Elle a toujours la cote, la grande dame de la chanson québécoise ! Honorée d’être la marraine de la sixième édition du Salon des seniors de l’Yonne, concocté par le Département et Centre France Parc Expo, l’interprète des « Uns contre les autres » ne semblait pas du tout se mouvoir dans un « monde stone » lors de sa visite inaugurale à la manifestation. Fans de la première heure et représentants institutionnels ont été sous son charme durant l’animation où la chanteuse a interprété ses plus grands succès…
AUXERRE : « Je suis ravie d’être ici ! ». Arborant un large sourire, très accessible, à l’écoute de toutes les interventions officielles et prenant soin de discuter avec le public, Fabienne THIBEAULT a pu juger de sa côte de popularité, aucunement entamée après presque cinquante ans de carrière, lors de sa venue au Salon des Seniors, à Auxerre, ces deux jours durant.
Une Fabienne THIBEAULT rayonnante dans les allées du complexe auxerrois, qui a rappelé à maintes occasions son « plaisir d’être là et de retrouver son public ». Accueillie par le président du Conseil départemental de l’Yonne, Patrick GENDRAUD et le préfet Pascal JAN, la star des années 80 – on se souvient de son interprétation majeure dans l’opéra-rock « Starmania » signé Luc PLAMONDON et Michel BERGER en 1977 de plusieurs tubes dont « Le monde est stone », « La complainte de la serveuse automate » ou des « Uns contre les Autres » - n’a rien perdu de sa superbe.
Accompagnée de son époux, Christian MONTAGNAC – l’ancien régisseur de la Compagnie Créole -, la native de Montréal gardera un excellent souvenir de cette immersion en terre de l’Yonne – Patrick GENDRAUD l’avait déjà rencontrée lors d’une manifestation similaire à Tonnerre il y a quelques années – avant de regagner les Yvelines où la chanteuse vit désormais.
Thierry BRET
Elles sont venues d’Allemagne, de Grande-Bretagne, de Pologne ! Ne manquait à l’appel visiblement que la délégation italienne de Greve in Chianti. Qu’importe ! La commémoration des huit cents ans de l’affranchissement de la ville d’Auxerre, que l’on doit à la comtesse Mathilde (ou Mahaut) de Courtenay en 1223, qui est l’unique et même personne, restera comme l’un des temps forts évènementiels de ce début de saison dans la capitale de l’Yonne. Où les festivités furent nombreuses dans le respect des autres et la décence ! Il faut toujours se méfier de ces grands raouts aux contours moyenâgeux !
Lundi
C’était un 11 septembre déjà. Il y a juste cinquante ans aujourd’hui… Pas d’avions kamikaze dans le ciel. Juste quelques chasseurs bombardant un palais présidentiel. Pas de tours jumelles s’écroulant sous les yeux horrifiés du monde entier, juste un pays entrant dans la nuit et le début d’une dictature sanglante qui fit plusieurs milliers de morts et disparus. Une nuit qui allait durer près de dix-sept années, après que le 11 septembre 1973, au Chili, un président démocratiquement élu soit renversé par un coup d’état mené par les militaires, sous la tutelle bienveillante des Etats-Unis. Depuis, la soldatesque est rentrée dans ses casernes et il y a longtemps que PINOCHET danse avec le diable. Mais, son fantôme court toujours. Pour preuve, le retour de l’extrême droite chilienne aux dernières élections constituantes, devenue première force politique du pays.
Mardi
On sait depuis longtemps que tout argent est bon à prendre. D’autant paraît-il, qu’il n’aurait pas d’odeur ! Pour autant, n’en déplaise à tous les thuriféraires de Bernard ARNAULT, les dix millions d’euros octroyés aux « Restos du Cœur » pour les aider à boucler leur budget annuel, ne représentent bien que 0,005 % de sa fortune, estimée selon le magazine américain « Forbes », à 190 milliards d’euros. Ou comment une générosité affichée au grand jour et à grand renfort de publicité se transforme en pingrerie, là où il lui aurait été facile, sans mettre à mal sa richesse, de combler le déficit des Restos dans sa totalité. Il aurait même pu le faire dans la discrétion la plus absolue… Méritant alors le titre de « classieux », comme aurait pu dire l’ami GAINSBOURG !
