Surfant sur la dynamique des dernières élections législatives, le groupe d’action des Insoumis d’Auxerre se lance dans une consultation des habitants de la ville préfecture, quartier par quartier, avec pour objectif de recueillir les doléances, remarques ou idées du plus grand nombre sur des sujets locaux. Un site participatif a même été créé pour l’occasion sur Internet, (auxerrelacommune.com), où chacun pourra s’exprimer et apporter sa pierre à l’édifice, dans l’optique de construire des projets pour le bien-être de tous…
AUXERRE : Sur la page d’accueil de la plateforme mise en ligne cette semaine, ce message qui ne souffre d’aucune ambiguïté : « Nous lançons un appel à celles et ceux qui croient en la démocratie, aux échanges collectifs et qui ont une vision humaniste de la société… ».
Prendre le pouls de la population, quartier par quartier…
Délaissant un temps les grands sujets nationaux, le groupe des Insoumis d’Auxerre a fait le choix de prendre le pouls de la population, au plus près des sujets de terrain et des préoccupations du quotidien, en entamant le 22 octobre prochain un tour des quartiers pour recueillir les témoignages des habitants. Premier visé, celui des Piedalloues, excentré s’il en est par rapport au centre-ville et présentant une grande mixité au niveau de l’habitat, dont la population vieillissante s’est, l’automne dernier, montrée particulièrement critique envers la municipalité en place, au regard du projet d’abandon de la collecte des déchets en porte-à-porte. Un quartier pour autant, pas forcément en phase avec le programme de La France Insoumise, reconnaît l’une de ses figures emblématiques locales, Adrien PROVENCE : « c’est un quartier mixte, pas acquis à notre cause, mais pas forcément contre nous, où l’on devrait trouver des gens prêts à nous dire plein de choses différentes, pour nous faire un premier avis… ».
Autre public visé explique Manu, un jeune militant, celui des moins de vingt ans : « A Auxerre, il y a 1 200 étudiants, des gens qui vivent ici, qui étudient ici et ont besoin d’une offre étudiante. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire se nourrir, se loger, se transporter, la culture, le sport, un programme très large et on a besoin de savoir ce que pense et ce que veut cette jeunesse auxerroise pour son avenir… ». Avec en filigrane, l’objectif de se donner les moyens d’essayer de les retenir dans l’Yonne une fois leurs études achevées.
Donner la possibilité à tous de pouvoir s’exprimer, LFI ou pas !
Présenté comme « une plateforme d’intelligence collective dédiée à préparer la ville de demain », le site « auxerrelacommune.com » a été créé avant tout, explique cette militante, pour « nourrir une réflexion sur ce que l’on pourrait apporter aux citoyens à Auxerre ».
Facile à prendre en main, il n’est pas sans rappeler un autre réseau social d’échanges bien connu et met en avant un certain nombre de thèmes comme la mobilité, le logement, l’urbanisme, le sport, la jeunesse… Autant de sujets sur lesquels tout un chacun pourra s’exprimer, que ce soit en partageant des idées, des photos, créer un sondage ou télécharger des vidéos, sans pour autant se lancer dans un engagement plus personnel, précise Adrien PROVENCE : « il y a des gens qui ont un avis bien tranché sur des sujets très locaux et on souhaite leur donner la possibilité de s’exprimer sans pour autant faire la démarche de venir à une réunion de LFI, qui en soi est déjà un autre pas plus engageant et un marqueur politique… ».
Le nom du site en souvenir de la Commune de Paris !
Avec ce petit coup de griffe à l’attention du maire d’Auxerre, « le café avec Crescent, c’est un bon coup de « com », mais pour nous, ce n’est pas comme ça qu’on, associe les citoyens à un projet… ».
Se refusant à voir dans la démarche les prémices de la campagne municipale de 2026, le collectif auxerrois insiste sur la notion de « page blanche » à écrire, rajoute Rachid EL IDRISSI : « ce que l’on souhaite avant tout, c’est écouter les gens, avec comme démarche de dire, « on ne sait pas ce dont vous avez besoin », même si on a quelques idées, bien sûr ! » (rires).
Le nom même du site mis en ligne cette semaine n’est pas anodin et ne relève pas du hasard, « une petite référence à la Commune de Paris, l’un des seuls exemples de réelle démocratie participative et directe, même si cela n’a pas duré longtemps… ». Avant de ponctuer prudemment, « évidemment, on ne veut pas que cela fasse pareil » !
Dominique BERNERD