînements avant la grande échéance de Paris.
Quant à l’Agence de développement touristique de l’Yonne (ADTY), représentée par Bénédicte NASTORG, elle apportera ses compétences pour mettre en lumière la dynamique promotionnelle de notre territoire à travers ses atouts et ses nombreuses potentialités d’hébergement.
Une conférence de presse, réunissant ces diverses composantes impliquées dans ce projet favorable au rayonnement de l’Yonne, aura permis ce mardi 30 janvier dans l’amphithéâtre du 89 d’y voir un peu plus clair sur les intentions louables de ces protagonistes. Auxquels il aura fallu ajouter l’élue du Conseil départemental Isabelle JOAQUINA, en charge de la promotion du tourisme, et l’ancien champion du monde de canoë-kayak et triple compétiteur olympique, l’Auxerrois Cyrille CARRE qui faisait office sans que cela soit précisé de parrain de ce lancement officiel.
Une opportunité unique pour le territoire à ne manquer sous aucun prétexte
« C’est une chance inouïe qui ne se reproduira pas deux fois, insista le responsable de l’exécutif Icaunais Patrick GENDRAUD, nous devons tous être unis, élus, forces vives de l’économie et sportifs, en étant capables de mettre en exergue les attraits de l’Yonne avant, pendant et après les Jeux Olympiques de Paris ! Notre territoire possède d’incontestables atouts en matière de tourisme et notre proximité avec l’Ile de France nous octroie ce devoir de postuler auprès du Comité d’organisation des Jeux olympiques d’été 2024 (COJO) en adressant un dossier de candidature afin de montrer nos velléités participatives à cet évènement universel… ».
Un projet ambitieux en matière de communication et de logistique qui n’engendrerait aucune dépense particulière de la part du Département. Et Patrick GENDRAUD de renchérir à ce propos : « je fais référence à la célèbre maxime de Pierre de COUBERTIN, le rénovateur des Jeux Olympiques modernes, « l’essentiel, c’est de participer ! ». Nous devons aborder le montage de ce projet dans un esprit de bonne volonté… ».
Soucieux de rassembler autour du Club Yonne 2024 tous les partenaires institutionnels, économiques et sportifs, à l’instar des chambres consulaires et de l’Union des métiers de l’industrie de l’hôtellerie (UMIH), l’homme politique Icaunais a rappelé que « le délai temporel nous séparant de l’échéance olympique de Paris en 2024 était à la fois très éloigné de nous mais aussi très proche à la fois. Il faudra s’appuyer sur toutes les forces de notre territoire pour imposer ce dossier… ».
Les valeurs sûres du tourisme au service de l’olympisme…
Egrenant quelques exemples de sites touristiques pouvant interpeller les innombrables touristes/supporters présents en France lors de ces Jeux, Isabelle JOAQUINA rappela que la basilique Marie-Madeleine de Vézelay avec ses 1 023 413 visiteurs en 2017 constituait un incontournable lieu du séjour spirituel et patrimonial, connu dans le monde entier. Le site historique de la Colline éternelle devance d’ailleurs nettement le château de GUEDELON avec ses 300 000 visiteurs annuels.
« J’entends souvent dire que nos capacités d’hébergement ne suffisent pas, reprit Patrick GENDRAUD, dois-je rappeler que l’Yonne propose 130 586 lits sur l’ensemble de son offre qui se répartissent entre les 117 hôtels, les 283 meublés, la centaine de chambres d’hôtes, les hébergements collectifs comme les gîtes et les auberges de jeunesse (une centaine), l’hôtellerie de plein air (42 campings), des chalets. Quant à nos richesses patrimoniales et culturelles, elles n’ont rien à envier à d’autres territoires avec ses 17 châteaux, ses 42 musées et centres de création, ses 45 centres artistiques, ses 88 édifices religieux, ses 27 parcs et jardins, et une trentaine d’autres sites encore… ».
