Bordé par un imposant massif forestier, le petit village de Passy (entre Sens et Villeneuve-sur-Yonne) est connu pour sa magnifique fête de la pomme en automne. Une chouette journée dans la vie de cette paisible commune de 350 habitants. Adossé à sa mairie, se tient le bar-restaurant « La Codalie ». Créé au début du siècle par Agnès et Pascal. C'était un endroit joyeux et musical. Pascal en digne disciple de Bacchus y sélectionnant des nectars surprenants tandis qu'Agnès y préparait sa partition prochaine. L'on s'y régalait notamment d'œufs mayo, de noix de joue de porc aux oignons caramélisés accompagnées d'un gratin de coquillettes pour terminer par une moelleuse crème au caramel. Puis vint le temps de « Chez Joëlle ». Puis, plus rien, ou presque...
PASSY : C'était comme un légitime sentiment de gâchis, que l'on pouvait ressentir, en passant devant cette belle petite enseigne aux rideaux défraichis. Mais, le mois dernier, après plus de trois ans de fermeture, l'endroit a repris vie en la personne de William MICHEL, que l'on connut antan en digne chevalier de la cuisine médiévale ! En cette frisquette mi-mars, ce fut un plaisir d'en retrouver le chemin, en y admirant les impeccables tomettes, toutes à leur aise d'y retrouver du passage, mais aussi de s'attarder à ce joli comptoir en bois....comme il n'y a pas si longtemps finalement.

Rien n’a changé ou presque !
Ce sont les débuts et la maison reprend ses marques peu à peu, menée par un cuisinier aux idées précises (la galette y est déclinée gastronomiquement le samedi soir) et à l'indéniable savoir-faire charcutier. Cet adepte de la cuisine-maison, connu jadis lors d'une émission radio à la défunte France Bleu Auxerre, apprécie le village autant que l'accueil qui lui fut prodigué.
Les menus y sont proposés à 12 euros avec moules-frites copieusement servies ou à 18 euros. Va pour ce dernier !
En entrée, il y est proposé un os à moelle, toast d'ail confit et salade variée. L'assiette a une belle allure. Le patron l'évoque avec force conviction gourmande ! C'est bon, même si l'os eut mérité un rien de cuisson en sus, comme pour mieux gratiner mais aussi une pincée de fleur de sel. Mention spéciale pour l'agréable vin d'Epineuil du réputé vigneron Dominique GRUHIER. Autour des convives heureux de s'attabler de nouveau ici, rien n'a changé ou presque, puisque le passage vers l'ancienne épicerie est devenue une scène, en perspective des concerts à venir.

Des profiteroles dont on ne se lasse pas !
Le plat est une copieuse cassolette de fruits de mer. Il est agrémenté d'originales bananes plantain. Une bonne idée que pareil accompagnement : c'est drôle mais en y plantant la fourchette, on semble retrouver la texture de la quenelle, chère à nos amis lyonnais.
Mention spéciale pour les profiteroles (vieux dessert mentionné dans le dictionnaire « Estienne » au XVIème siècle) : la pâte à choux y est aérienne. Le coulis chocolaté est aussi puissant que goûteux, et je dirai que la chantilly d'accompagnement est faite maison. Bravo, car cela devient rare. C'est si bon, que la glace à l'intérieur semble n'y faire que de la figuration.
Un joli dessert pour ponctuer ce bon déjeuner : bravo au chef William et longue vie nouvelle à « La Codalie » que l'on retrouve avec grand plaisir !

En savoir plus
Les - : un très léger bémol sur un service pouvant sembler un brin longuet, notamment pour les convives à la pause courte…
Les + : l'aimable accueil téléphonique, l'âme et l'esprit de ce bel endroit.

Contact :
La Codalie
05, Grande rue
89510 PASSY
Tel : 03.58.15.68.88.
Ouverture tous les jours sauf lundi
Menu à partir de 12 euros.
