31 500 ovins ont été engraissés sur le département de l’Yonne au cours de l’année 2017. Preuve à l’appui que cette filière spécifique pourrait permettre à terme aux exploitations agricoles de retrouver une pérennité économique solide si elles acceptent les principes de la diversification de leurs productions. C’est une brèche très intéressante dans laquelle va s’engouffrer en 2018 la Chambre d’agriculture départementale en assurant la promotion de cet élevage…
AUXERRE : L’agneau de l’Yonne connaitra-t-il un jour le même succès que le pré-salé de la baie du Mont Saint-Michel ou d’autres variétés toutes aussi goûteuses et renommées de notre hexagone ?
En tout cas, les acteurs de la Chambre d’agriculture de l’Yonne y croient presque dur comme fer ! L’idée de réintroduire l’élevage ovin en grande quantité sur les terres de notre territoire se bouscule dans les esprits aguerris des techniciens de la chambre consulaire et de leur président, Etienne HENRIOT.
En lien étroit avec « ALYSE », l’organe institutionnel souhaite concrétiser ce nouveau projet dès 2018. Mais pas tout seul : avec le partenariat obligatoire des acteurs locaux.
Répondre aux attentes d’un partenaire industriel local…
Partant du postulat que le département de l’Yonne dispose d’un outil d’abattage ovin plutôt exceptionnel (celui localisé à Migennes et géré par le groupe SICAREV via l’antenne de l’ex-SICAVYL), les responsables de la chambre consulaire ont décidé d’agir sur ce dossier pouvant s’avérer vertueux et bénéfique pour les exploitants agricoles du terroir.
Le groupe SICAREV qui a investi sur le site d’abattage de l’Yonne espère atteindre une production ovine de 3 000 agneaux par semaine au lieu des mille bêtes actuelles ; d’où un nécessaire besoin d’agneaux qui suppose sortir du cadre opératoire habituel requérant l’approvisionnement par des importations animales…
« Nous avons décidé d’analyser la situation de cette structure très sérieusement, explique le président Etienne HENRIOT, cela suppose nécessairement la mise en place de circuits courts dans les codes alimentaires… ».
Une aubaine pour l’optimisation de la filière ovine française qui souffrait jusque-là de l’importation massive des agneaux de Nouvelle-Zélande, filière un peu en berne et qui connaît un léger essoufflement à l’heure actuelle. Une fois engagé, ce plan de relance de l’élevage ovin dans le département conçu avec le concours d’ALYZE se déclinera autour de plusieurs actions.
Un plan d’action qui comprendra de l’information et du pragmatisme…
L’organisation d’une conférence économique à l’échelle du territoire est prévue. Elle aura pour objectif de sensibiliser les opérateurs périphériques tels que les banques, les centres de gestion et de comptabilité et les organismes économiques à soutenir cette initiative.
De leur côté, les agriculteurs profiteront d’une journée spécifique consacrée aux bâtiments accueillant de l’élevage ovin afin de se familiariser avec les codes rudimentaires de cette filière.
Enfin, la chambre consulaire prévoit aussi en troisième temps la déclinaison de ce thème via des manifestations prônant l’innovation en agriculture (le concept Innov’Actions).
Commentaire du président HENRIOT : « nous devons jeter toutes nos forces en faveur du développement de cette stratégie ovine dans le département en initiant les outils nécessaires à son essor… ».
2018 sera-t-elle donc l’année du mouton et de l’agneau dans l’Yonne ? La recherche de nouvelles options permettant de pallier les impacts négatifs engendrés par les multiples aléas climatiques passe peut-être par cette piste de réflexion. Dès lors, à charge pour la Chambre d’agriculture de l’Yonne de convaincre très vite l’ensemble de ses partenaires de la pertinence d’un dossier aussi inattendu…