Antan, cela s'appelait le « QG ». Bienvenue à Joigny, le long de ses jolis bords de l'Yonne où se trouve ce petit établissement, non loin de la belle halle du marché. Et pour la terrasse, nous saurons attendre les beaux jours ! La salle bleutée est lumineuse. La vue sur la rivière est plutôt plaisante ! Aux murs, de vieilles guitares et des 33 tours vinyle parachèvent la décoration. En semaine, la première formule proposée par ce restaurant, le menu du marché, est servie à 18 euros.
JOIGNY: La salle se remplit peu à peu d'une trentaine de convives. D'être seul attablé, permet d'écouter les conversations des tablées voisines. A côté, sont assis autour de la table des enseignants. Ils ne boivent que de l'eau ! L'une des enseignantes évoque alors l'un de ses plats préférés : des coquillettes au Nutella ! On comprend mieux alors le niveau plutôt faiblard des gamins !
Juste en face, un convive explique aussi que les études de sa fille leur ont coûté quelques 100 000 euros. Il dit alors à ses voisins de table, entre deux gorgées d'un chablis 1er cru l'avoir incité à se trouver aussi un job estudiantin.
Le choix des vins au verre : un plus intéressant…
Mais revenons à la table qui nous intéresse. L'assise moelleuse des fauteuils est plutôt confortable. Et comme de bien entendu, au « Tempo », comme ailleurs, adieu nappes, salières et poivriers ! Merci à nos restaurateurs de nous laisser - pour combien de temps encore !? - verres et couverts !
Avec le kir, le toast croustillant de rillette de poisson est bon. Il manque peut-être d'une pointe d'assaisonnement. En entrée, le velouté Du Barry (chou-fleur) est fort bon. La tuile craquante au morbier complète plaisamment ce plat. Mention plus pour le choix de vins au verre. Il permet pour l'Icaunais attablé au restaurant de goûter aussi des vins d'ailleurs. Le viré-clessé est fort bon. Le moulin à vent est en revanche plus plat.
Le ketchup se marie agréablement avec le dos de cerf
Peu de restaurateurs, désormais, cuisinent le gibier en saison. C'est pourtant bon. C'est le cas ici avec le dos de cerf, ketchup de betterave à la mûre, mousseline au gingembre et légumes glacés. J'eus préféré avoir ma viande saignante mais cela ne me fut pas demandé. Du coup, elle arrive à point. L'original ketchup est fort bon et constitue une agréable alliance avec notre cerf. La mousseline au gingembre est bonne. Quant aux légumes indiqués glacés, ils ne le sont pas, me semble-t-il. Ils sont juste sortis d'une cuisson vapeur. Mais, l'assiette matche plaisamment.
Une crème un brin trop sucrée dans la tartelette…
Les assiettes de dessert sont plutôt jolies. Celle de la tartelette aux zestes de citron, meringue flambée au rhum n'échappe pas à la règle ! L'alliance est plaisante avec le sorbet : du joli travail à prix modique (7 euros). Peut-être, la crème de la tartelette est-elle un brin trop sucrée. Elle dénote un peu avec l'harmonie de ce bon dessert.
Peu à peu la clientèle s'en va. J'en fais alors de même, n'ayant plus de conversations à écouter autour de moi ! Il est plaisant de déjeuner en admirant le fil de l'eau, c'est le cas ici. Alors, bienvenue à Joigny !
En savoir plus
Les - : j'assume d'aimer le pain cuit. Mais ici, il manque d'un brin de cuisson. Cela donne au produit une mie pâteuse.
Les + : le cadre est plaisant. Vivement la terrasse estivale !
Contact :
Restaurant Le Tempo
01, Place du Marché
89300 JOIGNY
Tel : 09.87.36.86.06.
Fermé samedi, dimanche et soir.