Stationnement aisé
Gauthier PAJONA

Veillée d’armes pour les représentants du réseau hexagonal, les « Traiteurs de France » ! Les 24 et 25 mars, la fine fleur des traiteurs et organisateurs de réception du pays investira la capitale de l’Yonne et l’un de ses centres de formation réputés pour sa pratique pédagogique via les recettes de l’excellence, le CIFA. En effet, grâce à l’un de ses adhérents, l’incontournable structure entrepreneuriale, « FESTINS », bien connue des Icaunais et des épicuriens, le réseau aux 38 références nationales tiendra ses rencontres annuelles sur notre territoire…
AUXERRE: C’est un évènement pour les suiveurs des métiers de bouche, des arts de la table et de la gastronomie ! Du 23 au 25 mars, le réseau national des « Traiteurs de France », fort de ses trente-sept maisons reconnues aux quatre coins de l’Hexagone, va s’investir dans le département le plus septentrional de la Bourgogne Franche-Comté, à l’occasion de l’édition 2025 de ses rencontres professionnelles annuelles. Le thème devrait en faire saliver plus d’un puisqu’il s’agira de sublimer les accords mets et vins de nos belles régions viticoles, autour du concept, « de l’assiette à la vigne ».
Plus de trois cents convives devraient se retrouver lors d’un événement de gala, accueilli dans la nouvelle configuration de la salle Vaulabelle à Auxerre, à partir de 19 heures. Pâtissiers, chefs, cuisiniers, spécialistes de la réception de la France entière montreront leur savoir-faire et leur dextérité, aux côtés de deux parrains, l’un n’est autre que l’Icaunais Fabien PAIRON que l’on ne présente plus – il est établi aujourd’hui du côté de Lausanne en Suisse – et l’autre se nomme Julien GRADOZ, champion du monde des traiteurs en 2017 et professeur à la célèbre école hôtelière de Lausanne, déjà citée !
Après Lille, Quimper ou Bordeaux, c’est donc au tour de la capitale de l’Yonne, Auxerre, d’accueillir cet évènement plein de subtiles saveurs !
En savoir plus :
Le réseau des Traiteurs de France comprend aujourd’hui 38 adhérents. En 2023, le positionnement haut de gamme de cette structure à travers la France a permis d’enregistrer 270 000 réceptions pour plus de 4,1 millions de clients. Le réseau pèse un chiffre d’affaires global de 210,4 millions d’euros en 2023.
Thierry BRET
Enfin ! C'est le mot communément retenu, après tant d'années de maintien artificiel au niveau de l'excellence culinaire que cette maison ne méritait plus depuis bien longtemps. Il était temps, et le Michelin ne s'honora pas, en l'ayant maintenu sous perfusion pneumatique depuis de trop nombreuses années…
AUXERRE : Peut-être même, allez savoir, la double étoile, c'est même fort bien payé pour celui que Paul BOCUSE surnommait « le steward », en raison d'une saison étudiante chez Air France, sur des Boeing 707 intercontinentaux dans les années 60 !
Homme de réseaux, le chef Georges BLANC - plus tenant du faire savoir que du savoir-faire culinaire ! - se voyait sûrement continuer ainsi de longues années, bernant honteusement une clientèle, venue à Vonnas (Ain), rechercher - sans la trouver toutefois - l'excellence culinaire que l'on est en droit d'attendre d'une maison triplement étoilée...
L'été dernier dans « Les Duels estivaux » du « Figaro », la maison BLANC se retrouva terrassée par la maison CARRETTE, sise à Tournus (Saône-et-Loire), une étoile solidement accrochée à sa façade avec le sympathique chef Jean-Michel CARETTE et sa cuisine aussi personnalisée que goûteuse (une seconde étoile y serait d'ailleurs des plus méritées...).
Un souvenir personnel me revient en mémoire, tandis que je collaborais avec le talentueux journaliste du « Figaro », l'ami François SIMON au croque-notes hebdomadaire redouté alors ! Nous sommes en mars 2008 et décidons de passer une journée dans le village Blanc à Vonnas. J'avais dormi à l'hôtel Genève, je m'en souviens. Le midi, nous avions fort bien déjeuné à l'ancienne auberge, ouverte par la famille BLANC, à la fin du XIXe siècle. Je me rappelle notamment des cuisses de grenouilles, servies en deux fois, et de ce fait impeccablement chaudes...
