« Artisans, élus et partenaires étaient réunis il y a peu lors de la traditionnelle assemblée générale de la CAPEB 89. L’occasion pour son binôme décisionnel, Sarah DEGLIAME, secrétaire générale et Jean-Pierre RICHARD, président, d’évoquer le contexte actuel des entrepreneurs du bâtiment. Une CAPEB forte d’environ 600 adhérents qui n’hésite pas à rencontrer les parlementaires pour leur faire part de ses doléances et attentes… »
Crédit Photos : Thierry BRET.
Une assemblée générale, même si le titre distinctif paraît parfois un peu désuet sur le papier, n’en revêt pas moins de la plus haute importance pour le tissu associatif ou syndical. C’est le cas de la Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment de l’Yonne (CAPEB). Il y a peu, le syndicat patronal représentant cette filière de l’économie devait se réunir dans l’un des salons de l’hôtel Mercure. Un moment fort, articulé autour d’échanges constructifs, agrémenté d’une rencontre privilégiée avec une représentante politique du terroir : la députée de la deuxième circonscription de l’Yonne, Sophie-Laurence ROY, à l’écoute des doléances de ces professionnels…
APPOIGNY : On y parle des réalisations de 2024. Mais, aussi de l’année suivante, toujours en cours malgré la relative proximité avec la bascule du 31 décembre, de 2025 ! Projections, envies, souhaits...on ne manque pas assurément de sujets de discussions au sein de la CAPEB 89, la Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment de l’Yonne. Réunis en petit nombre dans l’un des salons modulables de l’hôtel Mercure, par une belle matinée de week-end (les artisans du bâtiment n’ont guère le temps de se rencontrer en dehors d’une matinée de samedi !), les entrepreneurs du cru auront pris leur temps pour mettre dans la besace des échanges afin de mieux en discuter entre eux, tout un tas de thématiques liées à l’actualité du moment. Bien sûr, en toile de fond, 2026 pointe déjà le bout de son nez. C’est ce qu’aura confirmé la secrétaire générale du syndicat patronal, Sarah DEGLIAME, arrivée le 02 octobre 2024.
« Je suis dans la dynamique de la communication, explique-t-elle, avec un site web où les artisans vont piocher moult informations utiles, un compte Facebook digne de ce nom, des infos sur la sécurité, mais il y a eu aussi l’embauche d’une salariée en juin afin de renforcer l’équipe. Beaucoup de choses ont été mises en place afin de porter la parole et l’envie du conseil d’administration, constitué des artisans cotisants… ».
Les artisans ne savent plus à quels saints se vouer !
550 adhérents constituent à date les effectifs de cette CAPEB de l’Yonne. Celle de la Bourgogne septentrionale est l’une des 92 entités hexagonales, fonctionnant de la manière identique. Un effectif qui se situe sur une moyenne +++, ajoute avec un zeste humoristique, Sarah DEGLIAME. Toutefois, malgré les départs en retraite, de jeunes artisans entrepreneurs ont rejoint les rangs de la CAPEB. Sans omettre l’accentuation de la féminisation de la structure.
Un secteur du bâtiment en proie à de profondes incertitudes du fait des troubles politiques et conjoncturels. « Les artisans ne savent plus à quels saints se vouer avec « Ma Prime Rénov » (16 000 dossiers de fraude !), on sait que les dossiers déposés aujourd’hui concernent la nouvelle enveloppe de 2026, mais on continue d’accompagner nos artisans sur ces sujets. Quant au concept « Handibat », c’est une réalité de notre territoire en obtenant la certification qui peut apporter une plus-value à nos professionnels... ».
Entre attentisme et espoir, que reste-t-il au juste à ces artisans de la filière bâtiment ?

« La CAPEB exerce un gros lobbying auprès de nos parlementaires, explique la secrétaire générale, arborant une flamboyante tenue rouge vif, notre seule conviction est de faire bouger les lignes dans l’intérêt de nos artisans… ».
Structure apolitique, la CAPEB peut se permettre de rencontrer lors de son assemblée générale par exemple des élus de la Nation qui peuvent ainsi profiter de cette tribune sans filtre pour pouvoir échanger sur différents aspects financiers ou économiques avec les chefs d’entreprise. Ce fut le cas ce jour-là avec la députée de la seconde circonscription de l’Yonne, la députée Sophie-Laurence ROY – d’autres parlementaires avaient été invités mais se sont fait porter pâle du fait de leur emploi du temps – qui prit soin d’écouter les doléances (elles furent nombreuses !) de ces décideurs économiques suspendus aux arbitraires budgétaires de la France, toujours en manque de visibilité au moment où se rédigent ces lignes...
« Je pense qu’il est très important qu’un politique, quel que soit son appartenance, rencontre les acteurs de l’économie afin de vivre la vie de celles et ceux qui travaillent dur pour y arriver… ». Au moins, le temps d’une matinée !

Seule la confiance et le calme politique agissent positivement sur l’économie
Circonspect sur la conjoncture du moment, le président de la CAPEB 89, Jean-Pierre RICHARD, devait rappeler en préambule que bon nombre de petits artisans faisaient vivre leur entreprise sans, parfois, se prélever de salaire.
« Le Président de la République a agi comme un enfant gâté en procédant à la dissolution de l’Assemblée nationale, le soir-même des Européennes, constate le président de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat départementale, or, on en voit aujourd’hui les conséquences politiques et institutionnelles. Le calme politique est important. C’est la confiance qui doit revenir… ».
Satisfait du maintien des effectifs, Jean-Pierre RICHARD observe qu’il y a un adhérent de la CAPEB dans chaque commune de l’Yonne.
« On sent la joie de rendre service aux adhérents, c’est l’effet Sarah DEGLIAME, plaisante-t-il, on a fait un excellent travail cette saison en créant « CAPEB Avantages », sorte de comité d’entreprise mieux que celui d’EDF, en donnant à chaque adhérent la possibilité de bénéficier de remises importantes avec les partenaires traditionnels qui suivent notre organisme… ».
Une CAPEB qui ne travaille pas toute seule, s’appuyant sur des partenariats avec des poids lourds de la vie économique comme peuvent l’être GROUPAMA ou la MAAF. Une CAPEB qui élargit son cercle d’adhésion avec des PME d’une cinquantaine d’adhérents, désormais.
Quant à 2026, Jean-Pierre RICHARD est très disert. « Nous n’avons pas de réelle visibilité politique avec cette absence de budget ; certains souhaitent l’anarchie mais il faut réfléchir aux problématiques des entreprises qui vivent mal ce genre de situation… ».
Rendre service à ses adhérents, un leitmotiv qui reviendra en boucle dans les propos des deux responsables de l’antenne icaunaise de cette puissance syndicale patronale. Reste l’école des cadres. Huit nouveaux administrateurs ont pu suivre cette formation intéressante cette année afin de se préparer à exercer un jour les pouvoirs au sein de la structure patronale. Une manière de bien préparer la transition de l’après RICHARD d’ici deux ans et de continuer à gouverner avec sérénité la grande famille des artisans du bâtiment…
Thierry BRET