Gauthier PAJONA
C’est donc tout sauf une surprise. Logique puisqu’il n’y avait qu’un seul candidat en lice pour briguer le poste suprême à la présidence. Celle permettant de gérer la destinée des Républicains de l’Yonne pour un nouveau mandat. Confortablement installé dans le fauteuil des responsabilités depuis 2018, l’ancien parlementaire et déjà candidat aux législatives 2027, dans la première circonscription, Guillaume LARRIVE se succède à lui-même. Sous le sceau de l’enracinement territorial…
AUXERRE : C’est devenu son credo, son leitmotiv, sa maxime préférée dont il nourrit sa feuille de route. L’enracinement et sa force. Un argument qui fleure bon la proximité, en étant au plus près des citoyens.
Presque un ancrage attractif qui permettrait de faire la différence lors d’une échéance électorale. Sauf que dans le cas présent, briguant seul la présidence de la famille politique à laquelle il appartient depuis des lustres (Les Républicains), le quadragénaire de la politique n’aura pas eu besoin de forcer ni son talent de tribun ni de trop étaler ses arguties pour convaincre ses ouailles.
D’autant que dans le viseur de l’inamovible président de la droite icaunaise, il n’y a pour l’heure qu’un seul objectif : la ligne bleue des Vosges, incarnée par les législatives de 2027 ! Et un désir évident de revanche.
Alors, c’est sûr, seul face à son destin, Guillaume LARRIVE a donc remporté sans l’once d’une difficulté ce scrutin interne propre à la formation gaulliste. Sur les 204 votants, étant à jour de leurs cotisations, 185 ont appuyé sur la touche favorable à l’ancien pensionnaire du Palais Bourbon – pragmatisme oblige, le vote était électronique ! -, dix-neuf personnes choisissant de voter blanc. Signe encourageant pour le natif de l'Auxerrois : pas de voix contraires !
Sur un post, Guillaume LARRIVE devait remercier les militants LR qui lui ont accordé leur confiance et l’équipe élue, soit les délégués de circonscription (Céline BAHR, pour la première, Jordan HEITZMANN, dans la seconde et Nicolas BOURSIN, dans la troisième). Ainsi que les militants, au nombre de cinq, désignés au Conseil national des Républicains, Dominique MARY, Marie-Dominique de MEAUX, Julien ESCLAVY, Jordan HEITZMANN et Guillaume DUMAY.
Un Guillaume LARRIVE qui retrouve enfin le sourire de la victoire après avoir goûté à l’amertume de la défaite en 2022…
Thierry BRET
Nom de code : CDPPT. Explications de texte, après avoir traduit l’acronyme : Commission départementale de Présence Postale Territoriale. Un outil, fort précieux, voire très pertinent, composé d’une dizaine d’élus, communaux, départementaux et régionaux. Avec en sus, un représentant de l’Etat, issu de la préfecture. Et, en toute logique, du porte-voix de La Poste. L’organe se réunissait à Coulanges-sur-Yonne, mercredi matin, avec la ferme intention de conforter son engagement initial : à savoir le maintien des services à la population…
COULANGES-SUR-YONNE : A peine le temps d’ôter son pardessus au coloris automnal que voilà le président de la CDPPT contraint de subir les premières questions d’une interview médiatique, afin de procéder à un état des lieux de la fameuse commission se réunissant ce jour. Celle qui possède un acronyme un peu bizarre, CDPPT, rappelant presque le sigle de l’ancienne PTT, un lointain cousin germain de la grande famille postale !
Pendant que l’élu régional et président de ladite commission de l’Yonne, Gilles DEMERSSEMAN reprend son souffle – il accuse un bon quart d’heure de retard sur l’horaire initial de ce rendez-vous journalistique, préfigurant la tenue des travaux ! -, Marcel CHEVILLON, maire de Coulanges-sur-Yonne et membre de l’organe institutionnel composé d’élus, et défendant le maintien des services postaux dans les territoires, régale ses invités.
D’une belle croustillance et d’une agréable couleur, les croissants concoctés par la boulangerie locale narguent de leur présence les participants depuis la corbeille, posée au centre de la table. Mais qui osera prendre le premier d’entre eux et le déguster avec appétit ?!
