Voilà l’un des faits marquants des sénatoriales qui se sont déroulées dimanche dernier dans le pays. Un scrutin ne concernant que les grands électeurs et royalement ignoré de la population ! La moyenne d’âge de la vénérable assemblée de la Chambre Haute de l’exécutif hexagonal s’apprécie désormais à la baisse, à 59 ans et onze mois. Au lieu de 62 ans et 9 mois, jusque-là. Alors que l’âge de la retraite pour la grande majorité de nos concitoyens passe de 62 à 64 ans ! Cherchez l’erreur !
Lundi
Mazette ! Un quatre pages sur papier couché de belle facture (c’est le cas de le dire !), imprimé et distribué à des milliers d’exemplaires, cela va chercher dans les combien… ? Mais, c’est bien connu, quand on aime, on ne compte pas ! L’occasion et c’est de bonne guerre, pour le maire d’Auxerre et son équipe, de dresser un bilan des plus flatteurs pour les actions menées depuis leur arrivée au pouvoir. L’occasion aussi pour Crescent MARAULT, d’inviter les Auxerrois à assister aux neuf rencontres organisées dans les différents quartiers, pour « parler des changements qui améliorent la vie au quotidien ». Pas certain que la nouvelle stratégie envisagée en matière de collecte des déchets en fasse partie ! Dommage, que le sujet n’ait pas lui aussi fait l’objet de plusieurs réunions publiques, elles auraient sans aucun doute rencontré un grand succès !
Mardi
A nouvelle saison, nouveaux spectacles… Un papier dans l’Yonne Républicaine de ce jour dévoile la programmation à venir du site Auxerrexpo, qui, selon le titre de l’article, affiche de « nouvelles ambitions ». Avec, parmi les soirées à venir, plusieurs comédies dont, le 15 décembre prochain, « Dîner de cons », le 20 janvier, « Bal des couillons » et le 22 mars, « C’est décidé, je deviens une connasse »… Ne manque que le spectacle « Vieux con » de Christophe ALEVEQUE pour parachever le programme… Mais bon, tant que l’on ne prend pas le spectateur pour un c… !
Mercredi
Il est des pays bénis des dieux, il en est d’autres qui trinquent tous les jours avec le diable. Classé parmi les pays les plus pauvres au monde, Haïti a tout connu : esclavage, dictature, crises institutionnelles, épidémies meurtrières, ouragans, tremblements de terre… Avec une espérance de vie pour les hommes ne dépassant pas 57 ans (60 ans pour les femmes), la plus faible de tous les pays de l’Amérique latine. Et s’il était besoin de noircir un peu plus le tableau, plus de 2 500 personnes tuées depuis le début de l’année, victimes des bandes armées et de l’emprise des gangs qui contrôlent désormais près de 80 % de la capitale, Port-au-Prince. Pauvre Toussaint LOUVERTURE, qui guida le pays vers sa liberté, après être né esclave, avant d’être déporté sur ordre de Napoléon, au fort de Joux, où il mourut de froid et de maladie en 1803. Se serait-il battu ainsi s’il avait su ce qu’il adviendrait de son pays… ?
Jeudi
Charles Philip Arthur George (et les autres…), était invité à Versailles avec Madame. Roi de profession, classé trois à l’arrivée sous le dossard WINDSOR, il méritait bien que le dîner soit royal et il le fut ! Avec notamment ce homard bleu servi en entrée, dont l’évocation gourmande fut reprise par tous les médias, sans que l’on sache très bien si c’était pour faire saliver le bon peuple ou l’inciter à se scandaliser devant un tel faste. L’occasion pour l’ancien candidat à la présidentielle et président de l'Union Populaire Républicaine, François ASSELINEAU, d’alimenter une fois de plus les réseaux sociaux par une fake news dont il est coutumier, affirmant que chaque invité serait reparti avec un double magnum de Château Mouton Rothschild 2004, d’une valeur de près de 3 000 euros ! Stéphane BERN ou Charlotte GAINSBOURG, repartant de Versailles, leur litron sous le bras, l’on imagine d’ici l’image ! Quand au homard il était bien bleu, n’en déplaise aux jaloux, l’on dit même qu’il était de couleur « bleu roi » !