Mercredi
Ce ne sont que quelques grammes de métal et de bois, fissurés par le temps, lustrés par la main de celui qui la fit danser sur les murs sa vie durant. Une simple truelle, exposée sans emphase dans l’une des vitrines du Musée national de l’histoire de l’Immigration à Paris, qui vient de rouvrir ses portes après trois ans de travaux. L’outil d’un maçon illettré, d’origine italienne, arrivé en France après la Première Guerre mondiale, figure oubliée de ces « gens de peu » qui contribuèrent à faire de la France ce qu’elle est aujourd’hui. Il se prénommait Louis, surnommé « Vidgeon » et avait pour fils, François, qui bien des années plus tard, lui redonna vie par des mots d’amour dans son livre « Les Ritals ». Ils portaient tous les deux le joli nom de CAVANNA. Ils étaient tous les deux des « gens de bien »…
Jeudi
Mais quelle mouche a donc piqué le député du Nord et patron des communistes français, Fabien ROUSSEL en appelant ses compatriotes à envahir les préfectures « si nécessaire… », pour protester contre l’inflation ? Même Jean-Luc MELENCHON a traité l’initiative de « violente », c’est dire ! Le représentant de la « gauche du terroir », amateur de tête de veau, (ceci expliquant sans doute sa figure d’homme de gauche préféré des milieux de droite !) est un très bon communiquant, maniant très bien les règles du marketing et de la promotion. Un sacré coup de pub à 48 heures de l’ouverture de la Fête de l’Huma. Même Jacques SEGUELA n’aurait pas fait mieux !
Vendredi
Belle initiative de la municipalité que d’inviter des représentants de comités de jumelage rattachés à Auxerre aux festivités marquant les 800 ans de l’affranchissement de la ville. Une présence saluée par le maire d’Auxerre, Crescent MARAULT en préambule des conférences données ce vendredi soir à l’Abbaye Saint-Germain. A ce détail près qu’après avoir cité les noms de Worms et de Plock, il dut se faire souffler par la salle le nom de la troisième, Redditch. Simple trou de mémoire ou fiches mal révisées ? Il est vrai que la ville anglaise n’est jumelée avec Auxerre que depuis 1956 !
Samedi
Un samedi de festivités, ponctué place de l’Hôtel de ville, devant un public enthousiaste, par un superbe spectacle nocturne de la compagnie « Fire Broth », passée maître dans la maîtrise des jongleries enflammées. « Johnny » peut dormir tranquille, la relève est assurée… « Allumer le feu » !
Dimanche
Alors que le Maroc n’en finit pas de panser ses plaies et se relever d’un tremblement de terre qui a fait près de 3 000 morts, un autre drame s’est joué quelques jours plus tard en Libye, par suite du passage de la tempête Daniel, qui a laissé derrière elle des dégâts considérables, entraînant là encore, des milliers de victimes et un nombre indéterminé à ce jour, de disparus. Mais sur l’échelle de l’émotion et de l’empathie, tous les pays ne se valent pas. Marrakech, Essaouira, Ouarzazate, Fès…, autant de destinations chères au cœur des Français. Là où la Libye sera toujours pour son malheur, entachée du nom de son « guide suprême », le sinistre Mouammar KADHAFI !
Dominique BERNERD
C’est du deux en un, en quelque sorte. Mais, quand la qualité artistique est présente, on ne s’en lasse pas ! Le mariage entre les sculptures de Jacqueline et les peintures de Philippe LAFOND se décline à merveille pour le plaisir des yeux à l’Espace culturel. Une exposition à découvrir dans sa face intime et séduisante jusqu’au 24 septembre…
GURGY : Céramique et peinture font ménage chez les LAFOND ! Le couple propose une illustration éclectique de son talent lors de ce rendez-vous automnal de belle facture, accueilli à l’Espace culturel. Initiée au travail de la terre par un groupe de passionnés, dixit sa biographie, Jacqueline – elle est enseignante de métier – a exploré la matière avec ses élèves de maternelle. Elle créé des formes épurées, à la fois lisses et texturées, qui évoquent les contrastes des éléments de la nature glanés de ci de là, écorces, pierres, bogues, galets…Volontairement ouvertes, ses sculptures apportent de la douceur, de la résilience et une irrésistible envie de toucher !
Avec la porcelaine, elle propose de la couleur et du graphisme : bref, un jeu de possibilités infinies.
Il fut élève à l’école Boulle : c’est dire, au niveau de la référence ! Philippe LAFOND peut être considéré tel un « touche à tout » de génie, créatif et à l’imaginaire exacerbé : ébénisterie, architecture d’intérieur, peinture.
Son espace de jeu tient en quelques mots : recherche de rythme, composition, harmonie colorée, jeu de valeur. Energie, à revendre sur les toiles, aussi ! L’inspiration prend sa source dans la nature, de paysages, mais aussi dans l’abstraction. L’artiste utilise le fusain, les encres, les craies, l’aquarelle mais aussi l’acrylique sur toile. Sans omettre le pastel qui tient une place prépondérante dans ses dessins. Au final, cela lui procure beaucoup de spontanéité et de liberté ! A nous, aussi, lorsque l’on découvre ses œuvres, nimbées de couleurs sublimes et intenses !