Une année pleine de restructurations et de sécurisations
De son côté, le Conseiller régional-président de la CDPPT livre ses premières impressions sur 2023 qui s’écoule, des propos enregistrés sur smartphone.
« L’actualité est plutôt positive à notre niveau, explique-t-il, on a accompagné pas de mal de projets de restructurations et de sécurisations de sites… ».
Un accompagnement à la rénovation d’agences postales communales, la réouverture de La Poste du quartier des Champs-Plaisants à Sens – la précédente mouture avait été sérieusement endommagée par les flammes suite à un sinistre -, la modernisation du bureau d’Aillant-sur-Tholon, d’autres encore comme la création d’un point d’accueil postal à Perceneige, dans le nord-est du département…sont autant de réalisations concrètes qui ont fait de l’exercice écoulé une belle année.
« C’est un peu notre rythme de vie habituel, concède en souriant un Gilles DEMERSSEMAN, toujours à l’aise dans l’exercice oratoire. Il ne manqua pas d’évoquer également la présence postale dans le cadre du programme des maisons France Services, forcément, une réussite pour amener au plus près de nos concitoyens vivant dans les zones les plus reculées, les indispensables dispositifs dont ont besoin administrativement les Icaunais.
Des engagements de l’Etat plus faibles que ce qui avait été annoncé…
Le président de la CDPPT aborda ensuite le démarrage du nouveau contrat de présence postale, valable jusqu’en décembre 2025. Un dispositif qui était au centre des intérêts lors de la réunion des présidents des commissions en octobre 2022.
Co-construit avec l’Etat, l’AMF, les CDPPT et le Groupe La Poste, ce contrat, véritable feuille de route de la présence postale dans les territoires, comprend de nouveaux points stratégiques comme le financement du fonds de péréquation, les douze heures minimum pour les nouvelles APC (agences postales communales), la future bonification de ces mêmes agences qui fonctionnent bien, les actions à apporter pour améliorer celles qui ont peu de fréquentation, etc.
La concrétisation est donc devenue réalité, avec « certes quelques grincements dents, affirmera Gilles DEMERSSEMAN, mais cela est opérationnel !
En revanche, plus critique dans ses propos, le président de la CDPPT de l’Yonne estime que « les engagements pris par l’Etat ne sont pas à la hauteur de ce qui avait été annoncé à l’automne 2022 ».
En terme clair, les aides étatiques sont à la baisse même si le montant global reste intéressant mais cela appelle les CDPPT à la plus grande vigilance dans la réalisation de leurs opérations.
« Il est clair, souligne l’élu de Puisaye-Forterre, que le coût de fonctionnement des points d’accueil postaux dans les maisons France Services impactent nos budgets… ». Réduisant de facto la somme mise à disposition à d’autres projets spécifiques…
Des éléments cruciaux pour la pérennité de la CDPPT dont le représentant de l’Etat a eu connaissance lors de la rencontre des présidents des CDPPT de France à Paris, le mois dernier…
« L’équation est simple, renchérit Gilles DEMERSSEMAN, il faut pourtant réaliser des choses avec moins de moyens financiers ! Donc, nous devons nous poser les questions de la priorisation et l’aide à apporter au développement des territoires. C’est notre rôle d’y réfléchir… ».
Apporter le nécessaire supplément d’âme auprès de la population
Se projetant déjà vers 2024, le président de la commission postale de l’Yonne observe le sérieux ralentissement des activités économiques qui pourrait se poursuivre l’année prochaine. « Tout le monde, y compris les collectivités, est sur le recul : ce n’est pas une bonne tendance ni pour l’emploi ni pour les investissements… ».
Vu du prisme de La Poste, il se veut plus rassurant. « La présence postale sur notre territoire fonctionne bien parce qu’il y a une structuration importante de la part des agents qui prennent conscience de leur rôle et de la mise en place de nouveaux services. Les postiers volontaires possèdent ce nécessaire supplément d’âme pour assurer le portage des repas et une multitude de services envers les personnes qui en expriment le besoin. En fait, nous ne devons pas nous interdire aucune réflexion sur les nouveaux services de La Poste… ».
