En pleine discussion avec le chef d’établissement de la maison d’arrêtd’Auxerre Christian MBEA, le député de la première circonscription de l’Yonne prend le temps de faire le point sur la situation avec son interlocuteur. Mercredi, au premier jour de la mobilisation des personnels pénitentiaires devant l’établissement, c’était l’édile d’Auxerre Crescent MARAULT qui venait tâter le pouls du mouvement revendicatif. Ce jeudi, c’est au tour de Daniel GRENON de s’y coller et de soutenir les manifestants…
AUXERRE : D’entrée de jeu, il pointe du doigt le laxisme du Garde des Sceaux, le parlementaire de l’Yonne lors de sa visite aux personnels de l’Administration pénitentiaire, mobilisés depuis vingt-quatre heures devant les portes de la maison d’arrêt auxerroise.
« Il était peut-être bon défenseur lors de ses plaidoiries mais il n’est pas bon souteneur pour accompagner dans leurs intérêts ses personnels administratifs, estime à chaud Daniel GRENON, qui est venu rendre une visite plus que de courtoisie à la cinquantaine de personnes postées sur le piquet de grève qui connaît une effervescence à chaque coup de klaxon des automobilistes, signe ostentatoire d’encouragement à leur cause.
Le député de la première circonscription à l’étiquette Rassemblement National, accompagné de son épouse, est venu ici pour prendre la température. Sociale ? Pourquoi pas ! Surtout que là, en pareille circonstance, sur un sujet aussi brûlant et dramatique que le volet sécuritaire et la protection des Français, c’est un peu sa tasse de thé naturelle, eu égard à son appartenance politique.
Une aberration : l’existence de la visioconférence mais sa non-utilisation
Durant plus d’une heure, le pensionnaire de l’Assemblée Nationale a pris soin de discuter avec les représentants des deux syndicats présents sur cette manifestation, les délégués de FO et de la CGT, avant de s’entretenir avec les différentes catégories de personnel de l’Administration pénitentiaire, notamment celle du transport, meurtrie dans sa chair après le tragique « faits divers » survenu au péage autoroutier près d’Evreux de ce début de semaine.
« C’est une catégorie qui est vraiment délaissée, insiste Daniel GRENON, ils ont beaucoup de revendications à adresser au gouvernement. Il y a vraiment un gros travail de fond à faire… ».
Quant au sujet de polémique dont les médias se font les choux gras depuis le dramatique incident, la tenue de visioconférence, l’élu du RN a sa propre opinion des choses.
« C’est vrai, la visioconférence existe sauf qu’elle n’est pas utilisée en France ! Ce qui est une grosse aberration à mes yeux. L’administration française met des choses en place mais elle ne les utilise pas… ».
Même la question salariale a été évoquée par le parlementaire
Prônant une présence solidaire de sa part, le parlementaire de l’Yonne, rentré hier soir de Paris, voulait être sur le terrain dès ce jeudi en fin de matinée aux côtés des personnels en grève.
Pour lui, il serait judicieux que l’Etat optimise le volet sécuritaire de l’Administration pénitentiaire en moyens conséquents afin de sécuriser les transports des détenus. Quant aux rémunérations, Daniel GRENON y a fait aussi allusion : « les indices augmentent plus lentement que le SMIC…c’est impensable ».
C’est la troisième fois que l’élu de Puisaye Forterre et de l’Auxerrois se déplace sur le site carcéral de l’avenue Charles-de-Gaulle où il a déjà visité l’établissement. L’ancien professionnel féru d’électricité – sa formation initiale - avait été sensible aux problématiques inhérentes à ce moyen énergétique du fait d’installations pour le moins vétustes.
Il s’en était suivi une question écrite au gouvernement. Puis, prophétique, l’élu de rajouter avec un sourire en coin : « je pense qu’en 2025, il devrait y avoir des travaux à réaliser en ces murs à ce niveau-là ! ».
Chiche ! On ne demande qu’à voir, monsieur le député !
Thierry BRET