Vendredi
Ce n’est pas tous les jours qu’une aubade à la cornemuse se fait entendre sur le parvis de la cathédrale. Tout juste rentrée du championnat mondial de pipe bands de Glasgow, Sophie LHOMME a animé de son instrument et de façon magistrale, la traditionnelle remise de diplômes de la certification « Cambridge » aux élèves du groupe scolaire Saint-Joseph-la-Salle. Un instrument parfois décrié si l’on en juge par cette citation attribuée à Woody ALLEN, reprise par le regretté Pierre DESPROGES : « Un gentleman, c'est quelqu'un qui sait jouer de la cornemuse et qui n'en joue pas. » !
Samedi
Pauvre Gérald DARMANIN, obligé d’écouter sans moufter au stade vélodrome à Marseille, les saillies verbales d’un pape « islamogauchiste » s’octroyant le droit de rappeler dans une homélie aux accents politiques, les failles de notre société et de notre président. Nombre de ses anciens camarades, à l’instar d’Éric CIOTTI ou Bruno RETAILLEAU ont esquivé le pensum par leur absence. Ne restait au ministre de l’Intérieur qu’à imaginer ce qu’il dirait le soir venu à ses plus proches conseillers, paraphrasant les mots de STALINE : « Le pape, combien de divisions de migrants… ? ».
Dimanche
Il est des mots qui semblent à jamais antinomiques, comme « sénat » et « jeunesse ». Les élections de ce dimanche ont pourtant redonné un petit souffle juvénile à la Haute Assemblée, faisant chuter la moyenne d’âge à 59 ans et 11 mois, contre 62 ans et 9 mois jusque-là. C’est même la première fois qu’elle passe sous la barre des 60 ans. Encore un petit effort et pour son 13e mandat, à l’horizon 2045, son vénérable président, Gérard LARCHER devrait bien réussir à lui faire franchir la barre des 50 ans !
Dominique BERNERD
L’opération, à 100 % altruiste, en appelle nécessairement d’autres. Cela ne fait pas l’ombre d’un doute dans l’esprit de ce chef d’entreprise humaniste. Aider son prochain ne lui pose aucun problème. Y compris en prenant sur soi et son précieux temps de travail ! Quinze jours durant, Jérôme LECOMTE offrira ses services, en qualité d’opticien, au profit de l’association « Pour les Yeux du Monde ». Une immersion à bord d’un bateau hôpital, naviguant sur le Mékong, pour y prodiguer conseils, soins et interventions…
AUXERRE : Drôle d’équipage que celui-ci ! Ils seront sept praticiens et professionnels de santé à embarquer sur le navire affrété par la structure associative, « Pour les Yeux du Monde », dans cette belle aventure faite de solidarité et de générosité, sur le Mékong. Ce fleuve, l’un des plus longs de la planète, traverse plusieurs pays de l’Asie du Sud-Est dont le Cambodge, étape privilégiée de cette expédition sanitaire importante.
Il est donc loin le temps du Kampuchéa – ancien nom donné à ce joli pays de l’Asie coincé entre le Vietnam et la Thaïlande par les Khmers Rouges – qui vivait sous un dictat totalitaire. Le Cambodge a repris ses droits dans son appellation et sait accueillir les millions de touristes de passage. Même ceux qui y pratiquent le bienfait lors de missions humanitaires, sous l’égide de la prévention.
Une opportunité altruiste à ne pas laisser passer !
Créée il y a une vingtaine d’années, l’association « Pour les Yeux du Monde » propose ses services sur le terrain en venant consulter les populations les plus défavorisées qui n’ont pas forcément accès aux soins. Son siège est à Saint-Jean-de-Luz. Cela ne l’empêche nullement de recruter parmi ses membres ophtalmos et opticiens, mais aussi infirmières et orthoptistes, voire spécialistes de la logistique, pour assurer ses bonnes œuvres caritatives et salvatrices. Deux cents adhérents composent à date la structure qui a ciblé deux pays du globe pour assurer ses opérations de dépistage autour des problèmes de la vue cette année, Madagascar et le Cambodge. Où se rendra d’ici quelques jours Jérôme LECOMTE, opticien auxerrois : il gère la destinée de la boutique « OPTIC 2000 », pour y vivre sa toute première mission à l’international.
