Les professionnels de la filière touristique de l’Yonne se frottent les mains. Surtout après la bonne tenue, il y a quelques jours à Toucy, de la seconde édition d’un job dating consacré aux métiers de ce secteur d’activité. Décliné à quelques semaines de l’ouverture de la saison 2025. Une opération coordonnée entre l’Office de Tourisme de Puisaye-Forterre et le Crédit Agricole Champagne-Bourgogne, qui a lancé il y a dix-huit mois en arrière, sa filière spécifique aux activités touristiques si importantes dans notre contrée…
TOUCY : Ce n’est pas vraiment une surprise. D’autres caisses régionales l’ayant déjà expérimenté par le passé. Mais, en ce qui concerne l’entité Champagne Bourgogne (la zone géographique de prédilection du Crédit Agricole qui nous est rattachée), la grande première fut lancée il y a bientôt deux années de cela, avec l’ouverture de cette filière tourisme prometteuse, dont l’une des responsables n’est autre que Floriane MEUNIER. Basée à Troyes, l’un des deux sièges administratifs de la Banque verte sur notre secteur, la jeune femme n’aurait manqué pour rien au monde la deuxième édition du job dating spécial métiers du tourisme, accueilli il y a peu, à la Halle aux Grains de la capitale de la Puisaye.
En 2024, l’édition initiale avait déjà atteint ses objectifs ; cette année, tous les records d’affluence et de propositions en matière d’offre d’emploi se situaient au-dessus des espérances du tandem d’organisateurs, à savoir l’Office du Tourisme de Puisaye-Forterre et le Crédit Agricole Champagne-Bourgogne.
Un tel succès est légitime, pour Floriane MEUNIER : « on s’aperçoit qu’il y a de plus en plus de demandes sur les acteurs touristiques notamment pour l’accompagnement à l’installation mais pas que, l’idée de notre présence est d’être utile à notre territoire… ».
Générer du flux pour accompagner les professionnels
D’où l’idée, côté genèse de l’évènement, de se rapprocher en 2024 de l’un des partenaires historiques de l’établissement bancaire (l’Office de Tourisme) pour monter de toute pièce cette animation évènementielle qui aura battu son record de fréquentation de l’année dernière.
Une édition renouvelée quasiment à l’identique de celle de 2024 – la Halle aux Grains a succédé à la Pyramide aux Loups – avec davantage de recruteurs et d’offres d’emploi.
Parmi celles-ci, citons des postes de serveur, de pâtissier, de cuisinier, de barman, d’agent d’entretien, de commis de cuisine, de surveillant de baignade, de chef de rang, de plongeur, etc. Sans omettre les contrats d’alternance ou d’apprentissage mais aussi les recherches de stages.
« Notre idée était de générer du flux pour aider les professionnels qui développent de l’attractivité sur le territoire, précise la jeune femme, et cela a bien marché puisque plus d’une centaine de visiteurs était comptabilisés en début d’après-midi… ».
Une filière opportune pour le Crédit Agricole, au même titre que ces deux autres outils inhérents à la jeunesse et à la santé.
« Tout cela partait réellement d’un besoin, explique Floriane MEUNIER, on a réalisé un audit sur le territoire, et selon les manques que l’on avait observé sur les territoires, le Crédit Agricole a donc décidé de créer des filières d’expertise pour être le liant sur les territoires, tout en accompagnant les projets sur le volet financier et bancaire… ».
L’Yonne a été pionnière pour tester un évènementiel sur le tourisme
Un partenariat avec l’Office de tourisme qui s’avère être réussi pour la jeune femme qui se projette déjà dans l’avenir de ce rendez-vous, peut-être en le dupliquant par deux fois dans la saison.
« On est ouvert à le développer davantage afin de répondre aux préoccupations de recrutement des professionnels du tourisme de l’Yonne mais aussi sur les trois autres départements de la caisse régionale, avec l’Aube, la Haute-Marne et la Côte d’Or… ».
Dans l’Yonne, la collaboration avec l’Office de Tourisme est considérée comme fructueuse à plus d’un titre par la chargée de la filière tourisme du Crédit Agricole. Notre département ayant eu la primeur de pouvoir tester la pertinence de ce modèle évènementiel, bien avant les autres.
Thierry BRET
Bienvenue dans la quiétude campagnarde du nord-ouest icaunais ! Antan, ce village d'environ 600 habitants était desservi par le tacot ferroviaire assurant la liaison entre Sens et Egreville jusqu'au début des années cinquante. Il fut victime ensuite de la concurrence automobile naissante. En 2025, demeure ici un unique commerce villageois, « Aux Sangliers ». Il fait un peu de tout : bistrot, menu du jour, dépôt de pain, tabac, épicerie, dépôt de colis. Le principe multiservices de commerce villageois en ce début de XXIe siècle. Franck, le patron reconverti et Sami, le jeune cuisinier, y sont à la manoeuvre.
