La notion du risque ne doit pas être abordée à la légère dans le milieu professionnel. Accidents de la circulation sur le trajet domicile/travail, chutes depuis un appareil de levage, sinistres imputables aux incendies ou présence de substances dangereuses sur un site industriel représentent autant de paramètres incontournables que les salariés et leurs employeurs doivent prendre en compte dès le début de leur collaboration…
AUXERRE : Attention danger ! Les risques sont partout ou presque dès que l’on pénètre sur un lieu professionnel. Face à leurs recrudescences, il est légitime de pratiquer des piqûres de rappel sous la forme d’exercices pédagogiques comme l’a si bien proposé l’assureur mutualiste, GROUPAMA Paris Val de Loire, il y a quelques jours dans ses locaux d’Auxerre.
En termes statistiques, ils représentent 6 millions de journées de travail perdu qui se traduisent par 20 % d’accidents mortels, soit un coût du décès évalué à 400 000 euros, et 10 % d’incapacités permanentes (86 000 euros d’enveloppe budgétaire). Hormis ces chiffres vertigineux, l’impact d’une catastrophe physique sur l’un des collaborateurs entraîne des conséquences inaliénables sur les enjeux sociaux et commerciaux d’une enseigne : licenciements, destructions de véhicules s’il s’agit d’accidents de la route, perte de production, altération de l’image et de la notoriété en matière de communication, hausse des cotisations auprès des compagnies d’assurances, etc. Sans oublier les procédures juridiques qui en découleront avec son lot de procès, d’indemnités à verser avec dommages et intérêts supplémentaires en sus.
La prévention en entreprise : obligatoire afin d’éradiquer les risques
« Outre les préjudices moraux et physiques que subira après coup la victime d’un faits divers, beaucoup d’autres paramètres entreront en ligne de compte, précise Delphine LORAIN, juriste, il suffit de s’attarder sur les aspects esthétiques de ces personnes touchées au plus profond de leur chair, et de comprendre que leurs carrières professionnelles seront brisées à tout jamais ou que leur existence familiale et relationnelle sera totalement transformée… ».
Identifiant la typologie de risques pouvant mettre à mal un cadre, un employé ou un ouvrier dans l’exercice de ses activités, mais aussi l’entrepreneur lui-même, Delphine LORAIN s’attarda de longues minutes sur ceux provoqués par la circulation routière et le non-respect du code de la route. Néanmoins, il existe une kyrielle de troubles autour de nous, pouvant générer l’improbable dans notre quotidien : les nuisances vibratoires et sonores, les troubles psycho-sociaux, les expositions chimiques, le stress permanent, le mal-être psychologique…
Appliquer une démarche de prévention pour tous les risques professionnels, adaptée à l’entreprise, consiste à faire un état des lieux précis de ces dangers hypothétiques en les identifiant.
Cela relève du plan d’actions à mettre en phase, en se dotant d’un outil fonctionnel qui limitera les effets pernicieux de ces risques. Quatre leviers essentiels peuvent alors aider à résoudre ces problématiques bien réelles : l’organisation interne de l’entreprise en rationalisant à titre d’exemple les déplacements (navette, visioconférence…), le développement de moyens matériels mis à la disposition des collaborateurs (flotte spécifique), l’adoption de règles de bonne conduite sous la forme d’une charte de déontologie et l’éducation de la performance maîtrisée auprès des salariés.
L’obligation de dénoncer les infractions est applicable depuis le 01er janvier
Dès l’embauche d’une nouvelle recrue, l’entrepreneur s’appuiera sur l’arsenal juridique existant pour instruire son futur collaborateur sur le chemin sécuritaire qui doit être dorénavant le sien. L’exigence du permis de conduire d’un salarié, la connaissance de ses réelles aptitudes derrière le volant et de son état physique/psychologique avec l’aval de la médecine du travail, faciliteront la rédaction du contrat de travail, un document devant stipuler l’ensemble de clauses réglementant la non-utilisation du portable à bord d’un véhicule…
Quant au règlement intérieur, sa rédaction doit comporter l’usage du dépistage salivaire et des contrôles d’alcoolémie si nécessaire afin de s’opposer aux résultats de tests subis par le salarié. Rappelons que depuis le 01er janvier, les entreprises ne peuvent sursoir à l’obligation de dénonciation des infractions au Code de la route.
La cinquantaine d’entrepreneurs présents à cette intéressante conférence sur ces risques dont ils n’avaient pas forcément évalué l’ampleur et les conséquences découvraient ensuite le mode de fonctionnement du centre d’éducation routière, CENTAURE, un complexe situé en Ile de France et filiale de GROUPAMA, ayant comme objectif de modifier les comportements des conducteurs. La présence d’un simulateur de conduite, décliné sur trois écrans, offrit d’agréables échanges parmi les chefs d’entreprise, qui devaient tester leur conduite face à quelques épreuves et…aux surprises inattendues sur une route virtuelle.