Que dire à l’analyse des slides qui auront été présentés et commentés aux soutiens de ce club réunis au 89 sur les autres forces attractives que représentent le tourisme fluvial (17 166 bateaux de plaisance ayant transité l’année dernière sur l’Yonne et les canaux du Nivernais et de Bourgogne), les 4 000 kilomètres de chemins équestres, les 2 000 kilomètres de circuits de grande randonnée, les 120 kilomètres accueillant la pratique du cycle en toute sécurité, etc.
Même les adorateurs des loisirs aériens y trouvent leur compte en profitant des aéroclubs et aérodromes propices à la pratique de disciplines offrant toute la liberté de se mouvoir dans le ciel : ULM, vol à voile, parachutisme, montgolfière…
Des infrastructures sportives parfaitement adaptées aux préparations des équipes
« Accueillir, non pas les épreuves olympiques in situ, mais les délégations sportives qui chercheraient à se mettre au vert bien avant les Jeux afin de peaufiner dans un cadre champêtre leurs phases de préparation intègre également notre stratégie, compléta Patrice HENNEQUIN, le président du CDOS. Les infrastructures départementales peuvent parfaitement remplir ces critères et offrir des conditions optimales à ces athlètes de très haut niveau… ».
Parmi celles-ci, une demi-douzaine de complexes sportifs répertoriés par l’organisme olympique départemental. En premier lieu, le stade de l’Abbé Deschamps avec ses 19 000 places et ses terrains annexes où évolue l’AJ Auxerre. Homologuées par la FIFA et l’UEFA, ces installations uniques s’étendent sur 16 hectares de terrain, à la pointe de la modernité avec ses salles de récupération (sauna, jacuzzi, kiné, salle antidopage…).
A Brienon sur Armançon où sévit le fameux club de tir à l’arc de la Sentinelle (celui qui a forgé de la vraie graine de champions dont Bérangère SCHUH primée au niveau mondial), l’enceinte de tir aux distances olympiques propose un ensemble de 24 cibles permanentes. Les archers peuvent s’exercer sur des distances de 20 à 70 mètres.
Accessible aux sportifs qui pourront concourir dans les compétitions des Jeux paralympiques (ils suivront de peu les épreuves des valides) à Paris, le complexe de tennis localisé à VERGIGNY a été retenu dans cette liste. Le site dispose de plusieurs courts de très belle facture au plan technique. Un peu plus loin, à Saint-Florentin, le stade Jean LACRAY est entré dans la postérité sportive en 2016 puisque le record national du 50 mètres minime y fut battu sur sa piste. Disposant d’une salle de musculation de 72 mètres carrés, agrémentée de nombreux agrès, ce complexe a permis l’éclosion de quelques belles pépites de l’athlétisme français dont le régional de l’étape Sébastien MAILLARD sur le 400 mètres.
Plus au nord du territoire, Sens pourrait permettre aux adeptes du tir sportif de se distinguer au sein des installations du club local de la Patriote Sénonaise. Soixante-dix postes de tir, sur des distances de 10, 25 et 50 mètres, sont fonctionnels. L’équipement est considéré comme le plus important de Bourgogne Franche-Comté.
Enfin, les amateurs de BMX, une discipline de cyclisme version mi-acrobatique, mi-tout terrain, auront peut-être l’heureuse opportunité de voir évoluer sur la future piste de Saint-Georges sur Baulche prévue en 2019 les stars olympiques de demain.
Sept groupes de travail parés à étudier le dossier
L’ensemble des partenaires institutionnels, économiques et sportifs travailleront aux côtés des représentants du Conseil départemental dans le cadre de sept commissions spécifiques pour élaborer le dossier de candidature soumis à la sagacité des membres du COJO.
Hébergements, équipements et infrastructures, communication et opérations événementielles, éducation, promotions touristiques…les thèmes seront tour à tour examinés par ces unités de réflexion qui devront plancher jusqu’au mois de mars. Date à laquelle sera transmis le dossier à Paris. Il faudra ensuite s’armer de patience et attendre quelques semaines de plus avant de connaître le verdict rendu par le COJO.
