Il n’aura pas attendu longtemps avant de s’exprimer par voie de presse, le candidat malheureux de la majorité présidentielle de la législative de juin 2022 où il fut évincé au soir du premier tour, à la surprise générale, et ce malgré les espoirs qu’il incarnait chez les « Marcheurs » alors réunis derrière sa bannière avec 19,5 % de suffrages. Deux ans après, et quelques pérégrinations plus tard dans les alcôves ministérielles, Victor ALBRECHT se dit prêt à repartir à l’assaut de la première circonscription de l’Yonne, afin de bouter le RN de son piédestal….
AUXERRE : Tôt ce lundi matin, il était déjà sur les ondes de nos confrères de France Bleu. Logique, le président départemental de Renaissance 89 avait des choses à dire. Et, à le faire savoir au plus grand nombre des auditeurs ! Son appel. Celui du 10 juin, en référence à qui vous savez, peut-être ! Une main tendue à ses adversaires politiques d’hier qui pourraient devenir les alliés de la majorité présidentielle de demain, afin de faire front commun contre la poussée insolente et inexorable du Rassemblement National, vainqueur incontestable des élections européennes avec 31,5 % des suffrages exprimés.
Un front républicain pour empêcher la réélection d’un candidat du parti bleu marine dans la première circonscription de l’Yonne, celle qui englobe le secteur de la capitale de l’Yonne et celui de la Puisaye-Forterre.
Déjà en 2022, à pareille époque, Victor ALBRECHT s’était lancé dans la bataille, rude et délicate, aux côtés de Mathieu DEBAIN pour essayer de déloger de son fauteuil de parlementaire le député Les Républicains, Guillaume LARRIVE. On connaît la suite : elle fut pour le moins surprenante pour les observateurs car ni le pensionnaire du palais Bourbon ni le jeune féru de politique qui a tenu depuis des postes de conseiller parlementaire dans différents cabinets de ministères parisiens ne furent qualifiés pour le second tour de cette échéance qui laissa des traces, entre amertume et déception.
Espérer le ralliement des Républicains et des Socialistes
Cette fois-ci, et sans l’once d’un esprit de revanche, le résident de Puisaye veut contrer de manière définitive le parti qui se réclame de l’identité nationale. Comment ? En tendant la main (le bras, aussi) aux potentiels prétendants de la place, pouvant se reconnaître dans le front républicain. En premier lieu, Guillaume LARRIVE, président des Républicains de l’Yonne, ancien député de la circonscription, et vraisemblablement candidat à cette législative qui arrive bien plus tôt que prévue dans le calendrier.
C’est simple pour Victor ALBRECHT : il faut trouver un accord de principe avec l’intéressé pour que Guillaume LARRIVE n’y aille pas et ne soit pas candidat ! Mais, ce n’est pas tout tactiquement pour le porte-voix départemental de la majorité présidentielle. L’idéal serait aussi que le Parti socialiste, associé à Place Publique, ne rejoigne pas une version deux de la NUPES élargie (version encore hypothétique en l’état actuel des choses avec La France Insoumise et les écologistes d’EELV) en soutenant, là aussi, le candidat de la majorité présidentielle.
La mutualisation des prétendants derrière la liste majorité présidentielle
Bref, une alliance tripartite entre la droite modérée, le centre gauche et droit, et la gauche modérée pour éviter le pire, selon le schéma tactique du jeune candidat de 2022.
D’ailleurs, si les trois entités se mettaient d’accord, il n’est pas sûr que Victor ALBRECHT aille au bout de la démarche. Il serait même prêt à retirer sa candidature et laisser la place à un tout autre postulant, non défini encore, pouvant faire consensus chez les trois partenaires de ce front uni, anti-Rassemblement National.
Mais, si la « potion magique » ne prenait pas entre les différentes obédiences, il maintiendrait sa candidature pour le compte de la majorité présidentielle, sans se soucier des autres listes prétendantes, confirmant recevoir l’investiture officiel de la « Macronie » dès mardi soir. Une candidature qui en cas de non-mutualisation des autres candidats pour défendre le bilan du Président de la République pourrait ressembler à s’y méprendre à celle de juin 2022. Avec les mêmes conséquences pour le jeune homme en bout de course ?
Thierry BRET