Mais, de là, à assurer le ramassage des poubelles là où il existerait des besoins, il ne faut pas exagérer, tout de même !
Thierry BRET
On se frotte les mains de plaisir parmi les membres du jury. Trop heureux de se retrouver en pareille circonstance. Qu’importe qu’il ait fallu se lever tôt, un samedi matin et braver les premiers frimas de l’hiver sur la route, afin de gagner la pièce qui fera office, au sein du lycée des métiers Vauban, de lieu de dégustation à grande échelle des 263 échantillons proposés. Les 63 testeurs sont bel et bien là et pas un ne manque à l’appel de la fameuse manifestation, organisée par le BIVB : le 31ème Concours des Vins du Grand Auxerrois.
AUXERRE : Un tantinet silencieuse dès sa mise en route où il fallait être fin prêt à stimuler les cinq sens, la séance de dégustation proposée dans le cadre de la trente-et-unième édition du Concours des Vins du Grand Auxerrois aura tôt fait d’être bruyante, chaleureuse et conviviale au fil du temps qui s’égrenait gentiment ce samedi matin !
Et surtout, elle était parsemée avec les commentaires avisés et enthousiastes, voire très déconcertants à propos de certaines productions, émis par les soixante-trois jurés qui avaient la lourde tâche de sélectionner la quintessence des crus dégustés dans leur verre à pied.
Redonner de la vie et de la jeunesse à ce concours…
Blancs, rouges, aligotés, crémants : les membres du jury, assemblés par tables de quatre, n’allaient donc pas chômé et resté oisifs très longtemps en regardant la sobre décoration de la salle qui les accueillait.
Lors de son préambule explicatif, la viticultrice Elodie CHALMEAU – cette dernière évoqua non sans émotion le souvenir de l’ancien président des Caves de BAILLY LAPIERRE David GRIFFE disparu ces jours-ci -, fit l’éloge du lycée des métiers Vauban qui recevait cette année la manifestation. Un lieu empli de symboles où l’accord mets et vin se cultive au naturel de façon pédagogique.
Une édition un peu particulière qui a multiplié les nouveautés avec la présence de cinq viticultrices co-organisatrices de l’évènement, aux côtés du Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne (BIVB) spécialiste de la logistique et intendance. Ce qui fera dire à la jeune femme : « on a voulu redonner un peu plus de vie à ce concours, en renouvelant également les jurés – plus de la moitié participaient en effet pour la première fois à ce rendez-vous -, voire en les rajeunissant… ».
Promouvoir les vins du Grand Auxerrois du côté de Paris et de Lyon
D’ailleurs, dès qu’elles en auront le temps, les porte-étendards des vins du Grand Auxerrois présentes dans la salle ne manqueront pas de distiller leurs belles paroles promotionnelles, sans doute dès 2024, du côté de la capitale métropolitaine ou à Lyon, berceau de la gastronomie, pour y vanter les crus de ce terroir dont elles nous ont fait les honneurs.
« Les vins de l’Yonne ne sont guère connus dans l’ancienne capitale des Gaules, devait-elle ajouter, il faut remédier à cela ! ».
Puis, vint le temps où les responsables de table prirent les choses en main – de surcroît les nombreuses bouteilles devant se succéder les unes après les autres afin que leur contenu passe sous les fourches caudines de la critique gustative ! – où chacun y alla de ses réactions, ressentis et surtout notations !
Une première joute devant servir à sélectionner les trois meilleurs échantillons présentés par table. Autant dire, un travail de connaisseur et d’esthète pour certains, voire de découverte pour les néophytes.
Un super jury pour décerner les médailles !
Parmi les commentaires entendus : « la robe est limpide et jaune pâle », « il y a de la rondeur dans celui-là ! », « trop expressif et nerveux à mon goût ! », « on ne sent que l’alcool et pas assez le fruit au nez », « les bulles sont bien formées et éclatantes », à réserver lors de la dégustation des effervescents, « le boisé est trop prononcé au palais », etc.