L’important dans ce dossier sera de mener à terme et de la meilleure manière possible les missions de lobbying auprès des tours opérateurs et des délégations sportives internationales pour vendre un territoire, le nôtre, qui a grandement besoin de ce sérieux coup de projecteur planétaire pour entrer définitivement dans le concert des destinations incontournables de notre Hexagone aux yeux de ces millions de visiteurs potentiels…
Un pari, certes, osé mais qu’il ne fallait surtout pas omettre de relever de manière collective.
Le réseau des établissements bancaires de la Banque Populaire de Bourgogne Franche-Comté a reconduit sa convention de partenariat avec les Chambres de Métiers et de l’Artisanat interdépartementales de notre contrée la semaine dernière à Dole (Jura). Il en découle une feuille de route très structurée visant à poursuivre le soutien de la banque en faveur des initiatives de création d’entreprise, de développement économique via l’innovation ainsi que de leur promotion.
DOLE (39) : C’est au terme d’une réunion de travail regroupant les responsables des chambres consulaires des huit départements que comptent la Bourgogne Franche-Comté qu’a eu lieu le renouvellement de ce partenariat.
Emmanuel POYEN, président de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat Bourgogne, Julien CAMPAGNE, directeur du développement de la Banque Populaire Bourgogne Franche-Comté, Michel CHAMOUTON, président de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de Franche-Comté et Frédéric REPIQUET, directeur régional adjoint de l’établissement bancaire se sont assis à la même table pour apposer leurs signatures sur la liasse de documents officialisant la teneur de cet engagement.
Conscientes de leur synergie, les parties ont décidé de s’engager sur une période de cinq années. Une durée idéale pour développer les axes promotionnels favorables à l’artisanat.
Un secteur porteur d’emplois mais aussi d’insertion professionnelle…
Filière économique de pointe dans l’Hexagone, l’artisanat représente 50 592 entreprises pour la seule région Bourgogne Franche-Comté. Au 31 décembre 2016, le secteur employait 86 856 salariés. Soit un salarié sur huit du secteur privé qui exerce son savoir-faire au sein d’une entité professionnelle artisanale.
Interpellés par l’énoncé de ces statistiques encourageantes, les dirigeants du groupe bancaire confortent ainsi leur soutien en proposant plusieurs axes de partenariat. L’aide à la création d’entreprise constitue l’une des principales priorités de ce plan d’action. Mais, les responsables bancaires iront encore plus loin dans leurs interventions en facilitant le développement du réseautage à travers l’animation de réunions issues du club des chefs d’entreprise, la sensibilisation aux manifestations promotionnelles à l’instar de « Talents d’Artisan » (5 000 visiteurs l’année dernière) ou encore l’événementiel « Artisans au grand cours » qui aura réuni 10 000 visiteurs en 2017.
Rappelons que chaque année, la Banque Populaire de Bourgogne Franche-Comté organise en étroite osmose avec les chambres consulaires le Prix « Stars & Métiers », une animation de belle envergure qui récompense les talents des entrepreneurs par zone départementale.
Une progression de + 8 % ces cinq dernières années…
Le nombre d’entreprises artisanales ne cesse de progresser depuis 2010. Rien qu’au cours de 2016, il s’est créé près de 5 500 entreprises sur notre territoire régional ; un chiffre positif qu’il est nécessaire d’ajouter aux 540 reprises de société.
Par secteurs, les entreprises artisanales se répartissent de la manière suivante : 39 % exercent leurs activités dans le domaine du bâtiment, 31 % dans les services, 17 % dans la production et 12 % sur la filière de l’alimentation.
Le soutien de la transmission reprise d’entreprise représente un vecteur clé de ce plan d’action entériné par ce renouvellement de convention. Quant à l’apprentissage, il a accueilli 7 665 personnes au sein des entreprises en 2016.