« C’est en juin 2022 que j’ai rejoint l’entité associative, précise le professionnel de santé, une place s’est libérée dans ce projet cambodgien monté avec le concours du responsable national du pôle optique de l’association. Une opportunité que je n’ai pas laissée passer ! ».
La quête de partenaires pour optimiser les missions
Du 30 septembre au 13 octobre, Jérôme LECOMTE s’envolera aux confins de l’Asie du Sud-Est avec le fol espoir de pratiquer un maximum de dépistages et d’opérations (cataractes, glaucomes…) auprès des populations locales, invitées à se rendre à bord de ce bateau disposant d’un bloc chirurgical et devant effectuer de l’itinérance sanitaire sur l’un des dix plus grands fleuves du monde. En qualité de bénévole – sur la base du volontariat, il prend à sa charge les frais de transport et la nourriture -, l’opticien de l’Yonne lance un message auprès de potentiels partenaires (clubs services, entreprises…) qui seraient intéressés par la cause. Notamment dans le besoin de matériels ophtalmologiques. Le groupe ESSILOR, l’un des leaders intervenant sur les verres de lunettes, a intégré le club plutôt restreint des soutiens inconditionnels de ce projet.
De son côté, Jérôme partira au Cambodge chargé de dix kilos de montures dans ses valises ! Celles-ci proviennent de dons, de collectes, de récupérations offertes par ses fournisseurs habituels.
Durant ce périple, le bateau prévoit d’accoster non loin d’une école près de Phnom-Penh, la capitale, pour y ausculter de jeunes scolaires. De l’altruisme, jusqu’au bout des ongles, ou des lunettes selon le cas !
Thierry BRET
Le spectre de la réforme des retraites, viendra-il hanter ces Jeux Olympiques de 2024 ? On est en droit de s’inquiéter de mouvements sociaux importants lors de leur organisation. « Pas de retrait de la réforme, pas de Jeux Olympiques à Paris ! », ont prévenu des militants de la CGT ayant envahi le siège du comité d'organisation de Paris 2024 à Saint-Denis. En guise de galop d’essai, nous attendions le comportement desdits syndicats lors de la Coupe du monde de rugby, accueillie en France depuis septembre. A date, rien n’est venu entraver le bon déroulement de l’épreuve !
TRIBUNE : Les syndicats en perturbateurs des Jeux de Paris l’été prochain ? A l’aide de mouvements de grèves, manifestations et autres blocages dans la capitale déjà engorgée ? Cette perspective est bien réelle ! D’autant que ces mouvements sociaux pourraient avoir le soutien du public, et ce pour deux raisons !
La première, c’est que les épreuves seront suivies sur des écrans de télévision, de téléphones portables et autres tablettes. La seconde est d’ordre pécuniaire. Depuis le 11 mai et l’ouverture de la deuxième phase de ventes de billets (à l’unité cette fois), les témoignages affluent sur les réseaux sociaux afin de dénoncer les prix exorbitants pour assister à la majorité des épreuves.
Un premier prix frisant les 700 euros pour des sessions d’athlétisme (680 euros), 500 euros pour la natation, 480 euros pour la gymnastique, l’escrime et le judo à guichets fermés. Sans compter les 2 700 euro minimum pour assister à la cérémonie d’ouverture sur la Seine.
Le tout dans un contexte inflationniste dominant ! Mais, pondérons notre propos ! Si vous souhaitez des places entre 24 et 180 euros, il convient d’être adepte de l’haltérophilie. De plus, il existe aussi des places gratuites : se trouver sur le parcours du marathon et du triathlon… Alors de quoi se plaint-on ?!