Il restait ensuite, dans un second temps, et à la charge du super jury composé de professionnels de la chose vineuse, courtiers, cavistes ou journalistes, de ne retenir que le saint des saints de ces nectars présentés, l’ultime tiercé qui allait donner les podiums permettant d’attribuer in fine les cinquante-sept médailles, d’or, d’argent et de bronze. Un verdict que les propriétaires des soixante-et-un domaines viticoles ont attendu avec beaucoup d’impatience ! Il fut dévoilé au moment du repas, servi dans la salle de restaurant de Vauban.
Les résultats :
Or. Clotilde DAVENNE, Vieilles vignes
Argent. Domaine GIRAUDON
Bronze. Domaine C.et F. GUEGUEN, La Vigne de Marie-Louise
Or. Pascal BOUCHARD SAS, cuvée Saint-Pierre
Argent. Maison SIMONNET FEBVRE
Bronze. Domaine du Château du Val de Mercy
Or. Domaine Denis et Isabelle POMMIER
Argent. Maison HENRY
Bronze. Domaine MARSOIF, Fût de Chêne
Or. Domaine Yann BOISSENET, pinot gris
Argent. Domaine MOUSSU, bourgogne coulanges
Bronze. Domaine RIGOULAT, bourgogne coulanges
Or. Caves BAILLY LAPIERRE, réserve blanc brut
Argent. Caves BAILLY LAPIERRE Baigoule rosé extra dry
Bronze. Caves BAILLY LAPIERRE, Ravizotte extra brut
Or. Domaine THIBAUT
Argent. Domaine KRANTZ
Bronze. Domaine Edmond CHALMEAU & Fils, Vieille Vigne d’Aimé
Or. Domaine Edmond CHALMEAU & Fils, Les trameures
Argent. Maison HENRY
Bronze. Domaine Elodie CHALMEAU
Or. Domaine JL & JC BERSAN, Cuvée Mouillepain
Argent. Domaine PETITJEAN
Bronze. SARL Les Malandes
Or. Domaine MADELIN Petit, Dessus Bon Boire
Argent. Domaine JL & JC BERSAN, cuvée Louis Bersan
Bronze. Domaine VERRET
Or. Caves BAILLY LAPIERRE
Argent. Sarl Les Malandes
Bronze. Domaine PL & JF BERSAN Fyé Gris
Or. Domaine du Petit Moule
Argent. Domaine du Clos du Roi, Charly
Bronze. Domaine MOUSSU
Bourgogne coulanges rouge 2022
Or. Domaine LEMOULE
Argent. Domaine SAGOS
Bronze. Domaine MOUSSU
Or. Domaine MARSOIF, Cuvée Marguerite
Argent. Domaine Alain MATHIAS
Bronze. Domaine MARSOIF
Or. Domaine GRUHIER, L’âme des Dannots
Argent. Domaine Alain MATHIAS, Côte de Grisey
Bronze. Domaine GRUHIER, Côte de Grisey
Or. Vignerons de la Colline Eternelle
Argent. Maison SIMONNET FEBVRE, bio
Bronze. Vignerons de la Colline Eternelle, Côme Guérin
Or. Earl Les Beaux Monts, Les Beaux Monts
Argent. Clotilde DAVENNE
Bronze. Domaine Edmond CHALMEAU & Fils, Eugénie
Or. Domaine Jean COLLET et & Fils
Argent. Domaine JL & JC BERSAN, cuvée Louis Bersan
Bronze. Domaine Denis et Isabelle POMMIER
Or. Domaine des Coeuriots
Argent. Domaine HOUBLIN VERNIN, bourgogne coulanges
Bronze. Domaine JH & Guilhem GOISOT, bourgogne côtes d’auxerre Le Court Vit
Or. Domaine HOUBLIN VERNIN, bourgogne coulanges cuvée prestige
Argent. Domaine JL & JC BERSAN, bourgogne côtes d’Auxerre, cuvée Louis Bersan
Bronze. Domaine CLEMENT, Harmonie
Thierry BRET
Triste nouvelle que celle-là. Elle concerne la disparition d’un personnage incontournable de notre territoire qui aura su sublimer durant toute sa carrière professionnelle les arts de la table, le plaisir du palais et la découverte gastronomique, à l’aide de l’un de ses produits fétiches, déclinés dans ses multiples variantes gustatives, le saumon. A l’âge de 78 ans, Daniel RAYMOND nous a quittés. Lui, l’incarnation même de cette belle entreprise familiale, « LE BORVO » – c’est son fils Benjamin qui a repris les rênes de la structure il y a quelques années – dont on se sustente volontiers de ces délicieux produits qui donnent des airs de fête permanentes aux tables icaunaises…
CHEMILLY-SUR-YONNE : Sur la page Facebook de l’entreprise, ces quelques mots lapidaires qui apparaissent sur les écrans. « Nous tenons à vous informer que notre établissement sera exceptionnellement fermé ce vendredi 24 novembre 2023… ». Et sur la ligne du dessous, laconique, la phrase suivante, « il n’y aura pas d’expéditions possibles … ».