Aujourd’hui, parmi les enjeux fondamentaux de la corporation, il est nécessaire de gérer les départs massifs à la retraite des dirigeants d’entreprise mais aussi le renouvellement des effectifs. Quant à l’adaptabilité vers les nouveaux marchés, elle nécessite des connaissances accrues en matière d’utilisation du numérique et doit prendre en compte le vieillissement de la population. La transition énergétique constitue l’autre volet de ces priorités vers lesquelles les artisans doivent s’immerger dorénavant…
Dispositif soutenu par une aide financière du Conseil régional de Bourgogne Franche-Comté, le principe de l’audit réalisé en exploitation agricole devrait se propager dans les semaines à venir depuis l’annonce officielle du rapprochement sur ce dossier de la Chambre d’agriculture de l’Yonne et de CERFRANCE. Les objectifs de ce processus analytique approfondi permettront aux professionnels d’établir un état des lieux exhaustif de leur exploitation. Il en résultera ensuite la mise en forme d’un plan d’actions qui devrait faciliter une meilleure compétitivité de la structure au plan économique et surtout l’amélioration des revenus dégagés pour son exploitant.
AUXERRE : Face à la conjoncture délicate que vivent de manière récurrente les agriculteurs de notre territoire, les responsables professionnels agricoles de Bourgogne Franche-Comté ont décidé de prendre le taureau par les cornes en termes d’initiatives judicieuses. L’une d’entre elles concerne précisément la réalisation d’audits au sein des exploitations. Audits qui conduiraient à l’adoption d’une feuille de route opérationnelle…
Accompagner le professionnel de l’agriculture dans ses choix et réflexions ne devient plus une gageure dorénavant. Confrontés chaque année à de multiples problématiques inhérentes aux aléas du climat et à leurs répercussions sanitaires, voire à la fluctuation de cours mondiaux inconstants qui érodent le revenu des exploitations, les agriculteurs ne peuvent plus prendre de face leur situation précaire en restant isolés.
Un concept qui unit les compétences de la chambre agricole et de CERFRANCE
Aussi, la Chambre départementale de l’agriculture a décidé de créer une mesure novatrice et pertinente afin de susciter l’intérêt des professionnels dans cette prise de conscience collective, salvatrice à terme.
« L’Yonne dispose de nombreux atouts en matière de production agricole, confie Etienne HENRIOT, président de l’organe consulaire, bien sûr, il existe des atouts structurels au niveau des potentialités et des équipements dans les exploitations. Mais, ces atouts sont également identifiables du côté humain de par le niveau de formation et l’engagement de ses actifs… ».
Sollicitant le concours de CERFRANCE, partenaire incontournable du milieu agricole, la chambre souhaite déployer le plus largement possible cette opportunité matérielle et prospectiviste à l’ensemble du département.
Dans l’absolu, ces audits réalisés avec la participation des techniciens d’ALYSE aborderaient les approches financières, sociales, techniques, voire stratégiques de l’exploitation. Sur simple demande émise par le professionnel.
Cet acte d’anticipation lui permettrait de convenir d’un plan d’actions et à l’engager dans des accompagnements ciblés ultérieurement.
« L’agriculteur possèdera toute la latitude pour décider de mettre en œuvre ce plan en s’adressant à des prestataires qu’il sera en totale liberté de choisir » précise Eric COQUILLE, président de CERFRANCE Yonne.
L’intérêt des audits d’exploitations agricoles : aller de l’avant !
Outil adapté à une conduite dynamique de l’entreprise agricole, cet audit ne se destine pas aux structures en proie à des difficultés.
« Bien au contraire, devaient insister en chœur les deux présidents des organismes partenaires, ce dispositif a pour vocation de conférer un nouvel élan au responsable d’exploitation et à lui permettre de se projeter vers l’avenir ».
Présenté auprès des instances régionales, ce dossier a reçu un écho favorable, notamment au niveau de son financement. Ce procédé analytique profitera d’une aide correspondant à 70 % du tarif TTC et plafonnée à 1 500 euros.