SAINT-SEROTIN : Ces commerces se font hélas de plus en plus rares dans nos communes. L'Etat, non sans raison, a lancé des programmes de renaissance bistrotière dans les villages (café de pays, mille cafés.org), gérés par des fonctionnaires n'ayant sûrement jamais la plupart du temps mis les pieds dans un bistrot, ces citadins préfectoraux lui préférant sûrement l'usage de leur smartphone dernier cri et de leur application dans l'air du temps, mais passons !
« Aux Sangliers » est au centre de ce petit village, face à l'église en pleine réfection. Devant son entrée, trône un panneau-ardoise sans inscription aucune, dommage. On y entre côté bistrot, et la salle à manger donne sur la paisible cour intérieure, sorte de terrasse d'été. Le chien de la maison s'y repose nonchalamment ! Il fait chaud dans cette petite salle d'une trentaine de couverts (c'est agréable en février !), les murs y sont ornés de vieilles photos villageoises. Quant aux tables nappées (eh oui !), elles sont plutôt bien dressées.
Une honnête entrée avec le jambon de Bayonne
En ce début de repas, je suis l'unique convive, et commande un kir. Il est servi dans un verre alsacien ! Le patron annonce le menu du jour sans choix, et à 18 euros, il ne faudrait pas plus. On peut se demander si plutôt qu'un menu sans choix, changeant quotidiennement, ne faudrait-il pas mieux un menu de la semaine avec deux choix possibles, ce qui est toujours plaisant pour la clientèle.
Va pour l'assiette de jambon de Bayonne, plutôt copieuse. Au Pays basque, force est de reconnaître que j'en ai goûté du meilleur, mais qu'avec cette bonne baguette et une lichette de beurre, c'est une honnête entrée.
La papillote aurait pu être plus « musclée » en quantité !
Entre-temps, arrive un aimable couple, voisin de l'estaminet. C'est gentiment que tous deux prodiguent force encouragements au patron qui leur évoque ses projets de fleurissement printanier. Trois convives ! On se sent un peu esseulé dans ce lieu qui n'aspirerait qu'à accueillir cinq à six convives en plus. Le plat arrive. Il est bien chaud. C'est une truite en papillote. Elle est accompagnée de pommes vapeur. C'est bon, même si la papillote pourrait être un peu plus « musclée » : une rondelle de citron, une lichette de curry, une goutte de « Noilly Prat », ce vermouth français bicentenaire souvent injustement délaissé désormais par nos cuisiniers ou d'un blanc sec. Mais, cette assiette poissonnière se complète bien.
Et si les bistrots à la française venaient à disparaître ?
En dessert, la crème aux œufs aurait mérité un caramel. Ce n’est ni coûteux, ni compliqué à faire. Le fort bon café pris au comptoir me permit d'acheter un pot de miel de l'agriculteur local Martial DUMANT (pensons à réserver nos achats aux apiculteurs producteurs hexagonaux, plutôt qu'aux produits improbables des grandes surfaces, sorte de sirops trop sucrés en provenance de Chine, une nouvelle fois hélas…).
Il faut à la fois du cœur à l'ouvrage et un courage certain pour tenir ces petites échoppes, tenantes du lien social villageois. Ce dont Franck et le jeune Sami auraient aussi besoin, c'est d'un peu plus de clients ! C’est le modique prix à payer pour continuer dans un futur proche, à pousser la porte de ces commerces qui se raréfient. Il serait dommage demain, que cette image tenace du bistrot français si symbolique disparaisse de nos paysages. Alors, tous « Aux Sangliers » et à la vôtre !
En savoir plus :
Les - : la formule du menu qui change au quotidien ne semble pas de mise dans une petite structure villageoise. Ne vaudrait-il pas mieux un menu de la semaine avec deux choix ? Les conseilleurs n'étant pas les payeurs, comme de bien entendu !
Les + : le service est aimable. L’atmosphère y est plaisante.
Contact :
Café Aux Sangliers
Place de l'église
89140 SAINT-SEROTIN
Tel : 03.86.95.16.49.
Ouverture tous les jours sauf le lundi. Stationnement aisé.
