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Ses obsèques se déroulent ce lundi à Auxerre : il était une fois Jean-Pierre SOISSON, figure éternelle de l’Yonne…

« Aux côtés de son fils spirituel et dauphin désigné, Guillaume LARRIVE, Jean-Pierre SOISSON aura régné en maître sur la destinée de l’Yonne, de l’Auxerrois et de la Puisaye, depuis…1967 ! Une longévité sans pareil qui prit fin lors de l’inauguration du groupe scolaire portant son nom à Laborde en juillet 2022, pour ce qui restera l’une de ses dernières apparitions publiques… ». « Aux côtés de son fils spirituel et dauphin désigné, Guillaume LARRIVE, Jean-Pierre SOISSON aura régné en maître sur la destinée de l’Yonne, de l’Auxerrois et de la Puisaye, depuis…1967 ! Une longévité sans pareil qui prit fin lors de l’inauguration du groupe scolaire portant son nom à Laborde en juillet 2022, pour ce qui restera l’une de ses dernières apparitions publiques… ». Crédit Photos : Dominique BERNERD.

Il aura été l’un des grands barons de l’arène politique nationale, multipliant élections de terrain et maroquins ministériels. Un parcours parfois « compliqué », mais empreint de faconde et bonhomie. Une figure « inclassable » selon les mots d’Emmanuel MACRON, inscrite à jamais dans l’ADN d’Auxerre, au même titre que Guy ROUX ou Cadet-Roussel.

AUXERRE : Sur le papier jauni par le temps, un simple chiffre en guise de nom, « 89 », et une date, « février 1967 »… Dans quelques semaines, le « Torrey Canyon » allait déverser sa peste brune sur les côtes bretonnes, première marée noire de l’histoire du littoral français. Le pays était alors présidé par un général deux étoiles, ancien speaker à la BBC, ne sachant pas encore que son bail à l’Elysée allait s’achever deux ans plus tard sur fond de référendum perdu.

A Auxerre, un jeune loup de 33 ans aux dents longues, issu de la bourgeoisie locale et candidat aux législatives prochaines, faisait ses premières armes au travers d’une profession de foi de douze pages, baptisée « périodique d’information ». L’opus portait le numéro 2, après une première mouture consacrée aux « problèmes agricoles »… Comme quoi, l’histoire n‘est qu’éternel recommencement ! Au fil de ses pages, l’on pouvait lire qu’en janvier la traditionnelle Saint-Vincent s’était déroulée à Irancy, « la cité était fort bien décorée », que le Canoé-Kayak-Club Auxerrois venait de commander au Danemark les embarcations olympiques dont il avait besoin, « bien capable de nous étonner l’an prochain à Mexico… ». Ou encore, que plus une seule « masure » (sic !) était à vendre dans la région, toutes achetées par des « Parisiens » en mal de résidences secondaires… Les réclames, que l’on n’appelait pas encore publicités, avaient pour nom « Sté Auxerroise Bornhauser-Molinari », « Louis Ternant », « Raymond Deshayes et Fils » ou bien encore « Nicolas », (tél 0.28 à Auxerre) et son « épandeur de fumier transformable » !

 

 

La construction d’un stade pour distraire la jeunesse auxerroise…

 

C’est en mars de cette année 1967, que fut inauguré le tronçon de 210 km reliant Paris à Avallon, alors la plus longue liaison autoroutière de tout l’Hexagone. Une autoroute porteuse de tous les espoirs selon le jeune prétendant au fauteuil de député : « l’A6 favorisera l’implantation d’usines nouvelles à Auxerre et l’installation de résidences secondaires tout en développant le tourisme… ». Susceptible également de booster la commercialisation des produits agricoles : « Paris à deux heures de camion d’Auxerre, avec des cerises cueillies l’après-midi à Saint-Bris, vendues le jour suivant sur tous les marchés de la capitale… ». Même Londres paraissait accessible, « à deux heures de Coulanges-la-Vineuse et de nos caves », une fois le transfert de l’aérodrome à Branches réalisé bien sûr ! L’heure était au Vème plan, synonyme d’emplois et de développement et l’avenir d’Auxerre se dessinait sur fond de construction de logements sociaux, « 667 logements en cours de finition à la ZUP, 300 autres prochainement mis en chantier… », ou d’appel à la création d’un stade municipal, vieux serpent de mer dans les tiroirs depuis plus de vingt ans : « un stade pour retenir l’attention de notre jeunesse et pouvoir lui offrir de quoi se distraire en s’enrichissant… » (sic !) Une tribune signée conjointement avec un certain… Guy ROUX !