Ne pas ternir la célébration de l’universalisme par le sport
Pour les Jeux Paralympiques, 500 000 places seront disponibles à 15 euros. Ensuite, on en trouvera à 25 et 100 euros ! Nos sportifs vivent leur handicap avec beaucoup de pureté, d’humilité, et de force ! Ils ont tous les handicaps possibles mais à l’inverse de nombreux bienportants, certainement pas celui du cœur. On peut appeler les syndicats à mettre en retrait leur velléité revendicative lors de cette séquence des Jeux !
En 2021, Emmanuel MACRON avait reçu les médaillés français des J.O. : « Si la France ramène une trentaine de médailles (en parlant de 2024), ce n’est pas assez… à la maison, il faudra faire beaucoup mieux ». « Beaucoup mieux », en parlant des stratégies du locataire de l’Elysée, c’est ce que pense aussi la majorité des Français !
Il n’y a pas de doute que les Jeux Olympiques et Paralympiques portent l’image d’une fête sportive de caractère mondial, avec l’idée d’un modèle de fraternité et de rencontre des peuples, mis en avant à l’occasion de chaque olympiade...
Espérons que rien ne viendra ternir cette magnifique manifestation sportive. « Si tu veux courir, cours un kilomètre. Si tu veux changer ta vie, cours un marathon » disait le regretté coureur tchèque, Emil ZATOPEK. Méditons cette phrase en souvenir de lui !
Jean-Paul ALLOU
Elles sont venues d’Allemagne, de Grande-Bretagne, de Pologne ! Ne manquait à l’appel visiblement que la délégation italienne de Greve in Chianti. Qu’importe ! La commémoration des huit cents ans de l’affranchissement de la ville d’Auxerre, que l’on doit à la comtesse Mathilde (ou Mahaut) de Courtenay en 1223, qui est l’unique et même personne, restera comme l’un des temps forts évènementiels de ce début de saison dans la capitale de l’Yonne. Où les festivités furent nombreuses dans le respect des autres et la décence ! Il faut toujours se méfier de ces grands raouts aux contours moyenâgeux !
Lundi
C’était un 11 septembre déjà. Il y a juste cinquante ans aujourd’hui… Pas d’avions kamikaze dans le ciel. Juste quelques chasseurs bombardant un palais présidentiel. Pas de tours jumelles s’écroulant sous les yeux horrifiés du monde entier, juste un pays entrant dans la nuit et le début d’une dictature sanglante qui fit plusieurs milliers de morts et disparus. Une nuit qui allait durer près de dix-sept années, après que le 11 septembre 1973, au Chili, un président démocratiquement élu soit renversé par un coup d’état mené par les militaires, sous la tutelle bienveillante des Etats-Unis. Depuis, la soldatesque est rentrée dans ses casernes et il y a longtemps que PINOCHET danse avec le diable. Mais, son fantôme court toujours. Pour preuve, le retour de l’extrême droite chilienne aux dernières élections constituantes, devenue première force politique du pays.
Mardi
On sait depuis longtemps que tout argent est bon à prendre. D’autant paraît-il, qu’il n’aurait pas d’odeur ! Pour autant, n’en déplaise à tous les thuriféraires de Bernard ARNAULT, les dix millions d’euros octroyés aux « Restos du Cœur » pour les aider à boucler leur budget annuel, ne représentent bien que 0,005 % de sa fortune, estimée selon le magazine américain « Forbes », à 190 milliards d’euros. Ou comment une générosité affichée au grand jour et à grand renfort de publicité se transforme en pingrerie, là où il lui aurait été facile, sans mettre à mal sa richesse, de combler le déficit des Restos dans sa totalité. Il aurait même pu le faire dans la discrétion la plus absolue… Méritant alors le titre de « classieux », comme aurait pu dire l’ami GAINSBOURG !