Puis le soir, sous un autre nom d'emprunt – société FERNEX de mémoire ! -, direction la table triplement étoilée de Georges BLANC. Ce n'était pas ma première table triplement étoilée, mais je fus consterné en arrivant à table, guidé par du personnel pédant, de constater qu'à l'instar d'un restaurant « noces et banquets », le pain était déjà dressé dans les assiettes spéciales devant l’accueillir. C'est de mauvais augure nous nous étions dit alors. La suite de ce médiocre repas fut à l'unisson. Je ne pus terminer mon plat principal un duo de ris de veau, l'un braisé l'autre meunière dont je me réjouissais pourtant, tant il était anormalement salé, et de ce fait immangeable…
Ne pas terminer son assiette n'est pas vraiment le style de votre serviteur....Ah ! Oui ! Je me souviens aussi de ce sommelier tentant vainement, de nous vendre les flacons les plus chers. Pitoyable expérience dont aujourd'hui encore, je garde un souvenir interrogateur : c'est cela une table triplement étoilée au guide Michelin ? L'article de François SIMON « le blanc manger » ne fut pas piqué des hannetons, mais reflétait aussi son incompréhension, face à cette distinction tellement imméritée...
En conclusion, rendons toutefois hommage à ses ancêtres, sa grand-mère Elisa que Curnonsky, prince des gastronomes baptisera en toute simplicité « la meilleure cuisinière du monde » pour ses plats délicieux (grenouilles, civet bressan, poulet à la crème de Bresse, crêpes vonassiennes…), des plats qui lui valurent deux étoiles au Michelin 1932. Ses parents aussi, Jean et Paulette la cuisinière. Lorsqu'avec son épouse Jacqueline, le chef BLANC reprit la maison familiale en 1965, la seconde étoile arriva en 1968 et la troisième en 1981. Mais voilà longtemps que pareille remise à niveau était nécessaire. C'est enfin chose faite…
Gauthier PAJONA
Rayonner. Bien au-delà des frontières de notre département. C’est l’objectif du nouvel outil qui vient d’être lancé il y a quelques jours à l’initiative du Conseil départemental de l’Yonne, au nom de la sacro-sainte « attractivité ». Un mot qui brûle les lèvres de tous les responsables des milieux institutionnels et politiques de notre territoire. Le préfet Pascal JAN le prononça au premier jour de son arrivée dans l’Yonne en avril 2022 ! Beaucoup lui ont emboîté le pas depuis. Avec la création de cette agence spéciale, l’Yonne se dote d’une structure visant à promouvoir le terroir septentrional de la Bourgogne auprès de nouveaux habitants et de nouvelles entreprises…
AUXERRE : On connaissait jusque-là l’agence « Yonne Tourisme ». Il faudra désormais s’habituer au niveau de la sémantique à l’appellation, « Yonne Attractivité » ! Même si la présidence de ce nouvel outil promotionnel reste identique, avec l’implication de la conseillère départementale en charge du Tourisme, Isabelle FROMENT-MEURICE.
Il y a quelques jours, la fine fleur des représentants de la vie institutionnelle et politique de notre territoire se retrouvait lors d’une séance inaugurale dans l’un des salons du parc des expositions afin de porter sur les fonts baptismaux de la création ladite agence. « Yonne Attractivité », un patronyme qui en dit long sur ses ambitions quant à sa volonté de rayonnement…
Les objectifs sont multiples. D’une part, populariser en la faisant connaître l’Yonne bien au-delà de ses frontières, vers le plus grand nombre des Français mais aussi des potentiels investisseurs et entrepreneurs qui seraient tentés par une installation sur l’un des départements les plus étendus de l’Hexagone en matière de longueur, du nord au sud.
Mieux appréhender tous les atouts de l’Yonne
D’autre part, valoriser ce cadre de vie où le charme environnemental de nos zones rurales n’a rien à envier avec la dimension humaine de ses petites agglomérations qui en composent le tissu. D’Avallon à Sens, de Joigny à Auxerre, de Tonnerre à Migennes ou à Saint-Florentin. Bref, assurer le service après-vente autour d’un territoire qui possède beaucoup plus d’atouts qu’on ne peut l’imaginer, à quelques cent cinquante kilomètres au sud de Paris et à proximité de l’Ile-de-France…
Il y a peu, lors de l’assemblée générale extraordinaire de feu l’agence Yonne Tourisme, sa présidente, Isabelle FROMENT-MEURICE avait brossé le portrait-robot de ce que serait cette nouvelle configuration devant assurer ces nouvelles missions, quasi régaliennes pour optimiser la pérennité de notre territoire. L’Yonne ? Un département dont la popularité ne se limite pas à la seule AJA ou au chablis, mais qui présente d’avantageux atouts pour ces françaises et français désireux de s’éloigner de la grande métropole qu’est la capitale de notre pays, un phénomène que l’on avait déjà constaté lors de la crise sanitaire de la période COVID et de ses différents confinements.
