Choqué, scandalisé par les images insupportables relayées par plusieurs vidéos de l’association de défense animale, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation Julien DENORMANDIE s’insurge contre « les pratiques inacceptables » d’un élevage porcin qui sévit dans l’Yonne. Un établissement ayant fait l’objet le 01er juin d’un signalement auprès de la gendarmerie après un dépôt de plainte.
TONNERRE : « On n’achève bien les chevaux », disait le film. On maltraite aussi les cochons, répond en écho L214. La fameuse association de défense animale vient de balancer un nouveau pavé dans la mare, et de taille encore une fois, qui éclabousse la pratique de l’élevage intensif et ses méfaits dans le registre de la cruauté ordinaire.
Circulant sur les réseaux sociaux, ces images, innommables, sont à la limite de la barbarie dont sont victimes aujourd’hui bon nombre d’espèces animales.
Certes, l’opprobre ne doit en aucun cas être jeté sur l’ensemble de la filière qui exerce son travail avec professionnalisme et dans le respect des règles pour la plupart de ses représentants. Comme le précisent par ailleurs des représentants de la Chambre d’Agriculture de l’Yonne, offusqués par ces pratiques ignobles.
Pour autant, il existe toujours des brebis galeuses, non respectueuses des règlements en vigueur dans les élevages, qui se croient bien au-dessus des lois.
Ce sont ces structures-là, inqualifiables au plan de la probité morale que vise le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation Julien DENORMANDIE remonté comme un coucou suisse après avoir visionné les images odieuses fournies par L214.
La préfecture va poursuivre ses investigations et ses contrôles…
Dans un communiqué de presse, le membre du gouvernement condamne avec la plus grande fermeté ces pratiques d’un autre âge. Diligentée en juin, une enquête concerne depuis l’établissement visé par les protecteurs de la cause animale. Une entité qui se situe à Annay-sur-Serein dans le Tonnerrois dont la gestion est assurée par le groupe PROVENT-SDPR, implanté en Savoie.
Ce dernier possède une centaine de porcheries industrielles réparties à travers l’Hexagone. Toujours d’actualité, l’enquête devra déterminer les dérives ou manquements avérés aux règlements afin de les mieux sanctionner.
Une inspection de cet élevage avait été réalisée de manière inopinée par les services vétérinaires de santé protection animales et environnement de la Direction départementale de l’Emploi, du Travail, des Solidarités et de Protection des Populations de l’Yonne (DDETSPP) après un signalement déposé en gendarmerie.
Des non-conformités ont pu y être relevées après que les inspecteurs aient contrôlé l’ensemble des salles, des cases de maternité et d’engraissement de ce site, depuis dans l’œil du cyclone ministériel.
Si l’inspection assurée en juin n’avait pas mis en évidence de situation ou de comportement inacceptable tels que ceux illustrés dans les vidéos de L214, insistant sur les multiples actes de cruauté animale (coups et blessures portés avec des tournevis et matadors, utilisation abusive de piles électriques, réduction des coins à la tenaille sans prise en charge de la douleur…), la préfecture de l’Yonne entend bien poursuivre des investigations complémentaires pour en avoir le cœur net.
La DDETSPP a informé l’exploitant qu’une nouvelle inspection serait menée par les services vétérinaires pour vérifier la mise en conformité de son élevage, une structure qui accueille aujourd’hui près de 1 800 truies.
L’horreur dans tous ses états avec le claquage des porcelets…
A l’origine de cette nouvelle affaire : un employé, ayant exercé plus de deux ans dans la porcherie, qui a tiré la sonnette d’alarme. Prises à partir de son téléphone portable, les images filmées par ses soins sur le site sont proprement accablantes.
On y voit des truies recevoir de multiples coups de tournevis dans la chair pour les faire avancer plus vite. Certaines, tuméfiées sur tout le corps, agonisent sur le sol en béton de l’établissement.
D’autres, plus jeunes, ont les dents coupées à la tenaille. Parmi les autres sévices insoutenables : la coupe des queues à vif des porcelets, une pratique interdite selon L214 dans l’arrêté datant du 16 janvier 2003 ou encore le claquage des porcelets.
Les animaux jugés les moins rentables sont violemment assommés tout juste après leur naissance (bienvenue dans le monde des humains !). Une opération sensée les tuer sur le coup ; ce qui est loin d’être le cas, en vérité…
Le porte-parole et directeur des enquêtes de L214, Sébastien ARSAC, a précisé que l’association avait porté plainte auprès du procureur de la République d’Auxerre, dénonçant de « nombreuses infractions à la réglementation ». Espérant en filigrane de dures sanctions contre l’éleveur industriel…
Thierry BRET