Mercredi
Ce ne sont que quelques grammes de métal et de bois, fissurés par le temps, lustrés par la main de celui qui la fit danser sur les murs sa vie durant. Une simple truelle, exposée sans emphase dans l’une des vitrines du Musée national de l’histoire de l’Immigration à Paris, qui vient de rouvrir ses portes après trois ans de travaux. L’outil d’un maçon illettré, d’origine italienne, arrivé en France après la Première Guerre mondiale, figure oubliée de ces « gens de peu » qui contribuèrent à faire de la France ce qu’elle est aujourd’hui. Il se prénommait Louis, surnommé « Vidgeon » et avait pour fils, François, qui bien des années plus tard, lui redonna vie par des mots d’amour dans son livre « Les Ritals ». Ils portaient tous les deux le joli nom de CAVANNA. Ils étaient tous les deux des « gens de bien »…
Jeudi
Mais quelle mouche a donc piqué le député du Nord et patron des communistes français, Fabien ROUSSEL en appelant ses compatriotes à envahir les préfectures « si nécessaire… », pour protester contre l’inflation ? Même Jean-Luc MELENCHON a traité l’initiative de « violente », c’est dire ! Le représentant de la « gauche du terroir », amateur de tête de veau, (ceci expliquant sans doute sa figure d’homme de gauche préféré des milieux de droite !) est un très bon communiquant, maniant très bien les règles du marketing et de la promotion. Un sacré coup de pub à 48 heures de l’ouverture de la Fête de l’Huma. Même Jacques SEGUELA n’aurait pas fait mieux !
Vendredi
Belle initiative de la municipalité que d’inviter des représentants de comités de jumelage rattachés à Auxerre aux festivités marquant les 800 ans de l’affranchissement de la ville. Une présence saluée par le maire d’Auxerre, Crescent MARAULT en préambule des conférences données ce vendredi soir à l’Abbaye Saint-Germain. A ce détail près qu’après avoir cité les noms de Worms et de Plock, il dut se faire souffler par la salle le nom de la troisième, Redditch. Simple trou de mémoire ou fiches mal révisées ? Il est vrai que la ville anglaise n’est jumelée avec Auxerre que depuis 1956 !
Samedi
Un samedi de festivités, ponctué place de l’Hôtel de ville, devant un public enthousiaste, par un superbe spectacle nocturne de la compagnie « Fire Broth », passée maître dans la maîtrise des jongleries enflammées. « Johnny » peut dormir tranquille, la relève est assurée… « Allumer le feu » !
Dimanche
Alors que le Maroc n’en finit pas de panser ses plaies et se relever d’un tremblement de terre qui a fait près de 3 000 morts, un autre drame s’est joué quelques jours plus tard en Libye, par suite du passage de la tempête Daniel, qui a laissé derrière elle des dégâts considérables, entraînant là encore, des milliers de victimes et un nombre indéterminé à ce jour, de disparus. Mais sur l’échelle de l’émotion et de l’empathie, tous les pays ne se valent pas. Marrakech, Essaouira, Ouarzazate, Fès…, autant de destinations chères au cœur des Français. Là où la Libye sera toujours pour son malheur, entachée du nom de son « guide suprême », le sinistre Mouammar KADHAFI !
Dominique BERNERD
Gérald DARMANIN l’affirmait à l’ouverture de la Coupe du monde de football au Qatar en 2022 : « Le sport est une compétition qui doit se tenir en dehors des enjeux politiques… ». Ainsi, à chaque grande manifestation sportive organisée par un régime totalitaire, des responsables politiques, journalistes ou influenceurs viennent clamer qu’il ne faut surtout pas mélanger sport et politique. Le dernier en date fut Emmanuel MACRON, déclarant devant l’équipe de France de football sur le point de s’envoler pour le Qatar : « Je pense qu’il ne faut pas politiser le sport ». Ce type de tarte à la crème, contredite par plus d’un siècle de grandes manifestations sportives, risque de nous revenir en boomerang lors des prochains Jeux Olympiques de 2024 à Paris.
TRIBUNE : Peu ou prou, les grandes compétitions sportives ont toujours été politisées. Depuis l’avènement du sport spectacle et de sa diffusion par des moyens de communication de masse, les grandes manifestations sportives sont devenues une arme de propagande des régimes totalitaires. Dans la construction de l’image de ces régimes, ces compétitions permettent de rassembler des foules immenses, de magnifier le culte du corps, de développer des parallèles guerriers, et de promouvoir les valeurs nationales et de réussite de ces régimes. La suprématie est faite par les sports, afin de laisser croire au monde que la paix est le fer de lance de ces régimes. Gagner est le maître mot. Ce qui a poussé durant quelque temps les Chinois et les Russes à doper par tous les moyens leurs athlètes.
