60 % des locataires du parc social de l’Yonne (20 000 logements pour 45 000 habitants) bénéficient de l’APL (Aide personnalisée au logement). La diminution des loyers demandée aux bailleurs sociaux de notre territoire, dans le cadre de la future réforme du logement, impacterait directement l’économie locale. Entraînant de facto une perte cumulée des recettes de 8,5 millions d’euros annuels pour les bailleurs icaunais. Une situation intolérable pour les responsables de BRENNUS Habitat, DOMANYS, l’Office Auxerrois de l’Habitat et la SIMAD…
AUXERRE : « Si la situation devait perdurer, nos différents organismes rencontreraient rapidement des difficultés majeures. Outre la remise en cause de nombreux projets de développement, liés à la rénovation énergétique et au renouvellement urbain jugés nécessaires pour l’évolution des quartiers de nos villes, ce serait au final l’ensemble des locataires les plus modestes qui ferait les frais de ces dispositions. Car la baisse de loyer compenserait seulement la diminution de leur APL mais par contre, ils constateraient une diminution sensible de l’entretien du patrimoine… ».
Une prise de parole quadripartite face à la presse…
Réuni en congrès le 28 septembre à Strasbourg, le mouvement HLM ne s’est pas fait prier pour s’opposer avec véhémence et à l’unanimité contre les dispositions relatives au logement, prévues dans le projet de loi de finances présenté quelques heures auparavant au Conseil des ministres.
Leur emboîtant le pas, les bailleurs sociaux de l’Yonne n’ont guère attendu, eux aussi, pour manifester leur solidarité aux décisions prises par les congressistes en séance de travail en terre alsacienne. Face à la presse régionale, et au titre de leurs missions de service public, les représentants des quatre organismes (BRENNUS Habitat, DOMANYS, l’Office Auxerrois de l’Habitat et la SIMAD) ont donc choisi la prise de parole officielle afin d’alerter l’opinion publique sur les impacts que ces mesures engendreraient sur le logement si le législateur validait ce texte.
Au-delà d’un simple cri du cœur, c’est vers l’ensemble des acteurs ayant partie prenante avec la politique du logement dans l’Yonne qui devait connaître les positions des bailleurs sociaux : les habitants ne premier lieu mais aussi les entreprises et les élus…
Un manque à gagner pour l’économie de l’Yonne s’élevant à 300 millions d’euros…
« Pourquoi ? Parce ce qu’il faut craindre des pertes d’emploi dans le secteur du bâtiment et travaux publics et chez nos fournisseurs, expliquèrent de concert les bailleurs sociaux icaunais, en cinq ans, ce sont 300 millions d’euros qui vont amputer l’économie du département…».
Même s’ils devaient poursuivre leurs actions de gestion rigoureuse, avec une capacité d’autofinancement réduite au mieux à néant, les bailleurs sociaux perdraient alors toute opportunité d’emprunt et d’investissement. Ces mêmes investissements annuels qui représentent collectivement 60 millions d’euros…
« Pour maintenir nos équilibres financiers, nous devrons diminuer nos dépenses de manière significative et par conséquence l’entretien de notre parc de logements au détriment du confort des locataires et des enjeux liés à la transition énergétique… ». Et les bailleurs sociaux de renchérir : « nous sommes prêts à continuer à agir dans l’intérêt général mais aujourd’hui, les compensations annoncées ne sont pas à la hauteur des enjeux des territoires de l’Yonne… ».
Reste que pour dénoncer la méthode utilisée par l’Etat, les bailleurs sociaux stigmatisent l’ensemble des élus pour qu’ils puissent apposer leur griffe au bas de la pétition « Sauvons le logement social » qui circule à l’heure actuelle sur la toile. Un texte rédigé, paradoxe, par des élus locaux présents lors du congrès national HLM de Strasbourg. Cette pétition demande l’arrêt des mesures annoncées et la nécessité d’engager un dialogue approfondi et sans tabous avec le gouvernement…