A ce jour, une quinzaine d’audits ont déjà eu lieu en guise de phases tests. Huit autres dossiers démarreront ces jours-ci notamment dans les secteurs de la grande culture, de l’élevage et de la viticulture. Le dispositif est également relayé dans le département voisin de la Nièvre où une cinquantaine d’exploitations devraient bénéficier de cet audit.
L’exercice conjoint de la présentation des vœux à l’ensemble des entrepreneurs du département de l’Yonne s’est déroulé en préambule de la conférence politique de l’éditorialiste et journaliste Christophe BARBIER au Pôle Formation 58/89 à Auxerre jeudi soir. Si le milieu agricole n’était pas représenté sur scène contrairement aux années précédentes, la Fédération du Bâtiment, l’Union des industries et des métiers de la métallurgie et le MEDEF de l’Yonne ont pris soin de distiller leurs messages d’espoir en insistant sur leurs attentes pour 2018.
AUXERRE : En l’absence du président du MEDEF, Etienne CANO, retenu sur des obligations personnelles liées à la fulgurante montée des eaux dans le département, le délégué général du MEDEF de l’Yonne, Claude VAUCOULOUX s’est fait le porte-fort de l’organisme patronal en présentant ses vœux aux forces vives de l’économie territoriale.
Ce fut des souhaits de reprise et de pérennité pour les décideurs et acteurs de l’entrepreneuriat avec l’amorce de cette embellie constatée dans les faits depuis quelques mois.
« Il faut que les entreprises retrouvent enfin de la sérénité tant dans le domaine de l’industrie que du bâtiment et des services… ».
Claude VAUCOULOUX n’omettra point d’accorder une saine pensée au milieu agricole, une fois de plus en souffrance à la suite des aléas climatiques à répétition et de leurs conséquences imputables aux crues.
« Nous voulons un monde du travail apaisé et optimiste… »
Puis, ce fut le tour du président de l’Union des industries et des métiers de la métallurgie à venir s’exprimer sur l’esplanade de l’amphithéâtre du Pôle Formation 58/89. Derrière le pupitre, André BEX poursuivit cet exercice commun en trois actes.
« J’espère sincèrement que la croissance perdurera en 2018, insista-t-il, et que les entreprises du secteur industriel pourront enfin recruter avec davantage de facilités et de moyens… ».
Mais, le président apporta un sérieux bémol à cette animation euphorisante et pavée d’intentions louables quant à l’énoncé des vœux. André BEX rappela, en effet, que « la baisse de charge du CICE devrait coûter 8 milliards d’euros par an… ». Un point important que chacun gardera en mémoire.
Quant aux réformes préparatoires autour de la formation et de l’apprentissage, le président de l’UIMM désira leur aboutissement de manière positive. « Nous voulons un monde du travail apaisé et orienté vers l’avenir ! ».
André BEIX conclura ses propos sur une note d’optimisme : « La récente création du nouveau pôle de sous-traitance consacré à la filière aéronautique représente une excellente opportunité pour les entreprises de l’Yonne. C’est un projet qui a reçu tous nos encouragements et notre soutien. Il est pertinent, audacieux et agile : ce qui n’est pas commun dans la réalité économique d’aujourd’hui… ».
Des tendances contradictoires dans le bâtiment malgré la reprise d’activité…
Nouvel homme fort de la Fédération départementale du bâtiment, Xavier PAPIN évoqua lors de son intervention les enjeux essentiels de cette nouvelle année. « Nous ressentons un vent d’optimisme qui souffle sur le bâtiment ».
Le représentant de la Fédération départementale du bâtiment, Xavier PAPIN, termina cette séance de bons procédés explicatifs. Pour lui, « 2018 équivaut déjà à un tournant avec la fin du compte pénibilité et le retour à la croissance de la construction de logements neufs ».
Même si, un léger tassement a été observé au terme du dernier trimestre 2017 qui pourrait calmer les ardeurs des plus optimistes si cette situation perdurait.
Parlant de la rénovation, Xavier PAPIN a fait le constat de similitudes comparables avec le logement neuf. « Il y a eu là-aussi un recul en Bourgogne Franche-Comté à la fin de l’année dernière… ».