En savoir plus :
Exposition Jacqueline et Philippe LAFOND
Espace culturel de Gurgy
De 14h à 18 heures,
Mercredi, samedi et dimanche.
Entrée libre
Thierry BRET
C’est l’heure du bilan pour la manifestation musicale accueillie, au début de l’été, au pied du château moyenâgeux. Un festival de belle facture, pas uniquement réservé aux esthètes des instruments à vent qui ont su se distinguer avec maestria au cours de longs solos à la nuit tombante devant le porche de l’édifice historique. Un rendez-vous qui, selon ses organisateurs, devrait se poursuivre en 2024 !
DRUYES-LES-BELLES-FONTAINES : Du 07 au 09 juillet dernier, le festival « Jazz à Druyes » s’est déroulé dans la petite bourgade si pittoresque, très prisée des touristes et visiteurs de la région – la commune n’est-elle pas devenue le quatrième village préféré des Français à la suite de sa participation à la fameuse émission éponyme de Stéphane BERN ! -, au pied du château ayant abrité jadis la comtesse Mahaut de Courtenay.
Un rendez-vous musical plutôt bien accueilli des mélomanes dont les organisateurs, Michèle et Didier GILBERTAS et Thomas GUERET en tête, ont tiré les enseignements au terme de cette troisième édition. Celle-ci se délocalisant dans la partie haute du village, sur l’imposant parvis qui fait face à la fameuse construction érigée au Moyen-Age. Un nouveau rendez-vous qui au terme de la représentation de quatre concerts répartis en trois jours s’est soldé par un beau succès. Les spectateurs ayant apprécié la qualité de jeu des artistes n’auront pas lésiné sur leurs applaudissements pour clore leurs prestations.
Mention très bien à l’harmoniciste Laurent MAUR, accompagné de sa formation. De l’avis des experts, la prestation aurait mérité une captation sonore de ce récital nocturne qui malheureusement n’a pu se réaliser car les organisateurs ne l’avaient pas forcément prévu dans leur budget initial. Une réflexion qui sans doute va être creusée par le trio se démenant à la logistique et la scénographie de cet évènementiel, reconduit à l’été 2024.
Plus de 500 spectateurs pour quatre concerts
Lucides sur cette question budgétaire, les organisateurs veulent satisfaire un public averti mais aussi de néophytes de plus en plus nombreux par rapport aux éditions de 2021 et 2022.
« Est-ce les effets de la programmation ? De la gratuité du festival ? De la communication élargie à l'Ecole de Musique de Danse et de Théâtre de Toucy ? En tout cas, la combinaison de l'ensemble a fait venir près de 500 spectateurs sur l'ensemble des spectacles (malgré une météo pas toujours clémente). Mais surtout des spectateurs ravis, qui entendent bien revenir l'an prochain... ».
Un argument optimal, poussant les organisateurs à poursuivre l’aventure la saison prochaine. D’autant que le succès du festival est également partagé par les musiciens. Ils apprécient particulièrement la qualité de l'organisation (une douzaine de bénévoles qui auront permis le bon déroulement de ce rendez-vous) et le cadre qui leur est offert pour exprimer leur talent.
Accueillir plus de spectateurs et de partenaires financiers en 2024
Reste l’aspect financier, toujours aussi délicat pour ce genre d’évènement qui part dans l’inconnu. Dans le cas présent, le succès financier, avec un équilibre dépenses / recettes s’est confirmé cette année. Explications des organisateurs : « Toutefois, cela ne permet pas de compenser le déficit 2022. Comme nous inscrivons ce festival dans la durée, il est important pour nous de construire un financement équilibré entre subvention / sponsor / public et légèrement positif pour permettre des investissements ultérieurs à nous rejoindre… ».
Puis de préciser, « l'analyse de notre bilan montre que nous avons besoin d'augmenter la part des spectateurs… ».
Et par ricochet les recettes induites par la consommation de boissons au bar, voire de mieux faire circuler le « chapeau » parmi le public permettant à chacun de distribuer à hauteur de ses disponibilités une obole généreuse afin de récompenser les prestations artistiques.