Gauthier PAJONA
Certes, il y avait un peu moins d’échantillons à déguster que l’an passé. 264 vins lors de l’édition 2024 contre 252 cette année. Mais, qu’importe ! Le sérieux des jurys et la concentration à se plonger dans cet exercice gustatif restaient les mêmes car cette pré-sélection du Concours Général Agricole ne s’effectue jamais à la légère. Coopératives et négociants présentaient donc une palette de leur savoir-faire, soit la représentativité vinicole de 62 professionnels, prêts à relever le défi. Un rendez-vous réussi pour la première étape. Il faudra désormais confirmer à la finale nationale accueillie le 23 février prochain, lors du Salon international de l’Agriculture à Paris…
BEINE : Il y a les habitués. Et il y a les autres ! Parfois, des novices. Comme ce jeune garçon, sorti de l’adolescence, accompagné d’un professionnel de la viticulture qui vient lui apprendre les rudiments de la dégustation, exercée dans les règles de l’art. Car ici, c’est du sérieux ! Apparu en 1870, le traditionnel Concours Général Agricole, placé sous l’égide du ministère de l’Agriculture, fait toujours recette quant à sa notoriété auprès des professionnels de la viticulture mais aussi du public, féru de nectars et autres crus. C’est un rendez-vous qui est quasiment sacralisé dans le calendrier de la filière viticole qui s’empresse de jouer le jeu.
Cette année encore, dans l’antre qui accueille la pré-sélection depuis plusieurs années à Beine, l’enthousiasme est toujours présent au rendez-vous. Dès 09h30, ce sont quatre-vingts dégustateurs, chevronnés ou pas, experts ou béotiens, qui se livrent à cet exercice étrange pour les néophytes de la discipline. Une vraie épreuve de vérité qui exige de la concentration et du sérieux !
Le concours est reconnu tant en France qu’à l’international. C’est peu dire ! Il offre l’excellente opportunité aux viticulteurs de l’Yonne y participant en envoyant leurs échantillons à déguster de valoriser leur travail, en faisant connaître les terroirs et en sa faisant référencer sur un marché de produits de haute qualité.
L’an passé, 57 candidats avaient soumis leurs 264 échantillons à la sagacité gustative des jurys en vue d’être représentés lors du Salon international de l’Agriculture de Paris. Celui-ci, pour mémoire, ouvrira ses portes, le 22 février.
En 2024, l’Yonne revint de ce séjour parisien avec un joli palmarès : 60 médailles qui y furent distribuées, dont vingt en or, vingt-et-une en argent et dix-neuf en bronze ! Qui dit mieux ?!
Nouveauté de cette édition 2025, savamment concoctée par les représentants de la Chambre départementale de l’Agriculture et la Direction départementale des Territoires (DDT), la présence de l’IGP (Indication Géographique Protégée) qui a fait son entrée dans ce concours si prisé. Trois échantillons illustraient cette catégorie. Elle sera directement dégustée au cours de la finale parisienne, prévue le dimanche 23 février.
Thierry BRET
Lorsque je suis arrivé dans l'Yonne au milieu des années 80, il y avait, à ma connaissance, deux tables poissonnières parmi les restaurants icaunais de l'époque : le « Tire-bouchon » à Pont-sur-Yonne où l'on se régalait d'une fort bonne soupe de poissons et surtout « La Salamandre » à Auxerre du chef COLAS. Il plaçait la barre assez haute et régalait sa clientèle de fruits de mer impeccables de fraîcheur, de turbot à la sauce hollandaise, pour terminer par un baba d'anthologie au vieux rhum. Deux tables, aujourd’hui, disparues...
PARIS: Aussi, pour se régaler d'huîtres de pleine mer et autres palourdes, point d'autres solutions que de se diriger vers la capitale, rapidement atteignable en train, lorsque le trafic est fluide, comme de bien entendu ! La brasserie « La Lorraine » est l'une des grandes adresses poissonnières parisiennes. En en poussant la porte, on est saisi par une sorte d'élégance qui, elle, a quasi-disparu par chez nous. Ici-bas, les tables sont évidemment nappées et les tenues du personnel y sont impeccables. Un autre monde en quelque sorte.
Même si les gougères qui accompagnent l'apéritif sont des plus quelconques, la native de Flogny-la-Chapelle n'est pas l'objet du voyage. La carte défile et nous fait plaisamment vagabonder entre Normandie, Bretagne, Charente ou encore le golfe de Gascogne. C'est agréable ! Les plateaux de fruits de mer portent de plaisantes dénominations : l'écailler, le mareyeur, le royal. Vous reprendrez bien un petit bulot, oint d'une savoureuse mayonnaise ?!
Un plateau de fruits de mer, servi comme à la parade !
C'est alors qu'à l'instar de la parade du 14 juillet, se mettent à défiler impeccablement des huîtres creuses de Bretagne, des spéciales Saint-Vaast la Tatihou « made in Normandy » et autres bulots, vignots sans oublier les crevettes roses bio d'une lointaine provenance de l'hémisphère sud. N'y en a-t-il point sur nos côtes ?