Quant à l’emploi salarié, il a diminué dans le secteur du bâtiment, notamment dans l’Yonne, alors que paradoxalement les coûts des prix à la construction continuent à progresser depuis deux ans, soit + 2,8 %.
« L’un des enjeux majeurs de cette nouvelle année pour notre filière sera d’augmenter les prix afin de valoriser les marges tout en conservant les salariés qualifiés qui sont de plus en plus très courtisés car très rares… ».
Pour résoudre cette équation à plusieurs inconnues, Xavier PAPIN sollicite les pouvoirs publics et privés dans le cadre de la mise en place d’actions d’accompagnement pour répondre à ce frémissement de croissance.
Deux cents jours après l’accession fulgurante du leader du mouvement « En Marche » à l’Elysée, l’éditorialiste de l’Express et chroniqueur politique de BFM TV a livré devant une salle comble d’entrepreneurs attentifs réunis au Pôle Formation 58/89 à Auxerre une subtile analyse de la ligne politique du chef de l’Etat dont le principal ennemi, faute d’une opposition sérieuse et efficiente, serait lui-même si ce dernier s’aventurait trop près des cimes du narcissisme. S’interrogeant sur la personnalité parfois complexe et les méthodes un peu abruptes d’Emmanuel MACRON, et anticipant sur les principales réformes sociétales de l’acte II qui débute avec une année 2018 sans échéance électorale, Christophe BARBIER, fin spécialiste de l’exercice oratoire, a su capter avec un zeste d’humour un auditoire à l’écoute de ses arguments si précis…
AUXERRE : Qui est réellement Emmanuel MACRON ? Quelle personnalité se cache derrière le profil un brin juvénile de ce jeune loup de la politique et de la finance à la tête bien remplie qui a connu en l’espace de deux saisons une ascension si rapide qu’elle l’a propulsée dans le fauteuil présidentiel à l’Elysée ? Au nez et à la barbe des cadors de la politique politicienne, toutes obédiences confondues, qui convoitaient la place depuis si longtemps !
Protéiforme, séduisant, caractériel, le natif d’Amiens endosse tour à tour les postures de personnages historiques, voire de ceux issus de la mythologie grecque comme va le dépeindre près de deux heures durant l’emblématique journaliste à la célèbre écharpe rouge du paysage audiovisuel français.
Emmanuel MACRON : une incarnation d’un personnage historique ou mythologique ?
Auteur de nombreux ouvrages de référence sur les phases évolutives de la classe politique française, le dernier en date « Les derniers jours de la Gauche » se dédicaçait en seconde partie de soirée, Christophe BARBIER a déroulé le fil d’Ariane de ce feuilleton rocambolesque des Présidentielles 2017, ayant débuté plusieurs mois auparavant.
« Emmanuel MACRON incarne-t-il le nouvel Alexandre le Grand et tranchera-t-il les nombreux nœuds gordiens qui se présentent à lui ? Sera-t-il Hercule effectuant ses douze travaux au risque de s’épuiser mais le devoir accompli ? Ou bien interprètera-t-il le rôle d’Ulysse qui au terme d’un long voyage fascinant truffé de péripéties est revenu au point de départ ? Peut-être est-il tout simplement Denis de Syracuse avec une posture de dictateur. Mais, ce dernier vivait dans la crainte de voir l’épée placée au-dessus de sa tête lui tombée dessus : elle était tenue par DAMOCLES…Dernière hypothèse : il est PSAPHON, le monarque grec passionné par les oiseaux auxquels il leur apprenait à parler avec un seul mot : le sien. La marque du narcissisme qui pourrait vaincre le locataire de l’Elysée s’il n’écoutait que lui… ».
Qualifiant ce quinquennat d’atypique avec en chef de file un président hors normes, très éloigné des codes traditionnels suivis par les chefs de l’Etat de la cinquième République, Christophe BARBIER résume l’attitude du nouveau président en un mot pour évoquer sa stratégie de communication : « C’est un média à lui tout seul ! ».
