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Entreprises : l’inquiétude succède à l’attentisme…

« Les milieux entrepreneuriaux expriment leur inquiétude à l’approche de 2025 tant les perspectives semblent se limiter à l’immobilisme, après le long épisode d’inertie observée en France depuis la dissolution de l’Assemblée Nationale. Les carnets de commandes du secteur industriel virent à la baisse, les velléités d’investissements se reportent quant à la politique de recrutement, elle est mise de côté. La crise, toujours la crise en France ?! ». « Les milieux entrepreneuriaux expriment leur inquiétude à l’approche de 2025 tant les perspectives semblent se limiter à l’immobilisme, après le long épisode d’inertie observée en France depuis la dissolution de l’Assemblée Nationale. Les carnets de commandes du secteur industriel virent à la baisse, les velléités d’investissements se reportent quant à la politique de recrutement, elle est mise de côté. La crise, toujours la crise en France ?! ». Crédit Photo : Thierry BRET.

Ils ont le moral jusqu’au bout des chaussettes, les entrepreneurs de la filière industrielle. Et il y a de quoi : de la prudence qui prévalait lors du dernier printemps, ils sont passés à l’attentisme absolu d’aujourd’hui, et désormais, ils parlent volontiers d’inquiétude pour demain ! C’est simple : la filière fondamentale de l’activité économique de l’Hexagone, c’est-à-dire la métallurgie commence à broyer sérieusement du noir. Un noir comme savait les peindre Pierre SOULAGES avec ses multiples variantes de sombre profond qui ne permettent pas la place à l’optimisme…Ni au passage de la lumière salvatrice.

L’UIMM tire d’ailleurs la sonnette d’alarme. L’Union des Industries des Métiers de la Métallurgie observe un fort ralentissement de la production industrielle dans le pays en cette période automnale. Etrange paradoxe alors que le discours politique est tout autre depuis des mois et des mois puisqu’il encourage ouvertement, mais ne serait-ce que des mots, le grand retour à l’industrialisation. Un encouragement, certes, mais qu’en est-il exactement dans les actes ?

Cette industrialisation, vivier de la production manufacturière de notre territoire nous échappe depuis tant d’années en France ! Un pays, victime du dumping social et dont les forces vives de la production ont été aspirées vers des contrées plus éloignées et exotiques, qui connaissent à leur tour la crise. Suivez mon regard : il s’oriente vers la Chine en proie à une récession économique inhabituelle et inquiétante pour l’équilibre économique planétaire…

 

La quadrature du cercle : pas d’investissement, pas de recrutements

 

Aujourd’hui, il est difficile de dire de quoi demain sera fait pour les chefs d’entreprise de la filière industrielle. Une observation qui est valable pour tant de secteurs en proie à de sérieuses difficultés financières. On citera volontiers le monde agricole qui est toujours dans l’attente de la moindre mesure à se mettre sous la dent pour améliorer son sort. Le mouvement protestataire des syndicats agricoles date pourtant de janvier dernier ! Il faut du temps pour faire bouger les lignes en France : surtout quand elles doivent niveler vers le haut la situation de nos concitoyens !

Que dire du commerce, des métiers de service qu’ils soient à usage des entreprises comme des particuliers, de l’artisanat, de l’hôtellerie/restauration, à date totalement déboussolé par tant de fermetures et de dépôts de bilan ?

Mais, revenons, au seul secteur de la métallurgie. Une entreprise sur deux constate la baisse de son activité depuis le début de l’année. Le fer de lance de l’industrie voit ses carnets de commandes vides de toute substance ce qui a pour incidence, dans un premier temps, de réduire la voilure de la trésorerie (incidence importante à bien des égards, on l’imagine), mais aussi de suspendre toutes les velléités d’investissement mais aussi de recrutements. Or, sans la présence de nouvelles recrues à ajouter dans sa besace pour optimiser la productivité, pas de nouvelles affaires potentielles à adjoindre à son carnet de commandes afin d’assurer davantage de sérénité à la société, et ainsi de suite : c’est donc la quadrature du cercle en mode le serpent de mer qui se mord la queue pour les entreprises de l’Hexagone à l’heure actuelle.

 

 

Il y a urgence à relancer l’industrialisation de la France

 

Statistiquement, 40 % des entreprises industrielles hexagonales hésitent à recruter à date ! 65 % d’entre elles expriment pourtant le désir de pouvoir investir afin de relancer la machine, mais la plupart choisissent l’inertie dans la prise de décisions non par choix mais par contrainte pour une raison fondamentale et simple qui se nomme la…prudence.

La sacro-sainte prudence qui s’est distillée tel un lent poison dans notre société depuis le mois de juin, date de la dissolution gouvernementale. Celle-ci a engendré une très longue période de doute et d’incertitude au cours de l’été avant que ne soit nommé un gouvernement à qui l’on demande désormais de travailler et de rattraper le retard ! D’ailleurs, l’épilogue de ce fameux feuilleton à la NETFLIX ne s’est finalement terminé il y a peu, une fois les sempiternels Jeux de Paris enfin clos !

Il y a donc urgence en la matière !

Et pas uniquement sur le plan de la hausse de la fiscalité qui va une fois de plus pénaliser les entreprises et les Français dans leur ensemble (y compris les retraités) afin de réduire une dette publique abyssale que nos gouvernants de jadis et de maintenant ne savent toujours pas maîtriser !

Si 2024 n’était pas encore une année trop dégradée pour les entreprises au niveau économique, que dire de la prochaine qui ne se présente pas selon les hypothèses des plus réjouissantes au niveau des carnets de commandes ! L’inquiétude des milieux entrepreneuriaux va donc succéder à la longue période de l’attentisme, synonyme d’immobilisme dans les prises de décision. Troquant ainsi un borgne pour un aveugle. Pendant ce temps-là, le monde continue à tourner et pas toujours dans le bon sens, comme le rappelle le souvenir des conflits meurtriers du Proche-Orient qui devraient faire repartir très vite la folle poussée de l’inflation ; ne serait-ce qu’à la pompe si les plateformes pétrolières de l’Iran venaient à disparaître sous les frappes de Tsahal…

 

Thierry BRET

 

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