A l’heure des changements de paradigme dans l’univers professionnel avec la confirmation du télétravail dans les habitudes de nos compatriotes, à l’heure de la recherche de la sécurité et du retour à l’environnement, l’Yonne devient une cible naturelle et à privilégier pour ces milliers de Franciliens souhaitant se remettre en phase avec Dame nature.
Parmi les atouts déployés par le territoire du nord de la Bourgogne Franche-Comté : le prix du foncier, plutôt abordable, un cadre naturel de toute beauté – allez faire un tour dans la campagne de Puisaye, du côté de Vézelay ou sur les hauteurs de Chablis et de Joigny, vous m’en donnerez des nouvelles ! -, une réalité économique qui n’a pas à rougir en matière de résultats.
Une politique de mutualisation avec le CD 89 et les EPCI
La première pierre de l’organisme posée, à quoi doit-on s’attendre avec la fonctionnalité de cet outil ? Primo, comme devait le rappeler l’élue de Puisaye, Yonne Attractivité doit devenir une véritable marque de territoire, devant accompagner les talents quels qu’ils soient, c’est-à-dire les entreprises et les professionnels dans leur installation et leur développement sur notre secteur géographique. Secundo, les axes de travail de la nouvelle agence sont simples : dynamiser l’attractivité résidentielle et professionnelle, concevoir des actions de marketing territorial et de lobbying au niveau hexagonal, proposer en les fournissant des études prospectivistes permettant d’adapter de manière optimale les stratégies de développement. Une véritable feuille de route gagnant/gagnant pour les territoires de l’Yonne, avec une gouvernance partagée et surtout une approche collaborative qui aura permis d’ancrer huit communautés d’agglomération et de communes dans le sillage de l’initiative du Département. Une bénédiction urbi et orbi qui ne peut être que profitable à l’intérêt général…
Côté structurel, l’Agence Yonne Attractivité (AYA) va s’appuyer sur les fondamentaux de l’agence Yonne Tourisme et sur une politique de mutualisation de la communication plus cohérente avec le Conseil départemental.
Comme l’aura stipulé Isabelle FROMENT-MEURICE, nouvelle capitaine de ce vaisseau amiral : « Au total, l’Agence regroupe 23 personnes, mais à effectifs constants puisqu’ils reprennent notamment ceux de Yonne Tourisme. Et grâce aux synergies réalisées, son budget de 2,5 millions représentera une économie de 15 % ».
Pour être tout à fait complet, précisons que la gouvernance de la nouvelle entité sera également partagée et son capital ouvert aux EPCI partenaires pour faciliter la coopération dans la mise en œuvre d’actions de promotion du territoire. Un comité consultatif composé de professionnels du tourisme et d’acteurs économiques, notamment issus du club « Yonne 24 » initié pour les Jeux Olympiques de Paris et cher au regretté président GENDRAUD, permettra enfin d’y relayer des propositions venues de toutes les filières locales. Une impulsion novatrice et collective pour placer l’Yonne au centre du jeu. Et lui permettre de partir à la conquête de l’Hexagone…
En savoir plus :
Les EPCI partenaires sont :
Communauté d'Agglomération de l’Auxerrois, Communauté d'Agglomération du Grand Sénonais, Communauté de communes de Chablis, Villages et Terroirs Communauté de communes de Serein-et-Armance, Communauté de communes du Serein, Communauté de communes d’Avallon-Morvan-Vézelay, Communauté de communes Le Tonnerrois-en-Bourgogne, Communauté de communes du Jovinien
Thierry BRET
Faire des terroirs et des ressources naturelles un élément clé de l’offre touristique, c’est le challenge auquel s’est attelé avec succès l’Office de Tourisme de l’Auxerrois depuis longtemps déjà. Si le vignoble est partie prenante du patrimoine culturel et historique du territoire et contribue à sa renommée, l’interaction entre le monde sportif et le développement touristique est aujourd’hui réalité, grâce notamment à la renommée et au capital sympathie, engendrés par l’AJ Auxerre. Autant de thèmes abordés lors des tables rondes qui ont rythmé la journée « Si on parlait tourisme »…