« Tout est huilé et maîtrisé avec le concours de ses conseillers. La plupart des images qui suivent ses déplacements sont fournies par ses équipes de communication. Il a su coupé court avec les représentants médiatiques habituels dont il est distant. Distillant avec parcimonie sa pensée. Il n’y a peut-être que sur le sujet de son chien Némo qu’il communique de trop !, ironise l’éditorialiste de l’Express.
Une opposition en totale déshérence et contre-productive…
C’est en novembre 2016 et contre toute attente que le jeune quadragénaire annonce sa candidature à la présidentielle. A la surprise générale qu’il appuiera avec la publication d’un livre : « Révolution ». Un titre prémonitoire dont tout le monde se moquait au début même dans son propre camp mais qui finira par s’imposer au vu des profonds bouleversements observés dans le giron politique.
« Primo, la révolution de Macron s’est traduite avec la dégringolade et l’éviction de toutes les têtes politiques charismatiques de l’époque : Nicolas SARKOZY, Alain JUPPE, François HOLLANDE, Arnaud MONTEBOURG…Puis, il y a eu le naufrage de la Droite avec l’affaire FILLON… ».
Dès lors, le paysage politique se réduit. A gauche comme à droite. Du côté des extrêmes, ce n’est guère mieux. Le Front national rate le débat du second tour, offrant un boulevard au conquérant candidat. Les Insoumis et leur leader Jean-Luc MELENCHON se trompent. « Ils pensent que la rue va défaire le résultat sorti des urnes et que le scrutin électoral sera annulé par le biais de manifestations populaires… ». On connaît la suite : ce sera un échec.
Quant à la physionomie politique actuelle, elle n’est guère brillante pour les forces opposantes selon Christophe BARBIER.
« Le Parti socialiste nous fait rire avec l’abondance de candidatures à la présidence d’un mouvement qui ne rassemble que 15 000 membres. Et puis quand on a des postulants qui se nomment Rachid TEMAL et Delphine BATO, c’est risible ! ».
Pour le journaliste qui accapare l’intérêt des 250 personnes présentes dans l’amphithéâtre, pas de doute possible : « HAMON et MELENCHON : c’est une assurance vie pour Emmanuel MACRON ! ».
Restent les Républicains. « Ils sont les mieux placés pour contrer la gouvernance du président de la République avec une meilleure situation financière dans le parti et un nouveau leader. Mais, pour réussir, Laurent WAUQUIEZ doit bénéficier d’un échec de la part de MACRON… ».
L’inconstance des élus d’En Marche et les méthodes de MACRON…
Poursuivant cette introspection dans l’appareil politique actuel, Christophe BARBIER ne pouvait pas aborder le rôle de l’ancien mouvement, devenu depuis un parti : « La République en Marche ».
« Ses ennemis peuvent venir de sa propre majorité. La récente indélicatesse à la suite de la visite des officiels Allemands à l’Assemblée nationale le démontre. Tout cela sent l’amateurisme et l’apprentissage… ».
Quant aux méthodes employées par le président français, elles puisent leurs origines à travers le volontarisme empreint d’autorité (le côté JUPITER du personnage).
« C’est là qu’il ressemble le plus à François MITTERAND qui avait ce recul nécessaire et de la hauteur. Jacques CHIRAC voulait exercer sa présidence comme tous les Français avec une certaine fragilité. Nicolas SARKOZY à l’instar des Français qui rêvent de l’être en conquérant et en héros avec en outre le côté bling-bling. Quant à François HOLLANDE, c’était le président normal. Un élu « pépère » comme l’a appelé le magazine « Le Point » ! ».
Ses choix stratégiques, Emmanuel MACRON les adopte non pas pour réformer la France mais surtout pour la révolutionner : il désire changer de système en s’appuyant sur des ministres plus téméraires que d’autres qui demeurent dans l’obscurité.