En sus, les organisateurs viennent de demander un complément de subventions pour l’exercice 2023. Soit un subside de 500 euros auprès du Conseil départemental de l’Yonne qui promeut un certain nombre d’évènements culturels sur le territoire. Une manière positive pour que l’organisation rentre bien dans ses frais et puisse ainsi faire perdurer un festival aux accents jazzy de plus en plus apprécié des touristes et riverains du château de Druyes. Une façon, aussi, d’encourager les bonnes initiatives et leurs auteurs…
Thierry BRET
« Sans les femmes, les hommes ne seraient rien ! ». Bing, voilà une vérité de la palisse que les représentants de la gent masculine, un tantinet macho – et ils sont légion si l’on en croit les témoignages de ces êtres graciles et merveilleux – auront du mal à encaisser ! C’est le cas de ce meneur de revue, dans un cabaret, qui aime ses « filles » (devenues bien malgré lui de véritables femmes !), déterminées à revendiquer leur féminisme et leur désir d’émancipation. Un aperçu de « Elles », spectacle à l’estampille de la danseuse et chorégraphe Ava PAVIONI, donné à La Scène des Quais…
AUXERRE: Ce jeudi, par deux fois, sera donné la nouvelle création artistique de la chorégraphe et danseuse auxerroise, Ava PAVIONI, sur la petite estrade de « La Scène des Quais ».
La fameuse péniche cabaret ne désemplit pas en termes de fréquentation, de saison en saison. Le hic, c’est que la billetterie est close car ces deux rendez-vous affichent déjà complet !
Une réminiscence de la programmation de juin où cette représentation avait déjà conquis le public local, soucieux de décrocher le précieux sésame – le billet d’entrée – lui permettant de s’installer confortablement dans l’enceinte fluviale et d’apprécier l’ambiance de ces scénettes, en mode comédie musicale.
Joueuse, Mathilde PELEN, hôte de la péniche culturelle, avait décidé de tenter le coup avec de nouvelles dates en cette fin août. Bingo ! A chaque fois, ce fut le même succès. Une salle qui se remplit à la vitesse de la lumière, même si le public était plongé ensuite dans la pénombre dès que retentissaient les premières notes de ce spectacle agréable et très bien ficelé, conceptualisé façon cabaret.
Des chorégraphies ultra léchées et professionnelles…
Pour celles et ceux qui n’ont pas encore pu découvrir la belle silhouette filiforme et gracieuse d’Ava PAVIONI, accompagnée de sa troupe de six danseuses et un chanteur sur les planches, qu’ils se rassurent ! Mathilde PELEN promet d’y remédier en réinvitant ces artistes, avant la fin de l’année sur sa péniche, peut-être au moment des vacances de Noël !
Pour l’heure, une poignée de connaisseurs eurent droit à une séance de répétition, aux alentours de midi ce mercredi. Idéal pour vibrer aux sons des musiques trépidantes et disco qui agrémentent ce spectacle d’environ une heure, donnant le tourbillon à ces jeunes danseuses virevoltantes et déjà expertes dans leurs mouvements. Maîtrise du rythme, synchronisation parfaite, jeu de scène ultra léché, sourires éclatants sur les lèvres et plaisir manifeste d’être là : rien à dire, à l’école d’Ava PAVIONI, si l’on vient y apprendre les fondamentaux de la danse, ce n’est pas pour faire de la figuration ni s’ennuyer ferme dès que l’on monte sur une scène !
Les puristes auront apprécié les tableaux interprétés sur les airs musicaux de la chanteuse québécoise Diane TELL « Si j’étais un homme » ou de la toute jeune Barbara PRAVI, l’une de nos dernières représentantes à l’Eurovision digne de ce nom pour porter les couleurs de la France vers la victoire, en berne depuis 1977 !
Un crooner de charme, certes, mais désabusé face aux femmes
L’unique garçon de la troupe, apprêté dans son costume sombre, jouait presque les crooners de charme, scotché sur son tabouret, micro en main, sur le standard de James BROWN, « It’s a man’s, a man’s, man’s world ». Un monde d’hommes – accentué par trois fois, tout un symbole, non !? – mais où les femmes sont primordiales car l’homme ne serait rien, mais vraiment rien, sans « elles ».
L’ancienne pensionnaire de « Danse avec les Stars » a donc réussi dans un sans-faute à délivrer son message, c’est sûr. Faisant appel pour tes textes, à l’écriture ciselée de Stelly GAUTHIER et Andréa TUBIANA.
A 30 ans – l’âge idéal pour se révéler sous le feu nourri des projecteurs ! – Ava PAVIONI a franchi un nouveau palier dans l’approche de sa créativité. Et l’envie de s’exprimer librement sur la condition féminine, aujourd’hui encore bafouée dans bien des sociétés patriarcales et rétrogrades. Obscurantistes, avez-vous pensé ?!
« La femme est l’avenir de l’homme » avait écrit jadis Louis ARAGON mis en musique par Jean FERRAT. Avec « Elles » que l’on espère revoir très vite à « La Scène des Quais » ou ailleurs car le spectacle peut se délocaliser, les femmes prouvent qu’elles peuvent s’émanciper en toute liberté et selon leurs desideratas au grand dam de l’homme, englué pour certains dans leurs nébuleuses convictions d’un autre temps…
Thierry BRET