AUXERRE : La capitale de l’Yonne peut se targuer d’être aujourd’hui la seule ville de l’Hexagone de moins de 120 000 habitants à évoluer en Ligue 1 avec son club mythique de l’AJA qui, selon son président exécutif et directeur général, Baptiste MALHERBE, « totalise plus de 300 000 spectateurs sur les deux dernières saisons, pour 1,4 million de supporters à travers la France ». Un succès qui n’est pas sans retombées économiques pour le territoire, estimées à 10 millions d’euros : « il n’y a plus trop de clubs à taille humaine dans le championnat et on a la chance d’avoir cette richesse. Que l’on aime ou pas le foot, on se rend compte que cela ne peut qu’apporter du positif pour la ville… ». Des études sont menées actuellement de concert avec la CCI de l’Yonne pour évaluer encore plus précisément l’impact économique et sociétal du club : « mais on sait que généralement, en Ligue 1, les supporters extérieurs en profitent pour rester deux ou trois jours et visiter… ». L’espace muséal, créé il y a deux ans dans l’enceinte même de l’Abbé Deschamps, a accueilli pour sa part plus de 5 000 visiteurs. Première pierre d’un projet de grande envergure visant à réaménager l’espace autour du stade pour étoffer et diversifier l’offre d’accueil. Autant de touristes potentiels pour Auxerre et le Grand Auxerrois.
Fondateur de « Territoire Sport », agence de voyages spécialisée dans le sport, Thomas BOUSSARD contribue lui aussi à développer le tourisme sur le territoire. Cet Auxerrois d’origine, installé aujourd’hui en Dordogne, compte revenir s’installer dans sa région natale d’ici deux ans, pour proposer des séjours « clés en main » autour d’évènements sportifs. Avec déjà une petite idée sur l’avenir : « pourquoi pas, à travers de randonnées notamment, faire découvrir le patrimoine culturel et terminer la journée par un match à l’Abbé Deschamps… ? ». Vous reprendrez bien un peu de vélo dans votre vin ? Gérant fondateur de « Cycle divin », Grégory MILLET a exercé dans le milieu du vin durant une vingtaine d’années, avant de devenir moniteur cycliste, de s’installer à Vincelottes et faire découvrir les vignobles à vélo. Des vélos à assistance électrique bien sûr car les coteaux, c’est sympa, mais ça grimpe ! A son catalogue : les vignobles de Saint-Bris, d’Irancy, de Coulanges, de Chablis et du Vézelien, avec demain peut-être, Joigny et Tonnerre : « il y a encore beaucoup de choses à faire dans l’Yonne pour faciliter l’accès à vélo. On a le canal, c’est une force, mais pour accéder aux vignobles, c’est un peu compliqué ! Il suffit de comparer avec la Côte d’Or, où existe déjà une piste cyclable aménagée à cet effet… ».

La randonnée, gage de reconnaissance pour les touristes
Quel adepte de la randonnée ne connaît pas encore l’application « Visorando » ? Près de 11 000 professionnels inscrits dont un millier d’offices de tourisme, plus de 24 millions de visites annuelles sur le site pour près de 40 000 randonnées répertoriées à travers le monde, principalement en France. Son fondateur, Fabien DIVERT, a des raisons particulières d’apprécier notre département : « l’Office de tourisme de Puisaye-Forterre a été le premier à nous faire confiance pour faire connaître ses chemins de randonnée… ». L’application est pour une grande part gratuite et permet de trouver des itinéraires de balade autour de soi, dument détaillées. Ce qui ne manque pas dans le paysage auxerrois !
Pour paraphraser SULLY, ministre d’Henri IV, comme chacun sait, l’on pourrait dire que « agritourisme et œnotourisme sont les deux mamelles de l’Auxerrois » ! Comment travailler aujourd’hui avec des partenaires institutionnels ou privés, pour développer l’activité touristique ? C’était le thème de la table ronde de l’après-midi, en présence d’acteurs majeurs du territoire. Installée à Saint-Boil sur une ferme viticole de la côte chalonnaise, Edith BONNET est administratrice de l’association « Accueil paysan » : « pas forcément reconnue d’un point de vue institutionnel, car on est au croisement de tout. Pour les institutions agricoles, on fait du tourisme, pour les institutions touristiques, on fait de l’agriculture ! ». Une identité pourtant bien établie, reposant sur un système de complémentarité, partagé entre les activités agricoles et touristiques et des valeurs favorisant une agriculture paysanne et un tourisme durable et solidaire : « on s’aperçoit que l’agrotourisme est aujourd’hui un facteur d’installation des paysans, dans un contexte où les revenus agricoles ne sont pas au rendez-vous. Cela correspond à un besoin d’ouverture, de rencontres et de médiation, entre le monde agricole et le monde citoyen, de plus en plus coupé du milieu rural… ». Et quels meilleurs ambassadeurs que les agriculteurs, par nature fervents connaisseurs du milieu, de la nature et de l’histoire du pays dans lequel ils vivent et travaillent ?