Et Christophe BARBIER de citer Muriel PENICAUT sur la réforme du Code du travail : « elle a réuni les syndicats un par un, sur chaque morceau des ordonnances, en réalisant une profonde dispersion du front syndical. »
Du côté de Jean-Michel BLANQUER, « il pratique ses réformes avec du bon sens (collèges, baccalauréat) en s’alliant le soutien des parents d’élèves, des élèves et même des enseignants ! ».
Le Premier ministre Edouard PHILIPPE n’échappera pas à cet audit de l’éditorialiste. « Avec lui, notamment sur les dossiers de l’assurance chômage et de la formation professionnelle, cela se gère entre spécialistes sans bras de fer politique selon la rhétorique « Nous savons de quoi nous parlons et on explique après… ». Et ça marche : sa côte de popularité est au beau fixe ! ».
Quid des deux réformes fondamentales à venir ?
Balayant d’un revers de la main, les quelques réformes « cosmétiques » ou liées au symbole, comme le texte de loi contre les fake news (« cela n’empêchera jamais les menteurs de mentir ! ») ou celle sur les hydrocarbures qui ne change rien à la vie quotidienne des Français, Christophe BARBIER évoqua ensuite le poids des réformes intermédiaires. Ce sont celles qui modifient le système dont le Code du Travail (« un peu bricolé » selon lui) même si la fin de la pénibilité et la remise en cause du rôle des prud’hommes constituent des changements notoires.
Mais, que seront exactement les réformes profondes, celles qui se rapportent à l’assurance chômage et à la formation professionnelle ?
« La formation et l’apprentissage que le gouvernement souhaite faire évoluer de 7 à 15 % dans certains secteurs, sont des desseins très ambitieux pour la France. Il est temps aussi que les Français soient fiers d’avoir été formé par l’apprentissage, source de l’excellence et de la noblesse du travail. Maintenant, comment Emmanuel MACRON peut-il réaliser ce copieux chantier en moins de quatre ans ? Il compte beaucoup sur les relais professionnels et institutionnels pour le faire… ».
Du côté des retraites, cela ne fonctionne plus avec la croissance démographique de la jeunesse et des seniors qui vivent de plus en plus vieux, engendrant des coûts incompressibles sur les soins et la santé. « Il faut se rendre à l’évidence, clame Christophe BARBIER, avec quatre actifs pour un retraité, ce système ne peut plus fonctionner… ».
L’autre réforme capitale qui attend la présidence MACRON concerne l’Europe. « Le président français dispose d’une chance inouïe avec le BREXIT et l’affaiblissement de l’Allemagne. Il doit profiter de son rayonnement à l’international pour faire jouer les leviers économiques sur le Vieux continent… ».
La nouvelle économie sera-t-elle synonyme de davantage d’emplois ?
Le dernier volet de l’intervention de Christophe BARBIER se rapportera à la nouvelle économie dont se font l’écho de nombreux médias et spécialistes. « Or, elle ne nous dit pas si nous allons créer plus ou moins d’emplois, s’interroge le journaliste parisien, DARWIN ne va-t-il pas tuer SCHUMPETTER ? C’est la théorie de la destruction créatrice. On invente quelque chose de novateur mais qui ne sera pas forcément bénéfique pour l’emploi. Si tel était le cas à l’avenir, on serait alors confronté à une crise dans la crise. Le deuxième risque de l’évolution économique provient des gros entrepreneurs qui applaudissent la politique d’Emmanuel MACRON à tout crin, disant que l’on va dans le bon sens. Mais, tous attendent que cela fonctionne avant d’embaucher. Si c’est cela, c’est l’effondrement inévitable ! Il est nécessaire d’avoir de l’audace entrepreneuriale avec des soutiens politiques. La clé de l’avenir politique de MACRON en 2022 est simple : si les entreprises accélèrent les embauches dans les prochains mois, le chômage baissera. C’est ce dont aura besoin le président français à la veille de la validation de sa seconde mandature à l’Elysée. Mais, si cette équation n’est pas respectée, le risque d’implosion sera majeur… ».