« Ils voulaient nous détruire, ils nous ont galvanisés… ». Les mots, rédigés de la plume du président de la République Emmanuel MACRON retentissent dans un silence de plomb sur la petite esplanade du Passage Soufflot. Lus par le directeur de cabinet du préfet de l’Yonne, Tristan RIQUELME, ils prennent en de telles circonstances une étrange dimension solennelle. Se souvenir de celles et ceux qui ont été des victimes expiatoires de la barbarie et du fanatisme sur notre sol sera désormais commémoré chaque année le 11 mars…
AUXERRE : Disparue le temps d’une cérémonie émotionnelle forte la présence insidieuse du coronavirus qui pollue notre atmosphère. Mises de côté, les joutes électoralistes et leurs flèches assassines coutumières à quelques jours des échéances municipales. Le temps s’est suspendu comme par magie, en cette fin d’après-midi du mercredi 11 mars. Honneur au sacro-saint devoir de mémoire, du souvenir et du recueillement.
Celui nécessaire, qui est accordé aux malheureuses victimes de ce fléau impitoyable de notre siècle : le terrorisme. Aveugle et si vil dans la manière de massacrer des innocents...
Il en sera ainsi, désormais, chaque année à la date du 11 mars. Une journée nationale pour faire notre deuil. Statuée par les plus hautes instances de l’Etat. Un exercice qui a été relayé dans la capitale de l’Yonne, en présence de nombreuses personnalités de la sphère politique et institutionnelle de notre territoire.
Le choix de cette journée hommage ne doit rien au hasard, par ailleurs. Elle se réfère aux plus sanglants attentats commis à ce jour en Europe, celui de Madrid en 2004 (191 morts). Elle est également celle consacrée à la Journée européenne des victimes du terrorisme, déjà commémorée.
En septembre 2019, Emmanuel MACRON avait annoncé la création d’un musée unique au monde. Un lieu mémoriel dédié aux victimes de ces actes odieux sans que l’on sache encore à l’heure actuelle où cet édifice sera érigé.
Le dévoilement de la stèle, un monument sobre pour se souvenir…
Tristan RIQUELME devait en faire mention lors de la lecture du texte présidentiel. Autour des trois valeurs essentielles de la République que sont la liberté, l’égalité et la fraternité. Face à un auditoire à l’écoute attentive.
Auparavant, aidé du président de la Communauté d’Agglomération de l’Auxerrois et édile d’Auxerre Guy FEREZ, le sous-préfet prit soin de rendre visible au regard de tous le monument commémoratif. Une stèle à la sobriété parfaite.
Une suite de prénoms fut égrenée. Celle de ces chers disparus, trop tôt partis de notre univers existentiel. Une série d’évènements tragiques (Bataclan, Trèbes, Strasbourg, Carcassonne, préfecture de police de Paris…) fut énoncée. Ravivant la douleur à vif de ce que la France et ses citoyens ont déjà enduré face à de tels actes de lâcheté.
Ponctuée de morceaux issus du répertoire classique (« Nabucco » de Guiseppe VERDI) ou empruntés au patrimoine de la chanson française (sublime et ô combien émouvante complainte interprétée par la regrettée BARBARA), la cérémonie protocolaire se termina par une vibrante « Marseillaise » après la sonnerie aux morts et ses roulements de tambour qui résonnèrent sans fin...
Se souvenir des autres qui ont vécu pour ne jamais céder aux peurs pernicieuses du lendemain : quelle belle leçon d’abnégation face à l’adversité !