Des femmes débordantes de projets !
Ses amis la surnomment « Maya l’abeille » ! Installée dans le nord Sénonais, en limite du Gâtinais, Christine BUSSON exerce depuis une quarantaine d’années le métier d’apicultrice. Pratiquant la vente directe, elle est aussi ferme découverte et accueille à l’occasion les camping-cars. Adhérente depuis trois décennies du réseau « Bienvenue à la Ferme », dont elle vient de quitter la présidence, Christine partage la même passion que le témoin précédent : « l’ambition est la même : pouvoir vivre sur ma ferme de mes productions, avec cette envie de faire connaître mon métier et sensibiliser les gens à consommer de bons produits… ». Une ambition parfois contrariée par les difficultés rencontrées pour communiquer sur les marchés qu’elle organise l’été, face au refus de certaines communes du voisinage ne l’autorisant pas à installer un affichage éphémère pour annoncer l’évènement : « il y a un travail à mener pour un peu plus de tolérance en la matière, surtout lorsqu’on respecte à la lettre les dates de pose et de dépose des panneaux… ». Etablie depuis cinq ans à Saint-Bris-le-Vineux, Claire GENEST a une carte de visite bien remplie : « j’exerce quatre métiers à la fois : l’élevage de chèvres, la fabrication de fromages bio, la vente, ainsi que l’accueil, notamment des groupes scolaires et des colonies de vacances ». La gérante de la ferme ULTERIA souhaiterait bien amplifier l’activité touristique sur sa ferme, mais ce n’est pas facile, même avec l’aide des acteurs locaux : « il faut du temps pour développer son activité et les difficultés à recruter sont grandes ».

Faire cohabiter l’offre touristique à l’offre sportive
Qui ne connaît pas « La Route des vins d’Alsace », cet itinéraire mythique sillonnant vignobles et villages pittoresques de toute une région ? Présidente de l’association « Alsace Destination Tourisme », Nathalie KALTENBACH a évoqué l’œnotourisme et le travail mené pour le rendre encore plus attractif : « la route des vins est une « grande Dame » qui a fêté ses 70 ans l’an passé et il est vrai que notre problème n’est pas le manque de fréquentation, ce serait plutôt l’inverse ! ». Mais on ne s’improvise pas acteur touristique et un travail important est fait en ce sens auprès des vignerons : « il y a encore des caves où c’est la mamie qui accueille le touriste, quasiment au coin du feu ! Ce que nous souhaitons aujourd’hui, c’est faire vivre aux visiteurs un moment d’exception, les faire rêver et un gros travail de formation est mené auprès de nos partenaires… ».
En une décennie, les activités autour du vin se sont multipliées : apéros gourmands, banquets au milieu des vignes, fête des vendanges, balades en gyropode, chasse au trésor, activités sportives au sein du vignoble… De quoi s’il en était besoin, donner quelques idées supplémentaires à Benjamin GUIHARD, directeur de l'Office de Tourisme Chablis, Cure, Yonne & Tonnerrois. Si l’appellation Chablis est une « marque » qui parle, reconnue dans le monde entier, une dynamique existe aujourd’hui chez les acteurs de la filière pour intensifier l’offre touristique, notamment au travers du sport : « nous avons la chance chaque année d’accueillir le marathon de Chablis, un évènement festif sur le concept de celui du Médoc. L’intérêt étant qu’il est adossé le même week-end à la fête des vins, avec deux publics différents qui se côtoient et que l’on essaie de faire cohabiter… ». Goûtez moi donc cet excellent premier cru Montée de Tonnerre… ? « J’peux pas, j’ai marathon et ça grimpe aussi ! ».
Dominique BERNERD