1936 : des Jeux Olympiques nazifiés à l’extrême à Berlin…
Dès leur arrivée au pouvoir, les régimes nazis et fascistes se sont emparés de l’organisation et de la promotion du sport (lire Daphné BOLZ : « Les arènes totalitaires, HITLER, MUSSOLINI et les jeux du stade » - CNRS Editions). Ainsi, la Coupe du monde de football 1934 en Italie permit la construction du plus grand stade d’Europe à Bologne, futur lieu de rassemblement et d’embrigadement des foules italiennes. Bénito MUSSOLINI profita de cette épreuve et exigea que sur les affiches représentant ce « Mondiali », un footballeur fasse le salut fasciste. La récupération politique du sport fut aggravée par Adolf HITLER et l’organisation des Jeux de Berlin en 1936 ! Ainsi, ils eurent lieu dans un stade gigantesque de 110 000 places. Tous les spectateurs firent le salut nazi devant un « Führer » enchanté, ce qui a permis de montrer au monde que les colombes de la paix volaient au-dessus de l’Allemagne…. Hélas, elles avaient déjà du plomb dans l’aile ! Les Jeux furent nazifiés sans réelles protestations de la communauté internationale. Une des médailles commémoratives y allie la croix gammée aux anneaux olympiques.
Chine et Russie s’en donnent à cœur joie dans la propagande !
Plus près de nous, dans l’histoire récente : en 1980, Moscou organise les Jeux olympiques d’été alors que l’URSS vient d’envahir l’Afghanistan. En 2014, les sports d’hiver sont accueillis à Sotchi, dans la foulée la Russie s’empare de la Crimée. N’oublions pas la Chine ! En 2008, les JO de Pékin permettent d’affirmer la toute-puissance de l’Empire du Milieu, renforcer sa main mise sur le Tibet occupé, persécuter les Ouïghours et, à partir de 2014, revenir sur son accord avec la Grande-Bretagne en annexant Hong-Kong et y détruire les libertés. On peut légitimement supposer que les pays totalitaires n’organisent de grandes manifestations sportives internationales que pour assurer leurs invasions territoriales. En 2028, les prochains Jeux Olympiques d’hiver auront lieu en Italie. Pour autant, l’invasion de l’Ethiopie n’est pas envisagée ! Par contre, si la Chine devait organiser une grande manifestation internationale à l’avenir, on peut redouter l’invasion de Taïwan !
Les pays démocratiques sont concernés
Et même, quand les JO sont organisés dans un pays démocratique, comme l’Allemagne de l’Ouest en 1972, la tarte à la crème « ne politisons pas le sport » nous fut resservie. Quand le 05 septembre 1972, onze athlètes israéliens furent assassinés par des terroristes palestiniens, le CIO n’interrompit pas les Jeux. Le lendemain, ils organisèrent une cérémonie commémorative durant laquelle le président américain du CIO, Avery BRUNDAGE, ancien soutien d’HITLER, prononça un discours saluant la force du mouvement olympique, sans mentionner les athlètes assassinés, et déclara que les Jeux devaient continuer...
Le poing levé du « Black Power » aux Jeux Olympiques d'été de 1968 est un acte de contestation politique mené par les athlètes afro-américains Tommie SMITH et John CARLOS. Lors de la cérémonie de remise des médailles du 200 mètres, le 16 octobre 1968, au stade olympique universitaire de Mexico. Ces deux athlètes se présentèrent sur le podium, poings levés alors que le drapeau américain flottait au son de leur hymne national !
N’oublions pas les boycotts de nombreux pays lors de l’organisation de ces jeux : Russie, Etats-Unis, Afrique du Sud, ceux de l’Afrique équatoriale… Les athlètes subissent le plus souvent le dictat de leur pays, qu’il soit issu d’un régime totalitaire ou démocratique. Pas de quoi faire gagner les valeurs humanistes du sport !
Fin de la partie Un
Jean-Paul ALLOU