Tout cela est délicieux, élégamment servi, dans cette jolie brasserie, ouverte dans l'immédiat après Première Guerre mondiale.
Puis, arrive une belle poêlée de couteaux (beurre blanc au thym citron, piment d'Espelette) à l'impeccable cuisson. Et pour votre serviteur, une belle sole française meunière, accompagnée d'une tombée d'épinards frais. Un grand plat, symbole culinaire de nos brasseries. On a l'impression que la sole est tombée quelque peu en désuétude, désormais. Nos cuisiniers semblent hélas lui préférer le dos de cabillaud, lointain descendant du graisseux pavé de saumon, toujours venu d'on ne sait trop où...
Une atmosphère envoûtante dans la salle…
Le spectacle est aussi dans la salle : l'élégant ballet du personnel, les discussions des tables voisines, la vision rigolarde du client « faux cul » refusant à la première requête un coup de Montagny bien frais, pour mieux l'accepter deux secondes plus tard ! Comme quoi la volonté...
Les crêpes flambées au Grand Marnier - pas en salle, tant pis pour le spectacle - concluent ce délicieux déjeuner, à l'élégance parisienne. C'est avec plaisir que nous y reviendrons.
En savoir plus :
Les - : un léger détail, le flambage des crêpes en salle eût été apprécié.
Les + : bravo à Inès pour son sourire et son élégance lors de la prise de vestiaire. Et comme l'on n'a pas deux fois l'occasion de faire une bonne première impression, mission accomplie !
Contact :
Brasserie la Lorraine
02 Place des Ternes
75008 PARIS
Ouverture 7/7
Tel : 01.56.21.22.00.
Réservation conseillée, accès par le métro Ternes.
Première formule à 29,5 euros.
Gauthier PAJONA
Elle court, elle court, la présidente de la Région Bourgogne Franche-Comté ! Et la semaine qui vient de s’écouler fut particulièrement animée ! Il suffit de consulter son agenda officiel, transmis de manière hebdomadaire par le service communication de l’institution. Mardi, Marie-Guite DUFAY était à Paris afin d’y inaugurer le stand de la contrée HYVOLUTION. Deux jours plus tard, c’est à Besançon – son fief de cœur ! – qu’elle lancera le projet SAMI autour du capteur intelligent. On la retrouve finalement vendredi soir dans le Sénonais, lors des vœux du président de l’EPCI, Marc BOTIN !
PARON : On connaît la célèbre formule de MONTAIGNE : « les voyages forment la jeunesse ! ». Une citation que s’applique peut-être à elle-même la présidente de la Région Bourgogne Franche-Comté, la socialiste Marie-Guite DUFAY, qui aura multiplié les déplacements cette semaine avec quelques allers-retours effectués entre la capitale de l’Hexagone, Besançon, Dijon et la Bourgogne septentrionale puisque le public assistant à l’ultime cérémonie de vœux institutionnels de ce mois de janvier, ceux du Grand Sénonais, aura l’opportunité de la croiser et de discuter avec la patronne de l’exécutif régional, vendredi soir à Paron !
Accompagné du vice-président de l’organe régional et édile de Joigny, Nicolas SORET, Marie-Guite DUFAY a pu s’entretenir avec les élus du nord de l’Yonne, dont le maire de Sens Paul-Antoine de CARVILLE, saluer le président du Grand Sénonais Marc BOTIN, toujours souriant et affable, disserter quelques instants avec le sénateur Jean-Baptiste LEMOYNE ou discuter avec le nouveau président du Conseil départemental de l’Yonne, Grégory DORTE, fraîchement élu de la matinée.
Une cérémonie de vœux qui fut particulièrement réussie avec en guise de mise en bouche, avant la longue intervention du président de l’EPCI, le spectacle de très belle facture sur la scène, assuré par les élèves, enfants et adultes, du Conservatoire de danse du Grand Sénonais. Entre instants classiques et modernes sur des airs d’Antonio VIVALDI ou de…Jacques BREL (« Vesoul ») !
Elégamment vêtue avec un ensemble de couleur mauve, la présidente de la Région précisa qu’elle ne devait pas rentrer dans la capitale du Doubs à l’issue de cette soirée – heureusement pour elle, vu la distance ! -, mais s’attarder la journée du lendemain près de Chablis (avec la Saint-Vincent tournante) ou à Tonnerre, sans doute pour y rencontrer son maire, Cédric CLECH…Une prolongation dans l’Yonne qui n’était pas en revanche inscrite dans le programme officiel de ses déplacements. Quand la présidente de la Région fait du « rab » dans l’Yonne !
Thierry BRET