La transition numérique est un cap parfois difficile à franchir pour les entreprises. Le sujet est d’importance. Il a servi de trame à l’assemblée territoriale de Cerfrance BFC, réunissant à Auxerrexpo les clients adhérents icaunais de l’organisme septuagénaire, spécialiste en conseils et expertises comptables.
AUXERRE : Que ce soit en matière d’évolution réglementaire avec l’arrivée prochaine de la facture électronique ou de nouvelles technologies, avec l’apparition de l’intelligence artificielle (IA), les enjeux sont aujourd’hui multiples pour le réseau Cerfrance. Dans un exercice à deux voix, Philippe DUBIEF, président de l’entité de Bourgogne Franche-Comté et Thomas LEMAITRE, directeur général, ont évoqué en début d’assemblée les défis auxquels l’entreprise s’est attelée pour mieux anticiper l’avenir et permettre à ses clients de passer ce cap en toute sérénité.
Si l’arrivée de l’IA est un enjeu de taille pour Cerfrance BFC, cela ne se fera pas au détriment de la relation de proximité avec l’adhérent, véritable ADN de l’entreprise, comme l’a rappelé Philippe DUBIEF : « l’enjeu pour nous est double, à la fois intégrer cette arrivée et acquérir de nouvelles compétences liées à l’IA pour encore mieux accompagner nos adhérents en termes de qualité de relation humaine... ».
Persuadé que la satisfaction client ne repose pas que sur des outils mais bien sur un accompagnement personnalisé de proximité, comme le permet le maillage d’agences installées aujourd’hui sur tout le territoire. Faut-il pour autant appréhender l’émergence de cette intelligence artificielle appelée à imiter les fonctions cognitives humaines ? Vincent JEUDY, directeur des systèmes d’information, se veut rassurant : « souvent, en pensant IA, on a tendance à penser suppression de l’intelligence humaine au profit d’une intelligence digitale informatique. Effectivement, cela risque de changer le monde, mais l’idée est bien de l’appréhender de la meilleure des manières et surtout, ne pas en avoir peur ! ».
Rappelant qu’à l’époque de Gutenberg déjà, le clergé craignait que l’apparition de l’imprimerie entraîne la fin de la transmission orale du savoir.
Maîtriser la souveraineté numérique !
Un autre enjeu se présente, concernant l’accélération du facteur temps au sein des entreprises : « le temps déclaratif qui nous concerne dans nos métiers va s’accélérer et par conséquence, le vôtre aussi. On vous demandait les pièces comptables pour la TVA une fois par mois ou par trimestre ; demain, le rythme en sera beaucoup plus rapide… ».
Autre élément fondamental sur lequel travaille depuis toujours Cerfrance BFC, celui de la « souveraineté numérique », souligne son directeur général, Thomas LEMAITRE : « il s’agit pour nous de vous garantir la sécurité de vos données et au-delà de cette sécurité, de garder la main sur le flux des données… ».
Autant d’actions mises en place à cet effet par le réseau mutualiste d’expertises comptables depuis plusieurs années déjà, « pour continuer à pouvoir vous garantir, dès lors que vous nous transmettez des données, qu’elles ne soient pas utilisées à d’autres fins que de produire des références vous permettant d’alimenter la gestion de votre entreprise ou vous comparer… ».
Ne pas avoir peur des changements à venir avec l’IA
Passage obligé dans la vie d’une entreprise, face à l’accélération des « process », la transition numérique peut faire hésiter plus d’un chef d’entreprise, face aux bouleversements ainsi engendrés dans l’organisationnel, mais, rappelle Vincent JEUDY, « il est important de garder en tête qu’il ne faut pas avoir peur de ces changements, de pouvoir les comprendre pour les adapter et les rendre plus efficients dans son organisation… ».
Autre frein mis en avant, celui du coût : « mais il faut toujours réfléchir par rapport à ce que cela peut vous faire gagner… ».
Avec pour conseil d’établir en priorité un diagnostic numérique, « regardez quels sont les besoins, votre structuration, votre maturité numérique, de manière à trouver des solutions en adéquation avec vos besoins. Il est important aussi de prioriser les actions, avec une ligne directrice de ce que l’on veut faire ou pas, en plaçant certains jalons pour ne pas tout faire en une seule fois… ».
La facturation électronique dans le viseur
L’un des piliers de cette transition numérique est l’arrivée programmée de la facture électronique au 01er septembre 2026 pour les grandes entreprises et ETI, l’année suivante pour les TPE et PME. Mais attention aux fausses certitudes ! Il ne suffira pas pour cela d’envoyer une facture de manière digitale en la transformant en PDF : « une facture électronique est constituée de données normées, avec un fichier compagnon, transmises et traitées par l’intermédiaire de plateformes de dématérialisation partenaires (PDP) qui vont interagir les flux de factures entre professionnels… ».
Le réseau Cerfrance est d’ores et déjà en ordre de marche et s’est doté d’une plateforme conçue à cet effet sous le nom « EFFINUM », avec pour objectif une fois encore, d’assister au mieux ses clients adhérents dans la digitalisation de leur processus de facturation. Et pour ambition, comme l’a rappelé in fine Thomas LEMAITRE, « de vous accompagner pour une triple performance, à la fois économique, sociale et environnementale pour relever les défis d’aujourd’hui et de demain… ».
Dominique BERNERD