Bien qu’inauguré en grandes pompes le mercredi 11 avril dernier dans ses locaux actuels (mais éphémères) de la halle Paris-Morvan qui jouxtent la gare SNCF de la ville, le siège de ce concept économique vertueux pourrait ne pas emménager comme initialement convenu dans les édifices désaffectés de la SERNAM, l’ancien service de transport de fret de la compagnie ferroviaire à quelques encablures de là. Président de la Communauté de l’Auxerrois et édile d’Auxerre, Guy FEREZ, a esquissé de sérieuses pistes de remplacement au projet de déménagement initial en cas de désaccord avec la SNCF. L’ancien site industriel de la société GILLET, implanté près des silos des Batardeaux, dont la Ville est propriétaire, ferait alors office de préconisation idéale en cas d’adoption d’un plan « B »…
AUXERRE : Il devait le marteler avec insistance le jour même de l’inauguration officielle des locaux : le développement du tiers-lieu Les RIVERAINS ira à son terme avec pertinence et force. Guy FEREZ n’en démord pas : ce concept économique innovant pour la Ville d’Auxerre, servant de pilote en Bourgogne Franche-Comté, trouvera quoi qu’il advienne son rythme de croisière un an après avoir été porté sur les fonts baptismaux de la création.
Et même si le lieu définitif devant accueillir d’ici plusieurs mois la seconde phase évolutive de ce modèle sociétal insolite n’est pas encore connu, il n’empêche que l’élu Icaunais y croit dur comme fer en lui apportant tout son soutien. D’ailleurs, à sa décharge, il n’est pas le seul. Frédérique COLAS, porte-parole de la Région Bourgogne Franche-Comté, en sa qualité de conseillère régionale, a elle-aussi évoqué le soutien inconditionnel apporté par l’institution depuis 2013, alors que le projet vivait simplement sa phase embryonnaire. Interrogée à ce propos, ne déclare-t-elle pas « que la Région suit de très près cette belle aventure collective en l’accompagnant dans son mode de fonctionnement ».
Une rencontre déterminante le 31 mai prochain…
Bien qu’aucun ingrédient supplémentaire ne vienne à l’heure actuelle étayer une hypothèse parmi une autre, il faudra pour les suiveurs et aficionados du projet s’armer de patience et prendre rendez-vous avec une échéance à biffer sur l’agenda : le 01er juin 2018. La veille, 31 mai, le président de la Communauté de l’Auxerrois aura pris soin de rencontrer dans le cadre de nouvelles négociations les instances représentatives de la SNCF, entreprise propriétaire des anciens bâtiments de la SERNAM. Ceux-là mêmes qui devaient initialement accueillir les différents modules déclinés par le concept (médialab, Fab lab Ateliers des Beaux Boulons, le collectif 112, la Recyclerie, l’espace de coworking, etc.
D’une surface de trois cents mètres carrés, le tiers-lieu Les RIVERAINS démultiplierait ses potentialités d’accueil, profitant d’un édifice dix fois plus grand. Si tout était prévu, au beau fixe, pour 2019 ; un événement malencontreux survenu le 19 février a contrecarré ce plan. Un sinistre ayant détruit une majeure partie du bâtiment prévu à l’accueil du concept.
Conséquence, outre le delta temporel imposé par une rallonge des travaux de réhabilitation nécessaire, le coût de ce toilettage important a depuis augmenté.
Autre élément à placer dans la balance de cette négociation à reconsidérer : l’investissement assuré par la Communauté de l’Auxerrois dans le rachat de ce bâtiment, initialement d’une hauteur de 380 000 euros.
Différentes hypothèses qui ne sont pas à exclure…
Afin de soutenir cet axiome qui œuvre en faveur de l’innovation, du risque maîtrisé, de la créativité et de l’économie anticipatrice, Guy FEREZ émet trois hypothèses en l’état pour pérenniser durablement cet incubateur d’idées que représente le concept, imaginé par Simon LAURENT.
La première d’entre elles serait d’assurer la réhabilitation de ce bâtiment ayant accueilli les services de la SRNAM par le passé. La seconde imputerait la construction d’un édifice neuf. La troisième, celle qui tient la corde manifestement dans sa potentialité en cas d’échec lors de ces fameuses négociations, serait de changer sine die de lieu d’affectation dans le cadre du programme de réhabilitation urbaine que le maire d’Auxerre envisage à moyen terme pour la ville. Les anciens locaux occupés autrefois par l’industriel GUILLET, et propriétés de la Ville, renaîtraient alors de leurs cendres tel un Phénix apportant un éclat constructif à un projet important de l’activité économique locale.
En résumé, comme devait le souligner le maire d’Auxerre, en guise de conclusion lors de son explication de texte : « ce qui compte in fine, ce n’est pas l’enveloppe mais bel et bien le projet… ».