Il est vrai que dans le même laps de temps, en l’église de Seignelay qui sera pleine comme un œuf, se dérouleront en fin de matinée les obsèques de ce chef d’entreprise visionnaire et créatif que fut Daniel RAYMOND durant toutes ces années.
Un nom connu et reconnu, une réputation de perfectionniste, un véritable professionnel qui savait se mettre en quatre pour accueillir les clients et partager avec eux sa passion immodérée du…saumon puisqu’il en construisit même un musée dans son complexe de Chemilly.
Normal, il possédait en lui le sens du relationnel, l’ami Daniel. Des réminiscences sans doute de sa vie antérieure, lorsqu’il exerçait encore derrière les fourneaux du « Berkeley » à Paris en qualité de chef cuisinier, tout auréolé d’étoiles, au contact des adorateurs de ses mets !
Changement de cap au début des années 1980
Mais, en 1980, le garçon opte pour une toute autre carrière : la production du saumon fumé, issu d’un procédé artisanal familial. L’originalité est là. La qualité du produit, aussi. Si bien que l’enseigne qui porte le nom de « Borvo » se fait une notoriété qui dépassera allègrement les frontières de l’Yonne.
C’est simple : en l’espace de quelques années, de l’huile de coude, d’ingéniosité et d’un savoir-faire aguerri à toute épreuve, le BORVO deviendra l’une des références incontournables dans le monde de la gastronomie européenne, notamment dans son domaine de prédilection que sont les salmonidés et leurs multiples préparations culinaires.
Plats cuisinés, terrines, servis en produits à tartiner : le saumon revu et corrigé à la sauce experte de Daniel RAYMOND et de ses équipes – environ soixante-dix collaborateurs - y gagnera ses lettres de noblesse. Et pas uniquement au moment des fêtes de fin d’année !
Un succès tel que les grandes tables de la gastronomie hexagonale, voire d’ailleurs puisque la société exporte dans une vingtaine de pays dont certains en Asie, se fourniront avec une régularité constante auprès du site entrepreneurial de l’Yonne. Dans les cénacles de la vie institutionnelle et politique de la France, on se régale aussi de saumons à l’estampille « BORVO », y compris à la table présidentielle ! Parmi les autres grands références qui ont fait la renommée du produit travaillé dans l’Yonne : LENOTRE, l’hôtel CRILLON, DALLOYAU ou ROBUCHON ! Même le grand critique gastronomique, Gilles PUDLOWSKI en brossait un portrait élogieux dans ses écrits en 2011 ! Rien que ça…
Respect, donc, pour ce visionnaire de la gastronomie qui ne manquait pas d’imagination ni de créativité dans son quotidien. Respect pour l’entrepreneur qui a su créer une marque de fabrique aux accents internationaux dont seront fiers longtemps les Icaunais…
Thierry BRET