 

 

Une législative face à un représentant de Neuilly, Patrick BALKANY !

 

Se réclamant de l’action du Général Charles de GAULLE, le jeune Rastignac, alors conseiller technique du ministre de l’information Yvon BOURGES, avait pour colistier en ce printemps 1967, un autre « jeunot », en la personne du journaliste Raymond POURRAIN, conseiller général et maire d’Aillant-sur-Tholon : « une équipe 100 % auxerroise, à peine 75 ans à eux deux, passionnés par les problèmes de la jeunesse auxerroise… ». Un enthousiasme tempéré un mois plus tard par une défaite aux législatives, battu par le socialiste et ancien préfet, Louis PERILLIER, dont il triomphera l’année suivante après la dissolution de l’Assemblée Nationale. Prémices d’un parcours sans pareil, qui le vit prendre les rênes de la mairie d’Auxerre 27 ans durant, tout en multipliant les postes ministériels sous deux présidents successifs. Vice-président du Conseil général de l’Yonne de 1983 à 1988, il siégea à la Région pendant près d’un quart de siècle avant une élection controversée au fauteuil de président avec les voix du Front national conjuguées à celles de la gauche en 1992 et d’un mixte réunissant six ans plus tard le RPR, une partie de l’UDF et le FN. Un parcours d’équilibriste, voire d’opportuniste disaient ses détracteurs, passé maître dans le rôle de « Dédé l’embrouille », dans la droite file de son mentor Edgar FAURE et de sa citation restée célèbre, « Ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent » ! Avec son lot d’anecdotes savoureuses, comme en 1978, lorsque, une nouvelle fois en lice pour les législatives, il dut affronter, pour cause de « giscardisme » aigu, un certain Patrick BALKANY, envoyé-là en mesure de rétorsion par le RPR et son ineffable Charles PASQUA. Un candidat issu de la jeunesse dorée de Neuilly-sur-Seine, débarquant en manteau de loup noir lui tombant jusqu’aux chevilles ! On imagine le succès rencontré dans les cours de fermes poyaudines !

 

 

« Je ne lâcherai jamais la Puisaye ! »

 

« La Puisaye ne m’a jamais lâché, donc tant que je serai vivant, je ne lâcherai pas la Puisaye… ». Dans une interview à « Auxerre TV », il rappelait en juin 2018 tout l’attachement qu’il portait au pays de Colette. Des fiançailles qui débutèrent dès sa première candidature à la députation, passant sa vie politique à consommer un mariage avec la Puisaye gravé dans le marbre, jusqu’à ce que ses habitants, en juin 2022, attirés par le chant des sirènes du RN, ne fasse tomber son dauphin désigné, Guillaume LARRIVÉ. Il mit fin à sa carrière politique en juin 2012, passant les jours et les années dans sa maison à l’ombre de la cathédrale, en ce cœur de ville auxerrois qu’il chérissait. Regrettant peut-être la décision qui le fit un jour démolir cette merveille architecturale qu’était le marché couvert, digne des pavillons Baltard parisiens, mais à la rénovation jugée trop coûteuse dans le cadre d’un projet très en vogue à l’époque, mais qu’il traîna comme une casserole jusqu’à la fin de sa vie
Il aimait Auxerre, la Puisaye, la Bourgogne, il aimait le chablis, il aimait les belles lettres, il aimait les gens… SOISSON était son nom, mais pour beaucoup, il était « Jean-Pierre », tout simplement.  

 

Dominique BERNERD

 

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